#HIHIHI JE ME TROUVE TROP BEAU
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superiorkenshi · 1 year ago
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NEW ELIAM ERA ✨
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gepakote · 3 years ago
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LA FAMILIA GRANDE !
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Hello Folks,
Ça y est, ça me reprend
J'ai de nouveau envie d'écrire
D'ailleurs, merci à vous, de supporter mes humeurs, mes coups de cœurs, mes coups de gueule...
Vous verrez que ce billet sera court
J'ai un sujet qui me trotte dans la tête depuis quelques jours
Le 11 juillet 1973 est un jour de chance pour ma famille
Je suis sûr que vous voulez en connaître la raison
Soyez patients, je vais vous la donner
Tout d'abord, je tiens à préciser que dans ma famille, nous partageons deux valeurs essentielles : le "COMMITMENT" et la LOYAUTÉ (no matter what) !!!
Et oui, j'avais envie de l'écrire en anglais. Je trouve le mot plus intense (et ça me fait réviser mon vocabulaire hihihi...)
Nous sommes présents les uns pour les autres. Nous agissons plus que nous parlons. Notre engagement les uns envers les autres se traduit d'abord par les actes
Mon père m'a dit un jour "Lors d'une épreuve difficile, si un homme pleure c'est qu'il n'a pas solution". Il doit donc agir
Je fais donc parti d'une famille où nos actes parlent pour nous
C'est sans doute dû à une grande pudeur. Je ne sais pas
Mais ce qui est s��r, c'est que nous pouvons compter les uns sur les autres
On fait BLOC !!!
Pour rappel, je viens d'une fratrie de 8 enfants composée de 3 filles et de 5 garçons
Je suis l'avant-dernier et non, je ne suis pas sur la photo et encore NON ! Je ne suis pas la personne qui prend la photo
Je n'étais, simplement pas là ce jour là :(
Cette photo a été prise à Brazzaville le 31 août 2002, jour de mariage de ma soeur Aurolle (la 2ème en partant de la gauche et de mon frère Aristide (le 1er en partant de la gauche)
Je vous rassure, ils ne se sont pas mariés ensemble
Non !!!
Ils ont juste partagé le jour de leur mariage avec leur conjoint respectif (Nestor pour Aurolle et Carine pour Aristide)
C'est drôle car l'histoire se répète
En effet, mon père s'est marié (avec ma mère) le même jour que sa petite sœur (ma tante Philomène)
Ce n'était donc pas une première dans la famille
Bon revenons à notre sujet
Ne voulant pas faire de jaloux, je vais citer toutes personnes se trouvant sur cette photo
Nous avons donc (en partant de la gauche vers la droite et avec la position de chacun d'eux dans la fratrie) :
Aristide le 2ème de la fratrie, Pasteur à Nogent sur Marne
Aurolle la 5ème de la fratrie, notre Héroïne du jour
Simplice le 3ème de la fratrie, le taiseux et discret
Egy la 6ème de la fratrie, la discrète
Hugues le 4ème de la fratrie, le chouchou
Peyrine la 8ème de la fratrie, la D I N G U E !!!
Wilfried l'aîné de la fratrie, l'artiste
Je suis sûr que vous attendez tous la raison de la bénédiction du 11 juillet 1973 pour ma famille
Avant de vous en révéler la raison, voyons voir ce qui s'est passé de marquant ce jour là dans le monde
En allant questionner mon "ami" google, l'événement majeur qui ressort est le crash du Vol Varig dans lequel 123 personnes trouvent la mort. Je vous laisse consulter le lien pour en connaître la raison
LUNAIRE !!!
C'est l'info la plus marquante de cette année là (en France du moins)
Mais ce jour là un autre événement a eu lieu, Dieu merci pour ma famille
Sorry SIS !
Ce 11 juillet 1973, ma sœur Aurolle est née. YOUPI !
Vous savez, la 5ème de la fratrie et la 1ère fille
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Je ne sais pas si c'est également le cas chez vous mais parfois (et Dieu merci) il y a une personne de la famille qui au fil des années devient le pivot central, la boussole de tous
Il y a comme une distribution naturelle des rôles dans une fratrie
Il se trouve que ma soeur Aurolle a celui de PILLIER central
C'est vers Elle que tout le monde se tourne pour avoir des nouvelles de tous les autres. Elle est en contact avec des personnes de ma famille que je ne connais même pas d'ailleurs. C'est juste ÉNORME
C'est Elle qui vous rappelle :
la date de la fête des pères (elle SAIT que vous l'avez oublier)
le jour de l'anniversaire de maman (Idem)
les dates des événements familiaux à venir
...
Bref, plein de choses qui vous rendent la vie plus facile
Comme vous l'avez vu, Aurolle n'est pas l'aînée. Nope !
Mais il est vrai que c'est la 1ère fille
Et ça, c'est quelque chose
Il y a beaucoup d'attentes sur les "1ers" (l'aîné, le 1er garçon et donc aussi la 1ère fille)
Et dans le cas d'Aurolle, force est de constater que mes parents ne l'ont pas ratée et n'ont pas été déçus... je crois, j'en suis SÛR en fait
En effet, Aurolle c'est :
la fille IDÉALE (comme vous lu plus haut)
la sœur IDÉALE (comme vous l'avez lu plus haut)
l'amie IDÉALE (je suis sûr que ses amies le confirmeront)
la femme IDÉALE (Nestor le confirmera également... je penses)
Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire, je n'ai AUCUN souvenir d'Aurolle se faisant engueuler par mes parents
Ni par qui que soit d'autre d'ailleurs
Je me souviens même que lorsqu'il fallait obtenir quelque chose de la part de notre père, nous avion toutes nos chances lorsque nous passions par elle
Un parcours scolaire SANS faute du début à la fin
J'ai d'ailleurs un souvenir qui me revient,
Lorsque nous étions enfants, à l'école primaire, son instituteur de CM2 (que j'ai eu par la suite d'ailleurs) avait dit à mes parents qu'elle aurait un parcours SANS FAUTES jusqu'au moins en Terminal
Ce qui s'est révélé être vrai
Vous n'imaginez pas la joie de mes parents en sortant du conseil de classe
Mes parents ont attendu longtemps la même révélation de la part de Mr Simard (je me souviens de son nom) à mon sujet (hihihihi...)
La DÉCÉPTION !
Bon je vous rassure, je ne me suis pas trop loupé. Et mes parents sont ravis de mon parcours (OUF)
Mais revenons à Aurolle,
Lorsqu'elle présente un garçon à la famille, Nestor donc, eh bien celui-ci l'épouse. Il s'appelle Nestor
Et je vous le confirme, c'est LE gendre IDÉAL (le père parfait et beau-frère aussi d'ailleurs)
Elle fait des enfants, deux, une fille Serena (brillante) et un garçon Loïc (non moins brillant)
Bref, je ne sais pas comment elle fait (ni comment elle a fait) pour traverser toutes ces années sans casseroles
Je croise les doigts pour elle ... pour la suite
C'est la fille idéale de mon père et pour ma mère. La nièce que TOUT le monde souhaiterait avoir et bien sûr la sœur parfaite
Attention, je ne dit pas qu'elle est sans relief. Elle a son caractère et même lorsqu'elle s'énerve et bien c'est toujours justifié
C'est la personne envers laquelle on se retourne pour avoir le meilleur conseil et soutien possible
Et elle vous le donne même quand c'est dur à entendre. Peyrine (ma petite sœur, la dernière) s'en souvient. Non ! Je ne rentrerai pas dans les détails... T'inquiète Peyrine 😇
Lorsque nous voulons organiser des vacances ou autres événements familiaux, devinez vers qui l'on se retourne ....
Je me suis parfois demandé si cette "image" n'était, parfois, pas trop lourde à porter pour elle
Si le rôle qu'on lui avait attribué n'était parfois pas trop lourd à porter pour ses frêles épaules
Même si j'ai l'impression qu'elle vit tout cela de la manière la plus naturelle et normale possible
Je l'espère pour elle
J'ai une anedocte qui me revient à l'instant (nous sommes le 05/07/2021 à 12h13 exactement au moment ou j'enrichis mon texte)
Lorsque j'étais étudiant, l'un de mes amis m'avait demandé ce que m'apportait mes parents et j'avais répondu : un sentiment de sécurité ÉNORME !
Eh bien, c'est exactement le sentiment que j'ai aujourd'hui en ce qui concerne ma soeur. Bien que ce ne soit pas dans le même cadre que celui de mes parents
Mais je rassure mes parents (car je penses qu'ils vont lire ce texte et risquerai d'être déçus) sur le fait qu'ils ont toujours ce rôle pour moi et qu'ils m'ont bien armé pour la vie !
Mais revenons à notre héroïne du jour, ma sœur Aurolle
Elle a été dotée d'une grande maturité dès son plus jeune âge et l'a toujours utilisé à bon escient
Dans tous les cas, j'ai de la chance de l'avoir comme sœur
Car pouvoir compter sur des personnes comme elle, est très rare
Pour l'ensemble de ma famille, elle représente la boussole. Celle qui nous dirige dans la bonne direction lorsque nous voulons que tout se passe pour le mieux
Je voulais donc, prendre ici, le temps de lui rendre hommage
OUI, me poser deux secondes (en fait il m'a pris des jours à peaufiner ce texte hihihi...) et lui écrire combien c'est une personne RARE et PRÉCIEUSE pour moi et pour tous ceux (j'en suis persuadé) qui la connaisse
Et je peux le dire ici, j'ai une chance INOUÏE de l'avoir comme grande sœur
J'espère que vous pouvez, vous aussi, compter sur une telle personne
Je vous le souhaite
BESOS MUCHOS TUTTI
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alicelacalisse · 7 years ago
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En ce moment, je suis trop une petite meuf bien prise de tête ohlala c'est un truc de folie alors ça me soûle trop de devoir bosser pour avoir mon bac ce genre de conneries et puis ça me soûle de devoir travailler dans la vie en fait et puis il y a un garçon que je trouve très beau hihihi mais 1. je suis moche et bête, 2. c'est mort et du coup j'essaie d'arranger des petits coups à mes copines et le 31 je vais voir Laura et j'ai décidé que je verrai aussi pendant la semaine @suzu-uya et @jesuisunebibliophage mais ces petites putes d'amour ne le savent pas encore et bah oui je prends des décisions comme ça moi madame et puis en ce moment je suis trop occupée à me fabriquer un style et autre chose ça me manque trop (ah j'arrive plus à taper sur mon clavier ça m'agace) de pas avoir de copain enfin d'ami garçon (après y a @to-the-pine qui va débarquer en disant et moi je compte pour du beurre mais toi je t'ai vu qu'une seule fois en vrai bb c'est pas pareil) et autre chose ohlala qu'est-ce qu'elle m'énerve cette crise d'adolescence nulle qui dure depuis des années en ce moment j'ai vraiment trop envie de me casser de chez moi je compte pas finir comme Léo toujours à la maison à 23 ans ou Gilles qui est retourné vivre chez sa mère à 35 ans et pis mes parents des fois j'ai envie de les embrasser ou de les mordre jusqu'au sang comme quand par exemple ils débarquent, ils sont pas venus à la maison depuis une semaine et la maison est hyper clean à part que les garçons ont pas nettoyé l'évier et ils se font engueuler comme pas possible pour ça mais enfin pfou on respire et on se calme mais je crois que c'est moi la pauvre nana casse-couilles + un peu décalée tout le temps mais genre je crois que je le cultive un peu aussi ce côté-là de ma personnalité tu vois genre dès que n'importe quoi (même si c'est bien) devient un peu trop populaire, à moins que j'aime vraiment vraiment, je me place toujours en rejet parce que j'estime que, quelque part la manière qu'ont les gens d'aimer les choses gâchent toujours tout (je suis dégoûtée d'Harry Potter franchement) et aussi il y a ce truc dans ma famille où on parle souvent des "gens". Alors par exemple, on dit "les gens" pour dire le plus grand nombre, la classe moyenne, et donc je crois que j'ai grandi avec cette idée implicite que j'étais au-dessus des "gens", de la masse, et que je valais mieux qu'eux, parce que quand on dit "les gens" chez moi c'est toujours péjoratif, donc qu'avoir les mêmes goûts que le plus grand nombre c'était vulgaire, c'était se souiller, se rabaisser au niveau des classes moyennes et ça c'est pas concevable, je vaux mieux que ça quand même. Donc quand quelque chose devient trop populaire, il est gâché par la masse, c'est comme ça que je le vois. Tu vois, une preuve de plus que je suis relou + narcissique ahahahah mais bon, des fois je m'aime bien quand même.
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marciawanders · 8 years ago
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Je coule. Je crois que c’est ça mon premier souvenir. Je coule comme si c’était la première fois. Plus que ma tête, c’est ma chatte qui m’a confirmé que j’étais pas hétéro.
J’ai grandi entre Genève et la France, en Haute Savoie, dans un village de moins de 3000 habitants, 20 % de FN, et le reste qui vote à droite. Du coup, bon, laisse moi te dire que des bi, des pédés et des gouines visibles, y en avait pas foison.
Le premier souvenir que j’ai, c’était Romaric de 4e3, un mec sympa et « efféminé » selon les critères du collège de La Pierre aux Fées où j’étais. Il s’en prenait plein la gueule toute l’année, tout comme Aurélien de 5e6 qui avait eu le malheur de dire un jour qu’il aimait bien chanter. Un matin de décembre, on a débarqué dans la cour et quelqu’un avait tagué sur 4 mètres de long « Romaric est un pédé ». L’administration n’a rien fait, c’est resté pendant des jours, Romaric a fait comme s’il s’en foutait et il est allé s’asseoir juste à côté du tag tous les midis jusqu’à ce que celui ci soit finalement effacé. En vrai, tout le monde savait très bien le mal que ce genre de truc peut faire.
Pendant ce temps là, moi j’évitais soigneusement de me poser la question. J’avais fini par jeter au fond de l’armoire tous mes sweats parce qu’on m’avait bien dit qu’il fallait être féminine désormais, pour les remplacer par des espèces de hauts immondes asymétriques (Pimkie, franchement je ne te remercie pas). C’était évident pour moi que je trouvais les filles trop belles, que je pensais à Mélanie Bochart autant qu’à Loïc Chambond en m’endormant, mais j’étais persuadée que c’était le cas de TOUTES les filles, et que du coup ça ne voulait rien dire. J’étais si naïve. Mais quand t’as ni modèle ni représentation à la télé, dans ton entourage ou dans les bouquins de couples autres qu’hétéro, t’as quand même souvent du mal à te projeter. En vrai, je pense que ça m’arrangeait bien, que je devais bien imaginer, même inconsciemment qu’il y aurait un coût à ne pas rentrer dans le schéma de séduction d’hétéroland. Romaric et tou.te.s les gamin.e.s persecuté.e.s au collège et lycée peuvent d’ailleurs l’expliquer bien mieux que moi. Au fil des années, j’ai d’ailleurs moi même intégré l’homophobie ambiante, et contribué à propager la rumeur que Carole F. était lesbienne comme si c’était une maladie dangereuse (Carole, je m’en veux encore).
Du coup, j’ai continué ma scolarité avec l’idée que être lesbienne ou bi, ce n’était pas ce que je ressentais, c’était autre chose, un monde inconnu, un truc de la ville. J’avais pas de haine, j’y pensais pas spécialement, mais c’était impossible que ça me concerne. Il se trouve qu’en plus de tout, j’avais perdu ma virginité assez tôt avec un garçon plutôt sympathique qui portait des colliers vert jaune rouge avec des feuilles de cannabis et qui me faisait pas chier pour que je porte autre chose que mon jogging blanc Go Sport. J’avais pas vraiment vu l’intérêt du truc, ça m’avait fait mal plus qu’autre chose, et je me souviens davantage de la chanson des Foo Fighters qui passait plutôt que l’acte en lui même, mais c’était sensé être un truc cool donc je m’y étais collée. Evidemment, comme j’étais une meuf, j’ai pu dire au revoir à ma réputation de sainte et bonjour à la réputation de salope du jour au lendemain, et du coup j’ai mis de côté mes questionnements existentiels sur les meufs, j’avais d’autres trucs à gérer.
J’ai vite dégagé de ce bled pourri dès que j’ai pu, c’est à dire l’année de mes dix huit ans, et j’ai débarqué d’abord à Grenoble, puis à Lyon. Pendant un week-end en Allemagne, loin de chez moi, j’ai flashé sur une meuf en boite, une butch qui m’a payé des verres et fait rougir comme une ado. On s’est pelotées pendant des heures sur un fauteuil pendant que mes potes jouaient au billard. J’ai un peu flippé en me demandant ce qu’ils allaient dire, mais rien, quedalle, parce qu’en fait une meuf qui embrasse une meuf, ça ne peut être qu’une « phase », un truc pour s’amuser, rien de sérieux. Et ce truc m’est resté pendant des années. J’avais beau draguer des meufs, passer des heures avec elles à se toucher et à s’embrasser, je repartais ensuite bien persuadée que j’étais hétéra, que ça voulait rien dire. Autour de moi, l’idée c’était que je faisais ça pour exciter les mecs autour, évidement, et je crois que ça me faisait trop flipper de démentir. Je me rappelle qu’à Lyon, après une longue discussion avec des potes de potes, celles ci avaient rapporté à ma coloc que c’était évident que j’étais gouine, mais que je ne le savais pas encore. Evidemment j’avais recraché ma bière, rigolé et dit un truc du genre « MOI GOUINE PFFF NAN PFF HIHIHI HEU COMMENT ELLES ME CONNAISSAIENT TROP PAS ». Hum. Pour moi, j’étais juste comme tout le monde, je trouvais les gens beaux, peu importe le genre. La bisexualité n’existait pas vraiment dans mon esprit, ni dans l’esprit de mes potes. Et du coup, l’équation était simple : si j’aimais les mecs alors j’étais forcément hétéra, point barre.
Plus j’ai vieilli, plus c’est devenu compliqué. Quand j’ai commencé à me dire bi, on me rétorquait souvent que c’était pas possible puisque je n’avais jamais réellement couché avec une meuf. Et plus on me disait ça, plus j’étais terrorisée à l’idée de passer à l’acte avec des meufs de mon âge et de pas savoir quoi faire, de pas savoir où mettre mes doigts, mes mains, mes cuisses, ma langue. Je veux dire, oui, merci j’avais vu toutes les saisons de The L Word mais clairement, ça n’allait pas suffire. Un jour en Norvège, en allant voir ma pote en échange, j’ai passé le séjour à draguer une meuf, à qui j’étais persuadée que je plaisais, enfin de l’action bordel. Fiasco total, elle était hétéra, j’ai donc été passer mon désespoir sur la bouche d’un italien quelconque qui embrassait super mal mais qui avait le mérite de pas être difficile. En vrai j’en rigole, mais à mon retour, je me suis répété pendant des semaines que quand même je devais pas être normale, que je comprenais pas ce qui se passait à l’intérieur de moi quand je voyais ces meufs. Oui je suis un peu lente à la détente, on l’aura toutes compris.
J’ai commencé à vouloir tenter des trucs à mon arrivée à Paris, mais je sortais que dans des endroits hétéros, avec des potes hétéros, et l’ampleur de l’angoisse de devoir repérer les meufs queer dans des foules a eu raison de moi, surtout que j’avais un gaydar absolument inefficace qui se basait presque uniquement sur une échelle de ressemblance avec Shane *. Au fur et à mesure, j’ai fini par trainer dans d’autres endroits, par rencontrer d’autres meufs. Et puis je me suis lancée, et c’était trop bien (non mais genre vraiment bien)(toi derrière ton écran qui te pose des questions, n’hésite plus).
Des mois plus tard, dans une soirée lesbienne parisienne, en regardant les très jeunes meufs autours de moi qui se roulait des pelles, j’ai pas pu m’empêcher d’être agacée. En fait, j’étais jalouse de leurs années non gâchées, non gaspillées. Quand tu te découvres pas hétéra sur le tard, ça crée en toi un truc spécial, un mélange de libération et de colère gigantesque, qui te submerge, qui t’empêche de respirer. T’es heureuse et tu tombes amoureuse toutes les minutes, mais tu hurles à la pensée des années que t’imagines gâchées. Sur le moment, je me rappelle que je répétais en boucle que j’avais gâché 10 ans de ma vie, c’était un peu con mais je n’arrivais pas à m’en empêcher. Je me disais que si j’avais grandi ailleurs, j’aurais peut-être eu d’autres références, j’aurais pu me projeter, et commencer à vivre avant.
Au final, je me suis engouffrée dans une autre vie, j’ai changé d’endroits où sortir, je pouvais plus voir un film ou lire un bouquin d’amour entre hétéros sans le balancer à travers la pièce (Paul aime Emma, c dur mé en fait Emma aime Paul, oui bon merci on a compris).
Et tes potes hétéros, comme ils veulent te montrer qu’ils sont pas homophobes, ils te posent aucune question sur ta nouvelle vie, c’est ta vie privée au final, on a pas besoin de détails, ça change rien pour nous tu sais, c’est cool. Sauf que pour toi, ça change tout. T’as justement envie d’en parler tout le temps, parce que ça soulève ta vie à cet instant précis et que tu sais pas à qui en parler. En plus, soyons honnête, le seul truc dont t’as envie de parler, c’est de cul, tout le temps et tu dis des trucs du style Y A PAS DE FIN THOMAS TU TE RENDS COMPTE, ON ARRETE QUAND ON VEUT IMAGINE JE METS DES DOIGTS DANS QUELQU’UN pendant que ton pote bouffe son kebab à 4h du mat’, et te regarde en se marrant. Au fil du temps, je me suis refait des potes, des références, j’ai découvert Effing Dykes, Michelle Tea, Dorothy Allison et Tegan and Sara, j’ai vu Bound trois fois, j’ai remis en question plein de trucs, je me suis sentie vivre, j’ai continué à regarder Magic Mike 1 et 2 pour me remonter le moral le dimanche, mais j’ai gardé ce sentiment de vouloir en quelque sorte rattraper toutes ces années.
A tou.te.s ceux et celles qui continuent à penser que les représentations ne servent à rien, que diffuser d’autres histoires, d’autres vies que celles qu’on nous placarde en modèle depuis notre naissance n’est pas capital, ne vous en faites pas ! Romaric, Aurélien et tout les autres ont surement très bien vécu leur adolescence ! Quand à moi, j’ai fini par me convaincre des côtés positifs d’un coming-out tardif : on m’avait fait chier pour autre chose à l’école (vaut-il mieux être une salope ou une lesbienne au lycée ? vous avez trois heures), j’étais sortie avec plein de mecs cis* supers (nope) et j’avais vécu des belles années qui ont contribué à construire qui je suis aujourd’hui (j’arrive jamais à dire cette phrase à voix haute sans rigoler).
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