#UVATLA Gabriel
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30/03/2025 ***
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Bonne lecture ! ***
Les carnets de Gabriel #5 #Carnet1-4

Tartosa, Lundi 24 Octobre 1906
J'ai fait une charmante rencontre ce soir, une jeune femme. Je me promenais sur les quais cherchant de quoi me sustenter lorsque je l'ai aperçue. Elle venait vers moi, accompagnée d’une personne plus âgée qui essayait manifestement de la retenir.
Cette jeune personne m'a souri et m'a adressé la parole. Sa voix était si douce, elle résonne encore dans ma tête :
" - Bonsoir monsieur, je … Enfin, nous revenons de chez mon amie et je crois que nous nous sommes perdues. Mes parents et moi-même venons juste d'emménager dans le village et je ne retrouve pas le chemin de la maison.” Après avoir désigné la personne qui l’accompagne “Madeleine, peine également à s’en souvenir. Pourriez-vous nous aider s'il vous plaît ?"

J'ai accepté bien sûr, je ne pouvais tout de même pas laisser cette très jeune femme et son chaperon se débrouiller toutes seules dans la nuit. Mon repas allait devoir attendre.
Sur le chemin, je me présentais et la mettait en garde contre les dangers qu'elles auraient pu rencontrer. Ma remarque eut pour réaction un rire d’un son magnifique et cristallin.
"Je sais bien Monsieur, mais nous ne devions pas rentrer si tard. Mon amie et moi, nous nous sommes faites surprendre par le temps. Il a filé bien plus vite que nous l'imaginions."
Alors que nous avons vaguement entendu Madeleine marmonner derrière nous que ce n’était pas faute d’avoir insisté pour rentrer plus tôt, la jeune Greta m'a souri doucement tout en levant les yeux au ciel. Un geste tout en désinvolture mais tellement adorable.
Je lui ai ensuite demandé ce qui entourait sa demeure. Après qu'elle m'ait répondu, nous sommes arrivés très vite devant sa maison. Sa famille est en fait voisine de celle de Matéo.
Son père qui l'attendait, visiblement inquiet, est venu rapidement à notre rencontre. Il m'a remercié chaleureusement de lui avoir ramené sa fille en un seul morceau. Après avoir échangé quelques mots supplémentaires, ils ont pris congés de moi. J’ai ensuite emprunté le chemin des quais, il était vraiment temps pour moi de trouver de quoi manger. Sur la route, je me suis surpris à penser aux yeux roses de Greta.
Tartosa, Mercredi 26 Octobre 1906
Je suis troublé, c'est étrange. C'est bien la première fois que ça m'arrive, en tout cas à ce point.
Je ne cesse de penser à cette jeune femme que j'ai rencontré avant hier. Greta. Je crois que j'aimerais la revoir. Je me surprends à chercher une excuse pour aller voir Matéo et Lucia, en espérant la croiser de nouveau. Mais elle est si jeune et innocente …
Tartosa, Samedi 3 Novembre 1906
C'est finalement la jolie Greta qui est venue à moi alors que je fais tout pour l'oublier.
Je l'ai de nouveau croisée sur les quais, elle espérait me trouver là m'a-t-elle dit. Elle a rapidement congédié Madeleine malgré ses protestations, la jeune femme lui a expliqué qu’elle se sentait en sécurité avec moi. Qu’elle ne doutait pas que je la ramènerais à la maison lorsqu’elle me le demanderait.
J’ai hoché la tête pour signifier mon assentiment.
Après le départ de son chaperon, elle m'a proposé de nous asseoir sur un banc tout proche. J’ai accepté bien sûr, j’ai tellement pensé à elle depuis notre rencontre …
Nous avons longuement parlé, elle de ses amies, de Madeleine qu’elle déteste profondément. Qu’elle aimerait être plus indépendante, qu’elle allait tout de même avoir 18 ans, que bon nombre de ses amies n’avaient plus personne pour les surveiller, qu’elle les enviait un peu.

Et puis est venu mon tour de satisfaire sa curiosité, je lui dis mon âge : 24 ans. Je ne lui ai pas avoué depuis combien de temps par contre. Que j’habite sur la colline lui désignant au loin ma maison, que je me passionne pour le jardinage, la pêche et la peinture.
A ces derniers mots, elle s’est animée. C'est sa passion également depuis toute petite m'a-t-elle confié.
C'est à ce moment que ça m’est revenu, mon ami Jules Rico m'avait déjà parlé d'elle. En effet, alors que son premier séjour à Tartosa s’achevait, il devait aller la rencontrer. Elle n'était qu’une petite fille à l’époque.
Greta a confirmé mes dires lorsqu’elle m’a raconté cette entrevue, son père avait catégoriquement refusé son offre à l'époque. Il avait expliqué à Jules que malgré tout le talent de sa fille, la place d’une femme n’était aucunement derrière une toile avec des pinceaux. Tant que cela restait du loisir, il ne l’en empêcherait pas mais que cela n'irait jamais au-delà. Une vision très archaïque selon la jeune femme qu’elle est à présent.

Après un instant d'hésitation, je l'ai invitée à venir le rencontrer une nouvelle fois la semaine prochaine à la maison, il doit venir afin d’organiser ma prochaine exposition dans la petite ville de NewCrest. Elle a accepté tout de suite, me disant qu’elle serait ravie de venir passer du temps avec moi. Il me semble avoir souri bêtement à cet instant.
Nous sommes restés un long moment assis près l’un de l’autre sans rien dire, juste en appréciant la présence de l’autre. Enfin pour ma part en tout cas.
Au bout de ce qui m’a paru un instant bien trop court, elle m’a demandé de la ramener chez elle.
Alors que je repense aux derniers mots qu’elle a prononcés de sa voix si douce, juste avant de nous quitter, je frissonne encore. J’ai adoré l’entendre prononcer ainsi mon prénom.
"Bonne nuit Gabriel, dormez bien”
Tartosa, Vendredi 9 Novembre 1906
Aujourd’hui Jules est venu comme prévu, tout comme Greta. Pour mon plus grand bonheur. Elle a refusé son offre de lui céder certaines de ses toiles, préférant peindre pour elle lui a-t-elle dit, mais je pense qu’elle ne veut pas aller à l’encontre de son père. Cependant, elle a écouté avec plaisir l’organisation de ma future exposition.

En riant elle me disait que je pourrais profiter de mes gains pour améliorer la décoration de ma salle à manger qui laisse encore à désirer aujourd'hui. J’ai juste hoché la tête en lui souriant mais à la vérité, je n’ai pas osé lui dire que ça m'était égal. En effet, j’y déplace parfois mon chevalet pour peindre, comme aujourd'hui, mais ce n’est vraiment pas la pièce que j’utilise le plus.
L'après midi est passé très vite, et le moment pour Jules de partir et pour moi de raccompagner Greta est rapidement arrivé.
J’aime la façon dont elle m’a regardé ce soir en me souhaitant une bonne soirée, avec tendresse.
Tartosa, Samedi 12 Janvier 1907
J’attends Greta, je lui ai fait porter une missive l’invitant à venir découvrir ma nouvelle décoration. J'espère que son père l'autorisera à venir me voir. Même si avec le temps il a appris à me connaître et sait que je ne ferai pas le moindre mal à sa chère fille, je crois qu’il reste soupçonneux en ce qui concerne mes sentiments pour elle. Bien sûr, il est clair qu’ils sont plus qu'amicaux mais je préfère que ses parents n’en sachent rien.
Tartosa, Samedi 12 Janvier 1907 (Plus tard dans la journée)
Quel merveilleux après-midi nous venons de passer, en tête à tête. La jolie Greta a adoré la décoration de ma salle à manger. Elle a plaisanté sur le fait que j’aurais pu y ajouter quelques-uns de mes tableaux.
Je lui ai rétorqué qu’un de ses portraits serait du plus bel effet sur l’un de mes murs, plutôt que l’une de ces nature morte qui m'a rendu célèbre. A mon grand étonnement, elle a accepté.

Crédits : @honeyssims4
Alors qu’il est à cette heure encore inachevé, Greta vient de repartir avec Matéo. Il m’a dit passer par hasard, mais je le soupçonne d'être venu nous espionner, ou chercher la jeune femme. Sûrement à la demande de monsieur Laurent.
Lorsqu’elle a entendu sa voix depuis l'entrée, elle nous a rejoint pour le saluer. Mais alors qu’elle retournait dans la salle, il lui a indiqué qu’il était temps pour elle de rentrer à la maison. Il a demandé à ce qu’elle l’attende dehors, qu’il avait quelque chose à me dire. Greta a bien essayé de protester mais rien n’y a fait.

Les derniers mots de mon ami résonnent encore en moi.
”Tu devrais la laisser tranquille Gabriel, elle est bien trop jeune pour toi. Tu lui dis avoir 24 ans mais nous savons tous deux que c’est faux. Je ne lui en ai rien dit, mais tu avais déjà cet âge lorsque tu es arrivé il y a 17 ans déjà. Je sais que le temps n’a étrangement pas d’impact sur toi, mais cesse de te mentir. Et je crois savoir que son père à des projets pour elle, un homme d'affaires important avec qui il aimerait s’associer.”
Je n’ai pas répondu, que dire à ça. Face à mon silence, il a rejoint Greta à l'extérieur qui m'a sourit et fait un signe de la main.
Qui est-il pour me dire quoi faire ? Certes j’ai 41 ans aujourd’hui, mais mon âge restera éternellement 24 ans. Je peux attendre que Greta fête quelques anniversaires supplémentaires avant de la courtiser officiellement. Quant à cet homme d’affaires, je suis persuadé que je pourrais facilement l'écarter.
A suivre ...
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22/03/2025 ***
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Les carnets de Gabriel #4 #Carnet1-3

Carnet premier - Coups de pinceau Troisième période
Tartosa, Mercredi 24 Janvier 1900
Voici à présent 10 ans que je me suis installé dans le charmant village de Tartosa. J’y ai une réelle place aujourd’hui, des amis fidèles et certains clients qui me commandent plusieurs toiles par an. J’y suis très heureux.
J’entretiens également une correspondance régulière avec Darrel, ce mage qui m’avait mis en garde autrefois est devenu un excellent ami aujourd’hui.
De plus, Nancy fait toujours partie de ma vie. Nous nous voyons secrètement, de façon plus ou moins régulière en fonction des voyages de son mari…

Lors de notre dernier rendez-vous, je lui indiquais que j’allais bientôt m’absenter quelques temps afin d’aller voir ma famille. En effet, Mère insiste pour que je lui rende visite. 10 ans ce n’est rien au cours d’une éternité vampirique, mais cela reste tout de même une longue période d’absence.
Tartosa, Lundi 5 Mars 1900
Je suis sur le départ, j’attends la voiture qui m'emmènera auprès des miens. Ainsi j’ai demandé à Matéo de veiller sur ma maison et mon jardin. Je ne pense pas rester à Forgotten Hollow plus de quelques semaines. De plus, je vais laisser mon journal ici, sous clé. Je n’ai pas envie que mes frères le découvrent et le lisent à mon insu.
Tartosa, Lundi 23 Avril 1900
Je suis enfin de retour chez moi ! C'est agréable de retrouver mes murs et ma solitude.
Je ne vais pas nier que cela à été agréable de retrouver mes parents, ainsi que mes deux frères, mais ma vie est ici à présent. Je ne me sens plus à ma place à Forgotten Hollow.
Tartosa, Jeudi 26 Avril 1900
J'ai fait une nouvelle rencontre lors de mon séjour auprès de ma famille. Je ne l'ai pas consigné l'autre jour, j'avais trop hâte de déambuler dans les rues de mon village.
Alors que je visitais le musée de Willow Creek, j'ai eu l'occasion de discuter de mon travail avec son tout nouveau responsable.


En effet, il m’expliqua avoir à cœur de faire découvrir de jeunes artistes encore méconnus du grand public, et se dit intéressé par le fait de rencontrer de nouveaux talents. J’en profitais donc pour lui apprendre que je peignais moi-même depuis quelques années déjà.
Il doit venir à Tartosa pour voir mon travail, j’attends sa lettre annonçant sa venue. Je suis très enthousiaste, j’espère juste qu’il est sincère lorsqu’il dit vouloir aider à me faire connaître au-delà du village et des hameaux alentour.
Tartosa, Lundi 30 Avril 1900
Monsieur Rico, Jules de son prénom arrivera d’ici quelques jours. Il m’a demandé si je pouvais lui réserver une chambre d’hôtel près de la mer, ne connaissant pas du tout la région. Je m’en occuperai demain soir, à la tombée du jour. Pour l’heure, j'attends Nancy, elle avait hâte de me voir selon la lettre que j’ai reçue dans la matinée.
Je pense lui avouer que nos rendez-vous ne m'ont pas manqués, et que je préférerais mettre fin à notre liaison. En effet, je crois que j’aimerais être avec une personne dont je serais amoureux, et qui m'aimerait en retour plutôt que d'être la distraction de cette femme qui s’ennuie lorsque son mari est absent.
J’espère qu’elle acceptera ma décision sans trop d’effusions de larmes.
Tartosa, Lundi 30 Avril 1900 (tard dans la nuit)
Nancy vient de repartir, elle comprend et accepte mon choix. Cependant, cela ne l’a pas empêché de me séduire une dernière fois …

Mais c’est terminé, et j’écris ces mots sans tristesse.
Tartosa, Jeudi 3 Mai 1900
J’ai accueilli Jules ce matin, nous avons longuement discuté. Je lui ai montré quelques-unes de mes peintures, il a été complètement séduit par mes toiles. Certes pas toutes, mais les natures mortes lui ont particulièrement bien plu. Je suis ravi.
Il m'en a acheté quelques-unes pour les exposer à Willow Creek, et commandé plusieurs autres. J'ai donc beaucoup de travail qui m'attend dans les prochains jours.
Je vais peut-être écrire un courrier pour mes parents, leur indiquer que bientôt mes œuvres seront exposées non loin de chez eux. J'espère qu'ils seront fiers de leur fils.
Tartosa, Lundi 21 Mai 1900
J'ai déjà reçu une réponse de Mère. Elle est ravie de pouvoir enfin découvrir mes peintures, je lui en ai tellement parlé dans mes lettres et lorsque nous nous sommes vus ! Elle espère que je viendrai lui présenter par moi-même. Mais, je ne sais pas encore si je retournerai à Forgotten, je verrai avec Jules si ma présence est requise.
Tartosa, Jeudi 24 Mai 1900
Matéo et Lucia sont venus prendre le thé cet après-midi alors que Jules était de passage à la maison. Malgré mes appréhensions de les voir dans la même pièce, tout s'est finalement bien passé. En effet, il aurait été malheureux que nous évoquions mon âge ou les raisons qui m’ont amené à faire de la peinture. L'un et l'autre ayant des versions différentes, cela aurait immanquablement engendré quelques questions.

Tartosa, Mercredi 6 Juin 1900
Jules est venu chercher ses toiles ce soir et me dire au revoir, car il prend le chemin du retour vers Willow creek demain matin.
Je le retrouverai là-bas au début du mois de Septembre pour l'exposition. C'est mère qui va être contente, mais je ne resterai pas aussi longtemps que la dernière fois.
Jules m'a exprimé, une nouvelle fois, toute la joie que lui avait procuré notre rencontre. Il espère sincèrement que je trouverai des clients au-delà de mon petit village de campagne. Je n'ai pas osé lui dire que c'était là mon souhait aussi, j'aimerais vraiment offrir une nouvelle décoration à mon bureau ainsi qu'à ma salle à manger…

Mon ami m'a également informé que, sur le retour, il allait faire un détour par un petit hameau peu connu de Tartosa. On lui a parlé d'une petite fille, extrêmement talentueuse avec un pinceau malgré son très jeune âge. Une certaine Greta Laurent. Il m'a demandé si j'en avais déjà entendu parler, et j’ai bien dû lui avouer que non.
A suivre ...
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16/03/2025 ***
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Les carnets de Gabriel #3 #Carnet1-2

Carnet premier - Coups de pinceau Deuxième période
Tartosa, Mercredi 27 Juillet 1893
La vie est douce au village, le temps file agréablement. Les journées sont ensoleillées et chaudes, tandis que les nuits sont fraîches et propices à mes promenades nocturnes.
Tout va pour le mieux ici. La maison se meuble peu à peu grâce aux quelques toiles que j’arrive à vendre. J’ai enfin un salon décent et une pièce à l’étage que je ferme à clé. Je peux y méditer afin de reposer mon esprit et régénérer mes forces. J’y ai également entreposé mon plasma-arbre qui est de belle taille maintenant dans sa petite jardinière.


Je songe doucement à faire aménager une chambre. Non pas pour y dormir bien sûr, mais pour y ranger quelques-unes de mes affaires. Et tant qu’à faire, autant y mettre un lit afin de nourrir l’illusion d’être un simple mortel.
Tartosa, Lundi 7 Août 1893
Il y a quelques jours, j’ai touché une importante somme d’argent pour une de mes peintures. J’en fus très heureux et ai tout naturellement proposé de rembourser ma dette auprès de Matéo. Cependant, celui-ci a refusé. Il m’a dit pouvoir encore attendre, qu’il n’y avait pas d’urgence, et qu’il préférait voir ma demeure s'agrémenter de tout le confort nécessaire afin, pourquoi pas, d’y accueillir une femme un jour. Sur l’instant, je n'ai pas compris où il voulait en venir. Jusqu’à ce qu’il me dise plus tard, plus ou moins sur le ton de la plaisanterie, qu’en plus de réchauffer mes draps, cette femme pourrait m’apporter une belle dote. Cela a alors pris tout son sens.
Le mariage ? J’avoue ne jamais y avoir pensé. Il faudrait que je croise une jeune femme dont je tombe éperduement amoureux, ou pourquoi pas rencontrer mon Unique. Si cette fable concernant l’amour éternel dont me parle souvent ma mère existe réellement, autant la vivre.
Qu’importe ! Concernant cette histoire de dettes, de façon tout à fait personnelle, cela m'arrange. En effet, ma salle à manger ainsi que ma cuisine sont toujours très minimalistes et cela engendre beaucoup de questions de la part de mes amis. Et il me semble que Lucia en a plus qu’assez de me faire porter plusieurs de mes repas par semaine, pensant qu’il est impossible de se faire à manger décemment dans ma cuisine actuelle. Si mon amie savait que ses plats servent d'engrais pour mon jardin …
Tartosa, Jeudi 10 août 1893
J'ai eu de nouveau la visite de Matéo aujourd'hui, il disait vouloir m'inviter chez lui dimanche, afin de fêter ses 5 ans de mariage avec Lucia. J'ai failli refuser mais je ne l'ai pas fait, c'est en soirée et non loin de la maison. Cela me fera rencontrer de nouvelles personnes qui seront peut-être intéressées par ma peinture.
Tartosa, Dimanche 13 août 1893
Me voici de retour de chez mes amis, la fête y était joyeuse. J’y ai vraiment passé un bon moment. J’ai rencontré un homme qui se disait curieux de découvrir mon travail, un certain Darrel Charm. Il est originaire de Glimmer Brook, et me disait qu’il était à Tartosa pour les prochaines semaines. Il doit venir à la maison, je vais essayer de peindre quelques jolies toiles d’ici là.
Par contre, je ne sais pas quelle mouche a piqué Lucia. Elle a absolument tenu à me présenter plusieurs de ses amies célibataires. Je n’ai pas osé lui dire que je n’en ai trouvé aucune qui soit réellement à mon goût, même si certaines étaient plutôt agréables à regarder. Il faudra peut-être que je lui dise que je n’ai pas besoin d’entremetteuse, et que je préfère faire confiance au destin.

J’ai fait une autre rencontre également, une femme d’âge mûre nommée Nancy Plénozas. Je pense que je lui plait compte tenu de son attitude à mon égard. Il me semble, cependant l’avoir déjà croisée quelque part mais je ne me souviens plus dans quelle circonstance.
Tartosa, Mercredi 16 août 1893
Nancy m’a fait porter une missive ce matin. La lettre embaume la violette, le même parfum qu’elle portait Dimanche. Elle propose de venir me voir, elle semble s’ennuyer de l’absence de son mari, parti en voyage d'affaires…
Pourquoi pas après tout, cela me fera un peu de compagnie. Nancy trouvera peut-être une de mes toiles à son goût et souhaitera l'acquérir.
Alors que je pense à elle en écrivant ses lignes, je me souviens où je l'ai croisée la première fois. C'était sur les quais, alors que je pêchais … Son plasma était particulièrement fruité. Un vrai délice. Il est heureux qu’elle ne se souvienne de rien.
Tartosa, Samedi 19 août 1893
Il est tard dans la nuit alors que j’écris ces mots. Nancy est venue me voir aujourd’hui, comme prévu, mais ce n’est pas juste ma compagnie qui l'intéressait, ni même ma peinture. Après avoir discuté de tout et de rien autour d’un verre de citronnade, elle m’a clairement fait part de ses intentions…

Elle est actuellement endormie entre mes draps de lin neufs. J’ai conscience qu’elle est une femme mariée et que je n’ai pour elle qu’un sentiment de sympathie. Nancy n’est clairement pas la personne avec qui je pourrais passer toute mon éternité. Mais je ne pouvais pas refuser la demande d’une belle femme abandonnée par son époux. En tout cas, c’est ce que m’auraient dit mon père et mon oncle Clovis. Et, je dois bien avouer que cette première expérience était plutôt intéressante.
Je ne sais pas où ce début de relation me conduira, ni même si c’en est seulement une. Une chose est certaine, c’est qu’il faudra la garder secrète si je ne veux pas d’ennuis avec son mari. La voilà qui m'appelle, nous verrons demain pour le reste et demain est encore si loin …
Tartosa, Vendredi 4 Septembre 1893
Je crains de n'avoir été démasqué. En effet, j'ai eu la visite de Darrel ce soir. Il a avoué m'avoir menti concernant mon travail, il n'est pas du tout intéressé. Cet homme, avec qui j'ai sympathisé, m'a dit être un jeteur de sorts, et deviné que j'étais un vampire.
J’en suis resté coi.

Darrel m'a expliqué que je n'avais rien à faire dans le village de Tartosa, que ma place était parmi les miens. Je lui assurais que je ne faisais de mal à personne, que comme il avait pu le constater par lui-même, j'y avais des amis proches. Avec le temps, je suis même devenu leur plus précieux confident. Il a semblé m'entendre.
J'ai bien sûr passé sous silence le fait que je me nourris des habitants du village chaque nuit près du fleuve, ainsi que les visites ponctuelles de Nancy. Mais un ou deux petits mensonges ne peuvent pas faire de mal, n'est-il pas ?
Après une longue conversation, Darrel est reparti me promettant de garder mon secret. J'espère juste que je peux lui faire confiance.
Il a fait une ultime mise en garde avant de me quitter, me rappelant que contrairement à moi, les humains vieillissent et changent à chaque année qui passe.
Comme si je ne le savais pas !
A suivre ...
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08/03/2025 ***
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Les carnets de Gabriel #2 #Carnet1-1

Carnet premier - Coups de pinceau Première période
Tartosa, Lundi 3 Mars 1890
Cela fait un tout petit plus d'un mois que je suis arrivé à Tartosa et je dois dire que ce n'est pas tout à fait la vie que j'avais imaginée. En effet, le printemps y est précoce dans le village et les journées y sont belles et ensoleillées. Il n’est donc pas évident pour moi de sortir pour me mêler à la foule. Je ne sors qu’à la nuit tombée et ne croise que peu d’âmes.
Cependant je ne m'ennuie pas. En effet, en explorant les pièces de la maison, j’ai trouvé quelques planches et me suis ainsi fabriqué deux jardinières pour y planter quelques pieds de vigne glanés dans le village. Je n’y connais pas grand chose en jardinage, mais cela m’occupe et je ne suis pas peu fier des résultats déjà obtenus. Je demanderai peut-être quelques graines d’Aconit à ma mère lors de mon prochain pli, pour dire de varier les plantations.


A la nuit tombée, je vais pêcher dans le fleuve non loin de la maison et y trouve souvent “quelque chose” à manger. Et bien sûr, je peins à longueur de journée. Il y avait une réserve considérable de toiles blanches et de peinture abandonnée à l'étage. Comme pour le jardinage, je ne suis pas très doué mais j’ai bon espoir de m’améliorer…

Tartosa, Samedi 8 Mars 1890
Quelle bonne journée aujourd’hui ! J’ai eu de la visite. Mes voisins les plus proches sont venus à ma rencontre. Ils se nomment Lucia et Matéo Markovic. Ils ont avoué m’avoir observé chaque soir alors que je m'occupais de mon petit jardin, et se sont dit navrés de ne pas m’avoir croisé en ville pour se présenter.
Nous avons discuté longuement, je leur ai conté avoir quitté précipitamment le petit hameau dont je suis originaire, situé non loin de Willow Creek. Emportant avec moi quelques affaires et juste assez d’argent pour me loger modestement. Ce n’est pas tout à fait la vérité, mais je pense qu’ils ont tous deux cru à cette version et cela me convient.
L’un et l’autre connaissent la ville que j’ai nommée, mais de nom uniquement, ne s’y étant encore jamais rendus. Ce qui est normal, c’est somme toute assez loin d’ici, plusieurs jours de voyage sont nécessaires pour y parvenir.

Quel bonheur d'avoir eu un peu de compagnie. Bien entendu, je me suis promis de ne jamais me sustenter de leur plasma au parfum pourtant si alléchant. Cela serait déplacé. Ce sont mes premières connaissances humaines après tout.
Tartosa, Jeudi 20 Mars 1890
J'ai reçu une missive de ma chère mère ce matin. Elle y a ajouté les graines d’Aconit que je lui avais demandées, je me suis empressé de les planter à même la terre.
Dans sa lettre, elle m’annonce que je suis toujours le bienvenu à la maison si jamais je décidais de revenir. Je lui manque parait-il … Il en est hors de question naturellement, même si je dois avouer que c'est très tentant. La vie n’est pas toujours facile ici. Malgré mes nouveaux amis, je me sens un peu seul et le confort de ma maisonnée ne s'améliore pas.
Cependant, je lui ai écris en retour que tout allait bien ici et qu’il fallait qu'elle cesse de se faire du sang d'encre pour moi.
Tartosa, Samedi 22 Mars 1890
Matéo est de nouveau venu me rendre visite, m'apportant cette fois-ci quelques meubles et livres. Il m’a avoué ne plus en avoir besoin, qu’ils me seraient plus utiles qu’à lui. Je lui en suis reconnaissant, je vais enfin pouvoir poser ma lampe un peu plus à hauteur de mon chevalet. Pour la lecture, ce sont des romans qui me sont inconnus, je verrai bien.

Il m’a également proposé autre chose : une coquette somme d'argent. J’ai un peu honte de l’écrire mais je l’ai acceptée sans discuter. 2 500§ ça ne se refuse pas. Je lui rembourserai bien sûr ! Il m'a fait une reconnaissance de dettes allant dans ce sens, mais sans préciser d’échéance, me laissant rembourser “à mon rythme”.
En me donnant l’enveloppe, il a évoqué le fait que c’était pour que j'achète de quoi dormir confortablement. Il est entendu que je vais préférer acheter des rideaux et des chaises confortables. Le soleil est fort présent sur le village et même les murs de la maison peinent à m'en protéger.
Je n'en dirai rien à Matéo, je ne puis lui dévoiler mon secret aussi simplement.
Tartosa, Samedi 3 Mai 1890
Voilà bien longtemps que je n'ai pas écrit dans ce journal. J'ai été fort occupé ces derniers temps, entre l’entretien de la maison, la peinture que je continue assidûment, la pêche et le jardinage. J'ai d'ailleurs trouvé une petite jardinière ronde où j'ai planté les graines de mon dernier plasma-fruit. J'espère juste qu'elles germeront en intérieur.
Concernant la peinture, Matéo m’a aidé à faire découvrir mon travail dans le village et quelques habitants se montrent intéressés. Je gagne ainsi quelques pièces, mais pas de quoi remplir substantiellement ma bourse. C’est déjà ça me dira-t-on…
Et puis, il y a la visite régulière de Matéo et Lucia … Cela fait beaucoup, parfois je me fais la réflexion que je pourrais demander à quelqu'un de m'aider, au moins pour la maison, mais je ne suis pas certain qu'il ou elle accepte de travailler gratuitement.
A suivre ...
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02/03/2025 ***
Voici l'histoire de Gabriel Dubourg-Vatore, un vampire à travers les arts ! Elle se base sur le challenge du même nom proposé par @arcaluce, vous trouverez les règles ICI !
Bonne lecture ! ***
Les carnets de Gabriel #1 #Prologue

Prologue
Cher Monsieur Dubourg,
Vous trouverez, accompagnant cette missive, l’acte notarié signé attestant votre acquisition de la villa “Sine Tempore Domi” située en la commune de Tartosa.
Je me suis permis d’y adjoindre un plan d’accès afin que vous trouviez facilement votre chemin une fois arrivé dans notre magnifique village.
Merci de me faire parvenir au plus tôt vos dates et heures d'arrivée afin que je puisse organiser au mieux notre rencontre en votre nouvelle demeure.
Votre obligé, Gilbert Valentin Tartosa, Lundi 26 décembre 1889

Forgotten Hollow, Mardi 7 Janvier 1890
Me voilà un homme heureux prêt pour une nouvelle vie. J’ai reçu aujourd’hui même une lettre me confirmant que je suis désormais citoyen Tartosien. Je vais enfin pouvoir quitter ce hameau de malheur où j’ai grandi avec mon père et ma mère, ainsi que mes deux frères. J’en suis très heureux.
Je me souviens encore du jour où j’annonçais timidement à mon père que je voulais vivre parmi les hommes, loin du monde vampirique et de Forgotten Hollow. Même si au début, il était réticent, j'ai su le convaincre. Je me rappelle les mots exacts qu’il avait alors employés :
"Très bien, si tu insistes. Je vais te donner une enveloppe avec … disons 20 000 §. Je te laisse te débrouiller pour trouver de quoi te loger et faire les démarches pour déménager là où tu le souhaites.
- Merci infiniment père.”

Il eut à ce moment un sourire que je ne compris pas.
“Ne me remercie pas Gabriel. Cette somme ne représente rien et va fondre comme neige au soleil, comme toi si tu te retrouves à la rue au milieu de la journée. Surtout s’il fait beau … Ha et une dernière chose, je te laisse l'annoncer à ta mère.”
Ma très chère mère, je savais que j’allais lui briser le cœur …
Mais je ne regrette rien. A moi la liberté de faire ce qui me plaît de ma vie, après tout j’ai 24 ans, j'estime qu’il est grand temps pour moi de voler de mes propres ailes. Je vais de ce pas répondre à Monsieur Valentin et lui indiquer que j’arriverai à la fin de ce mois, en soirée.
Quelques part sur la route de Tartosa, Lundi 20 Janvier 1890
Je suis actuellement en route vers Tartosa où m’attend Monsieur Valentin, cet homme grâce à qui j’ai pu acquérir une modeste maison sur les hauteurs de la ville. La route est longue surtout qu’il nous est impossible de voyager de nuit. De façon toute personnelle cela ne me dérangerait pas au vu de mon besoin peu prononcé de sommeil mais mon cocher a quant à lui la nécessité de dormir. Surtout que je me nourris de lui nuit après nuit après qu’il se soit endormi.
J’ai bien emmené les quelques plasma-fruits que ma mère m’a convaincu de prendre au moment de mon départ, mais j'ai déjà bien entamé ma réserve. Il ne m'en reste qu'un seul et je préférerais le planter une fois arrivés dans mon nouveau chez-moi …
Tartosa, Samedi 1er février 1890

J'écris ce soir alors que je suis dans ma nouvelle demeure. J’y suis depuis quelques jours à présent. Elle est sublime … bien que très peu meublée et décorée de façon minimaliste. En effet, il n’y a qu’une petite table, deux chaises et un baquet pour me nettoyer, il est heureux que je n’aie pas besoin de lit.
Monsieur Valentin était d’ailleurs peiné de me voir dormir sur une couverture à même le sol, mais je lui assurais que peu me suffisait. Que cela s'arrangerait bientôt.
Mais à la vérité, tout ceci est bien loin du confort de la demeure familiale, qui je dois l’avouer me manque un peu cette nuit alors que j’écris ces quelques lignes à la lueur de mon unique lampe.
Lors de notre entrevue, à mon arrivée, Monsieur Valentin m'a indiqué que je pouvais garder le chevalet présent dans la maison. En effet, le précédent propriétaire l’a abandonné parmi les toiles d'araignée.

Peut-être trouverai-je l'inspiration pour peindre quelques toiles et ainsi donner un peu de cachet à cette maison vide. Ou en tirer quelques deniers car il faut bien l’avouer, mes finances sont au plus bas.
Ma si jolie maison ainsi que le salaire du notaire et du voyagiste ne m'ont laissé que quelques Simflouz pour débuter ma nouvelle vie ici, je crains que mon père n'ait eu raison en évoquant le fait que 20 000 § ne représentait rien. Mais il est strictement hors de question que je fasse marche arrière ou que je lui quémande quelque argent supplémentaire.
A suivre
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