#calvairemovie
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ieatmovies · 6 years ago
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CALVAIRE (2004) Direction la Belgique d’il y a quinze ans, période bénie du cinéma francophone de genre: CALVAIRE est un film de Fabrice Du Weltz -VINYAN (2008)-, doté d’un scénario faisant honneur à son titre. Non pas que le long-métrage soit une torture à visionner, mais bel et bien parce que le personnage principal -et victime- va vivre un véritable CALVAIRE, montagnard et isolé: le scénario nous présente Marc Stevens, jeune chanteur “de charme” gagnant sa vie en faisant la tournée des maisons de retraite. Un anti-héros évident, timide, et harcelé par la gent féminine -dans le sens où il attire toutes les convoitises- car aimé de tous, beau, gentil et faisant rêver: de la mamie triste et seule tentant le coup avec le jeune homme à la très sympathique Mademoiselle Vicky -l’attirante Brigitte Lahaie, ex-actrice X égérie de la libération sexuelle-, glissant des Polaroïds coquins à l’attention de Marc dans l’enveloppe contenant son cachet. Quittant le gala, le chanteur va tomber en panne au milieu des Ardennes belges, en pleine forêt: CALVAIRE commence dès lors, Marc suivant un étrange protagoniste à la recherche de son chien le guidant vers la maison la plus proche... Le pauvre ne se doute pas que son hôte, Bartel, est un vieil homme fou qui va voir en lui son ex-femme: dès lors, CALVAIRE devient un film d’ambiance pesante, grotesque et désespérée. Travesti, abusé, tondu et molesté, Marc demeurera prisonnier de cette réclusion forcée -se démarquant du torture-porn par bien des aspects- en découvrant les règles brutales et décérébrées vu village alentour: essentiellement composé d’hommes, le lieu semble être l’épicentre d’enlèvements et de viols commis sur d’innocents voyageurs -et parfis même de leurs animaux-. Fabrice Du Welz tenterait-il de thématiser sur la Femme, à travers ces désespoirs et espérances féminines refoulées par Marc, se retrouvant malgré lui dans la peau de l’une d’elles? Si c’est le cas, ça marche. De plus, CALVAIRE dispose du paysage naturel des Ardennes Belges, nous immergeant dans un décor forestier et brumeux original, ainsi que d’un effort sur l’atmosphère inquiétante plus que louable: à la fois drôle et malaisante, que dire de cette scène où Bartel vient déclamer sa folie dans un bar avant de partir, puis de voir un pianiste entamer un morceau qui pousse tous les clients à DANSER/DÉAMBULER en rythme dans la salle??? Où est-ce qu’on est tombés, la? CALVAIRE aime rappeler que cette séquestration sera marquée par des espoirs de sauvetage confrontés à une démence, un abrutissement effrayant de réalisme -la photographie est magnifique-: rien n’est gratuit dans ce film, et les épreuves traversées par Marc sont autant de surprises insidieuses pour le spectateur... On ne peut pas oublier d’aborder cette notion de tristesse, de nostalgie, de désolation et d’éloignement qui semble engloutir les esprits du village maudit dans une routine inhumaine: un vrai travail de décalage, à l’image des émotions subies par le chanteur du dimanche. Qui dit séquestration dit bourreau, et il faut avouer que Bartel est excellemment interprété par monsieur Jacky Berroyer, incroyable dans son rôle d’artiste à la retraite dépressif et malade mental: presque touchant par moments, il demeure un personnage très intéressant pour le genre, qui préfère souvent nous proposer du boucher sanguinaire musclé et mutique. Original, travaillé et intelligent, CALVAIRE est unique, et ce même s’il partage des points communs inhérents au style horrifique: brillante réussite pour ce premier essai de Fabrice Du Welz, qui nous convainc joliment avec cette invitation inhabituelle dans les montagnes Belges, sanglante mais cérébrale avant tout. GG DÉFINITION /20
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