#Ongles verts
Explore tagged Tumblr posts
Text
We praise green nail polish in this accidentally Satanic blog. This one is so gorgeous and men love it. I don’t always wear nail polish and manicures are getting increasingly more intricate but, when I do, I like it for the colors to be different but sexy. Is this sexy? Maybe not in an obvious way yet, like I said, men like it on my nails. It’s very pretty.
#Zoya Merida#green nail polish#green nails#In praise of green nail polish#Ongles verts#Vernis à ongles vert
0 notes
Text
My manicure was accidentally matching to the table accessories!
#nail polish#vernis à ongles#manucure#manicure#nail art#matching#coordination#assorti#fleur#fleurs#flower#flowers#bleu#green#vert
2 notes
·
View notes
Text
Sinon à part ça, j'ai commandé une bague (celle avec des pierres vertes et rouges) et j'avais coché le truc "écrire un mot comme cadeau" et j'ai écrit ça va aller respire le sang. Du coup j'ai implosé de rire. J'ai boopé un chat pas à moi mais trop gentil. Et update de mes ongles du coup bah ça m'a pas tellement aidée dans ma dermatilomanie mais c'était un peu stylé en vrai donc à refaire juste pour slay.
#photo 1 jserre mes poings comme si jallais faire un octogone avec tous mes ennemis du mois d'octobre jpp#jetais bourrée ya une heure mais ça va assez mieux pour mettre des images random
11 notes
·
View notes
Text
— Les magies - le Sylve
héritée du peuple de la nature qui furent autrefois des elfes des bois, Le Sylve est cette magie qui puise sa force dans les arbres, le lien aux animaux et le cycle de la lune.
Par personnage : 3 capacités innées initiales, 1-2 caractéristiques physiques initiales et une voie au choix (comprenant elle-même 2/3 capacités innées, 2 capacités acquises et 1 capacité ultime.) Capacités innées propres à cette magie et possédées par toustes ses pratiquant.es :
apaisement de l'esprit lorsqu'iel se trouve proche de la nature
capacité à percevoir des fausses notes lorsque la nature proche est perturbée
capacité à se régénérer plus facilement au contact d'un élément fétiche
Caractéristiques physiques possibles (1 obligatoire, 2 maximum.):
De discrètes veines ou motifs sur la peau, évoquant les nervures d’une feuille ou les strates de la roche.
Les ongles ressemblent à de la pierre polie ou à des griffes de bois.
Une odeur subtile de mousse, de terre humide ou de feuilles. La voie du Vert
Capacités innées :
Régénération mineure lorsqu’iel est en contact avec le sol ou les plantes (+10% PV/5 sec).
Vision nocturne naturelle.
Capacités acquises (deux au choix) :
Création de ronces qui immobilisent les ennemis.
Invocation d’un esprit animal (loup, cerf, ours) pour le combat ou la protection.
Création d’un abri végétal pour se camoufler ou se protéger des attaques.
Contrôle des plantes pour créer des ponts, des barrières ou des armes.
Absorption de la force vitale d’une plante pour se soigner.
Capacité ultime (une au choix) :
L’Éveil de la Forêt : Les arbres et plantes alentours prennent vie et attaquent les ennemis.
La Danse des Saisons : Le mage alterne rapidement les effets des saisons (gel hivernal, floraison printanière, chaleur estivale, tempête automnale) dans une zone, infligeant des dégâts variés.
La voie des Racines :
Capacités innées :
Augmentation de la résistance physique grâce à leur connexion à la terre.
Immunité aux pièges naturels comme les ronces ou le poison végétal.
Capacités acquises (deux au choix) :
Création de murs de racines ou d’épines pour se protéger ou entraver les ennemis.
Invocation d’une armure naturelle faite de bois ou de pierre.
Utilisation des racines pour détecter les mouvements sous la terre.
Utilisation des racines à distance pour provoquer trébuchements et chutes (immobilité pour lea lanceur.se)
invoque des créatures de terre minuscules qui ralentissent et peuvent faire tomber les ennemis
Capacité ultime (une au choix) :
Le Jardin de la Garde : Les racines et les plantes s’animent pour protéger le mage et ses alliés.
Le Colosse de la Terre : Fait surgir une gigantesque créature végétale ou rocheuse pour défendre le mage.
La voie de la Faune :
Capacités innées :
Les animaux proches sont naturellement amicaux et protecteurs.
Perception accrue grâce à leur lien avec la faune.
Capacités acquises (deux au choix) :
Invocation d’un animal protecteur ou offensif.
Fusion temporaire avec un animal pour obtenir ses capacités (force, vision, vitesse).
Lien mental avec un animal pour explorer ou espionner à distance.
Capacité à se lier à un animal pour toute sa vie / communication, échanges, protection et lien d'affection.
Capacité ultime (une au choix) :
La Horde Sauvage : Une armée d’animaux attaque les ennemis.
L’Avatar Bestial : Se transforme en une créature mi-humaine, mi-animale, dotée d’une puissance surhumaine.
#baldur's gate 3#forum rpg#forumactif#forumrpg#french rpg#projet forum#rpg french#rpg#rpg francophone#the witcher
4 notes
·
View notes
Text
US Vogue August 1, 1955
Kathleen Wallace wears a relaxed fit shirt dress, an elegant damask fabric here that shines in the new youthful blue-green. By Gilden Juniors, in Celanese acetate and cotton by Cohama. Evening satchel by Ingber, Coro bracelets. Lipstick and nail polish color: "Hot Coral" by Revlon.
Kathleen Wallace porte une robe-chemise à la coupe décontractée, un tissu élégant ici damassé qui brille dans le nouveau jeune bleu-vert. Par Gilden Juniors, en acétate Celanese et coton par Cohama. Cartable du soir par Ingber, bracelets Coro. Couleur de rouge à lèvres et vernis à ongles : "Hot Coral" de Revlon.
Photo Roger Prigent
vogue archive
#us vogue#august 1955#1955#fashion 50s#fall/winter#automne/hiver#gilden juniors#celanese#cohama#coro#revlon#ingber#kathleen wallace#roger prigent#damassé#damask
45 notes
·
View notes
Text
Règles :
1. Bois un verre d'eau toutes les heures, tu te sentiras remplie.
2. Bois de l'eau très froide même glacée, ton corps devra brûler plus de calories pour ramener l'eau à une température digérable.
3. Bois 3 tasses de thé vert tous les jours, ça boost le métabolisme et en plus c'est un excellent anti-oxydant qui aide à avoir une belle peau.
4. Prends des vitamines tous les jours.
5. Mange de la glace quand tu as faim, ça fait croire au corps qu'il mange mais sans les calories.
6. Fais de l'aérobie quand tu sens que tu vas craquer.
7. Mange de la nouriture épicée, ça aide à hausser le métabolisme.
8. Prends de longues douches froides, ton corps doit brûler des calories pour revenir à une température normale.
9. Ne prends pas de laxatifs, ils ne t'aident pas à perdre du poids, ils dérèglent et sont très mauvais pour le métabolisme.
10. Ne prends pas de dirurétiques… Ils ne font que te déshydrater (et même chose que 9).
11. Brosse tes dents très souvent comme ça tu seras moins tentée de manger après.
12. Entoure ta taille avec un ruban ou une écharpe … ça va te serrer quand tu vas manger.
13. Nettoie quelque chose de dégoutant (toillette, litière du chat, la chambre de ton copain lol) avant de manger. Personne n'a envie de manger après avoir nettoyer quelque chose comme ça…
14. Garde tes cheveux en bonne condition comme ça personne ne suspectera rien.
15. Trouve une chose à faire qui te fera t'absenter durant les repas.
16. Fais plus d'exercice que le nombre de calories que tu manges.
17. Utilise de petits plats et de petits ustensiles comme ça tu auras l'impression de manger plus (par exemple, mange dans des assiettes à dessert, elles te paraîtront plus vite remplie…)
18. Prends une bouchée de nourriture pour deux gorgées d'eau comme ça tu seras remplie.
19. Dis que tu vas manger chez une copine et vas marcher à la place tu vas brûler des calories au lieu d'en prendre.
20. Achète des vêtements trop petits et accroche les bien en évidence comme ça tu seras motivée à pouvoir les enfiler !
21. Dors au moins 6h par jour sinon ça peut faire baisser ton métabolisme de 15%
22. Si tu commences à avoir faim fais des redressements assis et bouge toi !
23. Pomponne toi : donne-toi un facial, fais-toi les ongles, exfolliation, épile-toi à la pince. Fais-toi belle !
24. Fais ton lunch mais ne le mange pas, salis la vaisselle et jète les restes ou personne ne va les trouver, comme ça ton entourage croira que tu as mangé. Enfin, c'est vrai que c'est mieux quand t'es seule, comme ça, tu vas même pas dans la cuisine de la journée.
25. Prépare une liste d'excuse à dire quand tu ne veux pas manger : tu es malade, végétarienne, allergique, t'as trop mangé avant, etc…
26. Sors de ta maison ! Si tu ne reste pas assise sur ton cul à rien faire le monde ne pourra pas t'emmerder avec le fait que tu ne manges pas.
27. Rejoins un groupe Pro-Ana ou démarre le tien, n'importe quoi qui va te tenir motivée !!
28. Fabrique un scrapbook d'ANA, avec des photos de thinspiration etc tout ce qui pourrais te tenir motivée un espèce de journal de bord !
29. Une bonne posture te fait brûler 10% plus de calories que quand on s'avachit…
30. N'achète jamais de nourriture avec ton argent ou celui qu'on te donne, tu ferras des économies :p ! À la place d'acheter de la nouriture achète de nouveaux vêtements, une balance, tout ce que tu veux !
31. Fabrique une liste des mauvais aliments que tu aimes manger, et chaque jour tu en prends un et tu te jures de ne jamais le remanger ! Tu peux mettre cette liste dans ton journal de bord.
32. Jamais d'alcool ! L'alcool est bourré de calories un seul verre en contient au moins 120 … alors imagine les dégats après une soirée ! A moins, que tu vomisses tout…
33. Ne mange jamais rien de plus gros qu'une tasse !! Ton estomac pourait s'agrandir et tu aurais encore plus faim ensuite.
34. Mange devant un miroir. Vois comment tu es une grosse cochonne sans volonté…
35. L'odeur du café est sensé couper l'appétit
36. Porte parfaitement du lip gloss, tu seras moins tentée de manger n'importe quoi.
37. Prends le moins possible de repas par jour (petit-déj' essentiel, midi, jamais de goûter, et repas du soir à éviter).
38. Le chocolat chaud basse calorie te fera te sentir remplie sans pour autant prendre trop de calories.
39. Prends une photo de toi en maillot de bain et regarde-toi à chaque fois avant de manger, dis-toi que tu ne veux plus ressembler à ça…
40. Il faut 20 minutes au cerveau pour réaliser que l'estomac est plein, intérressant non ?
41. Mange beaucoup de fibres, ça te fait sentir pleine et aide à faire sortir le gras de ton corps.
42. Avant de manger un gâteau, bonbons, chips ou autres prends une grande respiration et compte jusqu'à 100 dans ta tête. Habituellement l'envie passe ou tu réussis à te convaincre que tu vas devenir une grosse truie (ou que tu en es déjà une) si tu manges ça !
43. Quand tu as faim bois deux verres d'eau chaude… Vraiment dégoûtant, ça fait passer la faim.
44. Lis l'information nutritionelle sur chaque aliment et renseigne toi sur les calories, les graisses saturées etc… Tout ce qui est mauvais pour ton corps !!
45. Si tu aimes boire de l'alcool fais toi une règle : Si la semaine, tu as atteint l'objectif que tu t'étais fixé, tu peux boire un peu, si au contraire, tu n'as rien réussi du tout, ou que tu as régressé, ne bois pas.
46. Ne mange pas devant l'ordinateur ou la télé, ça te distrait et tu ne sais pas quand tu n'as plus faim.
47. Épargne l'argent que tu prenais pour tes lunchs mets-le dans un pot et regarde le montant augmenter jour après jour ! Je peux te dire que ça fait plaisir !
48. Tiens toi loin de Slim-Fast et autres produits santé miracle pour faire perdre du poids. Jette seulement un regard aux renseignements nutritionels pour voir comment ces supposés shakes sont bourrés de calories.
49. Quand tu as faim bois de l'eau glacée avec du citron et compte jusqu'à 100 dans ta tête, tu n'auras plus faim.
50. Manger 4 repas de 100 calories est mieux qu'un seul de 400.
_________________
Rules :
2. Drink very cold even icy water, your body will have to burn more calories to bring the water back to a digestible temperature.
3. Drink 3 cups of green tea every day, it boosts metabolism and in addition it is an excellent antioxidant that helps to have beautiful skin.
4. Take vitamins every day.
5. Eat ice cream when you are hungry, it makes the body believe that it eats but without the calories.
6. Do aerobics when you feel like you're going to crack.
7. Eat spicy food, it helps to increase the metabolism.
8. Take long cold showers, your body must burn calories to return to a normal temperature.
9. Do not take laxatives, they do not help you lose weight, they misregulate and are very bad for the metabolism.
10. Don't take diuretics... They just dehydrate you (and the same thing as 9).
11. Brush your teeth very often so you will be less tempted to eat afterwards.
12. Surround your waist with a ribbon or a scarf... it will squeeze you when you go to eat.
13. Clean something disgusting (toilet, cat litter, your boyfriend's room lol) before eating. No one wants to eat after cleaning something like that...
14. Keep your hair in good condition so no one will suspect anything.
15. Find something to do that will make you absent during meals.
16. Exercise more than the number of calories you eat.
17. Use small dishes and small utensils so you will have the impression of eating more (for example, eat in dessert plates, they will seem filled faster...)
18. Take a bite of food for two sips of water so you will be filled.
19. Say you're going to eat at a friend's and walk instead you're going to burn calories instead of taking them.
20. Buy clothes that are too small and hang them prominently so you will be motivated to be able to put them on!
21. Sleep at least 6 hours a day otherwise it can lower your metabolism by 15%
22. If you start to get hungry, sit down and move!
23. Pompom yourself: give yourself a facial, do your nails, exfolliation, epilate yourself with tweezers. Make yourself beautiful!
24. Make your lunch but don't eat it, dirty the dishes and throw aside the leftovers or no one will find them, so those around you will believe that you have eaten. Finally, it's true that it's better when you're alone, like that, you don't even go to the kitchen of the day.
25. Prepare a list of excuses to say when you don't want to eat: you are sick, vegetarian, allergic, you ate too much before, etc...
26. Get out of your house! If you don't sit on your ass doing nothing the world won't be able to annoy you with the fact that you don't eat.
27. Join a Pro-Ana group or start yours, anything that will keep you motivated!!
28. Make an ANA scrapbook, with photos of thinspiration etc everything that could keep you motivated a kind of logbook!
29. A good posture makes you burn 10% more calories than when you snoot...
30. Never buy food with your money or the one you are given, you will save money :p! Instead of buying food, buy new clothes, a scale, everything you want!
31. Make a list of the bad foods you like to eat, and every day you take one and swear to yourself never eat it again! You can put this list in your logbook.
32. Never alcohol! Alcohol is full of calories a single glass contains at least 120... so imagine the damage after an evening! Unless, you vomit everything...
33. Never eat anything bigger than a cup!! Your stomach could enlarge and you would be even hungrier afterwards.
34. Eat in front of a mirror. See how you are a big slut with no will...
35. The smell of coffee is supposed to cut the appetite
36. Wear lip gloss perfectly, you will be less tempted to eat anything.
37. Take as few meals as possible per day (essential breakfast, lunch, never snack, and evening meals to avoid).
38. Low-calorie hot chocolate will make you feel full without taking too many calories.
39. Take a picture of yourself in a swimsuit and look at yourself every time before eating, tell yourself that you don't want to look like this anymore...
40. It takes the brain 20 minutes to realize that the stomach is full, interesting isn't it?
41. Eat a lot of fiber, it makes you feel full and helps to get fat out of your body.
42. Before eating a cake, candy, chips or others take a deep breath and count up to 100 in your head. Usually the desire passes or you manage to convince yourself that you will become a big sow (or that you are already one) if you eat this!
43. When you're hungry drink two glasses of hot water... Really disgusting, it makes you go hungry.
44. Read the nutritional information on each food and find out about calories, saturated fats etc... Everything that is bad for your body!!
45. If you like to drink alcohol, make yourself a rule: If the week, you have reached the goal you had set for yourself, you can drink a little, if on the contrary, you have not achieved anything at all, or you have regressed, do not drink.
46. Don't eat in front of the computer or TV, it distracts you and you don't know when you're no longer hungry.
47. Save the money you took for your lunches put it in a pot and watch the amount increase day after day! I can tell you that it's nice!
48. Stay away from Slim-Fast and other miracle health products to make you lose weight. Just take a look at the nutritional information to see how these supposed shakes are full of calories.
49. When you are hungry drink ice water with lemon and count to 100 in your head, you will no longer be hungry.
50. Eating 4 meals of 100 calories is better than just one of 400.
2 notes
·
View notes
Note
Mes ongles:
:3
J'adore le vert
PRETYY!!!
IM HOLDING YOUR HANDS AND KISSING THEM!! :3
;////;
4 notes
·
View notes
Text
les he1. Bois un verre d'eau toutesures, tu te sentiras remplie.
2. Bois de l'eau très froide même glacée, ton corps devra brûler plus de calories pour ramener l'eau à une température digérable.
3. Bois 3 tasses de thé vert tous les jours, ça boost le métabolisme et en plus c'est un excellent anti-oxydant qui aide à avoir une belle peau.
4. Prends des vitamines tous les jours.
5. Mange de la glace quand tu as faim, ça fait croire au corps qu'il mange mais sans les calories.
6. Fais de l'aérobie quand tu sens que tu vas craquer.
7. Mange de la nouriture épicée, ça aide à hausser le métabolisme.
8. Prends de longues douches froides, ton corps doit brûler des calories pour revenir à une température normale.
9. Ne prends pas de laxatifs, ils ne t'aident pas à perdre du poids, ils dérèglent et sont très mauvais pour le métabolisme.
10. Ne prends pas de dirurétiques… Ils ne font que te déshydrater (et même chose que 9).
11. Brosse tes dents très souvent comme ça tu seras moins tentée de manger après.
12. Entoure ta taille avec un ruban ou une écharpe … ça va te serrer quand tu vas manger.
13. Nettoie quelque chose de dégoutant (toillette, litière du chat, la chambre de ton copain lol) avant de manger. Personne n'a envie de manger après avoir nettoyer quelque chose comme ça…
14. Garde tes cheveux en bonne condition comme ça personne ne suspectera rien.
15. Trouve une chose à faire qui te fera t'absenter durant les repas.
16. Fais plus d'exercice que le nombre de calories que tu manges.
17. Utilise de petits plats et de petits ustensiles comme ça tu auras l'impression de manger plus (par exemple, mange dans des assiettes à dessert, elles te paraîtront plus vite remplie…)
18. Prends une bouchée de nourriture pour deux gorgées d'eau comme ça tu seras remplie.
19. Dis que tu vas manger chez une copine et vas marcher à la place tu vas brûler des calories au lieu d'en prendre.
20. Achète des vêtements trop petits et accroche les bien en évidence comme ça tu seras motivée à pouvoir les enfiler !
21. Dors au moins 6h par jour sinon ça peut faire baisser ton métabolisme de 15%
22. Si tu commences à avoir faim fais des redressements assis et bouge toi !
23. Pomponne toi : donne-toi un facial, fais-toi les ongles, exfolliation, épile-toi à la pince. Fais-toi belle !
24. Fais ton lunch mais ne le mange pas, salis la vaisselle et jète les restes ou personne ne va les trouver, comme ça ton entourage croira que tu as mangé. Enfin, c'est vrai que c'est mieux quand t'es seule, comme ça, tu vas même pas dans la cuisine de la journée.
25. Prépare une liste d'excuse à dire quand tu ne veux pas manger : tu es malade, végétarienne, allergique, t'as trop mangé avant, etc…
26. Sors de ta maison ! Si tu ne reste pas assise sur ton cul à rien faire le monde ne pourra pas t'emmerder avec le fait que tu ne manges pas.
27. Rejoins un groupe Pro-Ana ou démarre le tien, n'importe quoi qui va te tenir motivée !!
28. Fabrique un scrapbook d'ANA, avec des photos de thinspiration etc tout ce qui pourrais te tenir motivée un espèce de journal de bord !
29. Une bonne posture te fait brûler 10% plus de calories que quand on s'avachit…
30. N'achète jamais de nourriture avec ton argent ou celui qu'on te donne, tu ferras des économies :p ! À la place d'acheter de la nouriture achète de nouveaux vêtements, une balance, tout ce que tu veux !
31. Fabrique une liste des mauvais aliments que tu aimes manger, et chaque jour tu en prends un et tu te jures de ne jamais le remanger ! Tu peux mettre cette liste dans ton journal de bord.
32. Jamais d'alcool ! L'alcool est bourré de calories un seul verre en contient au moins 120 … alors imagine les dégats après une soirée ! A moins, que tu vomisses tout…
33. Ne mange jamais rien de plus gros qu'une tasse !! Ton estomac pourait s'agrandir et tu aurais encore plus faim ensuite.
34. Mange devant un miroir. Vois comment tu es une grosse cochonne sans volonté…
35. L'odeur du café est sensé couper l'appétit
36. Porte parfaitement du lip gloss, tu seras moins tentée de manger n'importe quoi.
37. Prends le moins possible de repas par jour (petit-déj' essentiel, midi, jamais de goûter, et repas du soir à éviter).
38. Le chocolat chaud basse calorie te fera te sentir remplie sans pour autant prendre trop de calories.
39. Prends une photo de toi en maillot de bain et regarde-toi à chaque fois avant de manger, dis-toi que tu ne veux plus ressembler à ça…
40. Il faut 20 minutes au cerveau pour réaliser que l'estomac est plein, intérressant non ?
41. Mange beaucoup de fibres, ça te fait sentir pleine et aide à faire sortir le gras de ton corps.
42. Avant de manger un gâteau, bonbons, chips ou autres prends une grande respiration et compte jusqu'à 100 dans ta tête. Habituellement l'envie passe ou tu réussis à te convaincre que tu vas devenir une grosse truie (ou que tu en es déjà une) si tu manges ça !
43. Quand tu as faim bois deux verres d'eau chaude… Vraiment dégoûtant, ça fait passer la faim.
44. Lis l'information nutritionelle sur chaque aliment et renseigne toi sur les calories, les graisses saturées etc… Tout ce qui est mauvais pour ton corps !!
45. Si tu aimes boire de l'alcool fais toi une règle : Si la semaine, tu as atteint l'objectif que tu t'étais fixé, tu peux boire un peu, si au contraire, tu n'as rien réussi du tout, ou que tu as régressé, ne bois pas.
46. Ne mange pas devant l'ordinateur ou la télé, ça te distrait et tu ne sais pas quand tu n'as plus faim.
47. Épargne l'argent que tu prenais pour tes lunchs mets-le dans un pot et regarde le montant augmenter jour après jour ! Je peux te dire que ça fait plaisir !
48. Tiens toi loin de Slim-Fast et autres produits santé miracle pour faire perdre du poids. Jette seulement un regard aux renseignements nutritionels pour voir comment ces supposés shakes sont bourrés de calories.
49. Quand tu as faim bois de l'eau glacée avec du citron et compte jusqu'à 100 dans ta tête, tu n'auras plus faim.
50. Manger 4 repas de 100 calories est mieux qu'un seul de 400.
14 notes
·
View notes
Photo
cher journal,
aujourd’hui misaki m’a appelé pour...... LUI FAIRE UN RELOOKING !!!!!!!
au début je pensais qu’on allait juste se faire les ongles (j’en peux plus de voir ses ongles rongés et son vernis craquelé)
mais finalement elle m’a sorti une boite de teinture rouge et elle m’a dit “refais ma garde robe”
il fallait pas me demander deux fois !!!
je sais qu’elle hésitait entre le vert et le rouge mais je pense qu’elle a fait le bon choix
j’ai adoré jouer avec les couleurs et textures de son style plus alternatif que j’ai l’habitude de voir
elle est toujours aussi belle
ensuite bien sûr elle m’a montré sa guitare électrique.. (comme si je l’entendais pas assez tous les soirs à travers les murs)!
puis on a discuté autour d’une tasse de café
ça sent l’automne
madeleine
1 note
·
View note
Text
Mon vernis a ongles aujourd'hui le vert
45 notes
·
View notes
Text
" Midas Touch "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Fugo Pannacotta.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Comme à son habitude, le groupe de Bucciarati ne sait pas se tenir. Lorsque le chat est absent les souris dansent, toutefois, à son retour il décide d'agir. Une punition voit le jour, à laquelle seuls Mista et Abbacchio échappent mais pas Fugo et l'élément féminin de l'équipe. Ainsi un duo explosif nait. Et peut-être un peu plus..
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : violence, langage vulgaire.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟏𝟓,𝟐𝟕𝟗.
Musique : Midas Touch - Kiss Of Life.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
« Tu te fous de ma gueule ?! »
Écrasant mes paumes sur la petite table ronde, je fais tomber ma chaise. Elle bascule, se renverse dans un fracas qui en fait sursauter plus d'un. La vaisselle tressaute, dont des tasses et couverts, je ne suis pas surprise de voir la nappe être tachée. Les éruptions de voix n'effraient ni les employés ni les clients qui ont déserté le lieu depuis plusieurs heures déjà, ⸺il est treize heure passé⸺ personne ne se précipite vers la sortie ou s'empresse de venir voir ce qu'il se passe lorsque j'attrape son col pour le jeter contre le mur. C'est calme. Et c'est l'avantage de faire partie d'un gang, les gens ont peur, ils ne contestent pas, ils ne se mêlent de rien. Les serveurs restent en cuisine, le propriétaire se cache à l'arrière. Abbacchio, Mista et Narrancia en sont témoins, je vais le tuer. L'étriper ! Mes doigts se serrent jusqu'à se presser contre mes mains au travers de son costume, j'en ai les ongles qui me transpercent.
Fugo reste silencieux. Il bout.
« Qui c'est que tu traites d'idiote espèce d'enfoiré ? » beuglé-je. « Tu crois que c'est parce que t'es un gosse de riche que tu peux te permettre de te sentir supérieur ? Mon pied dans ton cul et on verra si tu continues ton cirque ! »
J'essaie de le faire monter dans les airs à la seule force de mes bras mais j'en suis incapable, alors je grince des dents.
« Sérieux, vous allez recommencer ? » s'impatiente Mista. « On vient à peine de finir de manger, digérez au moins. Les indigestions c'est pas drôle. »
« Une indigestion sera le dernier de ses problèmes quand j'en aurai fini avec lui ! »
Grimaçant, Fugo se saisit de mes poignets.
« Tu t'enfonces ! » il beugle. « Tu te crois intelligente avec tes conneries ? Lâche moi avant que je t'en foute une. C'est pas parce que t'es une nana que je vais me retenir ! »
« Ah ! J'aimerais bien voir ça ! »
Sa prise est supérieure à la mienne, j'ai beau être verte de rage, je ne fais pas le poids tandis qu'il me broie les articulations et qu'il me force à le lâcher. La vache ! Ça fait mal ! J'aimerais dire que c'est nouveau, que, habituellement, lui et moi nous tenons à carreau, mais.. ça se produit dès qu'on se dispute. Fugo m'attrape la main, il me renverse en me pliant le bras, échange nos places et m'enfonce contre le mur. La face écrasée, son torse dans mon dos, il me plie le bras jusqu'à m'arracher une plainte. C'est terrible. C'est humiliant, que dis-je. Je suis même pas capable de m'énerver et de rester crédible devant cette bande d'idiots. Et plus je me débats, plus il raffermit sa prise. Je crois que.. merde. Si il continue il va me casser le poignet, est-ce qu'il s'en rend compte ? C'est une brute ! Pas étonnant que je puisse pas le blairer. Fugo a l'air de s'en moquer, il me maintient jusqu'à reprendre la parole.
Lorsqu'il ouvre la bouche, je sens son souffle sur ma joue et pousse un cri.
« Tu fais moins la maline, je parie ? Ça t'apprendra ! »
« Je t'emmerde, Fugo ! »
De ma main libre, tel un catcheur vaincu, je frappe le mur. Tambourinant, cela ne suffit pas à l'arrêter.
« J'ai compris ! J'ai compris ! » j'insiste. « Tu vas voir, je vais tout raconter à Bruno, il va te buter ! Arrête ! Tu me fais mal ! »
Quand il presse mon bras dans le creux de mes omoplates, le bruit d'une fissure me glace le sang. Mes supplications ne lui font rien. L'enfoiré... Fugo se contente de se coller davantage à moi, il m'écrase la poitrine et me coupe ainsi le souffle. J'en ai la tête qui tourne. J'ai mal !
Une voix ne tarde pas à le réprimander. Fugo se fige.
« C'est bon, Fugo. » intervient Abbacchio, irrité. « Elle a dit qu'elle a compris, maintenant lâche la avant qu'elle me pète encore plus les tympans. »
« Vous allez vous chamailler comme ça longtemps ? » demande Mista. « Si Bruno arrive il va être en rogne. »
« Fugo ! Fugo ! Viens vérifier mon calcul, j'ai fini ! » s'exclame Narrancia. « Moi je sais que j'ai eu bon, tu vas voir ! »
Il soupire.
Un à un, les doigts de Fugo se retirent, sa prise est si forte qu'ils me collent à la peau, comme une empreinte dans de l'argile... Lorsque sa main s'en va, je récupère la mienne et miaule de douleur. Mon poignet est tout rouge. Il est gonflé, palpite. Immédiatement, je le foudroie du regard. Comment est-ce qu'il ose me refaire le portait ? Si il continue mes menaces vont se transformer en réalité. Il fera moins le malin là, tien ! Par contre, il s'en fiche. J'ai beau jeter des poignards imaginaires dans son dos il m'ignore pour retourner à sa place, c'est-à-dire entre Mista et Narrancia. Abbacchio me fait signe de retourner m'asseoir, toujours aussi contrarié et s'empresse de retourner écouter sa musique. Une tasse fumante repose devant lui, il s'en saisit et sirote le contenu. Pour qui il se prend au juste ? C'est pas parce que c'est un ancien flic ou qu'il est plus âgé que nous qu'il est forcément meilleur. Je lui obéis. Pour cette fois... Je retourne à ma chaise renversée par terre, non sans me plaindre, je la ramasse et y colle mon popotin.
Nous sommes cinq, parmi toutes les places où j'aurais pu me trouver, il a fallu que ce soit entre Fugo et Abbacchio. Mais c'est tant mieux, les deux m'ignorent. Fugo est tourné sur le côté. Abbacchio fixe le plafond.
Toujours gênée par la douleur dans mon bras, je le palpe. Il me fait mal comme un énorme bleu.
« Tu t'es blessée ? » me questionne Mista.
J'ignore leur regard qui se posent sur moi, notamment celui de Mista qui se montre particulièrement intense. Il me dévisage. Comme si il venait de faire une découverte révolutionnaire, il ne me lâche pas et scrute mon expression tiraillée. J'en profite pour prendre ma fourchette et voler son gâteau. Pour éviter qu'il ne me devance, je l'enfourne dans ma bouche. Puis je me rassois.
« Eh ! »
Forçant un sourire malicieux, je cligne d'un œil.
« T'aurais pas dû être gentil avec elle. » se moque Narrancia. « Tu sais pourtant qu'elle a pas de cœur. C'est tant pis pour toi. »
« Tais toi et continue ton calcul. » peste Fugo. « Ne te laisse pas distraire, Narrancia. »
« T'as pris ma part ! Merde. C'était la cinquième ! »
« Et alors ? » je demande. « Tu vas pleurer alors qu'il en reste d'autre ? T'es débile ou quoi ? »
Mista grogne, tape du pied.
« T'as vu le plateau, non ? On avait cinq parts. Cinq ! Maintenant il en reste quatre. Et le numéro quatre ça porte malheur, je peux pas la prendre ! »
« Pff. La bonne blague. »
Je rapproche l'assiette de desserts, ignorant le regard accusateur de Abbacchio qui se pose sur moi. Lorsqu'il est assez proche de moi, je fais tomber les parts dans mon assiette et souris.
« Si ça te plaît pas, je me sacrifie. »
« Eh ! Tu fais quoi ?! Arrête ! Je t'ai dit d'arrêter ! »
Mista bondit. Il m'accuse en me pointant de sa fourchette. Notre contact visuel reste intact, c'est par pur plaisir que je le provoque.
« Tu te fous de qui là ? Tu te crois tout permis ? T'abuse ! »
Ma fourchette récupère une des parts entière, l'apportant à ma bouche, je la gobe d'un coup. C'est un délicieux fraisier, il est encore froid dû au fait qu'un serveur l'a apporté juste avant que nous nous disputions. Je vais me faire un plaisir de tous les manger. Ils m'ont énervée, c'est ma vengeance.
Le visage de Mista devient tout rouge.
« Qu'est-ce que tu fous ? Arrête de tout manger, on est pas chez ta mère ! »
« Je crois que j'ai mangé la quatrième part... » dis-je la bouche pleine. « Oh— Oh non ! »
Je lâche la fourchette et approche mes mains de ma gorge, les yeux grands ouverts. Des miettes de gâteau tombent sur la table. Malgré son teint bronzé, le visage de Mista blanchi en l'espace d'une seconde, comme si toutes ses couleurs venaient de fondre. J'arrive pas à croire qu'il tombe dans le panneau..
« Je m'étouffe ! »
« Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Oh, merde ! »
Il panique à la vue de mon visage gonflé. Tandis que les autres me regardent sans intérêt, habitués à mes taquineries, Mista perd la tête. Il attrape son visage entre ses deux mains, tape du pied. J'essaie de retenir mon rire.
« Je t'avais dit qu'elle était maudite cette part ! Pourquoi personne m'écoute jamais ?! Le chiffre quatre c'est maudit, point barre ! »
J'avale la part et glousse.
« Quel crétin.. »
Abbacchio cache son sourire derrière sa tasse, il sait que l'hystérie de Mista ne mérite pas d'attention, mais d'autres ne le suivent pas. Narrancia, par exemple, qui éclate de rire. Il se tient le ventre, pointe du doigt notre tireur d'élite, ignorant la fumée qui s'échappe de ses oreilles et son expression rageuse. Je crois qu'il a compris que je me foutais de lui...
J'ignore la réaction de Fugo, toujours irritée par son notre altercation, tout ce que je sais c'est qu'il ne dit rien et qu'il reste assis proche de moi. Je continue de rire jusqu'à entendre les cris de Mista s'élever dans la pièce, il frappe ses mains sur la table puis me pointe du doigt. C'est bas de m'en prendre à sa phobie, je sais qu'il a un vrai problème avec ce chiffre, bien que je sache pas pourquoi. Pour être honnête je m'en fiche. Mista est un idiot fini, voilà ce qu'il est. Il n'est bon qu'à une chose et c'est tirer, peu importe la cible qui lui fait face, immobile ou fuyant, il ne la ratera pas. Qu'il ait peur du chiffre quatre en tant que membre d'un gang aussi redoutable que le notre ça c'est la honte. Il peut pas grandir un peu ? Avoir peur des tigres, avoir peur des cafards, ça c'est quelque chose. Ça bouge, c'est résistant à tout et ça chasse. Rien que d'y penser ça m'énerve. Je réprime de justesse l'envie d'écrire quatre avec un marqueur sur ma serviette et de la lui balancer à la face. Juste pour sa réaction, ça en vaudrait le coup.
Je le fais, en fait. J'ai changé d'avis.
Pendant que Mista s'essouffle et peste à propos de mon comportement, j'en profite pour extirper discrètement un marqueur de ma veste et de l'approcher de ma serviette. Elle est encore neuve, je ne m'en suis pas servie pour m'essuyer la bouche. Fugo me voit. J'échange un regard avec lui.
« Qu'est-ce que tu fais ? » il demande.
« Je vais embêter, Mista. »
Je m'attends à ce qu'il me réprimande mais il sourit. Bizarre.. Fugo lève la tête et agit comme si il n'avait rien vu.
Le chiffre est gros, j'ai refait quelques lignes jusqu'à ce que rien ne dépasse et que l'encre bave au travers du tissu. Toutefois, quand je lève la main pour le lui jeter dessus, une voix survient derrière nous. Familière, elle nous saisit tous par les trippes.
« Qu'est-ce qui se passe ici ? C'est quoi ce boucan, on vous entend depuis dehors ! »
Bucciarati entre.
Nous tournons tous la tête.
« Merde. » je grommelle.
« Bucciarati ! T'es là ! » s'exclame Mista. « Il faut que tu parles avec le chef en cuisine, c'est plus possible. Je lui ai demandé de mettre trois parts de gâteaux quand il nous sert. Si il nous en donne cinq ou six, on finira à coup sûr à quatre. Et c'est pas bon, t'es au courant, non ? »
Notre supérieur entre nonchalamment, habitués par l'enthousiasme fou de notre groupe. Je profite de Mista qui crie pour ranger la serviette dans ma poche avec le marqueur. La dernière chose dont j'ai envie c'est d'être réprimandée par Bucciarati. Il a pas l'air content.
« Je lui en parlerai. Tu peux te rasseoir. »
« Il y a quelque chose ? T'as pas l'air dans ton assiette, Bucciarati. » dit Abbacchio.
« Non, en effet. »
Tout le monde est tourné vers lui. Une habitude. Dès qu'il pose les pieds quelque part, on reste autour de lui tels de petits poussins perdus à la recherche de sa maman. Bucciarati est un guide, une lumière. D'une manière unique, il nous a tous touchés, malgré son statut de gangster il a une sagesse que je n'ai jamais vu ailleurs, un peu comme le philosophe Platon, célèbre penseur de notre histoire. Alors, quand il est arrivé dans le restaurant, ignorant que toutes les chaises sont déjà prises, il nous fait face et s'accapare notre attention.
Bucciarati croise mon regard. Mince. Je tourne la tête lorsqu'il remarque mon poignet gonflé. J'aurais dû demander de la glace.
« Je reviens d'un entretien avec Polpo. Il nous demande de nous occuper d'une bande hostile au gang qui terrorise les civils. Ils feraient du trafic d'armes dans les environs et menacent ceux qui s'approchent de trop près. »
Rien d'étonnant.
Passione est une organisation qui fait parler d'elle, comme elle est puissante en Italie, ça fait monter de la rancœur chez pas mal de gens. Beaucoup de civils nous méprisent. Afin de remédier à notre prise sur les commerces, les représentants de l'ordre, certains essaient de créer leur propre gang, généralement ils sont trop maladroits. Ils font du bruit et s'y prennent de la mauvaise manière en attaquant des innocents. Comme celui que vient de citer Bucciarati.
« Nous tous ? Si c'est pas des manieurs de Stands ça ne servirait à rien. » répond Abbacchio.
« Je suis pour botter des culs, moi ! » s'exclame Narrancia.
« Non, à vrai dire, j'avais déjà quelqu'un en tête. »
Son regard se repose sur moi. Oh. Oh oh...
Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai ? De la crème sur les lèvres, ou alors un morceau de fraise entre les dents ? Il doit me fixer pour ça. Merde, ça ne peut être que ça. Je sursaute à l'entente de mon prénom, Bucciarati me fixe. Je suis trop occupée à me curer les dents.
« J'aimerais te confier cette tâche. » dit-il.
« Je dois y aller ?! » m'exclamé-je. « Pourquoi moi ? Mista peut s'en charger. Ou Narrancia, regarde comme il est content ! »
J'ai beau pointer Narrancia du doigt, physiquement réticente, Bucciarati reste inchangé. Il me fixe jusqu'à attendre que je cède, ça m'enfonce plus bas que terre.
Pas que je sois faible ou peureuse, mais c'est mon jour de repos aujourd'hui... J'avais prévu de faire un tour en ville ! Il paraît que mon restaurant favoris a sorti une nouvelle spécialité, je m'étais promise d'y aller au lieu de rester avec cette bande de larves toute la journée. Même si c'est trop tard, j'avoue que ma maman a raison, j'ai décidément de mauvaises fréquentations. J'essaie d'y remédier, c'est malgré moi. J'ai la poisse. Mais là.. bosser pour le gang.. c'est la dernière de mes envies. J'ai plutôt envie de me poser en terrasse et de siroter un petit cocktail fruité. J'ai envie de draguer des garçons, d'insulter des passants et d'arracher quelques portefeuilles aux plus ignorants pour me payer des chaussures sans faire un trou dans mon compte bancaire. Est-ce que c'est trop demander ? C'est injuste ! Bucciarati est cruel. C'est toujours sur moi que ça tombe. Bien sûr, il va falloir que je me plie à ses exigences, impossible de refuser...
Je baisse les yeux et, me levant, souffle.
« Il faut que j'aille où ? »
« Aux abord de Torre Del Greco. La bande se serait réfugiée dans un hangar selon les dires de passants. »
« Très bien. J'y vais, je leur botte le cul, mais après vous me laissez tranquille ! J'ai des plans moi, je compte pas faire comme vous et rester vautrée dans ce restaurant jusqu'à ce soir. Je suis occupée ! »
« Ouh, t'as un rencard ? » intervient Mista.
« Quoi ? Non ! »
« Personne veut de toi ! » rit-il.
Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Si je le pouvais, je deviendrais rouge. Rouge de gêne, rouge de colère, peu importe.
Bucciarati m'arrête. Il m'a vue partir en direction de Mista, prête à lui refaire sa tronche de crasseux et m'appelle.
« Elle ne prendra pas beaucoup de temps. J'ai d'ailleurs décider que Fugo allait t'accompagner. »
...
Quoi.
« Je te demande pardon ? » j'épèle lentement, horrifiée.
« Est-ce que c'est nécessaire ? » s'enquiert le concerné. « Elle peut se débrouiller seule. »
« Oui que je le peux ! J'aurais même pas besoin d'appeler mon Stand que je vais tous leur péter la gueule. Tu sais que j'en suis capable, Bucciarati, pourquoi demander à ce qu'on m'accompagne ? »
« C'est là que réside le problème. »
Il articule, prononçant mon nom et pointant un doigt accusateur dans ma direction.
« Tu n'as pas assez l'esprit d'équipe. Or, nous en sommes une. Il faut que tu apprennes à te reposer sur tes camarades et peu importe si votre relation ne tient qu'à un fil, car c'est de même pour une vie lorsqu'on fait partie d'un gang. Si tu ne fais pas confiance à tes propres camarades, alors peux-tu réellement apporter ton soutien à notre organisation ? Je me le demande ! »
Les exclamations de Bucciarati me prennent de court.
Je déglutis. Plus aucun son ne sort de ma bouche.
« De tout notre groupe, toi et Fugo avez le plus de différents pour une raison qui m'échappe. Il est temps que vous régliez ça sur le champ de bataille, de plus que certains de vos ennemis seront des manieurs de Stands. »
« Non ! » je me lamente. « Bucciarati, tu comprends pas ! Je peux pas le blairer, Fugo, c'est différent ! Je suis compétente même sans lui. Si il vient avec moi il va faire que me ralentir ! »
« C'est pas moi qui me suis pris une râclée y'a cinq minutes... »
Mon œil palpite. L'enfoiré... Je vais le buter, c'est décidé !
« Qu'est-ce que t'as dit, sac à merde ? »
« Du calme ! » nous coupe Bucciarati. « Ma décision est finale. Je tiens à la cohésion de ce groupe, nous ne survivrons pas si tu continues à être de ton côté. Toi et Fugo avez interdiction de revenir dans ce restaurant sans vous êtres réconciliés. »
Les autres sont morts de rire. Abbacchio se cache, Mista sourit grandement et Narrancia rit aux éclats, c'est quoi ce groupe de dégénérés ? Bon sang, qu'est-ce qui m'a pris de suivre Bucciarati dans ce foutoir, maintenant j'en paie le prix ! Ah, sortez moi de là. J'en peux plus ! Non, non, il est hors de question qu'on me voit dehors en compagnie de ce fou furieux, c'est déjà assez la honte d'être en compagnie de Mista ou Narrancia, mais Fugo c'est le summum de la bêtise. Il prend tout le monde de haut et il est ingérable avec son Stand. Si je me mets avec lui je vais le tuer.
Quoique.. Si il meurt malencontreusement au combat, ça me dérangerait pas.
Oh..!
« J'accepte. »
« Tu me rassures. » sourit Bucciarati. « Laissez moi vous donner les coordonnées exactes et vous pourrez y aller. »
« Pff, passe les à Fugo, c'est lui qui sait conduire. »
On a tous les deux seize ans, mais moi je n'ai jamais réussi à voler une voiture sans l'exploser en plein autoroute. Bucciarati ne conteste pas. Lui-même m'a interdit de monter au volant. Alors c'est Fugo qui sera en charge de nous amener à Torre Del Greco pendant que moi je vais sagement attendre. J'écouterai de la musique, ou alors je compterai les nuages.
Pendant que Fugo s'approche de Bucciarati, la voix forte, je l'ignore pour récupérer mon sac à main. Il se trouve au fond de la pièce, caché pour une raison que j'ignore, à côté des pieds d'une chaise vide. C'est un petit hobo en cuir. Je passe derrière Abbacchio et, tout en me baissant la main, sens une présence m'approcher, elle essaie de se faire discrète mais c'est bien trop maladroit. Cependant je le laisse agir. Je ne sais pas ce que Mista mijote, mais quand il agit comme ça c'est généralement que la suite va être amusante. Levant les yeux dans sa direction, je le vois le visage tourné en direction de Fugo et de Bucciarati, notamment Fugo. Merde. Est-ce qu'il a compris ? Non, je pense pas. Il peut pas deviner que j'ai prévu de laisser Fugo avoir un tout petit accident mortel de rien du tout lors de notre mission, il faudrait être tordu. J'arbore une expression innocente tandis qu'il colle presque sa bouche à mon lobe d'oreille.
« Tu vas essayer de le buter ? »
Bon.
C'était bien tenté.
« Jamais de la vie. » je nie.
« C'est ça, je te crois. J'ai bien vu comment tu l'as regardé, on me la fait pas à moi. Comment tu vas t'y prendre ? Tu veux l'attaquer avec ton Stand ? Ou alors tu vas le poignarder dans le dos ? Ce serait le comble. » s'amuse-t-il.
Soudain, son expression durcit.
Mista me foudroie du regard avec une rage peu contenue.
« Mais fais gaffe à pas laisser de trace. » murmure-t-il. « La trahison, ça coûte cher dans notre milieu. Si Bucciarati apprend que tu es responsable de son meurtre, il te mettra en pièces avant de vendre ton cadavre au marché noir. Et je parie qu'une fille de ton âge en aussi bonne santé ça se vend bien. »
« Beurk ! Mais ça va pas ! »
Je pose mes mains sur son torse et le pousse jusqu'à ce qu'il trébuche sur sa chaise.
« Jamais de la vie ! Je t'ai dit non. Je suis réglo. »
« Si tu le dis.. »
Passant ses mains sur son torse, il remet en ordre son pull, j'en profite pour rejoindre Bucciarati devant l'entrée. Mes pas sont bruyants, je n'arrive pas à me calmer. Mista me fixe. Son regard me perce la nuque. Abbacchio et Narrancia ne disent rien, je parie qu'ils ont tout entendu.
« Tu es prête ? » me demande notre patron, une fois à sa hauteur.
« Oui. On peut y aller. »
J'ignore Fugo. Cette fois-ci, pas par dégoût, mais par embarras. J'ai honte.
« Bucciarati m'a donné les clés d'une voiture, on ira plus vite qu'en transport. » il parle.
« Si tu le dis... »
Bucciarati me réprimande silencieusement, il ne comprend pas je soupire donc et décide de quitter le restaurant sans rien dire de plus. De toute façon, je n'ai aucun moyen de me défendre. Mista m'a ruiné le moral. Il est là avec ses discours de gangster à la noix comme si il n'avait jamais tué personne par trahison. J'ai l'air d'une sainte peut-être ? La disparition de Fugo n'aurait peiné personne ça j'en suis certaine. Il n'a même pas d'amis cet idiot. Enfin bon, maintenant c'est trop tard, je ne peux que le suivre tandis qu'il me guide jusqu'au véhicule loué de Bucciarati. Je ne connais pas le modèle. Je reste donc derrière lui, une de mes main agrippée à la lanière de mon sac et l'autre fourrée dans ma poche de pantalon pendant que je traîne des pieds. Tout ce que j'espère c'est que c'est une voiture de luxe, je n'ai pas de goût particulier, pour être honnête je n'y connais strictement rien en bagnole, mais ça serait sympa de me balader dans un truc typique de riche. Les passants seraient tous jaloux.
Fugo s'arrête devant une voiture azur. Une coccinelle. Elle n'est pas loin du restaurant, je peux encore voir la porte d'entrée ici, est-ce que je peux courir pour y entrer ? J'aurais le temps ? Fugo appuie sur le porte clé et les phares s'illuminent. Je crois que je vais vomir.
« Sérieusement, c'est quoi cette carcasse ? On fait partie d'un gang ou d'un cirque de clowns ? Hors de question que je monte dedans. »
Mon acolyte hausse les épaules.
« Va dire ça a Bucciarati. »
Il ne me regarde même pas, pour qui il se prend ! Fugo fait le tour de la voiture du côté de la route pour monter et s'asseoir sur le siège, quant à moi, je n'ai pas vraiment le choix. Lorsqu'il claque sa portière, je claque la mienne.
« J'arrive pas à croire que Bucciarati ait loué ça. »
« Tu t'attendais à quoi ? C'est discret. On est pas ici pour se faire remarquer dans tous les coins de rue. Mais si tu veux louer une BMW je t'en prie, attire l'attention sur toi comme ça on fera fuir tout ennemi potentiel. Bon courage pour expliquer ça à nos supérieurs. »
« D'accord, c'est bon. » je peste. « Pas la peine d'en rajouter des caisses. »
Fugo s'est mis en route.
Déposant mon sac sur mes cuisses, je jette un coup d'œil à la vitre. Il y a une poignée sur la portière, je m'en sers pour la baisser et laisser entrer un peu d'air dans la location, immédiatement, une odeur de pain s'infiltre dans mes narines. Aussitôt nous passons une pizzeria. J'ai encore envie de bouder alors j'admire le paysage et j'ignore Fugo qui tente de faire la conversation, il me parle de la mission, me dit que si je tends la main comme ça dehors une moto va m'arracher le bras. Je m'en fous.
Nous avons à peu près vingt-et-une minute de route jusqu'à Torre Del Greco. C'est une ville connue pour sa production de corail et son musée. Je parie que le temps y est aussi bon qu'ici, de plus, ça reste au bord de la mer. Le ciel y sera aussi dégagé et ensoleillé. Des mouettes voleront au dessus du toit de cette épave, glissant sur la brise parfumée de chaud avec un soupçon d'éclat marin tout en s'exclamant, s'égosillant. Dans un sens je suis peinée d'avoir à partager ça avec Fugo, Narrancia aurait été de meilleure compagnie. Même Abbacchio ! J'aime beaucoup Abbacchio. Fugo, en revanche, est un rabat-joie, d'autant plus qu'il est violent, il pète des câbles pour rien, c'est dur de savoir sur quel pied jouer avec lui, alors je me montre hostile, comme ça il sait qu'il pourra pas m'emmerder. Il sait pas apprécier une aussi belle vue. Il a pas l'esprit assez ouvert, alors je suis forcée de me débrouiller. Et si ma main est arrachée, et alors ? Au moins elle partira en ayant apprécié l'air marin, ça, c'est quelque chose.
Il y a bien quelques cyclistes qui me font des doigts d'honneur, quelques uns m'insultent, mais je ne peux que ricaner et les insulter en retour. J'en oublierais presque pourquoi je suis là.
Torre Del Greco est effectivement à vingt-et-une minute de Naples. Nous arrivons sous peu, sans être trop dépaysés, ni ennuyés par les bouchons. La circulation est toujours assez fluide ici, notamment parce que il y a plus de piétons que de conducteurs. Fugo se gare et nous descendons. J'abandonne mon sac à main dans la boîte à gants, ne prenant que mon portable à clapet.
« Où est le hangar ? C'est un quartier résidentiel ici, tu t'es trompé ? »
« Non, je ne me suis pas trompé. » grogne Fugo. « Abandonnons la voiture ici, marchons tout droit, Bucciarati m'a donné l'adresse exacte, il n'est plus très loin. »
« J'espère pour toi. »
Nous marchons côte à côte, je reste un peu en retrait ceci dit, espérant que les inconnus qui sont autour de nous ne remarquent pas que nous sommes ensemble. Certains observent la mer avec des jumelles, des couples marchent bras dessus bras dessous, des enfants courent tout en croquant leur glace, c'est un moment plein de vie, Fugo et moi nous fondons dans la masse.
Après un moment de silence, mon acolyte s'emporte.
« Tu es obligée d'être aussi désagréable tout le temps ? »
« De quoi tu parles ? » je le questionne, confuse. « J'ai rien dit. »
« Je parle pas de maintenant. Tu es toujours à fleur de peau, c'est à peine si on peut discuter avec toi sans que tu t'emportes, si la vie de gangster te plaît pas, laisse moi te dire que c'est trop tard. » conteste Fugo. « C'est pas en étant aussi chiante que t'aura la belle vie. »
« Non mais je rêve, pour qui tu te prends ?! »
« Quoi ? J'essaie de t'aider. »
Je le pointe du doigt. Quelques passants se tournent, outrés par mes propos, plus d'un fuient et bouchent les oreilles de plus petits.
« Je t'ai pas sonné, sac à merde ! J'agis comme je veux. Et puis d'abord c'est pas ma faute si vous me faites chier à tout bout de champ. Je suis une femme délicate, figure toi ! »
« Une femme, toi ? Délicate ? »
Il essaie de cacher son rire, ce qui m'enrage davantage. Il le fait exprès, c'est pas possible. Ça l'amuse tant que ça de tester mes limites ? Ils veulent tous que je meure de stress. Ces salopards...
« Arrête de vouloir jouer la femme fatale, t'es qu'une gamine. Et t'es pas délicate parce qu'il te manque un truc entre les jambes, figure toi, t'es loin d'être le type de femme que tu penses être. »
Fugo sait qu'il touche un sujet sensible, il en rajoute.
« C'est d'ailleurs pour ça que t'as personne. Qui voudrait d'une fille colérique dans ton genre ? Tu fais fuir le premier garçon venu, il n'y en a pas un qui tient plus de cinq minutes en ta présence. Pourquoi tu penses que Mista se moquait de toi tout à l'heure, hein ? »
Je n'ose pas répondre. Wow. D'accord, là... Là ça fait un peu mal. Fugo paraît satisfait. Il finit son discours un sourire au coin des lèvres. Tandis que moi, eh bien moi je m'arrête de marcher.
Ce n'est qu'à ce moment là qu'il comprend. Son rictus fane.
« Désolé, je— je voulais pas dire ça. »
Mais je l'ignore. Les larmes me montent aux yeux alors je ferme vigoureusement mes paupières et je tourne la tête pour admirer le ciel, si je fais ça, alors il y a moins de risque que je me mette à pleurer. Fugo s'approche de moi, je peux le sentir. Je recule d'un coup. Mon talon se plante dans le trottoir rocheux et je le mets en garde, lui ordonnant de garder ses distances. Il obéit. Il titube, choqué par ma réaction, je m'en fiche, j'en ai le menton qui tremble. À quoi il joue ? Il pense que me donner des leçons de vie alors qu'il est aussi paumé que moi l'aidera à mieux dormir ce soir ? La bonne blague !
Finalement, je le dépasse. C'est en lui donnant un énorme coup d'épaule que je me mets en marche en direction de je ne sais où, jusqu'à atteindre un quartier industriel moins fréquenté. Ça ne met pas longtemps. Là, c'est Fugo qui traîne des pieds. Il ne parle même plus. Nous marchons. Sans savoir où se situe notre destination, je suis persuadée que mon acolyte prendra la parole lorsque nous arriverons devant le bon hangar. Le paysage devient de plus en plus morose avec des touches de gris sur le sol, les voitures, et surtout les bâtiments. Je ne tarde pas à perdre patience.
Ralentissant, je finis par me stopper. Mes pieds pivotent, mon corps suit le mouvement, je n'ai aucune idée d'où on se trouve, j'ai l'impression qu'on est bien trop enfoncés. Pourquoi Fugo ne dit rien ?
Je le questionne.
Il s'arrête, pointant derrière lui, par dessus son épaule, la rue. Son expression nonchalante est violente, comme une pierre qui me tombe en pleine face. Ses prochaines paroles ont le même effet. Je suis à deux doigts de crier.
« On l'a dépassé y'a dix minutes. »
« Et tu pouvais pas le dire ?! »
« T'avais l'air de savoir ou tu allais. » il réplique, haussant les épaules.
« Fugo, je vais te buter. Je te jure qu'un jour je vais te buter. »
Il me voit grincer des dents, n'ajoute rien. J'en ai la mâchoire douloureuse et les tendons à deux doigts de lâcher tant je tire dessus. Mes dents tremblent. Qu'est-ce qui me retient de lui en mettre une, là maintenant tout de suite ?
J'ai beau serrer le poing pour me contenir, quitte à m'arracher la peau de mes ongles, je pourrais me jeter sur lui sans que personne ne le sache..
Maudit sois-tu Mista pour avoir percé mon plan à jour, si je n'étais pas sûre d'être tenue pour responsable, ça fait longtemps que Fugo aurait fini six pieds sous terre. Ou alors noyé dans la mer. Avec un trou béant dans l'estomac, on aurait mis des semaines à de le retrouver, et sans empreinte, je m'en sortirais indemne, ça arrive plus de fois que l'on ne pense, notamment dans la mafia. Notre milieu regorge de cas de ce genre. Trop d'idées me viennent d'un seul coup. Plus je le regarde et plus ces idées affluent, à cette allure je pourrais créer un livre contant les nombreux moyens d'ôter la vie et de cacher un cadavre. Je comprends pas pourquoi il a rien dit. Fugo est un mystère. J'ai beau faire des efforts, il est impossible à comprendre. Il garde ses yeux rivés sur moi, avec son air de poisson jaune, tout perdu. Il est surpris par mon comportement ? L'audace ! C'est lui qui se fiche de moi. J'ai beau ravaler ma colère, lui parler, il trouve sans arrêt le moyen de me pousser à bout.
« Montre le chemin. Et cette fois nous perds pas. » je grogne. « J'ai des trucs à faire. Tu sais quoi ? Tu vas me déposer quand on aura fini, tu retournes au volant et tu vas conduire jusqu'au petit restaurant pas loin du centre ville de Naples pour que je puisse enfin goûter le nouveau menu de mon établissement préféré. Et je t'interdis de dire non. Tu m'as assez énervée aujourd'hui ! »
Crier en pleine rue ne m'effraie pas. Les passants baissent la tête, ils ne réagissent pas. Fugo, lui, tire une moue renfrognée.
« Si tu veux... »
Nous reprenons notre route. Demi-tour.. c'est parti. Fugo continue de faire la tête, il suit des inscriptions sur son téléphone portable, pas un mot ne sort de sa bouche. Pendant un moment, j'en suis ravie. Je lui lance des dagues de mon regard en espérant abattre son moral, tout en l'observant, lui et son stupide costume. Lui et sa démarche étrange. Lui et.. et.. je sais pas ! Il est bizarre, c'est tout.
Je peux pas me le voir.
Bucciarati ne pouvait pas simplement se faire à l'idée que j'aime bosser seule ? Je suis indépendante et je sers au gang. Il n'y a qu'à lui que je fais confiance. Je mourrais pour Bucciarati, quitte à sacrifier mon existence et la possibilité d'avoir accès à une meilleure vie. Il le sait. Alors pourquoi me forcer à bosser avec cette ordure ? Je saisis rien. Même si la situation s'aggrave, je peux me démerder, ça serait pas la première fois, je me vois pas me reposer sur lui pour sauver ma peau. Plutôt crever.
Fugo ralenti. Rangeant son portable dans sa poche, il me pointe du doigt un vieux bâtiment rouge. Une usine abandonnée. Ou plutôt...
Le hangar.
« Faisons attention, on ne sait pas si quelqu'un monte la garde. »
« On passe par derrière. »
Fugo acquiesce. Nous traversons le trottoir et entrons dans la ruelle qui longe le bâtiment, l'endroit est désert alors aucun civil ne viendra nous déranger. Je me souviens effectivement que nous avions dépassé ce bâtiment, mais je ne m'étais pas doutée que c'était celui en question. Il paraît normal.
« Tu ne sors pas ton Stand ? » me demande mon acolyte.
« Ça va pas la tête ? » m'exclamé-je dans un chuchot. « On sait même pas encore à qui on a à faire. Je préfère éliminer les premiers moi-même et garder leur chef pour la fin, je le sortirai si nécessaire. Toi, en revanche, tu gardes ta bête de foire à l'intérieur. Hors de question que tu me contamines, sinon je te défonce, Fugo Pannacotta. »
Quoique réticent, il hoche la tête.
Nous avançons courbés, évitant les fenêtres barricadées qui ne présentent pas une bonne entrée stratégique. Mon pantalon se prend dans les flaques d'eau de la ruelle, c'est pas pratique, et l'odeur ici me donne un furieux mal de crâne. L'odeur de merde, de pisse de clochard, ça pue la pourriture. Je n'ai qu'une envie c'est de m'en aller. Les mocassins de Fugo sont dans le même état. Je n'imagine pas la facture de son tailleur une fois qu'on en aura fini.. moi je suis bien contente de porter un jean et des bottes, c'est plus facile : un coup de machine à laver et de lingette et c'est terminé. Mais c'est étrange, tout de même, je veux dire, l'odeur. Ça ne pue pas comme une ruelle, c'est dix fois pire. Je me bouche le nez et frappe Fugo de mon coude, cherchant à attirer son attention, lorsqu'il regarde dans ma direction il hausse un sourcil. Je me pince vraiment fort les narines. C'est plus possible.
D'un geste de la tête, je désigne une benne à ordure.
« Va jeter un coup d'œil, j'en peux plus. Je crois que mon déjeuner veut nous dire bonjour.. beurk. »
« Ça peut pas attendre ? On est bientôt arrivés. »
« Tu m'écoutes quand je te parle ? » m'impatienté-je. « Va vérifier cette foutue benne ! »
« C'est bon, c'est bon, calme toi. J'y vais mais assure mes arrières. »
Je m'assois contre le mur du hangar, le dos glissant jusqu'à toucher le sol. J'ai rarement senti quelque chose d'aussi saisissant, ça me retourne les trippes. Fugo traverse le reste de la ruelle pour en fermer le couvercle. Plus il avance et plus il grimace, il en vient à se cacher le bas du visage avec sa veste, les yeux plissés. Je m'attends à des ordures pourries, de la chiasse mélangée à de la pisse, voire un sans-abri assoupi.
La réaction de Fugo me prouve le contraire. Elle fait sursauter mon propre cœur.
« Woah ! »
Il trébuche, recule d'un gigantesque bon.
« Merde ! Merde de merde, c'est quoi ça ?! »
« Qu'est-ce que t'as trouvé ? »
J'essaie de m'approcher, cependant l'odeur me saisit au travers de la gorge, respirer par la bouche est aussi désagréable. J'ai des hauts le cœur.
« Putain ! »
« N'approche pas ! » m'ordonne Fugo, les yeux rivés sur la benne. « Reste où tu es et sors ton Stand. C'est plus grave que Bucciarati le pensait. Qu'est-ce que tu fiches ? Appelle le ! »
Je comprends rien. Fugo...
Il y a quoi dans cette benne pour qu'il ait une telle réaction ?
Il crie mon prénom, cette fois-ci en maintenant un contact visuel terrifiant. Je vois de la sueur couler de sa tempe, ses pupilles palpitent.
« Midas Touch, viens à moi ! »
Mon Stand se cale dans mon dos, une main sur mon bas ventre nu, l'autre autour de ma gorge. Je sonde les environs, mais ne sent aucune présence, c'est déconcertant. Fugo n'a toujours pas sorti son Stand, c'est cette incompréhension qui me fait avancer jusqu'à lui. Je lève le doigt en direction de la poubelle. Après tout, j'ignore toujours ce qu'elle renferme.. Fugo tourne sur lui-même. Il cherche notre ennemi. Serait-ce un manieur de Stand ? Fugo ne m'aurait pas demandé de sortir le mien dans le cas contraire.
J'arrive à la hauteur de la benne.
L'odeur y est la plus forte.
« Mfhh ! »
Quoi ?!
Fugo sort son Stand. Purple Haze.. j'en ai des frissons. Du coin de l'œil, tandis qu'un tableau effroyable me fait face, je ne peux m'empêcher de faire note de sa présence. Il est recroquevillé sur lui-même, de la bave coulant des jointures de ses lèvres, et des yeux qu'on croirait sans paupières tant ils sont grands ouverts.
« C'est quoi ce délire ? » je panique d'une voix tremblante. « Seul un manieur de Stand peut faire ce genre de chose, il y en a plusieurs, tu penses ? »
« J'en sais rien ! Tout ce que je sais c'est que Bucciarati avait raison, de un, ce n'est pas une mission pour une seule personne, de deux... De deux, ces ennemis doivent absolument être éliminés. »
« Dans.. dans la benne, Fugo. »
« Je t'avais dit de pas regarder. » me sermonne-t-il.
Il me tend sa main.
« Trouvons le manieur et butons le, ça ira. »
Je vois sa main, je la sens proche de moi, néanmoins il m'est impossible de détourner la tête de ce spectacle. Il me fait face et est si sordide que j'ai peur de bouger. Si mon auxiliaire bouge d'un centimètre, j'ai l'impression que le pire va se produire. J'ai là, la sensation d'avoir un couteau à la gorge.
Fugo a beau m'appeler, ça ne change rien.
Dans la benne, se trouve un cadavre.
C'est une fille très jeune, d'un corpulence normale avec des traits tout ce qu'il y a de plus classiques. Elle est décédée depuis quelques heures d'après ce que je peux voir : son corps a encore ce teint coloré familier, quant à ses yeux ils sont écarquillés sans une once de vie visible et sa bouche est grande ouverte, comme si elle était morte de terreur sur le coup. Malgré ça, elle a les lèvres cousues. Elles sont reliées, mais pas fermées, un peu comme si elle s'était débattue pendant qu'on lui faisait subir cette torture. Ses articulations ont été brisées. Il n'y a pas que des fils sur sa bouche, mais aussi sur ses yeux, ses doigts tordus, ses chevilles dont des os ensanglantés s'échappent et son bassin. Si elle tient dans la benne, ce n'est pas en étant allongée mais en ayant pris la forme d'une sphère. Elle repose dans un petit coin, la tête calée sur son propre ventre et des mouches flottant autour de son visage, des vers dans ses plaies. Certaines se posent sur ses pupilles, d'autres sucent les résidus entre ses dents. De la crème. Et...
Et des fraises.
Merde. J'y crois pas.
« Je t'ai dit d'approcher ! Reste pas là ! »
Tirant sur mon poignet, Fugo me plaque contre son torse. J'ai à peine le temps de cligner qu'il nous emmène loin d'ici. Ma lèvre inférieure se met à trembler.
« Fugo. » je murmure. « Fugo... »
Je m'accroche à ce chant.
Je n'arrive pas à croire ce que je viens de voir alors je ne peux qu'enfoncer mes doigts dans son poignet et gémir férocement, répétant son prénom plusieurs fois d'affiliés. Lorsque je ferme les yeux, je revois le cadavre. La bouche ouverte, les articulations brisées, du sang partout et cette odeur immonde comme si le corps avait été laissé en décomposition depuis des semaines. Ces yeux vides...
Fugo me serre contre lui. Il ne me laisse pas tomber.
« Ah ! Ah ! C'est immonde... Tu as vu comme moi ? Non, c'est pas possible. J'ai dû rêver ! » crié-je.
J'essaie de m'enfuir de son emprise pour retourner auprès de la benne, toutefois il m'en empêche.
« Enlève ton bras, Fugo ! Il faut que je m'assure que mes yeux ne m'ont pas trahi. Je ne vais pas me répéter ! » j'insiste, cette fois-ci enragée. « La personne qui s'est joué de moi va le payer.. tu m'entends connard ? Où que tu sois ! »
Fugo perd balance à force que je me débatte, il me lâche ce qui me fait tomber au bord de la benne. Mon visage se rapproche du cadavre, je hurle.
L'instant suivant, une porte se ferme.
« Tu as entendu ça ? Le manieur est proche. Suivons-le ! »
Le corps... Merde, je peux pas détourner le regard.
C'est moi.
Moi !
C'est moi qui a été pliée pour rentrer dans le coin de cette benne à ordures, ce sont les même vêtements que je porte : veste en cuir, débardeur, pantalon à pattes d'éléphant et des bottes hautes. Il y a même ma montre en or plaqué que j'ai fait faire sur mesure le jour où j'ai reçu mon premier butin en tant que gangster au service de Bucciarati. J'aperçois sur son visage, les exacts mêmes détails que sur le mien.. et cette expression... Mes ongles sont identiques.
Fugo panique de son côté. Il me hurle dessus, m'ordonnant de le rejoindre. Mince. C'est vrai, si la cible nous échappe on risque de passer un sale quart d'heure auprès des autres. Ils ne vont pas apprécier. Malgré tout, cette pensée ne me fait rien. Je n'y songe pas.
Tout ce que je peux faire c'est tendre la main.
Le bout de mes doigts s'approche du cadavre, simultanément, un éclat de lumière passe au dessus de la ruelle et m'éclaire. Il ne m'aveugle pas car il se situe derrière moi, plutôt, il illumine davantage le cadavre, dont son visage. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Mon instinct me hurle que c'est un piège, que je devrais m'en aller, si je m'approche je me mets encore plus en danger, cependant je n'y peux rien et je tends encore plus la main jusqu'à ce que mon index se rapproche de celui de cette version erronée de moi. C'est digne d'une peinture de la Renaissance. Que ce soit la posture, le jeu de couleurs, l'intensité de la scène, j'ai moi-même le souffle coupé. Ce doit être dû au bord de la benne qui appuie sur ma cage thoracique, compressant mes poumons et empêchant le flux d'oxygène dans mon organisme, ça m'échappe. Je vais la toucher.. Elle ne me regarde même pas. C'est comme si elle fixait quelque chose par dessus mon épaule : son meurtrier. Mon meurtrier. Non, ce n'est pas possible.
Avant que je puisse la toucher, le cadavre se met à bouger. Je sursaute.
« Ah ! »
La peau du cadavre se met à palpiter, elle se remue. Quelque chose semble coincé à l'intérieur. Puis, ces remous forment des lignes. Ils le parcourent de partout. Finalement, ces lignes sont définies.
Ce sont des cordes.
Se détachant les unes des autres, elles perdent en couleur et tombent du cadavre jusqu'à ce qu'il perde son apparence. Mon pantalon, mes cheveux, mon visage... Ce n'était qu'une mascarade. La personne décédée qui se dresse finalement devant moi a bel et bien subi de la torture, sa position n'a pas changé, de même pour son expression. Mais ce n'est même pas une femme.
Cet homme en costume a environ la quarantaine, je le croise en ville lorsqu'il prend des cafés en terrasse, qu'il discute de la pluie et du beau temps avec les employés, qu'il drague des filles bien trop jeunes pour son âge qui se baladent en direction de la mer. Nous n'échangeons qu'un hochement de tête. Je n'ai rien à lui dire. Mais je le reconnaitrais entre mille.
C'est un membre de Passione.
« Je n'ai rien compris. Je fais quoi..? »
Comment fonctionne le Stand ? Où se trouve-t-il et à quoi sert son pouvoir exactement ? Est-ce son manieur qui vient de fermer la porte menant au hangar ? Ces questions devront attendre, je suis contrariée.
J'ai des gueules à exploser.
« Fugo ! »
Mon acolyte se tient auprès de la dite porte, il tourne la tête en m'entendant crier. Purple Haze bout non loin de là, dos à moi et fixant la fenêtre barricadée qui donne vue à l'intérieur du bâtiment, je me demande bien ce qu'il voit. Fugo me fait signe d'approcher, j'amène Midas Touchavec moi. Mes tremblements ne sont plus, ma confusion a laissé place à de l'assurance, je crois qu'il s'en est rendu compte.
« Le manieur parle avec d'autres ennemis, ils sont une dizaine. Armés. Qu'est-ce que tu as vu ? » me questionne-t-il une fois suffisamment proche.
« Une mauvaise blague. »
« Quoi ? »
Fugo se reprend, ignorant mes dires.
« Il faut qu'on entre discrètement, puisque c'est un endroit clos je peux propager le virus de Purple Haze et tous les tuer. Ils n'auront pas le temps d'atteindre l'extérieur. » propose-t-il.
Je ris.
« Oh non. J'ai une meilleure idée. »
« Eh ! »
Là où nous sommes, une petite barrière nous sépare des escaliers, je saute par dessus accompagnée de mon Stand. Fugo attrape mon poignet mais il est trop lent. Sa proposition était sûrement la meilleure, si Bucciarati avait été là il l'aurait félicité et lui aurait dit d'agir immédiatement. Malheureusement pour lui, je ne suis pas Bucciarati. Et j'ai un sale caractère, qui plus est. Alors que ses yeux s'écarquillent, je le plains. Lorsque j'arrive au sommet des escaliers, je pose ma main sur la poignée de la porte et l'ouvre brusquement. Elle s'écrase contre le mur. Sans attendre, j'entre.
« Bande d'enculés ! Que vos manieurs s'amènent, j'ai un compte à régler avec l'un d'entre vous ! Midas Touch, reste près de moi. »
Fugo accourt.
Le hangar n'a rien d'inhabituel. Pendant que je sens des armes se braquer dans ma direction, que l'on me hurle de me rendre, je passe en revue ce que je peux.
Où est-il ?
Où se cache cet enfoiré de manieur ?!
Des caisses de bois sont disposées un peu partout, superposées, dans des coins ou au centre de la pièce. Elles prennent la majorité de l'espace. Certaines qui sont ouvertes donnent sur de la pailles, avec des pistolets et des cartouches dessus, il y en a pour plus d'un millier d'hommes, Bucciarati avait raison de s'inquiéter, ils sont une menace pour la population mais aussi pour notre organisation où que ses membres se situent. Je suis loin d'être surprise. Le hangar ne contient pas une trace de poussière. L'endroit est étrangement propre, fréquenté depuis plusieurs mois je présume. Les criminels qui s'y trouvent sont tous armés, si ils ne l'étaient pas avant, ils se sont servis. Mais certains n'ont pas nécessairement des pistolets ou des couteaux en mains, deux ont un Stand. L'un d'eux attire mon attention. Je le foudroie du regard, ignorant mon acolyte qui arrive derrière moi, suivi de près par Purple Haze, et je m'avance en ignorant les balles qui me sont tirées dessus.
Il a des cordes aux main.
L'enflure. Le sac à merde !
Le fils de chien !
« Je t'ai vu, connard. T'es à moi ! »
Le temps d'une seconde, j'examine la forme et les traits de sa gorge. Elle s'agite tandis qu'il hurle à ses hommes de m'abattre, découverte, car il porte une simple chemise dont le col est déboutonné. Midas Touch est derrière moi. Elle resplendit. Ma seule et unique amie.. Elle pare les balles qui tombent sur elle par inadvertance et me suit lorsque je me cache derrière une caisse.
Je respire mal.
L'adrénaline et la colère.. ça fait mauvais ménage. Une voix masculine me coupe.
« Regardez-moi ! »
Midas Touch s'est redressée. Seuls quatre personnes sur douze dans la pièce la voit. C'est un humanoïde violet, couvertes de petits miroirs sur son corps ainsi que des cordes de lyres liant ses articulation, quand elle parle, celles-ci vibrent, laissent sortir un son unique. Et c'est exactement ce qui vient de se produire. Personne ne comprend, pas même Fugo.
La voix est masculine, mais c'est Midas Touch qui a parlé.
Les hommes du hangar se détournent de moi, baissant les armes, ils obéissent et s'approchent de l'homme au Stand à cordes. Ils ne comprennent pas encore.
« Chef ? Chef il se passe quoi, vous êtes touché ?! »
« On va les avoir, regardez ! Ils se cachent tous les deux, on a plus qu'à les trouer de balles et la victoire est à nous. »
C'est presque trop facile. Je sais pas où se trouve Fugo, j'espère pour lui qu'il est à l'abri, je vais pas tarder à attaquer. Le pouvoir de mon Stand est dangereux, son seul problème c'est qu'il requiert une condition, sans ça je peux pas neutraliser mes ennemis. Autant Mista, Abbacchio et Bucciarati sont tranquilles avec leur Stand, autant pour Narrancia, Fugo et moi ça n'est pas le cas. C'est pas juste question de distance, je suis assez proche d'eux pour que Midas Touch leur en décroche une.
« Eh ? Ah ! »
Ça a commencé.
« Qu'est-ce— Que ? Il se passe quoi ?! »
Je me retourne accroupie, déposant mes doigts sur le bord de la caisse, je me lève suffisamment pour zieuter la bande d'ennemis, et m'assurer que Fugo n'est pas dans le lot.
Comme je m'y attendais, les non manieurs ne comprennent rien. Ils essaient de bouger, s'écrient en suppliant leurs complices de les aider mais c'est trop tard car hormis les deux manieurs de Stands, ils sont tous touchés. Ils ne voient pas. Ils n'ont pas été touchés par la grâce de la flèche, alors pour eux c'est un événement paranormal, puisqu'ils ne sont pas mis dans la confidence, tout ce qu'ils sentent ce sont leurs jambes qui durcissent et cette sensation de fourmillements se propageant jusque dans le haut de leur corps. Quant aux deux manieurs, ils le voient. Tout comme moi, de mes propres yeux, je vois la source de leur problème se propager comme un virus. Malheureusement, une fois qu'on est touchés par Midas Touch, il est impossible de se libérer, sa malédiction fait partie de vous et à moins de sacrifier ses membres, il est impossible de retrouver son corps. Jusqu'à aujourd'hui, personne n'y a survécu. Ça n'est pas demain la veille que ça changera, j'y compte bien.
De la roche.
Voilà le virus qu'est mon Stand, il transforme ceux qui obéissent à sa voix falsifiée en pierre tout comme le mythe de Médusa dans la mythologie ancienne. La voix ne peut pas être la mienne, elle doit provenir de quelqu'un de présent, c'est pourquoi je ne peux jamais m'attaquer qu'à un seul ennemi. Si la victime croise du regard celui dont j'ai copié la voix, alors elle se transforme en pierre jusqu'à provoquer un arrêt cardiaque.
« À l'aide ! Qu'est-ce qui m'arrive ?! Je sens plus mes jambes.. Faites quelque chose ! »
Toute cette agitation me permet de contre-attaquer, je n'ai pas oublié que ces caisses étaient remplies d'armes à feu, elles vont me servir. Bucciarati n'a pas dit quoi que ce soit sur la marchandise qu'ils transportent donc autant en profiter. J'ouvre celle devant moi, laisse le couvercle s'écraser au sol et prends le premier pistolet venu. Le charger me prend plusieurs secondes, mais entre les cris de confusion et de terreur, c'est largement suffisant.
Une fois armée, je vide le chargeur, non pas sur ceux touchés par Midas Touch, mais les deux manieurs de Stands. Je me doute qu'ils s'en sortiront, mais puisque j'arrive à les blesser et à les désorienter, ça me suffit.
« C'est vous qui avez buté le mec dans la ruelle ? C'était un membre de notre gang. Vous allez le payer ! » j'hurle.
Sautant par dessus la caisse, j'amène Midas Touch avec moi, passe au travers des hommes de pierre et m'attaque au premier venu. Je glisse sur le sol, levant le poing de mon Stand et l'enfonçant dans le ventre de l'autre manieur. Je connais pas son pouvoir et je m'en fiche. Ils vont crever tous les deux. L'homme part en arrière, ses yeux roulent et il s'envole jusqu'à s'écraser dans le fond du hangar, là où j'aperçois brièvement le visage de Fugo. Comme quoi... Le hasard fait bien les choses.
J'approche mes mains à mes lèvres et crie de nouveau.
« Occupe toi de lui, moi je prends l'autre. Je l'ai assez amoché, même pour toi ça devrait pas être trop dur. Courage, Fugo ! »
Mon ton faussement jovial ne semble pas lui plaire puisque mon acolyte grimace. La tête qu'il tire fait au moins trois mètres de long et me laisse penser qu'il va me faire passer un sale quart d'heure une fois qu'on aura fini. Ah bon ? Je pensais pourtant qu'il en avait marre de me voir bouder... Bon, tant pis. Fugo m'écoute quand même, il se jette sur l'autre manieur de Stand avec le sien et en vue de la distance qui nous sépare il risque pas de me contaminer donc j'ai pas à m'en faire. Ainsi, je peux pleinement me focaliser sur le sac à crottes qui se tient devant moi.
Ça m'étonne, il a un couteau de sorti.
« Eh, eh. Tu crois faire quoi ici ? T'es une manieuse aussi, c'est ça ton Stand ? Pas mal. Tu dois faire partie de Passione avec ton copain, c'est pas ton jour de chance. »
« Tu crois ? »
Je jette le pistolet par terre, me craque les phalanges.
« Enfin, je suppose que t'as pas tort. J'ai effectivement passé une journée de merde. Je devais me relaxer, manger jusqu'à me péter le bide et taper une sieste y'a à peu près une heure, pourtant je me retrouve dans un coin paumé à refaire le portait à des moins que rien. »
« Moins que rien ? » répète-t-il, outré. « On a buté un des vôtres dehors, fais attention à ce que tu dis, salope ! »
« Un des nôtres ? » je ris. « T'as fait le ménage, voilà ce que t'as fait. Maintenant c'est mon tour. »
Son Stand n'a rien d'impressionnant, il est assez petit. Et il doit pas être très puissant vu sa longue portée : plus elle est courte et plus le Stand est puissant. Bucciarati est un bon exemple. Son Stand se sert de ses cordes pour changer l'apparence de ses victimes, je connais pas trop la condition, ni même si c'est réellement ça son pouvoir, mais je m'en contenterai parce que je suis pas d'humeur à jouer aux devinettes. Et quelque chose me dit que cet abruti adore ça. Y'a qu'à voir sa tête de bite.
Ceci dit j'hésite à attaquer.
Midas Touch est forte au corps à corps, mais je fais pas confiance à la corde qu'il tient. J'ai comme l'impression que si elle me touche je vais déguster. Alors, pour tester les eaux, je questionne le manieur.
« C'est toi le responsable de ce foutoir ? »
« Quoi ? »
« T'es sourd en plus d'être moche ? C'est pas fameux. »
« C'est moi, et alors ? »
« Je sais pas, je m'attendais à quelqu'un de plus impressionnant. T'as quel âge ? T'es haut comme trois pommes, c'est bête. »
« Ferme la, personne t'a sonné ! »
« Ouh, attention. J'ai peur ! »
Ses sourcils sursautent. Il perd patience, parfait.
« Tu te fous de moi ?! Approche un peu qu'on rigole ! »
C'est bien ce que je pensais, il balance sa corde dans ma direction, celle-ci se met à briller. Hors de question qu'elle me touche. J'essaie de garder mon calme en laissant Midas Touch me servir de bouclier, elle se place devant moi de justesse. Ses mains réceptionnent la corde et tirent violemment dessus, immédiatement, elle s'enroule autour de ses poignets et m'arrache une plainte.
C'est serré !
Je gémis en même temps que mon Stand.
« Ah ha ! Tu fais moins la maligne, maintenant ! »
« Pff. »
Roulant des yeux, je force les doigts de Midas Touch à raffermir leur prise. Elle tire. Et tire.
« Tu crois quoi, qu'un bobo va me dissuader ? Je t'ai dit que j'allais te buter et je vais venir parole, crois-moi. » répliqué-je. « Approche maintenant. On va voir qui rigole dans cinq minutes. »
Mon Stand parvient à faire perdre balance au sien, l'homme trébuche en étant emporté avec. Je m'attendais pas à ce qu'il soit aussi faible, mais au final je suis pas surprise. Il me suffit de préparer mon poing, dessinant un gigantesque cercle dans l'air de manière comique avant de l'enfoncer dans sa face. Et j'y vais pas doucement. J'y fous toute ma colère, ma frustration depuis ce matin, l'addition est salée, je suis bien contente de pas avoir à la payer. L'homme hurle de douleur. C'est amusant parce que c'est presque au ralenti, je vois même les traits de son visage se déformer, ses lèvres s'ouvrir et me montrer ses dents, sa joue trembler et ses yeux tourner au blanc. Contrairement à son copain, il vole pas en arrière. Non, ce serait trop simple. J'aurais aimé le cogner moi-même mais j'en ai profité pour combiner ma force brute à celle de Midas Touch, elle et moi on travaille main dans la main et on lui fout un pain dont le plus grand pâtissier Parisien jalouserait.
Je l'écrase par terre. L'homme tombe sur le dos et se le fracasse.
En plein milieu de son cri, il s'évanouit.
Au même moment, j'entends une vitre se briser et tourne la tête en direction de Fugo. Je ne m'étonne pas de le voir indemne. Quant à son adversaire, je présume que c'est lui qui vient de se faire défenestrer, il a disparu. Il ne reste plus personne hormis nous deux, c'était rapide.
Le temps que Fugo revienne jusqu'à moi, j'utilise la force de frappe de Midas Touch pour briser les statues, les rendant ainsi impossible à identifier. Elle frappe et piétine, ainsi il ne reste ni dentition, ni emprunte, ni rien, tout en s'écriant. J'en profite pour me défouler. Elle s'en charge pour moi. Cependant.. je me sens un peu mal à l'aise.
J'ai chaud.
Le dessus de ma lèvre supérieure est couvert de sueur, tandis que, depuis ma poitrine, s'échappe une sensation étrange. Je ne saurai pas mettre le doigt dessus. Midas Touch disparaît, mais pas la douleur. Fugo me rejoint, nous sommes tous les deux sortis indemnes de nos combats respectifs, rien d'étonnant. Nos regards se croisent.
Fugo a l'air bizarre.
Il baisse la tête en direction de mes mains, elles sont normales, collées le long de mon corps. Qu'est-ce qui lui prend ? Le manieur de Stand l'a frappé trop fort ? Vue son expression c'est pas ça. Fugo dit mon prénom et s'approche de moi. Surpris, je recule.
« Tu fais quoi ? »
Ça sonnait moins méchant dans ma tête.
« Tu es blessée, regarde. »
Une sensation bizarre survient dans ma main, ce n'est qu'à ce moment précis que je me rends compte que je ne la sens plus. Pire, j'ai affreusement mal au poignet. Fugo tente de lever mon bras pour s'assurer que je n'ai rien mais ça provoque en moi une douleur atroce. J'en gémis. Il hausse un sourcil. Lorsque nous apercevons tout deux du sang couler depuis la manche de ma veste, je me fige. Puis je conteste.
« J'ai pas été touchée. Pourquoi j'ai mal comme ça, c'est pas normal. »
« C'est sérieux. » constate Fugo. « Tu frôles la fracture, essaie de pas le bouger. »
« C'est toi qui as tiré dessus. Tu rigoles ? »
« Arrête. » il m'avertit. « J'essaie de t'aider, commence pas à faire de caprice sinon tu vas rester comme ça. »
Son toucher est doux.
Fugo parcourt ses doigts sur ma main, il les remonte jusqu'à ma manche, tire dessus ce qui dévoile mon épiderme ensanglanté. Il sait que si il faute encore, je vais péter une durite. J'ai un énorme bleu. Merde, ça remonte pas à cinq minutes. Je sais exactement qui est le responsable.
Une heure et demie plus tôt, c'est Fugo qui m'a plaquée contre le mur de notre restaurant habituel pour une broutille. Il m'a pas seulement humiliée devant tout le monde, il m'a fait ça. C'est le même poignet qu'il a retourné dans mon dos, c'est le même bras qui a fait ce bruit de casse lorsqu'il a forcé dessus, si Abbacchio n'était pas intervenu ça aurait été pire. Et l'autre manieur de Stand a visé ce même poignet quand on s'est battu. Putain. Il m'a rendu l'addition, l'enfoiré.
« Aïe ! Appuie pas ! »
Fugo fronce les sourcils. J'essaie de me dégager mais il m'en empêche.
« Crie pas, je veux voir à quel point c'est sévère. Au moindre mouvement brusque tu risque la fractures. »
« Le sang ça te suffit pas ?! Enlève ta main avant que je te tue. Me touche pas ! »
Plus je tire, et plus il resserre sa prise, c'est sans fin. Maintenant que j'ai vu l'état dans lequel ma main se trouve, je ressens tout. Ceci dit, la douleur me paraît décuplée, elle est à peine supportable.
Je ne sais pas pourquoi je veux à ce point me libérer, habituellement je m'énerve contre lui, j'essaie de m'éloigner parce que je n'apprécie pas sa compagnie, je l'avoue et j'en ai pas honte parce que ça a toujours été comme ça.
Fugo et moi avons toujours été différents, depuis que j'ai intégré l'organisation, je n'ai jamais réussi à avoir une discussion calme avec lui ne serait-ce qu'une fois. Je me répète : c'est parce que je le trouve imprévisible. Fugo est le genre de garçon à avoir le sang chaud. J'ai jamais aimé ça. Des rumeurs courent à son sujet, lorsqu'il était petit, mais j'ai pas besoin d'en savoir plus. Il me suffit de voir son stand, Purple Haze, et la manière dont il traite Narrancia, pour me méfier de lui. Pourtant là, tandis qu'il manipule doucement mon poignet, soucieux de son état, je ne ressens pas de dégoût. Est-ce que je l'ai mentionné ? Ce n'est pas pour ça que je crie. Il a l'air très inquiet. Et moi je souffre. Je crois que je crie de frustration ? Ce doit être mêlé à de la confusion car c'est bien la première fois que Fugo agit comme ça avec moi, la preuve c'est qu'il est responsable de ma blessure, comment je suis supposée ne pas être surprise ? Je n'aime pas ça. Je n'aime pas être désorientée, je n'aime pas être confuse.
Est-ce que c'est pour ça que mon cœur bat si fort ? J'ai cette impression qu'il va imploser. D'une minute à l'autre, il va me lâcher, ça m'angoisse.
Je suis ancrée dans les yeux de Fugo.
Pendant qu'il examine mon poignet avec minutie, je me perds dans son regard, je dois dire que c'est malgré moi. Mon sang est de la même couleur que ses yeux, un rouge pétillant qui, jusqu'à aujourd'hui, n'avait pas particulièrement attiré mon attention. Ils palpitent. Est-ce que c'est d'inquiétude ?
Fugo se racle la gorge. Croisant mon regard, il rétracte sa main.
« Il va falloir te faire un bandage. Si on se pointe à l'hôpital on risque d'attirer l'attention. »
« Qu'est-ce que tu proposes ? »
« Je te fais une atèle avec ce qui se trouve dans le hangar, on retourne auprès de Bucciarati et on le laisse appeler un médecin. » dit-il. « Il a des contacts, ça prendra pas longtemps avant que tu reçoives les soins requis. »
« Mhh.. »
Il arque un sourcil.
Quoi ?
« Pourquoi tu fais cette tête ? » demandé-je.
« Rien. Je.. je pensais que tu allais t'énerver, pour rien te cacher. Tu veux pas me crier dessus ? »
« Arrête. »
De ma main fonctionnelle, je le pousse.
« Ça t'amuse de me chercher ? » je grogne. « J'écoute, je suis attentive, tu sais ? Quand tu me parles comme quelqu'un de normal oui, je m'énerve pas. Et je... Eh bah.. je trouve que t'as raison. »
« Vraiment ? »
Au lieu de répondre, j'acquiesce. Fugo tousse dans son poing.
Nous sommes aussi gênés l'un que l'autre. Il se passe quoi, exactement ?
« D'accord— euh. Je— Je peux aller chercher de quoi faire tenir ton poignet. Bouge pas, je reviens. Essaie de garder ton poignet immobile pour éviter d'endommager encore plus tes tissus internes, tes os tiennent littéralement plus qu'à un fil. »
« Je bouge pas, compris. »
Il s'en va, faisant le tour du lieu.
Depuis quand Fugo est devenu aussi patient ? Je sais pas jusqu'où ça remonte, entre le moment où je me suis blessée ou celui où nos mains sont entrées en contact mais il y a quelque chose de différent dans l'air. J'essaie de l'ignorer en parlant normalement, mais je n'arrive même plus à le regarder sans sentir mes joues chauffer et c'est à peine si je peux lui crier dessus. Quelques minutes plus tôt je jurais de le tuer... C'est une mauvaise blague ? Qu'est-ce que je fous ?
J'attrape mon poignet meurtri de mon autre main et colle le bas de mon dos à une des caisses. Non loin de là, gît un cadavre. Il est à mes pieds, en fait, c'est le manieur de Stand à corde, l'empreinte de mon poing n'a pas disparu de sa joue. C'est déjà ça...
Fugo trifouille le hangar en ce moment même, je l'entends déchirer du tissus et briser du bois, marcher au travers de débris de verre. J'attends pendant plusieurs minutes, ça devient long. Normalement, je crierais pour qu'il se dépêche, non, pire, je partirais à sa recherche et je lui hurlerais dessus, mais là, c'est pas le cas. Je n'ose pas. Avec le bruit qu'il fait, j'essaie de le localiser. Je le cherche du regard. Il va vraiment m'aider ? Après tout ce qu'on s'est échangé, ça m'étonne, j'aurais été prête à parier qu'il m'aurait laissée comme ça juste pour me punir. C'est loin d'être ma première blessure, j'ai subi des fractures bien plus douloureuses, sans compter le nombre de balles que j'ai pu me prendre au cours de ces dernières années. Fugo s'est rarement inquiété pour moi. Mais là... Là c'est différent.
Pile au moment où j'ouvre la bouche, prête à l'appeler, Fugo réapparait.
Une bouteille d'alcool à la main, dans l'autre un morceau de vêtement et une planche de bois sous le bras, il revient. Fugo désinfecte le vêtement en versant tout le contenu de la bouteille dessus. Des gouttes tombent au sol. Elles forment une épaisse flaque, mélangée à mon sang, qui s'en va tacher mes bottes. Je sais pas à quel niveau est l'alcool, mais quelque chose me dit que ça va faire plus que piquer.
Fugo me tend sa main.
« Est-ce que tu peux me donner ton bras ? »
J'hésite.
Quoi qu'il arrive, je vais souffrir, il va bien falloir que je guérisse, pour autant, je n'ose pas. Et il le remarque. Fugo force un sourire, il se veut réconfortant tandis qu'il attrape ma main. La pression qu'il exerce tire sur mon os, et ma tentative de réprimer un grognement échoue, le nombre de fois que l'on me blesse importe peu, ça fera toujours aussi mal. Mon acolyte semble le comprendre puisqu'il ralentit ses gestes.
Sa main est froide, ou alors mon sang est chaud, la différence de température m'arrache un frisson.
La planche de bois est petite, elle a été arrachée en plusieurs morceaux avant d'arriver à cette taille là, elle est parfaite; se colle à mon avant-bras et va jusqu'à la paume de ma main. Fugo enroule le bout de tissus autour pour la sécuriser, l'alcool coule à flot entre nous, de nombreuses gouttes entrent dans mes plaies, c'est tout sauf agréable, Fugo le savait déjà, alors dès le départ il m'a prise en otage et même si je me débats contre lui pendant que l'alcool me brûle et que mon poignet me démange il me maintient en place. C'en est frustrant. J'essaie de lui faire comprendre que j'ai vraiment mal, mais il m'ignore et passe le bout de vêtement entre mon pouce et index afin de sécuriser l'atèle. Il ne plaisante pas. Il est focalisé sur sa tâche, je pourrais presque croire qu'il est contrarié lorsqu'il apporte le vêtement à ses dents et qu'il tire sèchement dessus, m'arrachant un cri de douleur. Mon poignet se frotte à la planche, se redressant ainsi. Merde. C'est que ça marche !
Je suis à bout de souffle.
La douleur, notre proximité.. ça fait beaucoup.
« Comment tu te sens ? » il me demande.
« Tu crois quoi ? »
« Je sais pas, dis-moi. »
De ma main libre, je dégage une mèche de mes cheveux. Elle me chatouille.
« J'ai envie de te buter, premièrement. T'imagines pas à quel point c'est douloureux... Mais.. merci. Tu as fait comme tu as pu, je t'en suis reconnaissante. »
« Tu vois quand tu veux. » sourit-il. « Je savais que derrière ce caractère de vipère se cachait quelqu'un de sympa. Tout ce qu'il t'a fallu c'est perdre un bras, c'est pas si terrible. »
« Pousse pas ta chance. » je le coupe.
Voilà qu'il recommence. Ça l'amuse ?
« Écoute, je— »
Peu intéressée, je tourne les talons.
La sortie du hangar est évidente, la porte est d'une autre couleur des murs en plus d'être immense, je m'y dirige sans perdre de temps. Il est hors de question que je retourne dans la ruelle avec cette odeur de merde mélangé à de la pisse, à moi le trottoir et la brise marine. Je ne sais pas où est Midas Touch, elle a disparu. Pareil pour Purple Haze. Tant mieux.. il n'y a plus rien à faire ici, les ennemis de Passione étant morts, Bucciarati a déjà dû envoyer une équipe de nettoyage, ils sont en route, se chargeront de trouver une nouvelle utilité à toute cette marchandise ici. Je ne me vois pas la rapporter toute seule. Et où ? Il ne me reste donc plus qu'à rejoindre la voiture, me faire soigner et profiter du reste de ma journée. Bucciarati me doit un déjeuner. J'essaierai de gratter un autre jour de repos si possible.
Mon atèle au poignet est solide, elle maintient parfaitement mon poignet, je ne peux pas m'empêcher de la zieuter en quittant le bâtiment. Je croise les doigts pour qu'elle tienne jusqu'à Naples. C'est fou ce qu'on peut faire avec un peu d'huile de coude.
Fugo ne tarde pas à me suivre.
Il court derrière moi.
« A—Attends ! »
Je lui claque la porte au nez.
« Put— Aïe ! »
La porte étant métallique, j'imagine qu'il souffre. Est-ce que ça me chagrine pour autant ? Pas vraiment. Je continue de presser le pas, cachant mon sourire en me mordant l'intérieur des joues.
Fugo ouvre brusquement la porte et crie mon prénom.
« Tu te fous de moi ?! Je t'aide et c'est comme ça que tu me remercies ? Je pensais que tu t'étais calmée mais en fait t'es cinglée jusqu'au bout ! »
« C'est toi qui a insisté. Moi j'ai rien demandé ! »
« Mais merde ! »
Il balance son pied dans une voiture, lorsque l'alarme se déclenche je me mets à rire. Fugo peste. Il hurle des injures comme un fou furieux et marche derrière moi, ignorant le crime qu'il vient de commettre en pleine rue. La zone étant industrielle, il n'y a aucun témoin, personne ne nous remarque et personne ne l'a vu faire.
Je lui jette un coup d'œil par dessus mon épaule, il a l'air mal en point.
« Va pas me dire que t'es vexé, à quoi tu t'attendais ? »
Il ne dit rien.
« Fugo, tu m'écoutes ? Je te parle. La moindre des politesse c'est de répondre quand quelqu'un s'adresse à toi, t'as été éduqué dans un zoo ou quoi ? »
Il avance les mains dans les poches, la tête baissée. Oh.
« Fugo..? »
Son regard rencontre le mien, mais c'est de courte durée car il ne tarde pas à me dépasser et m'abandonner. Je rêve ou il m'a foudroyé du regard ? Il est pas vexé, c'est différent; il est contrarié. Il est trop tard pour que je le rattrape, le temps de comprendre que je suis allée trop loin, il n'est plus qu'un point rouge. Et cette fois, je me sens coupable.
Mais c'est lui qui a commencé !
À chaque fois qu'on discute il est obligé de faire un commentaire, de tester mes limites. Je suis supposée me taire et le laisser faire ? La bonne blague ! Oui je lui ai claqué la porte au nez, mais quand je l'ai remercié il s'est foutu de moi, hors de question de laisser ça passer. C'est définitif, on est chien et chat, je sais pas comment Bucciarati veut qu'on se réconcilie pour le bien de l'équipe parce que ça n'arrivera pas. Et c'est pas faute d'avoir essayé. On y arrive pas. Il me soigne; on discute puis on se dispute, on trouve un cadavre; personne écoute les ordres de l'autre et on refinit par se taper dessus, c'est déjà un miracle que personne ne soit mort. Je pense honnêtement qu'on est pas fait pour le travail d'équipe, j'aurais été plus efficace si il avait pas été là dès le départ : si il ne m'avait pas brisé le poignet j'aurais pas d'atèle et je serais pas forcée de demander à Bucciarati d'appeler un médecin, non, je serais au bord d'une terrasse à sirote une grenadine et à manger une nouvelle spécialité Italienne de mon restaurant préféré. Il gâche tout !
Quand on rentre, j'en parle à Bucciarati. Il faut que j'arrive à le convaincre.
Fugo, moi.. c'est voué à l'échec.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Il est là, devant cette horrible voiture de location. Je m'arrête un peu plus loin. Pourquoi il ne rentre pas ?
Fugo se tient devant le côté passager. Sans bouger, il lève la tête vers moi, le regard plus doux. J'ai— je...
« Je t'attendais. Tu vas ouvrir la porte avec ton poignet dans cet état peut-être ? »
Quoi ?
Fugo ouvre la portière.
« Qu'est-ce que— »
Je ne comprends pas, d'où vient ce changement de comportement, deux secondes plus tôt il m'insultait.. quoique, il est hésitant. Fugo tient la portière mais il n'arrive pas à soutenir notre contact visuel, il regarde partout sauf dans ma direction. Il regrette sûrement de m'avoir adressé la parole. Je le comprends pas.
« Donc là tu me parles ? C'est vachement mâture de ta part. »
Son sourcil tressaille.
« Tu peux monter, s'il te plaît ? On est attendus. »
« Non, non, attends. C'est pas quand toi tu veux quelque chose que le monde va se plier à tes désirs. » je le coupe. « Tu sers une cinglée, maintenant ? Ou alors une fille sympa ? Je sais pas, j'ai oublié. Je suis quoi déjà ? »
« Monte, j'ai dit. »
« Ah ! Je rêve ? Tu me donnes des ordres ?! »
Fugo claque la portière.
« Si ça te plaît pas je rentre seul, alors ! »
« Tu vois, tu sais même pas ce que tu veux. »
J'essaie de croiser mes bras contre ma poitrine mais l'atèle m'en empêche, j'ai juste l'air stupide.
« C'est plutôt à moi de te demander c'est quoi ton problème, en fait. »
« Quoi ? »
« Tu m'as entendu, c'est toi qui me cherches, Fugo. Qu'est-ce que tu me veux, hein ? »
J'étais prête à parier qu'il allait m'ignorer pour monter dans la voiture, ça ne m'aurait pas étonnée qu'il m'abandonne ici. L'équipe de nettoyage ne doit pas être loin, il comptait sur elle pour me ramener ? C'est fort possible. Pour autant, Fugo ne fait rien de ça. Il est calé contre la voiture et m'observe avec colère, lui parvient au moins à croiser ses bras...
« Rien. Je vois pas de quoi tu parles. » il dit simplement, se raclant la gorge.
« Ah ha ! »
Je le pointe du doigt.
« C'est quoi cette expression coupable là ? T'as quelque chose à cacher, j'en suis certaine ! »
« Quoi ? Non ! Je cache rien, et ça te concerne pas ! »
« Je rêve ou tu rougis..? »
Fugo se cache, baissant la tête et plaquant ses mains sur ses joues.
Je réitère ma question : qu'est-ce qui se passe, exactement ? Je comprends pas, je le comprends pas. Fugo est bizarre depuis que Bucciarati nous a mis ensemble, ça remonte plus loin que l'épisode de l'usine. Ses interrogations dans la rue plus tôt, il m'a demandé pourquoi j'étais toujours sur mes gardes avec lui, et ses tentatives de discuter avec moi, au risque de se faire remballer, c'est quoi son but ? Ses oreilles sont rouge tomate, il a beau se cacher ça ne change rien au fait que je le vois.
C'est la première fois qu'il agit comme ça, je sais pas quoi faire.
« Tu cherches quoi, en fait ? Un.. un coup tu te fous de moi et après tu me soignes et.. et tu fais ça là. C'est quoi ton but, Fugo, hein ? Tu veux t'en prendre une ? »
Je désigne maladroitement la portière de la location, ne sachant toujours pas à quoi ce geste rimait.
Fugo retire ses mains de son visage, woah, il a les yeux brillants, ses oreilles sont encore plus rouges qu'avant, j'y crois pas ! J'hallucie à cause de la douleur, c'est pas possible autrement.
« Tu veux pas juste passer à autre chose ? » il murmure, embarrassé.
Mes yeux se plissent.
« Attends une minute... »
Il me déteste pas, en fait. Je crois que je viens de capter.
Est-ce que c'est si évident ? Il dit quoi le dicton déjà.. qui aime bien châtie bien. Non, c'est impossible. Qu'est-ce que je raconte ?
Ça fait des années qu'on se connaît et malgré ça on passe peu de temps ensemble, d'accord je connais ses hobbies et ses goûts, d'accord je déjeune avec lui presque tous les jours et d'accord on se bagarre sans arrêt, mais c'est plus par contrainte qu'autre chose ! Je peux pas le saquer ça fait des années. Il m'a littéralement brisé le poignet ! Mais les yeux ne mentent pas. Merde, il me regarde comme ça depuis quand, ça remonte pas à aujourd'hui, impossible. Fugo tient plus en place. Mes yeux sont écarquillés, je sais même plus où se trouve ma mâchoire après qu'elle se soit décrochée, bon courage pour la retrouver. C'est pour ça qu'il m'a soignée. C'est pour ça qu'il voulait pas que je vois le cadavre dans la benne, et c'est pour va qu'il fait des va-et-vient entre moquerie et tentative d'approche. Comment j'ai pas remarqué tous ces signes ? Je suis aveugle, ma parole !
Pourtant, alors que j'ai toutes les preuves à l'esprit, je doute. J'en fais peut-être trop. Je me dis que j'exagère et que c'est impossible qu'il ressente ça pour moi après tout ce que je lui ai fait subir, il faudrait être fou !
« Fugo..? »
Malgré moi, mes pieds avancent. Ils réduisent l'espace qui nous sépare, Fugo n'ose plus me regarder, il a la tête complètement tournée en direction de la mer. Ainsi, mes soupçons se confirment.
« Pourquoi tu m'as demandé ça ? »
« Mhh ? »
« Plus tôt, tu m'as demandé pourquoi j'étais toujours désagréable, pourquoi tu veux autant m'aider ? Tu caches quelque chose. »
« Je cache rien.. je.. je pensais au bien de l'équipe. Tu gâches tout avec ta mauvaise humeur, c'est tout. »
« Ah, donc c'est pas pour autre chose. »
Le regard intrigué qu'il me lance suffit.
« Quoi ? Je pensais que tu cherchais à te rapprocher de moi, c'est tout. Visiblement je me suis trompée. »
Sa réaction vaut tout l'or du monde, ses oreilles rougissent à nouveau, sa bouche s'ouvre en grand. Je pourrais presque croire qu'il a vu un fantôme.
« Tu sors ça d'où ?! »
« De toi. » je réponds avec nonchalance. « Il suffit de voir comment tu réagis quand on parle, je me demande même comment j'ai pas remarqué ça plus tôt. C'est évident maintenant que j'y pense ! »
Brusquement, il secoue les mains.
« Non ! C'est faux. Je sais pas ce que tu racontes mais c'est pas vrai. » balbutie-t-il. « Arrête de raconter des âneries, tu veux pas plutôt monter dans la voiture et rentrer ? Oublie tout ça, d'accord, ça rime à rien. »
« Oublier ? Alors que je viens à peine de tout comprendre, même pas en rêve ! »
Fugo se pince l'arête.
« Écoute, je sais pas ce que tu penses avoir compris, mais tu te fourres le doigt dans l'œil. Au risque de te décevoir, je.. je ressens rien pour toi. Au minimum tu es une collègue. Mais ça s'arrête ici. »
Retirant sa main de son visage, Fugo se décolle de la voiture. Il paraît un peu moins nerveux. Toutefois, malgré ses affirmations et le calme dont il fait preuve il a un regard qui ne ment pas, ainsi que des rougeurs toujours apparentes. Il veut vraiment me faire croire que je rêve ? Maintenant que j'ai compris je revois toutes nos interactions passées différemment. Depuis combien de temps il essaie de fuir ce qu'il ressent pour moi exactement ? Les mots me manquent. C'est pour ça qu'il est autant à fleur de peau quand on est ensemble, tout fait sens, un peu comme un puzzle qu'on aurait assemblé après des heures de travail.
Je le regarde différemment.
Et moi, qu'est-ce que je ressens ? Jusqu'à aujourd'hui, je l'ai toujours haï. Notre relation reste-t-elle inchangée ? Tout ce que je sais c'est que je ne déteste pas ça, j'accepte mieux cette situation que prévu.
Fugo conclut notre discussion en contournant la location, il prend place sur le siège conducteur et ouvre sa vitre. Confuse, je m'approche de ma portière et toque.
« On a pas fini de parler, tu vas où ? Si tu penses me fuir c'est rater, je te signale que Bucciarati a dit qu'on peut pas revenir sans avoir parlé. »
Je suis cruelle, je sais, mais qu'est-ce que c'est drôle. Il ose même pas bouger. Ses mains restent accrochées au volant, sans même avoir tourné la clé pour faire démarrer le moteur. Normalement, il me crierait dessus, voire il menacerait de me frapper, histoire de corriger mon sale caractère. Ça m'étonne que cette révélation sur ses sentiment le rende aussi maladroit.
Fugo m'ignore, peu importe le nombre de fois où je toque sur la vitre ou tente de tirer sur la poignée de la portière.
« Fugo ! » m'impatienté-je. « Tu vas pas faire la tête pour ça, c'est complètement con ! Je suis désolée, ça te va ? Si j'avais su que t'étais amoureux de moi plus tôt j'aurais pas été aussi méchante. Mais comment j'aurais pu le savoir ? Ouvre ! Verrouille pas la bagnole, je peux pas monter, tu m'as dit d'y monter non ? Alors vas-y ! »
Sa tête tombe sur le volant.
« Je suis pas amoureux de toi ! » il geint de manière suspecte.
« D'accord, d'accord, comme tu veux. Déverrouille la voiture, maintenant, qu'on discute. »
Je sais pas ce que je raconte, je m'en fiche tant qu'il stoppe son cinéma, je n'ai pas oublié que Torre Del Greco est à vint minutes de voiture de la province de Naples, c'est-à-dire l'équivalent deux heures et trente-trois minutes en marche à pied : hors de question que Fugo parte sans moi, ça lui ressemblerait bien.
Il attend quoi, au juste, que je me mette à prier ? Mes coups sur la vitre sont plus féroces. Je perds patience. La journée est ensoleillée de manière merveilleuse, c'est une heure parfaite pour se baigner, se balader, mais je n'oublie pas que j'ai laissé mon putain de sac à main dans la boîte à gants. Sans lui je peux dire au revoir à un taxi ou à une bonne glace. Si Fugo disparaît avec je suis cuite. Tout ce qui me reste se trouve dans la poche de ma veste, et je doute qu'un téléphone portable puisse grandement m'aider, bien sûr, je peux appeler Bucciarati et me plaindre mais qu'est-ce qui me garantit qu'il va pas m'ordonner de courir après la voiture pour présenter mes excuses à Fugo ? Seigneur, quelle horreur. J'ai déjà dit pardon, c'est pas assez ?! Je préfère mille fois rentrer par mes propres moyens que de me faire gronder pour une bêtise que je n'ai pas commise, pour une fois que j'ai rien à me reprocher !
Lorsque je tape sur la portière, cette fois, Fugo sursaute et il tourne la tête. Enfin ! Il me dévisage un instant. Je donnerais beaucoup pour savoir à quoi il pense en ce moment même, je me doute que le choix entre me laisser dehors et me faire rentrer n'est pas responsable de son état, alors, ce doit être autre chose. J'ai peur de demander.
Il m'a l'air bien susceptible. Hein ?
En quoi ça m'intéresse, d'abord ?
Le son d'un clic se fait entendre, la portière tremble sous ma main. Je ne perds pas un instant et l'ouvre, sautant presque sur le siège passager.
« Pourquoi t'as pris autant de temps ? T'es débile ou quoi ?! »
« J'hésitais à te laisser dehors. » il réplique.
« Fugo.. je vais te— »
Ma phrase reste en suspens, c'est soudain main j'ai perdu l'envie de crier.
Mon acolyte démarre la location, il sort de la place sur le bord du trottoir et fait demi-tour en direction de Naples.
Plus aucun bruit de ne s'échappe de sa bouche. Quant à moi, il m'est impossible de regarder ailleurs que dans sa direction. J'ignore pourquoi. Fugo conduit d'une main, l'autre avec le bras sur l'accoudoir. Est-ce qu'il sent l'intensité avec laquelle je le fixe ? Impossible qu'il n'ait rien remarqué, je crois qu'il fait exprès de m'ignorer. C'est la première fois que je prends le temps de l'observer, je n'avais jamais remarqué à quel point il est—
Une ampoule s'allume sur ma tête.
Calmement, j'extirpe un stylo bille de ma poche ainsi que la serviette du restaurant que j'ai gardé depuis ma dispute avec Mista. Elle est intacte. Mon prochain geste se veut malicieux, toutefois, ça n'empêche pas mon cœur de battre très vite. Pour la première fois depuis longtemps, il cogne furieusement contre ma poitrine. Je suis gênée.
Lorsque je finis d'écrire, je présente le dos de la serviette à Fugo, ignorant que ce geste pourrait nous faire avoir un accident. Pas le côté où un énorme quatre est inscrit, mais plutôt une phrase. Les lettres sont claires. Qu'il ne me fasse pas me répéter.
Pour être plus précise : c'est une adresse.
« Que— »
Il panique, Fugo perd le contrôle du volant un instant, il évite de justesse une coalition avec un camion.
Il relève un regard sévère sur moi.
« Je peux savoir à quoi tu joues, tu veux qu'on meure ou quoi ?! »
Je ne dis rien, seulement, je force le papier sous ses yeux. Fugo finit par souffler et le prendre.
« C'est quoi ? »
« Un restaurant. Mon restaurant préféré. »
« D'accord..? Tu veux que je t'y dépose ? Je peux faire un détour, Bucciarati risque de s'énerver mais au moins la mission a été un succès, il se calmera. »
Fugo fronce les sourcils quand il me voit secouer la tête.
Maintenant qu'on ne se hurle pas dessus, je vois les choses plus de clairement. Discuter, partager un moment aussi calme après avoir combattu ensemble, ça m'ouvre l'esprit. Je me dis que... Non. C'est étrange. Je sais que ça n'a pas lieu d'être alors qu'on est chien et chat depuis notre première rencontre. Je sais qu'il a des problèmes de colère, et que les rumeurs qui façonnent son personnages devraient me dissuader. Ça devrait suffire, ouais. Pourtant je lui ai écrit ce petit mot et je m'apprête à changer le cours de notre relation rien qu'avec mes prochaines paroles, je le fais tout en sachant que je vais à l'encontre de tout ce que j'ai pu lui dire ou lui faire par le passé. Maudit sois-tu Bucciarati. Tu pouvais pas juste te contenter de nous laisser nous battre ? C'était pas ma première dispute avec eux, et ce sera sûrement pas la dernière, pourtant il a fallu qu'il me punisse et m'envoie faire cette stupide mission pendant mon jour de repos. Étrangement, je ne regrette rien.
De ma main libre, j'attrape la sienne. J'y dépose la serviette.
« C'est toi qui paie. »
« Qu— Quoi ?! »
Il serre le poing avec mes doigts entre les siens.
« Qu'est-ce que tu racontes, merde.. »
« Je te donne un coup de pouce, ferme la. » je réplique, déjà agacée. « Si tu invites, ça veut dire que c'est toi qui a fait le premier pas, alors j'espère que tu es prêt à recevoir l'addition. J'ai un grand estomac. »
Fugo retire sa main.
J'ai comme un doute, pensant qu'il va rejeter ma proposition et se moquer. Toutefois il garde la serviette et rougit à nouveau, lorsqu'il tousse pour cacher son embarras, je remarque qu'il pose cette même main sur son torse. Pile poile sur son cœur. Malgré moi, je souris.
Je vais attendre de voir où tout ça nous mène avant de le tuer, finalement..
1 note
·
View note
Text
se parer
je croiserai tout à l'heure Alex à une soirée, je voudrais qu'iel m'aime, je voudrais qu'iel regrette nous, ça m'obsède, alors il faut que je sois belle, désirable, je marche dans la ville en pierres à la recherche de parures, il se passe quelque chose du côté de cette cathédrale à Mende, ou est-ce un château, une file attend pour acheter du vin, ah les fêtes grégaires de fin d'année, toutes ces lumières dans la nuit du solstice, à l'arrière boutique il y a une immense table tournante où tester des vernis à ongle de grande qualité, ils sont magnifique, j'ai beaucoup d'émotion pour ce bleu comme de la mer, et l'autre bleu à paillettes comme une voûte étoilée, et ce bleu turquoise nacré, j'essaye les paillettes sur mon pouce gauche, décevant, ce n'est qu'un vernis transparent à paillettes argentées, il aurait fallu que je tapisse en amont d'une couleur unique, tant pis, j'essaie le vernis qui ressemble à de la mer turquoise, je ne sais pas, trêve de tâtonnements, il me faut des beaux vêtements aussi, j'ai un joli haut couleur moutarde avec une jupe cintrée à la taille, la jupe oui, mais le haut je sais qu'iel n'aimera pas, il faut trouver un haut plutôt bleu ou vert, et sexy, un peu plongeant, c'est important que ce soit sexy, je me retrouve dans une sorte de cave brocante queer, tout est gratuit, il y a des vernis, je devine que la qualité sera moindre, mais il me reste après tout ma main droite à faire, alors je commence et le rendu est incroyable, un noir profond à paillette qui se pose d'une traite, j'ai à peine le temps de m'émerveiller que le vernis s'écaille et tombe en petits lambeaux, bon, j'ai tout raté, que faire maintenant pour être aimée d'ellui
0 notes
Text
« ça y est. je vais abolir ma tristesse. »
Le 15 octobre 2024, Héloïse Brézillon était l'invitée du service culturel de l'Université Sorbonne Paris Nord dans le cadre du cycle de rencontres TexTo. Bien qu'alternant entre plusieurs casquettes (chercheuse, podcasteuse et artiste) c'est en tant que poétesse qu'Héloïse Brézillon est venue se présenter devant le public de la Chaufferie. Quelques jours plus tôt, le premier recueil de poésie de l'artiste paraissait en librairies. Publié aux éditions du Commun, T3M mêle récits de science-fiction et passages poétiques. À travers les pages de ce recueil, l'autrice nous accompagne sur les chemins de sa mémoire guidée par T3M, une IA conçue pour guérir la tristesse.
Puisque pour Héloïse Brézillon la poésie est un art oral, cette rencontre TexTo s'est tout d'abord ouverte sur une performance. L'artiste se tient seule devant un micro, accompagnée de part et d'autre par les deux membres du collectif "Broohaha", Alex.ia Charoud et Franck Weber, en charge de l'ambiance sonore.
Une voix-off passe. Héloïse Brézillon tient T3M en main. Les lumières tamisées et bruits de fonds électroniques construisent une atmosphère à la fois intimiste et angoissante. Héloïse Brézillon débute sa lecture. Sa voix est monotone, sa prononciation parfois hachurée. La cadence semble aléatoire et les changements de rythmes contribuent au paysage sonore inquiétant.
Nous sommes en 2039, le personnage de l'autrice se rend dans une clinique avec un seul but : "abolir (sa) tristesse." Les médecins, nommés les "blouses", lui présentent T3M, une IA permettant de spatialiser la mémoire et, ainsi, d'identifier des événements-lieux à l'origine de la tristesse. Il nous faut pour cela traverser plusieurs maisons-métropoles à la recherche de la capitale, le lieu autour duquel toute la carte s'est construite. "les maisons sont des métropoles, souvenez-vous vos maisons."
Nous quittons la science-fiction afin de pénétrer dans le premier espace poétique, celui des maisons-métropoles. Au début de chaque portrait de maison/souvenir, Héloïse Brézillon répète "la maison". Le rythme devient tout de suite plus saccadé, la voix alterne entre accélérations et ralentissements.
"au moins il se coupe les ongles c'est supportable"
Le tempo est irrégulier, presque chaotique. L'ambiance sonore ajoute elle-aussi à cette sensation de chaos : nous pouvons entendre des bruits de fonds aléatoires, des bruits de pas et battements, "tic tac". La voix se double d'un effet robotique et d'un écho, le rythme gagne en intensité.
"j'ai collectionné les peaux des autres comme / des couvertures / pour cacher ma guenille"
Chaque maison possède des coordonnés GPS propres et contient un ensemble de descriptions et de souvenirs. La narration abrite des yeux d'enfants qui retracent un chemin de mémoire violent, désordonné et caché sous les métaphores.
"le haut des spaghettis flamme je savais pas moi qu'il fallait les aider à fondre pour pas qu'ils brûlent / comme ma maman"
Cet espace composé de portraits est nommé "la maison trou".
Héloïse Brézillon nous ramène à la clinique T3M, son personnage a un nouveau rendez-vous. La cartographie de sa mémoire avance bien, lui disent les cortégraphes (cortex + cartographe). Le retour des bruits électroniques nous replacent immédiatement dans une ambiance sonore de laboratoire futuriste. Les "blouses" entament une explication poétique des procédés de fonctionnement de la mémoire traumatique. L'IA T3M permet de cartographier la mémoire à la recherche d'un fossile, un événement traumatique. Le but de cette séance est de briser la pierre du fossile afin de collecter les informations sensorielles du souvenir traumatique. Les "blouses" la préviennent : cette fin forcée de l'amnésie provoque une saturation des sens.
Le deuxième espace poétique correspond à une approche sensorielle du fossile. Il est nommé avec une rigueur presque scientifique : "la BMW E12 520 modèle 1980 carrosserie vert olive". Dans cette partie, Héloïse Brézillon procède à la description d'un événement sous plusieurs angles et par le biais de plusieurs sens. Nous débutons avec la mémoire tactile et une description de la banquette en cuir de la voiture. La voix accélère, et chancelle. Viennent ensuite la mémoire olfactive, thermo-réceptive et auditive. Le rythme est marqué par les "bzzz" répétitifs d'un frelon et Héloïse Brézillon décrit des bruits avec une prononciation saccadée. En cinquième et sixième parties, la mémoire gustative et la mémoire équilibroceptive. La voix gagne encore en intensité et un effet d'écho lui est ajouté. Enfin, la mémoire proprioseptive constitue une description d'un état dissociatif.
La performance d'Héloïse Brézillon se termine ainsi :
"la petite fille sait son corps / mais ne sent rien".
---
Après une salve d'applaudissement pour l'autrice et ses deux collègues du collectif "Broohaha", un temps de pause s'installe afin de préparer la section "questions-réponses". Christèle Couleau, maîtresse de conférences en littérature française à l'Université Sorbonne Paris Nord, rejoint les artistes sur scène afin d'animer la rencontre.
La première question porte sur le processus d'écriture d'Héloïse Brézillon. Étant donnée que cette dernière évolue dans le milieu de la poésie orale, Christèle Couleau lui demande si elle écrit également "à voix haute". Pour Héloïse Brézillon, l'écrit et l'oral fonctionnent ensemble dans le processus créatif. Les parties poétiques étaient avant tout des performances et il a donc fallu les poser à l'écrit. Cependant, il y a eu une réécriture des parties science-fiction pour passer de l'écrit à l'oral.
La discussion évolue ensuite sur l'organisation de la performance et c'est cette fois-ci les membres du collectif "Broohaha" qui répondent. Avec l'autrice, ils ont dû notamment travailler le silence, créer une communication entre les mondes de l'écrit et du son. Cette création a, selon eux, nécessité "beaucoup d'écoute". Ce travail réalisé à trois est celui d'une recréation abstraite de l'espace du récit par le son.
Lorsque Christèle Couleau s'interroge sur les raisons qui ont poussées Héloïse Brézillon à aborder le traumatisme par la science-fiction et l'utopie, celle-ci nous apprend qu'elle était intéressée par une étude des composantes de la violence systémique et de l'impact de cette violence sur le cerveau. Même si exprimer ses souvenirs douloureux à travers la poésie a pu être source de soulagement, Héloïse Brézillon souhaite maintenant dépasser la parole individuelle pour repenser le système global, dans un but de prévention. Les coordonnés GPS de la partie que j'ai nommée "maisons-métropoles" sont évoqués. Héloïse Brézillon avoue ne pas s'être trop questionnée sur leur présence, mais exprime un besoin de retracer les lieux liés aux souvenirs. Quitter l'espace de la mémoire permet de replacer ces lieux et souvenirs dans le réel.
Lorsque l'on navigue sur les sites internet des librairies, T3M est présenté comme un ouvrage abordant les violences domestiques "à hauteur d'enfant". Héloïse Brézillon souligne que c'est elle qui a insisté auprès de son éditeur pour que cette précision soit ajoutée. L'autrice affirme qu'il y a un réel besoin de libération de la parole des enfants. Écrire "à hauteur d'enfant" lui a permis de mettre en lumière l'adultisme qui agit souvent dans ces situations. L'adultisme, selon la définition qu'en donne le professeur Barry Checkoway de l’université d'Ann Arbor (Michigan), correspond à "tous les comportements et les attitudes qui partent du postulat que les adultes sont meilleurs que les jeunes, et qu'ils sont autorisés à se comporter avec eux de n’importe quelle manière, sans leur demander leur avis." En résumé, il s'agit d'un procédé de discrimination plaçant l'adulte comme modèle à suivre et au centre des préoccupations, au détriment des enfants. Le choix d'Héloïse Brézillon de partir de souvenirs personnel faisait aussi partie de sa démarche artistique et politique. Elle répète alors qu'elle souhaite passer d'un chemin de guérison d'une tristesse personnelle à une véritable évolution et prise de conscience collective. Avec T3M, elle veut expliquer et rendre compte du fonctionnement de l'écriture de la mémoire traumatique, par le biais d'une mémoire personnelle.
Enfin, sur la question du positionnement politique de la poésie, Héloïse Brézillon est claire : chaque personne est située. Il est impossible de faire de la poésie sans faire de politique, car se revendiquer "apolitique" est en fait déjà un positionnement très politique. Dans son podcast Mange tes mots, créé en 2018 avec Margot Ferrera, elle aborde notamment des sujets intimes et politiques, toujours dans une atmosphère poétique.
Cette rencontre se termine sur le constat d'un renouveau actuel de la scène poétique française, dont Héloïse Brézillon est l'une des grandes actrices. Certaines pistes sont évoquées par l'artiste afin d'essayer d'expliquer ce phénomène, notamment la facilité d'appréhension de la poésie (par rapport au roman, par exemple) et la variété de scènes ouvertes qui permettent de partager ses créations. Christèle Couleau termine cette conclusion en mentionnant les "Stand-up poétique", des scènes d'arts oratoires organisées par le service culturel de l'Université Sorbonne Paris Nord sur le campus de Bobigny, et en invitant les étudiant.e.s présent.e.s à y assister.
0 notes
Text
OPI Calendrier de l’Avent Wicked
🎄 Vivez la magie des fêtes avec le Calendrier de l’Avent OPI Wicked ! 🌟
Les fêtes approchent à grands pas, et avec elles, le désir de briller de mille feux. Si vous êtes passionné(e) de beauté et de vernis à ongles, le Calendrier de l’Avent OPI Wicked est l’accessoire incontournable de cette saison festive. Inspiré par la célèbre comédie musicale Wicked, ce calendrier renferme 12 mini vernis aux couleurs envoûtantes qui vous permettront de célébrer chaque jour de décembre avec style.
Chaque vernis OPI est formulé pour durer, offrant une tenue impeccable allant jusqu'à 7 jours. Avec son pinceau ProWide, l'application devient un jeu d'enfant, vous permettant de créer des manucures parfaites en un rien de temps. Que vous soyez novice ou experte, ces teintes scintillantes donneront à vos ongles une allure élégante et festive.
Dans l'univers d'Oz, la magie opère à chaque coin de rue, et avec le calendrier OPI, vous aurez l'occasion de découvrir des couleurs qui évoquent cette magie. Du vert emblématique d’Elphaba aux nuances rose pâle qui rappellent Glinda, chaque teinte est une célébration de l'esprit de la comédie musicale.
Ne manquez pas l'opportunité d'ajouter une touche de magie à votre routine beauté pendant les fêtes. Pour plus d’informations sur ce calendrier exceptionnel, visitez notre site www.mescalendriersdelavent.com et préparez-vous à faire briller vos ongles comme jamais auparavant ! ✨💅
0 notes