#bbybabiou♥️
Explore tagged Tumblr posts
sahanel-ya · 3 years ago
Text
LUST FOR LIFE | k.noritoshi × l.dlamini (black!oc).(one-shot)
           
 Le roulement des vagues contre la coque provoquait un léger tangage, pareil aux bercements d'une mère tenant son nourrisson. Une sérénité infinie, pure, planait au sein de cette pièce, loin des incertitudes de la vie et du rythme effréné de la ville. Dans cette même quiétude, une vision floue découla de son œil monolide à moitié-ouvert comme s'il venait tout juste de se sortir la tête de l'eau. Il ne se souvenait pas s'être assoupi sur ce siège rembourré et l'impression étrangère que lui inspirait ce lieu n'aidait en rien ses incertitudes. Pourtant, l'héritier du clan Kamo ressentit à peine l'obligation de s'alerter, fouillant à la place les recoins de sa mémoire à la recherche d'un quelconque fil conducteur, qu'il trouva bien vite :
D'un éclat ébène, presque sauvage à tout œil extérieur, il s'agissait de la seule personne capable de le sortir de sa zone de confort. La seule capable de troquer son Shozoku bleu marine par cet actuel chemise en viscose et ce short de bain. La seule capable de remplacer les poches de sang qu'il cachait d'ordinaire sous son uniforme, par cet appareil photo reposant au coin du canapé et la seule qui réussirait en quelques mots à l'embarquer vers une escapade à l'autre bout du globe.  
Rien que de l'évoquer dans son esprit, de chaudes étincelles d'affection soufflèrent sur le calme plat qui régnait autrefois au creux de sa poitrine, ces dernières venant se compléter au bercement incessant du voilier. Son regard traça la poussière en suspension, éclairée par les rayons solaires de fin d'après-midi qui caressaient ses jambes en de doux picotements. Le rectangle de lumière provenait de l'ouverture de la cabine, donnant sur le pont, l'air salin et bien sûr, elle.
Délibérément, Luthando laissait couler son énergie jusqu'à lui, sûrement pour le prévenir de sa présence, qu'elle se trouvait non loin de sa personne, tout près de lui. A présent sur ses pieds, le cadre voûté alors qu'il empruntait la sortie, le vif éclat extérieur l'illumina momentanément avant que ne s'éclaircisse sa vision, lui offrant ainsi la vue du pont.
Il s'agissait d'un voilier d'occasion loué le long d'un port maritime, dont le nom lui échappait étrangement, pour une escapade en couple impulsive. Derrière sa barre et vêtu d'un vêtement sombre, des lunettes de soleil masquant la moitié de son visage, se tenait le propriétaire de l'embarcation, l'expression neutre et l'attention rivée vers l'avant, sur le reste du chemin qu'ils auraient à parcourir jusqu'à leur point d'arrivé. Il ne s'y attarda pas plus, repérant plutôt celle dont le nom résonnait dans sa tête, tenue droite face au soleil couchant. 
Le halo doré de ce dernier enveloppait tout son être, faisant briller sa peau ébène d'ambre tandis que sa magnificence ombre se projetait sur le sol boisé. Combien de fois se surprenait-il à l'admirer dans la volée ? Bien trop souvent et jamais il ne s'en lassera. Mais plus que la contempler de loin, il aimait l'avoir sous ses paumes, réconfortantes et aimantes.
 — Tu es enfin là.
Elle ne se retourna aucunement en les prononçant de sa voix aux sonorités chaudes, il s'avança. Ses cheveux d'un brun foncé, coupés ras récoltaient à présents quelques boucles, l'humidité ambiante jouant pour beaucoup. L'héritier prit place à ses côtés, une main placée au bas de son dos, sa peau contre le tissu de sa tunique de plage en crochet, brodée par une multitude de lépidoptères noirs et qui laissait entrevoir son maillot de bain. Elle déposa à son tour sa tête contre son épaule, effleurant ses mèches détachées de leurs attaches, par ses soins. 
Un spectacle éblouissant s'offrait à eux, tous deux contemplant la mer miroitante et défilante. L'impression d'être seuls face au vaste monde.
— J'ai cette impression depuis mon réveil...aborda-t-il finalement.
— hmm ? Elle murmura, tournant la tête afin d'effleurer la base de son cou de la pulpe de ses lèvres remplies.
Ses cils caressaient son épiderme et par son contact il crût qu'elle agissait consciemment afin de faire dévier son attention.
Malgré tout ce rêve qui semblait les contenir, par-là il parlait de leur voyage pensé depuis longtemps, de leur virée en mer et tout ce petit luxe qu'ils s'offraient enfin après d'éreintantes journées en tant qu'étudiants Jujutsu, quelque chose sortait du décor. Il recensa l'étrange flottement qu'il avait ressenti à son réveil, comme s'il revenait de loin. Lui d'ordinaire éveillé d'esprit, s'était senti étranger en ce lieu. Il n'omit pas non plus le fait que le nom du port lui échappait, de leur localisation, de la personne qui s'occupait de la navigation. Ni même de s'être assoupi à un moment donné.
Une boule fluctuante émergea de son abdomen. Il se tourna vers la Dlamini, dont les papillons autrefois brodés avaient pris vie, reposant ça et là sur son corps, leurs ailes obscurs battant sporadiquement. Elle ne le regardait pas, la tête enfouie dans son cou, toujours. 
— Luthando. Il expira son nom, la gorge rêche.
Il ne savait ce qu'il se passait mais cela ne pouvait signifier bon augure. Voilà que la sud-africaine lui manquait alors qu'elle se tenait là, à ses côtés. Il renforça sa prise autour d'elle, son organe vital tambourinant contre son torse. Il ne prit la peine de réguler son rythme cardiaque ni même d'apposer une distance face à cette situation qui débutait peu à peu de lui échapper. Il ne ressentait aucune menace venant d'elle au contraire, une voix lui hurlait de ne point la lâcher au risque de la perdre réellement. 
— Luthando qu'est-ce qui ne va pas ?
Son regard coula vers le navigateur. Le regard droit, caché derrière ses lunettes teintées, il les menait à la même vitesse vers cet horizon inconnu. 
Au milieu de nulle part, à travers l'étendue salée ses pouvoirs n'allaient leur servir à grand chose. Pourtant il fallait qu'ils s'en aillent, qu'il l'emmène avec lui. 
Elle prit enfin conscience des insécurités du jeune homme d'ordinaire inébranlable. Luth' se tourna vers la personne qu'elle chérissait sûrement le plus, lissant le col lâche de sa chemise, ses grands yeux bruns supportant les siens, étroitement ouverts et laissant miroiter ses orbes bleus foncés.
— Pourquoi tu te fais autant de mourons d'un coup, Noritoshi ? Presque deux ans qu'on rêvait de ce petit voyage, profitons de ce peu de temps qu'il nous reste, non ?
Ses choix de mots énigmatiques furent ponctués par ses lippes contre les siennes, alors qu'elle l'emportait dans un baiser aux accents langoureux, presque désespéré qu'il effaça de suite en y apposant sa force, faisant revivre une nouvelle flamme. . .d'espoir. Prenant son visage en coupe, sa peau velouté sous son toucher, il la recula jusqu'à ce que son dos rentre en contact avec la barre, seule démarcation entre le sol ferme et l'écume. Ils brisèrent leur baiser pour s'en offrir un autre, un sanglot s'échappa de sa gorge, elle le réprima de suite, elle enfonça fermement ses doigts minces dans son vêtement, elle interchangea leur position initiale. Le maintenant à présent, lui, contre la barre.
Il essaya, essaya de lui souffler des mots entre chaque étreinte mais ce qui l'en empêchait restait le bruissement de son cœur qui s'émiettait, l'écorchant en profondeur. 
Le monde de Noritoshi bascula, il pencha dangereusement vers l'arrière, ses pieds quittant le sol. Il tenta de s'agripper à elle pourtant il ne voulait la traîner dans sa descente. Il l'aimait bien trop pour ça, des mois de peines auront suffis à marquer cette vérité au fer rouge. 
Cela faisait combien de temps qu'il l'attendait ? Pourtant on la lui arrachait de nouveau. 
Naïvement, l'avoir à ses côtés lui faisait parfois oublier les machinations de ce monde, leur monde. 
Sa vision devint nébuleuse, à cause des larmes ou de l'onde ? Il ne savait pas, toutes deux sont venues simultanément. 
Le voilier entreprit sa traversée, le soleil déploya ses dernières lueurs. Une dernière touche revigorante. L'eau froide, glaciale, comme l'étreinte de la mort pourtant, il était le seul à rester.
🦋
7 notes · View notes