#ÉVANGILE 12 JANVIER 2025 - BAPTÊME DU SEIGNEUR C
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Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc 3,15-22
« En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste
15 était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ.
16 Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
17 Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
18 Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
19 Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, avait reçu des reproches de Jean au sujet d’Hérodiade, la femme de son frère, et au sujet de tous les méfaits qu’il avait commis.
20 À tout cela il ajouta encore ceci : il fit enfermer Jean dans une prison.
21 Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit.
22 L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Texte biblique tiré de « La Bible — traduction officielle liturgique — AELF »)
(Illustration du site Apprenez-nous à prier)
Commentaire Lc 3,22
« L'Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie. » (Lc 3,22) Des trois évangiles synoptiques Luc est le seul à mentionner que le peuple se faisait baptiser ; il est aussi le seul à mentionner la prière de Jésus : « Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait » ; ce rapprochement est bien dans la manière de Luc : homme parmi les hommes, Jésus ne cesse pas d’être en même temps uni à son Père. Luc veut tellement insister sur l’humanité de Jésus que, chez lui et lui seul, curieusement, le récit du Baptême est suivi immédiatement par une généalogie. Contrairement à la généalogie placée tout au début de l’évangile de Matthieu, la généalogie de Jésus chez Luc part de lui pour remonter à ses ancêtres... Mais Luc remonte encore bien plus haut : il nous dit que Jésus est « fils d’Adam, fils de Dieu ». Cela veut bien dire qu’au moment où il écrit son évangile, les premiers Chrétiens avaient découvert cette relation privilégiée de Jésus le Nazaréen avec Dieu : il était le Fils de Dieu au vrai sens du terme. « Toi, tu es mon Fils bien-aimé » dit la voix venant du ciel. La suite du récit du Baptême de Jésus n’est pas propre à Luc. Pendant que Jésus priait, « le ciel s’ouvrit » : en trois mots, un événement décisif ! La communication entre le ciel et la terre est rétablie ; la prière du peuple croyant vient d’être entendue ; depuis des siècles, c’était l’attente du peuple juif. « Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face, comme un feu qui enflamme les broussailles, un feu qui fait bouillonner les eaux. » disait Isaïe (Is 63,19-64,1). Les eaux, nous y sommes, puisque ceci se passe au bord du Jourdain ; le feu, le voici : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » disait Jean-Baptiste. Et Luc continue : « L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus. » Ici l’Esprit n’est pas associé à la violence du feu, mais à la colombe, symbole de douceur et de fragilité. Cette représentation de la colombe est donc certainement très importante puisque les quatre évangélistes l’ont retenue. Que pouvait-elle évoquer pour eux ? Dans l’Ancien Testament, elle évoque d’abord la Création : le texte de la Genèse ne cite pas la colombe, il dit simplement « le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. » (Gn 1,2). Mais dans la méditation juive, on avait appris à reconnaître dans ce souffle, l’Esprit même de Dieu ; et un commentaire rabbinique de la Genèse dit « L’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux comme une colombe qui plane au-dessus de ses petits, mais ne les touche pas. » Ensuite, la colombe évoquait l’Alliance entre Dieu et l’humanité, renouée après le Déluge ; on se souvient du lâcher de colombe de Noé : c’est elle qui a indiqué à Noé que le déluge était fini et que la vie pouvait reprendre. Mieux encore, l’amoureux du Cantique des Cantiques appelle sa bien-aimée « ma colombe, dans les fentes du rocher... ma soeur, mon amie, ma colombe, ma toute pure. » (Ct 2,14 ; 5,2). Or le peuple juif lit le Cantique des Cantiques comme la déclaration d’amour de Dieu à l’humanité. Nous sommes donc bien à l’aube d’une ère nouvelle : nouvelle Création, nouvelle Alliance. A ce moment-là, nous dit Luc « Il y eut une voix venant du ciel : Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie. » Il ne fait de doute pour personne que cette voix est la voix de Dieu lui-même : depuis bien longtemps, le peuple d’Israël n’avait plus de prophètes, mais les rabbins disaient que rien n’empêche Dieu de se révéler directement et que sa voix, venant des cieux, gémit comme une colombe. A ce moment-là, Jean-Baptiste a compris : la colombe de l’Esprit désignait le Messie. (Note du P. Mario Doyle, C.Ss.R. : Ce commentaire reproduit largement celui d’une bibliste bien connue des catholiques de France : Marie Noëlle Thabut)
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