#éditions héraclès

[angelitam]

Partageons mon rendez-vous lectures #2-2025 & critiques

Voici mes critiques littéraires sur Livres à profusion.  L’île de Yule de Johana Gustawsson L’île de Yule de Johana Gustawsson – Editions Le Livre de Poche Le secret de Joseph Conrad de R.J. Ellory Le secret de Joseph Conrad de R.J. Ellory – Editions Héraclès Le silence de Dennis Lehane Le silence de Dennis Lehane – Editions Gallmeister En lecture, Octopus de Xavier Müller Octopus de Xavier…

[alain-keler]

Journal de deux photographes

David Kaliski, matricule 39590

  Mon grand-père fut déporté au camp de concentration de Buchenwald comme prisonnier politique. Il y arriva le 19 janvier 1944* et fut enregistré sous le matricule 39590. Buchenwald fut évacué à l'approche de l'armée américaine entre le 6 et le 11 avril 1945. Ce furent les terribles marches de la mort. Un document de l'armée américaine situe son décès au 22 avril 1945 à Pilmersried dans le nord de la Bavière. Sans directives bien définies, les convois des déportés étaient dirigés vers d'autres camps de concentration. Celui de mon grand-père allait en direction de Dachau à côté de Munich, en passant par le camp de Flossenbürg. D'après un témoignage parvenu à notre famille à la libération, trop faible pour continuer à marcher, il fut exécuté d'une balle dans la tête. Trois jours après sa mort, à une trentaine de kilomètres du lieu où il fut assassiné, les troupes américaines libéraient ce qu'il restait des détenus de Buchenwald.

  Avec mon fils Léo, David Kaliski était son arrière-grand-père, nous allons essayer de reconstituer ce voyage vers la mort. Notre parcours sera sans doute approximatif, en dehors d'endroits identifiés. Je crois beaucoup au hasard. Des cartes routières modernes, un rendez-vous à Buchenwald, des extraits de témoignages de survivants publiés dans des livres **, un en français et un autre en allemand, seront nos premiers indices. 

  Je ne sais pas si nous arriverons à faire ressortir quelque chose de notre voyage, mais il y a des moments où l'on doit se décider, surtout lorsque l'on sent que plus le temps passe, plus vite il va, que rien ne pourra le ralentir et que la mémoire s’évanouira.

Dimanche 28 avril 2024

 Destination annoncée, Flossenbürg à pied, avec 3000 (ou 3105) juifs provenant du petit camp, ceux-ci avaient été "récupérés" après une chasse à l'homme dès le 4 avril, organisée par les SS et appuyée par les Lagerschützen, suivant la procédure de "l'apparence juive"...

La colonne set passée par Hof après avoir contournée Weimar, elle utilise des routes secondaires sur un parcours de près de 200 km. Elle met 12 jours, du 6 au 18 avril 1945 pour arriver au camp de concentration de Flossenbürg.

 Extrait du témoignage recueilli par François Bertrand et publié dans "Notre devoir de mémoire, aux éditions Héraclès en 1997.

 Mon grand père a pu être dans cette marche. Nous passons par ce camp de concentration.

Photos ©Alain Keler/MYOP- Léo Keler/HORS FORMAT 

*Chana, ma grand-mère, fut déportée vers Auschwitz-Birkenau, avec sa plus jeune fille, Raymonde, âgée de treize ans, dans le convoi 66 du 20 janvier 1944. Elles furent gazées dès leur arrivée. 

** notre devoir de mémoire, écrit par un survivant François Bertrand,

et Die Todesmärsche von Buchenwald, écrit par Katrin Greiser, non traduit.

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Le secret de Joseph Conrad de R.J. Ellory

Le secret de Joseph Conrad de R.J. Ellory – Editions Héraclès Le secret de Joseph Conrad de R.J. Ellory, présentation Son esprit absorbe tout. Il a préféré marcher avant de retourner au travail. Il a 7 minutes de retard. Il n’est pas compris car il prend tout bien, même les remarques négatives. Avis Le secret de Joseph Conrad de R.J. Ellory Le magicien est de retour avec ce roman. Heureusement…

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Journal de deux photographes

David Kaliski, matricule 39590

  Mon grand-père fut déporté au camp de concentration de Buchenwald comme prisonnier politique. Il y arriva le 19 janvier 1944* et fut enregistré sous le matricule 39590. Buchenwald fut évacué à l'approche de l'armée américaine entre le 6 et le 11 avril 1945. Ce furent les terribles marches de la mort. Un document de l'armée américaine situe son décès au 22 avril 1945 à Pilmersried dans le nord de la Bavière. Sans directives bien définies, les convois des déportés étaient dirigés vers d'autres camps de concentration. Celui de mon grand-père allait en direction de Dachau à côté de Munich, en passant par le camp de Flossenbürg. D'après un témoignage parvenu à notre famille à la libération, trop faible pour continuer à marcher, il fut exécuté d'une balle dans la tête. Trois jours après sa mort, à une trentaine de kilomètres du lieu où il fut assassiné, les troupes américaines libéraient ce qu'il restait des détenus de Buchenwald.

  Avec mon fils Léo, David Kaliski était son arrière-grand-père, nous allons essayer de reconstituer ce voyage vers la mort. Notre parcours sera sans doute approximatif, en dehors d'endroits identifiés. Je crois beaucoup au hasard. Des cartes routières modernes, un rendez-vous à Buchenwald, des extraits de témoignages de survivants publiés dans des livres **, un en français et un autre en allemand, seront nos premiers indices. 

  Je ne sais pas si nous arriverons à faire ressortir quelque chose de notre voyage, mais il y a des moments où l'on doit se décider, surtout lorsque l'on sent que plus le temps passe, plus vite il va, que rien ne pourra le ralentir et que la mémoire s’évanouira.

Lundi 29 avril 2024

 L'évacuation du camp de Floqssenbürg a lieu le 20 avril 1945 à pied. Il faudra 5 jours pour arriver après 100 km à Unter trauben qui sera libéré par les chars américains le 24 avril 1945 à 13 heures.( Extrait du témoignage recueilli par François Bertrand et publié dans "Notre devoir de mémoire, aux éditions Héraclès en 1997.)

Mon grand père n'y arrivera pas. D'après le témoignage d'un survivant et livré à ma famille juste après la guerre, il a été assassiné le 22 avril par un SS parce qu'il était trop faible pour continuer la marche. Deux jours plus tard j'aurais pu le connaitre.

Il repose dans une fosse commune au cimetière de Neunburg Vorm Wald, en Bavière.

Photos ©Alain Keler/MYOP- Léo Keler/HORS FORMAT 

*Chana, ma grand-mère, fut déportée vers Auschwitz-Birkenau, avec sa plus jeune fille, Raymonde, âgée de treize ans, dans le convoi 66 du 20 janvier 1944. Elles furent gazées dès leur arrivée. 

** notre devoir de mémoire, écrit par un survivant François Bertrand,

et Die Todesmärsche von Buchenwald, écrit par Katrin Greiser, non traduit.