#CRISPR Généthique
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fautpaspousser-fpp · 9 years ago
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Bioéthique: l’homme doit-il modifier son humanité génétique ? «Oui !» dit «The Economist»
Bonjour
Une technique est en train de révolutionner le questionnement bioéthique contemporain. Un nom de barbare (CRISPR) pour une puissance considérable. Une révolution au sens propre qui pose en vrai grandeur la question du remplacement du Créateur (variante : celle de la poursuite de la prise en main par l’Homme de son Destin). En anglais on parle d’éditer l’humain. Il faudra se pencher sur ce verbe d’imprimeur-diffuseur
Le célèbre hebdomadaire anglais ultralibéral The Economist (daté du 22 août) y consacre un riche dossier (voir ici son édition …print). Une lecture essentielle pour qui s’intéresse à l’avenir de notre humanité. On y lira (en anglais) ce qui équivaut à l’édito.
Réfléchir un peu
Comprenons bien : il ne s’agit pas d’user de ces nouveaux ciseaux génétiques pour corriger les anomalies existantes (ne pas faire naître les embryons porteurs de tares plus ou moins handicapantes) mais bien d’améliorer l’existant (‘’enhancement’’). La Une de The Economist dit tout du futur du bébé jouant avec les cubes A T C G de Gattaca : audition parfaite, vision 20/20, très faible risque d’Alzheimer, QI dans les hauteurs, futur sprinter. Et jamais de tristesse. Le Paradis redescendu sur Terre.
« CRISPR-cas9 », donc. Ou CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats) Nous avons, sur Slate.fr, évoqué il y a peu cette problématique pour certains enchanteresse. (« Maintenant que les Chinois peuvent modifier génétiquement les humains, si on appuyait sur «pause» pour réfléchir un peu ? » (17 mai 2015) ») :
« Cette technique constitue, de l’avis même des généticiens, l’une des plus importantes révolutions technologiques de la biologie moléculaire de ces quarante dernières années. Une importance équivalente à celle des premiers «ciseaux génétiques», des techniques de séquençage génétique «à haut débit» ou celle de l’amplification génétique (PCR pour Polymerase Chain Reaction). Avec ce nouvel outil, il devient possible de cibler n’importe quel gène pour  l’«éteindre», l’«allumer», le «corriger», l’«améliorer»… Et ce dans l’ensemble du vivant, végétal et animal –dont l’humain. Le champ des possibles s’ouvre plus largement que jamais. »
Emmanuelle Charpentier
Le possible est-il l’acceptable ? Tout les Rubicon sont-ils à franchir ? The Economist observe que les scientifiques (spécialisés) eux-mêmes sont amplement partagés. A commencer par la généticienne française Emmanuelle Charpentier, co-inventrice de l’outil CRISPR-Cas9 qui déclarait il y a un an :«cette technique fonctionne si bien et rencontre un tel succès qu’il serait important d’évaluer les aspects éthiques de son utilisation».
Comment mieux dire ? Et comment ne pas poser d’urgence et en vrai grandeur la question de la modification des cellules germinales – un saut vertigineux dont tout laisse penser qu’il serait irréversible ?
Disparition
Au final on retrouve le fondement idéologique de The Economist qui, tout bien pesé ne voit pas de véritables et bonnes raisons pour ne pas se lancer dans cette nouvelle aventure (comme le Royaume-Uni vient de le faire en autorisantdémocratiquement les bébés-à-trois-parents pour lutter contre la transmission des maladies mitochondriales. Un monde meilleur, estime The Economist, est possible avec CRISPR.
Voilà un beau sujet de débat qui ne perse pas en France Pourquoi ? Les responsables politiques sont a priori tétanisés face à ces questions (quand ils savent qu’elles existent). Les scientifiques ne semblent guère vouloir évoquer ce sujet (ou ne savent pas comment y faire). Quand aux médias ils ne jouent pas, dans leur grande majorité la fonction dont ils portent le nom. Reste le Comité national d’éthique. Mais où est-il passé ?
Editer l’humain ? Est-ce l’heure ? Faut-il le faire à compte d’auteur ?
A demain
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