#blaculamovie
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BLACULA (1972) âListĂ© sur Nanarlandâ est la catĂ©gorie Ă laquelle appartient le bien-nommĂ© BLACULA, figure de proue la blaxploitation, un genre typique des 70âČs destinĂ© Ă ârestaurer la dignitĂ©â des Afro-AmĂ©ricains: on peut librement Ă©voquer SHAFT (1971) -qui eut droit Ă son remake en 2000 avec Samuel Lee Jackson en tĂȘte dâaffiche-, un des plus cĂ©lĂšbres exemples de ces films faits par et pour les Noirs -et succĂšs planĂ©taire Ă©norme, merci Ă Isaac Hayes pour sa bande-originale qui conquit le monde entier Ă lâĂ©poque. Profitant de cette chance inouĂŻe que le cinĂ©ma offrait Ă la communautĂ©, qui souffrait du racisme, de violences policiĂšres et de prostitution -sommet visible de lâiceberg-, lâAfro-AmĂ©ricain des seventies avait enfin droit Ă un produit qui non seulement crevait lâabcĂšs, et qui plus est mettait Ă lâhonneur des acteurs Noirs dans des rĂŽles autres que celui du domestique ou du bandit. PĂ©plums, policiers, action, tous les styles eurent droit Ă cette transformation: la plupart de ces longs-mĂ©trages disposaient dâun budget rĂ©duit et Ă©taient trĂšs crus, sinon mĂ©diocres. On retrouve lâhĂ©ritage de cette pĂ©riode dans le JACKIE BROWN (1997) de Tarantino -lâactrice Pam Grier Ă©tant de base lâune des reprĂ©sentantes de la blaxploitation- ou encore dans les thĂ©matiques du gangsta rap: impossible dâignorer la blaxploitation donc, qui fit son nom en pleine pĂ©riode âBlack Panthersâ, pour le meilleur et pour le pire. Le pire, câest aussi BLACULA, version black de Dracula, vous lâaurez devinĂ©: un pitch scĂ©naristique tenant sur deux lignes, des SFX dĂ©gueulasses, et une rĂ©alisation inĂ©gale sont les fondations de cette fausse relecture du cĂ©lĂšbre mythe horrifique. Tout ce quâon demande -ou pas- est lĂ , Ă compter de cette improbable storyline qui nous emmĂšne en 1780 dans le chĂąteau du comte, oĂč on dĂ©couvre le prince Mamuwalde, qui deviendra rapidement sa victime. EnfermĂ© Ă jamais dans un cercueil cachĂ© dans les sous-sols de la demeure transylvanienne, il est dĂ©sormais Blacula, vampire des âtemps modernesâ, ramenĂ© Ă L.A. par un riche couple homo qui subira la soif de sang de feu Mamuwalde. Changement de dĂ©cor et de temporalitĂ© pour ce vampire qui tombera amoureux dâune jeune femme, parfait reflet de sa dĂ©funte Ă©pouse. VoilĂ , BLACULA est dans la ville, forcĂ© Ă se nourrir de par sa condition, et ce nâest pas du goĂ»t des forces de police en place. Tout dâabord, le film fait lâobjet dâune transition blu-ray plus que correcte pour un long-mĂ©trage ce ce genre: imparfait mais plus quâĂ la hauteur, les fans - sâil y en a- le redĂ©couvriront sous un nouveau jour, plus propre et dĂ©taillĂ©. Point positif et nĂ©gatif, car les SFX dĂ©jĂ bidon de BLACULA agressent la rĂ©tine: devenir vampire contraint les femmes Ă modifier leur carnation pour une teinte verdĂątre du plus laid effet, tandis que les hommes voient leurs sourcils pousser jusquâau cheveux. POURQUOI, alors que ces prothĂšses dentaires immondes trahissent dĂ©jĂ le cheap et le kitsch qui rĂšgnent en maĂźtres: les personnages dĂ©cĂ©dĂ©s respirent, les acteurs galĂšrent Ă garder leurs dentiers de canines, ça joue mal, il y a des hors-propos musicaux inappropriĂ©s. Ăa part mal, mais BLACULA est plutĂŽt digeste si lâon excepte cette camĂ©ra tenue par un rĂ©alisateur dĂ©butant dans le maladie de Parkinson: simple, le film est fluide malgrĂ© sa ringardise, grĂące Ă son ambiance et sa mise en scĂšne qui laisse passer ces 93 minutes plus vite quâon ne lâaurait espĂ©rĂ©. Câest sĂ©rieux, en fait! âNanarâ est possiblement peu appropriĂ© pour BLACULA, plus navet quâautre chose: pas si comique, on se prend un petit peu dâempathie pour Mamuwalde, premiĂšre victime de sa malĂ©diction, et trĂšs gauche comparĂ© au lĂ©gendaire Dracula. William Horace Marshall interprĂšte une version calquĂ©e sur Christopher Lee, sans succĂšs.... Ăa dĂ©clame avec une voix grave, quoi. Bon, les bagarres ont lieu dans des entrepĂŽts de cartons vides, et les maquillages sont affreux, tout comme les dĂ©cisions -trop- rapides des protagonistes pour la plupart Ă©cervelĂ©s. On tique pourtant sur un dĂ©tail, la considĂ©ration de la communautĂ© gay: dans BLACULA, rien nâest pire quâĂȘtre homo, mieux vaut ĂȘtre Noir, la minoritĂ© du film Ă©tant blanche (dâailleurs câest quoi le dĂ©lire avec cette actrice blanche grimĂ©e en Noire? Câest dĂ©bile!). Cette force de pensĂ©e maladroite et improbable avait sĂ»rement pour vocation de base de mettre au premier plan la communautĂ© Noire, mais câest ratĂ©: intĂ©ressant Ă dĂ©couvrir, impossible Ă refaire aujourdâhui vu le contexte social dans lequel nous vivons. Câest douteux, certes, mais on laisse ça Ă lâHistoire, au passĂ©. TĂ©moignage dâune Ă©poque rĂ©volue du cinĂ©ma, BLACULA est Ă voir, pour aborder le pan Ă©norme quâest la blaxploitation: nĂ©cessitant un tant soi peut de renseignements contextuels pour en saisir la saveur, on est presque tentĂ© de sâimaginer une suite, pourquoi pas intitulĂ©e SCREAM, BLACULA, SCREAM! (1973). Ah, elle existe? Oh merde, faut que je la voie maintenant... Une fois que je me serai remis de lâimmonde bande-son de BLACULA, bien sĂ»r. ENCULA /20
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