#addams! rattrap
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lackablazeical · 11 months ago
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🤍🍷Splinter Hamato🍷🤍
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Specific Trigger Warnings -
Involvement with crime organizations, obsessive relationship, child neglect, violence
General info -
Splinter's birthday is July 4th. He is a Cancer ♋️
Splinter's love language is Physical Touch and Quality Time.
Splinter is pansexual.
Personality traits -
Splinter is caring, dense, gullible, obsessive, protective, egotistical, lazy, and welcoming.
Splinter is caring and fatherly, always willing to comfort his sons and calm them down.
Splinter is pretty dense. He's also very easily convinced of things, and believes people at face value, then refuses to change what he believes.
Splinter is obsessive of his loved ones and would fight to the death to protect them and keep them safe.
Splinter is very egotistical, loving to tell all of the dramatized Lou Jitsu stories and stories from his time in the Yakuza.
Splinter is welcoming, always warm and friendly to new people who join his family.
Important details -
His mutation -
Splinter's mutation proceeded the same as it does in Rise.
His relationship to Big Mama -
Their backstory is the same as Rise.
Splinter is absolutely head over heels, obsessed with Big Mama.
He visits her frequently, but they live apart, as it works out better for both of them.
Splinter has stayed a hopeless romantic, always showering BM in gifts, affection, and attention.
Fun facts -
Splinter's favorite food is pizza with anchovies, and his favorite drink is plum wine.
Splinter was involved in the Yakuza when he was human. He escaped to America to get away from it all and ended up becoming an actor.
Because of this, Splinter is very desensitized to a lot of horrific things, which is why he allows and supports his sons and their terrible behavior.
Splinter calls Usagi 'Sapphire', Ishida 'Jade', and Kenichi 'Gold'.
Tags that include Splinter -
#addams! Splinter, addams! Rattrap, addams! Hamatos
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seehowsupplethespineis · 3 years ago
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OKAY, TODAY IS THE DAY! I DREW ALL THE STARSCREAMS AND THEIR COSTUMES. And their assorted friends.
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G1 Scream and Skyfire are Captain Hook and Smee! It started as a joke about Scream hating alligators and turned into their entire costume!
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Bayscream is Betelgeuse, of course! And TFA has been Spongebob every year since he was a kid. Bulkhead is always Patrick, so they have an awkward truce every year for the sake of staying in character.
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Primescream worked really hard to make a very spooky and very detailed Nosferatu cosplay. Someone told him to be a vampire expecting him to be one of the generic "hot" ones, but he became this. WFC came as Renfield from the 1931 Dracula, so they have fun spooking people by acting as their characters.
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RID is Orochimaru because he's also played by Steve Blum in the English version of Naruto. It was my sister's idea.
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My dad told me to make Cyberverse Mickey, so he dragged Armada along with him as a very in-character grumpy Donald.
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SG Scream worked very very hard to get his grumpy companion Skyfire to match his Jack Skellington as a Sally... It took a long time, but he finally caved!
The rest aren't Starscreams, just assorted other dudes...
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Knock Out and Breakdown go as the Addams (Writing Entity had the idea). Nobody knows that Morticia is KO until he speaks with his shockingly deep Daran Norris voice.
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Rattrap is Rattigan from The Great Mouse Detective. Nobody understands his costume so he just sighs deeply and transforms into a rat and explains. Blurr is Lightning McQueen. He was Sonic last year.
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AND FINALLY, we have Swindle as Hondo Ohnaka. He actually spent money on a very nice cosplay because he likes feeling "profitable". And then we have Silverbolt as Darth Vader and the other Aerialbots as Storm Troopers. It took Silverbolt forever to find a costume his size because he a lorge boi.
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egoroman · 4 years ago
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VI
04:06
Les talons de Mélodie claquent sur la chaussée. Elle marche rapidement, remontant l’avenue déserte du quartier où habite son frère. Elle a une cigarette entre les lèvres. Elle tente de l’allumer avec son briquet, tout en restant en mouvement. Sans succès.
- Hé ! Hé, attends ! Attends-moi !
Je cours derrière elle pour essayer de la rattraper. Elle m’ignore, continuant sa route. Elle a bien failli me semer en quittant la résidence. J’ai cru pendant un court moment l’avoir perdue. Heureusement, on entend qu’elle dans les alentours.
J’arrive enfin à son niveau, et lui attrape le bras pour l’obliger à s’arrêter. Elle se tourne vers moi à contrecœur. Elle est toujours concentrée sur son briquet, qui ne semble définitivement pas vouloir s’enclencher.
- T’es pressée d’aller où comme ça ?
Je lui parle calmement. J’ai sincèrement envie de comprendre. Je suis fatigué par tous ses jeux. Je voudrais juste terminer cette sinistre nuit d’une manière plus apaisée qu’elle n’a commencé. Si c’est possible. Elle me répond sans me regarder, louchant sur la cigarette dans sa bouche.
- J’ai besoin de me calmer les nerfs !
J’aime pas son ton. Je la fixe avec une légère inquiétude dans les yeux.
- S’te plait, déclenche pas une autre bagarre...
Elle lève la tête vers moi, surprise. Et puis soudain, contre toute attente, elle éclate de rire. Mélodie a ce genre de rire sincère qui vient tout droit de la poitrine. Quand elle rit, elle rit fort. Quand elle pleure, elle pleure fort. Quand elle s’énerve, elle s’énerve fort. C’est comme si elle ne pouvait vivre ses émotions qu’en les éprouvant dans toute leur complète intensité. Elle rit à gorge déployée. Ses éclats résonnent contre les murs des bâtiments environnants. C’est communicatif. Je peux pas m’empêcher de sourire.
Elle arrive un peu à se calmer, et me fixe avec des yeux brillants. On dirait que ça lui a fait du bien. Ses larmes de tristesse sont devenus des larmes de joie. Elle est définitivement imprévisible.
- C’est vrai que c’était marrant, elle commente, amusée.
A mon tour de rire.
- Parle pour toi !
On échange un regard complice, et on s’esclaffe à nouveau. J’imagine très bien que vu de l’extérieur, personne ne pourrait comprendre. Pourquoi je continue de suivre cette fille. Pourquoi je ris avec elle. Pourquoi je lui fais encore confiance. Je suis tout à fait conscient que quiconque n’a pas partagé avec elle ce que moi, j’ai partagé, ne pourrait comprendre. Avec Mélodie, tout est inattendu. Tout est dangereux. Mais avec elle, on vit. On vit vraiment. Le reste du quotidien (métro, boulot, dodo), tout ça n’est qu’une pâle imitation de ce qu’on ressent quand on est avec elle. La vie, la vraie, c’est ça. Ca fait peur, et c’est puissant. Je le sais, maintenant. Et je vois pas comment je pourrais dorénavant m’en passer.
On arrive à se calmer. Y a un court silence. Mélodie reprend la parole d’un ton plus apaisé.
- Qu’est-ce qu’on fait, Charlie ? C’est les dernières heures de notre vie. Faut que ce soit monumental.
Mon sourire s’efface. La dure réalité revient prendre sa place. Celle que j’avais disposée dans un coin de mon cerveau pour ne pas avoir à l’affronter. Pas tout de suite. Je voulais repousser le moment fatidique. Jusqu’à quand ? On s’est faits une promesse. Qu’on sauterait ensemble d’un pont. Non, c’est elle qui m’a dit que si j’avais toujours envie de sauter quand le soleil se lèverait, elle sauterait avec moi. Mais je suis plus très sûr de ce que je veux. En vérité, je suis seulement épuisé. Ca a été une longue nuit, accompagnée de nombreuses nouvelles expériences. Je voudrais juste pouvoir me poser dans un coin. Dormir, et réfléchir à tout ça un peu plus tard, tête reposée. Mais Mélodie... Mélodie, elle, n’a pas l’air aussi perdue que moi. Elle est toujours pleine d’énergie, décidée à continuer. Décidée à sauter ? J’ignore ce qui se passe à l’intérieur de sa tête. Je sais pas comment aborder le sujet. C’est compliqué. Je suis perdu. Tout ce que je veux, c’est rester avec elle. Je lâche un soupir.
- Je sais pas...
Elle fait pas attention. Elle est de nouveau concentrée sur sa clope. Le briquet veut toujours pas s’allumer. Elle perd patience.
- Putain !
Elle se tourne vers moi, une légère angoisse dans le regard.
- T’as pas un briquet ?
Je lui fais non d’un signe de tête, bien embêté. Elle commence à paniquer.
- Faut que je trouve un briquet ! Je peux pas passer deux heures sans fumer ! C’est impossible !
Je hausse les épaules. Je vois pas trop ce qu’on pourrait faire. Il est quatre heures du matin. On est seuls. J’ai pas de solution à lui proposer. Mais alors que je pense ces mots, on entend soudain des gens chanter dans notre dos. On se retourne, surpris.
Un groupe de trois hommes tourne à l’angle d’une rue, pénétrant dans l’avenue, un peu plus loin. Ils marchent dans notre direction, bras dessus, bras dessous. Ils ont pas l’air de nous avoir remarqué. Ils chantent à tue-tête une chanson paillarde, sans aucune harmonie, leurs voix résonnant dans les alentours, insensibles au boucan qu’ils produisent. Ils sont complétement ivres.
Une lueur de malice apparait dans les yeux de la jeune femme. Le genre de lueur dont j’ai appris à me méfier. Elle lâche un commentaire à petite voix.
- Tiens. Voilà la cavalerie.
Avant que j’ai pu dire quoi que ce soit, elle s’avance dans leur direction. Je lui emboite le pas, prudemment, un peu méfiant. J’ai un mauvais pressentiment. Les trois bourrés se sont arrêtés en plein milieu de la route. Ils continuent de chanter, inattentifs au monde qui les entoure. Mélodie s’approche d’eux.
- Excusez-moi.
Ils se stoppent en plein milieu de leur chant, surpris, comme se souvenant soudain être dans un espace public, et non pas dans leur salle de bain. Ils remarquent la jeune femme qui s’arrête à quelques mètres d’eux. Ils se mettent alors à la siffler. Je reste légèrement en retrait. J’ai pas besoin d’en voir plus pour savoir à qui on a à faire. C’est des beaufs, pas de doute.
Mélodie ne semble pas prendre note de leur comportement. Elle reste patiente.
- Vous auriez pas du feu, par hasard, les garçons ?
Un des trois bourrés s’écarte de l’étreinte de ses partenaires. Il est grand et costaud, style rugbyman, une chevelure blonde bien peignée, et rasé de près. Il porte une belle chemise, et sent le déodorant. Il ne quitte pas Mélodie des yeux un seul instant, un sourire espiègle sur les lèvres. Il a des idées derrière la tête. Il s’approche lentement d'elle.
- Ca dépend. C’est pour qui ?
Son ton est malicieux. Mélodie lui répond rapidement, pleine de sarcasmes.
- Pour ma grand-mère. Elle habite en Roumanie. Je veux lui envoyer un colis.
Le bourré s’arrête en plein mouvement, pris de court. Il a le regard perdu.
- Hein ?
- C’est pour moi, reprend Mélodie, un peu plus impatiemment.
Le bourré se remet à sourire.
- Ah ! Ben, si c’est pour toi, bien sûr que j’ai du feu, ma belle !
Il sort maladroitement un briquet de la poche de son jean, ses mouvements gênés par tout l’alcool qui circule dans son sang. Il actionne la flamme, et tend son bras en direction de la jeune femme. Elle se penche en avant, sa cigarette entre les lèvres. Elle embrase le bout du tube de tabac. Le grand blond ne la quitte toujours pas des yeux.
- Merci.
Elle s’écarte, et tire une taffe qu’elle recrache suavement dans l’air. Le bourré éteint son briquet, et le range à nouveau dans sa poche. Il continue de la fixer, souriant d’un air charmeur. Mélodie soutient son regard, ne trahissant aucune émotion.
Il se décide finalement à prendre la parole.
- Tu fais quoi ?
Mélodie lui répond froidement, toujours aussi sarcastique.
- En général ?
L’autre se laisse pas démonter.
- Maintenant.
Elle lui explique la situation sur le ton de la conversation, comme si de rien n’était.
- Je suis avec un mec. On va se jeter d’un pont. Mais pas tout de suite, j’ai un peu de temps.
Elle me désigne d’un coup de tête. Les bourrés semblent remarquer ma présence pour la première fois. L’un d’entre eux, un grand noir bien habillé, fait un bond en arrière.
- Wow ! Il sort d’où, lui ?! Je te jure, il m’a fait flipper ! C’est un ninja, ou quoi ?!
Le troisième bourré, un petit brun à la barbe parfaitement taillée, plisse des yeux en me fixant, comme s’il tentait de mieux percevoir mes contours. Il tangue en même temps sur place. Il doit croire que le sol s’amuse à pencher de lui-même sous ses pieds.
- Hé, mais je te connais ! T’es... T’es La Famille Addams ! C’est toi, non ?!
Le grand noir ricane, se tournant vers lui.
- Qu’est-ce que tu dis ?!
- Mais si ! Tu reconnais pas ?! La Famille Addams !
Il me montre du doigt. Le grand noir me dévisage un moment. Puis les deux éclatent de rire, partageant un humour qu’eux seuls peuvent comprendre. C'est des beaufs, y a aucun doute. Je serre la mâchoire, et décide de prendre sur moi. Je m’en fous. C’est pas la première fois de ma vie qu’on se moque de moi. Mes vêtements trop sombres, ma mine trop sérieuse, mon air trop solennel. J’ai l’habitude. C’est pas grave. J’espère juste qu’on va pas s’éterniser longtemps avec ces crétins. Mélodie a eu ce qu’elle voulait. Si on pouvait partir, maintenant.
Le grand blond continue de la fixer. Il se fiche de toute le reste. Il n’a vraiment d’yeux que pour elle. La jeune femme l'observe en retour, l’air complétement blasée.
- On fait after chez moi. Tu veux venir ?
- Je sais pas, elle répond avec froideur. C’est où chez toi ?
- C’est pas loiiiiiiiiiiin !
Il appuie sur le dernier mot d’une longue note aigue, le ton baratineur. Puis il sourit de son air charmeur.
- Tu veux venir ?
Le grand noir continue de ricaner.
- Arrête, ça sert à rien ! Tu vas encore te prendre un râteau !
- Taisez-vous, les gars !
Le grand blond lâche un rire amusé, lui faisant signe de se taire d’un geste de la main. Puis il se concentre à nouveau sur Mélodie.
- Tu veux venir ? Même avec ton copain ! On s’en fout, nous ! On partage !
Les deux bourrés derrière lui se marrent à nouveau. Ai-je déjà mentionné le fait que c’était des beaufs ? Mélodie fume toujours sa clope. Elle fixe l’autre dans les yeux, le regard froid et calculateur, comme si elle cherchait à l’intérieur de son crâne le meilleur moyen de lui faire regretter sa conduite. Je doute pas une seule seconde que ce soit le genre de pensées qu’elle puisse avoir.
- C’est pas mon copain.
Elle répond calmement. Le grand blond saute sur l’occasion.
- Ah, mais voilà ! Fallait le dire plus tôt !
Il se colle à elle, et passe son bras par-dessus ses épaules. Un peu trop intime, un peu trop vite. Mais Mélodie se laisse faire, impassible.
- Tu viens alors ? Je te jure, tu vas pas regretter. Trois beaux mâles comme nous. Tu peux pas dire non. Ca va te changer des fragiles avec qui tu traines d’habitude.
Les deux autres se marrent. C’est tout ce qu’ils savent faire, on dirait. Mélodie reste calme. Elle semble réfléchir à sa proposition. Y réfléchir sérieusement. J’aime pas ça. La dernière chose dont j’ai envie, c’est de suivre ces trois idiots plus longtemps. Il faut qu’on s’en débarrasse.
Je fais un pas en avant, prenant un ton assuré.
- Laissez-la tranquille.
Le grand blond se tourne vers moi, surpris. Il a un petit rire amusé.
- Y a quelqu’un qui t’a demandé quelque chose à toi ? C’est à elle qu’on parle.
- Elle veut pas venir avec vous.
Je lui lance un regard sombre, pour bien qu’il comprenne. Ca suffit. Que ses potes et lui nous foutent la paix. Mélodie et moi, on veut pas rester avec eux.
Mais justement, la jeune femme me lorgne avec dureté.
- Tu parles pour moi, maintenant ?
Son ton est froid. Elle a pas l’air d’avoir beaucoup apprécié mon intervention. Je suis pris de court, coupé dans mon élan. Je sais plus comment réagir.
- Non. Mais je... T’as... Tu vas pas aller avec eux ? Si ?
J’ai un petit rire gêné. Je suis plus très sûr. Elle aussi doit bien voir à quel point ils sont inintéressants. Non ? Pourquoi perdre les dernières heures qu’il nous reste ensemble, avec trois types qui ont autant d’intelligence émotionnelle qu’une cuillère à café ? Je croyais qu’elle voulait que ce soit monumental. Là, c’est juste chiant à mourir.
Mélodie me fixe en silence, pendant plusieurs secondes, de son fameux regard intense. Je me sens exposé, un peu mal-à-l’aise. On dirait qu’elle lit dans mes pensées. Et elle a pas l’air de trop apprécier ce qu’elle y trouve.
- OK.
Elle se tourne vers les trois hommes, complétement indifférente.
- Je veux bien venir avec vous.
Les bourrés ne semblent pas à en croire leurs oreilles. Ils lèvent les bras en l’air, lâchant un cri de joie. Le grand blond se tourne vers ses amis, la mine victorieuse.
- Je l’avais dit, les gars ! Je l’avais dit, ou je l’avais pas dit ?!
Le grand noir le dévisage, partagé entre de la jalousie et une idolâtrie presque indécente.
- Non, mais comment tu fais ?!
Complétement ivre, alors qu’ils avaient abandonné l’idée, leur pote a réussi à ramener une fille chez lui à coup de baratins. Dans leur vision du monde de beaufs, il devrait être célébré comme un héros. C’est encore plus fou que s’il avait marqué le dernier but permettant de remporter la coupe du monde.
Je profite qu’ils ne fassent plus attention à nous pour m’approcher de Mélodie. Je lui parle à voix basse, désirant discuter avec elle en privé. Je suis un peu agacé. C’est plus fort que moi.
- Tu fais quoi, là ?!
Elle me répond d’un ton détaché.
- Si tu veux pas venir, tu viens pas.
- Comment ça, si je veux pas venir, je viens pas ?! Et ce qu’on a prévu ?! Dans deux heures, il est six heures ! Tu te souviens ?!
- C’est toujours dans mes intentions de sauter, t’inquiètes pas. C’est toujours dans les tiennes ?
Y a un sous-entendu dans sa question. Elle sait. Elle sait que mon avis a changé, petit à petit, au cours de la soirée. Et ça lui plait pas. Je comprends pas pourquoi. Je comprends pas ce qui la dérange. Est-ce qu’elle devrait pas être contente pour moi ? De me voir reprendre lentement goût à la vie ? Elle m'étudie de son regard inquisiteur, comme si elle tentait de me transpercer avec. Elle joue avec moi. Encore. J’en ai marre. Qu’est-ce que j’attends de cette soirée ? Pourquoi je continue à la suivre ? Je sais plus. Je me suis accroché à elle, comme si elle pouvait m’apporter des réponses. Une illumination. Un signe. Mais y a rien. Rien d’autre que Mélodie et ses jeux. Et au bout du chemin, un pont, un fleuve, et la mort. Et toujours pas de sens. Une longue et lente absurdité qui se termine brusquement, sans explication. C’est tout ce qu’elle a à m’offrir. C’est tout ce qu’est la vie, après tout. Je devrais partir. Maintenant. La laisser là, seule, à ses intrigues stupides. Mais je peux pas m’y résoudre. Je peux pas croire que tout ça soit arrivé pour rien. Je peux pas me séparer d’elle sans avoir obtenu un quelconque dénouement. Je pense y avoir droit. Alors, je lui mens.
- Bien sûr que c’est toujours dans mes intentions...
- Bien. Alors, suis le mouvement. Et détends-toi un peu, Charlie.
Le grand blond s’immisce entre nous deux, mettant fin à notre conciliabule. Il s’exclame, amusé.
- Ouais ! Détends-toi, Charlie !
Il me fait un clin d’œil, avant de repasser son bras par-dessus les épaules de la jeune femme. Elle se laisse faire. Il se remet en route, l’emportant avec lui. Je les regarde s’éloigner, impuissant. J’ai envie de répliquer, de dire quelque chose, de m’énerver. Mais au même moment, les deux autres bourrés arrivent à mon niveau. Ils m’attrapent par les bras, et se remettent à chanter à tue-tête, m’obligeant à rejoindre leur joyeuse cohorte. On s’éloigne tous ensemble, en direction de la prochaine étape de la soirée.
***
Ils ont mis la musique à fond. Un truc festif. Ils en ont complétement rien à faire de réveiller les voisins. L’appartement est pas très grand. Il se situe au rez-de-chaussée, les fenêtres donnant directement sur la rue. Y a une grande télé d’où sort le son, en face d’un canapé en L. Une Playstation avec les derniers jeux de sport à la mode. Une bibliothèque remplie de livres scolaires.
Mélodie danse en faisant de grands mouvements, les yeux fermés, imperméable à tout ce qui se passe autour d’elle. On dirait que le monde va bientôt se terminer, et qu’elle profite au maximum une dernière fois. Dans un sens, c’est peut-être pas si éloigné de la réalité. Le grand blond danse face à elle, de manière un peu plus réservée. Il la contemple en souriant d’un air amusé. Son pote à la peau noire est assis contre un meuble, un peu plus loin. Il observe la scène, admiratif, comme s’il visionnait le début d’un film porno dans lequel jouerait son meilleur ami. Le blond et lui échangent un regard plein de malice. Y a aucun doute que les deux s’imaginent déjà au lit avec Mélodie. Peut-être même ensemble, à faire un plan à trois. Elle entre eux deux...
Ca me dégoûte. Je suis assis sur le canapé, les bras croisés. Je me demande ce que je fous ici. Cette soirée a complétement fini de perdre tout son sens. J’ai envie de me tirer. Mais j’ai pas envie de perdre Mélodie. C’est la merde. Je les regarde danser. Je sens un truc grogner au fond de ma poitrine. Un truc lourd, que j’ai pas envie de porter, mais qui est là, que je le veuille ou non. De la jalousie. Je me demande ce qu’elle leur trouve. Pourquoi elle perd son temps avec eux ? Est-ce que c’est juste un autre de ses jeux ? Est-ce qu’elle attend quelque chose de moi ? Je sais plus. Je crois qu’en réalité elle même ne sait pas. Elle suit juste le flow, sans réfléchir. J’arrive même plus à me souvenir pourquoi y a eu un moment où j’ai décidé de la suivre. Pourquoi j’ai cru qu’elle avait des réponses à me fournir.
Le troisième bourré, le petit barbu, est assis à côté de moi. Il a un verre à la main, la mine écrasée par tous ses excès de la soirée. Il est lancé dans un long monologue depuis plusieurs minutes, me racontant toutes les banalités de sa vie dans les moindres détails. On dirait qu’il me prend pour son psy. Il se rend pas compte que j’en ai complètement rien à foutre ?
- Non, mais moi, tu vois, ce que je kifferais, c’est ouvrir mon propre restaurant. Mais là, je peux pas, c’est chaud. J’ai zéro thune, gros. Mais je sais, je pourrais le faire avec mon frère. Il serait grave partant. Mais là, c’est trop ric-rac, je te promets. Mais surtout... c’est la meuf de mon frère ! Aïe, aïe, aïe ! Comment je kifferais bosser avec elle ! Je te promets, gros, je la baise ! Elle est d’une fraicheur, c’est pas permis ! Toi aussi, tu la baises ! Tout le monde la baise ! Bats les couilles c’est la meuf de mon frère, je la baise ! Elle, je lui fais du mal ! Je te le dis cash !
Ca, pour être cash, c’est cash. Je comprends pas pourquoi les mecs ont toujours besoin de parler comme ça entre eux. Tu connais pas assez de mots dans la langue française pour exprimer toutes les subtilités de tes perceptions, ou t’es juste une grosse merde ? Mais ce que je comprends le moins dans tout ça, en fait, c’est surtout pourquoi il a l’impression que toute son histoire m’intéresse.
Il s’arrête enfin de parler... seulement pour retenir un rot. Puis après avoir lâché un long soupir, il semble réfléchir à quelque chose, avant de rajouter :
- Attends, je vais te montrer une photo.
Il fouille dans ses poches, à la recherche de son portable. Je me tourne à nouveau vers les danseurs. Mélodie rouvre les yeux. Elle croise le regard du grand blond. Ils se sourient. Tout en continuant de danser, ils se rapprochent l’un de l’autre. Leurs corps s’accordent dans un rythme sensuel. Ils sont quasiment collés. Le grand blond passe ses mains sur les bras de la jeune femme, caressant sa peau. Ca suffit. J’en ai assez vu.
Je me lève d’un bond, et me dirige à pas rapides vers la sortie. Le petit barbu se tourne même pas vers moi, trop concentré sur son téléphone. Je quitte l’appartement en trombe. Personne m’arrête. Personne fait attention. Je m’engage dans les rues silencieuses de la nuit. Seul.
***
Je remonte un long boulevard désert. Y a bien une ou deux voitures qui croisent ma route. Oiseaux de nuit, ou travailleurs précoces. Mis à part ça, je suis isolé. Je marche vite. Je sais pas où je vais. J’ai besoin de bouger, d’être dans l’action. Surtout de m’éloigner. Tant pis pour Mélodie. Je peux me débrouiller sans elle. Je peux trouver mon but, sans l’aide de personne. Mon but...
Je sais plus quoi faire. Je sais pas où aller. Je suis fatigué, mais j’ai pas envie de rentrer chez moi. Le silence de mon appart’ me serait insoutenable. Mais faudra bien que je rentre un jour. Pas maintenant. Pas encore. Je vais errer. Où ? Pour faire quoi ? Peu importe. Errer.
Je m’arrête, pour prendre le temps de réfléchir. Je sens de la colère en moi, de la tristesse. De la solitude. Je suis seul. On est tous seuls. C’était pas ça la première grande règle immuable de la vie ? Je l’avais pas encore retenue ? Chaque nouvel obstacle que tu affrontes n’est là que pour appuyer davantage la leçon. Il va bien falloir que ça rentre, à un moment donné.
Je tente de reprendre mon calme. C’est dur de réfléchir quand les idées sont pas claires. J’entends un bruit mécanique au-dessus de ma tête. Je lève les yeux, étonné.
Au bord de la route, y a un large panneau publicitaire, un peu en hauteur. Derrière la vitre qui le protège, y a une affiche blanche. Dessus, un simple message en grosses lettres noires :
TU N’ES PAS SEUL
J’ai l’impression que mon cœur s’arrête dans ma poitrine. Ca y est. C’est fait. J’ai totalement perdu la boule. Ca devait arriver. Je le savais. Ca sert à rien de faire mon surpris. Je reste figé, mes membres paralysés par une force qui existe au-delà de la raison. Je retourne ces mots dans mon esprit, pour être bien certain de l’expérience que je suis en train de vivre. C’est dingue ! Dîtes-moi la vérité, voix dans ma tête, et s’il vous plait, soyez sincères : est-ce que j'ai complètement plongé tête la première dans la folie, ou est-ce qu’y a vraiment un panneau publicitaire qu’est en train de directement s’adresser à moi ?
Nouveau bruit mécanique. Le déroulant s’enclenche. L’affiche défile, et laisse place à une nouvelle image : un couple aux sourires beaucoup trop photogéniques, vendant les mérites d’un produit quelconque. Je reste immobile. Je sais plus quoi penser. Pourquoi j’ai tant l’impression que l’Univers m’envoie des messages ? Est-ce que je devrais les écouter ? Ou est-ce que ce sont seulement... des hasards qui se succèdent ? Et mon cerveau délirant qui s’accroche à tout ce qui peut encore donner du sens au chaos de mon existence...
J’entends le son d’un spray. Je sursaute, revenant à la réalité. Sous le panneau, un homme me tourne le dos, debout face à un mur en mauvais état. Il a une bombe de peinture à la main. Il est occupé à tagger une forme imprécise.
Je fais un pas en avant, penchant légèrement la tête pour mieux apercevoir son œuvre. Je sens mon cœur battre fort. Je crois déjà savoir ce que je vais y trouver, avant même de le voir. Comme si le Cosmos jouait avec moi. Ca peut être que ça. Et en effet...
L’homme se décale un peu. Sur le mur, représenté à coups de traits noirs grossiers, le signe me nargue, présentant ses formes à la réalité, comme pour casser les barrières qui existent entre la folie et le vrai monde. Le signe. Ce signe. Ce fameux signe. Celui que je vois partout. Sur la carte de visite. Sur le tatouage. Il est là. Encore une fois. Immobile et silencieux. Comme s’il attendait une réaction de ma part. Comme s’il voulait me dire quelque chose. Je peux plus le supporter. C’est trop. Beaucoup trop pour une seule soirée.
- Hé !
Je m’avance vers l’homme, sentant la colère monter. Maintenant, ça suffit. J’en ai assez qu’on joue avec moi. J’ai besoin de réponses, et vite.
- Hé ! C’est quoi, ça ?!
L’homme bouge pas. Il reste calme, comme s’il m’avait pas entendu. Mais je sais qu’il m’a entendu. Je lui crie dessus. Tu vas me répondre, à la fin ?!
- Ce signe ! Je le vois partout ! Ca veut dire quoi ?!
Il se retourne lentement, comme dans un rêve. J’ai un léger mouvement de recul. Son visage est caché par un masque en plastique. Un masque représentant un cochon de dessin animé en train de sourire. On dirait que lui aussi me nargue. Et je comprends aussitôt qui il est. Cet homme. Le Messager. Le Messager de l’Univers qui joue avec moi depuis le début de la nuit. Depuis le début de ma vie, même. Il est apparu pour mettre fin à l’errance. Donner un grand coup sur la table, et remettre de l’ordre à la tempête d’imprécisions chaotiques dans laquelle je vais bien finir par m’étouffer. C’est lui. L’envoyé des astres. J’en suis certain.
Il bouge pas. Il me fixe. Le temps semble s’arrêter. Mes membres sont paralysés. J’aperçois même pas ses yeux derrière le masque, mais j’ai l’impression qu’il est en train de plonger son regard au creux de mon âme. Une légère crainte commence à prendre possession de mon être. La sentence va tomber. Je le sens. Tous les chemins ont mené à ce moment. Le Messager va me donner les réponses que j’attends. Et pour la première fois, une pensée inquiète traverse mon esprit. Peut-être que ces réponses, j’ai pas envie de les connaitre, après tout. Peut-être qu’il faut pas que je les connaisse. Peut-être qu’elles mènent à un espace au-delà de ce que ma psyché peut encaisser.
Mais avant que le Messager ait pu faire quoi que ce soit, j’entends un cri de fureur provenir d’une rue adjacente.
- Ты что делаешь ?!
Une fille arrive en courant, l’air énervée. Elle se positionne rapidement face à moi, comme pour protéger l’homme à tête de cochon. Elle doit avoir à peine une vingtaine d’année, blonde et énergique. Elle m’engueule avec hargne, dans une langue que je comprends pas.
- Оставь его в покое ! Он тебе что сделал ! Ничего он не сделал ! Вали отсюда ! Отстань от него ! Пошёл !
Je reste immobile, surpris. La fille semble attendre une réaction de ma part. Voyant que je bouge pas, elle tend le bras, et me fait signe de partir d’un geste agressif. Je fais quelques pas en arrière. Elle m'assène un regard dur, comme pour me mettre en garde de recommencer. Puis elle regagne à grands pas la rue d’où elle était sortie.
Le Messager a toujours pas bougé d’un cil. La fille l’appelle au loin, lui faisant probablement signe de la suivre.
- Сергей ! Пойдём !
Il reste immobile. Il continue de me fixer par-delà les ombres qui dissimulent son visage. Je lui rends son regard d’un air méfiant. Y a quelque chose chez lui qui m’inspire pas confiance. Et pas seulement parce que j’arrive pas à distinguer à quoi il ressemble.
Et puis, soudain, il prononce un simple mot d’une petite voix juvénile, s’exprimant avec un fort accent d’Europe de l’Est :
- Vérité.
Je baisse ma garde, surpris.
- Quoi ?
- Следуй за истиной. Tu... dois suivre... vérité.
Je reste bouche-bée, incapable de parler. Suis la vérité. Le même message que derrière la carte de visite. Qu’est-ce que ça veut dire ? Quel savoir l’Univers et lui essaient-ils de me communiquer ? Je me sens toucher du doigt la solution. Juste toucher. Tout va bientôt se révéler. Il faut juste que j’avance un peu plus loin sur le chemin. Un peu plus loin en direction de l’inévitable destination qui n’attend que mon arrivée. Elle est là. A portée de main.
Il reste droit un pique, l’air calme. Et puis, la voix de la fille retentit à nouveau dans le calme de la nuit, un peu plus loin cette fois.
- Сергей !
L’homme masqué me jette un dernier regard. Puis il s’éloigne en direction de la rue adjacente. Il accélère le pas, et finit par disparaitre. Je suis incapable d'effectuer le moindre mouvement. J’ai l’impression d’avoir traversé un phantasme, une hallucination qui serait apparue à ma vue et se serait évaporée avant même que je puisse la saisir. La réalité reprend doucement place autour de moi. Dans la dureté bien palpable de la ville, les deux étrangers finissent par ne plus devenir que des souvenirs. J’en commence même à me demander si je les aurais pas imaginés.
- Alors ? Tu te défiles ?
Je me retourne d’un coup. Mélodie s’approche lentement, remontant le trottoir. Elle a retrouvé ma trace. Je me suis pas tant éloigné que ça, après tout. Je m’attendais juste pas à ce qu’elle me suive. Je l’ai même pas entendu s’approcher, perdu dans mes pensées.
Elle s’arrête à quelques pas de moi, me fixant d’un air froid. Je lui renvoie son regard, lui répondant avec la même dureté dont elle fait preuve.
- Je vais pas rester pour admirer le spectacle. Si tu veux sucer ces gars, ça te regarde. Moi, j’ai des plans pour la soirée.
- Tu veux sauter d’un pont ?
- C’est ce qu’est prévu, non ?
Elle a un petit rire dédaigneux. Ca me blesse.
- Quoi ?!
Elle répond pas. Elle me fixe droit dans les yeux, souriant d’un air narquois. Comme si elle savait tout mieux que moi. Comme si elle savait ce que je voulais, et moi non. Comme si elle savait comment fonctionnait l’Univers, et moi non. C’est cette Mélodie là que je déteste. J’ai envie de lui répondre quelque chose. D’effacer ce sourire de son visage. De lui rabattre son clapet, une bonne fois pour toute.
- Hé, vous foutez quoi ?
On est interrompus par le grand blond qui s’approche lentement. Il nous regarde tour à tour, un peu surpris, un peu prudent, comme s’il se rendait compte qu’il s’immisçait à l’intérieur d’une pièce dans laquelle il avait pas le droit d’entrer. Il s’arrête, l’air hésitant. Y a une tension palpable dans l’air. Personne semble vouloir parler, ou faire le moindre mouvement.
Le grand blond est le premier à briser le silence. Il tente d’alléger l’atmosphère.
- Je fais des mouv’ de ouf à l’intérieur, et y a personne pour m'applaudir. Vous voulez pas rentrer danser ?
Il désigne du pouce le chemin ramenant chez lui. Il attend une réponse, les yeux remplis d’espoir. Il a rien compris. Physiquement, je suis peut-être face à lui, mais dans ma tête, je suis à des années-lumière. Il pourra jamais rien faire pour me rattraper.
Je lui réponds froidement, continuant de fixer Mélodie.
- Non merci. Moi, je me tire.
Je commence à me détourner. La jeune femme a pas l’air d’apprécier.
- On se tire tous.
Je m’arrête.
- Quoi ?
Elle me fixe de son regard le plus glacial. Puis elle se tourne vers le bourré.
- On en a marre de vivre. On va se jeter d’un pont. Tu viens avec nous ?
Le grand blond a l’air un peu perdu, continuant de nous regarder tour à tour, sûrement à la recherche d’une explication.
- Euh, OK. Je peux aller chercher mon portable avant ? Je l’ai laissé à l’intérieur.
- Pas le temps. Charlie est pressé.
Je fais un pas vers elle, agacé.
- A quoi tu joues ?!
Elle me regarde droit dans les yeux. Son air est on ne peut plus sérieux.
- C’est la fin, Charlie. Faut que tu commences à lâcher prise.
Je la dévisage. Je comprends décidément rien à cette fille. Le bourré continue de nous observer. Il sent qu’y a anguille sous roche. Il se rapproche de nous, bien décidé à calmer les tensions.
- Hé. Vous savez quoi ? On va tous rentrer. On va mettre un son un peu chill, et on va se fumer un joint. Et on va tous se faire des câlins. Pourquoi pas regarder un dessin animé. Ca vous dit pas ?
Je peux plus le supporter celui-là. Je me tourne vers lui, et crache entre mes dents les premiers mots qui me viennent à l’esprit.
- Va chier.
Son visage se décompose, allant de la surprise à la colère en passant par diverses étapes intermédiaires.
- Toi, va chier ! Il se prend pour qui, lui ?! Putain, j’y crois pas ! Même les nains, ils ouvrent leur gueule, maintenant ?!
Il pose une main sur l’épaule de Mélodie, lui faisant signe de le suivre.
- Aller, viens. S’il veut se tirer, laisse-le se tirer.
Mais elle se défait de son emprise.
- Non.
Il est étonné par son geste. Il reprend l’argumentation. Avec un peu plus de véhémence, cette fois.
- Mais laisse-le, je te dis ! On sera mieux sans lui ! Aller, viens ! On retourne danser !
Une nouvelle fois, il pose sa main sur l’épaule de la jeune femme. De manière plus catégorique. Pour lui, le débat est clos. Mais une nouvelle fois, la jeune femme le repousse.
- Laisse-moi.
Il comprend plus rien. Il perd patience.
- Mais tu lui trouves quoi à ce mec, sérieux ?! C’est une petite merde ! Il nique l’ambiance rien qu’en ouvrant la bouche ! Laisse-le se tirer !
Elle se tourne calmement vers lui, et le regarde droit dans les yeux.
- C’est toi, la petite merde.
C’est comme s’il venait de recevoir un coup de poignard dans le dos. Il a un petit moment de surprise, sans réaction. Puis il laisse sa fureur exploser. Il pointe un doigt menaçant à deux centimètres du visage de la jeune femme.
- Tu crois que tu peux me parler comme ça, salope ?! T’es à peine baisable, meuf ! Redescends un peu sur Terre ! Tu te prends pour qui ?!
J’en peux plus. La tension dans l’air secoue mon for intérieur. Faut que je réagisse. Je m’avance vers le grand blond, sans réfléchir. Je le pousse violemment en arrière.
- Laisse-la !
Il est surpris par mon geste. Mais son étonnement n’est que de courte durée. Il me répond rapidement... en me donnant un énorme coup de poing dans la figure.
BAM !
Je sens pas la douleur tout de suite. Y a d’abord la surprise. Un flash qui m’aveugle. Avant de comprendre ce qui m’arrive, j’ai atterri sur le sol. Y a un léger son aigu qui siffle en continu dans mon oreille gauche. Puis le coup se fait sentir. Une montée en puissance qui prend d’assaut toute ma tempe. Y a un liquide chaud qui coule le long de ma joue.
Je suis sonné. J’entends le grand blond me parler, mais ça parait lointain. Il me pointe du doigt.
- Reste couché !
Je sais pas ce qui me prend. J’ai l’impression d’être loin d’ici. De pas vraiment être au contrôle de mon corps. Je tente de me relever. Un nouveau coup. Dans le menton, cette fois. Mes dents claquent. Je retombe en arrière.
- Reste couché, je t’ai dit !
Puis, tout se passe très vite. Comme dans un film en accéléré. Le grand blond relève le poing, prêt à récidiver. Mais avant qu’il ait pu frapper, je l’entends pousser un cri. Il se retourne, se tenant l’épaule. Mélodie le fixe avec une rage animale dans le regard. Dans sa main droite, elle tient le couteau à cran d’arrêt qu’elle avait volé aux zonards, un peu plus tôt dans la soirée.
L'autre la dévisage avec de grands yeux. Il regarde ses doigts. Y a un peu de sang dessus. Elle lui a écorché la peau du bout de la lame. Au-delà du choc, y a de la terreur dans son regard. Il est tombé sur la fille la plus folle de toute la ville. De tout le pays, peut-être. Et il vient à peine de le comprendre.
- Mais t’es... t’es malade ! T’as failli me planter !
Mélodie continue de le fixer. Sombre. Effrayante. J’ignore ce qui va se passer. J’ignore quelles pensées traversent son esprit. Mais j’avoue qu’à ce moment, je dois bien avoir aussi peur que lui.
Elle prononce enfin des mots. Calmement. Lentement. Froidement.
- File-moi ton briquet.
Le grand blond saisit pas tout de suite.
- Quoi ?
- FILE-MOI TON BRIQUET !
Elle hurle d’un cri strident à en faire péter les tympans de tout le voisinage. L’autre sait plus quoi dire. Il a traversé le voile de la folie. Il est arrivé de notre côté. Et il se rend compte que c’est vraiment pas fait pour lui.
- Maintenant !
Elle hurle à nouveau, lui présentant son arme pour appuyer sa phrase. Le grand blond a un sursaut. Il est terrifié. Le pauvre. Il fouille rapidement dans sa poche, et jette son briquet aux pieds de la jeune femme. Au moment où elle se baisse pour le ramasser, il en profite pour fuir en courant dans la direction opposée.
Il attend d’être à une bonne distance de nous pour se retourner, et nous crier son dernier message.
- J’espère que vous allez crever, tous les deux !
Puis il tourne à l’angle de la rue, regagnant son appart’ à toute vitesse, comme si les pires démons de l’Enfer étaient à ses trousses. Il a peut-être pas tout à fait tort.
Je me relève tant bien que mal. J’ai mal au coccyx après avoir heurté le trottoir. J’ai mal à la mâchoire, où l’autre m’a frappé, et je sens mon pouls battre du côté de mon œil gauche. Mais je m’en suis sorti. Et je suis de nouveau avec Mélodie. Je peux pas me plaindre.
Je me tourne vers elle, calmement. On se regarde dans les yeux, en silence. On est plus que tous les deux. Juste nous deux. On reste immobiles, sans se parler, pendant plusieurs secondes. Sans aucune émotion particulière. On s’est retrouvés. C’est le principal. Mais on sait tous les deux ce que ça veut dire. La fin arrive. La fin du voyage. On a fait que la repousser, pour l’instant. Profiter. Errer. D’aventures en aventures, sans vraiment de but précis. Mais on s’est faits une promesse. Et maintenant, à chaque fois qu’on regarde l’autre, on peut plus penser à autre chose. La Mort. Elle est là. Elle nous enveloppe de son voile noire depuis le début de la soirée. Pour moi, elle a le visage de Mélodie. Pour elle, elle a le mien. Il va bien falloir y faire face, à un moment.
Et ce moment est juste à notre portée.
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songedunenuitdete · 5 years ago
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Bonjour tout le monde ! Comme chaque mercredi sur Songe d’une nuit d’été, on vous propose notre sélection cinéma ! C’est parti ! Et c’est une belle semaine qui s’annonce…
“La famille Addams” 
De Conrad Vernon et Greg Tiernan. Avec les voix de Kev Adams, Mélanie Bernier, Alessandra Sublet
Synopsis :
La famille Addams, qui vivait jusque-là retranchée dans leur demeure, juchée en haut d’une colline brumeuse du New Jersey, se prépare à recevoir des membres éloignés encore plus étranges qu’eux à l’occasion de la Mazurka de Pugsley. Une cérémonie aux allures de rite de passage qui doit se dérouler devant la famille au complet et où le jeune garçon doit prouver qu’il est prêt à devenir un véritable mâle Addams.
“Jumanji: next level”
Réalisé par Jake Kasdan. Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart
Synopsis : 
L’équipe est de retour mais le jeu a changé. Alors qu’ils retournent dans Jumanji pour secourir l’un des leurs, ils découvrent un monde totalement inattendu. Des déserts arides aux montagnes enneigées, les joueurs vont devoir braver des espaces inconnus et inexplorés, afin de sortir du jeu le plus dangereux du monde.
“Le meilleur reste à venir”
Réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Pattelière. Avec Fabrice Luchini, Patrick Bruel, Zineb Triki.
Synopsis :
Suite à un énorme malentendu, deux amis d’enfance, chacun persuadé que l’autre n’a plus que quelques mois à vivre, décident de tout plaquer pour rattraper le temps perdu.
“Brooklyn Affairs”
Réalisé par Edward Norton. Avec Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin
Synopsis :
New York dans les années 1950. Lionel Essrog, détective privé souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette, enquête sur le meurtre de son mentor et unique ami Frank Minna. Il découvre des secrets dont la révélation pourrait avoir des conséquences sur la ville de New York.
AFFICHES
[Bookyneuse] Notre sélection #SortiesCinéma du 04/12/2019 🎬 Films et animation sont au rendez-vous cette première semaine de décembre ! Bonjour tout le monde ! Comme chaque mercredi sur Songe d'une nuit d'été, on vous propose notre…
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lackablazeical · 11 months ago
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❤️👑Big Mama👑❤️
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Specific Trigger Warnings -
Non-sexual child grooming, love bombing, toxic relationships, objectification, manipulation, underage drug use, threats, violence, murder
General info -
Big Mama's birthday is May 31st. She is a Gemini ♊️
Big Mama's love language is Quality Time.
Big Mama is straight.
Personality traits -
Big Mama is manipulative, cunning, patient, extremely intelligent, vindictive, cruel, greedy, and possessive.
Big Mama is extremely manipulative, able to get almost anyone to sell their soul to her.
Big Mama is very patient, due to the fact she's effectively immortal. She's willing to wait anyone out.
Big Mama is practically a genius, but her greed often gets in the way of this.
Big Mama is cruel, loving to see any creature suffer under her.
Big Mama is extremely greedy. She cares about power and riches more then anything.
Big Mama is possessive, not wanting anyone to disturb what is 'hers'.
Important details -
Her relationship to Splinter -
Their backstory is the same as Rise, save the fact that BM allowed Draxum to take Splinter.
They reconnected when Raph was 8, the twins were 7, and Mikey was 6. They got married almost immediately, much to Leo's dislike.
BM lives in the Hidden City, and Splinter lives in the sewers, as it is easier for both of them. They see eachother as often as possible, though.
BM loves Splinter as much as she is capable of, but she would drop him if he lost his worth to her.
Her relationship to Mikey -
BM sees Mikey as her pet.
She enjoys that Mikey is completely wrapped around her finger and spoils him and gives him whatever he wants because of that.
She had Draxum make Mikey's collar, to bind Mikey's soul to hers.
BM is the one who supplies almost all of Mikey's drugs/alcohol.
Her relationship to Leo -
BM desperately wants Leo to work for her/bind his ninpo to her.
She knows Leo is deadly, skilled, and most of all, loyal. He would be an incredible asset to have, so she often tries to convince him to work for her. It doesn't work.
BM knows that Leo would likely kill/seriously injure her if she attempted to force him to work for her, so she tries to remain patient and manipulate him into it.
Fun facts -
Big Mama enjoys any type of meat or insect, and she loves plum wine.
Big Mama was one of the yokai who helped found and create the Hidden City.
Big Mama is the last of her species of Yokai. She killed the rest of them when she decided they were a threat to her goals.
Tags that include Big Mama -
#addams! Big mama, #addams! Rattrap
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