#Armée Syrienne Libre
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mounadiloun · 5 months ago
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La promotion de l'État "Islamique" par l'Occident
La lutte contre la menace «islamiste» a été le prétexte à la guerre contre le terrorisme initiée par George W. Bush après le 11 septembre 2001. C’est dans le cadre de cette guerre que les Etats Unis et leurs alliés ont attaqué et occupé l’Afghanistan puis l’Irak. On n’a pas besoin de verser dans le complotisme pour affirmer que l’Irak n’avait rien à voir dans les attentats du 11 septembre et que…
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claudehenrion · 1 year ago
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Et si on parlait de  l'islam ? – ( II ) : Et ensuite ? Demain ?
    Le XXI ème siècle a mal commencé : des nuls incompétents dont la seule ''qualité (?)''  serait d'être ''progressistes'' –ce qui est une tare, mais ils ne le savent pas-- ont des responsabilités dont ils sont indignes ! Obama, Hollande, Fabius, ou d’autres, plus récents, ces nullités devant l'Eternel, ont livré les armes les plus modernes, à tout ce qui disait être contre Bachar el Assad... déchaînant ainsi les grandes eaux du tsunami actuel, qui est en train de tout entraîner avec lui, et nous avec, bien sûr.
Retour sur images : la nébuleuse dite Al Nosra, cette pseudo ''Armée Syrienne Libre'', franchisée d’Al Qaïda, avait les faveurs d'un Occident si bête qu'il méritait d'être cocu. Ces salopards recevaient des cadeaux inconditionnels que ses membres revendaient aux djihadistes (quand ils ne les rejoignaient pas tout de suite, avec armes et munitions).
Contre toute logique, les prêches d’al-Baghdadi étaient plus séduisants pour la Gauche française, imbécile,  que pour les ''croyants'' : il ne faut jamais oublier Fabius et son ''Al-nosra fait du bon boulot'', stupidité criminelle... qui méritait une promotion rue Montpensier !) (NDLR : on peut déplorer que, mutatis mutandis, leurs successeurs reproduisent un scénario similaire en Ukraine : au nom de grands (?) sentiments (?), on fait ''comme si''... On sait qu' il ne se peut pas qu'une générosité aussi inconsidérée n'ait aucune conséquence !).
Les ignorants qui promeuvent le concept onirique d'un ''islam-religion pacifique'', nous serinent que ''ce n'est pas ça, l'islam'', et que ''le seul danger est l'amalgame'', qui serait un crime, plus qu'un péché ! Le sinistre Cazeneuve nous a saoûlé avec son dada : ''Tous les musulmans ne sont pas islamistes'', oubliant le principal : ''Mais tous les islamistes sont musulmans... et  pour eux, ils sont les seuls ''vrais'' croyants puisque, disent-ils, les musulmans que l'Occident qualifie de ''modérés'' ne pratiqueraient que 20 % des lois islamiques et seraient presque aussi mécréants que les juifs et les chrétiens, et doivent donc être exterminés ès-qualités'', et vite !
Les lecteurs de ce blog savent que la différence entre ''islam'' et ''islamisme'' est une invention masochiste –mais fausse-- de l'Occident : rien de tel n'existe en arabe, où il n'y a qu'un seul mot, ''islami''. En revanche, tout ''musulman assimilé'' est excommunié par les puristes. Dans la foulée (si j'ose !) du génocide des Yézidis, celui des quelque 200 millions de chi'ites  programmé par ces dingos, ainsi que l'assassinat de tous les chefs d’État musulmans ayant promulgué des lois non-conformes à la charia'a vue par eux, et tous les musulmans qui auraient voté à des élections démocratiques… comme devaient mourir aussi ceux qui avaient rasé leur barbe ou porté des habits européens ! Une religion d'amour et de paix, disent les inconscients ? Mais où en voient-ils l’ombre d’une ?
Pour eux, tout manquement serait ''apostasie'', et les coupables condamnés d'avance, en raison de leurs péchés, le but officiel étant de revenir à un islam fantasmé et totalement inventé, dit ''du 7 ème siècle'', et aux pratiques guerrières de Mahomet , qu’ils copiaient strictement dans la méthode (mais pas dans les armes : une bonne ''Kalach' '', c'est tout de même mieux qu'un cimeterre !) : les prisonniers devaient être décapités ou crucifiés, et les femmes et les filles vendues comme esclaves sexuelles... ou tuées, pour les trop âgées. Un exemple d'actualité : les attaques  de bureaux de tabac, vite attribués à la petite délinquance, ce qui est un mensonge. Fumer est interdit en Islam (Cn 5-12 ou Cn. 2-164, entre autres), et ces attaques vont donc se multiplier... jusqu'à la suppression de ce ‘’péché–haram''.
Et pendant ce temps, le réseau en France de la nébuleuse turque  Milli Görüs poursuit son entrisme : ce mouvement – pourtant dit ''confrérie fondamentaliste'' par le Conseil d’État– contrôle plus de 75 mosquées en France et en construit 3 nouvelles, gigantesques. Son fondateur, Necmettin Erbakan, alors premier ministre de Turquie, répétait ''Les Européens sont malades... Nous leur donnerons les médicaments dont ils ont besoin, et l’Europe entière deviendra islamique. Nous conquerrons Rome''. Si ça n'est pas une déclaration de guerre...
Tout cela était annoncé dans les vidéos de Mohamed Al-Adnani (abattu très récemment) que nos dirigeants avaient stupidement interdites ''pour ne pas faire d’amalgame avec le vrai islam'' --sic ! Mais qu'ils sont cons !). Il y est précisé que ''Nous briserons vos croix et nous asservirons vos femmes. Et si nous n’y parvenons pas, nos enfants et nos petits-enfants y parviendront et vendront vos fils sur le marché aux esclaves après les avoir émasculés''. ”Sympa non ?’’
Il faut, pour être honnête, dire que de nombreux musulmans bien intégrés en Occident renient mollement tout cela... Cependant, ils finissent toujours par reconnaître que le califat est le seul gouvernement légitime pour un musulman... pendant que la Gauche, elle, préfère se perdre dans ses contradiction, comme d'habitude ! Ses membres les plus illogiques trouvent même que le programme social des islamistes leur convient :  ''logement, soins, nourriture et vêtements gratuits et travail pour tous'' : ''L’islamisme est une idéologie portée par le progrès'', affirme le plumitif très à gauche  Antoine Menuisier. Au secours ! Ils sont fous !
La suite est du même tonneau. Je cite, car il faut le savoir : ''Il est écrit qu'il n’y aura que douze califes et il en reste donc quatre, dont le dernier exterminera l’Iran et Israël. La suite est plus compliquée : Jésus (qui est le deuxième prophète de l’islam, ne l'oublions pas) reviendra, et mènera les combattants de l’islam à la victoire finale... (NDLR : le fait que la victoire finale du Coran soit ''du seul fait'' de Jésus m'a fasciné depuis mon enfance : j’y voyais un clin d’œil ! Passons !).
D'un côté, il existe une tentation d'ironiser sur la précision, littéraire plus que littérale de ces projets qui tournent tous autour d'une Apocalypse finale... mais il convient d’observer que ce récit est rendu ''auto-réalisateur'' par l'absence de réaction des Occidentaux, et par la liaison indiscutable qui existe entre les mouvements migratoires et l'existence d'un islam ''pas exclusivement paisible ni politiquement correct'' comme le démontre chaque jour la provenance de 50% des terroristes liés aux attentats depuis 2015, et dont les récits créent souvent de véritables ''vocations'' par exemple brûler les églises et y détruire statues et peintures (puisque Allah seul peut reproduire l'Homme !).
On devrait écouter les conseils éclairés des lanceurs d’alerte comme Lydia Guirous et  Boualem Sansal qui expliquent le simulacre du ''recyclage'' de l’UOIF en ''Musulmans de France'' (2017), pour mettre en avant un ''côté citoyen'', n'a berné que le président et le gouvernement, les musulmans sachant qu'il s'agissait de ''taqqi'ya'' (ce mensonge permis par Allah). ''Musulmans de France'' est resté affilié aux Frères Musulmans.
Quand on voit, en France, fleurir des vœux de ''Bon Ramadan'' --formule qui n'existe pas en terre d'islam, où ce vœu n'a aucun sens : c'est le mois du Saoûm (le jeune), de Laylat al-Qadr (la Nuit du Destin), et de la Zankhat al-Fitr (l'aumone)--, quand on constate l'inconséquence de ces faux laïcs qui interdisent les crèches et ignorent le Carême mais se ruent aux festins de clôture du ramadan, cela doit dégoûter ou faire peur. Et quand L’Élysée, Matignon et le Quai d'Orsay n'ont, en ce qui concerne l'islam, les arabes et les musulmans, que des idées géostratégiques qui datent du siècle dernier, alors que la plus grande prudence est seule de mise... cela devrait inciter nos élus à la plus grande précaution au lieu d'imposer, au nom de grands principes qui n'en sont pas, une immigration dont les populations ne veulent pas, et qui présente des inconvénients sans commune mesure avec des avantages souvent affirmés mais jamais démontrés. Et pour cause. Pour parler en Véran (Beurk !) ''le bilan avantages / inconvénients est globalement bla, bla, bla...''. 
Faisons un rêve :  nos démocrates de salon –qui n’aiment rien tant qu'imposer leurs mauvais ‘’dadas’’ à ceux qu’ils méprisent et dont ils refusent d'entendre les appels au secours (plus sensés que leurs idées fumeuses)-- s’ouvriraient aux vertus du  ''savoir écouter''.... Mais je déraille :  ''A l'impossible, nul n'est tenu''. (à suivre)
H-Cl.
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ouyander · 2 years ago
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Lieu il y a peu relativement inconnu des médias, la Ghouta est devenue depuis trois semaines le symbole des horreurs de la guerre syrienne. Poche de rébellion à dominante islamiste aux portes de la capitale, elle est depuis la mi-février l'objet d'une reconquête par l'armée de Damas avec son allié russe. Plus de 900 civils y ont péri dans les dernières semaines. Qu'est-ce que la Ghouta ? Le mot signifie « Oasis », en arabe. En Syrie, il désigne traditionnellement les terres cultivées qui entourent Damas, son verger ou poumon vert, là où les habitant venaient pique-niquer avant la guerre civile. [caption id="attachment_5529" align="aligncenter" width="968"] Carte de la Ghouta[/caption] La zone où se déroulent actuellement combats et bombardements meurtriers est la Ghouta orientale, une centaine de kilomètres carrés juste à l'Est de Damas, non loin de son centre-ville. La distance, pour prendre une comparaison française, qui sépare Saint-Denis du cœur de Paris. Elle est l'un des premiers territoires dont la rébellion s'est rendue maître. C'est aussi l'un des derniers qu'elle détient encore partiellement, sur laquelle Damas et son allié russe ont lancé une offensive à la mi-février. Un bastion de la rébellion armée Dès le début de l'insurrection armée qui se développe à partir du milieu de l'année 2011, cette proche banlieue de 400 000 habitants — où les islamistes sont traditionnellement bien implantés — devient un fief de la rébellion. Sa composante dominante est alors l'ASL (Armée syrienne libre), soutenue par les occidentaux. [caption id="attachment_5530" align="alignright" width="300"] Une image de Damas, en juillet 2012, peu après un attentat[/caption] Dès 2012 ont lieu d'importants et sanglants combats à Damas et dans son agglomération. Le régime, encerclé dans sa capitale et isolé internationalement, sous la menace d'une intervention occidentale officiellement justifiée par son utillisation présumée d'armes chimiques, semble à plusieurs reprises sur le point de tomber. Avec l'aide de ses alliés russes, iraniens, du Hezbollah libanais et l'emploi de bombardements meurtriers, il parvient contre la plupart des pronostics à reprendre progressivement le contrôle de la capitale et la plus grande partie de ses abords. Mais non la Ghouta orientale, qui reste entre les mains des insurgés et résiste depuis 2013 à de multiples assauts. Ses habitants, encore de l'ordre de 300 à 400 000, y sont, pour la grande majorité, pris au piège. Radicalisations Comme dans toute la Syrie , la résistance laïque ou démocrate y a perdu progressivement son hégémonie à la faveur du durcissement du conflit, au profit de groupes armés islamiques. Le plus important d'entre eux : Jaïch al-Islam (Armée de l'islam), d'inspiration salafiste, parrainé par l'Arabie Saoudite. Un groupe fondé et dirigé — jusqu'à sa mort, fin 2015, dans un bombardement — par une forte personnalité : Zahran Allouche. Celui-ci tient à distance Daech, mais ses propres préférence sont proches de celles d'Al Qaida, en faveur d'une théocratie régie par la charia et débarrassée des « saletés » chiites et alaouites (minorité religieuse dont est issu Bachar el-Assad). [caption id="attachment_5531" align="alignleft" width="300"] Cette photo est transmise le 25 février 2018 par l'Armée de l'Islam. Elle déclare montrer un tir d'artillerie des siens dans la région de Daraa. Les images de rebelles en action sont rares et les journalistes ont rarement accès aux théâtres d'affrontements.[/caption] Jaïch al-Islam combat militairement les groupes concurrents et de multiples disparitions de personnalités de l'opposition non salafiste sont imputées à Zahran Allouche. En 2015, il utilise comme boucliers humains des prisonniers alaouites exhibés dans des cages. Des observateurs évaluent les effectifs actuels de Jaïch al-Islam à près de 10 000 hommes dans la Ghouta orientale. Elle dispose d'armements lourds. L'autre force importante de la rébellion dans la zone se nomme Faylaq Al-Rahmane (Légion du Miséricordieux).
Toujours formellement affiliée à l'ASL, parrainée par la Turquie et le Qatar, elle est proche des Frères musulmans mais plus modérée que les salafistes. Elle s'était violemment heurtée en 2016 à Jaïsh al-Islam ; les combats entre eux avaient alors fait plus de 300 morts avant la conclusion d'un cessez-le-feu. L'Agence France-Presse attribue aujourd'hui à Faylaq Al-Rahmane, dirigée par un ancien officier de l'armée syrienne, près de 8000 combattants. Le géographe Fabrice Balanche estime plutôt son effectif à 3000 hommes. D'autres groupes combattants salafistes — sinon djihadistes — de moindre importance subsistent dans la Ghouta orientale. Parmi eux, Ahrar al-Cham (Mouvement des hommes libres du Cham, nom antique de la Syrie), surtout présent à Douma. Encore 10 à 20 000 combattants dans l'ensemble de la Syrie, malgré de lourdes pertes. Classé comme organisation terroriste par plusieurs pays dont la Russie. A ne pas confondre avec Tahrir al-Cham (Organisation de libération du Cham), issue de l'ex- Front al-Nosra, affilié à al-Qaida et également présente dans la Ghouta. Naguère influente, Daech semble en revanche ne plus y peser. Le fait que plusieurs belligérants soient classés « terroristes » (par la Russie ou des pays occidentaux) permet accessoirement la poursuite locale d'opérations militaires malgré les accords de paix parrainés par Moscou, les groupes ainsi qualifiés en étant exclus. Les Russes, dans l'autre camp, sont très actifs dans cette phase aux côtés de Damas . Ni les Iraniens, autres soutiens du régime, ni le Hezbollah libanais, présents dans d'autres théâtres, n'y participent. Les victimes La grande majorité des victimes de la guerre civile, on s'en doute, n'appartiennent à nulle organisation, et même à nul camp. Selon l'organisation non-gouvernementale OSDH (Observatoire syrien des droits de l'homme), plus de 900 civils dont près de 200 enfants ont été tués dans la Ghouta depuis le 18 février dernier, par bombardements ou tirs d'artillerie. Plusieurs médias dont l'AFP (Agence France-presse, présente sur place) rapporte le largage par avions de barils d'explosifs, procédé souvent employé dans le passé par les forces du régime. L'emploi — depuis le 18 février et à différentes reprises — de gaz de chlore est allégué par plusieurs sources humanitaires. Pour sa part, l'OSDH indique prudemment que « 18 cas de suffocation et de difficultés respiratoires ont été recensés à Hammouriyé après le lancement d'une roquette par un avion militaire sur cette localité », sans préciser l'origine de ces malaises. Ce recours à des armes chimiques est formellement démenti par Damas et la Russie. Paris et Washington n'ont pas exprimé de certitudes sur ces accusations mais menacent d'intervenir si elles s'avéraient fondées. [caption id="attachment_5532" align="alignright" width="300"] Photo transmise par la rébellion syrienne montrant une famille de la Ghouta repliée dans un abri[/caption] Des trêves sont supposées permettre l'évacuation des civils et même — selon une dernière proposition russe, de combattants assurés d'un sauf-conduit — mais elle ne sont que partiellement respectées. Les organisations rebelles, en outre, s'opposent à l'évacuation des populations, voyant en elles à la fois un bouclier — relatif — et, dans leur sort public, un instrument pour discréditer internationalement le régime. « Nous rejetons catégoriquement toute initiative qui prévoit la sortie des habitants de leur maison et leur transfert vers n'importe quel autre endroit », ont écrit les groupes rebelles dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Combats Outre la défense de leur bastion, les rebelles lancent régulièrement sur Damas depuis la Ghouta des obus et roquettes, provoquant dégâts matériels et pertes humaines civiles. Sans aviation, leurs moyens et puissance de feu restent cependant sans commune mesure avec celle des forces pro-régime. Ces dernières progressent aujourd'hui régulièrement dans la
Ghouta, assez lentement toutefois si l'on considère les faibles distances et l’exiguïté du territoire disputé. Elles en ont cependant repris aujourd'hui plus de la moitié, notamment après avoir reconquis deux localités dans le centre du bastion des insurgés. Les décomptes de l'OSDH indiquent plus de pertes de combattants du côté des forces loyalistes que de celles de la rébellion, indicateur de l’âpreté de l'affrontement. 700 soldats pro-régime supplémentaires sont en cours de déploiement. Guerre des mots, guerre des images [caption id="attachment_5533" align="aligncenter" width="968"] Photo transmise par la défense civile syrienne ("Casques blancs") montrant une victime de bombardement dans la Ghouta après un raid aérien.[/caption] Dès le 21 février, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qualifiait la Ghouta d'« enfer sur terre ». Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, le prince Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, a pour sa part accusé le régime de planifier « l'apocalypse ». Angela Merkel parle de « massacre » et d' « événements effroyables », Donald Trump et Theresa May de « souffrance humaine déchirante ». Des mots irrécusables, au regard du calvaire des populations civiles, mais qui auraient pu être employés tout au long de la guerre civile syrienne qui a causé en sept années, selon l'OSDH, près d'un demi-million de morts et disparus. Plus de quatre-cents fois la tuerie de la Ghouta du dernier mois, et dont la mort n'a pas été plus douce. Comme le siège d'Alep, celui de la Ghouta fait l'objet d'un retentissement international singulier en occident, qui ne tient pas seulement au nombre des victimes mais aussi à la proximité de la capitale, la présence d'organisation humanitaires, de médias. Et aussi, tacitement, à la nature des attaquants considérés comme assaillants particulièrement cruels : Damas et son allié russe, l'un et l'autre implicitement plus condamnables que leurs ennemis rebelles, dont les photos en action sont par ailleurs rarissimes. [caption id="attachment_5534" align="alignleft" width="300"] Image transmise par l'agence officielle syrienne SANA montrant, selon son descriptif, un blindé des forces loyalistes au combat dans la Ghouta.[/caption] L'autre camp — partisans d'Hafez el-Assad mais plus généralement une partie de la population syrienne, l'Iran, le monde chiite, la Russie … — raisonne à l'inverse selon une autre vision, et d'autres arguments. Après sept ans d'une guerre qui a dévasté le pays, le régime légal de Damas — qu'on l'aime ou non — est légitime à ses yeux pour reconquérir par la force un territoire occupé par des faction armées qualifiées de « terroristes », de surcroît aux portes immédiates de la capitale. Le prix est lourd pour les populations civiles, mais les rebelles, selon cette appréciation, en sont une nouvelle fois la cause. La libération de Raqa (ex-capitale de l’État islamique en Syrie), rendue possible par les bombardements intensifs de la coalition, a causé des milliers de victimes dont une forte proportion de civils. De façon plus actuelle, font valoir les amis de Damas mais aussi d'autres voix, les bombardements de ces dernières semaines, dans le nord de la Syrie, des cantons arabo-kurdes d'Afrin par l'armée turque ont tué, selon l'OSDH, des centaines de combattants et 171 civils, sans causer d'émoi particulier dans les chancelleries occidentales ni beaucoup d'intérêt médiatique. Et au ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian venu à Téhéran cette semaine pour — entre autres — lui demander une intervention « vigoureuse » auprès de Bachar el-Assad, le président de la République d'Iran Hassan Rohani n'a eu qu'une réponse, qui aurait aussi pu être celle de Vladimir Poutine : il n'y a pour régler la crise syrienne « aucun autre moyen que de renforcer le gouvernement central à Damas ».
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naantokhi · 2 years ago
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Lieu il y a peu relativement inconnu des médias, la Ghouta est devenue depuis trois semaines le symbole des horreurs de la guerre syrienne. Poche de rébellion à dominante islamiste aux portes de la capitale, elle est depuis la mi-février l'objet d'une reconquête par l'armée de Damas avec son allié russe. Plus de 900 civils y ont péri dans les dernières semaines. Qu'est-ce que la Ghouta ? Le mot signifie « Oasis », en arabe. En Syrie, il désigne traditionnellement les terres cultivées qui entourent Damas, son verger ou poumon vert, là où les habitant venaient pique-niquer avant la guerre civile. [caption id="attachment_5529" align="aligncenter" width="968"] Carte de la Ghouta[/caption] La zone où se déroulent actuellement combats et bombardements meurtriers est la Ghouta orientale, une centaine de kilomètres carrés juste à l'Est de Damas, non loin de son centre-ville. La distance, pour prendre une comparaison française, qui sépare Saint-Denis du cœur de Paris. Elle est l'un des premiers territoires dont la rébellion s'est rendue maître. C'est aussi l'un des derniers qu'elle détient encore partiellement, sur laquelle Damas et son allié russe ont lancé une offensive à la mi-février. Un bastion de la rébellion armée Dès le début de l'insurrection armée qui se développe à partir du milieu de l'année 2011, cette proche banlieue de 400 000 habitants — où les islamistes sont traditionnellement bien implantés — devient un fief de la rébellion. Sa composante dominante est alors l'ASL (Armée syrienne libre), soutenue par les occidentaux. [caption id="attachment_5530" align="alignright" width="300"] Une image de Damas, en juillet 2012, peu après un attentat[/caption] Dès 2012 ont lieu d'importants et sanglants combats à Damas et dans son agglomération. Le régime, encerclé dans sa capitale et isolé internationalement, sous la menace d'une intervention occidentale officiellement justifiée par son utillisation présumée d'armes chimiques, semble à plusieurs reprises sur le point de tomber. Avec l'aide de ses alliés russes, iraniens, du Hezbollah libanais et l'emploi de bombardements meurtriers, il parvient contre la plupart des pronostics à reprendre progressivement le contrôle de la capitale et la plus grande partie de ses abords. Mais non la Ghouta orientale, qui reste entre les mains des insurgés et résiste depuis 2013 à de multiples assauts. Ses habitants, encore de l'ordre de 300 à 400 000, y sont, pour la grande majorité, pris au piège. Radicalisations Comme dans toute la Syrie , la résistance laïque ou démocrate y a perdu progressivement son hégémonie à la faveur du durcissement du conflit, au profit de groupes armés islamiques. Le plus important d'entre eux : Jaïch al-Islam (Armée de l'islam), d'inspiration salafiste, parrainé par l'Arabie Saoudite. Un groupe fondé et dirigé — jusqu'à sa mort, fin 2015, dans un bombardement — par une forte personnalité : Zahran Allouche. Celui-ci tient à distance Daech, mais ses propres préférence sont proches de celles d'Al Qaida, en faveur d'une théocratie régie par la charia et débarrassée des « saletés » chiites et alaouites (minorité religieuse dont est issu Bachar el-Assad). [caption id="attachment_5531" align="alignleft" width="300"] Cette photo est transmise le 25 février 2018 par l'Armée de l'Islam. Elle déclare montrer un tir d'artillerie des siens dans la région de Daraa. Les images de rebelles en action sont rares et les journalistes ont rarement accès aux théâtres d'affrontements.[/caption] Jaïch al-Islam combat militairement les groupes concurrents et de multiples disparitions de personnalités de l'opposition non salafiste sont imputées à Zahran Allouche. En 2015, il utilise comme boucliers humains des prisonniers alaouites exhibés dans des cages. Des observateurs évaluent les effectifs actuels de Jaïch al-Islam à près de 10 000 hommes dans la Ghouta orientale. Elle dispose d'armements lourds. L'autre force importante de la rébellion dans la zone se nomme Faylaq Al-Rahmane (Légion du Miséricordieux).
Toujours formellement affiliée à l'ASL, parrainée par la Turquie et le Qatar, elle est proche des Frères musulmans mais plus modérée que les salafistes. Elle s'était violemment heurtée en 2016 à Jaïsh al-Islam ; les combats entre eux avaient alors fait plus de 300 morts avant la conclusion d'un cessez-le-feu. L'Agence France-Presse attribue aujourd'hui à Faylaq Al-Rahmane, dirigée par un ancien officier de l'armée syrienne, près de 8000 combattants. Le géographe Fabrice Balanche estime plutôt son effectif à 3000 hommes. D'autres groupes combattants salafistes — sinon djihadistes — de moindre importance subsistent dans la Ghouta orientale. Parmi eux, Ahrar al-Cham (Mouvement des hommes libres du Cham, nom antique de la Syrie), surtout présent à Douma. Encore 10 à 20 000 combattants dans l'ensemble de la Syrie, malgré de lourdes pertes. Classé comme organisation terroriste par plusieurs pays dont la Russie. A ne pas confondre avec Tahrir al-Cham (Organisation de libération du Cham), issue de l'ex- Front al-Nosra, affilié à al-Qaida et également présente dans la Ghouta. Naguère influente, Daech semble en revanche ne plus y peser. Le fait que plusieurs belligérants soient classés « terroristes » (par la Russie ou des pays occidentaux) permet accessoirement la poursuite locale d'opérations militaires malgré les accords de paix parrainés par Moscou, les groupes ainsi qualifiés en étant exclus. Les Russes, dans l'autre camp, sont très actifs dans cette phase aux côtés de Damas . Ni les Iraniens, autres soutiens du régime, ni le Hezbollah libanais, présents dans d'autres théâtres, n'y participent. Les victimes La grande majorité des victimes de la guerre civile, on s'en doute, n'appartiennent à nulle organisation, et même à nul camp. Selon l'organisation non-gouvernementale OSDH (Observatoire syrien des droits de l'homme), plus de 900 civils dont près de 200 enfants ont été tués dans la Ghouta depuis le 18 février dernier, par bombardements ou tirs d'artillerie. Plusieurs médias dont l'AFP (Agence France-presse, présente sur place) rapporte le largage par avions de barils d'explosifs, procédé souvent employé dans le passé par les forces du régime. L'emploi — depuis le 18 février et à différentes reprises — de gaz de chlore est allégué par plusieurs sources humanitaires. Pour sa part, l'OSDH indique prudemment que « 18 cas de suffocation et de difficultés respiratoires ont été recensés à Hammouriyé après le lancement d'une roquette par un avion militaire sur cette localité », sans préciser l'origine de ces malaises. Ce recours à des armes chimiques est formellement démenti par Damas et la Russie. Paris et Washington n'ont pas exprimé de certitudes sur ces accusations mais menacent d'intervenir si elles s'avéraient fondées. [caption id="attachment_5532" align="alignright" width="300"] Photo transmise par la rébellion syrienne montrant une famille de la Ghouta repliée dans un abri[/caption] Des trêves sont supposées permettre l'évacuation des civils et même — selon une dernière proposition russe, de combattants assurés d'un sauf-conduit — mais elle ne sont que partiellement respectées. Les organisations rebelles, en outre, s'opposent à l'évacuation des populations, voyant en elles à la fois un bouclier — relatif — et, dans leur sort public, un instrument pour discréditer internationalement le régime. « Nous rejetons catégoriquement toute initiative qui prévoit la sortie des habitants de leur maison et leur transfert vers n'importe quel autre endroit », ont écrit les groupes rebelles dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Combats Outre la défense de leur bastion, les rebelles lancent régulièrement sur Damas depuis la Ghouta des obus et roquettes, provoquant dégâts matériels et pertes humaines civiles. Sans aviation, leurs moyens et puissance de feu restent cependant sans commune mesure avec celle des forces pro-régime. Ces dernières progressent aujourd'hui régulièrement dans la
Ghouta, assez lentement toutefois si l'on considère les faibles distances et l’exiguïté du territoire disputé. Elles en ont cependant repris aujourd'hui plus de la moitié, notamment après avoir reconquis deux localités dans le centre du bastion des insurgés. Les décomptes de l'OSDH indiquent plus de pertes de combattants du côté des forces loyalistes que de celles de la rébellion, indicateur de l’âpreté de l'affrontement. 700 soldats pro-régime supplémentaires sont en cours de déploiement. Guerre des mots, guerre des images [caption id="attachment_5533" align="aligncenter" width="968"] Photo transmise par la défense civile syrienne ("Casques blancs") montrant une victime de bombardement dans la Ghouta après un raid aérien.[/caption] Dès le 21 février, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qualifiait la Ghouta d'« enfer sur terre ». Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, le prince Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, a pour sa part accusé le régime de planifier « l'apocalypse ». Angela Merkel parle de « massacre » et d' « événements effroyables », Donald Trump et Theresa May de « souffrance humaine déchirante ». Des mots irrécusables, au regard du calvaire des populations civiles, mais qui auraient pu être employés tout au long de la guerre civile syrienne qui a causé en sept années, selon l'OSDH, près d'un demi-million de morts et disparus. Plus de quatre-cents fois la tuerie de la Ghouta du dernier mois, et dont la mort n'a pas été plus douce. Comme le siège d'Alep, celui de la Ghouta fait l'objet d'un retentissement international singulier en occident, qui ne tient pas seulement au nombre des victimes mais aussi à la proximité de la capitale, la présence d'organisation humanitaires, de médias. Et aussi, tacitement, à la nature des attaquants considérés comme assaillants particulièrement cruels : Damas et son allié russe, l'un et l'autre implicitement plus condamnables que leurs ennemis rebelles, dont les photos en action sont par ailleurs rarissimes. [caption id="attachment_5534" align="alignleft" width="300"] Image transmise par l'agence officielle syrienne SANA montrant, selon son descriptif, un blindé des forces loyalistes au combat dans la Ghouta.[/caption] L'autre camp — partisans d'Hafez el-Assad mais plus généralement une partie de la population syrienne, l'Iran, le monde chiite, la Russie … — raisonne à l'inverse selon une autre vision, et d'autres arguments. Après sept ans d'une guerre qui a dévasté le pays, le régime légal de Damas — qu'on l'aime ou non — est légitime à ses yeux pour reconquérir par la force un territoire occupé par des faction armées qualifiées de « terroristes », de surcroît aux portes immédiates de la capitale. Le prix est lourd pour les populations civiles, mais les rebelles, selon cette appréciation, en sont une nouvelle fois la cause. La libération de Raqa (ex-capitale de l’État islamique en Syrie), rendue possible par les bombardements intensifs de la coalition, a causé des milliers de victimes dont une forte proportion de civils. De façon plus actuelle, font valoir les amis de Damas mais aussi d'autres voix, les bombardements de ces dernières semaines, dans le nord de la Syrie, des cantons arabo-kurdes d'Afrin par l'armée turque ont tué, selon l'OSDH, des centaines de combattants et 171 civils, sans causer d'émoi particulier dans les chancelleries occidentales ni beaucoup d'intérêt médiatique. Et au ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian venu à Téhéran cette semaine pour — entre autres — lui demander une intervention « vigoureuse » auprès de Bachar el-Assad, le président de la République d'Iran Hassan Rohani n'a eu qu'une réponse, qui aurait aussi pu être celle de Vladimir Poutine : il n'y a pour régler la crise syrienne « aucun autre moyen que de renforcer le gouvernement central à Damas ».
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katakaal · 2 years ago
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Lieu il y a peu relativement inconnu des médias, la Ghouta est devenue depuis trois semaines le symbole des horreurs de la guerre syrienne. Poche de rébellion à dominante islamiste aux portes de la capitale, elle est depuis la mi-février l'objet d'une reconquête par l'armée de Damas avec son allié russe. Plus de 900 civils y ont péri dans les dernières semaines. Qu'est-ce que la Ghouta ? Le mot signifie « Oasis », en arabe. En Syrie, il désigne traditionnellement les terres cultivées qui entourent Damas, son verger ou poumon vert, là où les habitant venaient pique-niquer avant la guerre civile. [caption id="attachment_5529" align="aligncenter" width="968"] Carte de la Ghouta[/caption] La zone où se déroulent actuellement combats et bombardements meurtriers est la Ghouta orientale, une centaine de kilomètres carrés juste à l'Est de Damas, non loin de son centre-ville. La distance, pour prendre une comparaison française, qui sépare Saint-Denis du cœur de Paris. Elle est l'un des premiers territoires dont la rébellion s'est rendue maître. C'est aussi l'un des derniers qu'elle détient encore partiellement, sur laquelle Damas et son allié russe ont lancé une offensive à la mi-février. Un bastion de la rébellion armée Dès le début de l'insurrection armée qui se développe à partir du milieu de l'année 2011, cette proche banlieue de 400 000 habitants — où les islamistes sont traditionnellement bien implantés — devient un fief de la rébellion. Sa composante dominante est alors l'ASL (Armée syrienne libre), soutenue par les occidentaux. [caption id="attachment_5530" align="alignright" width="300"] Une image de Damas, en juillet 2012, peu après un attentat[/caption] Dès 2012 ont lieu d'importants et sanglants combats à Damas et dans son agglomération. Le régime, encerclé dans sa capitale et isolé internationalement, sous la menace d'une intervention occidentale officiellement justifiée par son utillisation présumée d'armes chimiques, semble à plusieurs reprises sur le point de tomber. Avec l'aide de ses alliés russes, iraniens, du Hezbollah libanais et l'emploi de bombardements meurtriers, il parvient contre la plupart des pronostics à reprendre progressivement le contrôle de la capitale et la plus grande partie de ses abords. Mais non la Ghouta orientale, qui reste entre les mains des insurgés et résiste depuis 2013 à de multiples assauts. Ses habitants, encore de l'ordre de 300 à 400 000, y sont, pour la grande majorité, pris au piège. Radicalisations Comme dans toute la Syrie , la résistance laïque ou démocrate y a perdu progressivement son hégémonie à la faveur du durcissement du conflit, au profit de groupes armés islamiques. Le plus important d'entre eux : Jaïch al-Islam (Armée de l'islam), d'inspiration salafiste, parrainé par l'Arabie Saoudite. Un groupe fondé et dirigé — jusqu'à sa mort, fin 2015, dans un bombardement — par une forte personnalité : Zahran Allouche. Celui-ci tient à distance Daech, mais ses propres préférence sont proches de celles d'Al Qaida, en faveur d'une théocratie régie par la charia et débarrassée des « saletés » chiites et alaouites (minorité religieuse dont est issu Bachar el-Assad). [caption id="attachment_5531" align="alignleft" width="300"] Cette photo est transmise le 25 février 2018 par l'Armée de l'Islam. Elle déclare montrer un tir d'artillerie des siens dans la région de Daraa. Les images de rebelles en action sont rares et les journalistes ont rarement accès aux théâtres d'affrontements.[/caption] Jaïch al-Islam combat militairement les groupes concurrents et de multiples disparitions de personnalités de l'opposition non salafiste sont imputées à Zahran Allouche. En 2015, il utilise comme boucliers humains des prisonniers alaouites exhibés dans des cages. Des observateurs évaluent les effectifs actuels de Jaïch al-Islam à près de 10 000 hommes dans la Ghouta orientale. Elle dispose d'armements lourds. L'autre force importante de la rébellion dans la zone se nomme Faylaq Al-Rahmane (Légion du Miséricordieux).
Toujours formellement affiliée à l'ASL, parrainée par la Turquie et le Qatar, elle est proche des Frères musulmans mais plus modérée que les salafistes. Elle s'était violemment heurtée en 2016 à Jaïsh al-Islam ; les combats entre eux avaient alors fait plus de 300 morts avant la conclusion d'un cessez-le-feu. L'Agence France-Presse attribue aujourd'hui à Faylaq Al-Rahmane, dirigée par un ancien officier de l'armée syrienne, près de 8000 combattants. Le géographe Fabrice Balanche estime plutôt son effectif à 3000 hommes. D'autres groupes combattants salafistes — sinon djihadistes — de moindre importance subsistent dans la Ghouta orientale. Parmi eux, Ahrar al-Cham (Mouvement des hommes libres du Cham, nom antique de la Syrie), surtout présent à Douma. Encore 10 à 20 000 combattants dans l'ensemble de la Syrie, malgré de lourdes pertes. Classé comme organisation terroriste par plusieurs pays dont la Russie. A ne pas confondre avec Tahrir al-Cham (Organisation de libération du Cham), issue de l'ex- Front al-Nosra, affilié à al-Qaida et également présente dans la Ghouta. Naguère influente, Daech semble en revanche ne plus y peser. Le fait que plusieurs belligérants soient classés « terroristes » (par la Russie ou des pays occidentaux) permet accessoirement la poursuite locale d'opérations militaires malgré les accords de paix parrainés par Moscou, les groupes ainsi qualifiés en étant exclus. Les Russes, dans l'autre camp, sont très actifs dans cette phase aux côtés de Damas . Ni les Iraniens, autres soutiens du régime, ni le Hezbollah libanais, présents dans d'autres théâtres, n'y participent. Les victimes La grande majorité des victimes de la guerre civile, on s'en doute, n'appartiennent à nulle organisation, et même à nul camp. Selon l'organisation non-gouvernementale OSDH (Observatoire syrien des droits de l'homme), plus de 900 civils dont près de 200 enfants ont été tués dans la Ghouta depuis le 18 février dernier, par bombardements ou tirs d'artillerie. Plusieurs médias dont l'AFP (Agence France-presse, présente sur place) rapporte le largage par avions de barils d'explosifs, procédé souvent employé dans le passé par les forces du régime. L'emploi — depuis le 18 février et à différentes reprises — de gaz de chlore est allégué par plusieurs sources humanitaires. Pour sa part, l'OSDH indique prudemment que « 18 cas de suffocation et de difficultés respiratoires ont été recensés à Hammouriyé après le lancement d'une roquette par un avion militaire sur cette localité », sans préciser l'origine de ces malaises. Ce recours à des armes chimiques est formellement démenti par Damas et la Russie. Paris et Washington n'ont pas exprimé de certitudes sur ces accusations mais menacent d'intervenir si elles s'avéraient fondées. [caption id="attachment_5532" align="alignright" width="300"] Photo transmise par la rébellion syrienne montrant une famille de la Ghouta repliée dans un abri[/caption] Des trêves sont supposées permettre l'évacuation des civils et même — selon une dernière proposition russe, de combattants assurés d'un sauf-conduit — mais elle ne sont que partiellement respectées. Les organisations rebelles, en outre, s'opposent à l'évacuation des populations, voyant en elles à la fois un bouclier — relatif — et, dans leur sort public, un instrument pour discréditer internationalement le régime. « Nous rejetons catégoriquement toute initiative qui prévoit la sortie des habitants de leur maison et leur transfert vers n'importe quel autre endroit », ont écrit les groupes rebelles dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Combats Outre la défense de leur bastion, les rebelles lancent régulièrement sur Damas depuis la Ghouta des obus et roquettes, provoquant dégâts matériels et pertes humaines civiles. Sans aviation, leurs moyens et puissance de feu restent cependant sans commune mesure avec celle des forces pro-régime. Ces dernières progressent aujourd'hui régulièrement dans la
Ghouta, assez lentement toutefois si l'on considère les faibles distances et l’exiguïté du territoire disputé. Elles en ont cependant repris aujourd'hui plus de la moitié, notamment après avoir reconquis deux localités dans le centre du bastion des insurgés. Les décomptes de l'OSDH indiquent plus de pertes de combattants du côté des forces loyalistes que de celles de la rébellion, indicateur de l’âpreté de l'affrontement. 700 soldats pro-régime supplémentaires sont en cours de déploiement. Guerre des mots, guerre des images [caption id="attachment_5533" align="aligncenter" width="968"] Photo transmise par la défense civile syrienne ("Casques blancs") montrant une victime de bombardement dans la Ghouta après un raid aérien.[/caption] Dès le 21 février, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qualifiait la Ghouta d'« enfer sur terre ». Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, le prince Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, a pour sa part accusé le régime de planifier « l'apocalypse ». Angela Merkel parle de « massacre » et d' « événements effroyables », Donald Trump et Theresa May de « souffrance humaine déchirante ». Des mots irrécusables, au regard du calvaire des populations civiles, mais qui auraient pu être employés tout au long de la guerre civile syrienne qui a causé en sept années, selon l'OSDH, près d'un demi-million de morts et disparus. Plus de quatre-cents fois la tuerie de la Ghouta du dernier mois, et dont la mort n'a pas été plus douce. Comme le siège d'Alep, celui de la Ghouta fait l'objet d'un retentissement international singulier en occident, qui ne tient pas seulement au nombre des victimes mais aussi à la proximité de la capitale, la présence d'organisation humanitaires, de médias. Et aussi, tacitement, à la nature des attaquants considérés comme assaillants particulièrement cruels : Damas et son allié russe, l'un et l'autre implicitement plus condamnables que leurs ennemis rebelles, dont les photos en action sont par ailleurs rarissimes. [caption id="attachment_5534" align="alignleft" width="300"] Image transmise par l'agence officielle syrienne SANA montrant, selon son descriptif, un blindé des forces loyalistes au combat dans la Ghouta.[/caption] L'autre camp — partisans d'Hafez el-Assad mais plus généralement une partie de la population syrienne, l'Iran, le monde chiite, la Russie … — raisonne à l'inverse selon une autre vision, et d'autres arguments. Après sept ans d'une guerre qui a dévasté le pays, le régime légal de Damas — qu'on l'aime ou non — est légitime à ses yeux pour reconquérir par la force un territoire occupé par des faction armées qualifiées de « terroristes », de surcroît aux portes immédiates de la capitale. Le prix est lourd pour les populations civiles, mais les rebelles, selon cette appréciation, en sont une nouvelle fois la cause. La libération de Raqa (ex-capitale de l’État islamique en Syrie), rendue possible par les bombardements intensifs de la coalition, a causé des milliers de victimes dont une forte proportion de civils. De façon plus actuelle, font valoir les amis de Damas mais aussi d'autres voix, les bombardements de ces dernières semaines, dans le nord de la Syrie, des cantons arabo-kurdes d'Afrin par l'armée turque ont tué, selon l'OSDH, des centaines de combattants et 171 civils, sans causer d'émoi particulier dans les chancelleries occidentales ni beaucoup d'intérêt médiatique. Et au ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian venu à Téhéran cette semaine pour — entre autres — lui demander une intervention « vigoureuse » auprès de Bachar el-Assad, le président de la République d'Iran Hassan Rohani n'a eu qu'une réponse, qui aurait aussi pu être celle de Vladimir Poutine : il n'y a pour régler la crise syrienne « aucun autre moyen que de renforcer le gouvernement central à Damas ».
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crimethinc · 6 years ago
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La menace sur le Rojava: Un anarchiste en Syrie parle de la vraie signification du retrait des troupes par Trump
À la suite de l’annonce surprise faite par Donald Trump du retrait de ses troupes en Syrie, nous avons reçu le message suivant d’un anarchiste au Rojava, nous expliquant ce que cela signifiait pour la région et quels étaient les enjeux à l’échelle mondiale. Pour plus de contexte, vous pouvez lire nos articles précédents (en anglais) : « Comprendre la résistance kurde » et « Il ne s’agit pas d’une lutte pour mourir en martyr, mais pour rester en vie ».
J’écris depuis le Rojava. Soyons francs : je n’ai pas grandi ici et je n’ai pas accès à toutes les informations dont j’aurais besoin pour vous dire avec certitude ce qu’il va se passer maintenant dans cette partie du monde. J’écris parce qu’il est urgent que vous entendiez des gens en Syrie du Nord vous dire ce que le « retrait des troupes » de Trump signifie vraiment pour nous – et qu’on ne sait pas trop combien de temps il nous reste pour en parler. Je m’attelle à cette tâche avec toute l’humilité dont je peux faire preuve.
Je n’appartiens formellement à aucun groupe présent ici. Cela me permet de parler librement, mais je dois insister sur le fait que mon point de vue ne représente aucune position institutionnelle. Dans le pire des cas, cela devrait être utile comme document historique indiquant comment certaines personnes percevaient la situation, ici et en ce moment, au cas où il deviendrait impossible de nous le demander plus tard.
La décision de Trump de retirer ses troupes de Syrie n’est ni « anti-guerre », ni « anti-impérialiste ». Elle ne mettra pas fin au conflit syrien. Au contraire, Trump donne en pratique le feu vert au président turc Tayyip Erdoğan pour envahir le Rojava et procéder à un nettoyage ethnique du peuple qui s’est le plus battu et le plus sacrifié pour stopper l’ascension de l’État Islamique (ISIS). C’est un arrangement entre hommes de pouvoir pour éradiquer l’expérience sociale du Rojava et consolider les politiques nationalistes et autoritaires de Washington, à Istanbul et Kobane. Trump a l’intention de laisser à Israël le projet en apparence le plus libéral et démocratique de tout le Moyen-Orient, fermant la porte aux opportunités que la révolution au Rojava avait ouverte dans cette partie du monde.
Tout cela se fera à un coût terrible. Aussi sanglante et tragique que la guerre civile en Syrie a déjà pu être, cela pourrait mener, non pas à un simple nouveau chapitre du conflit, mais bien à une suite.
Ce n’est pas une question d’où les troupes US sont stationnées. Les deux mille soldats US en jeu ici sont une goutte d’eau en terme de nombre de combattants armés en Syrie aujourd’hui. Ils n’étaient pas présents sur la ligne de front comme l’était l’armée américaine en Irak.1 Le retrait de ces troupes n’est pas la chose importante ici. Ce qui importe est que l’annonce de Trump est un message pour Erdoğan lui signalant qu’il n’y aurait aucune conséquence si l’État turc envahissait le Rojava.
Il y a beaucoup de confusion à ce sujet, lorsque des activistes supposément pacifistes et « anti-impérialistes » comme Medea Benjamin soutiennent la décision de Donald Trump, apposant joyeusement un tampon « Paix » sur un bain de sang imminent et expliquant aux futures victimes qu’elles auraient dû s’y attendre. Cela n’a aucun sens de reprocher aux gens ici, au Rojava, d’avoir dépendu des Etats-Unis quand ni Medea Benjamin, ni personne comme elle n’a rien fait pour leur procurer aucune autre forme d’alternative.
Même si les autoritaristes, quel que soit le drapeau qu’ils saluent, cherchent à brouiller les pistes, donner à un membre de l’OTAN le feu vert pour envahir la Syrie est bien « pro-guerre » et « impérialiste ». En tant qu’anarchiste, mon objectif n’est pas de dire ce que l’armée américaine devrait faire. Il est de traiter de comment la politique de l’armée américaine affecte les gens ici et comment nous devrions réagir. Les anarchistes visent l’abolition de tous les gouvernements étatiques et la démobilisation de toutes armées étatiques au profit de formes horizontales et volontaires d’organisation ; mais, lorsque nous nous organisons en soutien de populations spécifiques comme celles qui subissent la violence d’ISIS et des différents acteurs étatiques de la région, nous rencontrons souvent des dilemmes cornéliens comme ceux que j’expose plus loin.
Le pire scénario maintenant serait que l’Armée Syrienne Libre (ASL), supportée par la Turquie, avec l’aide de l’armée turque elle-même, envahisse le Rojava et y réalise un nettoyage ethnique à un niveau que vous ne pouvez probablement pas imaginer. C’est ce qu’elles ont déjà fait, à une plus petite échelle, à Afrin. Au Rojava, cela prendrait des proportions historiques. Cela pourrait ressembler à la Nakba palestienne ou au génocide arménien.
Je vais essayer d’expliquer pourquoi tout cela arrive, pourquoi vous devriez vous en soucier, et ce que nous pouvons faire ensemble à ce propos.
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Pour comprendre ce que Trump et Erdoğan sont en train de faire, vous devez comprendre la situation d’un point de vue géographique. Ce site est utile pour se tenir à jour des changements géographiques dans la guerre civile syrienne.
Avant tout : à propos de l’expérience au Rojava
Le système au Rojava n’est pas parfait. Ce texte n’est pas le bon endroit pour laver mon linge sale, mais il y a de nombreux problèmes. Je ne vis pas le genre d’expérience qu’a connu ici Paul Z. Simmons il y a quelques années, quand sa visite au Rojava lui avait donné l’impression que tout y était possible. De nombreuses années de guerre et de militarisation ont laissé des marques qui ont pris le pas sur les aspects les plus enthousiasmants de la révolution ici. Néanmoins, ces gens sont en grand danger à l’heure actuelle et la société qu’ils ont bâtie vaut la peine d’être défendue.
Ce qui se passe en Rojava n’est pas l’anarchie. Pour autant, les femmes jouent un rôle majeur dans la société ; une liberté basique de religion et de langage est respectée ; une population diverse ethniquement, religieusement et linguistiquement coexiste sans signes majeurs de conflits ou de nettoyage ethnique ; c’est très militarisé, mais ce n’est pas un état policier ; il n’y a ni famine, ni précarité alimentaire de masse ; les forces armées ne commettent pas des atrocités massives. Chaque faction dans cette guerre a du sang sur les mains, mais les Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ) se sont conduites de manière bien plus responsable que n’importe quel autre camp. Elles ont sauvé un nombre incalculable de vies – pas seulement kurdes – au Sinjar et en d’autres lieux. En considérant les conditions impossibles et la quantité incroyable de violence que les gens ont subies de la part de chaque camp en présence, c’est un exploit extraordinaire. Tout ceci contraste clairement avec ce qui se passera si l’état Turc envahit la région, sachant que Trump lui en a donné le feu vert en échange de la conclusion d’une vente massive de missiles.
Je ne pense pas avoir besoin de dire que je ne suis pas pour perpétuer une « guerre contre le terrorisme » sans fin à la George Bush, encore moins de participer à une forme de « choc des civilisations » entre l’Islam et l’Occident que fantasment les bigots et les fondamentalistes des deux camps. Au contraire, c’est très exactement ce que je cherche à éviter ici. La plupart des gens que Daesh (ISIS) a tué ici sont musulmans, la plupart des gens qui sont morts en combattant Daesh sont musulmans. A Hajin, où j’étais stationné et où se trouve le dernier bastion d’ISIS, un des internationaux qui a le plus longtemps combattu Daesh est un musulman pratiquant – sans parler des combattants arabes de Deir Ezor, dont la plupart sont probablement eux-aussi musulmans.
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Les factions
Par besoin de concision, je vais simplifier à l’extrême et dire qu’il y a en gros, aujourd’hui, cinq factions dans la guerre civile syrienne : les loyalistes, les Turcs, les djihadistes, les Kurdes,2 et les rebelles.3 En conclusion de ce texte, je fournis un appendice qui développe les narratifs caractéristiques de chacun de ces camps.
Chacun d’entre eux a sa manière de se positionner par rapport aux autres. Je liste ici les relations de chaque groupe avec tous les autres, de celui considéré comme l’allié le plus proche à celui considéré comme le pire ennemi :
Loyalistes : Kurdes, Turcs, djihadistes, rebelles.
Rebelles : Turcs, djihadistes, Kurdes, loyalistes.
Turcs : rebelles, djihadistes, loyalistes, Kurdes.
Kurdes : loyalistes, rebelles, Turcs, djihadistes.
Djihadistes : rebelles, Turcs, Kurdes, loyalistes.
Cela peut être utile pour mieux distinguer quels groupes pourraient être capables de faire des compromis et lesquels sont irréversiblement en guerre. Je le précise encore : je généralise vraiment beaucoup.
Soyons clairs : chaque groupe est motivé par un narratif qui contient au moins quelques bribes de vérité. Par exemple, sur la question de qui est responsable de l’ascension d’ISIS, il est vrai que les USA ont « préparé le terrain » pour ISIS avec l’invasion et l’occupation de l’Irak et son dénouement dramatique (narratif loyaliste) ; il est vrai aussi que l’État Turc a tactiquement et parfois ouvertement collaboré avec ISIS parce qu’il affrontait l’adversaire principal de l’État Turc (narratif kurde) et que la réaction brutale d’Assad au Printemps Arabe a contribué à une escalade de la violence dans un cercle vicieux dont l’ascension de Daesh est le point culminant (narratif rebelle). Et même si j’ai moins de sympathie pour le point de vue des djihadistes et de l’État Turc, il est certain que tant que le bien-être des arabes sunnites en Irak et en Syrie n’est pas assuré par un accord politique, les djihadistes continueront de se battre, et que tant qu’aucune forme d’accord n’est conclue entre l’État Turc et le PKK, la Turquie va continuer de chercher à éradiquer les formations politiques kurdes, sans hésiter à recourir au génocide.
L’on dit que les kurdes « sont des citoyens de seconde zone en Syrie, de troisième zone en Iran, de quatrième zone en Irak, et de cinquième zone en Turquie ». Ce n’est pas un hasard si, quand des officiels Turcs comme le ministre des affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu listent les « groupes terroristes » qui les inquiètent le plus dans la région, ils placent les YPG avant ISIS. Peut-être que cela peut aider à expliquer la réaction prudente de bien des Kurdes envers à la révolution Syrienne : d’un point de vue kurde, un changement de régime en Syrie effectué par des djihadistes soutenus par la Turquie sans changement de régime en Turquie pourrait être pire que pas de changement de régime en Syrie du tout.
Je ne vais pas refaire toute la chronologie, depuis les Sumériens antiques jusqu’au commencement de la guerre du PKK en Turquie, puis à l’invasion de l’Irak en 2003, les Printemps Arabes et l’ascension d’ISIS. Passons tout ça pour aller directement à l’annonce de Trump le 19 décembre : « ISIS est vaincu en Syrie, c’était ma seule raison pour être là pendant la présidence Trump ».
ISIS a-t’il été vaincu ? Et par qui ?
Qu’on soit clair : Daesh n’a pas été vaincu en Syrie. Il y a à peine quelques jours, profitant d’un beau ciel bleu et dégagé, ils ont tenté un tir sur notre position avec un lance-missiles et ont raté leur coup d’à peine une centaine de yards.
C’est vrai que leur territoire est seulement une fraction de ce qu’il a pu être. En même temps, d’après toutes les sources disponibles, ils ont toujours des milliers de combattants, beaucoup d’artillerie lourde, et probablement une bonne part de ce qu’il reste de leur domination sur la poche de Hajin de la vallée de l’Euphrate et sur les déserts environnants, entre Hajin et la frontière Irakienne. En plus de ça, les combattants d’ISIS ont une grande expérience et un large éventail de stratégies défensives sophistiquées – et ils sont parfaitement déterminés à mourir pour causer des dommages à leurs ennemis.
S’il est vrai que le territoire d’ISIS a été drastiquement réduit, Trump profère un mensonge éhonté quand il essaye de s’en créditer. L’exploit qu’il prétend sien est très majoritairement le travail des gens dont il signe l’arrêt de mort en les laissant aux mains de la Turquie.
Sous Obama, le Département de la Défense et la CIA ont poursuivit des stratégies dramatiquement différentes quant au soulèvement en Syrie et à la guerre civile qui s’en suivit. La CIA s’est concentrée sur le reversement d’Assad, usant de tous les moyens possibles, à tel point que des armes et de l’argent fournis par ses soins se sont retrouvés dans les mains d’al-Nusra, d’ISIS, et d’autres. A l’inverse, le Pentagone s’est plus focalisé sur la destruction d’ISIS, et, par conséquent, a commencé à se concentrer sur le soutien des Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ), majoritairement Kurdes, pendant la défense de Kobane en 2014.
En tant qu’anarchiste qui souhaite l’abolition complète de tout gouvernement, je n’ai aucun amour pour le Pentagone, ni pour la CIA, mais si je dois juger ces deux approches au regard de leurs objectifs affichés, la tactique du Pentagone a plutôt bien marché, alors que celle de la CIA a été un désastre total. De ce point de vue, on peut dire que le gouvernement Obama a à la fois contribué à la croissance d’ISIS et à sa suppression. Trump, de son côté, n’a fait ni l’un ni l’autre, excepté à travers l’effet de l’espèce de nationalisme islamophobe qu’il promeut, qui aide par symétrie au développement d’un fondamentalisme islamique.
Jusqu’à Décembre, Trump a maintenu la stratégie du Pentagone héritée du gouvernement Obama. Il y a eu des signes d’extension des objectifs initiaux de la mission de la part du Conseiller à la Sécurité Nationale US John R. Bolton et du Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, qui espèrent au final saper les ressources de l’Iran et sa capacité à fournir du pétrole à la Chine. Dans cette mesure – et pas plus – je comprends les préoccupations des pseudo-pacifistes « anti-impérialistes » : une guerre avec l’Iran serait un cauchemar de l’ordre de la catastrophe provoquée par la guerre en Irak. Donc, oui, dans la mesure où les YPG et YPJ ont été forcées de se coordonner avec l’armée US, ces dernières travaillaient avec des personnages peu recommandables dont les motivations étaient très différentes des leurs.
Pour résumer, ce qui a amené à la quasi-totale reconquête du territoire auparavant occupé par ISIS n’est pas sorcier. C’est la combinaison d’une force terrestre courageuse et efficace et d’un support aérien. Dans cette sorte de guerre de territoire conventionnelle, il est très difficile pour une force terrestre sans soutien aérien de battre une force terrestre qui dispose d’un tel soutien, et ce, peu importe si la première se bat avec vaillance et acharnement. Dans certaines parties de la Syrie, il s’agissait de l’YPG/YPJ au sol supportée par l’armée US dans les airs. Ailleurs en Syrie, on peut dire qu’ISIS a été repoussé par une coordination du support aérien russe et de l’armée loyaliste (SAA) combattant aux côtés des milices supportées par l’Iran.
Interventions extérieures
Il aurait été extrêmement difficile de reprendre ce territoire à ISIS par n’importe quel autre moyen. La coopération de l’YPG/YPJ avec l’armée US reste controversée, mais le fait est que chaque camp dans le conflit syrien a été renforcé et soutenu par des puissances extérieures plus importantes, sans lesquelles il se serait effondré.
Les gens utilisant les narratifs Turcs, loyalistes et djihadistes soulignent souvent que Kobane serait tombée et que l’YPG/YPJ n’aurait jamais été capable de reprendre la Syrie de l’Est sans le soutien aérien US. De la même manière, le régime syrien et le gouvernement d’Assad étaient très proches de l’effondrement militaire en 2015, au moment où la Turquie a très obligeamment abattu un avion russe et où Poutine a décidé que la Russie allait soutenir le régime d’Assad à tout prix. Les rebelles, de leur côté, n’auraient jamais pu ne serait-ce qu’espérer renverser Assad par des moyens militaires sans un soutien massif du gouvernement Turc, des États du Golfe, des services secrets US, et probablement d’Israël à un certain degré, même si les détails sont flous de là où je me trouve.
Et les djihadistes – Daesh, al-Nusra, al-Qaeda et les autres – n’auraient jamais pu prendre le contrôle de la moitié de l’Irak et de la Syrie si les américains n’avaient pas été assez inconscients pour laisser aux mains du gouvernement irakien du matériel militaire ultra-moderne permettant d’équiper toute une armée, équipement lui-même abandonné par l’Irak. Ils ont également été aidés par la captation d’une quantité effroyable de ressources fournies par les soutiens étrangers (déjà mentionnés) des rebelles. Aidés, aussi, par le fait que la Turquie a laissé ses aéroports et ses frontières ouverts aux djihadistes du monde entier souhaitant rejoindre Daesh. Ils semblent aussi avoir reçu un soutien financier, sous une forme ou une autre, de la part des États du Golfe, que ce soit formellement ou à travers des moyens détournés.
L’État Turc a son propre agenda. Il n’est, en aucune manière, un satellite des États-Unis. Mais, au final, il reste un membre de l’OTAN et il peut compter sur un soutien à 100% du gouvernement américain – comme l’illustre la vente de missiles US à la Turquie faite quelques jours avant le tweet annonçant le retrait des troupes.
Sous cet angle, on peut comprendre pourquoi l’YPG/YPJ a choisi de coopérer avec l’armée US. Je ne cherche pas à défendre cette décision, mais à montrer que dans les circonstances, c’était la seule alternative concrète à l’annihilation. En même temps, il est clair que cette stratégie n’a pas apporté la sécurité aux gens du Rojava. Même si l’on met de côté les préoccupations éthiques, c’est un problème que de dépendre des États-Unis – ou de la France, de la Russie, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite, ou de n’importe quel gouvernement d’état avec son propre agenda étatique. En tant qu’anarchistes, nous devons nous pencher très sérieusement sur la question de savoir comment nous pouvons proposer d’autres alternatives pour les gens pris dans des zones de conflit. Y a-t-il une forme quelconque de coordination internationale horizontale et décentralisée qui pourrait résoudre les problèmes qui se posaient aux gens du Rojava, de telle manière qu’ils n’auraient pas eu à dépendre de l’armée US ? Si nous ne trouvons pas de réponse à cette question en regardant la Syrie de 2013-2018, y a-t-il quelque chose que nous aurions pu faire au préalable ? Ce sont des questions extrêmement pressantes.
Personne ne devrait oublier qu’ISIS n’a été réduit à son état actuel de faiblesse relative que par un mouvement de résistance populaire multi-ethnique et radicalement démocratique, qui a impliqué dans le même temps des volontaires internationaux venus des quatre coins du monde. Devant l’ordre de Trump d’abandonner et de trahir la lutte contre ISIS, toute personne sincère qui voudrait réellement mettre un terme à l’expansion du terrorisme des groupes fondamentalistes apocalyptiques comme ISIS ou ses successeurs immédiats devrait arrêter de compter sur l’État et concentrer l’ensemble de ses ressources dans le soutien direct à des mouvements multi-ethniques, décentralisés et égalitaires. Il devient de plus en plus clair que ce sont nos seuls espoirs.
Que signifie le retrait des troupes ?
Je ne suis pas surpris que Trump et les américains « trahissent un allié » – je ne pense pas que qui que ce soit ici s’imaginait un instant que Trump ou le Pentagone comptait soutenir le projet politique du Rojava. Avec le recul, il était assez clair qu’une fois ISIS vaincu, les États-Unis laisseraient le Rojava à la merci de l’armée Turque. C’est l’une des raisons pour lesquelles les forces de l’YPG/YPJ ont traîné les pieds pour extirper ISIS de ses dernières places fortes.
Néanmoins, on peut être surpris et perplexe devant le fait que Trump s’empresse d’abandonner la tête de pont que les États-Unis ont réussi à établir dans la Russosphère – et que l’état-major des armées US le laisse faire. En terme de maintien de l’hégémonie militaire américaine dans le monde, cette décision n’a absolument aucun sens. C’est un cadeau gratuit fait à Poutine, Erdoğan et ISIS, qui pourrait en profiter pour se régénérer dans la région, peut-être, comme nous le verrons, sous une nouvelle forme.
Au passage, le retrait des troupes en Syrie ne veut pas forcément dire que le conflit avec l’Iran n’est plus à l’ordre du jour. Au contraire, certains faucons au sein du gouvernement américain pourraient le voir comme une étape vers la consolidation d’une position à partir de laquelle un tel conflit pourrait être possible.
Peu importe comment vous la regardez, cette décision de Trump est une nouvelle importante. Elle indique que le deep state américain n’a plus de pouvoir sur la politique étrangère de Trump. Ceci suggère que le projet néolibéral américain est mort et enterré, ou qu’au moins certains éléments de la classe dirigeante américaine le considèrent comme tel. Cela implique aussi un futur dans lequel des autocrates ethno-nationalistes comme Erdoğan, Trump, Assad, Bolsonaro et Poutine seront aux commandes dans le monde entier, coopérant les uns avec les autres pour maintenir leur pouvoir sur leurs domaines privés respectifs.
Dans ce cas, toute l’ère de l’hégémonie militaire américaine post-Guerre froide est terminée, et nous entrons dans un âge multipolaire dans lequel des tyrans vont régner sur des ethno-états autoritaires balkanisés : pensez à l’Europe avant la Première Guerre Mondiale. Les libéraux et néoconservateurs qui préféraient l’hégémonie militaire américaine portent le deuil d’une époque qui a été un cauchemar sanglant pour des millions de personnes. Les gauchistes (et anarchistes?) qui s’imaginent qu’une telle transition pourrait être une bonne nouvelle sont des idiots qui affrontent l’ennemi d’hier dans une guerre tardive, incapables de reconnaître les nouveaux cauchemars qui se mettent en place autour d’eux. La coalition rouge/brune de facto entre socialistes autoritaires et fascistes qui célèbrent l’arrivée de ce nouvel âge nous précipite à tombeau ouvert dans un tout nouveau monde dans lequel de plus en plus de régions du monde vont ressembler aux pires images de la guerre civile syrienne.
Et, depuis le point d’observation où je me trouve, ici et maintenant, ceci n’est pas dit à la légère.
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Que va-t’il se passer ensuite ?
Malheureusement, en Turquie, le mouvement kurde et la gauche ont été décimés au cours des dernières années. Je serais très surpris s’il y avait quelque forme de soulèvement que ce soit en Turquie, peu importe ce qu’il arrive au Rojava. Ne ne devrions pas nous autoriser à espérer qu’une invasion turque ici déclencherait une insurrection au Kurdistan du Nord.
Sauf évènement réellement inattendu, il y a grossièrement deux issues possibles maintenant.
Premier scénario
Dans le premier scénario, l’Union des Démocrates (PYD) arrive à une sorte d’accord avec le régime d’Assad, avec probablement des conditions moins favorables que ce qui était possible avant l’invasion turque d’Afrin ; les deux camps feraient probablement des concessions jusqu’à un certain degré et accepteraient de se battre dans le même camp en cas d’invasion turque. Si la Russie appose sa signature, cela pourrait suffire à empêcher qu’ait lieu l’invasion. Soit les YPG/YPJ, soit le SAA nettoieraient la poche d’Afrin, et la guerre serait basiquement terminée, à l’exception d’Idlib.
Jusqu’à maintenant, le régime d’Assad et les principales formations kurdes ont été extrêmement durs en négociation, mais peut-être que la menace qui plane à la fois sur le Rojava et le régime d’Assad sera assez extrême pour qu’ils choisissent cette option. Il est possible que ce soit l’un des objectifs des menaces turques, ou même du retrait des troupes de Trump : obliger le Rojava à céder leur autonomie militaire au régime d’Assad.
Le YPG, le PYD et les autres ne sont pas dans une bonne position pour négocier à l’heure actuelle, mais au moins le régime sait qu’il peut négocier avec eux, alors que si la Syrie du Nord devait être occupée par des djihadistes soutenus par la Turquie et des pillards du même ordre, il serait difficile de savoir ce qui arriverait ensuite. Le Rojava possède quelques-uns des meilleurs terrains agricoles syriens au nord, et des puits de pétrole au sud.
Je ne peux que spéculer sur ce que seraient les termes de cet accord hypothétique. Il y a beaucoup de spéculation en ligne : les kurdes pourraient obtenir la régularisation de leur citoyenneté, des droits pour leur langue, la prise en compte des années passées dans le YPG comme un service militaire, ce qui permettrait aux soldats qui ont combattu ISIS de retourner à la vie civile plutôt que d’être conscrits dans la SAA, une forme quelconque d’autonomie politique limitée, ou quelque chose du genre. En retour, le YPG et ses alliés auraient essentiellement à céder au régime le contrôle politique et militaire des zones du Syrian Defense Front.
Est-ce que l’on peut faire confiance au régime d’Assad pour respecter les accords ainsi passés une fois obtenu le contrôle de la région ? Probablement pas.
Pour être clair, il est facile, de ma part, de parler théoriquement du régime d’Assad comme du moindre de deux maux. Je suis informé de nombre d’atrocités commises par le régime, mais je n’en ai pas fait l’expérience moi-même, et je ne suis pas dans l’endroit de Syrie où ils ont fait les pires choses, donc j’entends plus fréquemment les histoires des locaux sur Daesh et les autres djihadistes, sans parler de la Turquie. Il y a très certainement d’autres endroits de Syrie où les gens envisagent le retour du pouvoir d’Assad avec la même horreur que celle qui est ressentie ici à propos d’ISIS et de l’armée Turque.
Dans tous les cas, il y a quelques signes que ce premier scénario pourrait tout de même être possible. Le régime a envoyé des troupes à Manbij, l’une des lignes de front où, à l’heure actuelle, les troupes turques et les TFSA se rassemblent massivement. Il y a des rencontres entre le PYD et le régime ainsi qu’avec les russes. Une négociation avec l’Egypte comme intermédiaire est prévue pour bientôt. Ce premier scénario ne débouche pas sur un ensemble d’options très attirant. Ce n’est pas ce pourquoi Jordan Mactaggartt ou les milliers de syriens qui ont combattu et sont morts au sein de l’YPG/YPJ ont donné leur vie. Mais il est préférable au second scénario…
Second scénario
Dans le second scénario, le régime d’Assad envoie ses troupes avec la Turquie plutôt qu’avec l’YPG. Dans ce cas, l’armée turque et les forces qui lui sont affiliées envahira le Nord pendant que le régime envahira par le Sud et l’Ouest. L’YPG se battra jusqu’à la mort, rue par rue, bloc par bloc, dans une tempête de feu rappelant le ghetto de Varsovie ou la Commune de Paris, utilisant toutes les tactiques défensives acquises en combattant contre ISIS. Un grand nombre de personnes vont mourir. A un moment, le régime d’Assad et la Turquie établiront une ligne quelconque entre leurs zones de contrôle. Dans les temps à venir, il y aura en Syrie du Nord une sorte d’État croupion turc-djihadiste du Chef-de-guerre-istan.
Les minorités survivantes kurdes, assyriennes, arméniennes, chrétiennes ou autres seront expulsées, nettoyées ethniquement ou terrorisées. Les TFSA et les milices qui leurs sont liées vont probablement piller tout ce sur quoi ils pourront mettre la main. Sur le long terme, la Turquie va probablement se débarrasser des réfugiés syriens actuellement présents en Turquie dans ces zones occupées, provoquant des changements démographiques irréversibles dans la région, qui pourraient déboucher sur de nouveaux conflits ethniques.
Nous ne devrions croire en aucune façon les assurances fournies par l’État turc ou ses soutiens que ce ne sera pas le résultat de leur invasion, puisque c’est exactement ainsi qu’ils se sont comportés à Afrin et qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils se comportent autrement au Rojava. Pour rappel : pour la Turquie, les YPG/YPJ sont l’ennemis numéro un en Syrie.
Parlons maintenant de Daesh. Malgré la menace imminente d’une invasion, les SDF sont toujours en train de nettoyer la poche de Hajin de la présence d’ISIS. S’il n’y avait pas cette bouée de sauvetage que la Turquie leur lance en menaçant d’envahir le Rojava, Daesh serait condamné, puisqu’ils sont encerclés par les SDF, la SAA et l’armée Irakienne. Je me répète : Trump donnant à la Turquie le feu vert pour envahir le Rojava est pratiquement la seule chose qui peut sauver ISIS.
Trump a déclaré à plusieurs reprises que la Turquie promet d’achever ISIS. Pour croire à ce mensonge, il faut être ignorant politiquement, oui – mais aussi, il faut être incapable de lire une carte. Malheureusement, cela décrit assez bien les supporters de Trump.
Même si le gouvernement turc avait la moindre intention de combattre Daesh en Syrie – ce dont on peut fortement douter, vu comment la Turquie a facilité son envol – pour atteindre Hajin et la vallée de l’Euphrate, il faudrait que la Turquie roule à travers tout le Rojava. Il n’y a pas d’autres moyens pour se rendre à Hajin. Si vous ne connaissez pas bien la région, regardez une carte et vous verrez ce que je veux dire.
Le régime d’Assad tient les positions de l’autre côté de la vallée de l’Euphrate, faisant face à la fois aux SDF et à Daesh, et pourrait éventuellement nettoyer les derniers bastions d’ISIS. En ce qui me concerne, je préférerais voir ce dernier mener ces opérations pour y parvenir plutôt que de voir l’YPG prendre trop de risques et s’épuiser en continuant à subir de lourdes pertes. Mais ce qui est sûr, ici, c’est que quand Trump dit « la Turquie va achever ISIS ! », il envoie un message évident aux tenants de la ligne dure en Turquie, les informant qu’ils peuvent attaquer le Rojava et qu’il ne fera rien pour les arrêter. Cela n’a rien à voir avec ISIS et tout à voir avec un nettoyage ethnique au Rojava.
A la limite, même si les forces d’Assad s’allient avec le gouvernement turc, nous pouvons espérer que les forces du régime achèvent tout de même ISIS. Si la Turquie a le champ libre et fait ce que Trump prétend qu’elle fera, à savoir se tailler un passage à travers le Rojava pour aller à Hajin, ils vont probablement donner aux combattants de Daesh un moyen sûr de s’exfiltrer, des vêtements propres, trois repas par jour, et le village où je suis actuellement en échange de leur assistance dans la répression de futures insurrections kurdes.
Nous y sommes : en déclarant la victoire face à ISIS, Trump arrange la seule voie possible pour que les combattants d’ISIS sortent de cette histoire avec leur capacité de combat intacte. C’est Orwellien, pour rester poli.
La seule autre option que je peux imaginer, si les négociations avec le régime d’Assad échouent ou que le PYD décide de conserver une victoire morale et de ne pas s’associer au régime – qui n’est pas digne de confiance et a commis nombre d’atrocités de son propre chef – serait de voir l’entièreté des Forces de Défense Syriennes se fondre à nouveau dans la population civile, permettant à la Turquie et ses satellites de marcher sur le Rojava sans perdre les forces de combat de l’YPG/YPJ, et de lancer immédiatement une insurrection à partir de là. Cela pourrait être plus intelligent que de défendre désespérément leur dernière position, mais qui sait.
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Votre silence est l’écho des bombes – une manifestation en solidarité à Milan, en Italie.
Regardons devant nous
Personnellement, je veux voir la guerre civile en Syrie se terminer, et que l’Irak soit, d’une manière ou d’une autre, épargné d’un nouveau cycle de guerre dans un futur proche. Je veux voir ISIS empêché de régénérer son réseau et de se préparer à un nouvel épisode de violences. Cela ne veut pas dire intensifier la surveillance et le contrôle par des forces extérieures de cette partie du monde – je veux dire développer des solutions locales à la question de comment des gens et des populations différentes peuvent coexister, et comment ils peuvent se défendre eux-mêmes de groupes comme Daesh. Cela fait partie de ce que les gens ont essayé de faire au Rojava, et c’est l’une des raisons pour lesquelles Trump et Erdoğan trouvent cette expérience si menaçante. Au final, l’existence de groupes comme ISIS rend leur autorité préférable en comparaison, alors que des initiatives horizontales, participatives et multi-ethniques ne font que montrer à quel point leur système est oppressif.
Le projet de renverser Assad par des moyens militaires est mort – ou, du moins, les choses qu’il faudrait faire pour rendre cette possibilité envisageable dans un futur proche sont encore plus horribles que ne l’est le régime lui-même. Si le capitalisme et la tyrannie de l’État sont le problème, ce type de guerre civile n’est pas la solution, même s’il semble probable que ce qui est arrivé ici en Syrie arrivera de nouveau dans d’autres endroits du monde au fur et à mesure que les crises générées par le capitalisme, le pouvoir étatique et les conflits ethniques montent les gens les uns contre les autres.
Que pouvez-vous faire, vous qui lisez ceci depuis un endroit du monde plus sûr et plus stable ?
D’abord, vous pouvez répandre l’information que la décision de Trump n’est ni un moyen d’apporter la paix en Syrie, ni la confirmation qu’ISIS a été vaincu. Vous pouvez dire à d’autres ce que je vous ai dit sur la situation actuelle vue d’ici, au cas où je ne serais plus capable de le faire moi-même.
Deuxièmement, dans l’éventualité d’une invasion Turque, vous pouvez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour discréditer et entraver l’état Turc, Trump, et tous ceux qui auront mené à cette situation. Même si vous n’êtes pas capables de les stopper – même si vous ne pouvez pas sauver nos vies – vous aurez pris part à la construction du genre de mouvement social et de capacités collectives qui seront nécessaires pour sauver d’autres vies dans le futur.
De plus, vous pouvez chercher des moyens de faire parvenir des ressources jusqu’aux gens vivant dans cette partie du globe, qui ont tant souffert et qui vont continuer à souffrir à mesure que se joue le nouvel acte de cette tragédie. Vous pouvez aussi chercher des moyens de soutenir les réfugiés syriens disséminés partout dans le monde.
Pour finir, vous pouvez réfléchir à comment nous pourrions faire en sorte d’avoir de meilleures options à notre disposition la prochaine fois qu’une insurrection comme celle en Syrie éclatera. Comment pouvons-nous nous assurer que les gouvernements tombent avant que leur règne ne mène au règne de la force pure, dans lequel seuls les insurgés soutenus par d’autres états peuvent prendre le contrôle de territoires ? Comment pourrions-nous offrir d’autres visions sur la façon dont les gens peuvent vivre et subvenir à leurs besoins ensemble, et mobiliser la force nécessaire à s’implanter et à se défendre au niveau international sans l’aide d’aucun état ?
Ce ne sont pas des questions simples, mais j’ai confiance en vous. Je n’ai pas d’autre choix.
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Une manifestation en solidarité en Allemagne.
Appendice : Narratifs rivaux
En m’appuyant sur cette bonne synthèse, voici une revue des narratifs que nous retrouvons souvent chez les différents camps en présence dans cette guerre :
Narratif loyaliste :
L’accent est mis sur comment les États-Unis et d’autres pays ont soutenu et financé les rebelles dans la poursuite de leurs propres intérêts géopolitiques, ce qui est vu comme la raison principale de l’escalade du conflit. -L’existence d’ISIS est principalement attribuée au fait que le soutien apporté aux rebelles s’est retrouvé dans de mauvaises mains et, plus profondément, aux répercutions de la guerre en Irak de 2003.
L’accent est mis sur la coopération entre les rebelles dits modérés et les groupes comme Hay’at Tahir al-Sham (HTS) dans le but de pouvoir dire qu’ils font tous partie du même problème.
Les vues varient quant aux Forces Démocratiques Syriennes (SDF) et à leur légitimité. Cela semble différent d’un loyaliste à l’autre, certains d’entre eux les jugeant comme presque aussi mauvais que les rebelles traditionnels, et les autres les voyant comme des alliés contre ISIS et les rebelles soutenus par les turcs.
Narratif occidental, rebelle, et du golfe :
L’accent est mis sur le Printemps Arabe et sur comment la répression brutale de manifestations (relativement) pacifiques a mené à l’escalade du conflit, la rébellion armée et, éventuellement, à la guerre civile totale.
L’existence d’ISIS est principalement attribuée à l’action d’Assad. Il est souvent affirmé que, par ses actes brutaux et en s’appuyant sur des milices sectaires, il a créé un environnement dans lequel ISIS pouvait se développer et établir des soutiens. De plus, il est établi que l’armée d’Assad a délibérément ciblé d’autres rebelles plutôt qu’ISIS, et par conséquent, le régime est à blâmer, en grande partie, pour son ascension.
L’accent est mis sur une distinction claire entre les rebelles modérés et radicaux, et sur le fait qu’il faille distinguer les deux si l’on veut analyser honnêtement la situation.
Le regard porté sur les SDF varie d’inamical à ouvertement hostile. Il se traduit souvent par une emphase sur les cas où les SDF et l’Armée Arabe Syrienne (SAA) ont travaillé ensemble. Dans ses formes plus modérées, ce narratif critique ce qui est perçu comme une trop grande dépendance envers les kurdes dans des zones majoritairement arabes, tout en reconnaissant leur légitimité dans les zones majoritairement kurdes.
Narratif turc :
Le narratif turc est pratiquement le même que le précédent sur la plupart des sujets, à l’exception notable que l’hostilité envers les SDF est intensifiée à l’extrême. Dans ce narratif, l’accent est mis sur les liens entre les SDF et le PKK, et les SDF sont décrits comme une organisation terroriste illégitime qui est une menace pour la Turquie et qui oppresse et réprime les Arabes locaux.
Narratif occidental et kurde :
Le conflit est vu comme une opportunité historique pour les kurdes en quête d’une nation. L’accent est mis sur les discriminations dont les kurdes ont souffert avant le conflit et sur comment ils peuvent prendre les choses en main eux-mêmes aujourd’hui.
L’existence et l’expansion d’ISIS est principalement reprochée à la Turquie. L’inaction de la Turquie pendant la bataille de Kobane est principalement mise en avant, tout comme des accusations de soutien direct à ISIS et d’importation de son pétrole.
Au sujet des rebelles, le point de vue tend à se rapprocher de celui des loyalistes. Les rebelles (au moins dans les régions où c’est pertinent) sont vus soit comme des satellites de la Turquie, soit comme de dangereux extrémistes sur lesquels la Turquie ferme les yeux. La ligne séparant ISIS et les rebelles est parfois floue, même s’ils ne sont pas associés aussi fortement que dans le narratif loyaliste.
Les SDF sont vus comme la seule force armée saine et morale parmi l’ensemble des acteurs de ce conflit. L’accent est mis sur les atrocités des rebelles et des loyalistes pour appuyer ce point de vue.
Narratif d’ISIS et islamiste :
Le début de ce conflit est vu comme le grand réveil des musulmans contre leurs tyrans apostats Alawites. L’accent est mis sur la solidarité des combattants étrangers qui viennent soutenir leurs frères syriens en souffrance.
Ce point de vue est celui d’ISIS lui-même, mais aussi d’Al Quaeda et d’autres groupes islamistes, qui voient ISIS comme des traîtres à la cause djihadiste.
Les rebelles sont vus comme des vendus naïfs qui servent les intérêts de gouvernements étrangers, établissant pour leur compte des idéaux non-musulmans. L’accent est aussi mis sur comment les rebelles négocient et forment des accords avec les loyalistes, pour être aussitôt trahis et perdre du territoire.
Les Forces de Défense Syriennes sont vues comme des apostats athées à la solde des États-Unis. La différence majeure avec la Turquie est l’emphase mise sur leur manque de religiosité plus que sur les connections avec le PKK.
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Un monument de Kobane marquant le point le plus avancé atteint par l’expansion territoriale d’ISIS en Irak et Syrie en 2014 pendant la bataille de Kobane. ISIS a pris 85 % de la ville ; atteignant cette intersection avant d’être repoussé par une résistance féroce.
A Hajin, où se situe le dernier bastion d’ISIS, la position américaine se trouve bien derrière la ligne de front, à portée d’artillerie mais hors de portée des armes dont disposent Daesh, ainsi les troupes américaines peuvent s’asseoir et pilonner sans relâche sans subir la moindre riposte, alors que les risques sont encourus par les troupes au sol des Unités de Protection du Peuple (YPG/YPJ) et les Forces Démocratiques Syriennes (SDF). C’est très précisément ce que l’armée turque nous ferait si la Turquie envahissait le Rojava ↩
En fait, il y existe deux principaux partis au Kurdistan irakien en plus du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils ont chacun leurs propres armées et police ; et ont combattu une fois lors d’une réelle guerre civile. Ils ne s’apprécient pas du tout. Le Parti Démocratique du Kurdistan (KDP), la dynastie de la famille Barzani, est plus étroitement aligné sur la Turquie et les Etats-Unis ; il était précédemment plus proche de Saddam Hussein. Ils ont de mauvaises relations avec l’administration du Rojava ; ils sont vivement méprisés ici du fait qu’ils se sont essentiellement écartés et ont laissé la catastrophe à Sinjar se produire sur leur propre territoire alors que le PKK se précipitait pour s’engouffrer dans la brèche. L’Union Patriotique du Kurdistan (PUK) a de meilleures relations avec l’Iran, le PKK, et l’administration d’ici. Il y a au Rojava une milice liée au KDP appelée Rojava Peshmarga ; une fois de plus, ils ont une mauvaise réputation parce qu’ils ont passé toute la guerre à faire très peu de choses, alors qu’un grand nombre de membres du YPG sont morts en combattant ISIS. Tout ça pour simplement dire qu’il n’y a pas une seule et unique position Kurde, il y a aussi des groupes kurdes réactionnaires.

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Les rebelles syriens n’ont jamais formé un groupe homogène ; parmi eux, on peut trouver à la fois un individu aligné sur la Turquie et les djihadistes et un individu plus étroitement aligné sur les YPG/YPJ. Malheureusement, beaucoup de ceux qui étaient intéressés par des solutions plus « démocratiques » pour résoudre la situation en Syrie ont été obligé de fuir le pays il y a des années. ↩
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[EN/FR] Afrin is not alone ! Afrin n’est pas seule !
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The fall of the city of Afrin must not prevent to demonstrate the solidarity, the turkish state doesn’t stop in Afrin but want attack the others parts of Rojava.
La chute de la ville d’Afrin ne doit pas empêcher les manifestations de solidarité, l’Etat turc ne s’arrêtera pas à ce canton et prévoit d’attaquer le reste du Rojava.
http://internationalistcommune.com/worldafrinday/
Afrin is not alone, March 24 #WorldAfrinDay The 20th of January the invasion of the canton of Afrin began. This territory located in the western part of the Democratic Federation of Northern Syria has been bombarded mercilessly by fighter jets, artillery and all kinds of modern weaponry which carry the NATO seal. The Turkish army, so as not to dirty their hands and hide the number of casualties in their ranks, is using jihadist militias to carry out the attack. These militias were first a part of Al-Qaeda, in 2014 reorganized as Daesh and they now go under the banner of the FSA. The brutal images the invaders are posting to their social media, as well as their cries calling to war against the infidels, screaming “Allahu Akbar” at the top of their lungs, remind us that Rojava is still fighting the same enemy it once defeated in Kobane and Raqqa. But this time, the flag they stand behind is that of the second largest army of NATO. In addition, the black Daesh flag has been seen in several pictures with the red Turkish flag. Several of the combatants, killed in battle by the self-defense forces resisting in Afrin, have been positively identified as Daesh commanders.
The fascist and misogynistic dictator of the Turkish state, Recep Tayyip Erdogan, has stated publicly that through this invasion against an autonomous territory inside a sovereign country, it wishes to “return Afrin to its real owners”. But behind this charade, it’s actually carrying out an ethnic cleansing and a genocide against the Kurdish people and other minorities, that have been living in Afrin since time immemorial. Afrin has been one of the few territories that has enjoyed a relative peace in the bloody war of Syria that has been raging for the last 7 years. Many families displaced by war, have sought shelter in this territory. Now Erdogan is trying to take advantage of this instability and the suffering that grips the peoples of Syria so as to legitimize its imperialist power grabs, dreaming of reconquering the territories that were once occupied by the Ottoman Empire.
The international community is turning a blind eye to the repeated calls for help that come out of Afrin. Russia’s withdrawal of troops stationed in Afrin gave the green light to the invasion and signals its complicity with the Turkish state. However, this complicity is no smaller than that of NATO’s member states. These are allowing Turkey to use western weaponry and technology to massacre civilians. The Democratic Federation of Northern Siria has been the main force fighting the Islamist barbarism of Daesh, but this seems to be irrelevant for those governments which, since 2014, have been lamenting every massacre that the Daesh propaganda claimed. On the 24th of February, a resolution was unanimously adopted by the UN Security Council for a cease-fire in all of Siria. This offered a glimmer of hope to prevent more civilian massacres. Nonetheless, the silence that has followed the Turkish intensification of its attacks is undeniable.
For its part, Bashar Al-Assad’s Baathist regime, after declaring that it would never allow the invasion of Syrian soil by Turkey, has proven an incapacity to confront the aggression. Despite having anti-aircraft systems that could stop the Turkish Air Force from striking, the regime demanded Afrin total submission to the Syrian state and to give up its autonomy, which has been attained through the revolutionary process that Rojava has seen in the last years. There is no doubt that this invasion is a result of the Sochi agreements between Assad, Russia, and Turkey. The Syrian Arab Army has chosen to avoid any direct confrontation that might oppose Erdogan’s plans and to abandon the Syrian Democratic Forces. Its dependency towards Russia and its enmity towards the Democratic Federation of Northern Syria is allowing the neo-ottoman jihadist forces to occupy Afrin.
The situation is critical. The forces of occupation are at the city gates. A city which shelters not only its inhabitants but numerous refugees that have fled their villages after the destruction caused by the Turkish bombardments. In addition to the massive shelling, there have been chemical attacks reported against civilians, specifically with chlorine gas. However, this is not the full picture of the mayhem caused, vital infrastructures for the survival of the civilian population have been deliberately attacked. A week ago Turkey cut off water and electricity supply to the city forcing its residents to flee. The siege continues and the population faces an impending massacre. Yesterday it was ISIS in Kobane, today it is the Turkish state in Afrin. And as kobane, Afrin will resist, Afrin will win.
The Internationalist Commune of Rojava, having taken into account all these facts, joins the multiple solidarity initiatives with Afrin. We call on everybody to join a day of action and global solidarity, as the one that took place on 1st November 2014 for Kobane.
#WorldAfrinDay will take place on Saturday 24th of March. Solidarity with Afrin will be heard and felt all around the world to prove that Afrin is not alone and that the democratic and antipatriarchal project that is alive in Afrin will be defended worldwide.
#WorldAfrinDay
Long live international solidarity Biji Berxwedana Afrin Afrin n’est pas seul, 24 mars #WorldAfrinDay (24 mars, la Journée mondiale pour Afrin) Le 20 janvier, l’invasion du canton d’Afrin par l’armée turque a commencé. Ce territoire situé dans la partie occidentale de la Fédération Démocratique de la Syrie du Nord a été bombardé sans merci par des avions de chasse, de l’artillerie et toutes sortes d’armes modernes qui portent le sceau de l’OTAN. L’armée turque, pour ne pas se salir les mains et cacher le nombre de victimes dans ses rangs, utilise des milices djihadistes pour mener l’attaque. Ces milices faisaient d’abord partie d’Al-Qaïda, réorganisées en 2014 sous le nom de Daesh, elles sont maintenant placées sous la bannière de l’Armée Syrienne Libre (FSA). Les images brutales que les envahisseurs publient dans les réseaux sociaux, ainsi que leurs cris appelant à la guerre contre les infidèles, criant “Allahu Akbar” à se déchirer les poumons, nous rappellent que le Rojava lutte toujours contre l’ennemi qu’il a déjà vaincu à Kobanê et Raqqa. Mais cette fois, le drapeau qu’ils attaquent est celui de la deuxième plus grande armée de l’OTAN. En outre, le drapeau noir de Daesh a été vu sur plusieurs photos avec le drapeau rouge turc. Plusieurs des combattants, tués au combat par les forces d’autodéfense résistantes d’Afrin, ont été identifiés comme des commandants de Daesh.
Le dictateur fasciste et misogyne de l’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré publiquement qu’à travers cette invasion contre un territoire autonome à l’intérieur d’un pays souverain, il souhaite “rendre Afrin à ses véritables propriétaires”. Mais derrière cette mascarade, il y a en fait un nettoyage ethnique et un génocide contre le peuple kurde et d’autres minorités, qui vivent à Afrin depuis des temps immémoriaux. Afrin a été l’un des rares territoires à jouir d’une paix relative dans la guerre sanglante syrienne qui fait rage depuis 7 ans. De nombreuses familles déplacées par la guerre ont cherché refuge dans ce territoire. Aujourd’hui, Erdogan tente de profiter de cette instabilité et des souffrances qui s’emparent des peuples de Syrie pour légitimer ses prises de pouvoir impérialistes, rêvant de reconquérir les territoires jadis occupés par l’Empire ottoman. La communauté internationale ferme les yeux sur les appels répétés à l’aide lancés par Afrin. Le retrait des troupes russes stationnées à Afrin a donné le feu vert à l’invasion et marque sa complicité avec l’Etat turc. Toutefois, cette complicité n’est pas moindre que celle des États membres de l’OTAN. Celles-ci permettent à la Turquie d’utiliser les armes et la technologie occidentales pour massacrer des civils. La Fédération démocratique de la Syrie du nord a été la principale force de lutte contre la barbarie islamiste de Daesh, mais cela semble sans importance pour les gouvernements qui, depuis 2014, déplorent chaque massacre revendiqué par la propagande de Daesh. Le 24 février, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité une résolution pour un cessez-le-feu dans l’ensemble de la Syrie. Cela a offert une lueur d’espoir pour empêcher d’autres massacres civils. Néanmoins, le silence qui a suivi l’intensification turque de ses attaques est indéniable.
Pour sa part, le régime baasiste de Bachar Al-Assad, après avoir déclaré qu’il ne permettrait jamais l’invasion du sol syrien par la Turquie, s’est révélé incapable de faire face à l’agression. Bien qu’ayant des systèmes antiaériens qui pourraient empêcher la force aérienne turque de frapper, le régime exigeait une soumission totale d’Afrin à l’État syrien et de renoncer à son autonomie, ce qui a été atteint grâce au processus révolutionnaire que le Rojava a connu ces dernières années. Il ne fait aucun doute que cette invasion est le résultat des accords de Sochi entre Assad, la Russie et la Turquie. L’armée arabe syrienne a choisi d’éviter toute confrontation directe qui pourrait s’opposer aux plans d’Erdogan et d’abandonner les forces démocratiques syriennes. Sa dépendance à l’égard de la Russie et son hostilité à l’égard de la Fédération démocratique de Syrie du Nord permettent aux forces néo-ottomanes djihadistes d’occuper Afrin.
La situation est critique. Les forces d’occupation sont aux portes de la ville. Une ville qui abrite non seulement ses habitants mais aussi de nombreux réfugiés qui ont fui leurs villages après les destructions causées par les bombardements turcs. Outre les bombardements massifs, des attaques chimiques ont été signalées contre des civils, en particulier avec du chlore gazeux. Cependant, ce n’est pas le tableau complet du désordre causé, les infrastructures vitales pour la survie de la population civile ont été délibérément attaquées. Il y a une semaine, la Turquie a coupé l’approvisionnement en eau et en électricité de la ville, forçant ses habitants à fuir. Le siège se poursuit et la population est confrontée à un massacre imminent. Hier c’était Daesh à Kobanê, aujourd’hui c’est l’État turc à Afrin.
La Commune Internationaliste du Rojava, ayant pris en compte tous ces faits, s’associe aux multiples initiatives de solidarité avec Afrin. Nous appelons tout le monde à se joindre à une journée d’action et de solidarité mondiale, comme celle qui a eu lieu le 1er novembre 2014 pour Kobanê. Et comme Kobanê hier, Afrin résistera, Afrin vaincra. Le WorldAfrinDay aura lieu le dimanche 24 mars. La solidarité avec Afrin sera entendue et ressentie partout dans le monde pour prouver qu’Afrin n’est pas seule et que le projet démocratique et anti-patriarcal qui vit à Afrin sera défendu dans le monde entier.
#WorldAfrinDay
Longue vie à la solidarité internationale !
Biji Berxwedana Afrin !
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reseau-actu · 6 years ago
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L'entreprise Lafarge SA est placée sous contrôle judiciaire avec une caution fixée à 30 millions d'euros. Elle a fait savoir qu'elle fera appel de la décision des juges.
L'entreprise Lafarge SA a été mise en examen jeudi en tant que personne morale pour «complicité de crimes contre l'humanité», après avoir été accusée d'avoir financé des groupes djihadistes dont l'organisation Etat islamique en Syrie. La holding, actionnaire majoritaire de la filiale syrienne Lafarge Cement Syria, est également poursuivie pour «financement d'une entreprise terroriste» et «mise en danger de la vie» des anciens salariés de l'usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie. Pour l'entreprise, cette mise en examen signifie qu'elle est placée sous contrôle judiciaire, avec une caution fixée à 30 millions d'euros.
Dans la foulée, le cimentier franco-suisse a fait savoir qu'il fera appel de cette décision, estimant que «les infractions reprochées ne reflètent pas équitablement les responsabilités de Lafarge SA».«Nous regrettons profondément ce qui s'est passé dans notre filiale syrienne et, dès que nous en avons été informés, nous avons immédiatement pris des mesures fermes. Aucune des personnes mises en examen n'est aujourd'hui dans l'entreprise», a déclaré Beat Hess, le président du conseil d'administration de LafargeHolcim dans un communiqué.
» LIRE AUSSI - Financement du terrorisme en Syrie: la chronologie de l'affaire Lafarge
Dans cette affaire, ces derniers mois, déjà huit anciens dirigeants et cadres de Lafarge ontdéjà été mis en examen, pour financement d'une entreprise terroriste et/ou mise en danger de la vie d'autrui. C'était donc au tour de Lafarge SA de s'expliquer devant les deux juges financiers. Initialement programmée le 5 juin, l'audition d'aujourd'hui avait été reportée in extremis à la demande de Lafarge SA: son ancien PDG, Saad Sebbar, ayant démissionné après avoir reçu la convocation. Un nouveau représentant a depuis été désigné pour assister l'entreprise lors de l'audience, aux côtés des avocats de la société.
Une enquête hors norme
Voilà deux ans que la justice enquête sur les conditions dans lesquelles le cimentier français, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, a maintenu en activité son usine de Jalabiya en 2013-2014 dans une région du nord de la Syrie, sous contrôle de l'EI. En juin 2017, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour financement d'entreprise terroriste et mise en danger de la vie d'autrui.
Lafarge-Holcim est soupçonné d'avoir versé, au total via sa filiale LCS, près de 13 millions d'euros entre 2011 et 2015 alors que le pays s'enfonçait dans la guerre. D'après l'enquête, ces sommes, qui ont bénéficié en partie à des groupes armés correspondaient au versement d'«une taxe» pour la libre circulation des salariés et des marchandises, et à des achats de matières premières dont du pétrole à des fournisseurs proches de l'EI. À ces canaux de financement, s'ajoutent désormais des soupçons sur la possible vente de ciment au groupe Etat islamique, mis en lumière dans de récentes investigations.
L'ONG Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), à l'origine de l'information judiciaire, demandaient que le cimentier français soit aussi mis en examen pour complicité de crimes contre l'humanité en Syrie. Aujourd'hui, Sherpa salue dans un communiqué une «décision historique» qui «doit décider Lafarge à prendre ses responsabilités et à ouvrir un fonds d'indemnisation indépendant afin que les victimes voient leur préjudice rapidement réparé».
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lapenseedechrisdf · 4 years ago
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Un pilote de chasse syrien fait défaut en Jordanie
 Un pilote de chasse syrien fait défaut en Jordanie
Un pilote de chasse syrien a obtenu l'asile en Jordanie après avoir piloté son avion vers une base aérienne militaire dans le nord du pays, selon des responsables.
La défection du pilote MiG-21 est la première impliquant l'armée de l'air.
La Syrie a condamné le pilote en tant que traître et a demandé au gouvernement jordanien le retour de son avion.
Entre-temps, la violence continue a fait 170 morts, selon des militants, et la Croix-Rouge n'a pas pu déplacer les civils hors de la ville agitée de Homs.
«Motifs humanitaires»
Le chasseur de fabrication russe a atterri à la base aérienne du roi Hussein à Mafraq, près de la frontière syrienne, ont indiqué des responsables.
L'agence de presse d'Etat syrienne Sana a nommé le pilote Col Hassan Mirei al-Hamadeh et a déclaré que son avion se trouvait près de la frontière sud lorsque le contact a été perdu tôt jeudi.
Une source de sécurité jordanienne a déclaré que le pilote avait décollé de l'aéroport militaire d'al-Dumair, au nord-est de Damas.
Un responsable jordanien a déclaré à l'agence de presse Associated Press que la demande d'asile du pilote avait été formulée pour des "raisons humanitaires" car le colonel serait torturé ou tué s'il rentrait chez lui.
Un porte-parole de l'armée syrienne libre rebelle, Ahmad Kassem, a déclaré que le groupe avait encouragé le pilote à faire défection, vol en avion de chasse La Roche sur Yon a fait savoir l'agence AP.
Une analyse
Par Jim MuirBBC News, Beyrouth
La défection du pilote de l'armée de l'air syrienne avec son MiG-21 est évidemment un embarras public pour les autorités de Damas.
Cela montre, au moins dans ce cas, que la dissidence a pénétré au cœur de l'un des principaux piliers du régime.
Son fondateur, Hafez al-Assad, était lui-même pilote de l'armée de l'air avant de prendre la direction du parti Baas et de prendre le pouvoir dans un "mouvement correctif" en 1970.
Les services de renseignement de l'armée de l'air restent l'un des plus omniprésents et, selon les militants, les plus brutaux des quelque 17 agences de sécurité qui contrôlent le pays - et entre elles - sous contrôle.
Bien qu'il s'agisse de la première défection des forces aériennes, il serait erroné de supposer que ce seul incident entraînera une ruée ou un effondrement des forces armées.
Il y a eu de nombreuses désertions des forces terrestres par des individus et de petits groupes, mais aucune unité majeure ne s'est séparée jusqu'à présent.
Bombardements
Selon Jim Muir de la BBC à Beyrouth, le colonel Hamadeh pourrait bien avoir survolé la région de Deraa, près de la frontière sud, où certains des combats les plus sanglants de la journée ont été signalés.
Selon des militants, pas moins de 18 personnes sont mortes lorsque la ville d'Inkhel, dans la province de Deraa, a été touchée par des obus et une série de raids par les forces gouvernementales.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme, un groupe basé au Royaume-Uni, a déclaré que près de 170 personnes avaient été tuées jeudi en Syrie - ce qui en fait le jour le plus meurtrier depuis avril, lorsqu'un cessez-le-feu devait entrer en vigueur dans le cadre d'un plan de paix international.
Le gouvernement dit que 20 funérailles ont eu lieu pour le personnel militaire tué lors de combats antérieurs.
Plus de 20 personnes auraient été tuées dans la banlieue de Damas.
Un nombre similaire de morts a également été signalé à Homs, où le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas été en mesure d'apporter de l'aide et des fournitures médicales dans la vieille ville et de faire sortir des civils pris au piège.
Ni les rapports d'attaques ni les chiffres des victimes ne peuvent être vérifiés de manière indépendante.
La porte-parole Carla Haddad Mardini a déclaré à la BBC que l'équipe de Homs avait dû faire demi-tour "en raison de la fusillade et des conditions de sécurité".
L'équipe du CICR a déclaré que les forces gouvernementales et les groupes d'opposition lui avaient donné l'assurance qu'il y aurait une pause de deux heures dans les combats dans les zones les plus touchées.
Finalement, l'équipe a décidé d'abandonner pour la journée sa tentative d'entrer dans la vieille ville et est retournée à Damas.
Hélicoptères russes
Dans un développement distinct, le gouvernement russe a confirmé pour la première fois qu'un cargo arrêté au large de la côte nord de l'Écosse et renvoyé en Russie transportait trois hélicoptères d'attaque remis à neuf destinés à la Syrie.
Les informations selon lesquelles ils transportaient des hélicoptères peuvent être utilisés contre des manifestants pacifiques constituent une distorsion visant à attiser les passions et à mettre la Russie sous un mauvais jour
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères
Le MV Alaed a vu son assurance retirée car le Standard Club de Londres, qui a fourni sa couverture, a déclaré que le navire avait "enfreint les règles internes".
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il-est-libre-max-legrand · 4 years ago
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Un pilote syrien déserte pour la Jordanie
 Un pilote de chasse syrien fait défaut en Jordanie
Un pilote de chasse syrien a obtenu l'asile en Jordanie après avoir piloté son avion vers une base aérienne militaire dans le nord du pays, selon des responsables.
La défection du pilote MiG-21 est la première impliquant l'armée de l'air.
La Syrie a condamné le pilote en tant que traître et a demandé au gouvernement jordanien le retour de son avion.
Entre-temps, la violence continue a fait 170 morts, selon des militants, et la Croix-Rouge n'a pas pu déplacer les civils hors de la ville agitée de Homs.
«Motifs humanitaires»
Le chasseur de fabrication russe a atterri à la base aérienne du roi Hussein à Mafraq, près de la frontière syrienne, ont indiqué des responsables.
L'agence de presse d'Etat syrienne Sana a nommé le pilote Col Hassan Mirei al-Hamadeh et a déclaré que son avion se trouvait près de la frontière sud lorsque le contact a été perdu tôt jeudi.
Une source de sécurité jordanienne a déclaré que le pilote avait décollé de l'aéroport militaire d'al-Dumair, au nord-est de Damas.
Un responsable jordanien a déclaré à l'agence de presse Associated Press que la demande d'asile du pilote avait été formulée pour des "raisons humanitaires" car le colonel serait torturé ou tué s'il rentrait chez lui.
Un porte-parole de l'armée syrienne libre rebelle, Ahmad Kassem, a déclaré que le groupe avait encouragé le pilote à faire défection, a fait savoir l'agence AP.
Une analyse
Par Jim MuirBBC News, Beyrouth
La défection du pilote de l'armée de l'air syrienne avec son MiG-21 est évidemment un embarras public pour les autorités de Damas.
Cela montre, au moins dans ce cas, avion de chasse que la dissidence a pénétré au cœur de l'un des principaux piliers du régime.
Son fondateur, Hafez al-Assad, était lui-même pilote de l'armée de l'air avant de prendre la direction du parti Baas et de prendre le pouvoir dans un "mouvement correctif" en 1970.
Les services de renseignement de l'armée de l'air restent l'un des plus omniprésents et, selon les militants, les plus brutaux des quelque 17 agences de sécurité qui contrôlent le pays - et entre elles - sous contrôle.
Bien qu'il s'agisse de la première défection des forces aériennes, il serait erroné de supposer que ce seul incident entraînera une ruée ou un effondrement des forces armées.
Il y a eu de nombreuses désertions des forces terrestres par des individus et de petits groupes, mais aucune unité majeure ne s'est séparée jusqu'à présent.
Bombardements
Selon Jim Muir de la BBC à Beyrouth, le colonel Hamadeh pourrait bien avoir survolé la région de Deraa, près de la frontière sud, où certains des combats les plus sanglants de la journée ont été signalés.
Selon des militants, pas moins de 18 personnes sont mortes lorsque la ville d'Inkhel, dans la province de Deraa, a été touchée par des obus et une série de raids par les forces gouvernementales.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme, un groupe basé au Royaume-Uni, a déclaré que près de 170 personnes avaient été tuées jeudi en Syrie - ce qui en fait le jour le plus meurtrier depuis avril, lorsqu'un cessez-le-feu devait entrer en vigueur dans le cadre d'un plan de paix international.
Le gouvernement dit que 20 funérailles ont eu lieu pour le personnel militaire tué lors de combats antérieurs.
Plus de 20 personnes auraient été tuées dans la banlieue de Damas.
Un nombre similaire de morts a également été signalé à Homs, où le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas été en mesure d'apporter de l'aide et des fournitures médicales dans la vieille ville et de faire sortir des civils pris au piège.
Ni les rapports d'attaques ni les chiffres des victimes ne peuvent être vérifiés de manière indépendante.
La porte-parole Carla Haddad Mardini a déclaré à la BBC que l'équipe de Homs avait dû faire demi-tour "en raison de la fusillade et des conditions de sécurité".
L'équipe du CICR a déclaré que les forces gouvernementales et les groupes d'opposition lui avaient donné l'assurance qu'il y aurait une pause de deux heures dans les combats dans les zones les plus touchées.
Finalement, l'équipe a décidé d'abandonner pour la journée sa tentative d'entrer dans la vieille ville et est retournée à Damas.
Hélicoptères russes
Dans un développement distinct, le gouvernement russe a confirmé pour la première fois qu'un cargo arrêté au large de la côte nord de l'Écosse et renvoyé en Russie transportait trois hélicoptères d'attaque remis à neuf destinés à la Syrie.
Les informations selon lesquelles ils transportaient des hélicoptères peuvent être utilisés contre des manifestants pacifiques constituent une distorsion visant à attiser les passions et à mettre la Russie sous un mauvais jour
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères
Le MV Alaed a vu son assurance retirée car le Standard Club de Londres, qui a fourni sa couverture, a déclaré que le navire avait "enfreint les règles internes".
Des observateurs de l'ONU ont récemment exprimé leurs craintes quant à l'utilisation de ces hélicoptères dans les attaques des forces gouvernementales.
La semaine dernière, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a accusé la Russie d'intensifier le conflit en fournissant à la Syrie des hélicoptères d'attaque, bien que des responsables américains aient reconnu plus tard que les hélicoptères avaient été remis à neuf.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que les informations selon lesquelles le navire transportait des hélicoptères qui pourraient être "utilisés contre des manifestants pacifiques constituent une déformation visant à attiser les passions et à mettre la Russie sous un mauvais jour".
Le correspondant diplomatique et de la défense de la BBC, Jonathan Marcus, a déclaré que l'armée de l'air syrienne dispose de trois escadrons d'hélicoptères d'attaque Mi-25 Hind D, bien qu'il ne soit pas clair combien sont opérationnels.
Plus tôt ce mois-ci, des vidéos ont été diffusées sur YouTube qui semblaient montrer des Mi-25 opérant dans les villages syriens de Rastan et Farkia, près d'Idlib. Si les vidéos sont exactes, elles semblent être la première utilisation des Mi-25 dans la crise actuelle, indique notre correspondant.
M. Lavrov a déclaré que les hélicoptères avaient été réparés par la Russie dans le cadre d'un contrat de 2008.
Il a déclaré à la radio Ekho Moskvy: "Nous ne violons rien et nous remplirons nos obligations contractuelles, qui ne sont pas en dehors des restrictions imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU".
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i-amateur · 4 years ago
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Interview – Jean-Loup Izambert : «La DGSE a facilité le convoyage de la bombe utilisée au Bd Amirouche»
Mohamed El-Ghazi : Une série d’attentats terroristes, sans précédent, a frappé la capitale française. Quelle analyse faites-vous de ces attaques ? Jean-Loup Izambert : Ces attaques ne sont qu’un petit échantillon du drame que vivent chaque jour les citoyens syriens, irakiens, palestiniens et des pays du Maghreb comme l’ont surtout vécu les Algériens dans les années noires de 1990. Elles sont le fait de groupes de la même mouvance idéologique que ceux que les dirigeants occidentaux, tout particulièrement étasuniens, anglais et français, protègent depuis la fin des années quatre-vingt. Ces groupes sont tous, d’une manière ou d’une autre, en rapport avec les services occidentaux des mêmes pays, principalement étasuniens. Dès 1945, les services étasuniens ont utilisé les Frères musulmans contre les pays socialistes. Puis, à la fin des années quatre-vingt, les Anglais et les Français ont collaboré avec la CIA, les services pakistanais et saoudiens pour renverser la jeune République laïque afghane. En 1982, le président François Mitterrand a fait sélectionner et exfiltrer d’Afghanistan des chefs de groupes criminels par la DGSE afin que ceux-ci soient entraînés en France dans les camps militaires de Cercottes, Caylus et de la Braconne. Depuis, les amitiés franco-terroristes n’ont cessé de se développer et de se matérialiser dans plusieurs conflits régionaux (Yougoslavie, Liban, Algérie, Tunisie, Palestine). En 2011, le président Sarkozy a armé et apporté, avec l’Otan, un soutien militaire à des groupes criminels pour renverser le gouvernement libyen. A sa suite, le président Hollande a armé et soutenu politiquement des groupes criminels contre la République syrienne. Les services occidentaux, dont la DGSE française, les conseillent pour déstabiliser les pays arabes laïcs, les entraînent à la guérilla, les arment, les approvisionnent en matériel militaire. Ces actions de guerre s’ajoutent aux sanctions – unilatérales et illégales en regard du droit international – économiques, diplomatiques et aux pressions de toutes sortes, principalement financières pour mettre les Etats à genoux. Il s’agit d’une politique coloniale qui vise à déstabiliser ces Etats pour permettre aux transnationales capitalistes de s’emparer de leurs richesses. Ces attentats ne sont donc qu’un petit retour de flamme du jeu de ces puissances coloniales avec le terrorisme. Il n’y a donc pas de raison pour que celles-ci restent à l’abri des crimes qu’elles font commettre en Syrie par ces groupes qu’elles organisent, financent, arment et entraînent. Vous venez d’éditer votre livre intitulé 56, l’Etat français complice de groupes criminels.La France officielle est-elle réellement complice ou est-ce une métaphore pour expliquer comment la politique étrangère de Paris a renforcé ces groupes ? Ce n’est pas une métaphore. La France officielle est engagée au plus haut niveau de l’appareil d’Etat, c’est-à-dire la présidence française, mais également plusieurs ministres de l’Intérieur, de la Justice et de la Défense, dans la protection et le soutien à ces groupes terroristes. Vous avez pu voir les preuves que je produis dans le tome 1 de mon livre. Par exemple, le pouvoir politique français a protégé de la fin des années quatre-vingt à 2011 des membres d’organisations des Frères musulmans recherchés par l’Organisation internationale de la police criminelle – Interpol – pour, je cite l’une des fiches d’Interpol concernant plusieurs d’entre eux, «association à une organisation extrémiste de terroristes». Une telle protection accordée à plusieurs individus membres de la même organisation politique, durant près d’une vingtaine d’années et qui sont tous recherchés par Interpol pour des crimes graves, ne peut venir que de décisions politiques prises au plus haut niveau de l’Etat. Le pouvoir politique français continue d’instrumentaliser le terrorisme contre la République arabe syrienne comme il l’a fait hier contre la Grande Jamahiriya arabe libyenne et contre les autres pays du Maghreb. Quels sont ses partenaires ? Encore une fois, les Frères musulmans. Derrière leur façade de confrérie religieuse musulmane, ceux-ci sont en réalité le principal groupe politique qui collabore avec les dirigeants impérialistes occidentaux pour renverser les Etats les plus modernes du monde arabe. Le Conseil national syrien, qui n’a rien de national et de syrien, est une structure créée de toutes pièces par les Frères musulmans avec le soutien des services occidentaux et des dictatures turque et du Golfe. De même, l’Armée syrienne libre, l’ASL, n’est que la copie de l’Armée de libération de la Syrie (ALS) créée en 1982 par les mêmes Frères musulmans «syriens» pour tenter de renverser la République laïque syrienne. Ce que le pouvoir français désigne du vocable d’«opposition modérée» n’existe que dans les salons occidentaux. Celle-ci n’est qu’un ramassis d’exilés en mal de pouvoir, de comploteurs, de trafiquants et de criminels. C’est pourquoi il m’a semblé nécessaire de consacrer deux chapitres à ces «opposants modérés» afin de dresser leur portrait de famille. La plupart d’entre eux sont du reste liés aux milieux atlantistes et/ou sionistes. Vous expliquez la manière dont des dirigeants français finançaient des groupes terroristes depuis plus de vingt-cinq ans. Pour quels buts la France financerait-elle les groupes terroristes ? Les dirigeants français ne financent pas ces groupes. Ce sont surtout les Etats-Unis qui les financent par le biais d’associations et les dictatures du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite et le Qatar. Comme je le rapporte dans le tome 1 de 56en citant les noms et les activités de plusieurs d’entre eux, les principaux financiers de ces groupes criminels sont basés au Qatar et en Arabie Saoudite. Concernant l’Etat Islamique, après avoir été organisé par les services étasuniens en 2004, il s’est développé en Irak en 2006 avec pour mission de déstabiliser les Républiques irakienne et syrienne. Si les Etats-Unis sont la «mère porteuse» de ce groupe terroriste, celui-ci a organisé par la suite son autofinancement. Ses principales ressources viennent du vol de banques, de l’impôt qu’il lève dans les territoires qu’il occupe, des trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains, mais surtout de celui du pétrole. La Turquie a permis à ce groupe criminel de se développer en ouvrant la frontière turco-syrienne aux milliers de camions-citernes qui opèrent ce trafic entre les champs de pétrole syriens occupés par l’Etat Islamique et des ports turcs avec la complicité de sociétés turques. Le jeu de la France avec les groupes terroristes est surtout axé sur le soutien politique et militaire. Mais on ne peut traiter de la question du développement du terrorisme sans traiter de son origine, du «terreau» sur lequel il prospère. La question de fond est économique. Le capitalisme est en crise et les guerres qui se succèdent depuis les années quatre-vingt-dix ne sont en rien des guerres civiles comme les médias officiels français tentent de l’accréditer. Pourquoi ? Parce que les Etats-Unis sont entrés dans une récession sans retour avec, depuis les années 2000, une augmentation progressive de la pauvreté et de la très grande pauvreté, un dollar en déclin continu et une dette publique qui ne peut plus être remboursée. Celle-ci est aujourd’hui de 18 900 milliards de dollars et représente plus de 110% du produit intérieur brut. Mais en réalité, la dette réelle totale des Etats-Unis est bien supérieure à la seule dette publique. Onubre Einz, analyste financier spécialiste des crises économiques et des Etats-Unis, souligne que «la dette totale des Etats-Unis fait la synthèse de plusieurs dettes : la dette des ménages, constituée par les crédits hypothécaires immobiliers et les crédits à la consommation, la dette des entreprises non financières, la dette des administrations publiques et la dette des entreprises du secteur financier. En 2013, cette dette totale s’élevait à 54 949 milliards de dollars !» Et, depuis, celle-ci n’a fait qu’augmenter. En réalité, les Etats-Unis sont un pays complètement insolvable. Une situation analogue se développe et touche aujourd’huicomme un cancer tous les pays capitalistes d’Europe et le Japon. Pour sauver leurs privilèges et leur système, les grands propriétaires privés de la finance et de l’économie, cette classe capitaliste des hyper-riches, doivent s’approprier par tous les moyens les principales richesses des peuples pour en tirer un profit maximum immédiat. C’est la condition indispensable au renflouement des grandes banques et institutions financières capitalistes en faillite. A qui profitent les guerres qui se succèdent depuis le début des années quatre-vingt-dix ? Aux transnationales capitalistes, principalement étasuniennes. Cette appropriation de nouveaux «territoires économiques» vise bien évidemment les pays disposant de richesses. Pour les impérialistes, les Etats qui protègent les richesses de leur peuple, leur souveraineté et s’opposent à leur pillage doivent être abattus, car ils constituent des obstacles à l’enrichissement de leurs transnationales. Il n’y aurait pas eu d’agression occidentale contre l’Irak, la République fédérative de Yougoslavie, la Palestine, la Libye ou la Syrie si ces pays avaient été gouvernés par des dictateurs pro-occidentaux comme en Turquie ou des valets comme au Qatar ou en Arabie Saoudite. Les impérialistes ont besoin de la guerre pour survivre. L’état-major du crime contre les peuples est à Washington et les dirigeants français ne sont que les idiots utiles aux guerres du cartel des prédateurs. Aussi, il ne peut y avoir d’assèchement du «terreau» du terrorisme sans rupture avec le capitalisme. Ainsi que l’observe Kamel, un agent d’un service travaillant avec la Sûreté nationale marocaine sur les filières terroristes et dont je rapporte les propos dans le tome 2 de 56,«si les jeunes que nous arrêtons avaient eu une enfance heureuse, s’ils avaient pu faire des études, avoir un bon métier et un bon salaire, croyez-vous qu’il leur serait venu à l’idée de devenir des criminels ? Sans doute n’auraient-ils même pas fréquenté les mosquées !» Pourquoi la France officielle a-t-elle abrité les terroristes du GIA et véhiculé l’idée du «qui tue qui» accusant l’armée algérienne des atrocités commises par le bras armé du FIS, selon vous ? Les dirigeants français qui se succèdent au pouvoir depuis les années soixante-dix sont tous liés aux cercles atlantistes et sionistes. Leur politique vis-à-vis des pays du Maghreb et d’Israël vise à diviser les premiers entre eux et, si possible, les déstabiliser pour mieux protéger le second qui est leur principale plate-forme politique et militaire sur la Méditerranée, la «mer aux trois continents», et le Moyen-Orient. Une fois encore, le poison du fanatisme religieux va servir les intérêts des colonialistes. Au-delà de leurs discours officiels sur l’union des peuples de la Méditerranée, les actes des dirigeants français sont des actes de guerre larvée ou ouverte. Contre l’Algérie comme contre la Libye de Kadhafi et la Syrie de Bachar Al-Assad, ils recourent à la vieille méthode de propagande nazie : ils inversent la réalité des faits, rendent leurs victimes responsables de leurs crimes et font du mensonge d’Etat la vérité officielle. Leurs agressions contre les peuples arabes ne sont que la continuité de leur politique économique. Ils ont procédé de même envers l’Algérie, accusant l’armée algérienne des atrocités commises par les individus qu’ils protégeaient avec l’espoir d’installer à Alger un gouvernement à leur solde ou le chaos pour piller un peu plus les richesses de l’Algérie, en faire une nouvelle base sur l’Afrique et neutraliser le mouvement d’émancipation des peuples. La politique de François Hollande comme celle de Nicolas Sarkozy s’inscrivent dans le droit fil de la politique colonialiste de Guy Mollet et François Mitterrand. Je pense, du reste, que face à tant d’offenses répétées dans le temps, l’Algérie gagnerait à créer de nouvelles coopérations mutuellement avantageuses avec la Fédération de Russie et d’autres pays de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS) plutôt que de continuer de stagner dans le glacis des vieux accords avec les transnationales de pays occidentaux – Etats-Unis et France notamment – dont les dirigeants ne cessent de se livrer à des coups bas contre la société algérienne. Vous évoquez une opération montée par la DGSE contre l’Algérie avec un trafiquant d’armes. De quoi s’agit-il exactement ? Au début des années 1990, des dirigeants de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ont instrumentalisé plusieurs des membres des organisations de la nébuleuse du Front islamique du salut. Ils pensaient ainsi déstabiliser la Tunisie et l’Algérie tout en croyant préserver la France du développement de leurs réseaux. Sous couvert du pseudonyme d’Omar Nasiri, un Marocain résidant en Belgique devenu informateur de la DGSE, a révélé, en 2006, un exemple des manipulations du service de renseignement militaire français avec des groupes comme le GIA. Alors qu’il est au cœur de trafics d’armes pour ce groupe criminel, la DGSE lui a facilité une opération de convoyage par route et par bateau jusqu’à Tanger (Maroc) d’une Audi bourrée d’armes, d’explosifs et d’argent destinés au GIA algérien. Avec le recul du temps et son vécu au sein de ces groupes pour la DGSE, Nasiri s’est interrogé sur le fait de savoir si cette opération n’a pas servi en réalité a préparer l’attentat à la voiture piégée du 30 janvier 1995 devant le commissariat central d’Alger, boulevard Amirouche : «Les rues étaient pleines de gens se préparant pour le Ramadhan qui commençait le lendemain. Il y eut plus de quarante morts et des centaines de blessés, dont beaucoup de femmes et d’enfants. J’ignore si ce sont ces explosifs que j’ai fait entrer au Maroc qui ont servi dans cet attentat. Je ne le saurai jamais. Le GIA avait de nombreux fournisseurs, mais je ne peux m’empêcher de repenser à l’urgence qui entoura ce voyage (…) L’opération avait-elle été montée en vue de cet attentat ?» écrit-il dans son livre-témoignage qu’il a publié aux éditions Flammarion sous le titre Au cœur du djihad.Non seulement la DGSE n’a rien fait pour empêcher cette opération, mais elle l’a favorisée en demandant à son agent de la piloter et de l’informer régulièrement de son déroulement. Elle l’a même aidé à franchir les douanes marocaines et a procédé à son rapatriement depuis le Maroc où ses «frères» l’avaient, semble-t-il, quelque peu délaissé. Le témoignage qu’il rapporte est précis et, je pense, bien réel, ainsi que j’ai pu le constater en empruntant la même route à plusieurs reprises. C’est cette même route que suivent aujourd’hui les jeunes recrutés par les Frères musulmans pour aller servir de «chair à canon» en Afrique du Nord ou en Syrie. Ils viennent de Belgique, de France et d’Espagne, descendent jusqu’aux ports espagnols d’Algésiras et de Tarifa et embarquent pour Tanger. Là, des facilitateurs les conduiront ensuite vers des villes du Maroc, des pays de l’Afrique du Nord (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad) ou la Libye et la Syrie via la Turquie.
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jfraam70 · 6 years ago
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Kurdes ont commencé à retirer leurs troupes de Membij
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Les forces nationales d'autodéfense (FNA) kurdes ont commencé à retirer leurs troupes de Membij, à 85 km au nord d'Alep. On l'a annoncé mercredi 2 janvier sur la chaîne de télévision Al-Mayadin, citant une source du ministère syrien de la Défense. Selon lui, lors de la première étape, plus de 400 combattants kurdes ont été retirés de cette ville. Tous se sont dirigés en convoi vers le village de Karakozak, situé à 25 km sur la rive est de l'Euphrate.
Auparavant en décembre, après que les plans des groupes armés soutenus par la Turquie pour lancer une opération militaire dans la région ont été connus, des unités de l'armée syrienne ont pris position autour de Membij . Le représentant de l'état-major des forces armées de la République a déclaré que "les combattants de l'armée arabe syrienne ont été amenés à Membij en réponse à l'appel de la population et conformément à leur tâche de restauration de la souveraineté de l'État sur l'ensemble du territoire du pays". Les troupes turques et les formations alliées de la soi-disant Armée libre syrienne se sont rapprochées de cette ville dans le cadre de l'opération «Bouclier de l'Euphrate» dirigée par Ankara en mars 2017. La Turquie a demandé aux États-Unis, qui ont soutenu la FNA dans la lutte contre l'EI, le retrait des combattants kurdes de Membij.
Plus tard, les parties ont conclu un accord de patrouille conjointe dans les environs de la ville. Après la décision annoncée le 19 décembre 2018 par le président américain Donald Trump de commencer le retrait des troupes américaines de Syrie, la Turquie a commencé à préparer une nouvelle opération militaire. Ankara espérait occuper la ville de Membij et la relier à la zone de sécurité sous contrôle turc située dans la zone frontalière entre Azaz et Jarablus.
Face à la menace turque, les Kurdes se sont tournés vers l'aide à Damas le 28 décembre, appelant l'armée syrienne à protéger la région de l'invasion turque. En conséquence, les gardes-frontières syriens sont entrés dans la ville, qui est aujourd'hui davantage un symbole de la restauration du contrôle du gouvernement sur cette ville, et les Kurdes ont commencé à retirer leurs forces.
En raison du retrait des troupes américaines Moscou devait choisir entre ses alliés de la région: si la Russie «admet la Turquie sur le territoire syrien, elle perdra son influence sur les Syriens et les Iraniens, sinon la Russie gâchera ses relations avec la Turquie. Les Etats-Unis tentent de provoquer une détérioration des relations entre Ankara, Moscou et l'Iran. Par conséquent, nous devons comprendre ce qu'est Membij et pourquoi nous y accordons autant d'attention. Cette zone est devenue un lieu de conflit d'intérêts pour de nombreuses parties. Ils doivent trouver un compromis pour un règlement pacifique du conflit, autrement, la région sombrera dans le chaos de la confrontation.
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gerarddupin · 6 years ago
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sony1103 · 7 years ago
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Syrie: des rebelles acceptent de quitter la Ghouta
Syrie: des rebelles acceptent de quitter la Ghouta
Syrie: des rebelles acceptent de quitter la Ghouta
Un groupe rebelle a annoncé que ses combattants allaient quitter la Ghouta orientale, une première pour le dernier bastion insurgé aux portes de la capitale syrienne, cible d’une offensive meurtrière et dévastatrice du régime de Bachar al-Assad.
Un accord a été conclu en vue de l’évacuation d’un des groupes rebelles présents dans la Ghouta…
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arnaudph · 4 years ago
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Un pilote de chasse syrien fait défaut en Jordanie
 Un pilote de chasse syrien fait défaut en Jordanie
Une foule s'est rassemblée devant l'ambassade de Syrie à Amman pour manifester son soutien
Un pilote de chasse syrien a obtenu l'asile en Jordanie après avoir piloté son avion vers une base aérienne militaire dans le nord du pays, selon des responsables.
La défection du pilote MiG-21 est la première impliquant l'armée de l'air.
La Syrie a condamné le pilote en tant que traître et a demandé au gouvernement jordanien le retour de son avion.
Entre-temps, la violence continue a fait 170 morts, selon des militants, et la Croix-Rouge n'a pas pu déplacer les civils hors de la ville agitée de Homs.
«Motifs humanitaires»
Le chasseur de fabrication russe a atterri à la base aérienne du roi Hussein à Mafraq, près de la frontière syrienne, ont indiqué des responsables.
L'agence de presse d'Etat syrienne Sana a nommé le pilote Col Hassan Mirei al-Hamadeh et a déclaré que son avion se trouvait près de la frontière sud lorsque le contact a été perdu tôt jeudi.
Une source de sécurité jordanienne a déclaré que le pilote avait décollé de l'aéroport militaire d'al-Dumair, au nord-est de Damas.
Un responsable jordanien a déclaré à l'agence de presse Associated Press que la demande d'asile du pilote avait été formulée pour des "raisons humanitaires" car le colonel serait torturé ou tué s'il rentrait chez lui.
Un porte-parole de l'armée syrienne libre rebelle, Ahmad Kassem, a déclaré que le groupe avait encouragé le pilote à faire défection, a fait savoir l'agence AP.
Une analyse
Par Jim MuirBBC News, Beyrouth
La défection du pilote de l'armée de l'air syrienne avec son MiG-21 est évidemment un embarras public pour les autorités de Damas.
Cela montre, au moins dans ce cas, que la dissidence a pénétré au cœur de l'un des principaux piliers du régime.
Son fondateur, Hafez al-Assad, était lui-même pilote de l'armée de l'air avant de prendre la direction du parti Baas et de prendre le pouvoir dans un "mouvement correctif" en 1970.
Les services de renseignement de l'armée de l'air restent l'un des plus omniprésents et, selon les militants, les plus brutaux des quelque 17 agences de sécurité qui contrôlent le pays - et entre elles - sous contrôle.
Bien qu'il s'agisse de la première défection des forces aériennes, il serait erroné de supposer que ce seul incident entraînera une ruée ou un effondrement des forces armées.
Il y a eu de nombreuses désertions des forces terrestres par des individus et de petits groupes, mais aucune unité majeure ne s'est séparée jusqu'à présent.
Bombardements
Selon Jim Muir de la BBC à Beyrouth, le colonel Hamadeh pourrait bien avoir survolé la région de Deraa, près de la frontière sud, où certains des combats les plus sanglants de la journée ont été signalés.
Selon des militants, pas moins de 18 personnes sont mortes lorsque la ville d'Inkhel, dans la province de Deraa, a été touchée par des obus et une série de raids par les forces gouvernementales.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme, un groupe basé au Royaume-Uni, a déclaré que près de 170 personnes avaient été tuées jeudi en Syrie - ce qui en fait le jour le plus meurtrier depuis avril, lorsqu'un cessez-le-feu devait entrer en vigueur dans le cadre d'un plan de paix international.
Le gouvernement dit que 20 funérailles ont eu lieu pour le personnel militaire tué lors de combats antérieurs.
Plus de 20 personnes auraient été tuées dans la banlieue de Damas.
Un nombre similaire de morts a également été signalé à Homs, où le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas été en mesure d'apporter de l'aide et des fournitures médicales dans la vieille ville et de faire sortir des civils pris au piège.
Ni les rapports d'attaques ni les chiffres des victimes ne peuvent être vérifiés de manière indépendante.
La porte-parole Carla Haddad Mardini a déclaré à la BBC que l'équipe de Homs avait dû faire demi-tour "en raison de la fusillade et des conditions de sécurité".
L'équipe du CICR a déclaré que les forces gouvernementales et les groupes d'opposition lui avaient donné l'assurance qu'il y aurait une pause de deux heures dans les combats dans les zones les plus touchées.
Finalement, l'équipe a décidé d'abandonner pour la journée sa tentative d'entrer dans la vieille ville et est retournée à Damas.
Hélicoptères russes
Dans un développement distinct, le gouvernement russe a confirmé pour la première fois qu'un cargo arrêté au large de la côte nord de l'Écosse et renvoyé en Russie transportait trois hélicoptères d'attaque remis à neuf destinés à la Syrie.
Les informations selon lesquelles ils transportaient des hélicoptères peuvent être utilisés contre des manifestants pacifiques constituent une distorsion visant à attiser les passions et à mettre la Russie sous un mauvais jour
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères
Le MV Alaed a vu son assurance retirée car le Standard Club de Londres, qui a fourni sa couverture, a déclaré que le navire avait "enfreint les règles internes".
Des observateurs de l'ONU ont récemment exprimé leurs craintes quant à l'utilisation de ces hélicoptères dans les attaques des forces gouvernementales.
La semaine dernière, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a accusé la Russie d'intensifier le conflit en fournissant à la Syrie des hélicoptères d'attaque, bien que des responsables américains aient reconnu plus tard que les hélicoptères avaient été remis à neuf.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que les informations selon lesquelles le navire transportait des hélicoptères qui pourraient être "utilisés contre des manifestants pacifiques constituent une déformation visant à attiser les passions et à mettre la Russie sous un mauvais jour".
Le correspondant diplomatique et de la défense de la BBC, Jonathan Marcus, a déclaré que l'armée de l'air syrienne dispose de trois escadrons d'hélicoptères d'attaque Mi-25 Hind D, bien qu'il ne soit pas clair combien sont opérationnels.
Plus tôt ce mois-ci, des vidéos ont été diffusées sur YouTube qui semblaient montrer des Mi-25 opérant dans les villages syriens de Rastan et Farkia, près d'Idlib. Si les vidéos sont exactes, elles semblent être la première utilisation des Mi-25 dans la crise actuelle, vol en avion de chasse indique notre correspondant.
M. Lavrov a déclaré que les hélicoptères avaient été réparés par la Russie dans le cadre d'un contrat de 2008.
Il a déclaré à la radio Ekho Moskvy: "Nous ne violons rien et nous remplirons nos obligations contractuelles, qui ne sont pas en dehors des restrictions imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU".
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Attaque de la Turquie contre Afrin : une solidarité internationale indispensable
Bataillon International de Libération, canton de Cizîrê, le 22 janvier 2018
Depuis le 21 janvier, la Turquie procède à une invasion du canton d’Afrîn, aidée par des groupes se revendiquant de l’Armée syrienne libre, pour certains salafistes et/ou panturcs.
Ainsi, la population de cette enclave de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord (FDSN) subit aujourd’hui les bombardements de l’aviation turque et résiste aux attaques terrestres avec ses forces militaires que sont les YPG et les YPJ, ainsi que la milice des conscrits, les HXP.
La communauté internationale réagit jusqu’alors timidement à cette attaque qui menace la révolution qui a lieu aujourd’hui au Nord de la Syrie. La Russie, jusqu’alors alliée de la FDSN dans sa lutte contre l’État islamique commence à trahir son alliance avec celle-ci, les États-Unis et les autres pays occidentaux ne réagissent que par des communiqués de presse.
Cette trahison n’est pas une surprise
Cette trahison, les camarades ici l’avaient prédit, s’étant donné ces alliés par nécessité stratégique alors qu’ils et qu’elles n’avaient alors pas le choix, entouré.es par de nombreux ennemis. De plus, rien n’est sûr quant au maintien de la neutralité du régime de Bachar el Assad.
C’est encore une preuve que nous n’avons rien à attendre des pays capitalistes et impérialistes qui n’agissent au Moyen-Orient que pour leurs intérêts économiques et politiques. Cet évènement est d’une importance capitale dans l’histoire de la révolution aujourd’hui à ses débuts et dans le soutien que peut apporter le mouvement révolutionnaire international.
En effet, nous faisons face ici à une attaque de forces armées bien mieux équipées que la nôtre et peut-être supérieure en nombre. Pour rappel, l’armée turque est la 2e plus importante de l’OTAN et la 9e du monde, comprenant plus de 500.000 soldats et plus de 100.000 paramilitaires. Les États impérialistes, pour sauvegarder leurs intérêts dans la région, peuvent se décider à contrer plus activement cette attaque, mais rien ne nous l’affirme.
S’il y a bien un moment où nous avons besoin des militantes et des militants révolutionnaires, c’est donc aujourd’hui.
Pour notre part, nous, volontaires révolutionnaires internationaux/ales, sommes prêts et prêtes à lutter aux côtés de nos camarades des YPG et des YPJ pour défendre la révolution.
En France ou ailleurs, vous avez la possibilité de nous aider :
en partageant les informations de ce qui se passe actuellement en Syrie ;
en participant aux manifestations de solidarité, annoncés notamment en France par les pages facebook Kurdistan au féminin, Kurdistanews l’actualité du Kurdistan et celle du CDKF – Conseil Démocratique Kurde de France ;
en organisant des actions de soutien, notamment contre les ambassades de la Turquie ;
en popularisant l’expérience de la jeune révolution aujourd’hui en cours ;
en nous rejoignant pour combattre les dictatures qui menace cette révolution.
Bijî bexwedana Efrinê !
Bijî t��koşîna dijfaşîstî û dijemperyalîstî !
Bijî şoreşa navneteweyî !
Vive la résistance d’Afrin !
Vive la lutte antifasciste et antiimpérialiste !
Vive la révolution internationale !
Damien Keller
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