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CHAPITRE TROIS
La violence est venue progressivement. Il me l’a fait crescendo : des menaces ; les objets ; ses objets ; mes objets ; ses mains ; mes mains ; mon corps, mon visage, ma dignité, puis mon humanité.
D’abord les menaces,
En premier il ne me menaçait pas directement, il me menaçait en me parlant de son passé. Pendant nos disputes, ou après il me parlait des violences qu’il avait pu avoir durant ses relations précédentes, ou envers ses proches. Il m’a avoué avoir giflé son ex, à cette confession j’avais bêtement répondu que je n’étais pas elle, qu’il n’allait jamais me faire une telle chose. Il me l’avait pourtant dit clairement qu’un jour il allait me le faire, que je le pousserai à bout, et que par ma faute, il me giflerait sûrement. En prévention à ce destin, il m’a quitté plusieurs fois, je n’aurai jamais dû revenir, il a eu raison finalement. Mais toutes les fois où il m’a quitté pour éviter qu’un jour il ne me frappe, je revenais, le suppliant même parfois de me reprendre. J’étais convaincue qu’avec moi les choses allaient être différentes, je pensais être celle qui lui fallait, et j’ai même rejeté la faute sur les autres. Si il avait été violent, c’était à cause d’elle, ou des autres, mais jamais à cause de lui, jamais.
Puis il a commencé à menacer mes proches, pas à eux directement, à moi. Quand je faisais quelques choses qu’il n’appréciait pas, il s’imaginait que c’était à cause de l’influence d’une personne de mon entourage. Son rituel était simple; premièrement me dire des compliments d’un de mes proches puis de le rabaisser malgré tous ses bons côtés. En second il m’expliquait en quoi cette personne était mauvaise pour moi. Il arrivait à me convaincre que certaines de mes actions était influencées par celle-ci, et bien sûr que c’était contre lui, donc contre nous, contre mon bien être. Et enfin pour s’assurer que je ne recommence plus et que je m’éloigne de mes proches. Il me disait qu’il n’aimerait pas avoir à régler ses comptes avec un de mes proches. Car il était impulsif, et colérique malgré lui. Comme je vous l’ai dit plus tôt, il suggérait toujours, il n’a jamais menacé directement mes proches, sauf une fois, une semaine après l’avoir quitté, il a menacé un de mes amis directement.
Pour vous donner un exemple, sa cible préférée était un de mes meilleurs amis, qui est gay. Oui, mon ex est homophobe, mais en privé, publiquement il ne l’avouera jamais, et ne ferait rien d’homophobe. J’ai toujours été admirative du travail d’Alexander McQueen, il fait partie des artistes qui ont influencés mes choix professionnels. L’année où je me suis mise avec lui, Alexander McQueen a habillé Lady Gaga pour son clip Bad Romance. Vous le savez tous Lady Gaga est une figure du mouvement LGBT, j’ai toujours aimé ce qu’elle faisait. Alors McQueen et Gaga ensemble j’étais aux anges! Suite à ça, et booster par mon meilleur ami. J’ai osé acheter une paire de chaussure de Jeffrey Campbell, le modèle Nightwalk, les chaussures à talons sans talons ! Merveilleux ! J’ai décidé de les porter au lycée, c’était assez drôle. Avec les conseils de mon ami, j’ai porté ça de façon décontracté: un jean déchiré, un peu loose, un petit pull simple et mes Nightwalk à paillettes. J’étais à l’aise, jusqu’au soir où j’ai dû rendre des comptes. J’avais osé m’habiller de cette façon. Pas de fleurs, pas de baskets, j’avais commis une atrocité. Il m’a rabaissé, il a rabaissé mon ami, et les homosexuels en général. Il a rabaissé les artistes qui m’inspiraient. Puis m’a menacée d’aller rabaisser directement mon ami, et de le ridiculiser. À l’époque, cet ami la n’assumait pas entièrement son homosexualité. Je devais le protéger, la noirceur de l’homme que j’avais choisi ne devait pas atteindre mes proches. Je me devais d’être le mur entre lui et mes proches. Pour ça j’ai dû m’éloigner d’eux et l’écouter lui. J’étais incapable de le quitter, il m’avait eue, mais il ne les aura pas.
Un jour il m’a menacée de me faire dormir dehors si je fêtais Halloween avec mes amis. Je ne l’ai pas cru mais il l’a fait. Je me suis retrouvée à deux heures du matin, dehors. J’avais seize ans, ou dix-sept ans peut être. Je n’avais pas de permis, pas de moyen de transport en commun pour rentrer chez moi la nuit. Uber n’existait pas et je n’avais pas d’argent non plus, et il était impossible d’appeler mes proches pour leur demander de l’aide. Ils ne savaient pas ce qui se passait dans ma vie. J’ai donc dormi dehors, avec mon sac d’affaires qu’il m’avait jeté à la figure. Je n’ai pas vraiment dormi, j’ai passé la nuit adossée contre un mur dans son quartier, à réfléchir pourquoi j’étais dans cette situation et comment j’allais faire pour m’excuser. Oui, je pensais sincèrement que je méritais ça, que j’avais dépassé les limites et que je lui devais des excuses.
Le lendemain, j’ai attendu qu’il sorte de chez lui, il ne répondait pas à mes messages. Quand enfin je l’ai vu, il était normal, comme si il ne m’avait pas mis à la porte en pleine nuit. Il semblait calme, mais il y avait toujours la noirceur dans ses yeux. Il m’a juste dit en rigolant que j’étais minable, et pitoyable. Puis il partit faire sa vie, après des heures à pleurer et sans réponse de sa part, je décidais de retourner enfin chez moi.
Ensuite les objets,
Les premiers objets qu’il a cassé, étaient des objets sans importance. Il donnait un coup de pied dans une poubelle, jetait violemment un truc trouvé au sol. Il faisait ça juste pour appuyer sa colère, je ne pensais pas que cela devait m’alarmer. Je ne savais pas qu’il s’agissait d’un signal, signifiant qu’il allait devenir violent. Je ne peux pas vous citer d’exemple précis, ces actes étaient tellement banales pour moi à l’époque. Ce n’est qu’avec du recul que j’ai pu me rendre compte de leurs importances.
Puis ses objets,
Après les objets, il s’en est pris à ses objets. Le premier qu’il a cassé sous mes yeux par excès de colère envers moi, c’était son téléphone.
Pour vous remettre dans le contexte, il venait de me prendre en photo avec sa chemise bleue, pendant que j’étais en train de mettre ma petite culotte. Puis il a ajouté cette photo à un album. J’ai demandé à la voir, je ne voulais pas de photo de moi dénudée dans son téléphone, et en me la montrant je vis juste à côté de ma photo, son ex. Elle était dans la même situation que moi, elle portait elle aussi sa chemise, et elle aussi n’avait rien en dessous.
En vous racontant cette histoire je me rends compte à quel point cela est tordu, photographier deux filles différentes, dans la même situation, avec la même chemise. De plus que c’est lui qui m’avait demandé de la mettre et de me placer à cet endroit. Mais ce n’est pas cet évènement tordu qui m’a fait m’énerver. C’est le fait qu’il garde des photographies dénudées de son ex. Je ne comprenais pas pourquoi, et je me sentais trahie. Le pire est au moment où j’ai arraché son téléphone de ses mains, j’ai vu une autre photo de cette ex, encore nue, se prenant en selfie dans le reflet du miroir. Le détail qui m’a choqué est qu’elle portait des extensions de cheveux. Les extensions ! Ces fameuses extensions qu’elle avait mises il y a une semaine. Elle lui avait envoyé une photo d’elle nue il y a une semaine. En réponse à mes accusations, il m’expliqua, qu’elle n’avait pas confiance en elle. Elle voulait un avis sur sa nouvelle coiffure, et elle sortait de la douche quand elle lui en a parlé. Ceci devait m'expliquer le nude de son ex, et j’y ai cru. J’ai culpabilisé d’avoir insulté cette fille. Je me suis dit que si elle était mal dans sa peau et que de faire ça avec mon mec lui donnait confiance en elle, alors qu’elle le fasse. Je savais que peu importe les photos, il était amoureux de moi. Je lui ai donc présenté mes excuses pour avoir fouillé dans son téléphone. Mais c’était trop tard, la noirceur dans ses yeux était là. Et pour que je ne recommence plus, il a donné plusieurs coups de poings dans son téléphone. Il disait que comme ça il n’y aurait plus de photos, plus de conversations avec son ex, et plus de contact avec moi une fois que je partirai de chez lui.
Après cette dispute, c’est devenu régulier. À chaque dispute il cassait quelque chose qui lui appartenait en m’accusant. Il me disait que je le poussais à bout et qu’il fallait bien qu’il passe sa colère sur quelque chose.
*
Je me rends bien compte de la stupidité avec laquelle je pensais. Je vous explique les choses comme je les ai pensé sur le moment, j’aimerais que vous vous rendiez compte à quel point mon cerveau était formaté à aller dans son sens. Il arrivait toujours à inverser les situations, et à la fin je me sentais coupable. Dans ce cas, je me suis excusée d’avoir mal pris le fait que son ex lui envoie des nudes. C’est aberrant mais c’est la vérité !
*
Enfin mes objets,
Il a commencé à casser mes objets quand on a emménagé ensemble. En même temps j’avais tout acheté, tout meublé donc tout était à moi, mais il a volontairement cassé des objets de valeurs sentimentales. Tous mes cadres, mes étagères sont mortes durant ce combat. Je vais juste vous parler des deux choses qui m’ont le plus marquées. Le soir de la Saint-Valentin, j’avais espoir qu’il m’invite au restaurant. Comme il ne l’a pas fait, c’est moi qui lui proposa. Je n’aurai pas dû, ma proposition créa un débat sur cette fête commerciale qui, selon lui, salissait l’image de l’amour. À la fin, étant à bout car finalement mon point de vue n’avait pas changé. Il m’insulta, s’énerva, frappa dans le mur, m’insulta encore, frappa ailleurs, et continua ainsi un moment. J’ai fini par en pleurer, le suppliant d’arrêter de tout casser. Pour échapper à ma Saint-Valentin atroce, j’ai mis mon casque Marshall, qu’il m’avait offert, et j’ai écouté la musique dans mon lit. Lui était au salon, en train de se calmer. Puis il vint me chercher, et on retourna ensemble au salon pour parler. Je voyais bien que sa discussion n’avait pas pour but d’apaiser les tensions. Je sanglotais en tenant mon casque. Et dans un excès de colère il le cassa, en me disant qu’il détruirait tout ce qui nous lie. Il brisa aussi mes deux énormes verres à vin que j’avais acheté pour nos soirées, il détruisit mes tableaux avec mes peintures que je lui avais offertes. C’était un portrait de nous deux, et un tableau sur ma vision de l’amour. Puis il partit dormir, fier de ses actes, et moi j’ai dû tout nettoyer et dormir sur le canapé. Il avait pris soin de fermer la chambre à clé.
Je me souviens du jour où il a cassé une étagère. La base de la dispute c’était mon repas. J’avais fait des pâtes mais il voulait du riz. Je sais, cela semble ridicule mais je devais faire attention à tout, tous les jours. On avait un planning de repas, et je devais le respecter. Je ne l’ai pas fait donc il s’est énervé et m’a bousculé. Il m’a menacé, puis il s’en est pris à la table que j’avais dressée. Cette fois là j’ai crié après lui, j’en avais marre qu’il casse tout, pour des raisons stupides. Ma rébellion l’a juste incité à en casser davantage. Il donna un coup de poings dans mon étagère blanche. Elle éclata parterre, puis il continua à lui donner des coups à terre en me menaçant de me faire subir le même sort. Cette fois là me marqua car il y avait tellement de violences dans ses yeux, je ne le reconnaissais plus. J’ai vraiment cru qu’il n’arrêterait jamais de frapper. Et je crois que c’est une des premières fois où il me menaça directement.
*
Vous allez remarquer que je vais souvent vous parler de noirceur dans ses yeux. Je m’explique quand on se disputait, je sais que j’avais atteint la limite quand son regard changeait. Je ne sais comment expliquer, mais quand il devenait violent, il avait ce regard noir, sans émotion, juste de la noirceur. Et je redoutais ce regard, avec le temps, j’ai appris à accepter la signification de ce regard noir.
*
Et puis les objets ne suffisaient plus,
Ses mains,
Ses mains, il a commencé à les utiliser « gentiment » contre moi au bout de quelques mois. Je dis « gentiment » car ce stade de violence n’était rien en comparaison au reste. Bien que toute violence est inacceptable, je suis restée. Je l’ai quitté deux fois uniquement, jamais avant ces deux fois là j’ai songé à le quitter. Il avait fait tout un travail mental sur moi. Je me sentais incapable de rien, seule je n’étais rien à mes yeux. Je ne savais plus ce que j’aimais, ce que j’allais faire, j’avais l’impression que lui seul pouvait me faire vivre.
Le premier geste de violence c’était une bousculade, au début il me poussait doucement, puis il m’a poussé de plus en plus fort. Jusqu’à ce que j’en perde l’équilibre, et que j’en tombe, pour qu’il puisse en rire. Il a fini par me pousser tellement fort que j’avais mal à l’endroit où sa main avait appuyé pour me déséquilibrer.
Après il a augmenté d’un niveau, il m’a giflé. Il me disait que c’était des « gifles éducatives », car je ne comprenais rien. C’était pour mon bien, selon lui. Il comparait son acte à l’éducation d’un enfant à qui on donne la fessée. Il ne me giflait pas fort, je ne sais pas si je me voile la face. Si mon cerveau me déconnectait de la douleur, ou si j’ai perdu la mémoire de la sensation. Mais j’ai l’impression que je n’avais pas mal après ses gifles, elles étaient beaucoup plus douloureuses par leurs significations qu’à leurs impacts sur ma joue.
*
C’est à ce moment là que j’ai commencé à avoir honte. Je n’ai plus jamais parlé de ma relation, jusqu’à aujourd’hui. J’ai gardé tout ce qu’il s’est passé secret. Je n’ai jamais eu le courage de me confier à quelqu’un durant ma relation. Je ne voulais pas qu’on accable l’homme que j’aimais. Je ne voulais pas passer pour une victime, car je ne me sentais pas comme tel. Bien sûr que je ne voulais pas qu’il m’arrive tout ça, mais je ne savais quoi faire d’autre, sauf rester. Je croyais en lui, en ses paroles quand il était pris de remords. Il avait l’air sincère quand il s’excusait, et m’assurait qu’il allait changer. Il me semblait si vulnérable après, que j’y croyais et je restais malgré moi. Je finissais toujours par m’excuser aussi, j’avais un sentiment de culpabilité énorme en moi. Pour moi c’était de ma faute, c’était ma personne qui faisait ressortir ce qu’il avait de plus mauvais en lui, le problème venait de moi. Dans ma tête j’étais l’échec de notre relation, le maillon faible c’était moi. J’avais l’impression que c’était lui la victime, victime de mon incapacité à être une bonne femme.
*
Mes mains,
C’est la première partie de mon corps à avoir reçu un coup de poing de sa part. Assis tous les deux sur son lit, il a donné un coup de poing de nerf dans son matelas. Sauf qu’entre le matelas et sa main, il y avait la mienne. Je sais qu’il a visé ma main, mais sur le moment je me suis dit qu’il ne l’avait pas vu. Ce premier coup m’a valu un hématome qui m’a empêché d’utiliser correctement ma main pendant une semaine au moins.
Puis ma main est devenue son souffre-douleur, à chaque dispute, il me l’a serré fort. Je vous parle d’une force à en avoir des bleus. Sinon il s’amusait à me tordre les doigts, ou le poignet. Il faisait ça jusqu’à ce que je me soumette, je lui tenais tête parfois. Mais je me suis toujours soumise avant qu’il me fracture quelque chose. Je ne voulais pas devoir aller chez le médecin me soigner, je ne voulais pas devoir le dénoncer si le médecin ne croyait pas mon explication. Je me pliais à ses règles et en plus de ça mon envie de le protéger et de protéger ses actes du reste du monde ne faisait que grandir.
Mon corps,
Il a commencé à m’étrangler je ne sais même plus comment. Mais c’est devenu un jeu pour lui. Avec ou sans dispute il m’étranglait. Il voulait savoir pourquoi je paniquais, et pourquoi je pleurais comme ça quand il le faisait. Il prenait ça pour une expérience. Je devais avoir confiance, il n’arrêtait pas de me le répéter quand il était au-dessus de moi, avec ses mains autour de mon cou. Dans ses yeux je crois que c’est de l’excitation que je percevais.
Quand il refermait ses mains sur mon cou, je vidais mon esprit, je me forçais à ne pas faire couler mes larmes, car ce sont ces larmes qui le poussait à aller plus loin. Mais elles venaient tout le temps, elles coulaient le long de mon visage, pour son plus grand plaisir. Je cherchais de l’humanité dans ses yeux, mais je n’ai rien trouver d’autres que du plaisir. J’étais réduite à un jouet pour lui, peu à peu je perdais mon humanité.
*
Je ne me souviens pas de tout, je ne sais pas si c’est mon cerveau qui supprime certains souvenirs pour me protéger. Je ne sais pas si c’est parce que je me suis déjà évanouie sous son emprise. Je ne pourrais vous l’affirmer, la seule chose que je sais c’est que j’avais accepté le danger qu’il était pour moi à partir de là. Je savais que si je restais, je pouvais en mourir. J’en avais conscience, mais je suis restée, je n’avais toujours pas eu ce déclic.
Depuis lui, je ne porte plus de collier, je ne les supporte plus. Mon cou est devenu hypersensible, j’ai du mal à garder un col roulé aussi. Quand j’en mets un, je vais tirer dessus plusieurs fois dans la journée parce que je me sens étouffée. Je me force à en mettre, je trouve ça beau, et j’ai envie que ces séquelles partent. Quand je parle à une personne en qui je n’ai pas confiance, je me protège le cou maintenant, instinctivement. Ma main n’est jamais bien loin de mon cou dénudé, je n’arrête pas de le toucher, ça me rassure de voir qu’il n’y a rien dessus.
*
Désormais mon quotidien était rythmé par tout ce dont je vous parle depuis le début : l’isolement ; les violences mentales ; les insultes ; la manipulation ; les objets cassés ; les gifles ; les étranglements ; nos disputes ; sa colère ; ses excuses ; mes excuses ; et son regard noir.
Vous savez maintenant ce que j’ai accepté de supporter pendant plusieurs années, malgré moi. Sachez que j’ai peur du jugement des autres, les personnes ont tendance à jeter la pierre sur la victime, en insinuant que si on ne veut pas tout ça, on a juste à partir. Et que comme on reste ça veut dire qu’on le veut.
J’aimerais vraiment que vous compreniez qu’on ne veut pas de cette vie, que c’est pas la vie que notre conjoint nous avez promis. Et que si on reste ce n’est pas parce qu’on aime se faire maltraiter, non si on reste au début c’est parce qu’on a un sentiment de culpabilité énorme. Après cette culpabilité, il y a la honte et la peur qui se rajoutent. Puis forcément il y a l’amour qu’on pense ressentir. Certaines personnes se permettent de juger alors que peu de personnes ont le courage de quitter leur conjoint après plusieurs années. Parce que prendre cette décision c’est changer de vie radicalement. En partant on dit au revoir à tout ce qu’on connait, tout ce qui nous rassure, tout ce qui fait de nous ce que nous sommes, on dit adieu à nos espoirs et nos projets qu’on avait le jour où on est tombé amoureux de cette personne. Alors oui on reste, malgré les violences, mais simplement parce qu’on espère qu’elles vont disparaitre un jour. Et puis de toute façon pour avoir le cran de partir il faut avoir confiance en soi, et croyez-moi quand on subit cela, l’estime et la confiance qu’on a de soi est inexistante. Même le néant est beaucoup plus rempli que notre amour-propre.
Si vous vous reconnaissez dans ce que vous lisez, soyez attentif à ce qui va suivre. Moi aussi j’ai lu des témoignages où je me suis vue en ces inconnues. La plupart d’entre elles vivaient pire que moi, elles avaient été hospitalisées d’urgence ou certaines avaient même frôlé la mort. Sachez que même si la seule violence que vous ayez subi est une gifle, cela n’est pas normal. Peu importe le degré de violences, cela reste de la violence. La seule chose qui vous attend si vous restez, c’est la mort. Et si vous en êtes au début, partez. Prenez conscience que cela va juste empirer, qu’une personne violente ne change pas. Pas d’elle-même en tout cas, des excuses ou des beaux discours ne soignent pas leur comportement.
Puis j’aimerais juste ajouter que vous êtes belles. Je pense que ce qui a fait que j’ai mis du temps à partir c’est que je n’avais plus confiance en moi. J’aurai aimé qu’une bonne fée vienne et me redonne un peu confiance en moi, juste assez pour avoir la force de me dire que je mérite mieux. Alors j’ai envie d’être votre bonne fée, il est important de savoir que vous êtes belle, que vous ne devez pas culpabiliser, vous n’avez pas à avoir peur. Je sais que c’est facile à dire, mais moi aussi j’avais peur, peur d’être seule, peur de ne plus jamais être aimé, peur de ne plus jamais me trouver belle. Je ne savais même plus qui j’étais, ce que j’aimais vraiment. Et aujourd’hui tout cela est derrière moi, j’ai confiance en moi, je me trouve belle, je suis pleine de vie et je me suis rendue compte que le secret du bonheur c’est d’apprendre à s’aimer et s’épanouir par soi-même. Vous pensez sûrement être incapable de penser tout cela de vous-même, commencez petit à petit. Brisez le silence et la solitude qui vous entoure, et admirez-vous.
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