#Société des amis de la liberté et de l'égalité
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Deux illustrations pour Quatrevingt-treize dans l'Edition Hugues,1876 : “Le club des Jacobins / Chez Duplay”.
#Quatrevingt-Treize#XIXe siècle#Victor Hugo#Révolution française#1876#famille Duplay#Société des amis de la liberté et de l'égalité#Jacobins
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Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie. Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre ; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. J'ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu'on ne l'imagine avec quelques-unes des formes extérieures de la liberté, et qu'il ne lui serait pas impossible de s'établir à l'ombre même de la souveraineté du peuple."
Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, 1840
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De la révolution
Les lecteurs de ce Blog connaissent une idée à laquelle je tiens beaucoup (même si personne d'autre ou presque ne la partage... ou justement à cause de ça !) : il n'existe pas, il ne peut pas exister de ''Révolution bonne'' ou réussie, soit qui tienne les promesses de ses promoteurs et de ses thuriféraires, soit qui apporte quoi que ce soit de vraiment bon à ses victimes, qu’elles soient consentantes ou pas.
Je me rends compte de ce qu'une telle affirmation peut avoir de choquant, même si je la présente avec des rubans roses et plein de bémols autour, dans un pays où on nous a habitués depuis 230 ans à glorifier la Révolution française. Si l'on excepte l'anglais Edmund Burke, qui avait dit sur ce sujet presque tout ce qu'il convenait de dire, il a fallu attendre deux bons siècles pour que la période qui va de Juillet 1789 à Août 1794 (Thermidor) soit enfin observée avec impartialité... Burke avait été comme ''interdit'', en France. Et encore aujourd'hui, il ne fait pas partie de nos ''références historiques''... alors qu'il fut le seul à avoir vu juste, et ce, dès 1790 ! Mais il n'avait pas l'imprimatur de tous ceux qui se percevaient en successeurs des ‘’sans culottes’’... ou, pour les plus insanes et les mélanchonniens (ce sont les mêmes !), en réincarnation des robespierristes et des ''septembriseurs''.
C'est Edmund Burke qui a souligné le premier que la Révolution française, qui est un événement fondateur malgré ses horreurs, a créé une rupture dans le cours de l'Histoire, rupture qui a menacé l'ordre du monde (d'où les ''coalitions'' contre elle !). En prenant pour socle des principes théoriques et intemporels (alors que les réformes qui durent ne peuvent être que particulières et spécifiques à un contexte spatio-temporel), les révolutionnaires français ont déchiré tout le tissu social, et ont remplacé le progrès réel par la dictature d'un progrès abstrait, coupé de tout rapport concret avec l'histoire : les intégristes qui ont alors pris le pouvoir en France ont proclamé des droits de l'homme conceptuels (on dit aujourd'hui : technocratiques), au lieu de prendre en compte les droits réels des citoyens, ce qui a ouvert la porte à une métaphysique dont nous ne sommes pas près d’arrêter de payer les folies.
Edmund Burke a démontré que l'utopie démocratique, refondée sur le dogme absurde d'une égalité qui l'est tout autant (non pas devant la Loi, ce qui est bien, mais ''in abstracto'', ce qui est fou), réduit les individus à une simple équivalence arithmétique proche de l'interchangeabilité. Cette erreur énorme a tranché les liens ancestraux et a dissous les divers modes d'intégration de l'homme dans la société (NB : le citoyen français de 2018 se retrouve dans ce diagnostic).
Burke a donc prophétisé que la Révolution allait ''s'épuiser en une suite monstrueuse de crimes et d'événements grotesques, des saturnales où l'horreur fascinante le dispute à la stupeur incrédule''. C'est dès 1790 qu'il a prévu et annoncé ‘’la Terreur’’ : ''la Révolution ne peut se perpétuer que dans la tyrannie et une inéluctable dérive terroriste et dictatoriale''. Cette prophétie s'est vérifiée depuis, révolution après révolution, dans tous les pays, à toutes les époques.
Un siècle plus tard, nous l'avons rappelé récemment, Gustave Le Bon a expliqué pourquoi Edmund Burke avait vu juste sur pratiquement tout : son étude de ''La Révolution'' en tant que phénomène social et politique démontre que même une révolution doit se consacrer aux nécessités économiques et sociales qui régissent la vie des peuples. Ces nécessités vitales sont plus fortes que la folie des théoriciens, et l'ancienne organisation refait alors surface... sous des noms à peine nouveaux, le culte de l'Etre suprême remplaçant celui de Dieu (on voit le progrès !) Ces remarques de Burke et de le Bon s'appliqueront à la révolution russe de 1917, ou aux tueries effroyables qu'il a fallu à Mao (80 millions de morts ! C'est terrifiant !) pour empêcher un retour aux anciennes organisations impériales... qui ont malgré tout refait surface : Xi Jinping est, comme l'écrit mon ami Bernard Brizay, le ''30 ème des Empereurs qui ont fait la Chine'' (Ed. Perrin, Avril 2018)
Si les révolutions ne durent jamais longtemps, c'est que leur ''romantisme'' se heurte au mur des réalités économiques et sociales, qui sont incontournables : découvrant l'impuissance des révolutionnaires, la foule se détourne d'eux. Sauf exception, la première génération de révolutionnaires finit généralement ses jours de façon violente (grandes purges, grands procès, assassinats, tueries...).
Un des paradoxes de toute révolution, c'est que sans elle, le temps aurait apporté, à son rythme et dans l'harmonie, les ''avancées'' ( ? ) qui ont été imposées à contre-temps et qui seraient arrivées à leur heure : les peuples qui n'ont pas connu de révolution ne sont pas en retard sur ceux qui ont cru gagner du temps et n'ont trouvé que... de faux progrès, payés fort cher. Mais avant d'arriver à un retour à la normale, que de ruines, de morts, de catastrophes ! La France avant-hier, l’URSS et la Chine hier, la Russie ou tous les pseudo ''Printemps arabes'' aujourd'hui... soulignent que se débarrasser des conséquences d'une révolution prend plus de temps qu'il n'a fallu en supporter les errements !
L'histoire des révolutions montre d'ailleurs que l’extrémisme en politique a comme conclusion pratiquement incontournable la destruction de la civilisation existante, puis l'anarchie et enfin la dictature, avant un retour à la sagesse. Bien plus tard. A l’opposé de notre faux romantisme qui est encouragé par le folklore de la prise de la Bastille, les seules réformes qui peuvent ‘’prendre’’ sont celles qui découlent des évolutions lentes et profondes des idées, des mentalités et de l’économie.
Contre les idées qui mènent le monde depuis des siècles, et en étudiant l'ardeur que mettaient les Conventionnels qui avaient échappé à la guillotine pour demander à Napoléon sinécures et titres nobiliaires, Gustave le Bon avait expliqué avec clarté que c'est ''la soif d'inégalité qui semble être un besoin fondamental de la nature humaine'' : le rêve égalitaire qui leur avait fait commettre tant de massacres n'était en réalité qu'un fort désir d'inégalité à leur profit. Ajoutons pour conclure que l'histoire n'a jamais parlé d'un seul pays où règne ‘’l'égalité’’.
Quelle leçon terrible, et quel jugement sévère pour nos ''penseurs de Gauche et de salon'' qui ont érigé en ‘’progrès’’ une soi-disant ''égalité'' obligatoire, qui est en vérité réductrice et castratrice... au détriment de la Liberté qui, elle, est un besoin éternel de l'humanité, démontré et si facilement définissable... Et si beau !
H-Cl.
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project finale
Germaine de Staël est née le 16 Avril 1766, à Paris. Pendant sa jeunesse, elle était proche de sa mère car son père travaillait comme ministre financier sous Louis XVI pendant l'Ancien régime. Dans ses écrits, c’est clair que Staël a beaucoup admiré son père et que ses idées politiques pour le peuple ont eu une grande influence pour elle. Comme ses parents étaient intellectuels, sa mère tenait un salon à Paris où Staël fréquentait souvent. Là, ils ont eu tant des “grands hommes” et les plus importants intellectuels de l'époque qui ont tous influencé est éduqué Staël depuis sa jeunesse. A vingt-ans elle s'est dû marrier le nouvel ambassadeur de la Suisse, le Baron de Staël Holstein. Enfin, elle n’a pas trop vécu avec lui, et a poursuivi les autres pendant son mariage.
Au début de la Révolution Française, elle voudrait avoir une monarchie constitutionelle, inspirée par celle qu’elle a vue en Angleterre. Même si elle était d’accord avec les républicains pour commencer, dès qu'il y avait de la violence, Staël a commencé a détesté la révolution. Née dans la décision de tuer Louis XVI et gravement Marie Antoinette, Staël a trouvé les atrocities avec ce mouvement. En grandissant dans la présence de la monarchie, Staël est devenu ami avec les royales. Selon elle, le roi et la reine n'étaient pas des personnes mauvaises et ils n’ont pas mérité une exécution. Après, elle a compris qu’il y aura une république en France alors qu’il n’y avait plus un roi. Pendant la terreur, Staël était une opposante de ce qu’elle a nommé “l’esprit du parti”. Selon Staël, les partis comme les jacobins et les autres chefs de la révolution, ils n'étaient pas les vrais républicains. Pendant la terreur, ils ont eu un contrôle sur la société si grave qu’elle a dû fuir au Suisse. La terreur de 1793 à 1794 crée une exhibition de l’esprit de parti que Staël décrit comme manquant la capacité de raisonner avec les autres qui n’ont pas les mêmes idées que vous. Les trois valeurs marquées par des lumières, “la liberté, la justice et l'égalité devant la loi” sont devenues les valeurs principales pour Stael. Avec l’esprit de parti et la terreur, l'opportunité de partager les opinions, discuter avec l’un a l’autre et d’apprendre n’existe plus, que la liberté d’expression et de la pensée n’existe plus. En utilisant la peur et l’ignorance, notre liberté est en danger. Après la terreur de la France, Napoléon obtient le pouvoir en France. Napoléon qui croyait que les hommes était plus intelligent que les femmes, et Staël qui voudrait l'égalité devant la loi n'avaient pas trop en commun. C’est à cause de Napoléon que Staël est passé un an, un ou Staël a manqué son pays, ses amis et sa famille pendant qu’elle pouvait seulement regarder la France et surtout son peuple soufre.
C’est incroyable et un peu effrayant la façon dont l’histoire se répète. L’une aspect qui partent vraiment a aujourd'hui c’est l'idée de l’esprit de parti. La même fanatisme et croyance qu’il n’y a rien sauf ce que vous croyez existe partout. Particulièrement ici aux Etats Unis, notre système de deux partis créer une compétition entre les deux, et promote les mensonges d’autres pour qu'ils puissent justifier leurs valeurs. Par exemple, le débat des masques est similaire au l'époque de Staël. Le fait qu’il y a un débat sur quelque chose si simple qui pouvait sauver les autres, mais on ne le veut pas le porter est un exemple de fanatisme. Parmi chaque écrit de Staël, il y a au moins un lien aux affaires modernes. Même si je n’ai jamais rencontré Mme. de Staël dans mes études avant ce semestre, elle sera toujours avec moi. La littérature et l'éducation du peuple sont importantes et je crois que Staël aimerait qu’elle puisse aider à enseigner les autres pour les années qui viennent.
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Notre société est-elle fraternelle ?
Violences, catastrophes naturelles, bioéthique…
Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des Évêques de France
1 - Le Conseil permanent des évêques de France, réuni les 5 et 6 octobre 2020, salue la publication de l'encyclique « Fratelli Tutti, Tous frères ». Le pape François nous y offre un grand texte. La foi en Dieu créateur et père de tous nous fait reconnaître en tous les êtres humains des frères et des sœurs à recevoir librement et joyeusement. La fraternité n'est pas seulement un sentiment ou un impératif moral : elle est une attitude globale qui se vit dans tous les domaines de l'existence. Elle est alors très exigeante, elle bouleverse les constructions sociales, mais elle est source de joie et de vie. L'encyclique appelle notre monde globalisé à ne pas se limiter à l'horizon des mécanismes économiques ou politiques mais à choisir la fraternité avec les pauvres comme perspective d'une politique et d'une économie qui fassent grandir l'humanité. Les diocèses et les paroisses auront à cœur de favoriser et d'accompagner la réception de ce texte.
2 - La publication de l'encyclique vient à point nommé pour notre pays, au moment où les autorités publiques s'inquiètent de l'action de groupes qui voudraient soustraire certains quartiers de nos villes aux lois qui régissent notre société. La lutte contre la violence et la surveillance des comportements sont sans doute nécessaires, mais elles resteront insuffisantes et impuissantes, si tous, nous ne travaillons pas à construire des relations de fraternité sans lesquelles la liberté et l'égalité perdent leur sens. La fraternité peut être plus forte que les menées séparatistes, si elle est vécue en vérité, sans naïveté et avec constance. Des lieux de culte chrétiens subissent de plus en plus en souvent des dégradations et, parfois même, des profanations. Des mosquées, des synagogues, des cimetières juifs également, nous ne l'oublions pas. Des personnes sont moquées et parfois agressées et même tuées, en raison de leur appartenance religieuse réelle ou supposée. Les évêques du Conseil permanent regardent avec attention les mesures prises par le gouvernement. Mais une culture du respect, de la connaissance mutuelle, de l'acceptation des autres, ne grandit pas par des injonctions. Les communautés chrétiennes sont appelées par l'encyclique du pape François à trouver un dynamisme nouveau dans cette direction. L'approfondissement de la foi va de pair avec une ouverture de cœur et d'esprit plus grande.
3 - Dans quelques jours, le Sénat reprendra la discussion de la révision des lois de bioéthique. Les évêques de France ont, depuis longtemps, fait part de leur inquiétude devant les dispositions du texte voté par l'Assemblée nationale. Depuis quelques semaines, la pression monte à l'Assemblée nationale pour que soient allongés encore les délais de l'avortement sous couvert de droits des femmes et d'égalité, on réduit la filiation à un simple acte de la volonté de ceux ou de celles qui prétendent devenir parents. Un enfant n'est plus accueilli, il est désiré, produit et choisi. Une société peut-elle être fraternelle lorsqu'elle n'a rien de mieux à proposer aux mères en détresse que l'élimination de l'enfant qu'elles portent ? Une société peut-elle être fraternelle lorsqu'elle organise la naissance d'enfants qui n'auront pas de père, tout au plus un géniteur ? Une société peut-elle être fraternelle lorsqu'elle renonce à reconnaître les rôles de la mère et du père, lorsqu'elle ne reconnaît plus que le lieu digne de l'engendrement d'un être humain est l'union corporelle d'un homme et d'une femme qui ont choisi d'unir leur vie pour créer un espace d'alliance et de paix au milieu de ce monde magnifique et dangereux ? Les évêques du Conseil permanent encouragent les parlementaires qui prennent ces sujets au sérieux ; ils invitent tous les citoyens, spécialement les catholiques, à s'informer de ces sujets et à faire connaître leurs réticences et leur opposition aux dispositions annoncées. Notre société ne doit pas se laisser entraîner subrepticement dans une voie dangereuse pour l'avenir de l'humanité.
4 - Le pape François nous le rappelle avec force : quoi qu'il en soit des lois, quoi qu'il en soit de la manière dont un être humain vient au monde, chacun, chacune est à l'image et à la ressemblance de Dieu. L'Église catholique accueille tout être humain, quelle que soit son origine et quelles que soient ses opinions, avec respect et espérance. Elle s'émerveille de tout acte de fraternité réelle : ils ont été nombreux pendant le confinement et ils le sont, en ce moment même dans les Alpes-Maritimes durement frappées. Quoi qu'un être humain ait fait, un chemin vers le Père lui est ouvert et il vaut toujours la peine de prendre ce chemin.
Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de FranceLe 06 octobre 2020
Appel de Mgr Denis Moutel
Chers amis,
Nous avons reçu le 4 octobre, en la fête de Saint-François d'Assise, l'encyclique Fratelli Tutti, Tous frères, du pape François, qui est un très grand texte.
Nous en découvrirons petit à petit la beauté et les fortes exigences concrètes.
Les évêques de France viennent de publier (par leur conseil permanent) une déclaration qui se fait l'écho de la parole forte du pape. Je souhaite vous la transmettre pour que vous puissiez en prendre connaissance et la partager autour de vous.
Je demande que cette déclaration soit mise à la disposition des fidèles par tous les moyens appropriés (sites internet, réseaux sociaux, bulletins, imprimés). Merci de laisser ce document à la disposition des paroissiens, à la sortie des messes du dimanche 11 octobre.
Je vous invite à porter une attention particulière à la 3e partie, qui porte sur le respect de l'enfant à naître et la bioéthique. En ce moment, la pression monte au Parlement pour allonger les délais de l'avortement et achever une révision des lois de bioéthique qui nous éloigne de plus en plus du respect de la dignité de la personne humaine.
« Un enfant n'est plus accueilli, il est désiré, produit et choisi. Une société peut-elle être fraternelle lorsqu'elle n'a rien de mieux à proposer aux mères en détresse que l'élimination de l'enfant qu'elles portent ? »
Il est urgent de réveiller nos consciences, de nous informer et de témoigner. Il est urgent aussi d'accueillir toute personne, surtout si elle est en détresse, et de l'accompagner concrètement dans le non-jugement et dans l'espérance.
En vous remerciant, je vous assure de ma profonde communion ce dimanche 11 et aussi le 10.
Bien fraternellement.
+ Denis MOUTELÉvêque de Saint-Brieuc et Tréguier
Pour aller plus loin : Société fraternelle
via Paroisse Saint-Tugdual de TREGUIER https://ift.tt/3jSTs47
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MADWOMEN
« La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune »
Publier pour le Théâtre-Français une violente dénonciation de l'esclavage à 37 ans.
Ecrire une suite au Mariage de Figaro de Beaumarchais dans laquelle elle dénonce le mariage forcé des filles et plaide pour l'émancipation féminine à 38 ans.
Publier des réflexions sur les “hommes nègres”, qui lui valent d'être accueillie par les abolitionnistes dans la Société des Amis des Noirs à 40 ans.
S’engager lors de la Révolution Française et réclamer l'égalité des droits entre tous les citoyens sans distinction de sexe, de couleur ou de revenu, et plaider pour le droit du divorce.
Dénoncer à 43 ans le fait que la Révolution oublie les femmes dans son projet de liberté et d’égalité à travers un texte juridique intitulé “Déclaration des droits de la femme et de la Citoyenne”, exigeant la pleine assimilation légale, politique et sociale des femmes.
Olympe de Gouges, pionnière du féminisme en France, merci de t’être battue pour nos droits.
#madwomen#madandwoman#olympe de gouges#féminisme#feminism#femme#femme d'histoire#politique#engagement#liberté#égalité
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Les Palestiniens subissent un niveau de violence croissant
Je remercie la Conférence des présidents de l'inscription de ce débat à l'ordre du jour.
Jean-Paul Chagnollaud, président de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient, écrivait en 2017 : « Les gouvernements israéliens de ces dernières années ont tout fait pour tourner le dos à Oslo, accentuer leur contrôle sur la population palestinienne et accélérer la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est avec l'obsession d'y établir encore et encore des faits accomplis qu'ils veulent irréversibles. La prochaine étape est l'annexion de tout ou partie de la zone C, ce qui est déjà une réalité de facto dans la vallée du Jourdain entièrement absorbée par le système de domination israélien. »
Je partage totalement cette analyse. Les Palestiniens subissent un niveau de violence croissant, accepté par une grande partie de la communauté internationale.
Précisons d'emblée que la défense de la Palestine et du droit international n'est pas la remise en cause de l'État d'Israël.
Le 28 janvier 2020, Trump dévoile son plan de paix, ou plutôt de guerre. Les grandes puissances s'en sont seulement indignées. Impensable, pour les Palestiniens, de co-construire cette feuille de route qui ne leur laissait aucune place.
Le 1er juillet prochain, la Knesset se prononcera sur le plan de Netanyahou d'annexion de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie.
Sachant qu'Israël occupe déjà au moins 85 % de la Palestine historique, ce vote serait la mort d'une solution à deux États. La proposition de Donald Trump est une provocation : un État palestinien démilitarisé et morcelé, archipel d'une demi-douzaine d'îlots séparés par des territoires israéliens, reliés par des ponts, tunnels, routes, check points, et une seule frontière avec un autre État, l'Égypte - frontière virtuelle car sous contrôle israélien.
Dans ce plan, il n'est plus question de retour des réfugiés et de leurs descendants. Il sera possible de transférer les 300 000 à 400 000 Palestiniens du Triangle. La résolution 194 de l'ONU ne sera pas plus appliquée que les précédentes.
En échange, Trump propose une aide de 50 milliards d'euros pour l'économie et le logement - secteurs largement sous contrôle israélien.
Quel avenir pour les Palestiniens des territoires occupés ? Seront-ils expulsés de la terre qui les a vus naître et qu'ils font fructifier ? Quel sera leur statut de citoyen ?
C'est la fin du mince espoir d'une solution où les Palestiniens seraient maîtres de leur territoire et de leur destinée.
Des voix s'élèvent dans la société et dans l'armée israélienne face à cette provocation. Dans une tribune publiée le 18 juin dans Le Monde, des personnalités et organisations juives dénoncent un dévoiement du projet sioniste de Ben Gourion. Ce qui devait être un pays d'accueil et de refuge est devenu un État agressif et discriminatoire.
Avec cette annexion, les Arabes palestiniens représenteront 40 % de la population israélienne, alors qu'une loi de 2017 sur l'État-Nation, État Juif, a retiré l'arabe des langues officielles et reconnu le caractère juif de l'État d'Israël, en faisant un État théocratique.
Nous essayons, pour notre part, de persévérer dans la défense de la solution à deux États, du droit au retour des réfugiés et du strict respect des résolutions de 1947 et 1967.
Face à cette situation, nous faisons face à la frilosité des plus grandes puissances occidentales qui ne condamnent pas ce plan mais affirment seulement qu'il est contraire au droit international.
Je regrette que notre Gouvernement ne fasse rien, arguant de la nécessité d'une action unanime des États membres de l'Union européenne - qu'il sait impossible.
Accompagnons nos amis palestiniens et israéliens dans un avenir de paix, fondé non sur l'oppression mais sur l'égalité et la liberté, et avec les mêmes droits pour tous.
Monsieur le ministre, il nous reste quinze jours pour que notre pays riposte - selon le mot que vous avez employé, et qui me convient. Mais quelle riposte ? Aujourd'hui au moins, quelles pistes ? Qu'allez-vous mettre en oeuvre ?
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Pourquoi Orwell avait raison.
1984. Le 11 mai, un évènement astronomique rare a lieu : il s'agit du transit de la Terre depuis Mars, de quoi occuper les scientifiques pendant un siècle, en attendant le suivant. Le 14 août, une conférence des Nations Unies sur la démographie se déroule à Bucarest, fournissant encore un peu plus de matière pour remplir la page d'un livre d'Histoire-Géo de troisième. Du 2 au 3 décembre, Bhopal, une importante ville indienne, connaît la plus grave catastrophe industrielle de l'Histoire. De quoi faire couler de l'encre. Pourtant, ce n'est pas ce qu'il faut retenir de l'année 1984. Ce qu'il faut en retenir, c'est l'héroisme - presque ridicule - de Winston Smith au moment où il écrit fébrilement, pour débuter son journal, les mots suivants : " 4 avril 1984 ". C'est ce geste hasardeux et génial à la fois qui signe sa naissance dans le temps : la preuve de son existence, dont il doute encore.
Winston Smith est le personnage d'Orwell dans un livre qu'il n'est plus nécessaire de présenter : 1984. Ce roman a connu un tel succès qu'il a brouillé son message premier, fascinant et alarmant. On le dit prophétique, visionnaire. Soit. Mais ce qu'Orwell devine avant tout le monde, ce n'est pas l'avènement d'un terrifiant monde totalitaire. Si c'était le cas, il se serait trompé : nous ne vivons pas dans un terrifiant monde totalitaire. Nous aimons trop la liberté pour ça. Alors de quoi veut nous protéger Orwell? Il va falloir le relire pour le savoir. Lecteurs encore trop naïfs, nous nous engageons dans son livre avec l'espoir d'y trouver à quel moment notre 1984 se manifestera. Mais l'auteur ne le dira pas. En fait, il ne le sait pas plus que nous. C'est un peu comme si quelqu'un vous disait : "Demain, il pleuvra". Vous êtes inquiet : vous n'aimez pas les surprises. La plupart des hommes n'aiment pas être surpris par le temps, parce que lorsque la nature parvient à leur résister, ils se sentent impuissants. Alors, le lendemain, vous passez votre journée à vous demander quand la pluie tombera, afin d'être prêt le moment venu. Si bien que, aveuglé par votre réflexion stérile, vous ne voyez pas la pluie tomber. Le totalitarisme s'est emparé de notre société comme la pluie s'empare du beau temps : discrètement, malicieusement, naturellement. Et nous ne l'avons pas vu venir.
Liberté, Egalité, Bien-penser
"La liberté c'est l'esclavage". Voilà une des devises du Parti, tellement répétée et tellement justifiée, que l'on finit par y croire. Si la liberté c'est l'esclavage, alors, conclut le Parti, l'esclavage c'est la liberté. Pour une raison simple : "Seul, libre, l'être humain est toujours vaincu. Il doit en être ainsi, puisque le destin de tout être humain est de mourir." Le raisonnement du Parti est profondément logique mais profondément faux. Pourquoi ? Parce que le destin de tout être humain n'est pas de mourir, mais de vivre. La mort est une issue, pas une destinée. Le Parti n'avait aucune foi, ni en l'homme, ni en Dieu. Il croyait seulement au pouvoir de l'homme sur l'homme. Et, malheureusement, ce pessimisme excessif se retrouve aujourd'hui. Ce refus de la mort se traduit par un besoin de jouissance, toujours plus malsain, de la vie. Mais ce que remarque Orwell à propos de la liberté est encore autre. Il comprend, avant tout le monde, que les relations entre l'homme et sa liberté vont se compliquer. Qu'ils risquent, à l'avenir, de former un couple dissonant, où l'homme violera sans cesse sa liberté parce qu'il ne la comprend pas. Pour être libre, l'homme pense qu'il doit nécessaiement se libérer de toutes ses contraintes naturelles : son corps, sa famille; ainsi que ses contraintes extérieures : l'Etat, la société, autrui. Il pense que sa liberté se comptera en droits et refuse tous ses devoirs. Voilà l'homme libéré, le citoyen moderne par excellence. Et voilà le premier visage du totalitarisme. Nous avons voulu être libres, nous nous sommes rendus esclaves de notre liberté, et nous sommes condamnés à l'être. C'est ce qu'Orwell prévoyait lorsqu'il disait : "La liberté c'est l'esclavage". La société de consommation que nous avons créée nous a asservis. Ce n'est pas parce que nous avons besoin du nouvel iPhone que nous l'achetons, mais c'est parce que l'on nous propose de l'acheter que nous en avons besoin. Assaillis par le superflu, nous avons perdu le sens du nécessaire. Notre économie ne marche plus que comme cela. Le capitalisme mondialiste et libéral en est la manifestation. Jean-Baptiste Say, économiste français du XIXè, une des plus grandes références dans la théorie économique classique, disait : "L'Offre crée toujours sa propre Demande". Si cette affirmation n'était pas cachée derrière un vocabulaire économique que nous connaissons mal, nous nous rendrions rapidement compte de sa folie. Où est notre liberté si nous ne possédons même plus le droit de désirer? Si la société trouve une réponse avant même que nous ne ressentions un besoin? Le totalitarisme, tel que l'entend Orwell, apparaît à partir du moment où le désir, que l'homme cherche toujours à satisfaire, s'éteint. Parce l'homme libéré est esclave de son désir, alors que l'homme libre en est son ami.
Une société totalitaire exige l'égalité des hommes pour faire oublier, à chacun, sa valeur. Stratégie diabolique, stratégie qui fonctionne : sait-on encore ce que vaut l'homme?
Comme pour tous les régimes totalitaires, dans 1984, l'égalité n'en est pas une. Il y a le parti et il y a le reste. Il y a les vainqueurs et il y a les vaincus. Les vaincus sont plus nombreux et ils sont égaux dans la défaite. Comme Orwell le constate, par l'intermédiaire de Goldstein : "Ce que l'on a appelé l'"abolition de la vie privée" signifiait, en fait, la concentration de la propriété entre beaucoup moins de mains qu'auparavant, mais avec cette différence que les nouveaux propriétaires formaient un groupe au lieu d'être une masse d'individus." Là encore, l'auteur donne à penser. Cette égalité que nous revendiquons, que nous défendons, que nous disputons, que nous inscrivons dans la première ligne de notre constitution, quel sens lui donne-t-on? Nous souhaitons que les hommes soient égaux entre eux. Ce point n'est pas discutable. Néanmoins, force est de constater que nous n'atteindrons jamais une égalité parfaite. Les hommes ne s'additionnent pas comme des chiffres, on ne peut jouer avec leur dignité. Il y aura toujours, quelque part, à une certaine époque, une inégalité. Qu'elle soit économique, sexuelle, ethnique. Comme disait Jules Renard, "Les hommes naissent égaux. Dès le lendemain, ils ne le sont plus." Le monde est inégal parce que les hommes sont différents. C'est ce qui fait le charme de la vie. Orwell nous demande de nous battre pour l'égalité, mais pas au sens où nous l'entendons. Si l'homme ne peut être égal à son voisin, qu'il soit au moins égal à lui-même. Qu'il puisse, à défaut de dire "nous sommes les mêmes", proclamer : "je suis moi-même". N'est-ce pas la plus grande victoire possible que celle qu'on a sur soi? Une société totalitaire exige l'égalité des hommes pour faire oublier, à chacun, sa valeur. Stratégie diabolique, stratégie qui fonctionne : sait-on encore ce que vaut l'homme?
"Le crime de penser n'entraîne pas la mort, le crime de penser est la mort." : la naissance de cette idée dans l'esprit de Winston a déclaré sa perte. Si penser c'est mourir, il faut ne pas penser pour vivre. Et quoi de mieux, pour ne pas penser, que d'adopter la pensée d'un autre? "Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée. C'est d'avoir une pensée toute faite" disait Péguy. La pensée toute faite nécessite une démission de la pensée, donc une négation de son humanité. Les totalitarismes n'ont jamais souhaité autre chose. C'est d'ailleurs ce que sous-entend une des devises du Parti : "l'ignorance c'est la force". Pour empêcher l'homme de penser, il faut lui ôter l'opportunité de savoir. Il faut restreindre son savoir grâce à la novlangue, dont le but non dissimulé est de "rendre littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer". "Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint". Ce cas précis mériterait une étude particulière qui mènerait inévitablement à une comparaison avec les récentes réformes de l'Education Nationale. Julia Sereni, chercheur associé au CERU, a analysé avec lucidité le nouveau jargon pédagogiste, produit d'une idéologie qui s'attaque à la transmission du savoir, dans son très bon article intitulé Réformes du collège : la novlangue obligatoire De quoi donner raison, encore une fois, à Orwell. Ne pas penser, c'est bien-penser. C'est "dire des mensonges délibérés tout en y croyant sincèrement". La bien-pensance est la maladie de notre société parce qu'elle anesthésie les consciences. Elle est une nécessité sociale, une sécurité culturelle. Néanmoins, on ne peut lui opposer la liberté de penser. Parce que depuis le merveilleux Siècle des Lumières, dont nous sommes si fiers, nous nous sommes pris à notre propre piège. Nous défendons tellement la tolérance et le respect que nous avons peur d'en manquer. La liberté de penser est un danger, car elle suppose que nous avons aussi la liberté d'avoir une mauvaise pensée. Alors y a-t-il meilleure échappatoire que la bien-pensance, derrière laquelle nous nous réfugions et nous crions à l'intolérance dès qu'une occasion se présente? Ni en 1984 ni en 2016 nous ne sommes parvenus à savoir que penser, de manière à ne choquer personne. Les propos du Front National choquent autant que les caricatures de Charlie Hebdo. Y en a-t-il un qui pense "bien" et un autre qui pense "mal"? Que faut-il choisir pour ne pas choquer : à gauche, à droite, entre les deux? Rien de tout cela. Écoutons plutôt Orwell, qui une fois de plus nous apporte une réponse éclairante : "la liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit." En d'autres termes, notre pensée doit avant tout être une pensée vraie. Nous devons désirer la vérité, celle qui échappe à Smith parce qu'au sein du Parti, "le mensonge est toujours en avance d'un bond sur la vérité" et celle qui nous échappe parce qu'à défaut de croire en la Vérité, nous démontrons scientifiquement des vérités qui n'en sont pas. Si nous retrouvons ce désir de vérité, le reste suivra.
Déconstruire pour détruire l'homme
La finalité intrinsèque et humaine du totalitarisme ne nous est pas connue. Les conséquences du communisme en URSS, du nazisme en Allemagne, du fascisme en Italie, pour ne citer que les expériences les plus célèbres – et les plus tragiques -, sont souvent les mêmes : des morts. Beaucoup de morts. Hommes et femmes, enfants et vieillards : le même sort. Qu'est-ce qui les réunissait? Pourquoi un tel massacre? Nous devons étudier les moyens qu'emploie le totalitarisme pour en comprendre la fin. Et pour cela, rien de mieux que d'ouvrir 1984. Qu'y trouve-t-on? Le lent processus de déconstruction de tout ce qui touche l'homme. De tout ce à quoi il tient. De tout ce qui fait de lui un homme. Les sentiments, d'abord, étaient visés : "Le Parti essayait de tuer l'instinct sexuel ou, s'il ne pouvait le tuer, de le dénaturer et de le salir." Aujourd'hui aussi, l'amour est sali. Il est réduit à la sexualité, qui n'est que son expression, et il est sollicité sans cesse. La pornographie est le "Ministère de l'Amour" de 1984, puisqu'elle excite notre instinct sexuel et lui apporte toujours une satisfaction. De même, le totalitarisme détruit la famille, qui est la première pierre de la construction, en éloignant l'homme de sa nature. Les parents n'ont plus d'utilité puisqu'"on poussait systématiquement les enfants contre leurs parents". Et pire encore, on supprime la joie de donner la vie : "la procréation sera une formalité annuelle, comme le renouvellement de la carte d'alimentation." Il ne faut plus construire de famille parce que l'homme s'y épanouit trop.
Le libéralisme est le nouveau totalitarisme lorsqu'il prône un individualisme irresponsable et un capitalisme conquérant.
Vient alors une des questions les plus fascinantes du livre qui constitue la ressemblance la plus frappante avec notre société. Le totalitarisme détruit la nature humaine. Tout est révélé au moment où O'Brien, porte-parole du Parti pendant tout le livre, déclare : "Nous faisons les lois de la nature. Nous créons la nature humaine." Affirmation on ne peut plus paradoxale : l'homme dépend des lois de la nature, et non l'inverse. Mais O'Brien ne dit pas cela au hasard. Il est clair dans son esprit qu'il souhaite supprimer la nature. Dès lors, plus rien n'est naturel, tout est culturel. C'est ce que Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, résumait comme le "passage d'un monde dominé par la nature à un monde dominé par l'homme". Aujourd'hui, cette disparition du naturel se ressent, lorsque les hommes ne parviennent pas à se mettre d'accord sur des questions comme le mariage homosexuel, l'avortement, l'euthanasie, la préservation de l'environnement. Nous ne cherchons plus à découvrir ce qui est légitime, nous nous contentons du fait que nos actions soient légales. Devant les lois inhumaines dictées par le Parti, le seul moyen de rester humain était de faire comme cette vieille femme, honnête et respectée, qui "possédait une sorte de noblesse, de pureté, simplement parce que les règles auxquelles elle obéissait lui étaient personnelles." Faudra-t-il en arriver jusque-là?
La finalité du totalitarisme paraît maintenant plus claire. Après avoir déconstruit tout ce qui tenait l'homme en vie, il veut le détruire, le déshumaniser, l'annihiler. O'Brien ajoute : "Nous avons coupé le lien entre l'enfant et les parents, entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la femme." Après l'avoir libéré de toutes ses contraintes, le totalitarisme veut libérer l'homme de lui-même. C'est ce que Smith finit par comprendre : "Le but poursuivi était, non de rester vivant, mais de rester humain." Les hommes, envoûtés et aveuglés par ce système, n'étaient plus des hommes, puisque la pensée, le propre de l'homme, leur a été ôtée. Cette volonté de détruire l'homme a été remarquée lors des expériences monstrueuses de Staline et d'Hitler. On a donc voulu la ranger dans les extrêmismes que sont le communisme et le fascisme. Mais la société dans laquelle nous vivons n'est pas moins totalitaire pour autant. Si la mort de l'homme en URSS ou dans l'Allemagne nazie a donné naissance à la masse difforme et impersonnelle du peuple, elle a vu naître dans nos sociétés démocratique et libérale un personnage nouveau, encore plus manipulable et inhumain : l'individu. Voilà pourquoi le libéralisme est le nouveau totalitarisme, lorsqu'il prône un individualisme irresponsable et un capitalisme conquérant. Il s'arme d'une propagande publicitaire toujours plus audacieuse, poursuit l'homme jusque dans sa propre maison, le surveille et le manipule, comme le Parti a pu le faire pour le malheureux Winston. Aujourd'hui, il cache derrière de grands mots : libre-échange, mondialisation, marché, compétition, citoyen du monde, simples à comprendre, l'idée beaucoup plus complexe d'un homme nouveau, déraciné de sa patrie, de sa famille, de sa terre et de lui-même. Cet individu, esclave de ses besoins, désireux de profit, est peut-être libéré, mais il n'est pas libre. Orwell avait raison.
De 1984 à notre époque , du mythe à l'Histoire
Que faut-il croire? Qui faut-il écouter? 1984 reste-t-il un mythe, une utopie dérisoire? Ou y a-t-il une part de vérité dans le songe biblique que George Orwell fit au lendemain de la seconde guerre mondiale? L'Histoire nous répond oui. Oui, George Orwell avait raison. Nous vivons dans le plus terrifiant totalitarisme jamais connu. Mais ce n'est pas celui que nous attendions. Il est des plus perfide et malicieux car nous n'en voyons pas les effets. En fait, ses effets nous plaisent. Ils sont notre quotidien. Aldous Huxley, dans un livre qui mériterait d'être autant étudié que celui d'Orwell, Le meilleur des mondes, analyse avec intelligence cette fausse situation : "La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient même pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude." Huxley aussi, était un visionnaire. Nous sommes prisonniers d'un monde sans murs, sans frontières, sans morale à partir du moment où nos "actions ne nuisent pas à autrui". Nous sommes les esclaves d'une main invisible, de spéculateurs sans noms, de bureaucrates européens. Et, malgré tout, nous les aimons. Parce que nous ne sommes déjà plus des hommes. Nous sommes des individus. Sans identité et sans destination. Et Orwell nous donne sa propre vision quand Goldstein dit à Smith : "Vous désirez une image de l'avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain... éternellement." Sommes-nous la botte qui piétine ou le visage humain qui souffre? Il est temps de choisir notre camp. Parce que 1984, c'est demain. Tout dépend de ce que nous écouterons, de ce que nous dirons, de ce que nous regarderons, de ce que nous ferons demain. Ce qui est fabuleux avec l'homme, c'est qu'il construit son humanité autant qu'elle le construit.
1984 finit d'une façon tragique pour Winston Smith, puisque les dernières phrases du livre sont : "La lutte était terminée. Il aimait Big Brother." Notre lutte est celle de Caïn contre Abel, d'un frère contre un frère, de l'individu contre l'homme. Lequel sommes-nous? Orwell nous avait prévenu, mais nous ne l'avons pas compris assez tôt. L'heure du crime de Caïn approche. A vrai dire, il l'a peut-être déjà tué. C'est pour cela que l'on proclame la "fin de l'Histoire". Le libéralisme semble avoir vaincu toute autre forme de vie. Comment le savoir? Demandons-le à Abel. Abel, c'est ce que l'homme n'a pas encore touché de ses mains sales, c'est l'enfant qui vient de naître, c'est le silence de la nature et la musique de l'esprit. Abel, c'est vous. Et que répondra-t-il? Que George Orwell avait raison.
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La journaliste Michaëlle Gagnet a recueilli des récits bouleversants qui témoignent de la répression sexuelle en vigueur et des aspirations de la jeunesse. Par Pauline Ducousso
À Tunis, Lyes et son amie Sélima ont passé deux mois en prison pour un simple baiser dans une voiture. Mère célibataire, Lila a été violée et sa famille l'a reniée. Mounir a été accusé de « sodomie » et emprisonné pendant quatre mois. Il y a aussi Hamdi, le gynécologue qui répare les hymens des filles pour qu'elles redeviennent vierges avant le mariage. Après son documentaire Sexe et amour au Maghreb, diffusé en janvier dans Enquête exclusive (M6), la journaliste Michaëlle Gagnet couche sur le papier le combat quotidien de ceux qui veulent s'aimer en Tunisie, en Algérie et au Maroc dans L'Amour interdit : sexe et tabous au Maghreb (l'Archipel), préfacé par l'auteure Leïla Slimani.
La journaliste a recueilli les témoignages sombres et poignants de femmes et d'hommes, d'hétérosexuels ou d'homosexuels, et de médecins. Dans ces sociétés traditionalistes et patriarcales, verrouillées par la religion, les libertés individuelles et sexuelles sont muselées et sanctionnées : pénalisation des relations sexuelles hors mariage, avortements interdits, homosexualité réprimée, pression sociale et parfois viols. Mais derrière ces interdits éclosent les aspirations d'une jeunesse qui rêve du Maghreb de demain, où s'imposerait le droit à une sexualité libre et consentie.
Le Point : Pourquoi s'être intéressé au sujet de l'amour et du sexe au Maghreb ?
Michaëlle Gagnet : La discrimination sexuelle est un thème qui me tient à cœur et que je connais bien. J'ai réalisé plusieurs documentaires-reportages, notamment au Maroc, sur la réforme du Code de la famille en 2004 et sur le droit des femmes. Étudier les libertés sexuelles est un prisme très intéressant pour faire un état des lieux des libertés individuelles d'un État. Ayant vécu en Tunisie de 2015 à 2018, j'y ai observé la difficulté de s'aimer librement, tout comme au Maroc et en Algérie. Les chambres d'hôtel sont interdites aux couples non mariés et le concubinage, en Tunisie, est passible de six mois de prison. Les amoureux se retrouvent alors dans les parcs, parkings ou voitures pour échapper au contrôle de la police et à l'intrusion des voisins. C'est le problème du « local » : trouver un endroit où flirter. Il fallait parler de ces secrets et de ces interdits.
Au Maghreb, les gens ont envie de parler, de raconter leur histoire, les oppressions qu'ils subissent et leurs désirs.
Qu'avez-vous appris de ces histoires personnelles ?
La plupart de mes témoins m'ont raconté les abus et agressions sexuels dont ils ont été victimes. C'est monnaie courante. Mais, au Maghreb, les gens ont envie de parler, de raconter leur histoire, les oppressions qu'ils subissent et leurs désirs. Ils cachent parfois une seconde vie que personne ne soupçonne. S'exprimer les libère. Ils ont fait de ces témoignages un exutoire. Et ils y glissent pourtant de l'humour et une distance parfois déconcertante. Dignes et lucides, ils s'accommodent de leur situation de prisonnier des conventions sociales de la famille. C'était, en revanche, très douloureux pour tous de relire leurs propres témoignages.
L’amour interdit : Sexe et tabous au Maghreb (l’Archipel) de Michaëlle Gagnet.
© L'Archipel
Dire que la sexualité est un problème au Maghreb n'est pas nouveau. Qu'avez-vous découvert d'inédit ?
La dureté des lois et des répressions ! Les Occidentaux connaissent très mal la réalité des interdits et de la pression sociale que subissent les Maghrébins au quotidien. Et le livre est encore en dessous de cette réalité. Je savais que le corps de la femme appartenait encore et toujours à la société, mais j'ai été à la fois bouleversée, révoltée et atterrée par l'ampleur des souffrances et par des histoires et des faits terribles. Dont celles des vingt-quatre nourrissons abandonnés chaque jour dans la rue au Maroc, des orphelinats saturés d'enfants, du rejet des familles de leur fille violée et tombée enceinte, auparavant adorée, de l'horreur d'être homosexuel, et notamment de subir des examens anaux. Les agressions, harcèlements de rue, viols, suicides sont des fléaux quotidiens. Et la pression de la famille est incroyable. Les mentalités sont encore fortement imprégnées de conservatisme religieux : « haram » (interdit, péché) et « halal » (autorisé) sont des termes utilisés en permanence par les Maghrébins.
Même les plus jeunes et diplômés [...] refusent de se marier avec une femme de seconde main.
Vous évoquez également une pratique gynécologique courante, celle de la réparation de l'hymen...
La virginité est toujours une exigence au Maghreb. La majorité des jeunes filles ont eu des rapports sexuels avant le mariage. La veille de leur mariage, elles viennent alors subir, souvent en cachette, une hyménoplastie, une opération douloureuse très récurrente qui coûte 270 euros. La réparation de l'hymen est d'une hypocrisie et d'une absurdité totales. Elle donne l'illusion au mari et à la famille, qui veut voir le sang de la défloration, d'une virginité neuve. Et le discours des hommes, même les plus jeunes et diplômés, est encore très violent et intransigeant. Ils refusent de se marier avec une femme de « seconde main ».
Quelles différences entre la Tunisie, le Maroc et l'Algérie ?
La Tunisie est le pays du Maghreb le plus ouvert et les progrès sont en marche. L'avortement est légal depuis 1973, les relations sexuelles hors mariage ne sont ni interdites ni réprimées et tout homme ou femme a le droit d'épouser un non-musulman. Une loi sur les violences faites aux femmes a récemment vu le jour. Et une loi sur l'égalité dans l'héritage a été proposée devant le Parlement. Au Maroc, c'est plus inquiétant. Le poids de la religion y est très fort et les lois sont beaucoup plus liberticides. Les relations hors mariage sont punies d'un an de prison, les mères célibataires risquent un an d'emprisonnement et l'avortement est totalement interdit. En Algérie, la législation est encore plus répressive. Le Code de la famille, appelé « code de l'infamie », est inspiré de la charia et donne à l'homme le droit d'être le tuteur de sa femme. Les homosexuels, considérés comme des criminels, sont passibles de trois ans de prison.
Vous décrivez une jeunesse qui a soif de liberté. Êtes-vous optimiste quant à l'expansion des libertés sexuelles au Maghreb ?
Si la révolution sexuelle n'a pas encore été enclenchée au Maghreb, un vent de liberté souffle sur la jeunesse. Elle aspire à l'amour et à la liberté. Quatre-vingts pour cent des couples ont des relations sexuelles « cachées » avant le mariage. Aussi, la société civile réagit aux aberrations et les manifestations sont récurrentes. Des projets de loi offrant davantage de libertés sont sur le point d'aboutir. En Algérie, les femmes, parfois le visage dévoilé, manifestent et revendiquent la liberté sexuelle et la maîtrise de leur corps. Même si les plus épanouis appartiennent à une minorité privilégiée restreinte, j'ai beaucoup d'espoir. Mais les Maghrébins sont beaucoup moins optimistes, les avancées en matière de libertés individuelles étant toujours contrebalancées par des crispations conservatrices.
Êtes-vous féministe ?
Bien sûr ! Je pense qu'on est tous féministes. Puisqu'être féministe, c'est être pour les droits de l'homme. C'est insupportable de voir les gens souffrir d'un manque de libertés. Écrire les histoires de ces femmes et de ces hommes réprimés, pour lesquels je n'ai joué qu'un simple rôle de relais, est un combat pour la liberté, le leur autant que le nôtre.
L'Amour interdit : sexe et tabous au Maghreb, de la journaliste Michaëlle Gagnet (l'Archipel, 200 p., 17 euros)
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Ainsi de manière invisible et imperceptible, la France céderait au vertige de la Poutinisation. Au poison de l'exercice solitaire du pouvoir. Au vertige de la monarchie présidentielle restaurée. " Vous allez terminer avec le parti unique et 570 circonscriptions Macron. C'est de la folie ", c'est Jean-Luc Mélenchon qui l'a dit, ce vendredi sur Europe 1. Et il est même allé encore plus loin. " La situation de ce point de vue n'est pas saine. Ici, c'est la France, pas la Russie. On va se retrouver avec moins de représentants de l'opposition qu'en Russie ". La Russie, donc Poutine. L'équation est posée. Macron, c'est le Poutine français. Poutine, c'est le Macron russe.
Menace sur la liberté. Etat de disgrâce sur l'égalité. Sans le savoir, la France s'est livrée le 7 mai dernier à un jeune chef d'Etat qui serait en réalité, derrière le masque de la bienveillance revendiquée, un adepte du pouvoir personnel, de la main de fer dans un gant d'acier, de l'autorité muée en autoritarisme. Bref, un 1958 à l'envers, qui serait comme la répétition du Coup d'Etat permanent gaullien des années 60.
Etrange ambiance depuis un mois. Alors que la France s'apprête à élire une Assemblée République en Marche, voilà les mêmes qui s'inquiétaient que Macron président ne puisse disposer d'une majorité qui s'en vont proclamer partout, tous les jours, que Macron disposant finalement d'une majorité est la plus grande menace qui puisse peser sur la France.
Nous serions " un pays où 14% s'approprie tous les pouvoirs " dit Mélenchon, qui oublie de préciser qu'il évoque un calcul basé sur les électeurs inscrits, que les voix de la France insoumise représente elle-même à peine 6% de ces mêmes inscrits et qu'il a perdu lui-même plus que 4 millions d'électeurs entre la présidentielle et les législatives.
Une élection par défaut, entre complot et hasard
Nous touchons là, avec cette argumentation de Mélenchon, un point crucial. Les partisans du Vieux monde, qui ont successivement décrété le candidat Macron, " aventurier solitaire ", puis " présidentiable sans parti ", puis " bulle médiatique ", puis " Président qui n'aura jamais de majorité ", ne parviennent toujours pas à considérer avec lucidité les causes de leur défaite. Si Macron a été élu, c'est par défaut, entre complot et hasard.
Luc Carvounas, sénateur socialiste, naguère vallsiste, a repris à son compte ce couplet sur France info. Attention festival: " un collaborateur (de Hollande président, NDLR) avec 260.000 clics a pris le pouvoir ", " Où ils sont, les gens de La République en marche? Ils sont virtuels ou ils existent réellement? [...] Moi, je juge sur les faits ". Et de conclure: " Preuve est qu'ils sont incapables de tenir les bureaux de vote. Quand on regarde, puisque c'est la démocratie – gagner avec dix personnes en un mois et demi, est-ce que ça donne une base solide? Je ne le pense pas. Ce sont des militants 2.0, les candidats, ils sont peu retweetés! "
Oui, décidément, étrange ambiance. " On " veut faire taire les vraies voix du vrai peuple. " On " veut imposer la bien-pensance ". " On " veut faire de la France une Russie de Poutine. Que des vedettes de télévision et de radio soient priées de passer à autre chose, et immédiatement, les plus fins limiers de la place de Paris, en mode ‘Michel Onfray débusque le grand complot', y voient la main du pouvoir.
D'ailleurs, le philosophe sait qu'il est lui-même la cible d'une vaste opération de déstabilisation ourdie par le Poutine à la française. Sur Youtube, le philosophe l'affirme à voix haute: le président " a décidé de faire une cellule riposte, parce que Zemmour et moi-même, nous prenons trop de place dans le récit national. On a créé une cellule pour lutter contre nous. Tout cela est fort sympathique. Mais c'est la preuve qu'il faut continuer à se battre pour défendre les idées, la vérité, la justice ".
Michel Onfray a décidément toujours le mot pour rire. " Défendre les idées, la vérité et la justice " avec Zemmour ? Mais ce serait comme défendre la littérature engagée avec Naulleau, soit commettre un livre entre amis avec Alain Soral (et s'étonner ensuite que quelques portes se ferment). Mais passons. L'essentiel est de retenir que Sakharov et Havel au temps du rideau de fer, c'était de la gnognotte à côté de ce qu'Onfray et Zemmour subissent dans la France Macron…
Sur la même ligne que Philippot et Dupont-Aignan
Raisonnons sur temps long. Depuis un mois, une petite musique se fait entendre au sein de la sphère médiatique. Le vieux monde défait qui se refuse à Spinoza (" En ce qui concerne les choses humaines, ne pas pleurer, ne pas crier, ne pas s'indigner mais comprendre ") en ses diverses formes, entonne jour après jour l'insidieux couplet de l'atteinte inévitable que la présidence Macron causera aux libertés publiques. La réforme du code du travail par ordonnances, l'inscription de quelques mesures liées à l'état d'urgence dans la loi ordinaire, la qualité des candidats " société civile " LREM aux législatives, la rupture du rapport incestueux entre le journalisme politique gavé au Sarko-hollandisme et le Prince… Tout est prétexte à dresser le tableau d'une France qui se préparerait à céder aux délices d'une République impérieuse qui serait plus bonapartiste que ne le fut Bonaparte lui-même.
Pour le moment, état de grâce oblige, cette chanson n'est guère entendue. Mais le concert des oppositions, de droite(s) et de gauche(s), populiste(s) et souverainiste(s) se constitue sous cet angle d'attaque partagé, faute de pouvoir s'entendre sur le reste. Ainsi Mélenchon et Carvounas se retrouvent-ils sur la même ligne que Philippot et Dupont-Aignan, de la même façon que Michel Onfray s'aligne sur Eric Zemmour.
Credo partagé: puisqu'à leurs yeux Macron est le produit d'un accident de l'histoire, de la communication, du marketing, que ses candidats aux Législatives sont des benêts et des incompétents, que sa représentativité est nulle et par conséquent sa légitimité inexistante, il exerce par essence un pouvoir illégitime, donc brutal, donc attentatoire aux libertés. Le dénoncer dès aujourd'hui, c'est préparer le terrain pour demain, quand l'état de grâce se dissipera, à la fin de l'été... Onfray ou Zemmour, Mélenchon ou Philippot, Plenel ou Polony, Carvounas ou Dupont-Aignan? Qui le premier osera la publication du Coup d'Etat permanent 2?
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manifeste pas du tout féministe
La parole se libère, les langues se dénouent,
Tout se fond en cris et en larmes, en désastres et en paranoïa.
Et nous dans tout cela. Nous, femmes, et hommes.
Nous, femmes aux comportements, aux allures et aux pensées distinctes, et bien trop discrètes en ces jours, car nous parlons de scandales de média en média, et non d'idées, de pensées, de femmes.
Nous, Hommes de tous les milieux sociaux, aux envies, et aux actes distincts. A la vulgarité et au machisme élevés à différents degrés.
NOUS sommes les racines de ce mal qui se libère depuis quelques semaines, éclatant au grand jour mais pourtant présent depuis bien longtemps
NOUS éduquons nos enfants en les faisant tendre à ce sexisme dénaturé
NOUS offrons à notre fils un camion Oui-oui; à notre fille une cuisinière ou une barbie
NOUS disons à notre fils de 10 ans, lorsqu'une jolie fille croise notre chemin : "regarde moi ce jolie petit cul"
NOUS ne trouvons pas notre place entre la vulgarité et l'effacement, le voile et la micro-jupe ( le string qui dépasse, bien sûr! )
NOUS parlons de Polytechnique ou Central Lyon à Georges, et de Science-Po ou l'ENM à Laura
NOUS détruisons leurs rêves inachevés emprunts de pureté dès qu'ils dépassent la frontière du genre
NOUS rentrons dans une chambre d’hôtel, mardi, 3 heures du matin sur Paris, avec un homme que nous accuserons de viol, mercredi, 7 heures, à la gendarmerie
NOUS lui laissons passer sa main aux fesses derrière l'imprimante une bonne dizaine de fois, au lieu de lui retourner la tête la première fois
NOUS ne respectons pas la femme, ne lui donnons pas sa juste valeur, que ce soit au travers de la publicité, des films, ou du "va chercher le sel, chérie" (bonniche.com bonjour)
NOUS, par la simple distinction que nous faisons de l'homme et de la femme, que ce soit dans notre vocabulaire quotidien, nos expressions, nos désignations, nos rapports quotidiens avec l'un et l'autre (sexuels, professionnels, familiaux, sociaux), creusons un gouffre entre deux entités qui devraient sans nier leurs spécificités, retrouver leur dénominateur commun.
Cela passe par un comportement que nous, les femmes, devons adopter. Un autre comportement que celui de scander dans la rue des insultes en montrant ses parties génitales, que celui de twitter des #dénoncetonporc, que celui d'un esprit féministe à tous prix sans l'attitude qui suit.
Nous sommes fortes, avec un caractère déluré dont nous savons user quand il le faut. Nous sommes intelligentes, les études scientifiques et sociales, après des millénaires de soumission intellectuelle et professionnelle, montrent bien que nous n'avons rien à envier aux hommes.
Nous sommes déterminées, impatientes, tourbillonnantes, belles (et ne soyons pas coupables de l'être).
Mais pour être reconnues comme telles, au regard de l'histoire et du plafond de verre qui nous abrite (de rien du tout!), nous devons porter ces qualités fièrement et fidèlement. Elles doivent apparaître dans notre démarche sur les pavés parisiens, dans nos dossiers au travail, dans nos rapports avec nos hiérarchiques et nos subordonnés, dans nos études et notre volonté d'aller toujours plus loin, plus loin que les normes sociales, plus loin que ce qu'on voudrait nous imposer comme limites. Nous devons différencier beauté et vulgarité. Liberté et danger. Décolleté et décolleté. Contexte pour le décolleté et contexte déconseillé.
Tout est une question de balance, d'équilibre, un équilibre que, hommes et femmes nous devons trouver. Nous femmes en poussant les bonnes limites, en adoptant les bonnes attitudes, en provocant et gueulant quand il le faut, sans pour autant tourner en dérision nos actions par notre démesure et produire l'effet contraire du désiré. Vous hommes, en repensant notre place dans la société. Notre importance dans la famille, et dans vos vies surtout, l'apport psychique de la femme, son apaisement, sa force, son courage. Notre importance intellectuelle et notre place légitime parmi vous. Qui êtes vous pour nous juger? Qui êtes vous sans nous? Qui êtes vous? Que signifie le mot "macho" et qu'esconde-t-il?
Ce "nous", vous direz, n'est pas vous, certes, tous ces "NOUS" ne sont pas vous, mais ils sont votre mari, votre femme, votre cousin, votre ami(e), que vous regardez sans réellement y réfléchir, sans réagir. Et vous, le temps d'un instant.
Chacun à notre place, à l'instar de la démarche écologique qui tente ( vainement ) de se créer aujourd'hui, nous avons notre pas à faire, notre pierre de réflexion à apporter à l'édifice de l'égalité homme-femme. Et sans cette volonté réelle et non simulée, non excentrique mais argumentée, posée, les voix auront beau se lever, les corps se déchaîner dans des manifestations seins-nus qui dérangent plus qu'elles n'interrogent, elles n'atteindront pas l'humanité, ne s'élèveront pas au dessus de la gravité qui concentre notre bêtise sur terre.
Penser ................ & Agir .
salut Weinstein!
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Le f. Baudre chargé de rédiger L’adresse à la Convention à Donné Lecture de Son travail. Le f. Le Tual [« à » corrigé en « en »] applaudissant au travail du f. Baudre à dit que Son vœu etoit quon eu Supprimât plusieurs phrases ^ [[au-dessus :] ^ dénominations et] qui tendroient [[raturé :][Le ?] directement] [[au-dessus :] Particulierement] à Blamer la Montagne, quil regardoit comme Composéé de Bons patriotes, qui par des voies différentes de Ceux de la plaine tendoient toujours au même But, L’affermissement de la liberté et de La République ; que dun autre Cotés Les representans du peuple à Bayeux Se Glorifiant detre de vrais Montagnards, ce seroit leurs faire une injure personelle et dautant plus gratuite, que leur Caractere [[raturé :]personel] [[au-dessus :] Vraiment républicain] ne prouve point quils ayent Les principes Sanguinaires quon Suppose aux Membres qui composent la Montagne plusieurs freres ayant discuté Sur Lobjet il à été arrêté que Ladresse du f. Baudre contenant des principes vrayement républicains, elle Seroit adoptéé, en Supprimant toutes dénominations particulieres [« Se » corrigé en « La »] Societé Se Contentant de dire quelle ne Connoit aucuns partis ni aucusnnes factions, quelle les méprise tous et quelle les à en horreur
Séance de la Société des amis de la liberté et de l’égalité de Bayeux du 25 mai 1793 (AD Calvados 1L 2285, p. 61, verso).
Je trouve cette discussion particulièrement parlante sur l’impact de la propagande du “bureau d’esprit public” de Roland et sur l’écart entre l’idée que des révolutionnaires de province ont pu se faire à travers elle des Montagnards et l’impression que les Montagnards en personne pouvaient leur faire. D’où il résulte qu’on devrait sans doute prendre un peu plus au sérieux l’idée qu’une certaine proportion des “fédéralistes” ont réellement été “égarés” (comme ils le diront souvent eux-mêmes et comme l’allégueront leurs adversaires).
Pour certains, c’est clair que déclarer qu’on s’était trompé en participant à la révolte — ou au moins en s’abstenant de la condamner — n’était qu’un moyen d’éviter de trop perdre à la suite de sa défaite. Cependant il y en a d’autres qui, s’ils n’étaient peut-être pas moins intéressés, n’en étaient sans doute pas moins sincères. Il est fort possible que bon nombre d’entre eux n’aient jamais été idéologiquement opposés à la politique défendue par les Montagnards, ils avaient simplement cru aux hommes de paille (des sanguinaires qui veulent ramener le despotisme par l’anarchie) du Patriote français et de la Sentinelle (entre autres).
#il y a 227 ans#Révolution française#révolte fédéraliste#25 mai 1793#Société des amis de la liberté et de l'égalité#Bayeux#1793
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Citoyens J’ai Reçu Votre lettre du 25 janvier dernier, J’y ay Vu avec le plus Grand plaisir que La societé Partageait mon opinion sur le tiran dont Les trahisons ont exposé la republique aux plus dangers [sic]. un republicain qui fais son devoir ne doit Chercher de récompense que dans sa conscience, mais elle est est Centuple Cette récompense, quand ses freres partagent ses sentimens. Je ne vous ferai pas ycy de nouvelles protestations de dévouement a la cause de la Liberté et de L’Egalité, Vous Connoissez mes principes et J’espere qu’aucune de mes démarches ne les démentira. tous les tirans de L’Europe Jusqu’a celui de Rome se sont Coalisés pour outrager le peuple français et lui rendre des fers, mais Cette ligue Impie n’est pas redoutable, La derniere heure de la tirannie sonnera Bientot chez tous les peuples et les despotes frappés d’aveuglement se précipitent eux memes Vers leur Ruine ; les Lumieres de la raison pénetreront Chez toutes les nations, L’arbre de la Liberté y Etendra ses rameaux et les peuples reposans sous son ombre Beniront le peuple français qui l’a planté. freres et amis n’oubliez Jamais que C’est ycy le combat de la raison Contre le Canon des despotes et que c’est dans les societés populaires que La premiere a trouvé ses plus fermes appuys. Continuez a rendre vos séances Intéressantes, que les Citoyens y Voyent souvent leurs Vrais deffenseurs et que Vos discussions les Eclairent sans cesse sur leurs Véritables Interets et surtout que tous les prejugés soyent terrassés dans le temple de la Liberté. Pour moi freres et amis quoiqu’eloigné de vous Je suis toujours parmi Vous et J’ose esperer que Je meriterai de conserver une place dans Vos Cœurs et dans Vos registres salut aux republicains de la societé des amis de la Liberté et de L’egalité Prieur mon addresse p.r [pour] aff.res [affaires] publiques est aux deputés de la marne Rue helvetius n°. 11 1.er f.er [février] L’an 2.e de la republique
Lettre de Prieur de la Marne à la Société des amis de la liberté et de l’égalité de Châlons-sur-Marne. Paris, 1er février 1793 (AM Châlons-en-Champagne I 97).
#il y a 226 ans#(et un jour mais mieux vaut tard que jamais)#Prieur de la Marne#Révolution française#1er février 1793#Châlons-sur-Marne#Châlons-en-Champagne#1793#Société des amis de la liberté et de l'égalité#Jacobins
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Prieur demande que la Société prenne dans son sein deux commissaires pour aller aux Invalides voir si on peut loger les soldats blessés, ou, en cas de négative, pour aller exiger une solution du ministre de la guerre.
Séance du 18 février 1793 de la Société des amis de la liberté et de l’égalité séant aux Jacobins de Paris (A. Aulard, Société des Jacobins, t. V, p. 32-33).
#il y a 227 ans#Prieur de la Marne#18 février 1793#Révolution française#1793#Société des amis de la liberté et de l'égalité#Jacobin#Invalides
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Pourquoi Robespierre fait-il le choix discursif, tout à la fois de référer le plus fréquemment « Jacobins » à la Société des Jacobins, et d’utiliser très rarement le singulier « jacobin » (13 occurrences) ? Le fait-il par une simple référence spatiale à un lieu de paroles, de débats ? Il convient ici de faire appel à la manière dont le lexicologue rapporte les usages de « jacobin(s)/jacobinisme » au sein des luttes politiques dès le début de la Révolution française.
#Révolution française#Robespierre#Jacobins#Jacques Guilhaumou#Maximilien Robespierre#Société des amis de la constitution#Société des amis de la liberté et de l'égalité
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Le F Prieur comissaire de la Convention ayant demandé La parolle à dit qu’en qualité de républicain Son plus grand bonheur et Celui de Ses Collegues etoit dêtre entouré de freres republicains et dêtre Confondu avec Eux. passant ensuite à la discussion entaméé sur la fonte des cloches, il à dit, que ce netoit pas au moment ou la république avoit Besoin d’armes foudroyantes quil falloit discuter si lon fonderoit les cloches Superfluës ; que le Bésoin pressant de la patrie demendoit du Canon, qune [sic] conséquence Sans Balancer, il falloit descendre les cloches les fondre et les Convertir en Canons qui foudroyeront Les Ennemis de notre Liberté plutost que de les laisser dans des clochers pour Suivis peut être Encore de ralliment au fanatisme ; quen un mot du Canon etoit à préférer à des cloches inutiles et quil ne falloit pas Balancer à les Sacrifier pour le Bonheur général : que deputés de la Convention nationale ; lui et Ses collegues venoient pour fraterniser avec les Sociétés populaires, la terreur des aristocrates, puis quils les ont toujours Calomniées. quils venoient pour organiser une force Militaire imposante, que le vœu de la Convention etoit, Si la république Courroit de grands dangers, de faire elle-même un Corps de reserve quil faudroit anéantir avant danéantir la Liberté …………. Le président à répondu aux Comissaires et après les avoir félicité sur leur arrivéé dans notre cité il leur à dit que leur présence va faire renaître Notre courâge en fournissant aux decendans des Normands les Moyens de Terrasser Les Ennemis de la république &c
Prieur de la Marne, Gilbert Romme et Laurent Lecointre, représentants en mission à l’armée des Côtes de Cherbourg, à la Société des amis de la liberté et de l’égalité de Bayeux, 14 mai 1793 (AD Calvados 1 L 2285).
#il y a 227 ans#Révolution française#Prieur de la Marne#14 mai 1793#1793#représentants en mission#Romme#Gilbert Romme#Lecointre#Laurent Lecointre#Bayeux#Société des amis de la liberté et de l'égalité#jacobins
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