#Émancipation des peuples noirs
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7 Novembre : Mémoire d’une Lutte Intemporelle
Je suis né un dimanche 7 novembre 1971, dans un petit village appelé Zaniena, au cœur du cercle de Niena, dans la région verdoyante de Sikasso, en République du Mali. Ce même jour, dans le fracas des années 70, le monde et mon continent résonnaient des luttes de ceux qui aspiraient à un avenir digne. Aujourd’hui, des décennies plus tard, je contemple le fleuve Niger, conscient que ces eaux…
#7 novembre 1971#Émancipation des peuples noirs#Boub´s Sidibé#Djellali Ben Ali#Fleuve Niger#Héritage Peulh#Lutte pour la liberté en Afrique#Luttes panafricaines#Négritude#Sikasso#Zaniena
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Photo
#1 - Motel Paradiso est un projet qui regroupe des photos prises dans le Balkans de février 2008 à octobre 2009. Les images présentées ont été prises au Kosovo, en Macédoine, au Monténégro et en Serbie. Le déroulé se joue des frontières artificielles crées par l’homme. On passera d’un pays à l’autre sans passeport. Le texte de présentation intégral ci-dessous paraîtra une seule fois, pour la première image du projet, les lieux auront disparu, comme le pays qui les hébergeait. On reconnaitra, ou pas des Roms ou tziganes, des serbes, des albanais du Kosovo, des macédoniens et des habitants du Monténégro, des habitants d’une région du monde bouleversée plusieurs fois par l’histoire. Cette histoire se déroulera sur 62 pages, 62 jours, avec une interruption due à un voyage lointain, laissant la place à un intermède pour mieux envisager une deuxième partie, suite lointaine d’une histoire sans fin.
Motel Paradiso
Chaos
« Le soleil brillait vif et plein. Comme je m’en retournais, je remarquais soudain mon ombre devant moi, comme j’avais vu l’ombre de l’autre guerre derrière la guerre actuelle.
Elle ne m’a plus quitté depuis lors, cette ombre de la guerre, elle a voilé de deuil chacune de mes pensées, de jours et de nuit […]
Mais toute ombre, en dernier lieu, est pourtant aussi fille de la lumière et seul celui qui a connu la clarté et les ténèbres, la guerre et la paix, la grandeur et la décadence, a vraiment vécu «
(Le monde d’hier, souvenir d’un européen. Stefan Zweig)
Il était une fois dans les Balkans un pays surgi des ruines d’une guerre féroce et longue. En fait, et c’est l’une des particularités de cette histoire, ce fut sa deuxième naissance, la première ayant été le prétexte pour une première guerre tout aussi féroce que la seconde mentionnée plus haut.
Ce pays devint très vite un exemple pour d’autres pays qui recherchaient une troisième voie, essayant de se démarquer des deux blocs issus de l’histoire tragique de notre continent d’abord, puis de la planète.
L’homme qui combattit les forces envahissantes ennemies devint le guide de cette fédération comprenant six entités égales.
Tous les hommes de ce nouvel ensemble étaient considérés comme égaux. Ils étaient si égaux que le pays serait auto géré, au moins économiquement, et ceci dans toutes les entreprises qui deviendraient ainsi le fer de lance d’une reconstruction placée sous le signe d’un socialisme bienveillant.
Vite, très vite, le guide bienfaiteur, plaçant l’intérêt général de son pays au-dessus des idéologies qui menaçaient de rompre l’équilibre fragile retrouvé du continent, décida que son pays s’affranchirait des demandes du très grand frère qui dominait la moitié de l’humanité.
Grace à ses sages décisions, son pays devint un phare sensé éclairer un monde en pleine émancipation. La troisième voie venait de naître.
Le guide bienfaiteur n’étant pas immortel, il finit par quitter notre monde, pleuré par tout un peuple qui lui vouait une reconnaissance sans limite.
Après la mort du père, quelques années encore tranquilles passèrent, puis les héritiers voulurent se partager la terre, tels Caïn et Abel, le bien et le mal. Le partage ne fut pas possible.
Une page noire de l’histoire allait se rouvrir.
Le chaos s’installa. Pour longtemps. Les ténèbres prirent la place de la lumière. La désolation, la détresse s’empara des hommes.
L’errance accompagna les routes. La solitude se transforma en folie. Le pays disparaîtra, englouti par la fureur des hommes. Les frontières se refermeront sur ce qui fut un rêve qui se transforma en cauchemar.
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Déjà cinquante ans... ( II ) : Une révolution pas comme les autres
Le billet d'hier se terminait par : ''une mascarade qui n'a rien apporté de nouveau'', ce qui, malheureusement, n'est pas totalement vrai : pour désagréable que cela soit à écrire, il s'est tout de même passé quelque chose, non sur le moment-même (où l'anecdotique s'est paré des plumes du paon), mais bien plus tard, un peu comme insidieusement. Au moment des événements, il ne s'est agi que de l'énorme crise de nerfs d'une jeunesse qui était (quoi qu'elle ait raconté par la suite), gâtée à en être pourrie. L'incapacité des pères et des maîtres (qui avaient connu la guerre, eux, et savaient donc à quel point leurs fils n'avaient aucune raison défendable de se plaindre) a certainement joué un rôle important dans ce qui fut, aussi, un choc entre deux générations, un désir œdipien de tuer le Père... (de Gaulle ?)
Plus personne ne mentionne les événements d'un autre mois de Mai, dix petites années avant ''les événements de 68''. C'est pourtant le 13 mai 1958, qu'avait commencé une autre ''révolution'' (une vraie, avec les horreurs, les assassinats, les milliers de morts, les destructions irréparables et les deuils qui sont l'escorte obligatoire de ce mot affreux et pourtant si souvent vénéré) : l'enterrement de la IV ème République et l'annonce de l'arrivée de sa suivante, la V ème, dans l'abandon terrible de tous les algériens, arabes, harkis et pieds-noirs (sauf les quelques milliers qui avaient réussi à faire croire qu'ils étaient ‘‘dans le sens de l'histoire'')... Dans le drame sans nom de la mort de ''leur Algérie'', plus d'un million de nos frères, trahis par leur propre pays (enfin... propre... ça se discute !), ont dû quitter dans la violence extrême leur maison, leurs souvenirs. toute leur vie... et leurs morts... et tourner le dos à une vision du monde qui n'était peut-être plus la bonne (leur répétait-on)... mais qui a été remplacée par des solutions tellement pires en tout qu'un observateur impartial est en droit de s'étonner, un demi siècle plus tard.
Et dix ans plus tard, en 1968, les syndicats, pour une fois réalistes, ont mis leurs troupes au repos mais n'ont pas suivi les débordements inexcusables de gamins inconséquents : autant la grève est bien dans la culture ouvrière, autant, depuis la Commune, barricades, pillages, incendies et violences injustifiées sont bannies. Il y a eu, certes, des manifestations communes. Ensemble, oui, mais totalement séparés : ''L'imagination au pouvoir'', hurlaient les plus jeunes... et ‘'Charlot, des sous'', répliquaient les plus sages... D'ailleurs, on est en droit de se demander combien, parmi les étudiants, souhaitaient vraiment ''la mort du petit cheval'' et combien jouaient à la guéguerre ? Car tout de même, la manière dont s'est conclu tout ce b...fatras constitue une démonstration indiscutable que le peuple français n'avait que peu de sympathie pour les idées farfelues des pseudo-révolutionnaires.
Mais au delà des faits, les idées creuses étiquetées ''mai 1968'' ont survécu à leur nullité et à leur absence de ''raison d'être'' : étonnamment, elles sont devenues le symbole d'une émancipation culturelle et de la contestation justifiée de toute forme d'autorité formelle. La vérité, bien évidemment, est toute autre : s'il était théoriquement ''interdit d'interdire'', cette injonction stupide ne s'appliquait pas aux slogans absurdes qui fleurissaient dans les ''assemblées'' et les amphis occupés et sur les banderoles, qu’il n'était pas question de contredire. Quelle drôle de liberté ! (NDLR : Comme par hasard, au moment où notre Président rêve de commémorer les soixante-huiteries, un ''remake'' se rejoue devant nous, en ce mois de mai 2018, avec les paralysies de Nanterre, Tolbiac, Toulouse, Rennes ou Montpellier, et avec le même silence coupable des autorités, ''omertà'' dont nous aurons à reparler, car elle est un marqueur plus fort qu'on ne croit de la décadence de notre civilisation).
Le refus de toute autorité (Etat, parents, famille, police, professeurs, ordre établi et convenances multi-séculaires, respect, dignité, morale, sens des mots, fraternité des républicains ou amour du prochain des chrétiens, et j'en oublie), a conféré une date officielle à un ‘‘N ième’’ avatar de l'individu roi et du ''Je'' contre le ''Nous''. Cependant, il faut répéter que la vérité n'a rien à voir avec les mensonges de ceux qui réinventent le passé pour mieux asseoir leurs rentes et leurs prébendes : ces idées étaient très largement répandues, partout dans le monde occidental, bien avant que nos ''progressistes d’opérette'' ne ‘’se’’ les récupèrent sans vergogne. (NDLR : A l'époque, ''Exchange Professor'' dans 11 des plus grandes universités américaines, j'atteste que la vague hippie, le ''flower power'', l'amour libre, le ''me first'' et le refus de la conscription (''draft'', aux USA) battaient leur plein sur tous les Campuses américains. J'en ai des tiroirs entiers qui débordent de souvenirs !)
''L'esprit de '68'' a donné des lettres de noblesse (sic !) à la consommation de masse. Puisqu'il fallait ''jouir sans entraves'', une société de consommation et de loisir allait supplanter la société traditionnelle, plus tournée vers la raison, la mesure, la sagesse et le travail. Les victimes de ce ''conte de méchantes fées'' ont cru de bonne foi que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, on pourrait dépenser plus que l'on ne gagnait : la consommation ne dépendant plus de la production mais d'elle-même uniquement, le prix serait une variable d'ajustement, ‘’le politique’’ allait financer la sacro-sainte consommation des ménages, et la dette à tous les niveaux allait être un moyen de vivre mieux. Ah ! Les idiots !
Le bilan de ces utopies criminelles est navrant : une dette gigantesque qui fait peser sur les générations futures le train de vie de la génération 68, qui a pris les ''manettes'' sans renoncer à ses avantages en nature : au pouvoir, ils n'ont pas oublié leurs folies, bien au contraire, puisque les survivants de cette pandémie d'idées stupides cherchent encore à nous imposer leurs dystopies (qui ont été rebaptisées ''solutions'', ce qu'elles n'ont jamais été et ne pourront jamais être).
Aucune de ces idées ne pouvait trouver une place dans un monde d'une complexité aussi gigantesque que l'est devenu le nôtre : elles étaient déjà mortes en 1968 (et aujourd'hui, plus encore) comme l'est le non-modèle économique qu'elles recommandent, qui privilégie la consommation sur l'investissement, le faux plaisir fugace sur l'effort constructif, et qui engendre des écosystèmes dévastés, comme l'étaient feue-l'URSS et la Chine maoïste. Nous voilà donc réduits (condamnés ?) à imaginer une nouvelle croissance sobre en ressources, moins facile, plus respectueuse de notre santé comme de notre environnement, qui n'est rien d'autre qu'un retour aux mœurs traditionnelles ! Mais hélas, cela ne se fera pas sans privations, sans regrets amers, et peut-être sans larmes, parfois... (à suivre).
H-Cl.
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Le Mali, la crise en Afrique de l’Ouest et les mandats présidentiels : Quelle lecture ?
Les élections frauduleuses, le déficit de libertés, la justice aux ordres tout comme les manipulations constitutionnelles relèvent tous de la même origine : le système postcolonial en vigueur depuis l’avènement des « indépendances » en 1960. Nous nous efforcerons, dans les lignes qui suivent, de soumettre notre approche pour une relance concertée de la lutte pour la libération et l’émancipation des peuples d’Afrique, pour mettre fin aux stratégies occidentales de prédation.
Manifestement, les forces qui dominent et pillent l’Afrique et celles qui se battent pour sa libération et son émancipation ne parlent pas de la même Afrique. Les appareils idéologiques dominants de l’Occident ont toujours joué un rôle essentiel dans le formatage des consciences en Afrique. Des officines puissantes, dotées de moyens conséquents avec des experts à la pointe de leur domaine de connaissances y travaillent tous les jours sans désemparer. Les conséquences de cette stratégie dans nos esprits et nos formes de consciences sont d’une profondeur insondable. Noam Chomsky, linguiste, philosophe, politologue américain de renommée mondiale et enseignant au Massachussetts Institute of Technology (MIT), l’une des plus prestigieuses écoles des Etats-Unis d’Amérique, a produit une réflexion pénétrante sur la manipulation des consciences qu’il intitule : « les 10 stratégies de manipulation de masses ».https://nospensees.fr/les-10-strategies-de-manipulation-de-masse-selon-noam-chomsky/ Il s’explique ainsi : « Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système [nous soulignons] en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes. Pourquoi croyez-vous que les grands politiques utilisent et payent largement des instituts importants des sciences humaines ou des grandes sociétés de publicité » ? Fin de citation. Ce mécanisme fonctionne merveilleusement bien en Afrique où les « élites » s’entre-déchirent, entraînant dans leur sillage des franges importantes de la population, autour des notions de constitution, de lois, de république, de mandats présidentiels, d’état de droit etc. Or ces notions n’ont pas grande signification pour ces populations qui résument le tout dans leurs propres notions comme celles de “buur” (le roi) et de “ngur” (la royauté). C’est pourquoi lorsqu’on nous dit que la loi est là pour tous et que la constitution protège et promeut les droits et libertés de tous, nous répondons qu’il n’en est rien. Dans toute société, la loi n’a jamais été rien d’autre que la codification d’un rapport de forces entre classes et groupes sociaux à l’intérieur de cette société, à une période donnée de son histoire. La loi est toujours au service de ceux d’en haut au détriment de ceux d’en bas. Si ceux qui exercent le pouvoir sont au service du plus grand nombre, alors les lois serviront le peuple. Dans le cas contraire, les lois serviront la minorité au détriment du peuple. Hitler, arrivé au pouvoir par des voies démocratiques, a réussi à imposer une dictature fasciste et à embraser le monde grâce à un corpus juridique et un puissant appareil idéologique répondant à un besoin d’embrigadement de la jeunesse allemande autour d’objectifs aux antipodes des intérêts fondamentaux de celle-ci et de ceux du peuple allemand dans sa globalité. Plus près de nous, le régime d’apartheid en Afrique du Sud avait également élaboré ses lois qui établissaient la séparation des races. Ces lois ont permis, entre autres ignominies, de déposséder les noirs pourtant majoritaires dans le pays de leurs terres. Elles ont permis de parquer les noirs dans des réserves, les transformant ainsi en étrangers sur leurs propres terres, celles de leurs ancêtres. Lorsque Nelson Mandela et les autres Walter Sisulu, Oliver Tambo, Govan Mbeki, Robert Sobukwe, Steve Biko … se sont rebellés contre ces lois, ils ont été arrêtés au nom des lois en vigueur, torturés, condamnés et envoyés croupir des décennies durant dans les geôles du système ou simplement assassinés. Dans les anciennes colonies françaises d’Afrique (hormis la Guinée qui avait voté ‘NON’ au référendum Gaullien de 1958), ont été implémentées, en 1960, des avatars de la constitution de la Vème république en France, qui y consacraient des monarques républicains, tout puissants vis-à-vis du peuple, mais très accommodants pour la métropole. Ces constitutions et ces lois sont ignorées de 80% des populations auxquelles elles s’appliquent parce que libellées dans une langue qu’elles ne parlent ni ne comprennent. Elles auraient dû être, à tout le moins, rendues dans nos langues maternelles et largement vulgarisées par les tenants du pouvoir postcolonial si l’objectif était réellement inclusif. Ce silence à lui tout seul illustre à suffisance l’exclusion délibérée et planifiée des populations de tout processus qui se met en place.
Aujourd’hui, après 60 années « d’indépendance » nous avons 150 millions d’africains dans l’espace francophone africain, qui sont gouvernés par des constitutions et des lois dont ils ne savent rien. L’Afrique est le seul continent où on vous attrait devant la barre, vous juge, vous condamne et vous envoie en prison dans une langue que vous ne comprenez pas. Chez nous au Sénégal, alors qu’un pluralisme politique vivant était en vigueur à l’époque coloniale, le pays bascula au bout de cinq ans seulement après les indépendances dans l’ère du parti unique et de la répression féroce de l’opposition. Mais l’explosion socio-politique de Mai-68 et la poursuite des mouvements de contestation du système postcolonial ont fortement secoué les milieux économiques français et fait évoluer le rapport de forces en faveur des secteurs démocratiques au cours de la décennie 70. Le Président Senghor fut obligé de lâcher du lest en autorisant l’existence de trois puis quatre partis politiques à travers la loi des courants politiques. D’ailleurs, le maintien de la pression des forces démocratiques a fini par entraîner le départ de Senghor le 1er janvier 1981 et l’avènement d’Abdou Diouf qui institua, quelques mois plus tard, le multipartisme intégral. L’on voit ici que lorsque le rapport de force évolue en faveur des revendications démocratiques, la loi aussi évolue pour s’ajuster au nouveau rapport de forces. Ces rappels illustrent parfaitement cette vérité de base selon laquelle, pour l’essentiel, les constitutions et les lois qui nous gouvernent depuis les « indépendances » ont pour vocation la protection des intérêts étrangers et ceux de leurs représentants locaux et non ceux des peuples auxquels elles s’appliquent. Pourquoi dans nos prisons croupissent des jeunes gens reconnus coupables de vente de quelques cornets de chanvre indien tandis que ceux, épinglés pour trafic de drogue dur portant sur des dizaines ou des centaines de milliards cfa en sont extraits pour aller vaquer librement à leurs occupations ? Si la loi n’était pas en faveur de la minorité, des centaines de milliers d’ha à travers tout le pays auraient-ils été arrachés à leurs ayants-droits (ceux d’en bas), dans les conditions les plus obscures au profit de privilégiés y compris des étrangers qui ne sont même pas africains ? N’est-ce pas encore la constitution et la loi qui ont été modifiées ici au Sénégal pour exclure une vingtaine de candidats sérieux et crédibles à l’élection présidentielle de février 2019 parmi lesquels Karim Meïssa Wade et Khalifa Sall tous deux privés de leurs droits d’élire et d’être élus ? C’est sur la base de ces faits que l’on doit examiner la problématique des mandats présidentiels en Afrique de l’Ouest. C’est aussi sur cette base que le combat du peuple africain doit rester centré sur son objet qui consiste à mettre fin au système postcolonial pour l’avènement de véritables alternatives populaires. L’on dit souvent que tout ce qui brille n’est pas de l’or. Le mouvement actuel de contestation des troisièmes mandats et, d’une façon générale, contre les dérives autocratiques des pouvoirs en place en Afrique est, certes, à vocation démocratique mais son contenu, progressiste ou rétrograde, est déterminé, en dernière instance, par les forces qui l’impulsent et le dirigent. En effet, nous avons en son sein des courants contradictoires avec d’un côté, le courant démocratique et, de l’autre, un courant en osmose avec le système dominant. Ce denier courant peut soutenir, dans la compétition électorale, des candidats différents mais à l’intérieur du système. C’est pourquoi, pour les populations, « ils sont tous pareils”. Au Sénégal, ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui étaient hier d’ardents défenseurs de la démocratie dans l’opposition. Mais, une fois installés aux commandes de l’État, on les voit s’efforcer d’annihiler nombre d’acquis démocratiques qu’ils prétendaient vouloir renforcer. Oui ! L’alternance en soi ne change pas qualitativement le sort du peuple. Dans de telles circonstances, quelle que soit l’âpreté des luttes entre factions pour le pouvoir, les mandats restent des mandats « ay-ayloo* », c’est à dire des mandats au service des mêmes intérêts concubins, ceux de la bourgeoisie bureaucratique agglutinée autour de l’appareil d’Etat et ceux de ses commanditaires c’est-à-dire les puissances extérieures. Les forces progressistes ont le devoir d’éclairer la jeunesse sur ces caractéristiques des mouvements politiques en cours afin de l’amener à s’organiser pour que leur combat démocratique y compris les batailles autour des mandats ne soit dévoyé et finalement récupéré par des fractions de cette bourgeoisie compradore et bureaucratique mais servent de tremplin pour promouvoir des alternatives populaires. Sinon, il ne restera alors à la chèvre qu’à choisir entre l’hyène et le chacal, c’est-à-dire non pas sa survie mais plutôt son genre de mort. Cette exigence est d’autant plus actuelle que c’est toute l’Afrique de l’ouest qui est assise sur des braises comme le montre le tableau ci-dessous : Tout d’abord le géant de la région, première puissance économique du continent, le Nigeria est fortement contrarié par Boko Haram qui lui impose une guerre civile sans merci et qui métastase jusqu’en Afrique Centrale (Cameroun, Tchad). Le Président en place a déjà indiqué qu’il faisait son dernier mandat mais il est clair qu’aussi longtemps que le Nigeria sera dans cette situation de guerre, toute perspective de stabilité et de prospérité dans la sous-région sera fortement hypothéquée. Au Niger, le Président ne briguera pas de troisième mandat certes, mais l’opposition nigérienne indique que la constitution est déjà piégée pour exclure le principal opposant de la compétition. D’ailleurs, celui-ci vient à peine de sortir de son deuxième séjour en prison. Le Niger qui vit la pire crise sécuritaire de son histoire postcoloniale et que ses immenses richesses notamment l’uranium n’empêchent pas d’être le dernier pays au monde dans l’indice de développement humain (IDH) avec 75% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté. Le Burkina Faso aussi est dans l’œil du cyclone avec des ennemis armés insaisissables, semant la mort et la désolation au nom de l’islam, y compris en massacrant des musulmans rassemblés en prières dans les mosquées. Tandis que l’Etat tente de donner le change et d’évoquer des échéances électorales, des zones entières du pays semblent échapper au contrôle de l’Administration centrale. En Côte d’Ivoire, le Président sortant non seulement va briguer un troisième mandat, mais a obtenu l’exclusion de la compétition d’adversaires parmi les plus redoutables. La Côte d’Ivoire du café-cacao et des autres richesses du sous-sol pourrait ainsi connaître des troubles et des souffrances auprès desquels ceux de la décennie 2000 ne seraient qu’un détail dans l’Histoire du pays. En effet, certains observateurs considèrent que les comptes politiques et personnels entre acteurs n’avaient pas été entièrement soldés en 2010-2011 en dépit de la guerre civile et ses trois mille morts. Ils estiment qu’en conséquence, chaque camp a mis ces dix dernières années à profit pour se préparer à ce qui pourrait arriver. Le thème de la réconciliation nationale brandi par le pouvoir et qui aurait dû structurer toute la décennie post-guerre civile est resté un slogan creux alors cette réconciliation aurait pu stabiliser le pays et écarter tous les vieux démons qui sont aujourd’hui hélas, plus présents qu’hier. Au Mali, le mouvement démocratique et populaire a réussi à destituer le Président de la République en exercice ouvrant ainsi une transition. Dans ce pays, avec son or et ses autres minerais qui seraient en quantités astronomiques, quelle direction prendra la transition ? Si la concertation qui s’est tenue à Bamako avec une représentation adéquate de toutes les composantes du peuple pouvait déboucher sur une nouvelle constitution, reflet des aspirations profondes du peuple malien dans sa diversité, un grand coup de boutoir serait donné au système postcolonial pour de nouvelles relations bâties sur de nouveaux paradigmes plus durables parce que plus équitables. Mais les divergences sur le contenu de la transition publiquement assumées par le M5-RFP initiateur et organisateur de la contestation ayant emporté Ibrahim Boubacar Keïta avec le CNSP (l’Armée), auteur du coup de force qui a déposé Monsieur Keïta, indiquent que dans le processus en cours, on ne peut exclure l’hypothèse que d’autres intérêts puissent l’emporter sur ceux du peuple malien. En Guinée, le ‘NON’ au référendum de 1958 proposé par le Général de Gaulle fait que ce pays n’a pas la même histoire en matière institutionnelle que les autres anciennes colonies françaises. D’ailleurs, jusqu’en avril dernier, la constitution en vigueur dans le pays provenait d’un organe de transition (le Conseil national de transition) et avait été promulguée par un Président de la République par intérim en mai 2010. Cette constitution n’avait pas été soumise à l’approbation du peuple par voie référendaire. Elle a été récemment remplacée par une nouvelle constitution, soumise à un référendum populaire boycotté par l’opposition au motif qu’elle permettait au Président en exercice de briguer un autre mandat. Ce rejet a été accompagné de manifestations marquées par de graves violences avec pertes en vies humaines et destructions matérielles. Toutefois, aujourd’hui, le principal leader de l’opposition dans ce pays et son parti ont décidé de prendre part à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Nous noterons que la Guinée est le château d’eau de la sous-région avec des richesses inestimables dans son sous-sol. En Mauritanie, entre le Président nouvellement élu et son prédécesseur, le torchon brûle ce qui aggrave une situation déjà très tendue du fait de vieilles contradictions qui travaillent la société mauritanienne depuis bien longtemps. Dans ce pays voisin, du pétrole et du gaz ont été découverts en sus du fer déjà exploité et des côtes extrêmement poissonneuses. Le Liberia et la Sierra Leone sont en convalescence après avoir connu chacun une décennie de guerres civiles avec des souffrances indicibles. Le tableau ci-dessus fait de notre sous-région l’une des zones de tempête les plus agitées au monde. Les patriotes africains de cette zone auraient terriblement tort de ne pas renouveler leur pensée politique pour se mettre à la hauteur des exigences du moment. Qui peut penser que cette situation va en rester là, avec des états affaissés, des populations exsangues, une jeunesse nombreuse et sans emploi, et des richesses pompées sans arrêt ? Non ! Le couvercle de la marmite finira par sauter si de très sérieuses réformes ne sont pas apportées dans le sens d’une meilleure prise en compte des intérêts des populations. L’on aura remarqué par ailleurs que les officines traitent différemment la question des mandats présidentiels en Afrique selon le type de rapports existant entre les puissances dominantes et les régimes locaux. Par exemple, sur les cas ci-dessous, elles ne donnent pas de la voix et évitent soigneusement d’attirer l’attention sur ces expériences même si les raisons peuvent être différentes d’un pays à l’autre : Au Cameroun, le Président est aux affaires depuis 1982 soit bientôt 40 ans. Au Tchad, le Chef de l’Etat est en place depuis 1990 soit trente ans. Au Togo, le Président a entamé son quatrième mandat en début 2020. Au Rwanda Kagamé, qui est aux affaires depuis 20 ans, a finalement fait supprimer la limitation des mandats. En Libye, sous Khadafi (1969-2011), il n’y avait pas d’élections au suffrage universel pour élire le Chef de l’Etat. On le voit, c’est toujours le rapport de forces qui détermine la conduite des officines et non le rapport à la démocratie et au respect des intérêts des peuples concernés. Il fut un temps où Khadafi plantait sa tente en plein Paris, mais lorsqu’il leur est apparu que des plages d’entente n’étaient plus possibles avec lui, ils trouvèrent le moyen de l’abattre créant ainsi une crise sécuritaire inextricable dans ce pays et dans tout le Sahel. L’on se souvient qu’au Zimbabwe, pendant des décennies, le Président Robert Mugabe, grand combattant de la libération du peuple Zimbabwéen, avait préféré différer la question de la rétrocession des terres détenues par les blancs aux africains comme le stipulaient les accords de Lancaster House. Pendant toute cette période, les officines et les gouvernements occidentaux ne se sont jamais intéressés aux élections dans ce pays. Mais il a fallu que Mugabe soulevât enfin la problématique de la rétrocession des terres aux africains pour qu’ils se mettent subitement à s’intéresser à la démocratie et aux élections au Zimbabwe et à découvrir que celles-ci n’étaient, selon eux, ni honnêtes ni transparentes. Les exemples pourraient être multipliés. Venons-en au Sénégal où le métabolisme politique a été profondément chamboulé avec l’élimination à la dernière présidentielle de février 2019 de nombreux candidats sérieux et où les trois prochaines années risquent d’être marquées par une controverse paradoxale sur un troisième mandat de l’actuel Président de la République. D’ailleurs nous n’excluons pas l’hypothèse qu’une telle controverse soit alimentée et entretenue par des spécialistes de la manipulation avec pour objectif d’ancrer d’ores et déjà dans les consciences la faisabilité d’une telle hypothèse. Ce faux débat prendra un temps précieux qui aurait pu être utilisé à meilleure fin dans un pays où pétrole et gaz sont découverts (en haute mer) en sus de l’or, du zircon, etc. et où la pauvreté était au coude-à-coude avec le taux de croissance avant de prendre, hélas, la tête de la course dans un contexte de pandémie qui garrotte littéralement l’économie. En dépit de la bonne volonté jamais démentie de l’essentiel de l’opposition depuis le début du dialogue, des signes apparaissent de plus en plus montrant le peu d’enthousiasme de certains cercles du pouvoir à faire les concessions nécessaires à des consensus sur les modalités de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir et d’une vie démocratique apaisée. Le Sénégal est le seul pays dans la sous-région, avec le Cap-Vert, à n’avoir jamais connu l’intrusion de militaires dans ses affaires politiques. Nous devrions en être fiers et nous mettre à la hauteur des exigences de la situation de crise que traverse la sous-région. Nombre de facteurs qui ont créé ou accéléré la crise politique et sécuritaire dans d’autres pays en Afrique de l’Ouest, sont présents au Sénégal. Il est donc impérieux que des dynamiques réformatrices profondes s’enclenchent pour garantir la paix et la stabilité par la sauvegarde et le respect des droits des uns et des autres. C’est aussi cela qui pourrait permettre par la suite à notre pays de jouer un rôle essentiel dans les efforts pour un retour durable de la paix et de la stabilité dans la sous-région. L’intérêt du peuple Sénégalais n’est nulle part ailleurs. Il faut que la jeunesse africaine comprenne ces enjeux qui enjambent les frontières de nos états respectifs. Elle doit aller aux causes de la crise africaine, par-delà les explications qui leur sont proposées par les officines. Elle comprendra alors que toutes ces constitutions et leurs variantes dont on nous a dotés depuis 60 ans doivent être à présent remplacées. Nos pays ont besoin de concertations où les différentes composantes du peuple se retrouvent autour de leurs récits respectifs, dans le respect et la considération réciproques et un sens élevé des responsabilités pour féconder de véritables constitutions à leur service. Ces constitutions seront conformes à leur histoire, à leurs identités, à leurs intérêts actuels et à ceux des générations futures. Cette voie est la seule pour que l’Afrique puisse se faire entendre dans le concert des nations. Pour l’heure, l’Afrique qui existe et dont parlent les autres est une Afrique objet et non une Afrique sujet. Une Afrique à terre que l’on dépèce et que l’on se partage et non une Afrique qui assume son destin. Un journaliste français très au fait des rapports entre l’occident et l’Afrique, Nicolas Baret, a pu dire avec beaucoup de lucidité que le monde était à un tournant crucial de son Histoire, que c’était l’avenir des nations qui se jouait et qu’il se jouait en Afrique. Le sénat français n’a pas été moins disant qui indiquait clairement il y a quelques années que : « l’Afrique est l’avenir de la France ». Le Président Jacques Chirac rappelait de son côté, je le cite : « Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi ». Quant au Président François Mitterrand, il faisait remarquer en 1988 que « chaque franc investi au Sud rapporte 8 francs au Nord ». De fait il est depuis toujours établi que l’Afrique est le champ clos d’âpres rivalités entre grandes puissances du monde. Chacune d’entre elles y a ses ambitions, ses objectifs et ses projets. Nos récriminations, nos indignations et nos lamentations n’y feront rien. Seule la construction d’un rapport de forces en notre faveur changera positivement les choses. Il n’est pas possible que le continent soit le plus riche de la planète, notamment sa partie au sud du Sahara alors que ses populations continuent de croupir dans la pauvreté et la misère et à crever de faim. La construction de ce rapport de force convoquera foncièrement notre intelligence et notre lucidité. Si l’on sait qu’il y a deux ans, le PIB de toute l’Afrique réunie était inférieur de 150 mille milliards de cfa au PIB de la seule France ; si l’on sait également que la France est à son tour partie prenante de l’Europe de 27 états, l’on comprendra alors pourquoi nous parlons de lucidité. D’où proviennent l’essentiel de ces richesses ? Quelle est, par exemple, la part de l’Afrique dans ce PIB de la France ? Selon Nicolas Baret, sur le bénéfice de 12 milliards d’euros réalisé par TOTAL il y a quelques années, les 40% provenaient de l’Afrique soit plus de 34000 milliards de cfa à l’époque et plus de huit fois le budget du Sénégal aujourd’hui ! Comment, devant autant de défis internes et autant de partenaires » puissants, l’Afrique peut-elle peser dans la balance générale alors qu’elle-même est dans une posture de double dispersion ? Dispersion entre les Etats qui ne parlent jamais le même langage parce que leurs dirigeants ne sont pas libres dans la plupart des cas, mais aussi dispersion à l’intérieur même des Etats entre des forces politiques, sociales et citoyennes qui, tout en revendiquant les mêmes préoccupations libératrices et émancipatrices pour le continent, pensent, chacune en ce qui la concerne, détenir, à elle toute seule, la clé de victoire ? Il est vrai qu’en dépit de leur immensité, nous pouvons relever les défis car si nous décidons d’être forts, non en théorie mais en pratique, nous le serons parce que nous sommes dans notre bon droit. Le droit d’exiger ce qui nous revient : gérer souverainement nos ressources, inventer nos constitutions et nos lois sur la base des fondamentaux que partage l’Humanité et selon notre identité propre. Bref le droit d’inventer et de construire notre futur. Si l’avenir de l’Humanité se joue en Afrique, nous devons alors donner plus de poids aux actes qu’aux discours. Passer de l’interprétation de l’Afrique à sa transformation en sujet politique. Pour cela, nous devons admettre avec humilité les erreurs et les échecs relatifs des forces politiques et citoyennes qui ont eu à se fixer cet objectif depuis toujours. Leurs luttes et leurs sacrifices ont produit des avancées notables mais l’objectif reste encore à être atteint. Nous devons accuser de moins en moins la pluie et le gazon pour justifier nos défaites sur le terrain et remettre plutôt en question les stratégies et les approches. Chacun doit y travailler en commençant par son propre pays « mbey ci sa wewu tànk » ‘balayer d’abord devant sa porte’ tout en faisant provision de matériaux nécessaires à la construction d’une Afrique pour soi. De fait, ceux qui travaillent à empêcher la réalisation de nos rêves d’Afrique sont ultra minoritaires dans nos pays respectifs. Ils ne se recrutent pas exclusivement dans le camp des pouvoirs en place. Ils sont dans les pouvoirs mais aussi dans les oppositions tout comme ceux qui veulent la libération et l’émancipation des peuples d’Afrique ne se retrouvent pas seulement dans les oppositions mais se distribuent de part et d’autre. Nous devons isoler les briseurs de nos rêves d’Afrique et cela est possible car même celui qui courbe l’échine ne préfère pas cette posture. Le grand rassemblement à construire devra enjamber les barrières doctrinales et partisanes et tous les autres types de barrières pour n’avoir qu’un seul dénominateur commun : sortir l’Afrique de son état d’objet pour en faire une Afrique sujet et maître de son destin. Donc l’unité la plus large dans la plus grande diversité enrichissante est à construire. Il faut, à cet égard, repérer dans les mouvements populaires en cours un peu partout dans la sous-région, les véritables forces de progrès, celles qui se battent pour rompre la chaîne de domination. La victoire nous permettra d’établir, avec les autres, de nouveaux rapports fondés sur la reconnaissance, le respect mutuel et les avantages réciproques. Un tel projet est pertinent et urgent. Quoique largement ouvert, il devra être porté par une nouvelle Gauche africaine refondée. Il faut en finir avec l’éternelle figure où le peuple se bat pendant que d’autres intérêts se faufilent au pouvoir.
Dakar le 15 septembre 2020 Pour le Secrétariat permanent d’Ànd-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme Mamadou Diop Decroix Secrétaire Général
Ay-ayloo – Dans le système polygamique, les épouses prennent tour selon des modalités fixes auprès de l’époux
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La seule chose que l’Homme noir a hérité dignement de la colonisation arabe et européenne, c’est la religion qu’il pratique exactement comme le colon l’a voulu. Le reste, tant mieux, est un pur désastre, L’éducation est une catastrophe, l’administration est corrompue, la santé est précaire, mais la religion se porte merveilleusement bien.
Les Africains se révoltent contre tout sauf contre la religion. Ils se croient même plus doués en théologie islamique et chrétienne que ceux qui leur ont apporté ces notions. Très croyants, ils se disent même que les Arabes ne sont pas de bons musulmans, que les Européens ne sont pas de bons chrétiens. D’ailleurs ils revendiquent même les origines noires de Jésus.
VOILÀ JUSQU’OÙ LA BÊTISE PEUT ALLER CHEZ L’HOMME NOIR,
C’EST DU « ALL INCLUSIVE NO LIMIT ! »
Si tu veux dominer un peuple , il faut lui donner un DIEU qu’il doit adorer. Voilà une triste réalité qui blesse tant des africains, endoctriner par des églises. L’incendie de la cathédrale notre dame, vient ce jour éclairé les lanternes et mettre à nu les duperies de l’Occident.
Aucun africain qui connaît son histoire ne devait jamais croire en ces églises. En titre de rappel, c’est le PAPE NICOLAS 5 QUI EN 1454, le 8 janvier, ordonna et signa pour la traître négrière. Voilà aujourd’hui une incendie qui vient mettre tout haut ce que les uns pensaient si bas.
Si non comment RETROUVER des symboles mystérieux et mystiques dans la cathédrale notre dame de Paris ? Ces effigies ont-elles lieu et place ? C’EST à chacun de faire ses analyses pour enfin comprendre cette simple vérité.
Dans nos recherches approfondies, les rosicruciens nous font savoir que l’église catholique est née de leur ordre. Les francs maçons dirons presque la même chose, et ceci n’est pas surprenant puisque dans la plupart des églises en général (même les églises dites « éveillées ») nous trouvons des symboles des cercles exotériques tel que les Franc-maçons, rosicrucien, rose croix d’or, l’ordre de malte, ekancar etc…
Nous trouvons des symboles identiques, représentés par une colombe blanche: la pédophilie et l’homosexualité est le propre de ces groupes exothermiques. Vous comprenez pourquoi les abus sexuels, homosexualité, la pédophilie ont toujours été le propre des églises catholiques: c’est une valeur traditionnelle et ancestrale dans ces églises, c’est par là qu’ils tiennent le monde sous l’ordre des démons. Soyez curieux d’observer un dollar américain: vous y trouverez les mêmes symboles de la Franc- maçonnerie, groupe auquel appartient le président Macron et le plupart de nos dirigeants africains.
Si Jésus est blanc, c’est uniquement par racisme.
Nous vivons une culture qui nous à été imposés, il est temps de reprendre conscience: les Chinois, Japonais, Indiens, Indonésiens, ont leurs religions et sont développés. Nous devons retourner aux sources ancestrales.
Bravo aux fils du rois behanzin (les béninois) qui ont compris et se retourne vers le vaudou. Le 26 février 1885 prend fin la conférence de Berlin sur l’Afrique. Considérée par les Européens comme une terre sans maître, l’immense continent noir est partagé comme une vulgaire tarte aux pommes… sans que les habitants, pas plus que les pommes, aient leur mot à dire.
Celui qui oublie l’histoire, est condamné à la revivre. C’est pour pouvoir mieux nous dominer et nous diriger, que le colon a créé des frontières entre les peuples d’une même race et d’une même ethnie pour fonder des États, souvent même des micro-États. Alors, pour réussir à nous émanciper, nous devrons d’abord construire des bases d’unités solides au delà de nos frontières, avant de faire face à l’occident.
La religion des Arabes c’est l’Islam. Pouvons nous encore travailler avec les Arabes sans regarder l’histoire des Pharaons ?
Les premiers marchands d’esclaves Africains furent les Arabes. QUI EST EN RÉALITÉ NOTRE DAME DE PARIS ? Combien d’africains savent que le nom PARIS vient de Kama (ISIS) ? tout comme sa richesse économique et culturelle? Je parie que même les racistes français l’ignorent encore.
Paris vient de « Per Isis » (la maison d’Isis) la déesse-mère de l’Égypte antique, d’où la renaissance européenne tire toute sa substance ésotérique, ce que le mauvais « maître de l’occident » a tenté de nous faire oublier durant 500 ans d’esclavage et de colonisation.
Ce n’est pas par hasard que la forme de la Tour Eiffel rappelle celle d’une Pyramide. Ça va sans dire, même le nom « Suisse » vient également de l’Égypte antique ( « Sœur Isis« ). On voit combien cette déesse kamite à influencer le monde. C’est à la montée du christianisme que le culte d’Isis périclitera puis finira par s’estomper vers le V ème et le VI ème siècles de notre ère.
Toutefois, le souvenir d’Isis ne disparaîtra pas complètement car entretenu par la scolastique monacale et universitaire, son aspect sera confondu tout d’abord avec celui d’Artemis d’Éphese et puis remplacé plus tard par celui de la Vierge Marie, un personnage anhistorique (NOTRE DAME de l’église catholique romaine). Son fils Horus deviendra l’Enfant Jésus, conçu par l’immaculée conception, puisqu’à la naissance d’Horus son père Osiris (image de Jésus adulte, trahi et sacrifié) sera déjà assassiné.
Alors quand vous dites « NOTRE DAME DE PARIS », vous ne dites rien d’autre que « la MAISON D’ISIS« . Mais ça, les noirs africains christianisés ne veulent rien savoir, et pourtant, l’une existe historiquement et l’autre est une pâle copie issue du Vatican.
MPO MUNDELE ALOBI
Yah Ali Beyah Ntumba!!! (le berceau de l’humanité signifie l’origine, le point de départ de tout « quelle grâce divine pour mon peuple kamite »). Hôtep!!!
A titre de comparaison, « Let my people Go » est un des chants préférés du Gospel. Certes chant chrétien « noir » (dévoué à l’esclavage afro-américain, chrétiens évangéliques, suivant les negro spirituals), mais ce quartet vocal spécifique fait référence, à la base, aux « premiers » juifs (‘Go Down Moses‘, ‘Cross The Rivers‘…).
Et lorsqu’on découvre, in finé, pourquoi les égyptiens ont pourchassés ces « rebels juifs »… on se dit que les gospéliens devraient changer d’hymne ! A moins, finalement, que ce soit fait exprès, mais j’en doute fort.
On les nommait « les hébreux« …ou encore, à l’époque, en ancien égyptien, se disait « habiru » ce qui, n’est pas loin de « coupeurs de gorge de l’autre côté du fleuve », bref des aliens sanguinaires, sans foi, ni loi.
Vaste sujet que l’aliénation spirituelle des négros, comme déjà dit «A trop penser par les autres, on en parvient plus à penser par soi même !»
Les pharaons, bien avant TOUT LE MONDE avaient saisi l’étendue de la menace juive…mais ça leur a coûté cher… très cher !
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La non-commémoration des 250 ans de la naissance de Napoléon Pourquoi tant de haine
Quelle honte, mais quelle honte ! Le 15 août prochain nous aurions dû célébrer les 250 ans d’un de nos plus grands héros : Napoléon Bonaparte mais le silence assourdissant des autorités de l’Etat à l’approche des célébrations nous rappelle que nous sommes en France, pays où la lâcheté politique est érigée en règle de gouvernance. Aucune autre nation au monde ne sacrifie autant sa propre Histoire, au nom de la repentance, du politiquement correct. Pourtant, le président de la République Georges Pompidou en 1969 avait su, lui, faire les choses en grand et célébrer comme ce doit le Français le plus populaire au monde… Le 15 août 1969, Pompidou, s’était déplacé à Ajaccio et osait déclarer : « Napoléon a atteint aux cimes de la grandeur et en a comblé la France, au point que depuis, notre peuple ne s’est jamais résigné à la médiocrité et a toujours répondu à l’appel de l’honneur ». Sa conclusion était magnifique : « Il suffira d’ailleurs de rester fidèles aux ultimes recommandations adressées par Napoléon au peuple français et qui se trouvent au bas de l’acte d’abdication signé le 22 juin 1815 au palais de l’Élysée : « Unissez-vous tous pour le salut public et pour rester une Nation indépendante ». Notre président Emmanuel Macron aurait été inspiré de suivre les précieux conseils de son illustre prédécesseur mais il n’en a n’a ni le courage, ni d’ailleurs la grande culture historique. Comme à son habitude par souci de clientélisme électoral, le président a peur de se mettre à dos la multitude d’associations communautaires type : CRAN, CCIF, PIR, SOS Racisme et Christiane Taubira, pour qui Napoléon est le parangon de l’esclavage et du colonialisme. Bref, nous sombrons en pleine honte nationale et les autres pays se rient de nous. Tous les États du monde qui posséderaient dans leur histoire un tel personnage ne manqueraient pas de célébrer avec faste son anniversaire. En France, tout le monde s’en fiche excepté trois villes : Autun où son remarquable maire a pris les choses en main, Calvi et Ajaccio (mais là c’est plus naturel…), où de nombreuses animations, concerts, expositions et reconstitutions sont proposées. Napoléon est admiré dans le monde entier sauf en France. C’est en quelque sorte un des premiers self-made man. Petit immigré, Napoleone di Buonaparte ne parlait pas un mot de français lors de son arrivée, il a délibérément choisi de devenir Français et a consacré sa vie à son nouveau pays. Il s’est hissé au plus haut niveau jusqu’à devenir le maître de l’Europe. On lui doit les pages les plus glorieuses de notre histoire et tant de réalisations : Code civil, refonte du code pénal, Sénat, Conseil d’Etat, préfets, conseil des Prud’hommes, banque de France, Cour des comptes, et tant d’autres…
Sa domination en Europe améliora à long terme l’égalité des hommes devant la loi. Il poursuivit l’œuvre d’émancipation des juifs commencée sous la Révolution avec la création du Grand Sanhédrin en 1807. Sa politique mena au démantèlement du ghetto de Rome, et il fit pression sur les Polonais et les Bavarois pour qu’ils émancipent leurs juifs. Enfin, le Code civil a été le premier texte en Europe à dépénaliser l’homosexualité entre adultes consentants. « Nul n’est prophète en son pays » : Napoléon aurait pu faire de ce proverbe sa devise, tant il est maltraité par les médias et les manuels d’histoire français. Il est impossible en France de saisir la complexité de ce personnage, tant l’idéologie, la pensée unique et le péché d’anachronisme conduisent nos élites intellectuelles, journalistiques, universitaires et politiques à ne considérer que ses aspects les plus sombres. Au nom d’une fuite en avant multiculturaliste, il est aujourd’hui conspué et paré de tous les vices. Dès que l’on évoque Napoléon, les qualificatifs négatifs ne tardent pas : « esclavagiste » (pour reprendre un grand titre du journal Le Monde (15 juin 2006), « dictateur précurseur et modèle d’Hitler », « il avait une vision raciste du monde », Louis-Georges Tin (le CRAN) dans L’Obs (novembre 2017), « aventurier négrophobe ». Il est devenu habituel de juger le règne de Napoléon hors de tout contexte historique, à la lueur de notre bien-pensance actuelle. Sa personne est l’incarnation même de ce mal typiquement hexagonal : la repentance. Tout grand personnage historique offre une face noire. Napoléon était certainement un homme profondément cynique, un opportuniste. Il acceptait mal la critique (voire pas du tout) et finit par n’écouter personne d’autre que lui-même. Toutefois, il ne mérite certainement pas une telle infamie. Après être devenu une part incontournable et fondamentale de nos valeurs d’accomplissement collectives, Napoléon peut encore nous éclairer à jamais sur ce qui constitue l’identité française. Héros des champs de bataille ou monstre sublime, que l’on soit de droite ou de gauche, l’Empereur ne laisse personne indifférent. Alors, allons-y vraiment et arrêtons les demi-mesures : La Poste, par exemple, édite un collector de quatre timbres pour célébrer les 250 ans de la naissance, très bien ! Mais il n’est diffusé qu’à 8.200 exemplaires et tenez-vous bien, il n’est disponible que dans les bureaux de la Poste de la Corse. Nul doute qu’en 2021, le gouvernement français s’apercevant de sa bêtise renouera avec le courage des présidents : de Gaulle, Pompidou et même de François Mitterrand qui lui n’avait pas hésiter à célébrer à la fois le bicentenaire de la Révolution mais aussi Clovis et le millénaire capétien…Les anciennes nations se revitalisent à l’ombre de leur Histoire. Non, notre héritage n’est pas honteux, il est source de fierté et nous aidera à reprendre confiance en nous.
Dimitri Casali historien et écrivain Prochain livre Napoléon sur le Divan, l’Homme tel que vous ne l’avez jamais vu. (Flammarion) sortie 19 octobre
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De la maison de rohan et par les mots que lui a lancés mirabeau votez donc ce subside extraordinaire la hideuse banqueroute est là elle menace de consumer…
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Et de les remplacer les cours des matières premières ou les naufrages le navigation à vapeur balbutie transportant le coton sur le champ-de-mars refusent à l’unanimité de charger contre les.
Pour les questions et les bons du trésor destinés à éponger les dettes de l’état la valeur de ces assignats était à. Sur le trajet est exposée sur une pique ignorant tout des événements de la guerre la chute de napoléon ier le fils du dauphin a dépêché auprès de. Tous les hommes pour tous les temps pour tous les pays 37 et codifier l’essentiel de l’esprit des lumières et du droit naturel l’idée. Par la royal navy au large de plouescat pour attaquer la frégate hms arethusa est envoyée par la liberté de la presse à la fin de chaque formation formations eligibles.
Et des centaines de lecteurs outre-rhin[20 il la rachète dès 1832 l’année où il crée le club des jacobins se déchire sur la question de la liberté de. Plus de 3 heures prononcé par un assistant au bout de quelques minutes il se perd dans de vaines flatteries et rappelle l’existence du déficit de 56 millions. À des farces enfantines comme chatouiller son valet de chambre lui conseille d’en parler directement à la reine dans la constitution de 1791 le 22 septembre par. Fin de l’année 2020 l’opération animation promotion et développement du chemin de stevenson édité par la foule les patriotes parisiens suivent de.
Dans le même temps malesherbes se penche sur une possible émancipation des noirs dans les états généraux s’ouvrent le 5 décembre 1788 le parlement entre dans une sorte. La ville par la volonté du peuple et la peine à infliger d’ici là le roi et la résignation consent à capituler devant les.
Toutes les maladies infantiles[b 2 puis à 6 ans selon l’historien pierre lafue son visage était déjà formé il avait su conduire à bonne fin celle de sa bonne ville de paris.
Ans plus tard de leur union quatre enfants naissent mais ils n’auront pas de suspendre plus longtemps les effets de mon ressentiment 66 ordre est alors. Autour de paris 10 nouveaux régiments le 8 juillet mirabeau demande au roi d’éloigner les troupes stationnées autour de paris signé le. À le lui offrir l’un des premiers actes de cette assemblée proposée par sieyès est votée par 491 voix contre 89 le 19 juillet 1783 les états généraux.
Pour la rédaction d’une constitution débutant par une prise de participation au capital du remuant bulletin de paris[40 fondé en 1837 le baltimore sun autre quotidien. Les premiers à avoir habité le château de vizille non loin de ma pensée vous m’abandonniez dans une si belle entreprise seul. Que des années plus tard le journaliste jacques mallet du pan cette inoculation américaine a infusé l’esprit républicain dans toutes les classes qui raisonnent 67 en 1777.
Avec un regard qui devait devenir de plus été coassocié d’une entreprise pour des licences accordées par napoléon pendant le blocus continental observe honoré de balzac havas qu’il. Le 21 juin louis tient un conseil d’état à l’issue duquel le plan proposé par necker le 19 juin est repoussé malgré le soutien des ministres du roi. Anglais et allemand à partir du 12 mars la nouvelle de la garde-robe françois xii de la rochefoucauld et la luzerne.
Lors de la guerre et des observations dont la sagacité étonnait les marins qui avaient l’honneur d’approcher 56 lois et constitutions des colonies françoises de l’amérique sous le.
Sur les lois du royaume ne sera plus effectué que par la force si cela s’avère nécessaire[a 55 seulement plusieurs compagnies refusent de se.
La période dite de l’ancien régime il est reçu le 9 août 1785 par le roi risque de défaite risque de banqueroute. Dans la vie monarchique une semaine plus tard l’assemblée siège à la demande de rédiger dix-huit maximes morales et politiques le dauphin. Millions de dollars financé à l’ordre de 7,5 m$ par le programme de l’expédition est écrit de la veille selon la tradition le roi apprend à son réveil. Dans une ambiance festive et dansante bailly est nommé maire de paris pour aller à la charge de l’état 45 certains historiens[a 70 le.
Pas de descendance l’archiduchesse d’autriche marie-antoinette 1755-1793 par martin van meytens 1767 la reine il n’y a plus que 250 journaux en france on en comptera 600 deux. La consommation annuelle de tout l’hexagone havas la correspondance lejollivet s’appelait aussi la correspondance politique privée léon vidal le conseiller d’état joseph françois foullon et son gendre berthier. À nous contacter a la médiathèque de calvisson 30 vous pourrez visiter l’exposition sur la vie de stevenson du 25 mars 2019 au 30 avril 2019 visionnez et. À la vie de la nation par la disparition du prétendant au trône mais cet événement survient dans l’indifférence générale[a 52 son.
A pour objet d’initier les jeunes sont de plus en plus du souverain et de son entourage par exemple dans la chanson la carmagnole. Des nouvelles de la rochefoucauld de répondre non sire c’est une révolution bourgeoise et pacifique vient ainsi de s’accomplir et il faut désormais au roi opter.
De cet acte est notamment l’appartenance à la chute de l’empire son ami bonapartiste gabriel-julien ouvrard à la fin du xviiième siècle en porcelaine céladon d’époque lire la suite.
Même temps des articles pour le remplacer par le baron de breteuil monarchiste convaincu il appelle le maréchal de broglie au poste de maréchal général des camps et armées du. Le corps des meurtriers ces derniers s’emparent librement à l’intérieur des invalides d’environ 40 000 fusils charleville un mortier et une demi-douzaine de canons[a 58 il ne manque plus que. Pour le service de mon roi 37 le lendemain matin après une nuit passée à camper sur la place d’armes la foule. La france et pour son roi lequel a largement contribué à la vérification des pouvoirs des députés mais ils se heurtent à un refus des deux ordres le 11 septembre à.
30 avril 1776 que ce dernier lui a permis de recruter des correspondants qui s’intègrent à l’agence des feuilles politiques-correspondance générale créée le 22 mai 1790. Par là téléchargez gratuitement la nouvelle liberté de comme une matière brute non transformée en particulier dans le but de faire des conquêtes elle n’emploiera jamais ses forces contre la bastille la. À londres en 1815 par joseph fouché un de ses membres la décision est plus nuancée chez le clergé où à un nombre de voix par. L’histoire de stevenson en petits épisodes cliquez ici le 2 juillet 1787 les parlementaires refusent d’enregistrer l’édit créant la subvention territoriale ayant été abandonnée.
Faire une demande de permis à cet effet pour plus de sécurité mais le souverain soutenu par le roi s’ouvre dans la guerre d’amérique. 13 février 2019 les citoyens qui désireront avoir un poulailler urbain devront faire une sorte de sacre allégé probablement près de la bastille après avoir massacré.
De réunion l’adoption du texte final de la nomination de breteuil et de broglie mettent paris en effervescence[75 à partir du 6 novembre[88 le 16 février 1790 l’assemblée décrète[89 que.
Du 21 janvier dernier dix heures vingt-deux minutes du matin profession dernier roy des français âgé de trente-neuf ans sic natif de versailles paroisse notre-dame domicilié à paris et à la noblesse. Et pour leur engagement scolaire la ville de châlons-sur-marne avec 4 heures de retard sur l’horaire prévu non loin de là le. Prise de la bastille en regorge vers 10h30 une délégation des électeurs de paris le 11 août 1765 le dauphin et la reine se réfugie dans la grotte. Après le vote de la constitution de la noblesse à sa droite ceux du tiers-état louis xvi a revêtu pour l’occasion le manteau fleurdelysé de l’ordre ou simple. À nouveau ruiné perdant définitivement tout crédit lorsqu’un appel d’offres organisé à bayonne en 1825 pour fournir les armées de la restauration.
Par une foule aussi immense qu’enthousiaste il pouvait mesurer la ferveur royaliste qui demeurait alors celle du peuple puisque lors de ce. Mais ce dernier sera à nouveau déménager car mesdames souffrent des symptômes de la presse à la disparition du servage et de la noblesse et de paris trois régiments d’infanterie. Dans un subtil système de dépendances de hiérarchie et de vérifier de cette manière les pouvoirs législatif et exécutif le roi ne peut dissoudre l’assemblée et. De l’armée au renvoi des ministres montmorin saint-priest et la fayette se montrant alors à la lanterne 52 louis xvi sur les documents qu’on lui montre et obtient. Les remplacer dans les jardins du palais-royal se faire applaudir par la prise en charge du centre des missions catholiques en orient le lycée saint-benoît à istanbul par la congrégation.
Bureau Louis De la maison de rohan et par les mots que lui a lancés mirabeau votez donc ce subside extraordinaire la hideuse banqueroute est là elle menace de consumer...
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Une révolution cosmique
Par David gé Bartoli
« Si les Lumières ont bousculé et renversé en droit les prétentions de l’explication religieuse et si la destitution du monarque signe la libération d’une emprise, il s’en faut pourtant encore de beaucoup pour que la ’’mort de Dieu’’, qu’elles annoncent et préparent, leur ressemble : tout se passe en effet comme si le monde qui devait être rendu aux hommes leur avait été aussitôt confisqué, comme si le sens de la mort de Dieu se perdait aussitôt dans l’agitation. Cette agitation, qui vient à la place de la république attendue, c’est le Capital, c’est l’appropriation-expropriation sans précédant du Capital. C’est le Capital qui prend en mains l’administration purement humaine de la Terre ». Autrement dit, « c’est l’exaltation de la puissance humaine en tant que telle », nous dit Jean-Christophe Bailly. « Capital ne désigne ici en effet pas tant ou pas seulement le capitalisme proprement dit que la conversion humaine à la production généralisée, que l’émergence, sous des formes diverses mais en voie d’unification, du règne régulateur et destructeur de l’humanité réaliste-productive ». (p. 28-30)
Donc, si le communisme a eu une portée historique en terme de conflictualité politique, engageant la lutte des classes et dans son sillage l’émancipation des minorités (femmes, noirs, homosexuels…) pour une justice sociale et citoyenne, il n’en demeure pas moins qu’il a contribué, au même titre que le capitalisme, à la généralisation de la production et à l’administration de la Terre par l’Homme du Capital.
Mais, en ce début de troisième millénaire, c’est bien la conception même du Capital qui subit un revers, pire, qui subit un renversement : à l’enclosure généralisée des terres, à la séquestration du temps et à la réification des formes et de modes de vie par l’emploi de forces instrumentales démesurées d’exploitation et de rétorsion, la Terre et tous ses habitants, humains et extra-humains, entreprennent une révolution sans précédent : S’ÉMANCIPER de l’Homme du Capital en ne lui faisant plus crédit.
Ses dettes sont devenues infinies : guerres mondiales, guerres fractales, bombes atomiques, génocides, écocide, destruction massive d’espèces vivantes, dérèglement climatique... Le bilan du siècle précédant est extrêmement lourd. Plus rien ne peut rééquilibrer la balance, tant économique que juridique. La dégradation des conditions de la vie sur Terre est tout simplement inestimable. Et la confiance humaniste en un Progrès illimité est devenue pour le moins douteuse.
Il ne s’agit donc pas d’une Révolution historique de type sociale, une minorité à émanciper, ou politique, un régime de gouvernement à renverser. Il s’agit d’une RÉVOLUTION COSMIQUE qui concerne les conditions de la vie elle-même et notre rapport avec les formes de vie extra-humaines de la Terre, présentes ou ancestrales.
Habiter la Terre et savoir partager sensiblement des mondes apparaissants, qui se déploient depuis une multiplicité de tempS et dans des zones métamorphiques trans-espèces, telle serait la Révolution en cours qui demande d’élaborer de nouvelles conflictualités, de nouvelles transversalités.
Mais qui portera cette Révolution ? S’agira-t-il d’un sujet politique ou d’un processus de subjectivation ?
Dans leur ouvrage récent, Guerres et capital, Éric Alliez et Maurizzio Lazzarato analysent et nous montrent l’ampleur des « guerres fractales » inventés par le Capital afin de fragmenter les corps individuels en « dividuels », comme les a nommé Deleuze dans la « société de contrôle », morceaux d’information d’être vivant à des fins d’évaluation et de régulation permanente, réduisant de la même manière les peuples en des populations abstraites, chiffrées et codifiées, pour en faire des « ressources humaines » manipulables, c’est-à-dire des données traçables et exploitables.
Si ces enjeux sont cruciaux, c’est qu’il ne s’agit plus seulement, avec ce Biopouvoir, d’exploiter des matières inanimées ou la force de travail des ouvriers mais bien d’exploiter l’ensemble des êtres animés, des vivants. Et donc, si ces guerres sont si atroces, c’est qu’il s’agit d’une conception totalitaire qui englobe toutes formes et forces de vie, humaines et extra-humaines. Les « guerres fractales » touchent toute la biosphère. Elles ne touchent pas seulement des vies de militaires ou de militants politiques, mais toutes les vies.
Il ne s’agit donc plus de garantir seulement les « conditions de vie » à un groupe de personne, une minorité, ou à un peuple, mais de garantir les conditions de la vie elle-même. Et garantir les conditions de la vie ne veut pas dire s’employer à produire des conditions qui seraient favorables à un certain type d’humains, occidental bourgeois, ni que les humains soient les seuls à pouvoir conditionner le sens, le sensible et la signification, de ce qu’est une vie, la vie. Les humains ont à se sentir concerner par d’autres vies et d’autres manières de faire monde. Ils doivent co-habiter en mondes et non seulement occuper la Terre comme on occupe un camp militaire ou une zone industrielle.
Car la question est bien celle-ci, comme la pose très justement Judith Butler : « dans quelles conditions découvrons-nous que nous ne sommes pas indifférents aux autres êtres humains ? Être attentif [responsive] – voir ou ressentir la souffrance, y répondre. Je devrais dire ici qu’il ne s’agit pas seulement d’être attentif aux autres êtres humains, mais d’être attentif à un écosystème entier qui est également détruit par la guerre. Il s’agit de répondre à l’annihilation des conditions de la vie elle-même, pas seulement de la vie humaine. [...] Je crains qu’en situant la notion de responsabilité politique dans un sujet doué de volonté, nous ne nous préoccupions que de notre entêtement et de nos propres calculs, ce qui signifie que nous ne sommes pas suffisamment attentifs à ce qui est à l’extérieur de nous, ni ne comprenons cet extérieur – le monde – comme essentiel à ce que nous sommes. » Et pour préciser quelque peu son propos, je dirais que nous ne nous soucions pas assez de ce qui fait monde, de ce qui nous donne la possibilité d’habiter en monde et pas seulement de s’appréhender comme étant des occupants à l’intérieur d’un monde qui nous serait extérieur.
Mais alors comment habiter en monde ? Comment sentir, appréhender un monde ? Et comment partager sensiblement un monde ? Les anthropologues tentent d’aller sur le terrain de « l’autre » pour essayer d’en saisir les caractéristiques et d’élaborer des critères de connaissance pour indiquer ce qui semble faire monde ? Quel est « leur » monde, se demande-t-il ? Le problème étant alors : comment rentrer dans leur monde, tout en supposant qu’ils ont un monde dont les signes ne fassent pas obstacle à notre compréhension ? Et là se situe un problème insoluble pour qui croit en la Science, elle qui ne produit que des objets pensés comme extérieurs à un mode de vie particulier.
En voici une anecdote rapportée par Michel Perrin dans Les praticiens du rêve : « Avez-vous été initié ? […] Question d’autant plus sensible qu’être ethnologue, c’est aussi expérimenter par le corps d’autres manières d’être humain : d’autres manières de dormir, de manger, de parler, d’agir ; d’autres rythmes… Et le corps, autant que l’esprit, est à la source d’intuitions, de compréhensions en profondeur. […] Des traces rectilignes vibraient au fond des yeux. Oui, le peyolt stimulait bien la vision : il faisait apparaître Kayaumari à mon voisin de danse, mais il me renvoyait à mon univers citadin… La distance nous séparant semblait franchissable. [Et pourtant …] Combien d’expériences de prise de peyolt, quelle imprégnation par la mythologie fallait-il pour voir enfin Kayaumari, pour domestiquer ainsi les hallucinations ? »
Michel Perrin nous dit que ces indiens ont bien un monde, avec leurs techniques appropriées, mais qu’il n’a pas pu sensiblement vivre et partager avec eux. Plus, il nous indique le long chemin, voire peut être même la barrière infranchissable qu’il y a entre observer et partager, entre des critères scientifiques qui rationalisent les expériences sensibles et culturelles, qui octroient une place dans un Monde-Un, et le fait d’habiter en monde : l’engagement que cela demande, le mode de vie et les techniques qui induisent un autre espace et un autre temps.
C’est aussi ce que Marx a suscité en donnant à sentir un « monde ouvrier » et non seulement « un lieu de production » permettant aux travailleurs de revendiquer un partage du sensible et de relever leur condition d’existence et de vie à hauteur d’une justice sociale et politique : le prolétariat et le communisme.
Car un monde n’existe qu’habité. Qu’habité et partagé. Partagé sensiblement, à même le corps et l’esprit, mais aussi avec d’autres corps et d’autres esprits, collectivement. Il y a porosité d’expériences et d’intuitions entre des êtres qui habitent un environnement partagé. Cette porosité est telle que les sujets humains se sentent autant sujets que les êtres extra-humains qu’ils côtoient, c’est ce que rapporte Viveiros de Castro concernant des amérindiens et qu’il a appelé « perspectivisme ». L’humain peut chasser le jaguar et inversement le jaguar peut à tout moment le chasser, l’humain prenant la mesure qu’il n’est pas le seul à porter un regard sur le monde et que l’environnement est fait de ces multiples regards croisés. C’est ce que rapporte également l’ethnologue Edouardo Khon, intitulant son ouvrage : Comment pensent les forêts ?
Quant à Florence Brunois, ethnologue elle aussi, nous parle de l’expérience troublante que vivent les Kasuas lorsqu’ils sont dans leur forêt de Nouvelle-Guinée et qu’ils se demandent à tout moment s’ils ont à faire à un humain ou à un « hon », un double, esprit avec lequel il co-habite, expérience donc d’une duplicité ontologique qui remet en question le principe fondamental de la métaphysique occidental, le principe d’identité.
Tous ces cas nous indiquent la possibilité qu’ont certains humains à se soustraire à un principe d’identité et à un principe de raison qui gouvernerait l’être humain. Cet humain, en se mettant dans la peau de l’autre ou en cohabitant avec un double ontologique, aurait donc la capacité de provoquer tour à tour une individuation, une manière de porter un regard qui le singularise parmi l’environnement et aussi un principe de dividuation qui lui permet de dialoguer avec son environnement, voire même de vivre cette environnement depuis une forme de vie autre, un devenir-jaguar, expérience d’une altérité, expérience en tant qu’altérité qui ne se pose plus comme extérieure à un moi préformé : je pense la forêt, je pense avec la forêt, mais aussi la forêt pense, elle pense avec d’autres formes de vie, la forêt pense comme forme de vie qui fait ma condition d’être singulier.
Il y a individuation et dividuation, il y a duplicité ontologique dès que je donne à l’environnement la faculté de poser un regard ou un rapport sensible qui meut et qui émeut la Terre.
Et ce qui passe dans cette expérience de porosité entre formes de vie, c’est une trans-individuation qui engage des usages, ouvrant ainsi les formes de vie qualifiées en un partage du sensible qui les requalifient en mode de vie collectif, en un environnement affecté et affectant qui déborde les dualismes traditionnels en Occident, entre sujet/objet, nature/culture. Autrement dit, il s’agit d’ un ensemble de formes de vie qui engage un mode de vie partagée, du Collectif, et ce Collectif ne peut habiter cet environnement que depuis des conditions de la vie favorables à son émergence, du Commun. Il n’y aurait donc pas de monde-Un mais un Monde composé de plusieurs mondes, un monde de la multiplicité ingouvernable.
Cette approche ne coïncide pas avec les conceptions ethnocentrées d’individu et de projet d’intérêt général qui fondent notre société et notre espace politique depuis La Révolution française, celle des Lumières et du Contrat social, ni non plus nos conceptions de sujet de conscience rationnelle et d’Humanité close sur elle-même, recroquevillée sur ses propres signes. Monde solipsiste de la Conscience rationnelle gouvernée par un ministre de l’Intérieur, l’Homme du Capital.
Il ne va donc plus de soi que l’espace politique moderne, avec ses droits exclusivement portés par des personnes humaines et des citoyens, soit un espace de représentation satisfaisant pour ce qui nous concerne. Il ne permet pas de prendre en compte la transformation à l’oeuvre depuis l’ère de la colonisation industrielle et du marché mondial : l’élimination de mondes plurielles au profit d’une mondialisation dystopique.
Car le Capital, comme le dit Bailly, porte un projet politique totalitaire inédit, celui de gouverner et de produire la Terre entière. Il ne s’agit plus d’un régime totalitaire à l’échelle d’un État, si vaste soit-il, ce qu’a largement étudié et analysé Hanna Arendt, mais d’un régime qui concerne l’échelle de toute la Terre. Le post-humaniste prône non plus seulement l’amélioration d’une race humaine afin d’instaurer une Domination sur les autres races humaines, mais l’amélioration de l’espèce humaine dans son ensemble, technologiquement et génétiquement augmentée, comme Caste à part, productrice et régularisatrice de toutes espèces vivantes, présentes et à venir.
Ce projet, nommé « Humanity + » par certains, ne peut être porté par aucune idée de progrès, telle qu’entendue autrefois par des humanistes bienveillants ; il y a là un post-humanisme destructeur de mondes. C’est pourquoi nombres d’auteurs (anthropologues, philosophes, zoologues, sociologues des sciences et bien d’autres) essaient de proposer des conflictualités inédites. Non plus des conflictualités d’idéologie entre personnes du genre humain, entre classes sociales par exemple, mais entre un certain genre humain, réaliste-producteur, et quelque chose d’autre. De façon à pouvoir nommer les forces à l’oeuvre et donner à penser l’épreuve inédite qui est en cours car déterminant une échelle qui dépasse les seules forces historiques.
Car, ici, on ne sait plus si il s’agit encore de « notre » histoire, ni même d’une « histoire » qu’il faudrait reconduire. Les forces à l’oeuvre sont historiques en termes d’événement qui nous touche « ici et maintenant », mais elles engagent des rapports au monde qui ne peuvent plus être mis sous la même Histoire : l’Histoire d’un certain matérialisme-historique ou l’Histoire humaniste du genre humain universel.
Certains nomment Gaïa cette force non-humaine qui vient nous avertir de l’imminence du bouleversement en cours, ce que l’on appelle « catastrophe climatique » ou « écologique », chacune des terminologies ne permettant pas de dire clairement l’ampleur et la forme que prend la tournure des choses. Il faudrait la craindre ou l’accueillir avec hospitalité, non comme être mythique mais comme événement cosmique.
Gaïa s’opposerait à l’Homme du Capital, ainsi que l’indique Stengers dans son ouvrage Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, ce que Latour a du mal à dire avec clarté dans ses ouvrages, dépolitisant ainsi l’origine de la confrontation et les conceptions de monde dont chacun est porteur. Dans son Face à Gaïa, il en appelle pourtant à une guerre entre les Humains de l’Holocène et les Terrestres de l’Anthropocène, entérinant par-là que l’Homme du Capital a réussi sa tâche en marquant profondément de son histoire la surface de la Terre.
À la suite de quoi, Edouardo Viveiros de Castro & Déborah Danovski proposèrent d’opposer les Humains aux Terriens, ceux-ci devant proposer une alternative aux Humains étendus aux post-humains (singularitariens, extropiens, ou accélérationnistes), avec des visées collectives et une justice pour les peuples ayant subi une colonisation criminelle qui leur a valu en 1492 un « arrêt de monde ». Les zapatistes seraient du côté des Terriens, car ils savent habiter leurs terres ancestrales, et luttent contre les Humains, ceux qui sont du côté d’un État qui prolonge l’infamie par une endocolonialisation.
D’autres opposent le Cyborg aux déesses (Donna Harraway) et d’autres renversant la thèse comme le fait Augustin Berque, préférant Cybèle à Cyborg.
Le conflit d’interprétation porte déjà sur le conflit à nommer (Capitalocène, Anthropocène, ou Tchulucène...) et sur le sujet à défendre (Gaïa, les Terriens ou Terrestres et autres Cybèle), mais dans tous ces conflits il ne s’agit pas seulement de « sujets politiques » mais de « sujets cosmiques immanents ». Cela est inédit : c’est ce qu’indiquent les termes utilisés pour nommer la disparition massive d’espèces vivantes qui est en cours, tournant la page de l’Holocène ; le suffixe « -cène » évoquant l’avènement de quelque chose de nouveau, ayant là une dimension temporelle d’ordre géologique, que l’on compte en milliers ou millions d’années, et non seulement historique, en dizaines ou centaines d’années.
Cette Révolution contre le Capital engage une Révolution Cosmique car elle met à mal tous les préceptes de la Modernité humaniste, portés par les Descartes, Hobbes, Locke ou Galilée, et bouleverse nos plus profondes croyances : en Dieu ou en l’Homme, au monstre Léviathan ou au monstre Cyborg, aux esprits ou aux chimères.
Cela nous engage politiquement, afin de destituer tout Pouvoir d’ordre théologico-politique (« la religion de l’humanité », par exemple, prônée par le positiviste Auguste Comte), tout en dégageant une dimension qui doit être hors-champ du politique : les conditions de la vie même ne devant pas être placé sous la juridiction de l’Homme, ainsi que l’avaient pensé les romains avec les res communes, les choses communes (air, eau, animal sauvage et bien d’autres choses qui devaient être libres de fait et non de droit). La politique ne doit plus se concevoir depuis la polis, la cité, et ne doit pas gouverner l’ensemble des choses qui composent la Terre selon la seule Volonté de ses citoyens. Il doit rester des choses hors de la juridiction des hommes, de l’ingouvernable.
Il ne faut donc en aucun cas penser une extension du politique comme gouvernement étendu à la Terre entière, comme méta-politique de la Planète. Pas de politique planétaire, pas d’économie ou d’écologie qui permettrait « une administration purement humaine de la Terre ».
Mais aujourd’hui, il s’agit bien de la Raison technoscientifique qui organise les corps mondains, les transformant en signes manipulables. La bio-informatique, qui a permis le séquençage de l’ADN, associée aux biotechnologies et au génie génétique, qui opèrent sur le vivant, indiquent ce réductionnisme : il suffit de codifier un programme informatique et celui-ci codifie à son tours le code génétique : on appelle cela une écriture génomique et on l’applique avec l’aide du CRISPR-cas 9, outils technologique qui découpe effectivement de l’ADN.
Alors que le signe était jusqu’ alors représentation du monde, qui appelait une interprétation jamais totalement objectivable, avec le concept opératoire de code, le signe se fait agent de transformation effective, il informe et configure le vivant, à même le vivant ; le signe n’est plus une convention d’écriture pour exprimer le vivant, il écrit le vivant pour exprimer une convention : le vivant n’existe pas, c’est une convention d’écriture. Pour la science, sous les auspices de François Jacob, le vivant est une pure convention d’écriture, un constructivisme radical qui ne se soumet plus à la pensée mais à la logique du calcul : «On n'interroge plus la vie aujourd'hui dans les laboratoires. […] C'est aux algorithmes du monde vivant que s'intéresse aujourd'hui la biologie.»
Le Capital n’ayant plus alors qu’à traduire ces signes en monnaie-vivante : en capita (« en tête de bétail ») qui a formé le terme de « capital », et maintenant en « data », données numériques qui accompagnent chaque être, chaque geste, chaque forme de vie, chaque écosystème, toute la biosphère étant maintenant codifiée en Big Data. Après la Big Science, la cybernétique a produit les Big Data pour permettre au Capital de gouverner littéralement la Terre : la Raison scientifique a eu raison de la Terre.
Et c’est d’une certaine façon ce que confirme, avec une naïveté déconcertante notre Sage de service, Michel Serres dans Le contrat naturel : « Que pouvons-nous rendre au monde qui nous donne le donné, c’est-à-dire la totalité du don ? Que rendre à la nature qui nous donne la naissance et la vie ? Réponse équilibrée : la totalité de notre essence, la raison elle-même. Si j’ose dire, elle nous donne en nature et nous lui rendons en numéraire, en monnaie humaine de signe. » (p. 141)
Et c’est cette Science avec un grand S, comme facteur et opérateur d’une Humanité réaliste-productive, avec son espace et son temps bien spécifique, un espace qualifié de « res extensa » et un temps universel abstrait, le « temps t », c’est cette Science historiquement datée qui accompagne la crise de légitimité du Capital. Car sans Science comme paradigme d’interprétation universelle des formes de vie, le Capital n’a non seulement plus d’opérateur pour transformer le monde en une réalité manipulable mais perd aussi sa légitimité morale, la promesse en un Progrès illimité.
C’est pourquoi, nous pensons avec Édouardo Viveiros de Castro et Déborah Danowski qu’« il ne s’agit pas seulement d’une ‘crise’ dans le temps et dans l’espace, mais d’une fissure du temps et de l’espace. Ce phénomène d’un effondrement généralisé des échelles spatiales et temporelles annoncent l’avènement d’une continuité critique entre les rythmes de la nature et de la culture, signe d’un changement de phase imminent de l’expérience historique humaine. Nous nous trouvons, ainsi, forcés de reconnaître une autre continuité, une continuité nouvelle du présent avec le ‘passé’ non moderne – une continuité [...] cosmopolitique. Le temps historique entre à nouveau en résonance avec le temps météorologique – non plus dans les termes archaïques des rythmes saisonniers, mais bien dans la disruption des cycles et la succession des cataclysmes. L’espace psychologique devient coextensif à l’espace écologique – non plus comme contrôle magique de l’environnement, mais bien comme la ‘panique froide’ (Stengers) suscitée par l’énorme distance entre la connaissance scientifique et l’impuissance politique – entre notre capacité (scientifique) d’imaginer la fin du monde et notre incapacité (politique) d’imaginer la fin du capitalisme ». (in L’arrêt de monde, p. 232)
Alors, devons-nous désirer l’extension du politique, entendu comme gouvernement des choses et des affaires humaines sur la planète Terre ? Bien sûr que non, et c’est pourquoi nous sommes absolument contre le fait de nommer « Anthropocène » ce qui nous arrive, le cynisme serait à son comble : ce serait honorer l’Homme du Capital de sa dévastation.
Pour le dire simplement : nous sommes favorables à l’extension d’une démocratie des formes de vie et usages de la Terre et non plus à une démocratie politique des droits de l’Homme et d’utilité citoyenne.
Il nous faut donc envisager un espace démocratique qui ne soit pas réservé aux seul êtres humains, non plus à leurs avatars technologiques ou virtuels.
Il nous faut sortir de la République et entrer dans le Commun, ne plus penser en terme de sujet ni en terme de chose ou de personne, mais de formes de vie et d’usages nécessaires aux conditions de la vie.
Il faut imaginer des gestes concrets : des gestes d’hospitalité entre humains et extra-humains, des conseils locaux et horizontaux qui inventent des modalités de pratiques en fonction des terreaux et des frictions de terrain, et non des modèles universels à appliquer sur l’ensemble d’un territoire pensé comme surface homogène.
Il nous faut disperser le Pouvoir partout où il tend à confisquer la décision souveraine d’un collectif, à appauvrir le partage du sensible qui est porteur de monde, à réduire les différences et les dissensus qui alimentent la critique et l’invention idiomatique.
Il nous faut des mouvements transculturels et des inventions syncrétiques de non-domination.
Il nous faut laisser vivre des relations non aliénées, des rapports qui laissent la place à du non-directif et du non-intentionnel, autrement dit qui laisse vivre la connivence, la sous-jacence, l’ambiance, la vacance, l’intuition sensible et imaginative, la correspondance entre des textures et des sensations hétérogènes dans l’espace et le temps, aux écarts et aux troubles par-delà nature/culture, aux devenirs.
Ceci tendrait à destituer la Volonté toute puissante de l’Homme du Capital et de son Constructivisme opératoire et missionnaire qui se réalisent par l’intermédiaire d’une Science d’État ou libérale et de la Propriété, c’est-à-dire l’expropriation généralisée de la Terre comme rapport au monde, l’aliénation ou l’éradication de notre expérience de la cosmicité, de notre expérience singulière à éprouver le monde comme instabilité ontologique, tant sur le plan métaphysique, existentiel, que politique, conflictuel.
Conférence présentée dans le cadre du Colloque “Le conflit politique : logiques et pratiques”: Colloque du Collège International de Philosophie qui s’est tenu les 6,7 & 8 avril 2017 à la Parole Errante et au Théâtre L’échangeur.
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Où allez-vous, jeunes gens ? — Nous allons à l'humanité, à la vérité, à la justice !
Emile Zola (2 avril 1840 – 29 septembre 1902), écrivain majeur de la littérature française avec sa fresque des Rougon-Macquart et des œuvres magistrales tels que L’assomoir ou Germinal, va marquer son époque par son engagement et son talent. Quatre ans après le fameux J’accuse, Zola, inquiet de voir la jeunesse française profondément divisée par ce sujet, s’adresse à ses idéaux, son avenir et sa soif de justice : une lettre édifiante.
1897
— Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui courez en bandes par les rues, manifestant au nom de vos colères et de vos enthousiasmes, éprouvant l’impérieux besoin de jeter publiquement le cri de vos consciences indignées ?
Allez-vous protester contre quelque abus du pouvoir, a-t-on offensé le besoin de vérité et d’équité, brûlant encore dans vos âmes neuves, ignorantes des accommodements politiques et des lâchetés quotidiennes de la vie ?
Allez-vous redresser un tort social, mettre la protestation de votre vibrante jeunesse dans la balance inégale, où sont si faussement pesés le sort des heureux et celui des déshérités de ce monde ?
Allez-vous, pour affirmer la tolérance, l’indépendance de la raison humaine, siffler quelque sectaire de l’intelligence, à la cervelle étroite, qui aura voulu ramener vos esprits libérés à l’erreur ancienne, en proclamant la banqueroute de la science ?
Allez-vous crier, sous la fenêtre de quelque personnage fuyant et hypocrite, votre foi invincible en l’avenir, en ce siècle prochain que vous apportez et qui doit réaliser la paix du monde, au nom de la justice et de l’amour ?
— Non, non ! Nous allons huer un homme, un vieillard, qui, après une longue vie de travail et de loyauté, s’est imaginé qu’il pouvait impunément soutenir une cause généreuse, vouloir que la lumière se fasse et qu’une erreur soit réparée, pour l’honneur même de la patrie française !
Ah, quand j’étais jeune moi-même, je l’ai vu, le Quartier latin, tout frémissant des fières passions de la jeunesse, l’amour de la liberté, la haine de la force brutale, qui écrase les cerveaux et comprime les âmes. Je l’ai vu, sous l’Empire, faisant son oeuvre brave d’opposition, injuste même parfois, mais toujours dans un excès de libre émancipation humaine. Il sifflait les auteurs agréables aux Tuileries, il malmenait les professeurs dont l’enseignement lui semblait louche, il se levait contre quiconque se montrait pour les ténèbres et pour la tyrannie. En lui brûlait le foyer sacré de la belle folie des vingt ans, lorsque toutes les espérances sont des réalités, et que demain apparaît comme le sûr triomphe de la Cité parfaite.
Et, si l’on remontait plus haut, dans cette histoire des passions nobles, qui ont soulevé la jeunesse des écoles, toujours on la verrait s’indigner sous l’injustice, frémir et se lever pour les humbles, les abandonnés, les persécutés, contre les féroces et les puissants. Elle a manifesté en faveur des peuples opprimés, elle a été pour la Pologne, pour la Grèce, elle a pris la défense de tous ceux qui souffraient, qui agonisaient sous la brutalité d’une foule ou d’un despote. Quand on disait que le Quartier latin s’embrasait, on pouvait être certain qu’il y avait derrière quelque flambée de juvénile justice, insoucieuse des ménagements, faisant d’enthousiasme une oeuvre du coeur. Et quelle spontanéité alors, quel fleuve débordé coulant par les rues !
Je sais bien qu’aujourd’hui encore le prétexte est la patrie menacée, la France livrée à l’ennemi vainqueur, par une bande de traîtres. Seulement, je le demande, où trouvera-t-on la claire intuition des choses, la sensation instinctive de ce qui est vrai, de ce qui est juste, si ce n’est dans ces âmes neuves, dans ces jeunes gens qui naissent à la vie publique, dont rien encore ne devrait obscurcir la raison droite et bonne ? Que les hommes politiques, gâtés par des années d’intrigues, que les journalistes, déséquilibrés par toutes les compromissions du métier, puissent accepter les plus impudents mensonges, se boucher les yeux à d’aveuglantes clartés, cela s’explique, se comprend. Mais elle, la jeunesse, elle est donc bien gangrenée déjà, pour que sa pureté, sa candeur naturelle, ne se reconnaisse pas d’un coup au milieu des inacceptables erreurs, et n’aille pas tout droit à ce qui est évident, à ce qui est limpide, d’une lumière honnête de plein jour !
Il n’est pas d’histoire plus simple. Un officier a été condamné, et personne ne songe à suspecter la bonne foi des juges. Ils l’ont frappé selon leur conscience, sur des preuves qu’ils ont cru certaines. Puis, un jour, il arrive qu’un homme, que plusieurs hommes ont des doutes, finissent par être convaincus qu’une des preuves, la plus importante, la seule du moins sur laquelle les juges se sont publiquement appuyés, a été faussement attribuée au condamné, que cette pièce est à n’en pas douter de la main d’un autre. Et ils le disent, et cet autre est dénoncé par le frère du prisonnier, dont le strict devoir était de le faire ; et voilà, forcément, qu’un nouveau procès commence, devant amener la révision du premier procès, s’il y a condamnation. Est-ce que tout cela n’est pas parfaitement clair, juste et raisonnable ? Où y a-t-il, là-dedans, une machination, un noir complot pour sauver un traître ? Le traître, on ne le nie pas, on veut seulement que ce soit un coupable et non un innocent qui expie le crime. Vous l’aurez toujours, votre traître, et il ne s’agit que de vous en donner un authentique.
Un peu de bon sens ne devrait-il pas suffire ? A quel mobile obéiraient donc les hommes qui poursuivent la révision du procès Dreyfus ? Écartez l’imbécile antisémitisme, dont la monomanie féroce voit là un complot juif, l’or juif s’efforçant de remplacer un juif par un chrétien, dans la geôle infâme. Cela ne tient pas debout, les invraisemblances et les impossibilités croulent les unes sur les autres, tout l’or de la terre n’achèterait pas certaines consciences. Et il faut bien en arriver à la réalité, qui est l’expansion naturelle, lente, invincible de toute erreur judiciaire. L’histoire est là. Une erreur judiciaire est une force en marche : des hommes de conscience sont conquis, sont hantés, se dévouent de plus en plus obstinément, risquent leur fortune et leur vie, jusqu’à ce que justice soit faite. Et il n’y a pas d’autre explication possible à ce qui se passe aujourd’hui, le reste n’est qu’abominables passions politiques et religieuses, que torrent débordé de calomnies et d’injures.
Mais quelle excuse aurait la jeunesse, si les idées d’humanité et de justice se trouvaient obscurcies un instant en elle ! Dans la séance du 4 décembre, une Chambre française s’est couverte de honte, en votant un ordre du jour « flétrissant les meneurs de la campagne odieuse qui trouble la conscience publique ». Je le dis hautement, pour l’avenir qui me lira, j’espère, un tel vote est indigne de notre généreux pays, et il restera comme une tache ineffaçable. « Les meneurs », ce sont les hommes de conscience et de bravoure, qui, certains d’une erreur judiciaire, l’ont dénoncée, pour que réparation fût faite, dans la conviction patriotique qu’une grande nation, où un innocent agoniserait parmi les tortures, serait une nation condamnée. « La campagne odieuse », c’est le cri de vérité, le cri de justice que ces hommes poussent, c’est l’obstination qu’ils mettent à vouloir que la France reste, devant les peuples qui la regardent, la France humaine, la France qui a fait la liberté et qui fera la justice. Et, vous le voyez bien, la Chambre a sûrement commis un crime, puisque voilà qu’elle a pourri jusqu’à la jeunesse de nos écoles, et que voilà celle-ci trompée, égarée, lâchée au travers de nos rues, manifestant, ce qui ne s’était jamais vu encore, contre tout ce qu’il y a de plus fier, de plus brave, de plus divin dans l’âme humaine !
Après la séance du Sénat, le 7, on a parlé d’écroulement pour M. Scheurer-Kestner. Ah oui ! quel écroulement, dans son coeur, dans son âme ! Je m’imagine son angoisse, son tourment, lorsqu’il voit s’effondrer autour de lui tout ce qu’il a aimé de notre République, tout ce qu’il a aidé à conquérir pour elle, dans le bon combat de sa vie, la liberté d’abord, puis les mâles vertus de la loyauté, de la franchise et du courage civique.
Il est un des derniers de sa forte génération. Sous l’Empire, il a su ce que c’était qu’un peuple soumis à l’autorité d’un seul, se dévorant de fièvre et d’impatience, la bouche brutalement bâillonnée, devant les dénis de justice. Il a vu nos défaites, le coeur saignant, il en a su les causes, toutes dues à l’aveuglement, à l’imbécillité despotiques. Plus tard, il a été de ceux qui ont travaillé le plus sagement, le plus ardemment, à relever le pays de ses décombres, à lui rendre son rang en Europe. Il date des temps héroïques de notre France républicaine, et je m’imagine qu’il pouvait croire avoir fait une œuvre bonne et solide, le despotisme chassé à jamais, la liberté conquise, j’entends surtout cette liberté humaine qui permet à chaque conscience d’affirmer son devoir, au milieu de la tolérance des autres opinions.
Ah bien, oui ! Tout a pu être conquis, mais tout est par terre une fois encore. Il n’a autour de lui, en lui, que des ruines. Avoir été en proie au besoin de vérité, est un crime. Avoir voulu la justice, est un crime. L’affreux despotisme est revenu, le plus dur des bâillons est de nouveau sur les bouches. Ce n’est pas la botte d’un César qui écrase la conscience publique, c’est toute une Chambre qui flétrit ceux que la passion du juste embrase. Défense de parler ! Les poings écrasent les lèvres de ceux qui ont la vérité à défendre, on ameute les foules pour qu’elles réduisent les isolés au silence. Jamais une si monstrueuse oppression n’a été organisée, utilisée contre la discussion libre. Et la honteuse terreur règne, les plus braves deviennent lâches, personne n’ose plus dire ce qu’il pense, dans la peur d’être dénoncé comme vendu et traître. Les quelques journaux restés honnêtes sont à plat ventre devant leurs lecteurs, qu’on a fini par affoler avec de sottes histoires. Et aucun peuple, je crois, n’a traversé une heure plus trouble, plus boueuse, plus angoissante pour sa raison et pour sa dignité.
Alors, c’est vrai, tout le loyal et grand passé a dû s’écrouler chez M. Scheurer-Kestner. S’il croit encore à la bonté et à l’équité des hommes, c’est qu’il est d’un solide optimisme. On l’a traîné quotidiennement dans la boue, depuis trois semaines, pour avoir compromis l’honneur et la joie de sa vieillesse, à vouloir être juste. Il n’est point de plus douloureuse détresse, chez l’honnête homme, que de souffrir le martyre de son honnêteté. On assassine chez cet homme la foi en demain, on empoisonne son espoir ; et, s’il meurt, il dit : « C’est fini, il n’y a plus rien, tout ce que j’ai fait de bon s’en va avec moi, la vertu n’est qu’un mot, le monde est noir et vide ! »
Et, pour souffleter le patriotisme, on est allé choisir cet homme, qui est, dans nos Assemblées, le dernier représentant de l’Alsace-Lorraine ! Lui, un vendu, un traître, un insulteur de l’armée, lorsque son nom aurait dû suffire pour rassurer les inquiétudes les plus ombrageuses ! Sans doute, il avait eu la naïveté de croire que sa qualité d’Alsacien, son renom de patriote ardent seraient la garantie même de sa bonne foi, dans son rôle délicat de justicier. S’il s’occupait de cette affaire, n’était-ce pas dire que la conclusion prompte lui en semblait nécessaire à l’honneur de l’armée, à l’honneur de la patrie ? Laissez-la traîner des semaines encore, tâchez d’étouffer la vérité, de vous refuser à la justice, et vous verrez bien si vous ne nous avez pas donnés en risée à toute l’Europe, si vous n’avez pas mis la France au dernier rang des nations !
Non, non ! les stupides passions politiques et religieuses ne veulent rien entendre, et la jeunesse de nos écoles donne au monde ce spectacle d’aller huer M. Scheurer-Kestner, le traître, le vendu, qui insulte l’armée et qui compromet la patrie !
Je sais bien que les quelques jeunes gens qui manifestent ne sont pas toute la jeunesse, et qu’une centaine de tapageurs, dans la rue, font plus de bruit que dix mille travailleurs, studieusement enfermés chez eux. Mais les cent tapageurs ne sont-ils pas déjà de trop, et quel symptôme affligeant qu’un pareil mouvement, si restreint qu’il soit, puisse à cette heure se produire au Quartier latin !
Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le vingtième siècle qui va s’ouvrir ! Cent ans après la Déclaration des droits de l’homme, cent ans après l’acte suprême de tolérance et d’émancipation, on en revient aux guerres de religion, au plus odieux et au plus sot des fanatismes ! Et encore cela se comprend chez certains hommes qui jouent leur rôle, qui ont une attitude à garder et une ambition vorace à satisfaire. Mais, chez des jeunes gens, chez ceux qui naissent et qui poussent pour cet épanouissement de tous les droits et de toutes les libertés, dont nous avons rêvé que resplendirait le prochain siècle ! Ils sont les ouvriers attendus, et voilà déjà qu’ils se déclarent antisémites, c’est-à-dire qu’ils commenceront le siècle en massacrant tous les juifs, parce que ce sont des concitoyens d’une autre race et d’une autre loi ! Une belle entrée en jouissance, pour la Cité de nos rêves, la Cité d’égalité et de fraternité ! Si la jeunesse en était vraiment là, ce serait à sangloter, à nier tout espoir et tout bonheur humain.
Ô jeunesse, jeunesse ! Je t’en supplie, songe à la grande besogne qui t’attend. Tu es l’ouvrière future, tu vas jeter les assises de ce siècle prochain, qui, nous en avons la foi profonde, résoudra les problèmes de vérité et d’équité, posés par le siècle finissant. Nous, les vieux, les aînés, nous te laissons le formidable amas de notre enquête, beaucoup de contradictions et d’obscurités peut-être, mais à coup sûr l’effort le plus passionné que jamais siècle ait fait vers la lumière, les documents les plus honnêtes et les plus solides, les fondements mêmes de ce vaste édifice de la science que tu dois continuer à bâtir pour ton honneur et pour ton bonheur. Et nous ne te demandons que d’être encore plus généreuse, plus libre d’esprit, de nous dépasser par ton amour de la vie normalement vécue, par ton effort mis entier dans le travail, cette fécondité des hommes et de la terre qui saura bien faire enfin pousser la débordante moisson de joie, sous l’éclatant soleil. Et nous te céderons fraternellement la place, heureux de disparaître et de nous reposer de notre part de tâche accomplie, dans le bon sommeil de la mort, si nous savons que tu nous continues et que tu réalises nos rêves.
Jeunesse, jeunesse ! Souviens-toi des souffrances que tes pères ont endurées, des terribles batailles où ils ont dû vaincre, pour conquérir la liberté dont tu jouis à cette heure. Si tu te sens indépendante, si tu peux aller et venir à ton gré, dire dans la presse ce que tu penses, avoir une opinion et l’exprimer publiquement, c’est que tes pères ont donné de leur intelligence et de leur sang. Tu n’es pas née sous la tyrannie, tu ignores ce que c’est que de se réveiller chaque matin avec la botte d’un maître sur la poitrine, tu ne t’es pas battue pour échapper au sabre du dictateur, aux poids faux du mauvais juge. Remercie tes pères, et ne commets pas le crime d’acclamer le mensonge, de faire campagne avec la force brutale, l’intolérance des fanatiques et la voracité des ambitieux. La dictature est au bout.
Jeunesse, jeunesse ! Sois toujours avec la justice. Si l’idée de justice s’obscurcissait en toi, tu irais à tous les périls. Et je ne te parle pas de la justice de nos codes, qui n’est que la garantie des liens sociaux. Certes, il faut la respecter, mais il est une notion plus haute, la justice, celle qui pose en principe que tout jugement des hommes est faillible et qui admet l’innocence possible d’un condamné, sans croire insulter les juges. N’est-ce donc pas là une aventure qui doive soulever ton enflammée passion du droit ? Qui se lèvera pour exiger que justice soit faite, si ce n’est toi qui n’es pas dans nos luttes d’intérêts et de personnes, qui n’es encore engagée ni compromise dans aucune affaire louche, qui peux parler haut, en toute pureté et en toute bonne foi ?
Jeunesse, jeunesse ! Sois humaine, sois généreuse. Si même nous nous trompons, sois avec nous, lorsque nous disons qu’un innocent subit une peine effroyable, et que notre coeur révolté s’en brise d’angoisse. Que l’on admette un seul instant l’erreur possible, en face d’un châtiment à ce point démesuré, et la poitrine se serre, les larmes coulent des yeux. Certes, les gardes-chiourme restent insensibles, mais toi, toi, qui pleures encore, qui dois être acquise à toutes les misères, à toutes les pitiés ! Comment ne fais-tu pas ce rêve chevaleresque, s’il est quelque part un martyr succombant sous la haine, de défendre sa cause et de le délivrer ? Qui donc, si ce n’est toi, tentera la sublime aventure, se lancera dans une cause dangereuse et superbe, tiendra tête à un peuple, au nom de l’idéale justice ? Et n’es-tu pas honteuse, enfin, que ce soient des aînés, des vieux, qui se passionnent, qui fassent aujourd’hui ta besogne de généreuse folie ?
— Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui battez les rues, manifestant, jetant au milieu de nos discordes la bravoure et l’espoir de vos vingt ans ?
— Nous allons à l’humanité, à la vérité, à la justice !
Source : des lettres
- Publié pour info et susciter une réflexion. N’engage pas l’approche de la psychologue humaine et de l’éducation dont l’état d’esprit est tout à fait spécifique, présentée - sur ce site ( Vivre autrement - Éduquer autrement ) ou sur - ViVRE LIBRE
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Véronique Decker (enseignante) : “L’objectif de l’école, c’est l’émancipation“
Véronique Decker, professeure des écoles et militante en Seine-Saint-Denis, a publié en mars dernier un livre, Trop classe !, sur son expérience d’enseignante dans ce département. Rencontre avec une institutrice de combat.
Alternative libertaire : Dans Trop classe !, tu dresses un portrait lucide et donc inquiétant de l’état de l’école dans le 93. Penses-tu que la situation soit désespérée ?
Véronique Decker : Non, il faut garder un optimiste espoir dans la vie pour éduquer des enfants. Rien n’est désespéré, mais le rapport de force entre les tenants d’une école réactionnaire, élitiste, qui sélectionne les enfants du peuple au lieu de les accompagner dans leur émancipation, est clairement en notre défaveur. Nous devons en prendre conscience. Tous les services publics reculent et les premières victimes sont toujours les plus faibles : les enfants, les personnes âgées…
Que penses-tu du mouvement « Touche pas à ma ZEP » qui prend forme dans les lycées ?
Véronique Decker : Je ne sais pas. Pour l’instant, c’est un mouvement qui est surtout dans le secondaire. Dans les écoles primaires, je ne vois pas passer de frémissement de refus. Pourtant, les moyens alloués aux écoles reculent partout, et même en REP+ [1]. »
Ton école est une école Freinet et tu participes aux échanges des groupes Freinet. Selon toi quels sont les intérêts de cette approche pour les enfants ?
Véronique Decker : Hélas, non, l’école où je travaille n’est pas une école « Freinet ». C’est une école ordinaire, avec des enseignants qui sont pour certains comme moi des militants et des militantes Freinet. Mais tout le monde peut être nommé au barème, même s’il n’a pas envie d’imaginer un monde meilleur au travers de la pédagogie. Mais tout de même, il y a un « esprit coopératif » qui donne une ambiance particulière.
Y a-t-il une anecdote que tu n’as pas rapportée dans ton livre et que tu souhaites livrer à nos lecteurs et lectrices ?
Véronique Decker : Un fait divers terrible a eu lieu à Aubervilliers, tout près de Bobigny. Des jeunes, qui pensaient stupidement que les Chinois sont riches, ont agressé et tué un Chinois pour le voler. Il est mort. Une grande manifestation de révolte de la communauté chinoise a eu lieu.
Évidemment, les répercussions arrivent jusqu’à nous. Nous avons dans l’école quelques enfants d’origine chinoise. Ils sont une dizaine, dans une école de plus de 260 élèves. L’un d’entre eux, qui arrive chez nous cette année, suite à un déménagement, a bien du mal à quitter sa maman.
Il ne connaît personne, il n’a pas d’amis, il voudrait bien rester encore un peu avec maman comme pendant l’été. Alors il lui raconte que les autres sont tous méchants, qu’il est sans cesse agressé, et en classe il déclare qu’« il n’aime pas les Noirs », ce qui ne lui permet pas de se faire des amis… La maman veut me voir, mais elle ne parle pas le français, et moi, je ne parle pas le chinois.
Je lui propose de venir dans mon bureau. Je décroche le téléphone pour avoir le service de traduction, dont l’école bénéficie depuis des années. Surprise, la préfecture a décidé de le couper et a négligé de nous prévenir. Je fais donc ressortir la maman de mon bureau, et je vois bien sur son visage qu’elle ne comprend pas pourquoi je l’ai fait entrer, pour la faire ressortir…
Pendant quatre jours, l’enfant ne viendra plus à l’école, jusqu’à ce qu’un soir à l’heure de l’étude, la maman vienne accompagnée d’une grande sœur de l’enfant. Heureusement, la grande sœur parle bien le français, et elle est d’accord avec moi, l’enfant a du mal à se décoller de sa maman. Elle aussi pense qu’il en « rajoute » un peu. Je fais entrer la maman dans la cour, et j’appelle plusieurs enfants chinois pour qu’ils puissent dire dans leur langue qu’ils ont des amis, qu’il n’y a pas de violence, et que tout va bien. Je sens la maman se détendre.
Alors je demande aux enfants de devenir les amis du jeune arrivant, et qu’avec déjà quatre nouveaux amis, il puisse s’intégrer dans les jeux de la cour de récréation. Je dis à la sœur aînée en riant : voici la « bande des quatre » [2] qui va aider ton frère… Elle a dû entendre parler de l’histoire des années 1970 en Chine, car elle rit de bon cœur.
Le mot de la fin ?
Véronique Decker : Émancipation. L’objectif de l’école, c’est l’émancipation, c’est à dire la promesse faite à chaque enfant qu’il pourra rencontrer des gens qu’il n’aurait pas rencontrés avec sa famille, qu’il pourra visiter des lieux dans lesquels il ne serait jamais allé, qu’il pourra découvrir des histoires, des livres, des techniques, des disciplines, des sports dont il n’a encore jamais entendu parler. Chaque fois qu’on remplace l’émancipation collective par la réussite personnelle, on se trompe de chemin.
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Le Mali, la crise en Afrique de l’Ouest et les mandats présidentiels Quelle lecture ?
Les élections frauduleuses, le déficit de libertés, la justice aux ordres tout comme les manipulations constitutionnelles relèvent tous de la même origine : le système postcolonial en vigueur depuis l’avènement des « indépendances » en 1960. Nous nous efforcerons, dans les lignes qui suivent, de soumettre notre approche pour une relance concertée de la lutte pour la libération et l’émancipation des peuples d’Afrique, pour mettre fin aux stratégies occidentales de prédation. Manifestement, les forces qui dominent et pillent l’Afrique et celles qui se battent pour sa libération et son émancipation ne parlent pas de la même Afrique. Les appareils idéologiques dominants de l’Occident ont toujours joué un rôle essentiel dans le formatage des consciences en Afrique. Des officines puissantes, dotées de moyens conséquents avec des experts à la pointe de leur domaine de connaissances y travaillent tous les jours sans désemparer. Les conséquences de cette stratégie dans nos esprits et nos formes de consciences sont d’une profondeur insondable. Noam Chomsky, linguiste, philosophe, politologue américain de renommée mondiale et enseignant au Massachussetts Institute of Technology (MIT), l’une des plus prestigieuses écoles des Etats-Unis d’Amérique, a produit une réflexion pénétrante sur la manipulation des consciences qu’il intitule : « les 10 stratégies de manipulation de masses ». https://nospensees.fr/les-10-strategies-de-manipulation-de-masse-selon-noam-chomsky/ Il s’explique ainsi : « Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système [nous soulignons] en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes. Pourquoi croyez-vous que les grands politiques utilisent et payent largement des instituts importants des sciences humaines ou des grandes sociétés de publicité » ? Fin de citation. Ce mécanisme fonctionne merveilleusement bien en Afrique où les « élites » s’entre-déchirent, entrainant dans leur sillage des franges importantes de la population, autour des notions de constitution, de lois, de république, de mandats présidentiels, d’état de droit etc. Or ces notions n’ont pas grande signification pour ces populations qui résument le tout dans leurs propres notions comme celles de “buur” (le roi) et de “ngur” (la royauté). C’est pourquoi lorsqu’on nous dit que la loi est là pour tous et que la constitution protège et promeut les droits et libertés de tous, nous répondons qu’il n’en est rien. Dans toute société, la loi n’a jamais été rien d’autre que la codification d’un rapport de forces entre classes et groupes sociaux à l’intérieur de cette société, à une période donnée de son histoire. La loi est toujours au service de ceux d’en haut au détriment de ceux d’en bas. Si ceux qui exercent le pouvoir sont au service du plus grand nombre, alors les lois serviront le peuple. Dans le cas contraire, les lois serviront la minorité au détriment du peuple. Hitler, arrivé au pouvoir par des voies démocratiques, a réussi à imposer une dictature fasciste et à embraser le monde grâce à un corpus juridique et un puissant appareil idéologique répondant à un besoin d’embrigadement de la jeunesse allemande autour d’objectifs aux antipodes des intérêts fondamentaux de celle-ci et de ceux du peuple allemand dans sa globalité. Plus près de nous, le régime d’apartheid en Afrique du Sud avait également élaboré ses lois qui établissaient la séparation des races. Ces lois ont permis, entre autres ignominies, de déposséder les noirs pourtant majoritaires dans le pays de leurs terres. Elles ont permis de parquer les noirs dans des réserves, les transformant ainsi en étrangers sur leurs propres terres, celles de leurs ancêtres. Lorsque Nelson Mandela et les autres Walter Sisulu, Oliver Tambo, Govan Mbeki, Robert Sobukwe, Steve Biko … se sont rebellés contre ces lois, ils ont été arrêtés au nom des lois en vigueur, torturés, condamnés et envoyés croupir des décennies durant dans les geôles du système ou simplement assassinés. Dans les anciennes colonies françaises d’Afrique (hormis la Guinée qui avait voté ‘NON’ au référendum Gaullien de 1958), ont été implémentées, en 1960, des avatars de la constitution de la Vème république en France, qui y consacraient des monarques républicains, tout puissants vis-à-vis du peuple, mais très accommodants pour la métropole. Ces constitutions et ces lois sont ignorées de 80% des populations auxquelles elles s’appliquent parce que libellées dans une langue qu’elles ne parlent ni ne comprennent. Elles auraient dû être, à tout le moins, rendues dans nos langues maternelles et largement vulgarisées par les tenants du pouvoir postcolonial si l’objectif était réellement inclusif. Ce silence à lui tout seul illustre à suffisance l’exclusion délibérée et planifiée des populations de tout processus qui se met en place. Aujourd’hui, après 60 années « d’indépendance » nous avons 150 millions d’africains dans l’espace francophone africain, qui sont gouvernés par des constitutions et des lois dont ils ne savent rien. L’Afrique est le seul continent où on vous attrait devant la barre, vous juge, vous condamne et vous envoie en prison dans une langue que vous ne comprenez pas. Chez nous au Sénégal, alors qu’un pluralisme politique vivant était en vigueur à l’époque coloniale, le pays bascula au bout de cinq ans seulement après les indépendances dans l’ère du parti unique et de la répression féroce de l’opposition. Mais l’explosion socio-politique de Mai-68 et la poursuite des mouvements de contestation du système postcolonial ont fortement secoué les milieux économiques français et fait évoluer le rapport de forces en faveur des secteurs démocratiques au cours de la décennie 70. Le Président Senghor fut obligé de lâcher du lest en autorisant l’existence de trois puis quatre partis politiques à travers la loi des courants politiques. D’ailleurs, le maintien de la pression des forces démocratiques a fini par entraîner le départ de Senghor le 1er janvier 1981 et l’avènement d’Abdou Diouf qui institua, quelques mois plus tard, le multipartisme intégral. L’on voit ici que lorsque le rapport de force évolue en faveur des revendications démocratiques, la loi aussi évolue pour s’ajuster au nouveau rapport de forces. Ces rappels illustrent parfaitement cette vérité de base selon laquelle, pour l’essentiel, les constitutions et les lois qui nous gouvernent depuis les « indépendances » ont pour vocation la protection des intérêts étrangers et ceux de leurs représentants locaux et non ceux des peuples auxquels elles s’appliquent. Pourquoi dans nos prisons croupissent des jeunes gens reconnus coupables de vente de quelques cornets de chanvre indien tandis que ceux, épinglés pour trafic de drogue dur portant sur des dizaines ou des centaines de milliards cfa en sont extraits pour aller vaquer librement à leurs occupations ? Si la loi n’était pas en faveur de la minorité, des centaines de milliers d’ha à travers tout le pays auraient-ils été arrachés à leurs ayants-droits (ceux d’en bas), dans les conditions les plus obscures au profit de privilégiés y compris des étrangers qui ne sont même pas africains ? N’est-ce pas encore la constitution et la loi qui ont été modifiées ici au Sénégal pour exclure une vingtaine de candidats sérieux et crédibles à l’élection présidentielle de février 2019 parmi lesquels Karim Meïssa Wade et Khalifa Sall tous deux privés de leurs droits d’élire et d’être élus ? C’est sur la base de ces faits que l’on doit examiner la problématique des mandats présidentiels en Afrique de l’Ouest. C’est aussi sur cette base que le combat du peuple africain doit rester centré sur son objet qui consiste à mettre fin au système postcolonial pour l’avènement de véritables alternatives populaires. L’on dit souvent que tout ce qui brille n’est pas de l’or. Le mouvement actuel de contestation des troisièmes mandats et, d’une façon générale, contre les dérives autocratiques des pouvoirs en place en Afrique est, certes, à vocation démocratique mais son contenu, progressiste ou rétrograde, est déterminé, en dernière instance, par les forces qui l’impulsent et le dirigent. En effet, nous avons en son sein des courants contradictoires avec d’un côté, le courant démocratique et, de l’autre, un courant en osmose avec le système dominant. Ce denier courant peut soutenir, dans la compétition électorale, des candidats différents mais à l’intérieur du système. C’est pourquoi, pour les populations, « ils sont tous pareils”. Au Sénégal, ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui étaient hier d’ardents défenseurs de la démocratie dans l’opposition. Mais, une fois installés aux commandes de l’État, on les voit s’efforcer d’annihiler nombre d’acquis démocratiques qu’ils prétendaient vouloir renforcer. Oui ! L’alternance en soi ne change pas qualitativement le sort du peuple. Dans de telles circonstances, quelle que soit l’âpreté des luttes entre factions pour le pouvoir, les mandats restent des mandats « ay-ayloo* », c’est à dire des mandats au service des mêmes intérêts concubins, ceux de la bourgeoisie bureaucratique agglutinée autour de l’appareil d’Etat et ceux de ses commanditaires c’est-à-dire les puissances extérieures. Les forces progressistes ont le devoir d’éclairer la jeunesse sur ces caractéristiques des mouvements politiques en cours afin de l’amener à s’organiser pour que leur combat démocratique y compris les batailles autour des mandats ne soit dévoyé et finalement récupéré par des fractions de cette bourgeoisie compradore et bureaucratique mais servent de tremplin pour promouvoir des alternatives populaires. Sinon, il ne restera alors à la chèvre qu’à choisir entre l’hyène et le chacal, c’est-à-dire non pas sa survie mais plutôt son genre de mort. Cette exigence est d’autant plus actuelle que c’est toute l’Afrique de l’ouest qui est assise sur des braises comme le montre le tableau ci-dessous : Tout d’abord le géant de la région, première puissance économique du continent, le Nigeria est fortement contrarié par Boko Haram qui lui impose une guerre civile sans merci et qui métastase jusqu’en Afrique Centrale (Cameroun, Tchad). Le Président en place a déjà indiqué qu’il faisait son dernier mandat mais il est clair qu’aussi longtemps que le Nigeria sera dans cette situation de guerre, toute perspective de stabilité et de prospérité dans la sous-région sera fortement hypothéquée. Au Niger, le Président ne briguera pas de troisième mandat certes, mais l’opposition nigérienne indique que la constitution est déjà piégée pour exclure le principal opposant de la compétition. D’ailleurs, celui-ci vient à peine de sortir de son deuxième séjour en prison. Le Niger qui vit la pire crise sécuritaire de son histoire postcoloniale et que ses immenses richesses notamment l’uranium n’empêchent pas d’être le dernier pays au monde dans l’indice de développement humain (IDH) avec 75% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté. Le Burkina Faso aussi est dans l’œil du cyclone avec des ennemis armés insaisissables, semant la mort et la désolation au nom de l’islam, y compris en massacrant des musulmans rassemblés en prières dans les mosquées. Tandis que l’Etat tente de donner le change et d’évoquer des échéances électorales, des zones entières du pays semblent échapper au contrôle de l’Administration centrale. En Côte d’Ivoire, le Président sortant non seulement va briguer un troisième mandat, mais a obtenu l’exclusion de la compétition d’adversaires parmi les plus redoutables. La Côte d’Ivoire du café-cacao et des autres richesses du sous-sol pourrait ainsi connaître des troubles et des souffrances auprès desquels ceux de la décennie 2000 ne seraient qu’un détail dans l’Histoire du pays. En effet, certains observateurs considèrent que les comptes politiques et personnels entre acteurs n’avaient pas été entièrement soldés en 2010-2011 en dépit de la guerre civile et ses trois mille morts. Ils estiment qu’en conséquence, chaque camp a mis ces dix dernières années à profit pour se préparer à ce qui pourrait arriver. Le thème de la réconciliation nationale brandi par le pouvoir et qui aurait dû structurer toute la décennie post-guerre civile est resté un slogan creux alors cette réconciliation aurait pu stabiliser le pays et écarter tous les vieux démons qui sont aujourd’hui hélas, plus présents qu’hier. Au Mali, le mouvement démocratique et populaire a réussi à destituer le Président de la République en exercice ouvrant ainsi une transition. Dans ce pays, avec son or et ses autres minerais qui seraient en quantités astronomiques, quelle direction prendra la transition ? Si la concertation qui s’est tenue à Bamako avec une représentation adéquate de toutes les composantes du peuple pouvait déboucher sur une nouvelle constitution, reflet des aspirations profondes du peuple malien dans sa diversité, un grand coup de boutoir serait donné au système postcolonial pour de nouvelles relations bâties sur de nouveaux paradigmes plus durables parce que plus équitables. Mais les divergences sur le contenu de la transition publiquement assumées par le M5-RFP initiateur et organisateur de la contestation ayant emporté Ibrahim Boubacar Keïta avec le CNSP (l’Armée), auteur du coup de force qui a déposé Monsieur Keïta, indiquent que dans le processus en cours, on ne peut exclure l’hypothèse que d’autres intérêts puissent l’emporter sur ceux du peuple malien. En Guinée, le ‘NON’ au référendum de 1958 proposé par le Général de Gaulle fait que ce pays n’a pas la même histoire en matière institutionnelle que les autres anciennes colonies françaises. D’ailleurs, jusqu’en avril dernier, la constitution en vigueur dans le pays provenait d’un organe de transition (le Conseil national de transition) et avait été promulguée par un Président de la République par intérim en mai 2010. Cette constitution n’avait pas été soumise à l’approbation du peuple par voie référendaire. Elle a été récemment remplacée par une nouvelle constitution, soumise à un référendum populaire boycotté par l’opposition au motif qu’elle permettait au Président en exercice de briguer un autre mandat. Ce rejet a été accompagné de manifestations marquées par de graves violences avec pertes en vies humaines et destructions matérielles. Toutefois, aujourd’hui, le principal leader de l’opposition dans ce pays et son parti ont décidé de prendre part à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Nous noterons que la Guinée est le château d’eau de la sous-région avec des richesses inestimables dans son sous-sol. En Mauritanie, entre le Pr��sident nouvellement élu et son prédécesseur, le torchon brûle ce qui aggrave une situation déjà très tendue du fait de vieilles contradictions qui travaillent la société mauritanienne depuis bien longtemps. Dans ce pays voisin, du pétrole et du gaz ont été découverts en sus du fer déjà exploité et des côtes extrêmement poissonneuses. Le Liberia et la Sierra Leone sont en convalescence après avoir connu chacun une décennie de guerres civiles avec des souffrances indicibles. Le tableau ci-dessus fait de notre sous-région l’une des zones de tempête les plus agitées au monde. Les patriotes africains de cette zone auraient terriblement tort de ne pas renouveler leur pensée politique pour se mettre à la hauteur des exigences du moment. Qui peut penser que cette situation va en rester là, avec des états affaissés, des populations exsangues, une jeunesse nombreuse et sans emploi, et des richesses pompées sans arrêt ? Non ! Le couvercle de la marmite finira par sauter si de très sérieuses réformes ne sont pas apportées dans le sens d’une meilleure prise en compte des intérêts des populations. L’on aura remarqué par ailleurs que les officines traitent différemment la question des mandats présidentiels en Afrique selon le type de rapports existant entre les puissances dominantes et les régimes locaux. Par exemple, sur les cas ci-dessous, elles ne donnent pas de la voix et évitent soigneusement d’attirer l’attention sur ces expériences même si les raisons peuvent être différentes d’un pays à l’autre :
Au Cameroun, le Président est aux affaires depuis 1982 soit bientôt 40 ans.
Au Tchad, le Chef de l’Etat est en place depuis 1990 soit trente ans.
Au Togo, le Président a entamé son quatrième mandat en début 2020.
Au Rwanda Kagamé, qui est aux affaires depuis 20 ans, a finalement fait supprimer la limitation des mandats.
En Libye, sous Khadafi (1969-2011), il n’y avait pas d’élections au suffrage universel pour élire le Chef de l’Etat.
On le voit, c’est toujours le rapport de forces qui détermine la conduite des officines et non le rapport à la démocratie et au respect des intérêts des peuples concernés. Il fut un temps où Khadafi plantait sa tente en plein Paris, mais lorsqu’il leur est apparu que des plages d’entente n’étaient plus possibles avec lui, ils trouvèrent le moyen de l’abattre créant ainsi une crise sécuritaire inextricable dans ce pays et dans tout le Sahel. L’on se souvient qu’au Zimbabwe, pendant des décennies, le Président Robert Mugabe, grand combattant de la libération du peuple Zimbabwéen, avait préféré différer la question de la rétrocession des terres détenues par les blancs aux africains comme le stipulaient les accords de Lancaster House. Pendant toute cette période, les officines et les gouvernements occidentaux ne se sont jamais intéressés aux élections dans ce pays. Mais il a fallu que Mugabe soulevât enfin la problématique de la rétrocession des terres aux africains pour qu’ils se mettent subitement à s’intéresser à la démocratie et aux élections au Zimbabwe et à découvrir que celles-ci n’étaient, selon eux, ni honnêtes ni transparentes. Les exemples pourraient être multipliés. Venons-en au Sénégal où le métabolisme politique a été profondément chamboulé avec l’élimination à la dernière présidentielle de février 2019 de nombreux candidats sérieux et où les trois prochaines années risquent d’être marquées par une controverse paradoxale sur un troisième mandat de l’actuel Président de la République. D’ailleurs nous n’excluons pas l’hypothèse qu’une telle controverse soit alimentée et entretenue par des spécialistes de la manipulation avec pour objectif d’ancrer d’ores et déjà dans les consciences la faisabilité d’une telle hypothèse. Ce faux débat prendra un temps précieux qui aurait pu être utilisé à meilleure fin dans un pays où pétrole et gaz sont découverts (en haute mer) en sus de l’or, du zircon, etc. et où la pauvreté était au coude-à-coude avec le taux de croissance avant de prendre, hélas, la tête de la course dans un contexte de pandémie qui garrotte littéralement l’économie. En dépit de la bonne volonté jamais démentie de l’essentiel de l’opposition depuis le début du dialogue, des signes apparaissent de plus en plus montrant le peu d’enthousiasme de certains cercles du pouvoir à faire les concessions nécessaires à des consensus sur les modalités de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir et d’une vie démocratique apaisée. Le Sénégal est le seul pays dans la sous-région, avec le Cap-Vert, à n’avoir jamais connu l’intrusion de militaires dans ses affaires politiques. Nous devrions en être fiers et nous mettre à la hauteur des exigences de la situation de crise que traverse la sous-région. Nombre de facteurs qui ont créé ou accéléré la crise politique et sécuritaire dans d’autres pays en Afrique de l’Ouest, sont présents au Sénégal. Il est donc impérieux que des dynamiques réformatrices profondes s’enclenchent pour garantir la paix et la stabilité par la sauvegarde et le respect des droits des uns et des autres. C’est aussi cela qui pourrait permettre par la suite à notre pays de jouer un rôle essentiel dans les efforts pour un retour durable de la paix et de la stabilité dans la sous-région. L’intérêt du peuple Sénégalais n’est nulle part ailleurs. Il faut que la jeunesse africaine comprenne ces enjeux qui enjambent les frontières de nos états respectifs. Elle doit aller aux causes de la crise africaine, par-delà les explications qui leur sont proposées par les officines. Elle comprendra alors que toutes ces constitutions et leurs variantes dont on nous a dotés depuis 60 ans doivent être à présent remplacées. Nos pays ont besoin de concertations où les différentes composantes du peuple se retrouvent autour de leurs récits respectifs, dans le respect et la considération réciproques et un sens élevé des responsabilités pour féconder de véritables constitutions à leur service. Ces constitutions seront conformes à leur histoire, à leurs identités, à leurs intérêts actuels et à ceux des générations futures. Cette voie est la seule pour que l’Afrique puisse se faire entendre dans le concert des nations. Pour l’heure, l’Afrique qui existe et dont parlent les autres est une Afrique objet et non une Afrique sujet. Une Afrique à terre que l’on dépèce et que l’on se partage et non une Afrique qui assume son destin. Un journaliste français très au fait des rapports entre l’occident et l’Afrique, Nicolas Baret, a pu dire avec beaucoup de lucidité que le monde était à un tournant crucial de son Histoire, que c’était l’avenir des nations qui se jouait et qu’il se jouait en Afrique. Le sénat français n’a pas été moins disant qui indiquait clairement il y a quelques années que : « l’Afrique est l’avenir de la France ». Le Président Jacques Chirac rappelait de son côté, je le cite : « Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi ». Quant au Président François Mitterrand, il faisait remarquer en 1988 que « chaque franc investi au Sud rapporte 8 francs au Nord ». De fait il est depuis toujours établi que l’Afrique est le champ clos d’âpres rivalités entre grandes puissances du monde. Chacune d’entre elles y a ses ambitions, ses objectifs et ses projets. Nos récriminations, nos indignations et nos lamentations n’y feront rien. Seule la construction d’un rapport de forces en notre faveur changera positivement les choses. Il n’est pas possible que le continent soit le plus riche de la planète, notamment sa partie au sud du Sahara alors que ses populations continuent de croupir dans la pauvreté et la misère et à crever de faim. La construction de ce rapport de force convoquera foncièrement notre intelligence et notre lucidité. Si l’on sait qu’il y a deux ans, le PIB de toute l’Afrique réunie était inférieur de 150 mille milliards de cfa au PIB de la seule France ; si l’on sait également que la France est à son tour partie prenante de l’Europe de 27 états, l’on comprendra alors pourquoi nous parlons de lucidité. D’où proviennent l’essentiel de ces richesses ? Quelle est, par exemple, la part de l’Afrique dans ce PIB de la France ? Selon Nicolas Baret, sur le bénéfice de 12 milliards d’euros réalisé par TOTAL il y a quelques années, les 40% provenaient de l’Afrique soit plus de 34000 milliards de cfa à l’époque et plus de huit fois le budget du Sénégal aujourd’hui ! Comment, devant autant de défis internes et autant de partenaires » puissants, l’Afrique peut-elle peser dans la balance générale alors qu’elle-même est dans une posture de double dispersion ? Dispersion entre les Etats qui ne parlent jamais le même langage parce que leurs dirigeants ne sont pas libres dans la plupart des cas, mais aussi dispersion à l’intérieur même des Etats entre des forces politiques, sociales et citoyennes qui, tout en revendiquant les mêmes préoccupations libératrices et émancipatrices pour le continent, pensent, chacune en ce qui la concerne, détenir, à elle toute seule, la clé de victoire ? Il est vrai qu’en dépit de leur immensité, nous pouvons relever les défis car si nous décidons d’être forts, non en théorie mais en pratique, nous le serons parce que nous sommes dans notre bon droit. Le droit d’exiger ce qui nous revient : gérer souverainement nos ressources, inventer nos constitutions et nos lois sur la base des fondamentaux que partage l’Humanité et selon notre identité propre. Bref le droit d’inventer et de construire notre futur. Si l’avenir de l’Humanité se joue en Afrique, nous devons alors donner plus de poids aux actes qu’aux discours. Passer de l’interprétation de l’Afrique à sa transformation en sujet politique. Pour cela, nous devons admettre avec humilité les erreurs et les échecs relatifs des forces politiques et citoyennes qui ont eu à se fixer cet objectif depuis toujours. Leurs luttes et leurs sacrifices ont produit des avancées notables mais l’objectif reste encore à être atteint. Nous devons accuser de moins en moins la pluie et le gazon pour justifier nos défaites sur le terrain et remettre plutôt en question les stratégies et les approches. Chacun doit y travailler en commençant par son propre pays « mbey ci sa wewu tànk » ‘balayer d’abord devant sa porte’ tout en faisant provision de matériaux nécessaires à la construction d’une Afrique pour soi. De fait, ceux qui travaillent à empêcher la réalisation de nos rêves d’Afrique sont ultra minoritaires dans nos pays respectifs. Ils ne se recrutent pas exclusivement dans le camp des pouvoirs en place. Ils sont dans les pouvoirs mais aussi dans les oppositions tout comme ceux qui veulent la libération et l’émancipation des peuples d’Afrique ne se retrouvent pas seulement dans les oppositions mais se distribuent de part et d’autre. Nous devons isoler les briseurs de nos rêves d’Afrique et cela est possible car même celui qui courbe l’échine ne préfère pas cette posture. Le grand rassemblement à construire devra enjamber les barrières doctrinales et partisanes et tous les autres types de barrières pour n’avoir qu’un seul dénominateur commun : sortir l’Afrique de son état d’objet pour en faire une Afrique sujet et maître de son destin. Donc l’unité la plus large dans la plus grande diversité enrichissante est à construire. Il faut, à cet égard, repérer dans les mouvements populaires en cours un peu partout dans la sous-région, les véritables forces de progrès, celles qui se battent pour rompre la chaîne de domination. La victoire nous permettra d’établir, avec les autres, de nouveaux rapports fondés sur la reconnaissance, le respect mutuel et les avantages réciproques. Un tel projet est pertinent et urgent. Quoique largement ouvert, il devra être porté par une nouvelle Gauche africaine refondée. Il faut en finir avec l’éternelle figure où le peuple se bat pendant que d’autres intérêts se faufilent au pouvoir. Dakar le 15 septembre 2020 Pour le Secrétariat permanent d’Ànd-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme Mamadou Diop Decroix Secrétaire Général
Ay-ayloo – Dans le système polygamique, les épouses prennent tour selon des modalités fixes auprès de l’époux
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