#Noël Dutrait
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Gao Xingjian, Le livre d’un homme seul
Gao Xingjian, Le livre d’un homme seul, p504, traducteur Noël Dutrait, Points : ...Tu éprouves un profond sentiment de reconnaissance envers les femmes, pas seulement du désir. Tu réclames, mais elles ne veulent pas toujours donner. Tu es insatiable, tu ne peux pas tout avoir, Dieu ne t’a pas tout donné, tu n’as donc pas à le remercier, mais tu éprouves quand même un sentiment de reconnaissance générale, tu es reconnaissant au vent, aux arbres qui tremblent dans le vent, tu es reconnaissant à la nature, à tes parents qui t’ont donné la vie. Aujourd’hui, tu n’éprouves pas de rancoeur, tu te sens en paix, peut-être as-tu vieilli, tu es plus essoufflé quand tu montes une côte, tu commences à être avare des forces dont tu usais autrefois sans fin. C’est le signe avant-coureur de la vieillesse. Tu es sur la pente descendante, un vent froid s’est levé, mais non, tu n’es pas encore pressé de descendre ; et la montagne lointaine perdue dans les nuages te semble à la même hauteur que toi ; tu n’as qu’à y aller, tant pis si en bas c’est un gouffre, au moment d’y sombrer, mieux vaudra te rappeler le soleil oblique qui caressait au loin les flancs de la montagne...
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Gao Xingjian, Pablo Picasso
Gao Xingjian, Le livre d’un homme seul, p505, traducteur Noël Dutrait, Points : ...Vous êtes ensuite allés dans un restaurant à la campagne, un ancien moulin, à la table d’à côté était assise une famille entière, le mari, la femme et une fille aux pommettes rouges toutes fraîches sur un visage pâle. Cette jeune fille aux longs sourcils et aux yeux noirs n’était pas encore complètement épanouie, plus tard elle deviendrait la grande femme robuste et appétissante d’une toile de Picasso. Elle était assise en face de son père, très agitée, ses pensées sans doute concentrées sur ses affaires de coeur, tu n’arrivais pas vraiment à saisir à quoi elle pensait, c’est la vie, elle ignorait son avenir, mais était-ce important ? Elle ignorait qu’elle pourrait souffrir, peut-être ses tourments commençaient-ils à s’éveiller, ses longs cheveux abondants d’un noir de jais rehaussaient la pâleur de sa peau et ses pommettes rouges, elle pouvait avoir treize ou quatorze ans, qu’une jeune fille de cet âge soit déjà aussi tourmentée, c’est la beauté de la vie...
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GAO XINGJIAN - LE LIVRE D'UN HOMME SEUL - ALFRED SCHNITTKE
Aurélie Mazzeo : ...Libéré de son "il", libéré de toute doctrine, libéré par l’écriture, enfin, le narrateur a trouvé le morceau manquant à sa sérénité, complète et presque irréelle dans le dernier chapitre. Il est devenu un "non-être", un homme autarcique ayant à la fois donné et assisté à sa dernière représentation, unique acteur, unique public. Il a étreint la liberté, recherche de toute une vie ; grâce à elle, il a pris pleinement conscience de son existence. A présent, il a atteint le bout de la course, de la quête, de la fuite. Savourant sereinement chaque bouffée d’oxygène, il ne reste qu’à attendre patiemment la mort, sur un air de Schnittke (Référence à l’air qui accompagne le narrateur dans le dernier chapitre). gao xingjian - le livre d'un homme seul - Orient-Extrême : le magazine ... Alfred Schnittke: Concerto Grosso n.6 (1993) - YouTube Alfred Schnittke - CONCERTO GROSSO No. 6 - OP. 235
Gao Xingjian, Le livre d’un homme seul, traduction par Noël Dutrait, Points, p 501 : Schnittke, quelle belle musique ! Tu écoutes son “Grand concerto n°6″, dans cette musique si fugitive, les tourments accumulés par la vie sont sublimés sur une gamme très haute, les sons longs sur les cordes sont comme ces reflets de lumière qui passent avant de s’évanouir en un clin d’oeil. Schnittke, un homme de ta génération, tu n’as même pas besoin de connaître sa vie pour qu’il dialogue avec toi, chaque son qu’il trace sur la gamme haut perchée d’une corde appelle l’écho d’un accord...
#Gao Xingjian#Le livre d’un homme seul#La Montagne de l’Âme#Aurélie Mazzeo#Alfred Schnittke#Concerto Grosso n.6#Noël Dutrait
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