#“no siree mon chéri!” -Ai
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POST KV1 (fanfic)
Après avoir vu le film, il fallait que je comble “les trous” de l’histoire d’Arthur et Guenièvre. Je n’ai écrit que des moments qui les concernent. Je suis même allée un peu plus loin pour la fin... Certains diront trop, mais peu importe ! :) Bonne lecture.
1. INT. TOUR DU ROI BAN – NUIT
ARTHUR et GUENIÈVRE échangent un baiser. Ils entendent du bruit à l’étage. ARTHUR prend GUENIÈVRE par la main et ils s’enfuient.
2. EXT. FORÊT – NUIT
ARTHUR et GUENIÈVRE courent et s’enfoncent dans la forêt.
GUENIÈVRE (essoufflée) : On peut faire une pause ?
Ils s’assoient côte à côte.
ARTHUR : Venez là, vous tremblez de froid.
GUENIÈVRE : Je peux vous poser une question ?
ARTHUR : Allez-y.
GUENIÈVRE : Vous avez eu pitié, c’est ça ?
ARTHUR : Pitié ? De ? … Attendez, pas du tout.
GUENIÈVRE : Alors, vous avez voulu me faire plaisir.
ARTHUR : Quoi ? Absolument pas. Enfin si, mais c’est pas…
Cris d’animaux.
GUENIÈVRE : C’était quoi, ça ?
ARTHUR : C’est rien, c’est un ours. Écoutez…
GUENIÈVRE : Mon dieu, un ours ?
ARTHUR : Oui, ou un loup, ou les deux, peu importe.
GUENIÈVRE est terrorisée.
ARTHUR : Qu’est-ce qu’il y a, vous voulez rentrer ?
GUENIÈVRE acquiesce, inquiète.
ARTHUR : Allez, venez… Vous avez vu, je râle pas.
3. INT. CHÂTEAU DE CARMELIDE – NUIT
Le lendemain, après la fuite de LANCELOT. GUENIÈVRE est dans sa chambre, devant sa coiffeuse. On frappe.
GUENIÈVRE : Qui est-ce ?
ARTHUR : C’est moi.
GUENIÈVRE : Entrez… Vous non plus, vous arrivez pas à dormir ? (Timidement) Vous voulez qu’on discute ?
Ils s’assoient sur le lit.
ARTHUR : Quand vous étiez dans la tour, comment vous avez fait pour pas…
GUENIÈVRE : Pour pas devenir folle ou pour pas me jeter par la fenêtre ?
ARTHUR : Oui. Enfin, les deux, quoi.
GUENIÈVRE : Je sais pas trop. Je me récitais des poèmes, je lisais. Je discutais avec la petite. Je pensais à ma famille, à la Carmélide, à… (elle le regarde) À des choses. Et vous, là où vous étiez, vous pensiez à quoi ?
ARTHUR : À rien. Je tannais des peaux, je graillais, je dormais. C’est tout. Je réfléchissais pas.
GUENIÈVRE : Vous vous êtes jamais dit que, peut-être, vous pourriez revenir ?
ARTHUR : Non. Je vais pas vous mentir.
GUENIÈVRE : À aucun moment ?
ARTHUR secoue la tête.
GUENIÈVRE : Et maintenant ?
ARTHUR : Maintenant, je sais pas... Ce qui est sûr c’est qu’il va me falloir du temps.
GUENIÈVRE : Oh vous savez, je sais ce que c’est d’attendre, j’ai eu des années pour m’habituer.
ARTHUR : Justement, après tout ce que vous avez vécu, vous avez pas envie de, je sais pas, moi, de tout envoyer balader et de ficher le camp ?
GUENIÈVRE : Vous savez de quoi j’ai envie ?
ARTHUR (déglutit) : Dites toujours.
GUENIÈVRE : J’ai envie de vivre comme je l’entends, de me lever le matin et d’aller où bon semble, de parler à qui je veux, de faire ce que je veux, sans avoir peur, ni la gorge nouée. Je veux plus avoir à m’inquiéter pour quelqu’un. J’ai envie de faire des choses utiles, d’avoir des responsabilités, de rendre service aux gens. Mais surtout, j’ai envie de faire des choses pour moi, pour une fois.
ARTHUR : Vous avez raison. Je sais qu’on peut pas tout effacer ni revenir en arrière. Par contre, on peut aller de l’avant. On peut essayer, en tout cas. A notre rythme.
GUENIÈVRE : Ensemble ?
ARTHUR : Ensemble.
Ils se sourient.
GUENIÈVRE : Bon, ben je… Je vais aller me coucher.
ARTHUR : Oui, oui. Tout à fait. Moi aussi.
Ils se lèvent d’un bond, un peu intimidés.
GUENIÈVRE : Vous…
ARTHUR : Je… ?
GUENIÈVRE : Non, rien.
ARTHUR : Vous voulez que je parte ?
GUENIÈVRE : Non. Vous pouvez rester. Enfin, si vous voulez, je vous oblige pas.
ARTHUR : Non, non. Mais oui, je peux rester. Si c’est ce que vous voulez aussi, bien sûr.
GUENIÈVRE : Oui, vous… Vous pouvez peut-être m’aider à dénouer ma robe ?
ARTHUR : Je peux.
Il défait les lacets de sa robe, embrasse son épaule et l’enlace, de dos.
ARTHUR : Vous avez un truc dans les cheveux, là.
GUENIÈVRE (se retournant) : Ah bon, où ça ?
ARTHUR l’embrasse. GUENIÈVRE se laisse aller. Ils s’allongent sur le lit.
4. INT. CHÂTEAU DE KAAMELOTT – JOUR
Deux semaines plus tard, les anciens et les nouveaux chevaliers attendent le roi autour de la Table Ronde.
LEODAGAN : Mais qu’est-ce qu’il fabrique encore celui-là, nom de nom ? C’est pas possible. Ça fait trois plombes qu’on attend.
LIONEL : En effet, avec tout le respect que je dois au Roi Arthur, ce serait bien qu’il se hâte.
CALOGRENANT (à Merlin) : Dites, on va devoir encore attendre longtemps ?
MERLIN : J’en sais rien, moi. Il m’a juste dit qu’il venait aujourd’hui.
CALOGRENANT : Non, parce que j’ai promis à ma femme que je rentrerais ce soir. On prépare les festivités d’hiver.
LEODAGAN : Y a des fêtes chez vous, maintenant ?
CALOGRENANT : Oui, enfin moi, j’y vais juste pour picoler.
YVAIN : Ça commence sérieusement à me saouler d’attendre.
BOHORT : Notre bon Roi a beaucoup à faire. Il est occupé.
LEODAGAN : Vous rigolez ? Occupé à quoi, à pioncer ?
MERLIN : C’est vrai que ça fait deux semaines qu’on l’a pas vu. Il sort pas de sa piaule.
BOHORT : Il est avec la reine. J’imagine… (gêné) qu’ils ont beaucoup de choses à se dire.
LEODAGAN : Ah ben, c’est nouveau ça ! C’est vrai que ma fille non plus, je l’ai pas vue depuis 15 jours…
KARADOC : L’autre jour, on est allés frapper à la porte de leur chambre. On s’est fait carrément rembarrer. Arthur nous a dit d’aller voir ailleurs s’il y était.
PERCEVAL : Et il y était pas.
MERLIN : La 5e fois, il nous a même balancé une bassine en pleine tronche.
LEODAGAN : C’est dingue cette histoire, qu’est-ce qu’il fichent tous les deux ? Ils écrivent un bouquin ou quoi ?
GAUVAIN : Mon oncle compose peut-être un recueil de doux poèmes en l’honneur du retour de la reine.
BOHORT (romantique) : Ils rattrapent certainement le temps perdu…
PERCEVAL : Ou alors, ils rédigent les règles d’un nouveau jeu. Une fois, mon frère a mis deux mois à m’expliquer les règles de la Tariscouète. Ça se joue avec une balle et on doit décaniller 328 pots en terre.
KARADOC : Ou alors, ils parlent de bouffe.
HERVE DE RINEL : Non, mais je les ai vus sortir y a une heure. Ils allaient dans le jardin.
ARTHUR entre enfin, décoiffé, des fleurs dans les cheveux.
LEODAGAN : Ah ben, enfin ! C’est pas trop tôt. On a failli attendre.
LIONEL : Bonjour, Sire.
ARTHUR : Excusez le retard. J’avais une affaire urgente à régler.
BOHORT (lui faisant des signes) : Sire, vous avez… des pétales de rose dans les cheveux.
ARTHUR : Ah, oui. C’est rien, ça. Laissez. Alors, de… De quoi vous causez ?
LEODAGAN : Ben, ce serait plutôt à vous de nous le dire, non ? C’est pas comme si ça faisait une heure qu’on vous attendait.
GUENIÈVRE entre. Elle aussi est décoiffée, avec des fleurs dans les cheveux.
GUENIÈVRE : Bonjour, bonjour ! Pardonnez-moi d’interrompre la séance, mais vous avez oublié ça et quand on… discutait, j’ai cru comprendre que c’était important.
ARTHUR (prenant le parchemin) : Ah oui, merci.
Tous se regardent et sourient, sauf LEODAGAN.
GUENIÈVRE : Bon, ben, j’y vais. Travaillez bien !
GUENIÈVRE sort.
LEODAGAN : C’est moi ou on dirait deux ados complètement idiots ?
ARTHUR : Ça va bien aller, oui !
LEODAGAN : Bon, vu que vous daignez enfin nous faire l’honneur de votre présence, on pourrait peut-être commencer ?
ARTHUR : Vous, vous avez de la chance que je sois de bonne humeur ce matin.
MERLIN : On sait pourquoi…
Ricanements.
ARTHUR : Bon, allez, allez. Au boulot !
5. EXT. CLOÎTRE DE KAAMELOTT – JOUR
Trois ans ont passé. ARTHUR revient d’une bataille. Un petit garçon court à sa rencontre.
LOHOT : Papa ! Papa !
ARTHUR : Eh ! Comment ça va, mon grand ?
L’enfant se jette dans ses bras.
ARTHUR : Tu vas bien, mon chéri ?
LOHOT dodeline de la tête.
ARTHUR : Où est maman ?
LOHOT montre du doigt GUENIÈVRE qui vient vers eux en souriant.
GUENIÈVRE : Il court plus vite que moi ! Vous voilà enfin de retour…
ARTHUR et GUENIÈVRE s’embrassent. LEODAGAN et SELI marchent pour les rejoindre.
LEODAGAN : Je sais pas si je préférais pas quand ils se gueulaient dessus jour et nuit.
SELI : Ben, quand même. Vous êtes heureux de l’avoir, votre petit-fils, non ?
LEODAGAN : Oui, bien sûr, ça, je dis pas ! Mais toutes leurs embrassades sucrées et leurs roucoulades mielleuses, ça me file du diabète. J’ai envie de gerber. Pas vous ?
SELI : Bof, non. J’ai enfin quelqu’un qui apprécie mes tartes et qui les mange.
LEODAGAN grimace.
6. INT. CHÂTEAU DE KAAMELOTT – NUIT
Quelques semaines plus tard. ARTHUR se prépare à aller se coucher. Alors qu’il entre dans sa chambre, il trouve GUENIÈVRE appuyée contre une commode, en robe de nuit.
ARTHUR : Ah ben, vous êtes là ? Je croyais que vous deviez partir quelques jours en Carmélide avec le petit ?
GUENIÈVRE : Ma mère est déjà là-bas avec Lohot. Je partirai demain. Je me suis dit qu’on pourrait passer une nuit tous les deux tranquilles, sans le petit. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un moment rien qu’à nous.
ARTHUR : C’est vrai. Mais là, honnêtement, je rentre de mission, je suis crevé.
GUENIÈVRE : Vous êtes fatigué ?
ARTHUR : Je suis mort.
GUENIÈVRE (riant) : Non, pas encore… Il vous reste bien encore un peu de forces, non ? Oh non, zut, j’ai déchiré ma robe.
GUENIÈVRE dévoile ses jambes.
ARTHUR : OK, bon… Je peux peut-être faire un tout petit effort. Mais vraiment un tout petit…
ARTHUR caresse ses jambes et fait asseoir GUENIÈVRE sur la commode. Celle-ci ferme les yeux et quand elle les réouvre, une lumière étrange brille dans son regard. Elle ne sourit plus. Le visage d’ANNA apparaît l’espace d’un instant.
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