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jpbjazz · 10 months ago

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LÉGENDES DU JAZZ

LA MUSIQUE AU SERVICE DU CHANGEMENT SOCIAL : CHARLIE HADEN

Né le 6 août 1937 à Shenandoah, en Iowa, Charles Edward Haden avait grandi dans un environnement musical. La famille Haden aimait beaucoup la musique et jouait de la musique country et du folk sur les ondes de la radio KMA sous le nom de Haden Family. Charlie a d’ailleurs fait ses débuts professionnels comme chanteur sur l’émission de radio de sa famille alors qu’il avait seulement deux ans. Charlie chantait aussi du yodle, ce qui lui avait mérité le surnom de ‘’Yodle Charlie.’’ Charlie avait continué de chanter avec sa famille jusqu’à l’âge de quinze ans lorsqu’il avait été atteint d’une forme de poliomyélite qui avait paralysé ses cordes vocales.

Charlie était âgé de quatorze ans lorsqu’il avait commencé à s’intéresser au jazz après avoir entendu Charlie Parker jouer dans l’orchestre de Stan Kenton. Après avoir recouvré la santé, Charlie avait commencé à étudier la contrebasse. L’intérêt de Charlie pour la contrebasse était loin d’être limité au jazz, puisqu’il se passionnait aussi pour les harmonies et les cordes qu’il avait entendues dans les compositions de Jean-Sébastien Bach. Déterminé à s’installer à Los Angeles afin de devenir musicien de jazz, Haden avait décidé de se trouver un emploi afin de financer son déménagement. Haden se fit éventuellement embaucher comme bassiste-maison à l’émission ‘’Ozark Jubilee’’ qui était diffusée l’antenne du réseau ABC à Springfield, au Missouri.

LA NAISSANCE DU FREE JAZZ

Haden avait souvent déclaré qu’il était déménagé à Los Angeles en 1957 afin de rencontrer le pianiste Hampton Hawes. Après avoir refusé une bourse du Oberlin College (celui-ci ne disposait pas de programme de jazz à l’époque), Haden s’était inscrit au Westlake College of Music à Los Angeles. Haden avait fait ses débuts sur disques avec le pianiste Paul Bley. Les deux musiciens avaient travaillé ensemble jusqu’en 1959. Haden avait aussi collaboré avec Art Pepper durant quatre semaines en 1957.

En 1958-1959, Haden avait enfin réalisé son rêve de jouer avec Hampton Hawes. Haden avait rencontré Hawes par l’entremise de son ami, le contrebassiste Red Mitchell. Pendant un certain temps, Haden avait partagé un appartement avec un autre contrebassiste, le légendaire Scott LaFaro. En mai 1959, Haden avait enregistré un album au titre prophétique, ‘’The Shape of Jazz To Come’’, avec le quartet du saxophoniste Ornette Coleman. D’une certaine façon, les influences folk d’Haden étaient complémentaires des influences blues de Coleman. Plus tard la même année, le quartet de Coleman avait déménagé ses pénates à New York où il avait décroché un contrat de six semaines au Five Spot Café. C’est lors de cette période cruciale que le free jazz était né.

Les musiciens du quartet de Coleman jouaient tout par oreille, car aucune pièce n’était écrite. Comme Haden l’avait expliqué plus tard:

“At first when we were playing and improvising, we kind of followed the pattern of the song, sometimes. Then, when we got to New York, Ornette wasn’t playing on the song patterns, like the bridge and the interlude and stuff like that. He would just play. And that's when I started just following him and playing the chord changes that he was playing: on-the-spot new chord structures made up according to how he felt at any given moment.”

En 1960, Haden, qui avait développé une dépendance envers les narcotiques, avaient dû se retirer du quintet de Coleman. En septembre 1963, Haden s’était fait désintoxiquer dans les différentes branches de Synanon House à Santa Monica et à San Francisco, en Californie. C’est durant son séjour à Synanon House que Charlie avait rencontré sa première épouse, Ellen David. Le couple s’est installé dans le quartier Upper West Side de New York où leurs quatre enfants étaient nés. Vint d’abord un fils, Josh, né en 1968, puis des triplettes, Petra, Rachel et Tanya. Charlie et Ellen s’étaient séparés en 1975 et avaient divorcé un peu plus tard.

En 1984, Haden avait rencontré la chanteuse et ancienne actrice Ruth Cameron. Le couple s’était marié à New York. En plus de devenir la gérante d’Haden, Ruth avait co-produit plusieurs de ses projets avec lui. Le couple était demeuré ensemble jusqu’à la mort d’Haden en 2014.

Après avoir repris sa carrière en 1964, Haden avait travaillé avec le saxophoniste John Handy et le trio du pianiste Denny Zeitlin. Il avait aussi joué avec Archie Shepp en Californie et en Europe. En 1966-1967, Haden avait collaboré avec Henry ‘’Red’’ Allen, Pee Wee Russell, Attila Zoller, Bobby Timmons, Tony Scott et le Thad Jones|Mel Lewis Orchestra. Après avoir enregistré avec Roswell Rudd en 1966, Haden était retourné jouer avec le groupe de Coleman l’année suivante. Le groupe avait poursuivi ses activités jusqu’au début des années 1970. Le quartet de Coleman avait sans doute cruellement ressenti l’absence de Haden, car celui-ci était connu pour savoir lire dans les intentions de Coleman dont la musique était dans la plupart des cas improvisée et non écrite.

De 1967 à 1976, Haden était devenu membre du trio du pianiste Keith Jarrett et de son ‘’American Quartet’’ formé du batteur Paul Motian, du saxophoniste Dewey Redman et du percussionniste Guilherme Franco. Haden avait aussi été un des membres fondateurs en 1976 du collectif Old and New Dreams, avec Don Cherry, Dewey Redman et Ed Blackwell, tous des anciens membres du groupe de Coleman. Le collectif devait son nom au fait qu’il jouait des compositions de Coleman en plus de ses propres compositions.

LE LIBERATION MUSIC ORCHESTRA

En 1970, sur la recommandation du chef d’orchestre Leonard Bernstein, Haden avait obtenu une bourse de la Guggenheim Fellowship for Music Composition. Au fil des années, Haden avait d’ailleurs reçu plusieurs prix de composition.

Ce n’est qu’en 1969 qu’Haden avait fondé son premier groupe, le Liberation Music Orchestra, avec la pianiste et arrangeuse Carla Bley. La version originale du groupe était composée de Haden, de Bley, des saxophonistes Gato Barbieri et Dewey Redman, des trompettistes Don Cherry et Mike Mantler, du batteur Andrew Cyrille, du joueur de trombone Roswell Rudd, de Bob Northern (au cornet et au tuba), d’Howard Johnson (au tuba et au saxophone basse), du clarinettiste Perry Robinson et du guitariste et luthiste Sam Brown.

Comme son nom l’indique, la musique de l’orchestre était expérimentale, et explorait tant les frontières du free jazz que de la musique traditionnelle ou politiquement engagée. Le premier album de l’orchestre traitait de la guerre civile espagnole. Cette dernière avait particulièrement marqué Haden. Charlie, qui avait été inspiré par la turbulente convention du Parti démocrate de 1968 à Chicago, avait superposé des pièces comme ‘’You’re a Grand Old Flag’’ et ‘’Happy Days are Here Again’’ à des morceaux traditionnels comme ‘’We Shall Overcome’’ (Nous vaincrons).

Un si grand nombre de musiciens avaient collaboré avec le Liberation Music Orchestra qu’il était devenu avec le temps un véritable ‘’who’s who’’ du jazz. Les membres de l’orchestre provenaient aussi souvent d’horizons culturels différents, reflétant ainsi les préoccupations internationalistes de Haden pour l’avenir de la planète. Parmi les autres musiciens qui avaient fait partie de l’orchestre, on remarquait les noms d’Ahnee Sharon Freeman et de Vincent Chancey au cor français, de Tony Malaby et de Chris Cheek au saxophone ténor, de Miguel Zenon au saxophone alto, de Joseph Daley au tuba, de Seneca Black et de Michael Rodriguez à la trompette, de Curtis Fowlkes au trombone, de Steve Cardenas à la guitare et de Matt Wilson à la batterie. L’orchestre s’était mérité plusieurs prix en 1970, plus particulièrement en France, où il avait remporté le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros, et au Japon, où il avait décroché le Gold Disc Award décerné par le Swing Journal.

Haden était en tournée avec Ornette Coleman au Portugal (ce pays vivait alors sous une dictature militaire) en 1971 lorsqu’il avait dédicacé sa pièce ‘’Song for Che’’ aux révolutions anticolonialistes qui avaient lieu dans les colonies portugaises de Mozambique, d’Angola et de Guinée. Le lendemain, Haden avait été arrêté à l’aéroport de Lisbonne, mis en prison et interrogé par la police secrète portugaise, la DGS. Hadem n’avait été libéré qu’après que Coleman et les autres musiciens aient porté plainte devant l’attaché culturel américain. À son retour aux États-Unis, Haden avait été interrogé par le FBI.

La dédicace de Haden n’était certainement pas innocente. Haden avait décidé de fonder le Liberation Music Orchestra au milieu de la guerre du Vietnam, car il était furieux que son gouvernement consacre autant de temps, d’argent et d’énergie à faire la guerre alors qu’il faisait face à plusieurs problèmes sociaux sur son propre sol comme la pauvreté, la lutte pour les droits civils, les problèmes de santé mentale, la dépendance face aux narcotiques ou le chômage. Le but de Haden en fondant le Liberation Music Orchestra était de s’en servir comme moyen d’expression des peuples opprimés qui n’avaient souvent pas de voix pour se faire entendre. Haden voulait aussi exprimer sa solidarité envers les mouvements politiques progressistes à travers le monde en jouant une musique qui encourageait le changement social.

L’album de 1982 ‘’The Ballad of the Fallen’’, publié sur l’étiquette ECM, avait de nouveau abordé la guerre civile espagnole, tout en dénonçant l’intervention américaine en Amérique latine. Le Liberation Music Orchestra avait fait d’importantes tournées à travers le monde durant les années 1980 et 1990. En 1990, l’orchestre était retourné en studio pour enregistrer ‘’Dream Keeper’’. La pièce-titre, qui était basée sur un poème de Langston Hughes, faisait aussi appel à la musique gospel américaine et à la musique sud-africaine afin de dénoncer le racisme aux États-Unis et le système d’Apartheid toujours en vigueur en en Afrique du Sud. Le Oakland Youth Chorus participait également à l’album. En 2005, l’orchestre avait enregistré un quatrième album intitulé ‘’Not In Our Name’’, une protestation contre l’invasion et l’occupation américaine en Irak.

Grand pédagogue, Haden avait aussi fondé en 1982 le Jazz Studies Program au California Institute of the Arts à Valencia, en Californie. Ce programme, qui mettait particulièrement l’accent sur les petites formations, insistait particulièrement sur le caractère spirituel de la création artistique. Il encourageait aussi les étudiants à découvrir leur propre son et à développer leurs propres mélodies et harmonies. Haden avait éventuellement été élu ‘’Jazz Eductation of the Year’’ par la Los Angeles Jazz Society pour son implication dans le programme. Les étudiants d’Haden à Valencia comprenaient le fils de John Coltrane, le saxophoniste ténor Ravi Coltrane, le trompettiste Ralph Alessi, ainsi que le pianiste et compositeur James Carney et le contrebassiste Scott Colley.

DES COLLABORATIONS DIVERSIFIÉES

À la suggestion de son épouse Ruth, Haden avait formé en 1986 le groupe Quartet West. L’alignement original du groupe était composée d’Ernie Watts au saxophone, d’Alan Broadbent au piano et de Billy Higgins à la batterie. Higgins, un collaborateur de longue date d’Haden, avait été remplacé plus tard par Laurance Marable. Lorsque Marable était devenu trop malade pour performer, le batteur Rodney Green avait été ajouté à la formation. En plus des compositions d’Haden et de Broadbent, le répertoire du groupe comprenait des ballades populaires des années 1940 qui avaient été réinterprétées dans un style bop. Une brève collaboration avec le saxophoniste ténor Joe Henderson et le batteur Al Foster avait aussi contribué à replacer le groupe d’Haden dans un contexte plus jazz. En 2010, le quartet avait enregistré l’album ‘’Sophisticated Ladies’’, qui mettait en vedette des chanteuses issues à la fois du jazz, de la musique classique et de la musique populaire. En tout et pour tout, le quartet a enregistré quatre albums de 1987 à 1993.

Déterminé à conduire le Quartet West jusqu’au prochain millénaire, Charlie avait écrit sur son site web: "We have developed an intuitive sense musically and spiritually. Just like the Modern Jazz Quartet, we've developed a sound that has come from playing together for a long time." Lorsque le quartet avait enregistré ‘’The Art of Song’’ en 1999, Charlie avait déclaré: "I wanted to gather together a collection of complete melodies that tell a story in the music and the lyric and that have rarely been recorded. Plus, I wanted them to be sung by vocalists who are masters at exploring the depth of a song. I'd always hoped to work with Shirley [Horn] and Bill [Henderson], who are both singers who perform at the creative level of Billie Holiday and Charlie Parker."

En 1989, Haden avait inauguré la série ‘’Invitation’’ du Festival international de jazz de Montréal avec une série de huit concerts mettant en vedette des musiciens qu’il avait lui-même choisis. Les concerts avaient été enregistrés et furent publiés plus tard dans un coffret intitulé ‘’The Montreal Tapes.’’ En 1994, Ginger Baker, le batteur légendaire du groupe rock Cream, avait fondé le Ginger Baker Trio avec Haden et le guitariste Bill Frisell.

Haden a souvent joué en duo, car il adorait l’intimité procurée des petites formations. En 1995, Haden avait enregistré l’album ‘’Steal Away: Spirituals, Hymns and Folk Songs’’ avec le vétéran pianiste Hank Jones. Le disque était basé sur des chansons de gospel traditionnelles et sur des chansons folkloriques. En plus de jouer sur l’album, Haden avait également agi comme producteur. À la fin de 1996, Haden avait collaboré avec le guitariste Pat Metheny dans le cadre de l’album ‘’Beyond the Missouri Sky’’. Sur ce disque, les deux musiciens avaient exploré la musique qui avaient influencé leurs enfances respectives en Iowa et au Missouri. Haden a remporté le premier prix Emmy de sa carrière pour sa participation à l’album dans la catégorie de la meilleure performance de jazz instrumentale. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois qu’Haden collaborait avec Metheny, puisqu’il avait participé notamment à l’enregistrement des albums ‘’80|81’’ et ‘’Rejoicing’’, un album en trio avec le batteur Billy Higgins enregistré en 1984 et mettant en vedette les compositions d’Ornette Coleman.

En 1997, le compositeur classique Gavin Bryars avait écrit un adagio spécialement destiné à Haden. Intitulée ‘’By the Vaar’’, la pièce comprenait une instrumentation diversifiée incluant notamment des cordes, une clarinette basse et des percussions. La pièce avait été enregistrée avec l’English Chamber Orchestra et avait été incluse sur un album intitulé ‘’Farewell to Philosophy’’ (Adieu à la Philosophie). L’adagio était une sythèse de jazz et de musique de chambre et imitait le jeu d’Haden à la contrebasse. En 2001, Haden avait remporté un Latin Grammy Award pour le meilleur CD de jazz latin. Le prix lui avait été remis pour son album ‘’Nocturne’’ qui contenait des boléros de Cuba et du Mexique. Deux ans plus tard, Haden s’était mérité un second Latin Grammy Award pour la meilleur performance de jazz latin sur son album ‘’Land of the Sun.’’

Haden avait reformé le Liberation Music Orchestra en 2005 pour l’enregistrement de l’album ‘’Not In Our Name’’ réalisé sur étiquette Verve. L’album, qui avait été enregistré principalement avec de nouveaux musiciens, abordait surtout la situation politique aux États-Unis sous les gouvernements de Ronald Reagan, de George Bush Sr. et de George Bush Jr.

En 2008, Haden avait co-produit avec son épouse Ruth Cameron Haden l’album ‘’Charlie Haden Family and Friends : Rambling Boy.’’ Comme son titre l’indique, l’album mettait en vedette des membres de la famille immédiate d’Haden. Parmi ceux-ci, on retrouvait son épouse Ruth Cameron, ses trois filles musiciennes, les triplettes Petra, Tanya et Rachel, son fils Josh, et le mari de sa fille Tanya, le chanteur et multi-instrumentiste Jack Black. Le banjoéiste Béla Fleck, les guitaristes Vince Gill, Pat Metheny, Elvis Costello et Rosanne Cash, et le claviériste Bruce Hornsby participaient à l’album avec d’autres musiciens importants de Nashville. Le disque avait permis à Haden de faire revivre l’époque où il jouait de la musique country sur l’émission de radio de ses parents. L’idée d’enregistrer ce genre d’album était venue à Charlie lorsque sa femme Ruth avait réuni la famille Haden pour le 80e anniversaire de naissance de sa mère et avait suggéré de chanter la chanson ‘’You Are My Sunshine’’ dans le salon. L’enregistrement de l’album avait aussi pour but de rapprocher les différentes générations de la famille Haden. Le disque comprenait des chansons popularisées par les frères Stanley, la famille Carter ainsi que par Hank Williams, en plus de chansons traditionnelles et de compositions originales.

En 2009, le réalisateur de cinéma suisse Reto Caduff avait produit un film sur la vie d’Haden intitulé ‘’Rambling Boy.’’ Le film avait été présenté au Festival du film de Telluride et au Festival international du film de Vancouver en 2009. À l’été 2009, Haden avait retrouvé son ancien partenaire Ornette Coleman au festival de Meltdown à Southbank, près de Londres. Au cours de cette période, Haden a aussi produit et enregistré des albums en solo avec le pianiste Kenny Barron, avec qui il avait enregistré l’album ‘’Night and the City.’’ En février 2010, Haden et le pianiste Hank Jones avaient collaboré dans le cadre de la production de l’album ‘’Come Sunday’’, une sorte de suite au disque ‘’Steal Away : Spirituals, Hymns and Folk Songs.’’ Jones est mort trois mois après l’enregistrement de l’album.

En plus de souffrir de la poliomyélite depuis son plus jeune âge, Haden avait de fréquents acouphènes, une maladie qu’il avait attribué à une exposition constante à la batterie et au son élevé des concerts auxquels il avait participé à la fin des années 1960. On avait découvert plus tard qu’Haden souffrait d’hyperacusis, une hyper-sensibilité au bruit qui l’obligeait à placer un Plexiglass entre lui et le batteur. Charlie Haden est mort à Los Angeles le 11 juillet 2014 à l’âge de soixante-seize ans. Les causes de sa mort ont été attribuées à un syndrome post-polio et à des complications consécutives à une maladie du foie. Il laissait dans le deuil sa femme Ruth, son frère Carl Jr., sa soeur Mary Davidson, ses enfants Josh, Petra, Rachel et Tanya, ainsi que trois petits-enfants.

On a rendu hommage à Charlie Haden lors d’un concert tenu au New York City's Town Hall le 13 janvier 2015. Le concert avait été produit et organisé par sa femme Ruth. Haden avait su transmetre sa passion de la musique à ses enfants. Le fils de Charlie, Josh Haden, est bassiste et chanteur du groupe Spain. Ses filles Petra, Tanya et Rachel Haden, sont toutes trois chanteuses et instrumentistes. Petra joue du violon et Rachel joue du piano et de la basse électrique. Quant à Tanya, qui est artiste visuelle, elle joue du violoncelle. Les trois soeurs, qui se produisent dans un groupe surnommé The Haden Triplets, ont enregistré un album éponyme en 2012. Le comédien, acteur et musicien Jack Black est le gendre de Tanya.

Charlie Haden a remporté de nombreux honneurs au cours de sa carrière, dont un Jazz Masters Award. En 2013, la carrière d’Haden avait été couronnée par la remise d’un Grammy Lifetime Achievement Award. Haden a aussi été reconnu‘’Jazz Master’’ par la National Endowment for the Arts en 2012. En 2014, Haden avait également été nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture de France. Une cérémonie posthume en son son honneur avait eu lieu en janvier 2015 à New York.

En septembre 2014, trois mois après la mort de Charlie, les disques Impulse, qui venaient de renaître de leurs cendres, avaient publié l’album ‘’Charlie Haden-Jim Hall’’, un enregistrement de son concert en duo de 1990 au festival international de jazz de Montréal. Même s’il était mourant, Haden avait contribué à la réalisation de l’album. En juin 2015, les disques Impulse avaient récidivé avec l’album ‘’Tokyo Adagio’’, un disque en duo avec le pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba. Haden avait également collaboré à la publication de l’album.

Même si Charlie Haden n’avait jamais été d’adepte d’une religion en particulier, il s’était toujours intéressé à la spiritualité, car il croyait que comme musicien, c’était sa responsabilité de rendre le monde meilleur.

Un peu comme Archie Shepp, Haden s’était servi de sa musique pour faire progresser les causes qui lui tenaient à coeur, sauf que contrairement à Shepp, Charlie Haden se préoccupait davantage du sort de la planète et de l’humanité en général que de celui des Afro-Américains. c-2023-2024, tous droits réservés, Les Productions de l'Imaginaire historique. SOURCES

‘’Charlie Haden.’’ Wikipedia, 2022.

‘’Charlie Haden Biography.’’ Net Industries, 2023.

JARENWATTANANON, Patrick. ‘’Remembering Jazz Legend Charlie Haden, Who Crafted His Voice In Bass.’’ NPR, 11 juillet 2014.

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