#Trois chaudières de sang
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La pire journée au monde - Avec pas d'casque Album: Trois chaudières de sang Paroles: Stéphane Lafleur Une angoisse de rond de poêle resté ouvert Instagram
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When i'm sitting with you, i am in the eye of the storm
J'étais vulnérable quand on s'est connus, j’avais le moral à 10 mais la santé à 0. J’étais confiante, forte mais je tremblais de terreur à l’intérieur. J’étais brisée mais trop fière pour l’admettre. J’ai jamais voulu aller jouer sur ce terrain-là avec toi. J’ai toujours essayée de t’épargner mes petits, grands bobos. Je répondais tout l’temps, oui, quand tu me demandais si ça allait. J’écrivais beaucoup, j’espérais que tu me lise pour mieux me comprendre. Si j’avais eu à te confier tout ça, sa aurait sorti tout croche pis j’aurai éclaté en sanglots. J’aurai pu me briser en douze-mille petits morceaux à tout moment pis t’aurai jamais rien su. Peut-être que tu le savais au fond quand tu m’disais que j’étais dont ben trop pure pour ce monde. Je jouais à celle qui était forte, celle qui s’attachait jamais, celle qui aurait pu tout détruire et tout reconstruire avec deux-trois phrases pis armée d’un sourire.
Je me souviens de cette fois où t'es rentré sur la pointe des pieds, aux petites heures du matin par la porte du 625 pour décalisser le moindre petit millimètre de courage qui restait en d'dans d'moi. Tu sentais le déo, l’air humide des soirées d’été, la gum excel à la menthe. J’ai analysée ton visage entre deux lattes, c’était bleu ciel et jaune doré, de tes boucles dans les cheveux jusqu’à les bas que tu portais. T’as tiré sur le collet en v de mon chandail noir trop grand, j’ai attendu que ton corps me donne un signal. Le sang me bouillait à l’intérieur des veines. On s’est rapprochés, maladroitement comme deux ados en manque d’amour, préssés de se découvrir. Je te trouvais beau. J'te le dis, là, parce que j'ai jamais su te le dire, parce qu’à chaque fois, on est trop occupés à faire les clowns pis se dire qu’on s’trouve laites. On a baisés, ma tête qui cogne dans le mur à chaque grands coups de bassin qu’tu me donnais. Je t’ai laissé finir où tu voulais pis je t’ai laissé partir sans te poser la moindre question. J'étais juste préoccupée à être là, gisant dans nos fluides, le drap contour à l'autre bout de la pièce, le coeur aussi mêlé que mes cheveux, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Belle épaisse.
Je pense à ça parce que notre première fois, c’est un des moments qui me fait du bien. J’ai l’impression que j’suis en train de perdre mon sang froid. Alors que tout l’monde essaye de s’unir sur la planète pour qu’on ressorte vivant de cette pandémie, je suis la seule à avoir l’envie de toute give up. J’dors pu, j’mange pu, j’attends juste que les heures passent, couchée, sans la moindre émotion au visage. La seule chose que je serai capable d’avaler c’est les niaiseries que tu m’écris, à moi pis aux autres filles bien plus belles, bien plus toute. Tu manques d’originalité mais sa reste une des seules affaires que j’serai capable de digérer, même si c’est de travers.
J’ai écoutée ‘’Fall to pieces’’ en loop toute la journée, je tuerai pour pouvoir pleurer une chaudière de larmes, ressentir autre chose que l’immense vide qui grandit en moi, minute après minute. La paupière de l’oeil gauche qui saute tout seul, les extrêmités congelés. J'ignore ce qui se passe. J'ignore où tu es et où je serai dans quarante-huit heures. J’ai juste envie de frencher pis de retourner me coucher.
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la bonne idée
j’avais 18 ans donc s’étais l’année dernière ma maman qui est enceinte me ramène avec ma sœur chez elle. elle s'arrête a un stop puis me regarde dans les yeux et dit :
“écoute on en a parler avec ton beau père et on te laisse le choix sois tu peux rester dans ta chambre et on le mets dans la chambre de ta petite sœur (pas la même qui est dans la voiture avec moi) ou alors on te mets a la cave”
devant ça je devais réfléchir pauser le pour et le contre enfin vous voyez quoi, bref donc si je reste dans ma chambre mon petit frère devras dormir avec ma petite sœur (bon en vrais je devrais dire mon demi frère et ma demi sœur ) ils n’on que 5 ans de différence j’ai bien vécu avec ma sœur pendant 4 ans dans la même chambre et on va bien les deux mais bon elle est jeune ma sœur il risque de pleurer. pour tout vous dire j’hésitais a dire oui pour aller dans la cave mais le problème je ne connais pas notre cave sa ne faisais que 2-3 mois que on avais emménager et j’avais déjà changer de chambre avec ma plus jeune sœur et surtout bas je bossais déjà a se moment la donc je passais pas mes journées a la maison puis surtout cette cave faisais flipper j’ai beau être un peux courageux je me sentais jamais a l’aise en bas j’y allais donc jamais donc j’ai dit a ma maman:
“laisse moi voir la cave et dit moi ou serais ma chambre”
elle ma dit “d’accord” puis on es rentrer et je suis aller dans la cave encore avec la boule au ventre pour expliquer en gros ma cave est un peux différente d’une cave normal on a en gros 3 pièce en bas et un espèce de couloir qui les relit tous on a donc en bas un abris atomique qui est glauque a en mourir dedans il fait froid la porte blinder est toujours ouverte et a moins d’être dedans on ne voie pas la lumière, comment dire.. sais comme si la pièce ne pouvais pas être trop éclairer et sais pas a cause de l’ampoule on a déjà vérifier mais bref elle fait vraiment peur sais très très sombre avec la lumière activer alors imaginer quand sais éteins du même coter de la cave juste un peux a coter on a la plus grande pièce mais sais une buanderie deux machine a laver une douche pauser par le proprio et surtout une porte qui mène a notre jardin cette porte impossible a la fermer a clés donc n’importe qui peux rentrer mais surtout se serais vraiment très facile avoir que sais l’endroit ou faux rentrer pour cambrioler toute la maison a un système de sécuriser chaque porte chaque fenêtre sauf cette porte et le jardin est ouvert donc tout le monde peux voir dedans donc voir la porte bref la dernier pièce est en face des deux autre cette pièce a trois porte en tout une pour entrée une pour la chaudière a mazout et une autre pour le recevoir a mazout il y a que une mini fenêtre dans la pièce qui mène sous une grille sa sens super fort le mazout comme si il y avais une fuite il fait froid pas de radiateur le sol est geler et la pièce est petite donc bref pas fais pour être une chambre, entre temps mon beau père est rentrer et ma maman est aussi en haut avec lui je remonte donc et vien vers eux et leur explique que je ne veux et ne peux pas vivre en bas dans la cave et avant même que je finisse ma phrase mon beau père me coupe me regarde dans les yeux et me lâche un :
“car tu croix avoir le choix ? demain tu commence a descendre tes affaire”
je regarde ma maman et ne dit rien me regarde juste désoler je ne suis pas un de ses ado / jeune adulte qui se rebelle j’ai abandonner cette idée il y a des année après ma premier claque je ne suis que un jeune adulte fasse un un autre plus vieux et a se moment la j’avais encore du respect pour lui donc voila maintenant sa fait 1 ans et quelque mois mon petit frère a eu 10 mois il y a deux jours il a toujours fait ses nuits n’a jamais pleurer pour ne pas dormir en claire un bébé parfait comme ma maman le dit et moi voila 1 ans que je respire du mazout que je tombe malade quasiment toute les deux semaines que je me plein du wifi du réseaux que je n’ai pas en bas et 1 ans qu’ils sent foute j’avoux des fois je me dit que se n’ai pas grave sais comme ça et d’autre fois où je n’en peux juste plus... se n’es pas vivable dans cette cave jusque a il y a peux des goutte tombais du plafond sur mon lit j’ai dus dormir avec des seau dans mon lit j’ai pour qu’il fasse quelque chose j’ai due en faire aussi je ne pense pas que des gens approuverais se que j’ai fait mais sa changer au moins cette nuit je rentrais de chez mon père après un week-end tranquille sans aucun désagrément je suis rentrer dans cette cave effrayante dans ma chambre froide puant le mazout je me suis pauser sur mon lit a ressort sans aucun bruit et me suis allonger puis un “plok” puis deux trois quatre cinq j’ai péter les plond comme sa m’étais arriver que très rarement en tout cas quand s’étais en rapport a moi et pas a un autre je me suis lever de mon lit debout un peux baisser mon plafond étant très bas puis j’ai marteler mon plafond de coup de point gueulant des insulte puis mon mur quand j’étais calmer j’avais les main en sang je suis monter pour avoir des pansement mes parent ne m’on même pas regarder comme s’y il s’en foutait du bruit de mes coup des insulte de se que j’avais pus crier ils étais 23h a se moment la et rien que quand mon téléphone est a fond il me demande de baisser le son car on entant tout, il m’avais entendu et ils sens foutais mes main pissais le sang on pouvais me suivre a la trace sens étais assez ils se foutais de moi ? s’étais a mon tour je suis sortit des toilette et suis venu vers eux et j’ai juste dit :
“pardon du boucan hein ho ! et pour le sol aussi il est plein de sang”
ma mère sais lever étonner a regarder le sol et a soupirer en disant qu’elle allais nettoyer et ma demander pourquoi j’avais fait ça que pourtant tout allais bien dans ma vie non ? mais bien sur ! quand on sens fout de son enfant après 1 ans a se plaindre de tout se qui va mal en bas de dire qu’il pleut dans sa chambre etc etc mais oui sinon tout va bien très bien même je vais juste surement choper un cancer a force de respirer tout ça, bref après sa je les pris avec moi dans ma chambre lui ai montrer mon lit les seau mais bon elle le savais vue que elle a juste sortit un “et ?” alors je lui ai demander de se taire et d’écouter bien sur je pensais bien que pour une personne qui ne dort pas dedans pendant des mois et des mois se n’ai juste que des petit “plok” je lui ai dit après
“trouve une solution car la sois on fait un truc sois je continue a me consumer et n’y toi n’y mois veux savoir comment ça se finir”
on a déplacer mon lit dans le “couloir” contre un radiateur et pour la première fois en 1 ans j’ai dormis au chaud ici j’étais heureux mais le souci étais pas arranger au bout de 2 semaine on m’a remit dans ma chambre car sa dérangeais mon beau père de devoir faire attention le matin a 5h de faire pas de bruit pour se préparer dans la buanderie 2 semaine encore après ça donc 1 mois après que j’ai pété les plond il on changer les tuyau de la cuisine (l’eau venais de la ) sa leur a pris 5 heure a faire donc le calcule est simple pour 1 problème de fuite qui coulais jusque sur mon lit sa a pris 6 mois un pétage de plond en core 1 mois et 5 heure alors que a la base juste se dire au tien on va écouter le principale concerner et pas juste se dire baaaas sais que de l’eau ça va oui il dort en boule et on voix qu’il manque de sommeil mais sais surement un choix de vie. j’ai failli faire mon deuxième burnout je n’ai que 19 se n’es pas normal je ne vais pas continuer a me peter les main sur les mur jusqu’à que tout s’arrange....
si ?
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Survival Guide
De l'eau chaude ... de l'eau chaude et courante... un luxe que n'avait plus connue Malia depuis 5 ans et pourtant aujourd'hui elle profitait d'une douche. De larges épaules et une haute stature se joignit a elle sous la douche et elle se tourna pour l'embrasser. Kim Seokjin, son amant, son amour... son mari... Cela faisait 6 ans qu'ils étaient ensemble et avaient survécu jusque là. Enfin Malia avait frapper, Jin avait cuisiner. Ses lèvres se posèrent sur celle de sa femme et il sourit.
« Contente ? » demanda-t-il
« Très. » fit-elle en douceur
Soudain une alarme retentit dans la base et Malia attrapa un drap pour s'enrouler dedans, tout comme Jin qui la suivit à l'extérieur de la salle de bains. Les deux sortirent de la douche et fixèrent Namjoon dans le couloir, la main sur le bouton rouge, il avait un grand sourire et frappa dans la main de Hoseok.
« L'alarme fonctionne !! » fit Namjoon tout content
« Qu'est-ce qu'il se passe ?! » hurla Jungkook, batte de baseball en main
« C'est quoi tout ce vacarme ? » chouina Yoongi « J'entends pas les communications avec vos conneries. »
« Gnéééé zombie ! » marmonna Taehyung à peine réveiller avec son couteau
« Vous êtes sérieux ? » chouina Jimin
« On peut retourner à la douche ? » soupira Malia
« On a de l'eau chaude ? » demanda Jimin en souriant
« Depuis ce matin ! Par on ne sait quel miracle Hoseok a réussit a faire fonctionner la chaudière. » dit Jin
« Oubliez pas que vous êtes sensé aller relever les filets cette après-midi. » dit Namjoon
« On a le droit d'être propre pour une fois ! » soupira Malia en entrant dans la salle de bains
« Elle a pas tort » releva Yoongi
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Arbalète dans le dos, crosse de Hockey entourée de barbelés en mains, Malia avançait dans la forêt le long de la canalisation. Trois longues semaines ça leur avait prit pour la placer celle là. Mais le résultat était simplement fantastique. Ils avaient rempli le bassin d'orage qui offrait à la base l'eau courante, et l'ingéniosité de Namjoon leur avait servit pour créer une pompe filtrante. En contre-bas de la colline sous laquelle se trouvait la base, se trouvait une rivière, source intarissable d'eau et de poisson. Le Virus Z, ou très communément appeler la Maladie du Zombie était uniquement transmissible à l'homme. Les animaux étaient immunisé et malgré de nombreuses recherches, on ignorait toujours pourquoi. Cet après-midi là, Malia faisait équipe avec Jungkook et relevait les filets de poissons à la pompe. Une bonne trentaine de poissons avaient été pris dans les filets quand soudain une longue traînée de sang attira l'attention du duo. Un peu plus haut sur la berge, se trouvait un homme, inconscient. Il était grièvement blesser et Jungkook s'approcha de lui pour le retourner... Son visage pâlit et il fixa Malia horrifié.
« C'est Ewan... » marmonna-t-il, un sanglot coincé dans la gorge.
« On le ramène. » soupira Malia en soulevant le filet.
Jungkook souleva le petit roux dans ses bras et le serra contre lui, murmurant que maintenant qu'il l'avait retrouver il devait tenir le coup. Qu'il n'avait pas le droit de l'abandonner encore une fois. Arrivé dans la base Jin accueillit le poisson avec un grand sourire quand son regard se porta au blessé dans les bras de Jungkook.
« je vais chercher Namjoon » dit Malia en rejoignant le côté droit, vers l'atelier.
Quelques minutes plus tard ils avaient installer Ewan dans la chambre la plus éloigné de l'aile gauche en attendant le verdict de Namjoon. Il sortit de la chambre et soupira.
« Il n'a, dieu soit loué pas été mordu. » dit Namjoon « En revanche il a deux solides blessures par balles et il est en sévère hypothermie. On a malheureusement pas de couverture thermique. »
« Qu'est-ce qui peut l'réchauffer ? » demanda Hoseok
« La chaleur, la chaleur humaine-... » Namjoon fixa Jungkook entrer dans la chambre et arqua un sourcil en entendant le vérou de la porte. « Eh ? »
« Jungkook a dit que c'était Ewan. » nota Malia
« Mais Ewan est mort... » fit Hoseok « Ewan est mort pendant la première vague ... il est mort, c'était dans les journaux. »
« Ou alors on l'a fait passer pour mort. Comme Malia. » dit Yoongi en montrant la dame
« C'est fort probable. » soupira Yoongi « Apparemment selon les camp de Babaorum et Petitbonhum, un certain groupe formé d'un JW, EL et EW auraient trouver un semblant de vaccin. »
« Un vaccin empêcherait la maladie de se propager. » dit Taehyung
« Et on pourrait ainsi endiguer la maladie. » dit Namjoon « Pourquoi les gouvernements seraient contre ? »
« Encore selon Babaorum et Petitbonhum... c'est d'une institution gouvernementale que le Virus Z a démarrer. » fit Yoongi
« Wow... » Malia cligna des yeux « Donc ces chercheurs sont en danger... »
« EW ... Malia... » Yoongi soupira « Ewan Winchester. »
« Oh bordel. JW.... Jack Watson. » fit Malia « Jack est vivant ! »
« J'espère Malia... je l'espère. » marmonna Yoongi
« EL... Elrick Levine... Mon Elrick... ... » Jimin cligna des yeux « Il faut qu'Ewan s'en sortes ! »
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Jungkook avait enlever ses vêtements et était venus se coucher dans le lit avec Ewan pour le réchauffer. Qu'il prenne toute sa chaleur, tant qu'il lui revenait. Il sentit le rouquin bouger puis les grands yeux émeraudes s'écarquiller. Il leva faiblement sa main vers le visage de Jungkook et sourit.
« Je suis donc au paradis. » murmura-t-il
« Tu es vivant Ewan... » souffla Jungkook en souriant « Mais merci.. »
« je suis...oooohh oui je suis vivant bordeeellll » gémit Ewan en se tenant les côtes
« Dis moi ce qu'il t'ont fait ? » soupira Jungkook
« Jack, Elrick et moi... on a été enfermé dans les labo du gouvernement... On a trouver un truc mais le gouvernement nous a obligé a le détruire. Elrick a alors proposer qu'on s'enfuit. C'est ce qu'on a fait. Chaque un ayant la formule dans la tête et un échantillon sur soi... » marmonna Ewan « On m'a tiré dessus ... et je me souviens plus de rien après ça... »
« On t'a retrouver dans la rivière » fit Jungkook tendrement
« Jack et Elrick... ne devraient pas être loin... » souffla Ewan
« On les retrouveras. » dit Jungkook
« Mhhh »
Ewan nicha sa tête dans les bras de Jungkook et se laissa bercer par sa respiration. Il se rendormit et quand Jungkook trouva qu'il dormait assez profondément, le plus jeune quitta le lit, se rhabilla et rejoignit les autres dans l’aile droite.
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« Il a clairement dit que Jack et Elrick étaient en vie. » fit Jungkook
« Alors on va les chercher. » fit Yoongi en se levant
« La nuit est entrain de tomber Yoongi, on peut partir à leurs recherche demain matin » fit Namjoon
« Mais si ils sont dans le même était qu'Ewan ? » couina Jimin
« Namjoon a raison. Aller les chercher maintenant c'est trop dangereux, d'une on a pas de lampes torches et de deux c'est la nuit qu'il y a le plus de mouvement. » soupira Taehyung
« Demain à l'aube on va à leur recherche, c'est promis. » dit Malia « Je promets que je te ramènerais Jack. » fit-elle en caressant la joue de Yoongi.
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INSEPARABLES
Tome : 1.
Nombre de chapitres: 13 / 21.
Pairings: Nick Jonas & Katlyn Itachi.
Synopsis: "La balle que Tony lui avait destinée l'avait manqué de peu. Le métal brûlant avait éraflé sa peau du front jusqu'à l'arrière de son oreille, laissant une longue trainée rougeâtre d'où s'écoulait du sang. Son ouïe avait été gravement endommagée pendant ce nouvel affrontement avec Anthony."
CHAPITRE 13 : CONFINEMENT
Katlyn était assise dans un coin de la cave, les genoux repliés contre la poitrine, les bras les entourant. Son corps était agité de tremblements qu'elle ne pouvait pas contrôler. La douleur pulsait dans chacune de ses cellules au rythme saccadé de son cœur douloureux, la paralysant dans son coin. Les larmes et le sang coulaient sur son beau visage marqué par les coups, l'épuisement et la lassitude. La balle que Tony lui avait destinée l'avait manqué de peu. Le métal brûlant avait éraflé sa peau du front jusqu'à l'arrière de son oreille, laissant une longue trainée rougeâtre d'où s'écoulait du sang. Son ouïe avait été gravement endommagée pendant ce nouvel affrontement avec Anthony. Les sons lui parvenaient comme étouffés. Elle ferma les yeux et serra les dents, attendant que la douleur passe. Elle savait cette attente vaine mais elle ne pouvait rien faire d'autre avant que son fiancé ne revienne pour l'achever ou se faire pardonner de ce comportement odieux qu'il avait eu à son égard. Elle se berçait d'illusions, elle le savait. En venant ici, Nicholas avait signé son arrêt de mort. En tirant sur Anthony, elle avait achevé de creuser sa tombe. C'était un mal pour un bien. Elle souffrait le martyr mais son calvaire serait bientôt terminé. Elle l'espérait. Elle avait assez souffert ces sept dernières années. Il était temps que toute cette série de malheurs s'arrête. Une main se posa sur son épaule, la faisant violemment sursauter. Elle se débattit et hurla pour ne pas qu'on la touche. Elle voulait qu'on la laisse tranquille, qu'on arrête de lui faire du mal. Une voix retentit, une voix qu'elle n'entendit pas avec le vacarme de ses propres hurlements.
— Katlyn, c'est moi ! C'est Jerry ! Calme-toi, voyons !
— Ne me touchez pas ! Ne me touchez pas ! Laissez-moi tranquille !
— Calme-toi, s'il te plait !
— Ne me faites pas de mal !
Nicholas retira sa main et recula. Il n'était pas surpris qu'elle réagisse comme ça après ce qu'elle avait enduré. Il était juste coupable de la voir dans un tel état. Il aurait voulu le voir plus tôt et la sortir de là avant qu'Anthony ne l'asservisse, ne la réduise à néant. Katlyn n'était plus que l'ombre de ce qu'elle était des années plus tôt. La vie l'avait brisée. Nicholas l'observa tandis qu'elle cessait de hurler et reprenait sa position initiale. Elle se balançait doucement d'avant en arrière en gémissant comme une enfant apeurée par la tempête. Nicholas retenta l'expérience et reposa sa main sur l'épaule de son amie. Quand elle recommença à s'agiter, il immobilisa ses mains dans la sienne d'un geste ferme mais doux. La jeune femme fut surprise par cette poigne qu'elle ne reconnaissait pas comme celle de Tony. Elle releva la tête et croisa le regard noisette de son ami. Peu à peu, elle se calma. Son cœur et sa respiration retrouvèrent un rythme normal. Elle ne quitta pas les yeux de son ami du regard. Il lui parlait mais sa voix lui semblait lointaine. Il repoussa les m��ches qui lui tombaient sur le front, un front couvert de sang et de sueur.
— Je ne te ferais aucun mal.
Ce fut la seule phrase que Katlyn entendit et comprit avant d'éclater en sanglots. Doucement, Nicholas déposa sa tête contre son épaule et la laissa pleurer. Il attendit patiemment qu'elle se calme, ne tentant pas de la réconforter. Il savait que c'était inutile. Rien ne pourrait effacer ce qu'elle ressentait. Un bruit étrange se fit entendre au-dessus de leur tête, un bruit qui ne plut pas à Nicholas. Katlyn releva la tête, surprise par le comportement de son ami qui observait les lieux. Son visage était rougi et humide à cause des larmes qui s'écoulaient encore de ses yeux brillants et gonflés.
— Quoi ? demanda-t-elle en reniflant.
— Tu n'as pas entendu ?
— Entendu quoi ?
— Il y a eu un bruit. Comme si on éteignait quelque chose.
— Quelle heure il est ?
— Je ne vois pas le rapport.
— Moi, je le vois. Quelle heure ?
— Dix-sept heures, répondit Nicholas en regardant sa montre.
— On est dans la merde.
— Ça, je l'avais remarqué.
— Non, on est vraiment dans la merde.
— Que peut-il y avoir de pire que d'être enfermé ici à la merci d’Anthony ?
— Être privé de chauffage dans la seule pièce capable de descendre à moins cinq en moins de dix minutes.
— Pardon ?
— On a un problème de chaudière depuis quelques jours. Elle saute à cinq heures. Si on ne la remet pas manuellement en route, elle ne le fait pas. Ça va geler dur cette nuit avec la tempête qui se prépare.
— Cette nuit ?
— On ne sortira pas avant demain. Dans le meilleur des cas.
— Je suis mal. Mon insuline est dans la voiture.
— La faute à qui ?! s'emporta Katlyn en se levant.
Elle avait du mal à tenir debout tant son corps la faisait souffrir mais elle n'en avait que faire. Elle ne pouvait pas rester assise là dans les bras de Nicholas alors que leur destin venait de basculer tragiquement. Ils allaient mourir ici, elle le savait. Elle se mit à faire les cent pas, autant pour éviter Nicholas que pour tromper son angoisse. En vain.
— Qu'est-ce que tu insinues là ? lui demanda-t-il en se levant à son tour.
— Qu'est-ce qui t'a pris de te ramener ici, putain ?! Pourquoi a-t-il fallu que tu te mêles de cette histoire ?! s'écria-t-elle en le pointant du doigt.
— Attends, tu me reproches d'être venu maintenant ?!
— Sans toi, rien de tout ça ne serait jamais arrivé !
— Tu croyais vraiment que j'allais rester le cul sur une chaise dans mon appartement pendant que tu te faisais tabasser ?! Il ne fallait pas compter là-dessus !
— Il aurait mieux valu que tu m'oublies un peu après notre rupture d’amitié !
— Il était hors de question que je reste sans rien faire après avoir appris qu'il te battait !
— Ça ne te regardait pas !
— Ça me regardait dans le sens où tu fais partie de ma famille !
— Si tu n'étais pas venu, je m'en serais très bien sortie toute seule !
— Comme tu t'en es sortie avant peut-être ?! Avec des bleus et des os brisés ?!
— Tu n'aurais jamais dû savoir !
— Tout comme je n'aurais jamais dû savoir pour le bébé ?!
— Il n'y a jamais eu de bébé !
La colère de Nicholas retomba, laissant place à la surprise. Pourquoi avait-elle menti ?
— Pardon ?
— Il n'y a pas de bébé. Il n'y en a jamais eu.
— Pourquoi avoir menti ?
— J'essayais de faire diversion pour qu'il te relâche ! Je pensais que tu comprendrais que je bluffais !
— Tu avais l'air vachement convaincante.
— Désolée de briser tes rêves de père mais c'est comme ça.
— Où as-tu été cherché ça ?
— J'ai cru que j'étais enceinte alors j'ai fait des tests qui se sont révélés négatifs.
— Tu es devenue une sacrée menteuse.
— Il a bien fallu que je le fasse pour nous protéger !
— Pourquoi tu t’énerves ?
— Parce que je suis fatiguée, que j'en ai marre que ça me tombe toujours sur la gueule et que j'ai mal !
Le silence plana un instant, laissant Katlyn retourner à ses cents pas. Nicholas la regarda faire, confus. Il ne l'avait jamais vue dans un tel état. Elle avait changé pour pouvoir se protéger seule mais cela n'avait pas été très concluant. Elle s'était laissée berner et en avait souffert. Elle souffrait toujours et ça la rendait furieuse. Elle était épuisée de toujours avoir à se battre en permanence pour survivre. D'un pas résolu, Nicholas s'avança vers elle et la serra contre lui. Elle ne protesta pas, se laissant aller tout entière à la chaleur réconfortante de son ami. Ses bras protecteurs l'entouraient, étouffant sa peur dans un cocon de protection et de réconfort que la jeune femme ne voulait plus quitter. Elle ferma les yeux, sentant sa colère et sa douleur fondre comme neige au soleil. Son corps s'affaissa contre celui de Nicholas. Ce dernier prit peur en la voyant ainsi s'effondrer contre lui. Il l'allongea délicatement au sol et tenta de la réveiller. Katlyn ouvrit rapidement les yeux au grand soulagement de son ami.
— Reste avec moi, d’accord ? Il ne faut pas que tu t'endormes. Tu as pris un sacré coup tout à l'heure.
— C'est moi qui prend des cours de médecine, répondit Katlyn avec un sourire triste.
— J'ai fait du secourisme pour ne pas me laisser distancer.
— J'aurais pu choisir n'importe quel métier.
— Ton quotient intellectuel supérieur à la normale te le permettait.
— Il m'a posé des problèmes celui-là.
— J'admire ta capacité à être normale alors que tu es surdouée.
— Ouais. C'est comme ça que j'ai fait sept années de médecine obligatoire en seulement trois ans. Je suis la plus jeune de ma promo. Ça aide vachement à s'intégrer.
— Tu vois toujours le mauvais côté de la chose. On va changer de sujet. Je vais te soigner.
Katlyn lui désigna un coin de la pièce. Nicholas se leva et se dirigea vers le coin indiqué par son amie. Il y avait une boite plutôt grande. Il l'ouvrit et fut surpris en voyant son contenu. Il y avait une épaisse couverture parfaitement pliée, un paquet de gâteaux, une grande bouteille d'eau et une trousse de soins tout équipée. Il prit cette dernière et retourna auprès de Katlyn. Elle avait réussi à s'assoir et attendait qu'on s'occupe d'elle. Il le fit sans tarder. Il s'occupa d'abord de la blessure à la tête puis des marques à vif qu'elle avait dans le dos. Il eut un coup au cœur en voyant les marques de la ceinture dont certaines étaient couvertes de sang séché. Il les nettoya doucement, faisant abstraction de sa colère. Il veillait à ne pas faire de mal à son amie. Quand il eut fini, ce fut elle qui le soigna.
— Il ne t'a pas raté, dit-elle en s'occupant de sa blessure au front.
— J'ai testé la solidité de ta porte.
— Tu as besoin de points de suture. Je ne peux pas les faire ici mais je vais faire ce que je peux avec ce que j'ai.
Katlyn s'exécuta dans le silence le plus complet. Lorsqu'elle eut fini de s'occuper les mains, elle retourna à sa position initiale, les yeux dans le vague. Elle se demandait comment ils allaient se sortir de là en vie. Il y avait peu de chance que Tony les libère. Il allait probablement les laisser ici et attendre qu'ils dépérissent de faim, de soif ou de froid. Katlyn n'avait pas peur de la mort. Elle l'attendait. Elle jeta un œil sur Nicholas, assis près d'elle. Son visage était marqué par l'inquiétude. Il ne voulait pas mourir mais s'il ne prenait pas son insuline, il ne tiendrait pas longtemps. Katlyn ne voulait pas le voir mourir sans rien faire. Cependant, elle ne pouvait rien faire et ça la frustrait. Le froid s'était bien installé dans la cave et commençait à l'envahir. Elle resserra son étreinte sur elle-même et réprima un frisson quand Nicholas lui tendit son pull. Elle leva la tête vers lui.
— Enfile-le.
— Je ne peux pas.
— J'ai encore ma veste. Ça va aller.
— D'accord.
Elle se résigna l'enfiler. Le pull était chaud et portait l'odeur de son ami. Elle se blottit dedans pour se réchauffer. Nicholas ferma sa veste et se plaça derrière Katlyn. Il la prit contre lui et l'enserra dans ses bras pour la garder au chaud. Il ne leur restait plus qu'à attendre. Dieu savait combien il était difficile d'attendre quand des vies étaient en jeu.
×
Anthony était assis sur l'une des tables métalliques de la salle d'examen de la clinique vétérinaire dans laquelle un de ses amis faisait son stage. Son affrontement avec Katlyn et Nicholas ne l'avait pas laissé indemne. Nicholas s'était sacrément entrainé aux sports de lutte pour se battre avec un tel professionnalisme. Anthony avait eu du mal à avoir le dessus sur lui. Il s'était fallu de peu pour qu'il ait le dessus sur lui. Nicholas avait eu une seconde d'inattention, une seule, et ça lui avait couté cher. Anthony lui avait collé une droite et l'avait achevé avec un coup de genou. Nicholas s'était écroulé comme une masse. Anthony aurait pu partir et emporter Katlyn avec lui mais il n'en avait rien fait. Sa colère était retombée sur sa fiancée qui avait encaissé ses coups sans broncher. Il n'aurait jamais cru qu'elle se retournerait contre lui. Comment avait-elle réussi à lui cacher cette infidélité ? Et ce bâtard ? Comment avait-elle seulement pu oser pointer une arme sur lui et tirer ? La balle ne l'avait pas loupé. Elle s'était logée entre deux côtes. La blessure était superficielle selon son ami. Ce dernier était occupé à extraire la balle.
— Elle n'a pas fait semblant de te tirer dessus ta femme ! Tu as du la foutre sacrément en rogne.
— Son meilleur ami s'est pointé à la maison.
— Il est gay ?
— J'aurais préféré.
— Beau gosse ?
— Indéniablement.
— J'ai toujours su que tu étais du genre jaloux.
— Depuis que je t'ai collé une droite parce que tu avais touché Katlyn, je suppose ?
— J'ai retenu la leçon.
D'un geste rapide et précis, il enleva la balle et la déposa dans un bol métallique prévu à cet escient. Anthony serrait les dents pendant qu'on s'occupait de sa blessure. Quand il fut recousu et pansementé, il roula son T-shirt en boule et le jeta dans la poubelle avant d'enfiler le haut d'une blouse.
— J'aurais réduit cet enfoiré en bouillie si elle ne m'en avait pas empêché.
— Ah, ça. On ne touche pas au meilleur ami d'une fille.
— Il était hors-jeu.
— Mais il est revenu.
— J'aurais dû le choper ce jour-là et le renvoyer d'où il venait !
— Ça t'aurait évité de finir en gruyère.
— Je le tuerais.
— Je serais curieux de savoir ce que tu as fait de ta fiancée.
— Elle est à la maison. Elle ne peut pas sortir. Lui non plus.
— Tu fais tout pour les séparer puis tu les enfermes ensemble ? Je ne saisis pas ta logique là.
— Nicholas est diabétique. Il me suffit d'attendre qu'il soit en manque pour le finir.
— Ne fais pas de conneries, Tony. Claquer le beignet de ta femme, c'est dangereux mais si tu commets un meurtre, tu risques perpét'.
— Cet idiot se tuera tout seul. J'ai juste à l'abandonner dans un coin de la ville. Sans insuline, il n'ira pas loin.
— Non-assistance à personne en danger.
— Ferme-la.
— Ça ne m'étonne pas qu'elle veuille te tuer vu ce que tu réserves à son ami. Je te le dis mon pote, ça va mal finir.
— Je gère.
— J'espère pour toi, mon vieux. J'espère vraiment.
Sans répondre, Anthony se leva et quitta la clinique. Il s'aventura à l'extérieur et se dirigea vers le centre-ville. Il avait quelques heures à tuer. Il prit cependant le temps d'envoyer un message à Kevin, le frère ainé de Nicholas, via le portable de ce dernier. Durant la dernière heure, il n'avait eu de cesse d'appeler son frère. Il voulait savoir où il était et où en était les choses avec Katlyn. Si Anthony ne répondait pas, Kevin allait pointer son nez là-bas et trouver les prisonniers. Ça ne devait pas arriver. La famille Jonas ne retrouverait Nicholas que lorsqu'il serait trop tard.
« Tout va bien. J'ai récupéré Katlyn. On quitte la ville quelques jours pour changer d'air. On se voit quand je reviens. »
×
Katlyn et Nicholas étaient enfermés depuis plusieurs heures maintenant. Plus le temps passait, plus la situation était critique. Nicholas s'affaiblissait d'heure en heure. Son corps réclamait de l'insuline et du sucre. Il n'aurait jamais pensé qu'il tiendrait aussi longtemps dans cet état. Il s'accrochait, se disant qu'il ne devait pas abandonner Katlyn. Il était assis à même le sol, le dos appuyé contre le mur. Il faisait très froid dans cette pièce. Les courants d'air lui mordaient la peau et le faisaient frissonner. De la chair de poule se formait sur sa peau. Il se mit à trembler. Il ne se sentait vraiment pas bien. Malgré le froid qui le transperçait, il transpirait. Il sentait qu'il était brûlant de fièvre. Le manque d'insuline n'était pas la seule cause. Il était rongé par un désir qu'il ne pouvait plus réprimer. Ça le consumait. Désormais, il savait qu'il avait cédé à cette pulsion. Les conséquences auraient pu être importantes. Katlyn lui avait fait croire qu'elle était enceinte de lui avant de lui avouer que ce n'était pas le cas. Il était perdu et ne savait plus que croire. Il s'était promis de s'occuper d'elle et de l'enfant - si enfant il y avait ! - quoiqu'il advienne. C'était pour ça qu'il avait cédé sa part de nourriture et d'eau à Katlyn. Il lui avait également donné son pull et son blouson pour qu'elle ait plus chaud. Elle dormait contre lui, soufflant son haleine chaude sur sa peau gelée et nue. Il resserra un peu l'étreinte de ses bras autour d'elle, tirant un peu plus sur la couverture pour la réchauffer. Il ne voulait pas qu'elle attrape froid. Il se fichait de tomber malade tant qu'elle était en bonne santé. Il appuya sa tête contre le mur et ferma les yeux en soupirant. Le sang lui battait aux tempes tant il se sentait mal. Katlyn marmonna quelque chose et finit par ouvrir les yeux. Elle était un peu déboussolée, d'autant qu'elle n'entendait quasiment plus rien. Elle avait la sale impression d'avoir de l'eau dans les oreilles, impression qui ne s'effaçait pas. Elle s'appuya sur le torse de Nicholas pour se redresser. Il sentit son sexe se dresser et son sang bouillir en réponse à ce contact. Il serra les dents pour se contrôler.
— Jerry ?
Sa propre voix ne lui parvenait que comme un murmure. Il ouvrit les yeux.
— Je suis encore là.
Il ne voulait pas dormir même s'il manquait cruellement de sommeil. Il avait peur de fermer les yeux et de ne plus jamais les ouvrir. Il se sentait tellement faible à cet instant qu'il se demandait s'il n'allait pas mourir. Il ne le voulait pas. Il n'était pas prêt. Katlyn l'observa d'un œil professionnel. Elle savait que Nicholas n'était pas bien et qu'il ne tiendrait plus très longtemps. Il avait absolument besoin d'insuline. Elle n'aurait jamais pensé qu'il était possible de survivre aussi longtemps sans insuline. Il fallait absolument qu'il ingère quelque chose pour tenir. Elle posa ses doigts sur le cou trempé de son ami et entreprit de compter les battements de son cœur. Ils étaient irréguliers. Elle n'aimait pas ça.
— Il faut que tu manges quelque chose, dit-elle en attrapant le dernier biscuit qui leur restait.
— Non... Tu dois le garder... Pour toi...
— Ou tu le manges, ou je te le fais manger de force. A toi de voir. Je ne vais pas te laisser dépérir sans rien faire, Jerry.
L'estomac de Nicholas grogna comme pour donner raison à Katlyn. Elle ne perçut pas ce son, pourtant bruyant. Il se résigna à manger le biscuit qu'elle lui donnait. L'aliment passa douloureusement dans sa gorge sèche. Quand il eut fini, Katlyn le força à avaler leur dernière ration d'eau. Il s'était occupé d'elle et maintenant, c'était son tour. Elle prenait soin de lui et le maintenait en vie. Elle savait que ce n'était pas suffisant et que Nicholas était à bout. Elle le sentait. Il allait bientôt sombrer. Si personne ne les trouvait, il allait mourir sous ses yeux. Elle ne le supporterait pas. Elle le savait glacé. Elle enleva le blouson et le força à l'enfiler de nouveau malgré ses protestations. Elle se colla un peu plus à lui dans l'espoir de le réchauffer plus vite. Elle avait remarqué que Nicholas la désirait encore mais elle préféra ne pas y prêter attention.
— ...
— Il faut que tu tiennes, Jerry. Quelqu'un va finir par nous retrouver. On va s'en sortir, comme d'habitude.
C'était ce qu'elle espérait. Elle espérait que quelqu'un se rendrait compte qu'ils avaient disparu et qu'ils viendraient à leur secours. Elle espérait que Nicholas s'en sortirait et que cet Enfer se terminerait. Il espérait la même chose mais il en était de moins en moins convaincu. Ses forces l'abandonnaient peu à peu et le froid se faisait plus insistant malgré la chaleur que lui donnait Katlyn. Ses paupières étaient lourdes et il ne tarda pas à les fermer. C'était fini. Il ne pouvait plus tenir.
— C'est trop tard... finit-il par dire dans un murmure qu'elle n'entendit pas.
— Reste avec moi. J'ai besoin de toi, comme avant. Tu es mon Jerry. Mon Jerry n'abandonne pas.
— Je suis désolé...
— Ne m'abandonne pas une nouvelle fois...
Elle avait le sentiment d'être totalement dépendante de lui. Il rythmait chacune de ses pensées et illuminait ses journées. Il avait toujours été l'ami fidèle et présent dont elle avait toujours eu besoin. Elle avait encore besoin de lui. Elle ne voulait pas le voir mourir. Elle le suppliait de rester éveillé mais ce fut peine perdue. Coupable d'être la cause des larmes qui roulaient sur les joues de son amie, Nicholas finit par perdre connaissance. Elle tenta de se consoler en se disant qu'il n'était qu'inconscient, qu'il n'était pas encore mort. Pour se donner une contenance, elle le mit en position latérale de sécurité pour qu'il ne s'étouffe pas durant son inconscience. Une porte claqua derrière elle mais elle ne l'entendit pas. Soudainement, on l'attrapa par les cheveux, lui faisant atrocement mal. Elle hurla. Un visage apparut dans son champ de vision, celui de son fiancé, Anthony. Chacun des traits de son visage était déformé par la fureur. La voir avec Nicholas ne lui plaisait pas du tout. Il n'aurait jamais dû les enfermer ensemble. Ça n'allait pas durer. Il allait les séparer à jamais et partir avec Katlyn. Quand il aurait tué Nicholas, ils partiraient tous les deux loin d'ici. Il l'emmènerait et empêcherait quiconque de l'approcher. Elle était à lui. Il se devait de régler le petit bémol qui le rendait fou de rage.
— Ne le touche pas.
Elle l'entendit vaguement, comme s'il lui parlait de loin. Sauf qu'il était juste à côté d'elle.
— Lâche-moi ! Tu me fais mal !
— Alors, c'est ça que tu veux être, Katlyn ?! Tu veux être sa pute ?! Je ne le laisserais pas te toucher une nouvelle fois, tu peux me croire !!
— Mais lâche-moi !!
Il relâcha sa prise pour mieux la repousser.
— Tu as raison. Je devrais le tuer avant. Il ne résistera pas longtemps dans l'état où il est.
Les mots parvenaient vaguement aux oreilles de Katlyn mais elle saisit parfaitement le mot « tuer » et comprit tout de suite ce que Tony avait l'intention de faire. Elle ne pouvait pas le laisser faire. Nicholas ne devait pas mourir. Prenant son courage à deux mains, elle sauta sur le dos de son fiancé pour le retenir. Il la fit rapidement tomber et la plaqua contre le mur. Il avança son visage tout près de celui de sa fiancée si bien qu'elle sentait son souffle chaud sur sa peau. Elle était prête à tout - ou presque - pour l'empêcher de tuer Nicholas.
— Il est inconscient. La mort ne tardera pas. Laisse-le tranquille. Occupe-toi de moi plutôt.
Elle mourrait de faim, de soif et de froid mais elle faisait son possible pour épargner la vie de son ami. Peu lui importait ce que ça allait lui coûter. Anthony enfouit sa tête dans son cou. Elle se colla un peu plus à lui pour le chauffer et détourner son attention. Soudainement, il la mordit. Elle hurla de douleur et lui donna un coup involontaire dans les parties intimes en se rétractant. Il la lâcha et recula en jurant. Elle s'excusa, disant qu'elle avait été surprise par son geste mais le regard qu'il lui lança était très explicite. Elle allait le payer. Elle ne recula pas quand il leva le poing. Elle le prit en pleine figure et sentit son nez se casser et le sang gicler. Sa tête heurta le mur dans un bruit sourd et ce fut le silence.
— Salope !
Elle voyait ses lèvres bouger mais elle n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien dire. C'était fini. Elle était définitivement et irrémédiablement sourde. Il l'attrapa par le col de son T-shirt et la plaqua contre le mur avec un regard mauvais. Elle ferma les yeux et marmonna quelque chose entre ses dents.
— Je le mérite. Je le mérite. Je le mérite.
— Je ne laisserais personne se mettre entre toi et moi, c'est clair ?! Nick a osé te manipuler et te baiser comme une chienne ! Je ne le laisserais plus te toucher ! Tu es à moi ! Tu m’entends ?! TU M’APPARTIENS !
Elle ne l'entendait plus. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il venait de dire.
— ...
— Je vais plonger en toi. Tu es à moi. Je ne laisserais personne d'autre te toucher.
Il lui caressait doucement le visage pour l'apaiser et lui montrer qu'il tenait à elle en dépit de ce qu'elle avait fait. Elle le laissait faire.
— ...
— Quand je me serais débarrassé de Nick, on partira. On ira loin. On vivra heureux tous les deux.
Il fit glisser ses mains sous le T-shirt de sa fiancée et commença à la caresser dans l'espoir de l'exciter. Il espérait qu'elle se donnerait à lui, qu'elle le laisserait la pénétrer et qu'elle atteindrait l'orgasme. Tous ses espoirs furent réduits à néant quand elle le repoussa.
— Je ne veux pas.
— Je m'en fous. Moi, je le veux alors tu te plies à mes exigences.
Anthony se rapprocha. Katlyn le repoussa de nouveau. Il ne le supporta pas et la frappa une nouvelle fois, suffisamment fort pour qu'elle ne puisse plus protester. Ensuite, il la plaqua de nouveau contre le mur et s'empara de sa bouche sans cesser de la caresser. Il la sentait résister et ça l'excita davantage. Sa verge se dressa et il se frotta à elle pour bien lui montrer qu'il avait envie d'elle. Elle continua de lui résister quand il glissa sa main dans son pantalon après lui avoir ôté sa ceinture. Elle ne put s'empêcher de gémir quand sa main s'aventura au niveau de son entrejambe. Il savait ce qu'elle aimait et il était en train de la faire céder. Il fit glisser un doigt dans son fourreau tiède et humide et commença à marquer des mouvements de va et vient tandis que sa langue experte se promenait sur la nuque de sa jeune victime. Elle ne pouvait s'empêcher de gémir et il en fut satisfait si bien qu'il la pénétra avec un deuxième doigt en accélérant le mouvement. Elle se cambra, se collant un peu plus à lui, désireuse d'en avoir plus. Il sourit avant de lui mordiller doucement le lobe de l'oreille. Nicholas n'existait plus à ses yeux. Il allait prouver une nouvelle fois que Katlyn était à lui en la possédant. Il allait entrer en elle et la faire hurler de plaisir. Elle le supplierait de recommencer. Il le savait. Sans prévenir, il remplaça ses deux doigts par son sexe tendu et l'entendit hurler. Elle s'offrait enfin à lui, le laissant faire. Il descendit ses mains sur les fesses de sa fiancée, les pétrissant, s'arrangeant pour qu'elle soit encore plus proche de lui. Il ne se retira qu'après qu'elle eut joui et la laissa s'écrouler haletante sur le sol tandis qu'il remontait son pantalon et qu'il le refermait.
— ...
— Tu vois quand tu veux.
Il lui sourit tandis qu'elle se rhabillait. Son corps entier la faisait souffrir, l'empêchant de se relever. Sa tête lui tournait et le silence qui l'entourait la rendait folle. Le sang continuait de couler de son nez cassé, lui laissant un goût amer et métallique dans la bouche. La vue de ce liquide si rouge sur le visage pâle de Katlyn excita de nouveau Anthony mais il devait d'abord régler un compte. Ensuite, elle serait toute à lui et ce à jamais. Il fouilla dans ses poches et en sortit une seringue jetable. Son sourire s'agrandit quand il vit qu'elle était intacte. Il avait eu peur qu'elle se brise pendant ses ébats avec sa fiancée. Ce n'était pas le cas et il en était ravi. Katlyn n'apprécia pas ce sourire, ni la seringue. Elle ne savait pas ce qu'elle contenait et ne tenait pas à le savoir.
— Qu'est-ce que tu vas faire avec ça ?
Poser la question ne servait à rien étant donné qu'elle ne pouvait pas entendre la réponse. Cependant, ça, Anthony l'ignorait.
— Je vais me débarrasser de Nicholas une bonne fois pour toutes. Ensuite, nous partirons.
— Non !
Elle ne savait pas lire sur ses lèvres mais elle avait parfaitement saisi le nom « Nicholas ». Ses yeux restèrent fixés sur la seringue qu'Anthony tenait tandis qu'il se dirigeait vers le corps inconscient de son meilleur ami. Ce n'était pas bon. Elle se releva et fit écran entre Anthony et Nicholas.
— Laisse-moi faire. Nous serons tranquilles après.
— Je te demande de ne pas le toucher.
— J'y suis obligé.
— Il ne s'interposera plus jamais entre nous. On va partir loin. Il ne saura jamais où on est.
Elle était prête à continuer de vivre en Enfer pour épargner la vie de Nicholas. Il avait plutôt intérêt de lui être redevable s'il s'en sortait.
— Je ne serais pas tranquille tant qu'il sera en vie.
— Tu veux vraiment le tuer ?
— Oui.
— Epargne-le, dit-elle en se rapprochant de lui. Sans insuline, il ne tiendra pas plus de quelques heures. Inutile de le faire souffrir plus.
— Je ne changerais pas d'avis.
Sans l'avoir entendu, elle l'avait remarqué. Il lui fallait donc utiliser la manière forte. Elle lui sauta dessus. Ce geste le surprit et le déstabilisa si bien qu'ils roulèrent tous les deux au sol. Il lâcha la seringue qui roula sur le sol. Katlyn savait qu'elle n'aurait pas le dessus. Elle était bien plus faible qu'Anthony. Elle jouait sur la surprise. Cette fois serait la dernière fois qu'ils se battraient. Elle savait qu'il allait la tuer. Elle le lisait dans son regard. Elle le mordit dans le cou dans l'intention de lui faire le plus de mal possible. Il hurla de douleur et de fureur et la repoussa. Elle heurta violemment le sol et sut que c'était la fin quand il la releva de force, le visage rouge de colère. Il la frappa encore et encore. Elle ne le supplia pas d'arrêter comme elle le faisait avant et releva fièrement la tête pour lui cracher dessus.
— JE NE TE LAISSERAIS PAS TUER MON SEUL AMI, TONY ! JAMAIS !
— JE SAVAIS QUE CE SALAUD ALLAIT TE CHANGER ! T'ES PLUS LA MÊME DEPUIS QU'IL T'A SAUTÉE !
— TU NE NOUS TUERAS PAS TOUS LES DEUX, TONY ! TU N'EN AURAS JAMAIS LE CRAN ! SI TU TE DEFOULES TOUJOURS SUR MOI, C'EST BIEN PARCE QUE TU N'ES QU'UN HOMME SOUMIS PAR LES AUTRES !
— TA GUEULE !! JE NE ME LAISSERAIS PAS INSULTER PAR LA PUTE DE NICK JONAS !
Elle le provoquait, ignorant tout ce qu'il disait. Il ramassa sa seringue au sol.
— Auras-tu vraiment les couilles de me tuer, Tony ? Réfléchis bien. Je ne serais plus là pour assouvir ta colère. Tu seras tout seul.
— Cette seringue contient un médicament auquel vous êtes tous les deux très allergiques. Je ne vais pas me gêner. Je vais vous tuer tous les deux pour en finir avec cette histoire. Tu me dégoûtes trop pour que je te laisse en vie. Tu n'es qu'une salope, une trainée, une putain. Tu mérites la mort.
Elle resta stupéfaite quand elle vit qu'il allait vraiment la tuer. Elle n'avait pas peur de la mort. Ça faisait longtemps qu'elle attendait que la faucheuse vienne la délivrer de son Enfer. C'était le grand jour. Elle ne se débattit pas quand il lui planta l'aiguille dans le cou et qu'il lui injecta quelques gouttes du contenu. Le poison se répandit dans ses veines à la vitesse de l'éclair. Elle avait l'impression qu'on la brûlait de l'intérieur. Elle commença à suffoquer alors que l'air ne parvenait plus à ses poumons. Son cœur battait vite, beaucoup trop vite. Elle souffrait comme jamais. Elle aurait dû abandonner. Pourtant, dans un élan de courage, elle attrapa le couteau qu'Anthony portait toujours à sa ceinture et le lui planta dans la poitrine. Il la lâcha. Elle retira le couteau de la plaie. Le sang se mit à couler à flot. Katlyn avait les jambes en coton et sa vue se brouillait. Elle ne tiendrait plus longtemps. Elle voulait perdre conscience pour ne plus ressentir cette horrible brûlure qui parcourait chacune de ses veines. Anthony lâcha la seringue qui se brisa au sol, incrédule. Elle l'avait blessé, gravement.
— C'est toi qui mérite de mourir, Tony. Si tu savais comme je te hais pour tout ce que tu m'as fait subir ces trois dernières années. C'est fini maintenant. On se reverra en Enfer.
— Salope ! Tu vas le payer !
Il s'avança vers elle dans la ferme intention de l'achever mais elle le poignarda de nouveau, en plein cœur. Vaincu, Anthony s'écroula au sol, se vidant de son sang. Elle avait réussi. Elle avait sauvé Nicholas. Elle avait tué son bourreau. Son ami allait vivre. Il allait vivre. Et rien d'autre ne l'importait plus que cette idée. Elle s'écroula au sol en hurlant, luttant contre cette affreuse brûlure qui ne faisait que s'amplifier. Ses yeux roulaient dans ses orbites. Elle salivait. Elle porta les mains à sa gorge où la douleur était insoutenable et, dans un accès de folie, elle tenta de s'arracher la peau avec ses ongles. Il fallait absolument faire taire cette douleur qui la tuait. L'oxygène se faisait de plus en plus rare dans sa gorge. Il fallait que ce poison sorte de son organisme. Il fallait qu'elle fasse couler son sang pour s'en débarrasser. Se saisissant à nouveau du couteau, elle se le planta dans le bras et s'ouvrit sauvagement les veines. En tant que médecin, elle savait que ça la tuerait. Elle s'en fichait pourvu que tout ça s'arrête. Elle finit par succomber au manque d'oxygène avant d'avoir pu s'entailler le deuxième bras...
×××
Buy me a coffee?
PART I || PART II || PART III || PART IV || PART V
PART VI || PART VII || PART VIII || PART IX || PART X
PART XI || PART XII || PART XIII || PART XIV || PART XV
PART XVI || PART XVII || PART XVIII || PART XIX || PART XX
PART XXI || EPILOGUE
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#JusticePourTheo : Un policier d’Aulnay-sous-Bois dénonce les dérives de ses collègues.
La réalité comme souvent dépasse toute fiction : "Mediapart publie le témoignage exclusif d’un policier du commissariat d’Aulnay-sous-Bois. Selon lui, certains de ses collègues étaient habitués aux dérapages qui ont conduit à « l’affaire Théo ». Notamment les quatre agents mis en examen pour les violences et le viol subis par le jeune homme. Des anciens leur avaient recommandé à plusieurs reprises « d’y aller moins fort ».
La voix est claire, ne tremble pas. Les mots n’hésitent pas lorsqu’il s’agit de porter des accusations sur ses collègues. « Si le viol est avéré, il faut qu’ils prennent 20 ans ferme ! Que les jeunes n’aient pas l’impression que les policiers bénéficient de passe-droit. Qu’on puisse repartir dans la rue faire notre métier sereinement. » Serge est un vieux poulet. Son prénom est d’emprunt. On ne donnera pas son grade, ni son ancienneté dans la police, ni même celle au sein du commissariat d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Il fait partie de la centaine de policiers qui composent l’effectif dans l’œil du cyclone depuis que « l’affaire Théo » a éclaté. Du nom de ce jeune homme de 22 ans grièvement blessé lors d’un contrôle d’identité ayant dégénéré, le jeudi 2 février, à proximité d’un point de vente de stupéfiants dans le quartier de la Rose-des-Vents, également appelé« la cité des 3 000 ». Les quatre membres de la brigade spécialisée de terrain (BST) ayant procédé à son interpellation ont été mis en examen pour violences volontaires entraînant une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, avec la circonstance aggravante qu’ils sont dépositaires de l’autorité publique, ont agi avec arme, et en réunion. L’un d’eux est également mis en examen pour viol. Il est l’auteur des coups de matraque télescopique à l’origine de la grave blessure à l’anus dont souffre Théo. Au-delà de ce fait divers dramatique, les pratiques des policiers d’Aulnay sont depuis passées au crible par l’IGPN qui a entendu des dizaines d’entre eux. « J’ai honte de travailler à Aulnay », attaque d’emblée Serge. On se rencontre tard le soir, dans un bâtiment ouvert aux quatre vents à quelques kilomètres d’Aulnay. De loin, on pourrait nous prendre pour des clients du point de deal de la cité des 3 000 en train de fumer leur premier joint. On ne fume pas, on ne boit pas, on parle police. Par des connaissances communes, Serge a fait savoir à un collègue de Mediapart qu’il avait envie de se confier. Qu’il avait besoin de s’épancher. « On est tous écœurés, dégoûtés par ce qui s’est passé, poursuit-il. Même si, entre nous, on n’en parle pas. Il règne un silence de mort dans les couloirs du commissariat. » Une semaine plus tôt, un membre d’une brigade anticriminalité (BAC) d’une autre ville de Seine-Saint-Denis nous avait confié : « Dans la rue, on se fait insulter. On nous traite de “violeurs”, c’est dur... » L’affaire Théo rejaillit sur tous les policiers et distille son poison. « L’image de la police est durablement ternie », regrette un officier ayant passé sa carrière à enquêter sur les trafics de drogue dans les cités. À Aulnay-sous-Bois, Serge décrit des effectifs qui tournent en rond, une activité policière à l’arrêt. « On a eu l’interdiction de faire des rondes dans la cité des 3 000 ainsi que dans les autres secteurs les plus sensibles de la commune. » Au lendemain des faits, spontanément, des policiers avaient écourté leurs congés. « Il fallait contrôler la ville, éviter qu’elle ne s’embrase, se souvient l’agent témoignant sous pseudo. Ceux qui travaillent dans les bureaux ont aussi renfilé la tenue [réglementaire pour patrouiller] le soir. Ils ont fait double journée. Au final, on était plus de volontaires qu’il n’y avait de besoin. La ville est restée assez calme… » Le premier week-end, une voiture a été brûlée, des abribus dégradés et l’éclairage public saboté. Puis la violence s’est déportée sur d’autres villes du département, laissant les policiers d’Aulnay désœuvrés. À ressasser. « Nos collègues avaient le droit d’interpeller Théo, ils avaient un motif légitime, croit savoir Serge. Mais pas le reste… » L’agent raconte la mare de sang – découverte une fois la housse enlevée – qui avait imprégné la mousse de la banquette arrière du véhicule de la BST. Sans émotion apparente, Serge évoque les auteurs présumés du viol et des violences. Des propos pourtant lourds de conséquences. « L’équipe qui est mise en cause dans cette histoire, cela fait des années qu’elle fait ça… J’ai vu et entendu des officiers de police judiciaire passer leur temps à leur dire d’y aller moins fort. C’étaient vraiment des habitués. Dès qu’ils sortaient du commissariat et qu’il n’y avait plus d’autorité derrière eux, ils s’imaginaient être les maîtres dans la rue. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, quoi ! Le plus vieux, il n’avait que sept ans de police. On les a un peu lâchés dans la nature… » Le vieux poulet décrit un groupe accro à l’adrénaline, à la castagne. « Ils aiment se battre, casser des gens. C’étaient toujours les premiers à se ruer dans les cellules lorsqu’un gardé à vue pétait un plomb ou se rebellait. L’un d’eux, un brigadier, était particulièrement violent. Je l’ai vu avoir des gestes déplacés au poste, menacer des hommes menottés au banc : ‘‘Toi, on va t’éclater !” Et, à chaque fois que des jeunes se plaignaient, c’était cette équipe-là. » Dans un témoignage publié par l’Obs, Mohamed K. a raconté avoir été passé à tabac par ce même groupe, une semaine avant son ami Théo. « Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de ‘‘sale Noir”, de ‘‘salope’’, ils me crachent dessus. [...] Un des policiers me braque à bout portant avec son Taser, et me dit ‘‘laisse-toi faire ou je te tase !’’ [...] Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genou dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. » Jusqu’au témoignage de Serge, seuls les jeunes des 3 000 présentaient les quatre hommes de la BST comme des auteurs récurrents de violences. Trois sources policières différentes nous avaient assuré que ce n’étaient pas des va-t-en-guerre. Sur France Info, MeFrédéric Gabet a décrit son client, l’auteur du coup de matraque, comme « un garçon paisible, calme, qui n’a jamais eu affaire à la justice », « totalement dépassé par ce qui lui arrive », qui « constate chaque jour qu’il est décrit comme un monstre, c’est compliqué pour lui ». Par mail, Me Pascal Rouiller souligne que son client « avait intégré la BST depuis 4 mois seulement à l’époque des faits ». « La tenue » privilégiée Le 26-28, avenue Louis-Barrault héberge le commissariat le plus atypique qu’il nous ait été donné de contempler. Logé en plein cœur d’une zone pavillonnaire, il se compose de deux bâtiments. Donnant sur une rue en sens unique, le premier mélange béton et petits carreaux, ressemblant à tous ces hôtels de police qui ont eu la malchance de survivre aux années 80. Là, tout y est vétuste. Des locaux de garde à vue insalubres à la chaudière vieille de trente ans, régulièrement en panne et qui aurait valu aux locataires le titre, dans la presse locale, de « poulets congelés d’Aulnay-sous-Bois ». Les barreaux à la moindre fenêtre achèvent de donner cette image de bunker si caractéristique du moindre commissariat situé dans une zone dite sensible. En retrait du premier, le second bâtiment est lui un charmant hôtel particulier en meulière qui abritait la Kommandantur lors de la Seconde Guerre Mondiale puis, durant les années qui ont suivi, un bordel et enfin des policiers. Éloignées de la rue, les fenêtres ne sont pas barricadées mais encadrées de volets bleus. Avec son perron en pierre, cette partie du commissariat a écopé de la part de ses actuels pensionnaires du surnom de« château de la Star Ac’ », en référence à l’ancienne émission de télé-crochet de TF1. Serge se souvient des apéros qu’y organisait tous les soirs le commandant supervisant le SAIP. Un commissariat se divise en deux entités : le service de l’accueil et de l’investigation de proximité (SAIP) est chargé des missions de police judiciaire et de l’accueil des victimes. Le service de sécurisation de proximité (SSP) gère la voie publique avec les brigades de police secours et les BAC. Sous l’égide du commandant du SAIP, que vous buviez ou non, il fallait s’acquitter d’une cotisation d’un ou deux euros. Ceux qui refusaient se voyaient confier le lendemain les plus sales besognes, les enquêtes les plus insolubles. Lorsqu’il arrive en janvier 2014, le commissaire divisionnaire Vincent Lafon fait le ménage et met fin à ces pratiques d’un autre âge. Un soir, il fait souffler le commandant dans un éthylotest. Le gradé fait semblant et évite ainsi la sanction, mais le commissaire finira par obtenir sa mutation ainsi que celle de toute l’ancienne hiérarchie qui cautionnait cette gestion des hommes en fonction des apéros. Au fur et à mesure, il remodèle le commissariat, crée une brigade de soutien de quartier (BSQ) et la BST. Il imprime sa marque et, d’après Serge, privilégie « la tenue », le SSP. Surtout, ses unités chargées d’« aller au contact ». Ces deux dernières années, toutes les recrues auraient été affectées aux BST, BSQ et BAC, au détriment de police secours et du SAIP. L’analyse de Serge est partagée par des magistrats qui, dans notre précédent article sur l’affaire Théo, avaient regretté que « ce commissaire soit très ordre public, en tout cas il le privilégie par rapport au judiciaire ». « C’est-à-dire qu’il fait ramasser par ses gars les petits dealeurs, les gamins qui font le guet, tout ce qui est visible et qui ennuie au quotidien les riverains, avait précisé un magistrat. En revanche, il n’y a plus vraiment d’enquête à Aulnay sur la racine du mal, sur les gros trafiquants. » Un second avait confirmé : « Le nouveau commissaire a fait le choix de ne pas subir les trafics. Il veut que ses hommes soient présents au quotidien sur le terrain plutôt que dans les bureaux. » Âgé alors de 40 ans, ancien boxeur, le commissaire divisionnaire ne dédaigne pas donner du coup de poing aux côtés de ses hommes lorsque cela chauffe. « Tu aurais vu le Vinc’, il leur est rentré dedans ! », racontent ceux qui étaient de permanence à ceux qui les remplacent. « On n’avait jamais vu ça, un divisionnaire sur le terrain à nos côtés… », souffle encore Serge. Le policier, déjà cité, d’une BAC voisine nous avait raconté avoir servi à l’occasion sous les ordres du commissaire Lafon. Ses propos confirment ceux de Serge : « Il est aimé de tous les flics du 9-3. C’est un des rares tauliers [“commissaires” en langage policier – ndlr] présents à nos côtés sur les interpellations. Et après, il n’hésite pas à nous donner des conseils s’il estime qu’on aurait pu mieux agir. » « Par ailleurs, ajoute Serge, on n’a jamais eu de patron aussi sympa que lui, aussi accessible. Sa porte nous est toujours ouverte. Il est proche de ses troupes. » Un dernier élément de sa biographie parachève sa popularité auprès de ses hommes. Élément qui peut sembler paradoxal tant, depuis que L’Humanité a révélé ses antécédents judiciaires, sa condamnation à un an de prison avec sursis dans le cadre de l’affaire dite « de l’enjoliveur » colore d’un (mauvais) jour nouveau l’affaire Théo. Il y a 13 ans, la brigade anticriminalité de nuit (la Bac N) de Paris dérape. Rattrapé à l’issue d’une course-poursuite durant laquelle il avait renversé deux policiers et blessé un troisième, un chauffard est « extrait de l’habitacle [de son véhicule] et tabassé, il finit sur le goudron, pantalon et slip baissés, un cerceau d’enjoliveur entre les fesses ». Alors chef adjoint de la Bac N et resté passif face aux agissements de ses hommes, Vincent Lafon sera condamné pour « abstention volontaire d’empêcher un délit » et « complicité d’établissement d’une attestation ou d’un certificat inexact », en l’espèce la rédaction d’un procès-verbal – dont il a toujours contesté être l’auteur – qui attribuait l’interpellation du chauffard (et donc les sévices commis par la suite) à un autre service que la Bac N. À en croire Serge, le commissariat d’Aulnay n’aurait retenu de cette affaire qu’un épisode qu’il ne nous a pas été possible de vérifier : lorsque les policiers impliqués dans l’affaire de l’enjoliveur ont été placés en garde à vue, le commissaire Lafon, qui ne se voyait pas reprocher sa participation aux faits mais seulement sa passivité, se serait fait enfermer avec ses hommes en cellule, partageant leur sort jusque dans la privation de liberté. Mythe ou réalité, cette anecdote dit le sentiment partagé par beaucoup de policiers d’Aulnay : ce patron-là les soutiendra, quoi qu’il arrive. Ce passé, rassurant pour les forces de l’ordre, inquiétait le parquet de Bobigny. D’après nos informations, la procureure de l’époque, Sylvie Moisson, aurait alerté la hiérarchie du commissaire Lafon : son passif était, selon la magistrate, incompatible avec l’exercice d’un poste de commandement sur un secteur aussi sensible de Seine-Saint-Denis et risquait à l’avenir de poser problème. Insensibles à cet argument, sensibles aux qualités de flic de Lafon, ses supérieurs avaient passé outre la mise en garde de la magistrate. « Il a bénéficié et bénéficie toujours de la confiance de sa hiérarchie, nous avait martelé la semaine dernière un haut cadre de la préfecture de police de Paris. Aucun signalement n’est jamais remonté d’éventuelles violences ou d’autres problèmes. Au contraire, à l’automne dernier, le préfet de police s’était rendu à Aulnay et avait loué l’excellence de l’activité du commissariat. À juste titre. » « Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! » Le commissariat fait du chiffre. Et en la matière, il y a une concurrence entre les unités préférées du commissaire. « Les BST et les BAC se tirent la bourre, raconte Serge. C’est à qui a fait le plus de crânes [interpellations, en argot policier – ndlr] dans le mois. Entre eux, ils roulent des mécaniques. On les entend parler de leurs interventions, ils en jubilent. ‘‘T’as vu comment j’ai fait le dérapage ?! T’as vu comment je l’ai serré ?!’’ »L’agent décrit une course à l’armement entre brigades spécialisées. « Ils s’équipent comme des porte-avions, arborent des petits couteaux à la ceinture, ce qui n’est absolument pas réglementaire… Mais ils s’en moquent, ils se sentent soutenus et protégés. » Des comportements « de cowboys », dénoncés par beaucoup de jeunes des 3 000 et qui compliquent la tâche de tous les policiers. « Auparavant, il était possible de faire son travail en tenue dans la rue, regrette Serge. Maintenant, vu les sentiments que l’on suscite dans la population, cela se complique. » Et ce alors que le territoire d’Aulnay-sous-Bois est de plus en plus difficile à contrôler. Sur dix gardes à vue quotidiennes, estime Serge, sept ont pour objet le trafic de drogue, deux les conduites sous l’empire d’un état alcoolique, la dernière pour divers délits.« Aulnay, c’est la capitale du stupéfiant ! Des clients viennent de l’Oise ou du fin fond de la Seine-et-Marne. » Selon une source judiciaire, le « four » – point de vente de deal – de la cité des 3 000 génère un chiffre d’affaires quotidien pouvant aller « entre 10 et 20 000 euros ». Justement, les fours de la ville susciteraient, toujours selon Serge, la convoitise… de certains policiers. « Les jeunes se plaignent qu’on vient les taper sur les points de deal. Des patrouilles effectuent des contrôles d’identité et promettent de ne pas revenir de la journée, ils iront plutôt embêter le four concurrent, si on leur file 150, 200 euros. Certains collègues se feraient même rémunérer en barrettes de shit. Il y a quatre ans, je n’entendais jamais parler de ça mais là, ça revient énormément… » Une rumeur qui nous était déjà revenue aux oreilles par plusieurs sources depuis que l’affaire Théo a éclaté, mais qui prend plus de force dès lors que c’est un policier du commissariat qui s’en fait l’écho. Des noms d’hommes et de femmes sont cités. Un groupe, surnommé « la Stup d’Aulnay », bénéficiant de nombreux avantages dont des journées plus courtes, suscite des jalousies au sein du commissariat et beaucoup de fantasmes dans la rue. Des accusations à manier toutefois avec des pincettes. Comme vient de le rapporter Mediapart, l’affaire dite des « ripoux de la BAC nord » de Marseille, suspectés de s���être adonnés à de l’extorsion de fonds sur des dealeurs, s’est largement dégonflée. Malgré tout, Serge se veut encore optimiste. « L’ensemble du commissariat est très sain. Les violences et les rackets ne sont pas orchestrés par la haute hiérarchie. Simplement, il y a eu du laisser-aller, certains se sont cru tout permis... » Et ce flic atypique en appelle… aux jeunes des quartiers. Tous les mois, selon lui, au moins un gardé à vue serait en mesure de dénoncer des pratiques illégales. « Ils pensent que cela ne sert à rien de porter plainte contre la police auprès d’un policier… », regrette-t-il. Serge nous implore : « Il faut leur dire : peut-être que la première fois, cela n’aboutira pas, ni même la seconde. N’empêche que les signalements figureront dans les dossiers des collègues. Cela finira par alerter la hiérarchie. Des enquêtes seront menées. Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! » Il y a urgence. L’affaire Théo jette un voile, une présomption de culpabilité. Mardi midi, on est allé se promener dans les environs du commissariat. Sur le trottoir longeant le premier bâtiment, on a croisé un homme, le cheveu hirsute, la barbe drue. On a d’abord cru à une victime venant déposer plainte. Et puis quelque chose de conquérant dans sa démarche faisait contraste avec sa tenue dépenaillée. À sa ceinture de jogging, un pistolet Taser pendouillait dans son étui. Rien d’illégal, la couverture traditionnelle d’un flic de terrain cherchant à se fondre dans son environnement. On n’a pas pu s’empêcher de se demander à quelle catégorie des policiers d’Aulnay-sous-Bois il appartenait."
Source : ►https://www.mediapart.fr/journal/france/040317/un-policier-d-aulnay-sous-bois-denonce-les-derives-de-ses-collegues
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Quand tu vas pas ben pis qu'il te reste encore 2 heures pognée dans un bus, ça fait juste du bien.
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