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Expo à la Mairie #1 - Urbs bat la Campagne.
Poupon sous Pompidou, Urbs fait ses dents de lait à Limoges, capitale de la porcelaine, avant de déménager du côté d’Angoulême, Babylone du 9e Art. Bambin biberonné à Hara Kiri et Charlie Hebdo, il découvre sa vocation et sa libido grâce à Reiser et Wolinski. Mais c’est à l’adolescence, régime crêteux oblige, qu’il publie ses premiers crobards dans des fanzines punks. C’est la grande époque du rock alternatif, des Berurier Noir, des Wampas et de la Souris Déglinguée, des bd de Dodo et Ben Radis dans Métal Hurlant et des collectifs d’artistes politisés et contestataires dans la lignée libertaire de Mai 68. Urbs, en grand fan de Guy Debord et des situationnistes, trouvera son pseudo au bahut, dans un livre de latin posé sur son bureau.
Après le bac, il part une année en Angleterre faire semblant d’être prof et finit par rentrer sur Bordeaux pour glander à la fac. Politiquement molles, les années 90 l’ennuient à crever et il décide de s’échapper de sa classe sociale (gauche bourgeoise et catholique) pour se frotter au monde du travail. Il enchaîne alors les petits boulots : cariste dans une entreprise à Libourne, vendeur de journaux, boulanger, homme de ménage… écoeuré par le salariat, il repend ses études au début des années 2000 à l’IUT Métier de Montaigne qui forme aux métiers du livre à Bordeaux, bien décidé à être son propre patron. C’est là que lui vient l’idée une librairie-galerie entièrement dédiée à la sous-culture (bd alternatives, polar, graphisme underground, tatouage, art populaire, militantisme et érotisme). Elle s’appellera la Mauvaise Réputation. Derrière sa caisse, Rodolphe continue de dessiner.
Urbs est un bosseur. Un gros. Pendant 10 ans, il noircit rames sur rames de feuilles A4 avant de trouver son style : un trait rapide qui ne laisse pas de place aux fioritures et un humour féroce qui ne fait pas dans la dentelle. C’est que l’actu ça se travaille à chaud mais avec la tête froide. Pas de place pour les sentiments, il faut dégainer vite et bien et surtout faire mouche. Parfois, Urbs tape dans le mille et ce n’est pas sans douleur ; les pisse-vinaigre rient jaune et les belles âmes se lamentent. Urbs, lui, se marre. De sa jeunesse séditieuse, il a gardé un sens aigu de la provocation, quelques acouphènes et des polos Fred Perry qui le boudinent.
Sa carrière décolle vraiment dans les années 2000 grâce à une pub pour un bar nommé le Petit Rouge dans le défunt Clubs et Concerts, un journal culturel local. Tous les quinze jours, Urbs publie un dessin d’actualité sur les types qui traînent au bar. En même temps, il réalise des dessins davantage politiques et sérieux pour le magazine Nouvelle Vague, un journal satirique local aujourd’hui disparu. Quand le Petit Rouge décide d’arrêter la pub dans Clubs et Concerts, c’est Clubs et Concerts qui lui demande directement de faire le dessin de l’édito. Assez rapidement, le journal Sud-Ouest le contacte pour un premier dessin puis finit au bout de plusieurs mois par lui donner une chronique en duo avec l’illustrateur Marc Large. Depuis, Marc Large est parti et Urbs reste vaillamment au poste.
Puis tout s’enchaîne assez vite : le Canard Enchaîné s’enthousiasme pour ses dessins et après quelques tractations le fait rentrer dans l’équipe en compagnie de nouveaux auteurs de sa génération ( Bouzard, Lara, …). Le Monde le sollicite à son tour pour signer quelques unes, et Siné Mensuel lui ouvre ses pages en 2022. Entre temps, il y a eu les massacres de Charlie Hebdo et du Bataclan, Urbs a rejoint l’association Cartooning For Peace et participe régulièrement à des débats ennuyeux sur la liberté d’expressions où il y a toujours quelqu’un pour demander si on peut rire de tout. « M’en branle ! », répond généralement Urbs qui, je dois le confesser, a bien raison.
L’exposition revient sur ces éprouvantes élections présidentielles et législatives. Urbs étant passé à la palette graphique, les dessins exposés sont pour la plupart des tirages numériques augmentés de quelques originaux réalisés in situ.
(texte de l’exposition URBS BAT LA CAMPAGNE présentée à la Mairie de Chapdeuil du 3 Septembre au 3 Mai 2023)
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PLAY FOR US (Thomas De Pourquey)
un film d’ Amaury Voslion / Production AM art Films
L’Orphelin des Astres
"La mélodie des espaces infinis effraie toujours celui qui reste sourd aux vibrations célestes de l’ Amour. Toute nébuleuse est une partition éternelle, sans intro ni coda, dont la seule et unique note vibre à jamais dans un tout petit morceau de bois. Mais tout ça, tu le sais déjà.
Privé de vaisseau, exempt de scaphandre, tu sillonnes voies spatiales et routes temporelles en quête d’un monde accueillant ton exil loin de la galaxie rouge et verte dont tu es issu. Quiconque connaît ton éclat peut faire une estimation de ton diamètre et de ta vitesse. Mais aux yeux des mortels, le plus simple reste de guetter ta venue par projection : percer un carton,le diriger dans ta direction et voir le résultat sur la surface blanche d’un écran, ou bien de se rapprocher d’un club d'astronomie.
Il faut 487 secondes au principal satellite optique d’observation de marque Voslion pour boucler sur bande magnétique une révolution complète autour de toi. Les halos ne l’aveuglent pas et son instrument amplifie le sens mais jamais ta trajectoire.
Pourtant, avant le froid des premières heures matinales, tu chois du velux de la plus proche de nos étoiles. Comme personne ne frappe à la porte du cosmos avant d’ entrer, un cuivre retentit pour t ’annoncer. De ton crâne lisse et sans cratères, comme un bon gros morceau de lune rousse, tu troues l’atmosphère et embrases le ciel sans étoiles de particules incandescentes.Te voilà dans notre dimension, tu es des notre maintenant.
S’il te plaît, de ce feu doux qui brûle en toi, illumine la face cachée de ton album de famille, attise la joie du bout de tes doigts luisants, efface les froncements de sourcils, soigne les chagrins, dissipe l’ombre des cauchemars, et joue pour nous. Joue pour nous sans plier les genoux, au nom de Venus,Osiris et de Parker Charlie." Thomas Bernard / Chapdeuil - 2019
http://www.amartfilms.com
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PLANÈTE CAMELOTE (Philippe Mayaux)
un film de Georges de Genevraye / Production Am art Films
Babylone Melba Une émission nocturne trouble les écrans. Au programme de ce soir : Planète Camelote. Georges de Genevraye a la vision spongieuse de l'accro au caco dont les pupilles dilatées s'imprègnent des humeurs étranges. Dans ce film, son oeil suit les mains de l'artiste Philippe Mayaux, docteur en sciences amphigouriques et adepte de l'hybridation débridée tendance Zorglub. Emporté par une symphonie détraquée de Boussiron, rejeton indigne d'un Bernard Herrmann dysphasique, le plasticien de l'infernal farfouille dans les décombres d'une société consumériste à la recherche de matériaux déchus mais nécessaires à sa nouvelle opération. Troublant et expéditif comme le générique rêvé d'un feuilleton de S.F. confié à Arrabal, Planète Camelote est le prélude à une fantasmagorie crépusculaire dont le synopsis pourrait être le suivant : « Parfois le cosmos comme un coucou choisit une poubelle sous un porche d'immeuble pour éclore.Crac ! Alors, quand le couvercle en plastique se lève et que le contenu se répand sur le sol, il suffit d'être sensible au vent astral qui souffle et creuse les ordures en sillon fertile pour ramasser des vestiges de coquilles. Ainsi, les enrobages de breloques, une fois brinquebalés puis embaumés dans une morgue immense, peuvent accoucher sur table d'acier d'une cité vierge et laiteuse comme une carcasse moderne offerte à d' invisibles futurs. Ne manque plus que la chair et c'est déjà la fin du Big Bang… Pour l'infini c'est foutu, le messie repassera. » Thomas Bernard / Chapdeuil - Février 2018
http://www.amartfilms.com
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