Voilà comme je te l'avais promis un récit de voyage pour que tu puisse suivre mes petites péripéties d’étudiant a Colchester... et non a Londres ! Il y a trois bonnes heures de trajet entre l'un et l'autre quand même ! Tu y trouveras un récapitulatif de chaque semaine passée que je me ferais bien évidemment un plaisir de partager avec toi. J'ai déjà hâte de commencer les premières page, en espérant que ce soit la première fois que je tiennes quelque chose jusqu'au bout dans ma vie qui démarre un peu plus chaque jour. Et d'ailleurs, ne me lâches surtout pas ! Tu sais très bien que j'ai du mal a trouver mes mots ces temps-ci, surtout pour raconter tout un périple... Des bisous. Steve
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SIX MONTHS LATER
Tom Tom et moi sommes en Alsace actuellement. J'ai pu réaliser un de mes quelques rêves en venant ici, Strasbourg et Colmar sont des villes vraiment magiques, et Eguisheim l'est tout autant. J'en oublie parfois que je suis en France, c'est si peu commun ce genre de patrimoine pour moi. Il y fait plus froid que dans le Sud-Est, sans surprise, et je n'ai pas prévu les habits nécessaires, sans surprise non plus. Je passe quand même un bon moment. Lagos aussi c'était génial, j'y étais une semaine auparavant apres avoir fini de travailler afin de me retrouver, et en effet cela fait beaucoup de bien de passer du temps seul, surtout après le cumul de pression que j'ai connu à mon retour en France, dépassés par les évènements et ayant accepté de travailler malgré les circonstances. L'argent je l'ai, pour me permettre de payer mon loyer et pour me permettre d'être tranquille jusqu'au prochain été. Ils veulent bien me reprendre l'année prochaine à l'hôtel pour être réceptionniste et non "polyvalent". Je ne sais pas trop, je compte voir ailleurs aussi car je crois que les opportunités sont nombreuses. J'écris beaucoup de poèmes en ce moment, histoire de combler le peu de musique que je crée. Le dix novembre arrive vite quand même. Je vais bientôt prendre mon envol, je me lancerais dans une toute nouvelle aventure, apparemment loin de me laisser du repos mais au moins j'écouterais mon coeur et je ferais ce que j'aime sans tenir compte de l'avis des autres. L'un des aspects important de l'Angleterre, c'est que j'ai enfin pu y voir plus clair concernant ce que je veux faire. Mais aujourd'hui mes émotions se mélangent tellement. J'y ai passé des moments marquants et cette expérience m'aura changé à vie pour sûr, mais tu n'es plus là, et cela aussi m'a changé à vie. J'aurais aimé que tu sois encore là pour voir comment on évolue. La vie est devenue bien trop bizarre, je suis devenu adulte et cette impression de voir les couleurs devenir plus sombre, de les voir mal vieillir, c'est bizarre. Et peu importe qui est présent ou non personne ne peux m'aider à surmonter tout ceci, et personne ne peut le faire à ma place. Et ne plus t'avoir à nos côtés laisse un vide qui se laisse toujours ressentir un peu plus chaque jour, surtout pour moi. Tu as beau être vivante dans mon cœur, les gens ont beau dire "au moins elle ne souffre plus" et le répéter comme s'ils se le répétaient à eux-mêmes, mais cela n'empêche que te raconter mes péripéties me manque, t'embrasser le front me manque, te montrer que je vais bien aussi. Chanter pour toi me manque et j'aurais tellement voulu le faire davantage. Vivre chaque moments avec toi à la maison pendant l'automne aussi me manque. Et tout ce que j'écris dans cette lettre pour toi ne sera jamais suffisant pour exprimer tout ce que je ressens. Je t'ai fait une promesse, celle d'apprécier la vie, mais le temps que je m'adapte à tout ce chaos où je pourrais me recréer s'avère long. Comme je le disais toujours : le temps et les efforts sont la solution. Je veux faire des efforts, revenir à ce que je suis, ce que je sais. Il va juste me falloir du temps. Je ne fais jamais de promesse mais si je t'en ai fait une à toi, alors elle tiendra toujours, et je sais que tu est toujours là pour me guider, nos habitudes quotidiennes en moins. Je vais m'en sortir, car c'est ainsi que tu nous as éduqués. Mais la route est longue et apparemment parsemée d'obstacle quand tu décides de t'émanciper des moeurs. Tu me manques maman. Joyeuse fête des mères. Je t'aime. Steve.
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BONUS : NOTE TO MY FLATMATES
What an amazing year huh? From the first time I met you all and got drunk to the last drinks I had on the squares watching Brittany barely able to walk wrapped in her Canadian flag on which we wrote something. This is my letter to you, my way to say a proper goodbye as I have not been able to do.
With you I experienced what it felt like not to be afraid to be judged. I learnt how to be myself, how to be a person living my own experiences without any fear of being judged. This is still in progress, and it might take time but one day will come. Meeting all these open-minded beings made me realize that not everyone was a person to argue with at the end of the day. But to be honest, you were the best flatmates I could have had. Learning from you, from your countries, makes me want to travel more and more. We had the funniest moments together, the best parties, and also a lot of great conversations. Well, there is so much more to say, but since my mother’s death I am not able to think as I used to. My brain works in slow motion, but my heart is still beating fast thinking about these amazing memories that each one of us created for the whole group.
It has been a week now... she used to follow my adventures by these letters, and she was so happy that I lived all of this. I told my mom about you all guys, I just did not mention all the high and drunk times. She was an amazing woman, and her strength lingers on, inside me, inside my sisters, inside my whole family. It has been a hard time and it is still a hard time, even though I am now able to do things, to laugh, to smile. It will take time to get used to this and to live with this. The funeral took place on friday, and the whole thing was incredibly beautiful. She would have been happy if she saw this, she still looked so beautiful. We are supposed to throw her ashes in the sea by next week, just as she wanted. A part of me is very sad because I miss her so much, but another part of me feels happiness, because with my family we have been able to become a family again as we got closer from each other, and also because she left us releaved, proud, loved, and happy. Happy, because her three kids are now living their lives and accomplishing things as adults, and because she knew that we are all going to be fine.
Life goes on, I promised her to live and I will. I will start working on the fifteenth of June, as she would have wanted me to do. And who knows, maybe I will be able to get enough money to see all of you before we have to meet again in five years... or maybe sooner because we will miss each other so much. I am planning to create a lot of music, my best friend and I have made plans about this and are talking about being a band. I can’t wait for you to listen!
For those who already went back home, I hope you all arrived safe, and that you enjoy life there, with your loved ones, your families, your friends. For those who travel, I am waiting for your pictures, so it will fill my desire to travel. I am truly happy for you all guys. I love you, and even though you are wild, be safe.
A lot of success is waiting for us...
See you soon!
Steve.
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WEEK33 : YEARS GO BY
Une an. J’ai rencontré Thomas le 19 mai 2016, à Nice. Le temps passe si vite, très vite, il ne ralentit pas et nous devons le suivre tout au long de nos expériences. En tout cas nous aurions vécu un bon paquet de bonnes expériences avec Thomas. Nous avons voyagé, partagé nos humeurs changeantes, et parfois je ne suis pas simple a supporter et je tente de travailler dessus. Je suis heureux d’avoir rencontré cette belle personne qui me soutient dans chacun de mes projets et qui a été capable de supporter cette distance parfois si contraignante, ainsi que mon univers si particulier, voire trop particulier pour ces gens qui pensent si bien me connaître. C’est avec lui que j’ai enfin connu ce que ça signifiait l’amour, celui qui fait du bien et qui ne te torture pas. Il va probablement voir cette lettre, mais si ce n’est pas le cas, dis-lui que je l’aime.
Noah est parti à son tour. Il a mit les voiles vendredi et s’apprête a voyager en Europe dans les endroits qu’il n’a pas pu visiter pendant l’année universitaire. Il va visiter Marseille, puis Nice, et Monaco. Tu vas peut-être le croiser sans t’en rendre compte, ça serait plutôt marrant à vrai dire. Il va également en Belgique, puis en Grèce et en Norvège. Comme je n’ai pas de plan défini a cent pour cent l’année prochaine parmi la multitude d’idées qui figurent sur ma liste, je tiens a voyager après avoir fini de travailler pour la saison. La Grèce me tente, Thomas va sûrement m’accompagner, en espérant qu’aucun imprévu ne lui en empêche. Peut-être que je tiens mes origines inconnues de Grèce... Tout le monde pense que je suis grec avant que je leur dévoile toute la vérité, ou que je suis chypriote. Pourquoi pas, ça change des origines maghrébines ou italiennes que je pourrais avoir selon tous ces gens. J’en ai profité pour demander a Noah ce qui avait changé pour lui cette année et si il avait la même perception que moi. En réalité, je voulais être sûr de ne pas exagérer une fois de plus sur cette expérience que d’être ici en Angleterre, entouré de ces gens adorables qui me manqueront beaucoup dès mon retour en France. Nous sommes tous supposés nous revoir dans cinq ans. J’en aurais vingt-six. Le lieu, je ne sais pas encore. Ils pensent tous a l’Australie ou au Sri Lanka. La prochaine a partir sera Esmi. Elle à hâte de rentrer en Californie, où elle aura une cuisine bien plus propre que la notre. C’est vrai que je changerais cela moi aussi si cette expérience était a refaire.
Johnny et moi nous avons écrit une chanson ensemble et il m’a également sollicité afin de participer a sa chanson pour laquelle j’ai écrit le refrain, et étant donné que le projet d’album avec Asa est tombé à l’eau, j’ai vraiment l’intention et l’envie de me rattraper avec cette opportunité. Nous sommes censé enregistrer le tout demain. J’espère de tout mon cœur que cela se fera et je ferais en sorte que cela se produise. Si c’est le cas, tu vas pouvoir l’écouter, et me dire ce que tu en pensera. Je partagerais le morceau sur internet. Je vais rendre ma mère fière.
Bon et bien... A plus tard !
Steve.
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WEEK32 : TALENT
La température commence enfin a augmenter. C’est l’occasion pour nous de se détendre et de se réunir entre colocataires au bord du lac du campus, ce que l’on a fait toutes les fins d’après-midi. Nous avons des longues journées ici, à Colchester. La nuit apparaît dans sa totalité vers vingt et une heure trente voire plus tard. Parfait après avoir passé l’après-midi a la bibliothèque à tenter de travailler. J’ai également eu mes derniers cours cette semaine, je suis à peu près libre je suppose.
Mardi, c’était la journée du bien être dans le campus. C’est très utile, surtout pour ces gens qui paraissent tellement stressés qu’ils pourraient se noyer dans un verre a shot. J’ai écrit sur leur tableau fait de papier. “Pour quoi exprimez vous le plus de gratitude ?” J’ai écris la vie. La vie, parce que je ne savais pas vraiment quoi écrire d’autre, je ne faisais que regarder pourtant. La vie c’est général à vrai dire, je n’avais aucune envie d’être spécifique dans mon pantalon de jogging, les yeux mi-clos. On m’a donné une fleur ensuite. Elle commençait déjà à passer l’arme a gauche, car elle devait sans doute être cueillie depuis quelques heures. C’est joli les fleurs, mais c’est davantage joli dans un champ, encore enraciné. Mon bien-être je le pratique très souvent. Je me suis mis a courir pour compenser l’arrêt de la boxe. Je me lève tôt, mais pour une bonne cause. Je cours dans les bois, avec Kat la plupart du temps. Nous tenons cinq kilomètres et demi, soit quarante minutes sans être essoufflés au point de ne plus respirer, et quarante minutes dans le moment présent, juste à se concentrer sur sa respiration et à laisser les pensées être présente sans que cela ne devienne une gêne. C’est ce qu’il me faut pour être productif. Je mange beaucoup aussi, quatre repas par jours en moyenne. J’ai tout le temps faim, et c’est dommage pour mon porte-monnaie. En effet, j’essaie de faire attention a mon argent le plus possible. J’étais en dessous des quatre cent euros la semaine dernière, mais je m’en sors bien pour l’instant. Je crois..
Vendredi soir, alors que cela est arrivé par accident vers nous, nous avons passé la soirée dehors a une soirée Open Mic. Tout le monde peut y participer et jouer un morceau et chanter. Je ne le fais pas, je préfère rester auprès de mes amis et profiter un maximum d’être avec eux. Ce fut une soirée vraiment très amusante. Il y avait ce gars, Lanka, qui avait participé au concert où j’avais aussi chanté. Il a chanté une de ses chansons à lui, et autant dire qu’il a une très belle voix. Je l’ai appelé Lanka du Sri Lanka toute la soirée lors de deux trois conversations profondes, car il vient réellement du Sri Lanka. Nous sommes rentrés a la tour avec Johnny dans le but d’écrire une chanson, mais malheureusement l’heure était approprié pour calmer ses émotions. En d’autres termes bien plus avancées, nous étions bourrés et nous avions besoin de repos, et ça aussi c’était un accident. Nous avons fait une autre soirée le lendemain soir, Sub Zero état gratuit mais cela a duré une heure pour moi puis je suis rentré, dû a la fatigue de la veille.
Tant qu’on parle de musique, Noah joue très bien du piano. Il en a joué devant Kat et moi, en se servant du piano aussi bien qu’il parlait anglais, et il est canadien. S’il y à bien une chose que j’aimerais faire en rentrant c’est continué d’apprendre la guitare. Johnny aussi se débrouille à merveille, et lui rappe. C’est drôle parce que les deux sont habituellement si timides lorsqu’il s’agit de partager leur amour pour la musique aux autres. Je comprends parfaitement, je suis comme ça aussi, juste je le gère un peu mieux qu’avant.
Mes révisions m’attendent, je dois filer. A plus tard !
Steve.
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WEEK31 : FIRST GOODBYE
Asa est parti mercredi en Italie. Il est revenu chercher ses affaires aujourd’hui avec ses parents. Il nous a fait un dessin a chacun en guise d’adieu, style graffiti, en guise de souvenir. Je pourrais le colorier comme je le voudrais. Voir ses parents embarquer sa guitare avec laquelle nous avons écrit une chanson ensemble m’a fait quelque chose. Nous avons commencé a créer ses derniers souvenirs de notre étage a partir de lundi en mangeant tous ensemble dans la cuisine, pour ensuite regarder cette vidéo crée par Asa lui-même avec toutes les vidéos et photos embarrassantes et aussi quelques souvenir à en faire monter les larmes aux yeux. J’ai en effet mes moments dans ces vidéos. Nous sommes allés au Milk It par la suite et quelques uns de mes colocataires ont chanté au karaoké, puis nous nous sommes défoulé tous ensemble une dernière fois. Un ami a Asa est venu lui rendre visite depuis le Canada. Il s’appelle Spencer, et il m’a presque convaincu de partir faire ma vie au Canada en quelques secondes. Cependant, il ne s’agit que d’une idée, comme une autre, mais intéressante. Je parle trois langues, alors pourquoi pas. C’est triste à quel point je ne veux pas rester en France. Je lui ai dit au revoir à l’instant, à Asa. J’espère que je le reverrais, comme tous les autres.
Thomas est venu me rendre visite. Ça m’a vraiment fait plaisir de pouvoir passer du temps avec lui. Vendredi nous sommes allé à Londres, à Big Ben, Buckingham Palace, l’abbaye de Westminster, Trafalgar Square, puis tout comme lui j’ai découvert Tower Bridge, puis cette tour de trois cent vingt mètres situé au niveau du quartier des affaires. Enfin, nous avons découvert Camden Town, ce quartier de Londres hors du commun. Il y avait ce marché, avec de la nourriture tous les deux pas, et des produits sortant de l’ordinaire. Je n’aurais pas acheté ces boucles d’oreille en touches de clavier, mais ce fut original et sympathique à regarder. Thomas a acheté quatre dessous de verres amusants. Nous avons fini la journée par aller boire quelques verres au SU bar avec quelques colocataires. Le lendemain, nous n’avons rien fait de la journée, et ça faisait beaucoup de bien, de ne rien faire. Nous sommes ensuite sorti le soir, au Sub Zero. J’ai certainement passé une des meilleures soirées que j’ai jamais passé dans cette boite de nuit. Enfin, nous sommes allés a Wivenhoe le lendemain en passant par les bois. Nous avons marché au bord des digues également depuis le port en étant arrivé au village. Thomas a beaucoup apprécié la balade, tellement qu’il s’est endormi sous le soleil, pendant qu’il y était, car l’Angleterre à sa propre météo.
Aujourd’hui démarre une nouvelle semaine. Je me concentre pas mal sur mes révisions et créer un maximum de souvenirs avec mes colocataires. Les examens de fin d’année commencent dans un peu plus de deux semaines. Comme d’habitude, je ne ressens aucun stress, je suis vraiment plus que détendu. Je ne sais pas vraiment quoi faire après mes examens étant donné qu’il me restera neuf jours sans vraiment rien faire. Je pensais voyager un petit peu quelque part avant de rentrer en France, soit dans l’Angleterre, soit dans un autre pays européen. Ou bien penser a économiser de nouveau car en effet mon argent est très vite parti.
Passe une bonne semaine toi aussi !
Steve.
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WEEK30 : DON'T WASTE YOUR TIME
Édimbourg comme Dublin sont vraiment des villes magiques. J'ai un sacré coup de cœur pour Dublin cependant, qui aux premiers abords paraît ressembler à toute autre capitale d'Europe, jusqu'à ce que l'on commence à errer dans les multiples rues de la ville. Temple Bar, la cathédrale de Saint Patrick, la tour de Dublin ou ce qui m'a l'air de ressembler à une tour, le Trinity College de Dublin mélangeant université et musée et aussi les rues colorées, les magasins vintage, les pubs.. Dû a la fatigue du voyage nous n'avons pas vraiment été capables de profiter de la vie nocturne hier soir ce qui aurait été une expérience formidable, mais étant donné que nous avons un bar au rez-de-chaussée de notre logement il faut en profiter ! Quant a Édimbourg, c'est un très beau mélange entre verdure, moderne et ancien. J'ai été au château, ce qui m'a légèrement rappelé Carcassonne. Nous sommes allé à Calton Hill, au Scott Monument, dans la rue qui a inspiré l’écriture du roman très célèbre de J.K. Rowling, dans le musée national d'Ecosse où j'ai pu y expérimenter une perspective différente sur le design et la mode comme des moyens d'expression artistique. Je ne parle pas de ces mannequins que l'on force à nourrir très peu pour porter une tenue, tout cela n'est que du médiatisé. Je ne veux pas te donner plus de détails, je veux que tu y ailles et que par toi-même tu te fasses ta propre opinion, mais crois-moi, ton porte monnaie s'allègera pour la bonne cause. J'y suis actuellement avec Esmi et Kat.
J'ai rempli la plupart de mes objectifs là où le soleil était plus que présent, aujourd'hui je n'aurais pas été capable de survivre au froid sans écharpe. Il a grêlé en Angleterre, le vent est resté aussi glacial que lorsque je l'ai quitté. Quel incroyable contraste n'est-ce pas ? La seule chaleur que j'ai pu retrouver était dans l'Irish coffee que j'ai goûté hier étant en Irlande, mais mon cœur battait bien trop vite… je me suis également rendu compte que ne pas voir de montagne à l'horizon m'apportait un sentiment particulier. En rentrant, il y a néanmoins eu un seul bémol qui s'est installé. Asa m'avait proposé de préparer un album lors de mon retour, mais le manque de temps et diverses obligations ont fait office de barrière. J'ai écrit 8 fois, je voulais vraiment réaliser ce projet, j'ai même composé avec le peu de guitare que je connaissais. J'étais déçu, mais deux jours après je réalisais qu'au moins elles étaient écrites et qu'elles pourraient être utilisées pour un futur projet. Je baisse pas les bras pour autant, mais je ne cacherai pas que ma motivation à plus ou moins baissée. Je verrais bien si la côte d'Azur est assez capable pour m'aider à réaliser mes souhaits.
Lundi soir je suis allé au Milk It me défouler sur les chansons les plus kitsch. Quel amusement une fois de plus ! J'adore ces soirées. C'est fou la vitesse à laquelle j'ai pu retrouver mes habitudes à Colchester, la pratique de l'anglais n'a pas été si compliquée à reprendre. J'ai aussi revu mes copains français, et la transition directe du français à l'anglais n'avait désormais plus l'allure de films sous-titrés. En parlant d'habitude, la reprise du yoga n'a pas laissé de séquelles, et Johnny a décidé de me joindre. Le yoga me servira pour mon retour définitif en France, je tiens à être prêt pour la masse colérique et la foule de mâchoires serrées qui m'attend avec les élections présidentielles, la médiatisation superflue et toutes ces polémiques. Je n'ai pas vraiment envie de gaspiller l'énergie de mes mains et l'encre dont je me sers pour parler de ça sur plusieurs lignes a vrai dire. Revenons au plus essentiel. Hana était dans mon groupe de yoga, et veut devenir elle aussi une professeur de yoga. C'est la raison pour laquelle elle est retournée si tôt chez elle, en République Tchèque. Elle a écrit une lettre a ses colocataires, retraçant tous les souvenirs qu'elle garde de toute cette expérience qu'à été de rencontrer des personnes de nationalités différentes et de partager son quotidien parmi elles, de vivre en Angleterre, tous les moments de joie qu'elle a vécu… j'ai eu la chance de lire la lettre, qui m'a ému. Hana est une fille très douce, probablement l'une des personnes les plus douces que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Cela m'a rappelé qu'il ne reste que trois jours avant le départ d'Asa, et moins d'un mois avant celui de la moitié de mes colocataires. Je serais l'un des derniers à partir d'Angleterre. Nous verrons bien comment je me sentirais après toute cette expérience, moralement et socialement parlant.
Je suis sur le point de partir de Dublin pour aller visiter les falaises de Moher. Ici s'arrête ma lettre. La vie est précieuse, fais-en bon usage et ne perds pas ton temps à plonger dans les vagues de l'oppression et du mal-être, ce n'est qu'une vulgaire illusion et si tu as des ennemis, saches qu'ils ne sont pas ceux que tu crois.
A la semaine prochaine.
Steve.
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WEEK24 : BRAVE
Édimbourg pendant deux jours et Dublin pendant deux jours. Il s’agit là de mes prochaines destinations, celles après les vacances de printemps, ces fameuses vacances où je vais devoir commencer les révisions pour les examens de fin d’année. Ça approche très vite. J’ai aussi un essai a rédiger, et également plus de temps a consacrer. Il se pourrait bien que je commence a apprendre a jouer de la guitare en rentrant, tout comme je commencerais les leçons de conduite. Je continuerais également a pratiquer mon espagnol, et figures-toi que j’apprends vite, j’ai vraiment progressé ! Cependant j’ai du mal a imaginer que je suis sur le point d’entamer les derniers cours. Je ne m’en sors pas si mal pour le moment. Bon, je profites quand même du bon temps hein. Lundi j’ai participé au Holi Festival, autrement dit le festival du printemps Indien. Il a eu lieu au bord du lac, au niveau des champs immenses. Nous nous sommes envoyés de la poudre colorée dessus, c’était amusant, et j’étais en t-shirt ce qui requiert du courage quand tu es originaire du Sud de la France. Nous avons joué un peu au football avec Asa avant de commencer la bataille, ça réchauffe.
J’ai travaillé ma chanson ce mardi. Avec Asa nous avons fait les finitions, changé quelques mots dans les paroles, puis trouvé la musique adéquate avec sa guitare. Deux jours après, nous avons essayé la chanson devant les dirigeants de l’évènement, du concert. Nous pensions qu’il s’agissait d’une audition, alors j’ai un peu stressé et quand je stresse je rougis la plupart du temps. Ils étaient très sympathiques, et ils voulaient juste voir ce que ça donnait et ils aimaient bien. Cela a suivi par plus de confiance puis une “Jam session” improvisée avec quatre personnes que l’on venait a peine de rencontrer. Des jolies voix, de bons danseurs, des poètes, beaucoup de talent, c’est ce qui suivait le soir même. Je n’étais même pas stressé, juste excité d’interpréter pour la première fois de ma vie une de mes propres chansons. Cela faisait plus d’un an que je n’avais pas chanté devant qui que ce soit, et toute la confiance en ma voix, je l’avais perdue. Ce concert a été l’occasion de faire la paix avec mon imperfection. Nous sommes montés sur scène avec Asa. Il a joué les premières note. J’y ajoutais enfin ma voix. “C’est parti” me suis-je dit... J’ai eu l’un des moments les plus incroyables de ma vie. Je me suis senti si bien, tellement que malgré le fait que j’ai oublié la moitié des paroles de ma propre chanson, cela n’avait que très peu d’importance. J’ai apprécié le moment jusqu’au bout, puis nous avons enchaîné sur What a Wonderful World de Louis Armstrong histoire de se rattraper. Les gens nous ont adoré, j’ai eu de nombreux compliments, et même echangé mon numéro avec deux personnes pour des opportunités. Des opportunités, tu imagines ? En rentrant avec Asa, nous n’avons rien fait d’incroyable, juste chanté entre flatmates dans la cuisine. Cette journée m’en a mit plein l’esprit. Les gens étaient si adorables, et il n’y avait aucune compétition, chacun venait pour partager avec le public.
Cette chanson s’appelle Brave. Je parle dans cette chanson du courage nécessaire pour aller de l’avant, pour aller plus loin, et cela requiert de se séparer de tous ces apprentissages nocifs. Je parle de me “deséduquer”, et aussi d’”annuler ma fierté pour vivre”. Je fais référence a mes pensées lorsque la partie sombre de ma personnalité surgit lorsque je suis seul face a moi-même, celle que très peu de personnes connait. Je parle de recommencer a zéro en rapport avec ses pensées, peu importe les jugements des autres, et aussi que la raison pour laquelle je suis si irrité est parce que je me sens enchaîné a quelque chose en particulier, peut-être a mon “putain d’égo” et que pour me sortir de cette situation il est nécessaire d’accepter mon humanité, c’est la raison pour laquelle je fais aussi référence a mes tics nerveux, mes dents qui claquent, mes yeux qui clignent. C’est l’une des premières chansons que j’ai écrit en ne pensant a personne sauf a moi et a mon propre ressenti. J’ai également remarqué que c’est un des meilleurs moyens pour moi de m’exprimer, la musique. Ça m’aide, beaucoup, ça réunit toutes les parties de moi, celles exposées a la lumière et celles cachées dans l’ombre. Cette chanson sera marquée a vie comme l’un des piliers de ce que je suis. Je pensais que toute ma vie la seule chose pour laquelle je serais préoccupée serait la manière dont les gens me verrait. Il semblerait que l’Angleterre ait changé ma perspective. Les autres ne sont pas moi. Je suis plus libre.
Le lendemain avait lieu la journée de la Saint Patrick. Oui, je sais ce que tu te dis, et figures-toi que non, je n’étais pas ivre, j’ai uniquement bu une seule bière. Il n’y avait rien de grandiose, aucune “bière verte”, juste des amis qui trinquent. Je voulais aller en Irlande la célébrer à la base mais nous nous sommes pris trop tard et les logements étaient déjà tous complets a partir de début janvier. Ce n’est pas grave, l’important c’est de trinquer. Toute la journée je me suis senti bizarre, premièrement parce que je n’avais pas dormi pendant deux nuits consécutives ou presque pas, puis ensuite parce que la fin approche, et y penser me faisait un sacré pincement au cœur. Nous avons planifié un dîner entre flatmates, le jour avant le départ d’Asa. Il a d’ailleurs commencé a collecter les vidéos embarassantes de chacun d’entres nous lors de nos... moments de folie. Je suis dans le palmarès. Je crois même que je suis le premier. Sacré moi ! J’ai beau être un adulte international, je ne sais toujours pas tenir en place.
Enfin, le samedi, j’étais accompagné d’Imogen et nous sommes allés manifester a Londres contre le racisme. J’y étais car ce que je soutiens, c’est l’unité, non la division. Il y avait tous ces intervenants qui venaient faire des discours au tout début. Ce fut long mais encourageant malgré tout. Tout en chantant des chants de protestations nous avons traversé Oxford Street, tous unis. A peu près plus de trente mille personnes chantaient au nom de l’égalité. Cependant, je n’ai pas aimé le fait d’être anti personnes racistes dans le sens où il fallait s’en prendre a ces catégories de personnes et tenter de leur nuire. Je pense que la violence est inutile dans le sens où justement plus nous nous repoussons les uns des autres, plus grande sera la division, car honnêtement je ne vois pas en quoi attaquer des personnes peut amener la paix de nouveau. La preuve, nous sommes probablement a l’aube d’une guerre... Je ne dis pas non plus qu’il faut laisser faire ce genre de résistance souvent exprimée par de la violence, mais il doit bien y avoir une solution meilleure que de sacrifier des vie humaines pour de l’argent par exemple. La division encouragée par le contrôle de ces pantins sur nos vies qui cherchent a faire perdurer la foutue société capitaliste, c’est ça le vrai problème, l’origine de toutes ces formes directes et indirectes de chaos. Je n’ai pas peur de faire part de mon ressenti. Je ne supporte plus toutes ces stigmatisations liées a l’emprise médiatique dans nos vies et a la sur-évaluation d’un type de citoyen. Je ne veux que les générations futures en viennent a se repousser les uns les autres comme nous le faisons aujourd’hui, et quand je dis nous, c’est général donc pas précis. Nous pouvons changer les choses si nous le voulions alors me voici, et je le ferais jusqu’à mon dernier souffle. Un jour, j’arriverais a trouver cette solution qui permettra de rééquilibrer cette balance penchante. Le tatouage est quasiment complet.
Je n’ai pas pu trouver suffisamment de temps pour t’écrire, mais voici la fameuse lettre. J’espère que tu vas bien, tu dois avoir les examens qui arrivent a grand pas. Je suis sûr que tu vas t’en sortir.
A plus !
Steve.
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WEEK23 : THE HIGH LIFE
J’ai ce poème, je voulais le lire jeudi prochain lors d’un concert proposé par cette société qui discute les discriminations raciales, Enactus. Il me faut d’abord l’écrire, mais Asa s’est proposé pour jouer de la guitare en fond. J’en ferais une chanson dans ce cas, et je l’interpréterait sans déguisement loufoque. L’inspiration n’y est pas vraiment puis avec les études j’ai pas mal de choses dont je dois m’occuper à vrai dire. En tout cas, j’ai déjà le titre en tête. J’ai par ailleurs réalisé cette semaine que Sarah Michelle Gellar avait trente neuf ans. Tu vois de qui je veux parler ? L’actrice de Buffy. J’avais l’habitude de regarder cette série avec ma maman et mes sœurs. C’était le bon temps quand même ! Je plane encore tout compte fait.
Je suis allé a une mini-conférence qui traitait de la maltraitance envers les animaux. Nous n’avons pas appris tant que ça, mais il s’agissait là d’une occasion afin d’exprimer son point vue, de le partager. Il y avait Lauren, la fille de Nice. Lors de cette conférence nous avons échangé beaucoup sur des sujets divers et variés. Nous avons presque sauté du coq à l’âne pour être franc, mais cela ne me dérangeait pas, tout était intéressant, de l’intelligence des dauphins surpassant celle de l’humanité dans les années soixante jusqu’au fait que nous soyons fait de poussière d’étoiles, littéralement. La science. Après ces deux heures d’échange, nous nous sommes rendus avec Asa et Mackenzie dans la chambre de Noah, il y avait Kat avec nous. Nous avons joué a des jeux dans lesquels ont devait imiter le père Noël, imiter un accent, et tous ces trucs plutôt fous. Parce que ouais, Noah, il est moins sérieux qu’il en a l’air, et il est très bon a imiter les accents. Comme tu peux le comprendre, on s’amuse bien en attendant les vacances du Printemps. Oh, nous avons aussi joué a ce jeu que l’on devrait essayer quand je rentre. Tu verras, c’est marrant. Je rentre bientôt. D’un côté j’ai hâte de rentrer et d’instaurer la “high life” d’Angleterre sur ma terre d’origine. C’est vrai que j’ai tendances vieillottes et il faut y remédier coûte que coûte, car telle est notre mission. De l’autre, j’espère que Vence n’a pas prit feu.
Un bon bain de soleil avec Mackenzie au bord du lac du campus. Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas allongé sur l’herbe avec le soleil sur la peau, ça fait beaucoup de bien car le soleil n’est plus vraiment de mon quotidien. En fait, on aurait dit une sorte de grand événement. Le quart des étudiants a probablement dû sécher les cours. Je me rappelle aussi de ces moments de procrastinations dans le parc du lycée. Les maths, le traumatisme, et les tarés qui te jettent des cailloux. Pour revenir a l’idée de base, la température a augmenté ces derniers temps. On arrive bientôt au printemps, j’ai vraiment hâte. J’ai pris une limonade, je suis allé travaillé tranquillement sur mon essai a la bibliothèque, mais avant, j’ai profité du soleil comme je me devais de le faire. Il était hors de question de rester cloîtré dans la cuisine ou ma chambre, alors que je pouvais tenter de devenir moins blanc. Je crois que plus tôt nous avions parlé du féminisme, et de sa définition perdant tout son sens a cause des cas extrêmes médiatisés. Si ça c’est pas de la manipulation médiatique. Le féminisme, c’est défendre l’égalité, c’est en rapport avec l’union, un rééquilibre de la balance. Chaque être humain a ses chances. Le problème est plus en rapport avec le terme qui définit l’idée. Les gens ont du mal avec tout ce qui a un nom et une étiquette encrassée par un cas sur des milliers, illustré comme des milliers de cas sur un bout de papier ou un bout de télévision. Il faut faire du fric.
Hier fut incroyable. Jogging le matin, premières courbatures malgré la courte distance de vingt minutes en courant. Nous avons acheté de quoi faire du sport a notre manière au supermarché. Hier, c’était le Derby Day, la journée des sports ou tout ces gens picolent le soir et deviennent désagréables. Nous nous sommes pratiquement fait jetés de notre propre appartement, et ça se battait dans les couloirs. La cuisine est un bordel incommensurable, c’est représentatif du vœu de sobriété de tous. Nous avons joué au football entre flatmates et copains des alentours, j’ai taclé une vingtaine de fois. Le tout faisait l’effet d’un mélange de substances. Ah non, c’était juste de la boue sur mes vêtements et mes chaussures a force de me jeter comme un guerrier déchu. Pour te dire, j’étais tellement épuisé par la suite qu’apparemment je me serais fait des pâtes a la sauce pesto. Foutues pâtes a la sauce pesto... Je n’arrête pas d’en manger. J’ai dormi par la suite, avant de vivre la pire soirée de ma vie. Aucune connexion avec les personnes lorsque tu danse avec elles, musique erronée, plus rien d’amusant. C’est dans ces moments où tu te sens le plus seul. Tu n’as plus aucune forme, aucune existence. Lorsque Mackenzie et Sam sont ensemble, il peuvent conquérir le monde s’ils le voulaient, tandis que ta chute se fait parmi la foule extérieure au spectacle. J’ai aussi invité ce gars avec qui j’ai un cours en commun. Il n’est pas si gentil qu’il en a l’air apparemment. Mes flatmates ne l’aiment pas. Je ne l’inviterais plus, s’il met tout le monde dans une situation inconfortable, alors moi aussi par la même occasion. Aujourd’hui, je reste dans mon lit. Nous nous sommes levés a huit heures avec Johnny pour marcher dans la forêt, en discutant de cette opportunité d’être en Angleterre, de tout ce que l’on apprend sur les autres, sur les choses, comment nous développons des perceptions différentes de celles que l’on avait avant d’arriver, a quel point nous en apprenons sur nous même.
Tu prévois toujours de réaliser ton rêve d’aller a Malte ? Je travaillerais moi, je ne pourrais pas venir. Cependant je dois faire l’Irlande et l’Ecosse tant que je suis en Angleterre. Errer, toujours dans mon état d’esprit de plus en plus curieux. J’ai tant de projets que je voudrais réaliser. Tout arrive si vite... Mais en tout cas, sache qu’a Malte, il y a des chances que tu fasses la fête très souvent, ce que je te souhaite. Et vivement que moi aussi je l’ai ce fichu permis de conduire !
A la prochaine, et profites bien de tes journées.
Steuve l’abeille.
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WEEK22 : FLIGHTS AND HEIGHTS
Récupérer le rythme des études et suivre celui des flatmates n’a pas été si difficile, même si cela donnait l’impression que je ne les avait pas vus depuis des mois. Ce qui est sur, c’est que quoi que je fasse, je ne rattraperais jamais le rythme de Mackenzie. Mackenzie est encore mineure en Californie, c’est pourquoi elle profite et je la comprends ! J’ai passé de très bonnes vacances en France, et je suis définitivement devenu un fan du sud-ouest après avoir découvert un peu plus. Nous sommes même allés en Espagne avec Thomas, à Saint-Sébastien. J’ai alors saisi l’occasion pour pratiquer mon espagnol mais mon accent français m’ayant trahi, les gens finissaient par me parler français. Pendant le séjour nous avons également gravi la dune du Pilât. Ce n’était pas du sable en cette période de l’année mais plutôt de la neige beige lorsque tu la gravit pieds nus. Cependant le coucher de soleil était fantastique une fois de plus. Nous sommes aussi allés sur Arcachon y faire un tour de bateau et contempler la lagune, puis a Biscarosse afin d’admirer l’océan pour la première fois et y tremper nos pieds en guise de baptême. J’ai encore ramassé des coquillages.
Cette “reading week” fut l’occasion de partir sur Paris, afin de visiter un peu plus et faire découvrir mon meilleur ami. Il a adoré Paris, le peu qu’on a fait était déjà beaucoup. En effet, nous avions visité certains coins de la ville dont presque personne n’a connaissance sur place je pense tels qu’une rue dite rétro puis une autre remplie de maisons colorées de manière différente. Une maison bleue, une verte, une autre verte mais de couleur davantage pale. Nous nous sommes ensuite rendus au palais du Louvre par un simple hasard, puis finir au bord de la Seine par une promenade sympathique en ayant une vue parfaite de la Dame de Fer lors d’un coucher de soleil, ce dernier faisant l’impression d’être un produit de l’illumination de cet édifice géant. Un seul point négatif qui aurait pu me gâcher le voyage est ma peur de la hauteur qui a brutalement fait son apparition. Impossible de voyager sans ma capuche sur la tête, tout est si grand a Paris. J’ai vraiment besoin de remédier à cela car je veux encore voyager et tout est plus ou moins grand dans ce monde. Nous sommes allé voir le concert de The Weeknd, et je l’ai combattu cette saloperie de peur. J’étais si fier, non seulement car je voulais qu’Arthur profite un maximum de son voyage mais car moi aussi je voulais passer un bon moment sans me soucier de rien, et c’était chose faite car il m’a fait oublier ma frayeur. nous étions a trois mètres de lui, et c’était du sport. Je suis allé voir tata Dominique aussi, nous avons pas mal discuté, c’était vraiment très intéressant. Ah oui, j’allais oublié de mentionner que nous avions partagé le logement avec Madonna. Elle faisait partie de la décoration du gars chez lequel nous avions logé. Elle était jeune et dénudée, et elle nous a fait pleurer de rire aussi avant qu’Arthur ne se mettre a prier la musique. Je pense avoir compris comment ne pas foirer la partie logement dans le voyage : arriver a l’heure et pas deux ou trois heures après ! Prends-en de la graine par ton cadet.
Je suis revenu mercredi soir, et je suis tombé malade avec toutes ces émotions qui ne m’ont pas permis d’être immunisé contre ces changements de température. J’ai mis jusqu’à samedi pour redevenir socialement vivant, et nous avec Mackenzie l’aventurière et Imogen la sage nous sommes allé a un festival Vegan en ville. Ce fut l’occasion de découvrir le jardin du château de Colchester. Les enfants s’amusaient et les parents se détendaient, et nous avions passé notre trajet a se raconter nos vies et imaginer des scénarios farfelus avant d’arriver a destination. De la bouffe, de la bouffe, de la bouffe, et des tonnes de bouffe ! La définition même de ce que doit être le paradis. Cela faisait du bien d’essayer ces merveilles après quelques jours de pâtes au pesto et de pizzas au fromage. Voyager, ça limite les choix au niveau de la nourriture parfois. Nous sommes ensuite allé dépenser nos sous dans un magasin où tout est si peu cher afin de s’acheter des vêtements dans le but de les salir. Car oui, je faisais mon retour au Sub Zero hier soir ! Et quelle soirée. Tu aurais adoré toi aussi. C’était une soirée mousse contre peinture. Je glissait dans la foule, tout le monde le faisait et j’ai dansé avec beaucoup de personnes que je ne connaissais pas. Tu sais, c’est encore un de ces moments où tu te sens libre, vivant, où tu es toi-même dans une foule de personnes qui n’étaient principalement là que pour s’amuser, pas pour la compétition et la chasse au gibier. Ça faisait depuis la Freshers’ Week que je ne m’était pas amusé comme ça dans cette boîte. Des fois quand j’y pense, ça va me déchirer le coeur de quitter mes flatmates, mais Matt et Sofia seront en République Tchèque et Kat en Allemagne. Je pourrais toujours y faire un saut et nous trinquerons. Rien que d’y penser, je me sens mieux par rapport à cela.
Tu m’avais dit au début de mon année scolaire que tu pensais y être pour quelque chose si j’ai pu partir en Angleterre, et quand j’y pense tu as raison. Quelle bonne idée de m’apprendre l’anglais plus tôt que les autres, et je te dis merci pour y avoir contribué ! Nous trinquerons a mon retour, j’ai vraiment envie d’arrêter de me comporter comme un vieux monsieur lorsque je suis a Vence et faire davantage la fête, nous pourrions être sauvages ensemble et faire la paix avec le passé. Ramène Louis si tu veux, ça sera toujours un plaisir de l’avoir a nos côtés. J’ai entendu dire que tu étais partie a Venise. Comment c’était ? Tout le monde me fait l’éloge de l’Italie dans mon étage. Ma destination rêvée est Cinque Terre. Devrions nous aller là-bas pour le nouvel an ? Un pays chaud cette fois-ci, tu te souviens ?
Je t’aime, et profites de tout ce qu’il y a de bon.
Ton frère plus grand que toi.
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WEEK20 : NO DISTANCE WITH LOVE
Nous avions fêté la Saint-Valentin mardi avec ma tribu de flatmates, en jouant au beer-pong et en écoutant du rap et du hip-hop américain. A la fin de la soirée, j'ai raccompagné Sofia chez qui j'ai ensuite dormi. Nous nous étions confies quelques secrets. Concernant le fichu aspect commercial de cette celebration, il à uniquement servi à acheter des boissons, soit quelques bières, et du bon cidre également. Nous avons célèbre l'amour dans sa globalité. L'amour, je l'aime, et dans quelques heures je serais à l'aéroport, puis dans l'avion, et enfin à cette destination ou je vais le célébrer davatage, avec une seule personne cette fois-ci. Je n'ai pas acheté de chocolats, mais une bière sera suffisant, je le sais. On le sait tous les deux.
Lundi soir je suis sorti à nouveau depuis quelques jours d'inactivité et de douleur. Je suis allé à cette fête au SU Bar, ou Starbucks si tu préfères, qui se nomme le Milk It. Non, ce n'est pas pour boire du lait ou s'en renverser dessus, il s'agit juste d'une soirée où ces chansons qualifiées d'obsoletes ou de kitsch t'accompagnent sur la piste de danse. La soirée commence avec un karaoké, et voir tous ces gars qui ne se prennent pas au sérieux était très drôle et les accompagner en gueulant le plus faux possible. Si je devais refaire une séance karaoké, je le ferais en braillant comme un poissonnier stéréotype, même si en réalité je sais chanter. Ensuite vient le moment où l'on danse sur un retour brutal sur les années deux mille, à cette époque où Britney Spears et Kelly Clarkson n'était pas encore blacklisté de tous les répertoires des musique de boîtes de nuit. Par ailleurs, je crois avoir sauvé une fille d'un prédateur passionné, qui peinait à faire ressentir la même chose à sa proie. J'ai rencontré Lauren aussi. Lauren vient de Nice, de mon université d'origine. Nous nous étions déjà rencontré à Nice quelques mois avant de partir, mais le seul contact que nous ayons eu était poli, pour ne pas dire légèrement coincé. En Angleterre, nous nous sommes presque sauté dans les bras l'un de l'autre ! Je l'ai présentée à mes flatmates, et elle viendra passer quelques soirées avec nous pour sûr. De plus, elle a l'air très gentille.
En France, si nous avons des bals de promo, alors ils ne sont pas très réputés. Dans les autres pays, et selon les sources de mon étage, ils ont tous une prom chez eux, sauf les asiatiques je pense. Avec toute cette influence que nous avons grâce aux séries télévisées, nous avons eu droit à un aperçu du bal de promo à l'américaine. Cependant, Johnny m'a raconté que dans beaucoup de soirées de ce type, quelques filles perdaient leur virginité, volontairement ou non. Ça vaut quand même le coup de tenter une fois dans sa vie. Tu sais, je pense vraiment voyager aux États-Unis pour deux semaines afin de voir mes copains de Californie, et faire le tour, visiter, aller à des fêtes et faire des randonnées. En France, je ne fais pas tant la fête que ça, et pour certaines raisons cela me file la boule a mon maigre bide, tandis qu'ici, je me lâche complètement, je me sens plus à l'aise.
Maman a certainement du te raconter mes faibles exploits lorsque je jouais au basket. Tu aurais rit aux éclats si tu étais venu me voir. Cependant, je suis devenu un peu meilleur en ayant arrêté après un an de catastrophe. J'aime beaucoup faire du sport, je trouve ça amusant, surtout lorsque les autres partagent le même esprit que toi, ou les mêmes boissons. Samedi après-midi nous avons joué au beer-pong, puis nous nous sommes en bas de la tour, à l'extérieur, pour jouer au football et tenter le football américain. Ce dernier était un fabuleux échec, mais le football valait le coup. Je tombais toutes les deux minutes, mais Kat elle tombait au moins tous les dix pas je crois. Voir Kat jouer au football, c'était à mourir de rire. J'aime beaucoup Kat. Enfin, en guise de récompense, nous avions eu droit à une vraie poutine canadienne. Je n'en avais jamais goûté, et un canadien d'origine que je connais de mon ancien lycée m'en avais promis une cinq ans auparavant, mais je n'ai pas vraiment la moindre idée de ce qu'il devient. En tout cas, c'était délicieux, et très bourratif. Pour en finir avec cette semaine, nous nous sommes rendus au SU Bar pour boire un pot. J'y ai d'ailleurs rencontré Gabriel, qui vient de Madrid. Il croyait que j'étais sous substance psychotrope à cause de mon rire incessant, mais il a l'air très amical.
Ça fait un bon bout de temps depuis que tu as quitté le foyer familial pour construire ta propre famille, et je sais que l'on ne communique pas beaucoup. Mais cela ne change rien au fait que je t'aime, et je me rappelles toujours des souvenirs de ces moment où j'étais encore un môme vivant au village de Silvareccio comme ci tout avait eu lieu hier. Comment va la famille ?
Portes-ton bien. Gros bisous.
Ton tres petit frère qui n'a pas peur des plus grands.
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WEEK19 : CLOUD
Rien ne pouvait être plus vide que cette semaine. Je n’ai pas fait tant de choses, et je me sens légèrement vaseux en ce moment. De plus, j’ai ces douleurs qui ne veulent pas s’en aller, c’est vraiment gênant, tellement gênant que manger est devenue une réelle épreuve de la vie. Pour te dire, hier, nous avions fait un tournoi de beer pong. La douleur m’a conduit jusqu’à ma chambre au bout de dix minutes. Le même jour j’étais supposé me lever tôt le matin pour aller marcher dans la forêt avec Johnny et Sofia, sauf que... Le réveil a sonné sans me réveiller. Enfin, ce week-end a eu lieu une éclipse lunaire et deux autres événements astronomiques auxquels je n’aurais pas pu assister, car oui, c’est entièrement couvert de nuages depuis plus d’une semaine et il a même légèrement neigé vendredi. Je ne me plains pratiquement pas du ciel nuageux, mais ça commence a me peser sur le moral. Je sais cependant que cela me passera, je ne suis juste pas encore habitué.
Dimanche dernier, le Starbucks du campus, le SU Bar à diffusé en direct la finale du Superbowl, cet événement important dans la vie des américains. J’étais réellement captivé, dans l’ambiance totale, et je pense avoir vite compris quelques règles dans le football américain, du moins les règles basiques, c’est-à-dire marquer les points. Ma bière faisait la taille d’un grand verre de cola a l’américaine, c’était une sacrée pinte ! J’ai pris de la Foster, c’est ma bière préférée ici. Lors de la mi-temps, j’en ai profité pour commander des “curly fries”. Ce sont des frites, mais bouclées, et une valeur sûre dans ce pays où la nourriture n’est pas le point fort selon les préjugés. Nous avons ensuite assisté a la performance de cette chanteuse a l’allure et aux chorégraphies loufoques, elle était vraiment très douée. Quinze minutes, puis elle a sauté. Le lendemain, Johannes et Asa ont publié un documentaire qu’ils ont crée. Le sujet, c’était le mois de novembre et les lever de soleils auxquels Asa a participé chaque matin. Ça donne réellement envie de s’y mettre, puis il y a davantage de chances de voir le soleil de bonheur que dans l’après-midi. Pourquoi ne pas tenter ceci lorsque je serais de retour pour les vacances de Pâques... ?
Cette semaine a eue lieue les élections pour le nouveau président du Student’s Union. il s’agit du BDE chez nous, en France. C’était une vraie campagne, c’était du sérieux. Cependant je n’ai pas pris le temps de m’en préoccuper, je m’en fichais pour être honnête. J’ai également entendu dire que le nouveau chancelier de l’université allait être une personne plus ou moins célèbre. Enfin, j’ai passé mes soirées depuis jeudi dans la chambre de Johnny, avec Sofia. Tous les trois, nous avons passé les soirées a discuter de la vie, du sens de ce qui nous entoure. Je ne m’ennuie vraiment pas ici pour ce genre de conversations profondes, car tout le monde participe, et s’ils ne participent pas, ils prennent la peine d’écouter. Au moins, je ne me sens pas jugé. C’est cet environnement que j’aime, je me suis légèrement senti comme si j’étais chez Arthur, le même bien-être, la même confiance, la même sensation de sécurité, que rien ni personne ne peut me nuire. Sofia part au début du mois de mars, elle va travailler sur Paris. Ça va me faire quelque chose, c’est sûr ! Les premiers départs, ça fait toujours un sacré choc.
La semaine prochaine je pars en vacances, et ce sera je l’espère l’occasion de frôler un peu de soleil. Dans deux jours, c’est la Saint-Valentin. Même si je me fiche complètement de cette fête que je juge vraiment commerciale, ce qui dénaturalise l’amour en soi, j’aurais été accompagné cette fois. J’ai vu ces photos que tu publie, ces défilés de mode auxquels tu participe, toutes ces animations. Tu dois vraiment bien t’amuser, et adorer ce que l’on fait c’est la clef. Célèbre chaque moment magique avec tes proches, avec ton petit ami, ta famille.
J’espère te revoir cet été. Des bisous !
Steve.
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WEEK18 : A CHANGE
Encore deux semaines, et je m’en vais pour quatre jours dans les Landes. Je vais revoir Thomas et également explorer un milieu naturel que je ne connais pas encore : l’océan et la flore qui se trouve dans cette partie extrême de la France. J’ai vraiment très hâte et ce sera un bon moyen de se préparer avant d’aller a Paris, la capitale de l’amour et du stress, où je verrais Arthur de nouveau. A l’origine, je voulais aller a Barcelone, mais ce serait moins cher depuis la France pour s’y rendre. Et puis les Landes, ça a l’air magnifique. Revoir Thomas, ça l’est bien plus !
Ce mois-ci, nous célébrons l’histoire LGBT, autrement dit l’histoire de la communauté gay si tu ne sais pas ce que signifie cette abréviation. Il y aura même une “pride” pour les étudiants mais le week-end où cela serait célébré je serais a Paris. En revanche il y aura d’autres sortes événements : diffusions de films sur le sujet au cinéma de l’université, débats sur divers sujets de société touchant la communauté, et bien d’autres choses mais je ne me rappelles plus trop. Je suis allé voir ce film mercredi, “Rocky Horror Picture Show”. Le film en soi est vraiment très fou, mais surtout très métaphorique étant donné qu’il porte sur le sujet de ce qui n’est pas “acceptable” en société. En effet certains personnages venaient d’une autre planète ce qui appuie bien la signification. Il s’agit d’un mélange de comédie musicale et d’épouvante. Tout le monde me parlait de ce film comme une référence, il y avait même des personnes déguisées dans la salle de cinéma, des garçons travestis comme dans celui du film, qui faisaient la chorégraphie la plus célèbre du film sans se soucier des autres. Sans se soucier des autres, c’est ça la liberté. Ah, et je devais chanter le matin précédent pour le Gatsby Event et Asa devait m’accompagner a la guitare, sauf qu’il ne pouvait pas être présent étant donné qu’il rentrait de Marseille, donc je ne l’ai pas fait, mais ça m’est complètement égal tout compte fait. De plus, j’ai entendu cette fille chanter au loin, et quel émerveillement pour mes oreilles, quel lâcher-prise et quelle voix sublime !
En parlant de talent, il y a cette fille qui fait partie de notre cercle d’ami, Sofia. C’est un vrai joyau brut, la manière dont elle danse c’est vraiment du jamais vu. La manière dont elle danse, elle libère tout la confiance en elle qu’elle a pu acquérir au fil des épreuves difficiles de l’enfance, elle libère de la puissance. Il n’y a aucun filtre, elle est elle-même et elle n’a pas peur de le montrer. Lorsque je danse avec elle cela peut paraître plutôt intimidant, mais là n’est pas son but, c’est vraiment loin d’être de la compétition et j’aime beaucoup Sofia. Les gens semblent m’adorer ici, j’ai souvent eu droit a des remarques très gentilles, moi qui suit habituellement si gêné et si gauche. Ils répandent de l’amour et les barrières n’ont pas lieux d’être, et cela m’aide a me décoincer en quelques sorte. Les barrières, c’est bien ce qui affecte beaucoup de personnes non seulement dans notre pays, mais dans le monde entier également. Trop de pression, pas assez de temps, une éducation générale trop erronée et centrée sur la baisse de créativité pour plus de productivité et tout ça, c’est le produit du système, qui a besoin de nous pour exister. Non, pas de nous, mais de nos capacités a assimiler les information pour nous apprendre tout ce qui lui chante, dans le but de rapporter a certains et d’en désavantager d’autres. Quand je parle d’éducation générale, je ne parle pas de l’éducation parentale, mais de toutes ces valeurs, ces normes, cette fichue idéologie dont on doit faire face a chaque coin de rue, celle-ci étant véhiculée par les médias. Quel genre de monde allons nous laisser a nos enfants ? Allons nous les laisser se noyer dans la masse de tabous comme nous le faisons encore de nos jours ? Allons nous arrêter de quantifier l’amour sans vraiment chercher a comprendre de quoi il s’agit ? J’ai écrit durant cette semaine, sur ces questions-là, car j’aimerais pouvoir y répondre de manière positive, effectuer un changement car je sais que c’est possible, j’en suis très fortement convaincu.
J’ai marché pendant quatre heures hier, en compagnie d’Esmeralda, Imogen et Asa, le lendemain d’une fête que nous avions organisé a l’étage. C’était dingue d’ailleurs, et c’est ce genre de fêtes que j’aime. Nous avions marché de l’université jusqu’à Wivenhoe, les chaussures couvertes de boues mais de l’air frais plein les poumons, Asa jouant de la guitare le long du trajet. Décidément cette petite ville est plus grande que je ne le pensais. Lorsque nous sommes rentrés de ce périple, j’ai célébré la chandeleur de mon côté, et je leur ai fait découvrir cette célébration, a mes flatmates. J’ai fait ma pâte a crêpes sans œufs avec du lait d’amande pour que tout le monde puisse en manger, mais en contrepartie elle était bien trop collante. La bonne nouvelle, néanmoins, c’est que je leur ai appris a faire des crêpes. Grâce a moi, ils pourront davantage se la raconter en faisant des crêpes chez eux tout en parlant peu de français avec leur accent, ce qui donne une allure bourgeoise a chaque fois qu’ils parlent d’aller aux toilettes ou de croissants. J’ai d’ailleurs surveillé la pâte de la manière dont tu m’avais appris lorsque j’étais venu te voir chez toi il y à deux ans : j’ai mis les doigts sur la poêle pour la soulever. Tu avais raison, au fur et a mesure que l’on fait ce genre de choses, on s’y adapte et on a plus peur de se brûler. Quand j’y pense ça fait une jolie leçon de vie.
J’ai probablement décroché un job pour l’été qui arrive, dans un hôtel cinq étoiles a Saint-Paul de Vence. Je suis censé l’avoir ce travail, mais la patronne m’a demandé de faire le voiturier deux jours sur cinq sans me demander si j’avais le permis de conduire, du coup je suis confus. Sinon, retour a la caisse sans l’opportunité d’avoir pu travailler dans le milieu hôtelier, mais qui sait, peut-être que j’aurais cette chance-là une autre fois. Je sais que je ne t’écris pas souvent, mais je pense a ce que tu es en train de devenir, a comment vont les choses de ton côté. Nous étions censé se voir l’été dernier mais nous rattraperons cela a mon retour. J’aimerais beaucoup te revoir, nous avions d’ailleurs passé de bons moments ensemble lorsque nous étions plus jeunes. Tu peux venir quand tu veux a la maison, et même si tu es habitué a souvent voir Pascal il sera très heureux de t’accueillir ainsi que ma mère et ma sœur. Tu danses toujours il paraît ? Et qu’en est-il des éclaireurs ?
A la prochaine ! Portes-toi bien.
Steve, l’anarchiste chauve.
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WEEK17 : DREAMS AND THE GOLDEN FOREST
Je me suis levé plus tôt que prévu lundi. Trois heures avant mon réveil, j’en ai donc profité pour sortir et admirer le paysage. Quelle surprise d’avoir ce givre accroché aux branches des arbres, a la pelouse et a tout l’aménagement extérieur. Tout était couvert de blanc, un blanc doux et discret, très apaisant. Les températures inférieures, elles aussi m’ont prises par surprise ! Tout ceci me rappelait Amsterdam, mais je l’avais a disposition, chez moi. J’aime la présence du givre ou de la neige, ça calme les pensées qui n’ont pas lieu d’être, ça les gèle et permet d’être plus présent, de laisser l’esprit mieux respirer.
Cette semaine, je ne me suis vraiment pas ennuyé. Ma semaine a été riche en motivation et en émerveillement. J’ai repris la boxe, et crois moi que la prochaine fois que je rentre je n’arrête pas le sport même s’il s’agit d’une pause d’un mois. La reprise fut dure mais l’esprit de cohésion y était. Ce gars m’a aidé a tenir bon alors que mes bras ne suivaient plus. C’était beaucoup pour mon petit gabarit mais crois-moi quand je dis que je ne laisse pas tomber si facilement. Je met également cette motivation a profit afin de m’améliorer en espagnol, je veux avoir un bien meilleur niveau. En effet, voici un de mes objectifs avant de rentrer définitivement : avoir un niveau d’espagnol avancé. Je vais a ces rendez-vous tous les mercredis avec Johnny et Asa, deux de mes flatmates, le Spanish Café. Nous parlons espagnol pendant deux heures, pas le choix, et ça m’aide beaucoup. Nous essayons même de parler espagnol en étant a l’appartement. Aussi, je crois que j’ai peut-être trouvé un disciple au français, a qui je pourrais apprendre autre chose que des insultes ou “tu es belle”.
Ce mercredi, l’université a célébré le nouvel an chinois qui était en fait officiellement hier. J’ai donc souhaité la bonne année a Liyue, ma flatmate chinoise. Elle m’a expliqué que le nouvel an chinois était comme Noël pour nous, et qu’ils se réunissaient en famille afin de préparer a manger et parler des médias. Cependant, elle eu le mal du pays, car elle allait le passer sans sa famille cette fois-ci, mais elle a finalement décidé de le célébrer au Chinatown de Londres. Je me rappelle qu’au mois d’octobre j’ai essayé de lui dire “Mulan est une belle légende” comme tu m’avais appris a le dire. Tu n’as pas spécifié qu’il y avait un certain accent a avoir, mais c’était très drôle de voir son air désespéré quand je lui ai sorti cette phrase : “Putain de gens de l’Est”, c’est ce qu’elle devait penser la pauvre ! En parlant des festivités dans l’université, il n’y avait pas grand chose, excepté quelques décorations, trois stands, une danse du “mini” dragon, des cours de tai chi, et le soir il y avait des spectacles dans le Ivor Crewe Building. C’est là où se trouvent les plus grandes salles de conférences où des débats sur des sujets de société ont lieu. Cependant, ce bâtiment ressemble a une cabine géante pour télétubbies pour être franc. Je n’y suis pas allé car il m’aurait fallu me procurer un ticket, et c’était payant.
Deux soirs après, j’ai assisté a une petite réunion au cours de yoga. On appelle ça un “social”, ça a normalement lieu tous les mercredis et les membres d’un même club ou comité se réunissent et en général ils boivent et vont au Sub Zero pour relâcher tout cet alcool ingurgité. Pour le yoga, tu dois bien imaginer que nous n’avons rien consommé, excepté du pain a la banane qui était très bon d’ailleurs. Nous avons fait une sorte de speed dating afin d’apprendre a tous se connaître seul a seul, nous avons ensuite partagé nos rêves. C’était touchant, vraiment émouvant d’apprendre les rêves les autres. Certains rêvent enfin de pouvoir être eux mêmes sans se soucier du regard des autres, d’autres de trouver leur but, de trouver une balance dans leur vie, ou encore de pouvoir avoir davantage l’opportunité d’avoir quelque chose de vrai dans leur vie. Chaque personne a ouvert son cœur. J’ai partagé le mien également. Je veux chanter. Devant un groupe de vingt personnes, cinquante, cent vingt, milles, deux milles, vingt milles... Je veux par ce biais adresser ce message, que ce n’est pas si problématique de se sentir mal parfois, que rien n’est “bon” ni “mauvais” dans le fond. Je veux également leur permettre de ne plus avoir peur de se sentir vulnérable, leur rappeler qui nous sommes réellement. Je veux partager mon histoire, mes désirs, mes moments de peine profondes comme mes moments de joie intenses. Je veux leur apporter de la beauté, faire du gris une couleur magnifique. Le gris est un mélange du noir et du blanc, et pour moi cette couleur représente la balance. C’est d’ailleurs mon signe astrologique, tu t’en souviens ? Nous avons également tirer ces cartes. Nous en avions d’ailleurs tiré une ensemble il y a deux ans et je travaille toujours sur cette réponse a ma question aujourd’hui. Vendredi soir, j’ai tiré la carte de l’innocence.
Enfin, samedi, au lieu de dépenser ce temps si précieux a rester enfermé dans ma chambre et manger, je suis allé me promener dans les bois de Wivenhoe. Je me suis perdu au début mais j’ai facilement retrouvé mon chemin, il suffisait juste de suivre la masse d’arbres. Une fois dans ces bois, j’ai fini dans le parc de Wivenhoe, par défaut. C’était plutôt joli, les passants avaient l’air si heureux, et j’aime tellement passer ce temps dans la nature, alors c’était un vrai bonheur de retrouver la forêt. J’ai continué dans les bois, admiré diverses sortes d’arbres et j’ai eu droit a plusieurs nuances de couleurs dans les bois au fur et a mesure que les nuages s’écartaient. A la fin, la forêt en est devenue dorée ! C’était juste incroyable et l’une des meilleures choses que j’aurais fait ici, en Angleterre. J’ai finalement fini dans le village, pour prendre un bus afin de rentrer chez moi. La prochaine fois, j’embarque Johnny avec moi, et nous finirons la balade avec une bière dans ce pub, The Station, où j’avais emmené Lisa d’ailleurs. Johnny, c’est un fou de la nature, la randonnée lui manque, et je le comprends car je ressens la même chose. La prochaine fois que je rentre il est hors de question que je reparte sans avoir fait de randonnée, cela me manque vraiment trop.
Asa, mon flatmate canadien, et son ami Johannes sont a Marseille en ce moment. Je les ai conseillé avec le peu que je connaissait de la ville en soi, mais les connaissant je suis sur que tout se passe bien. La “vibe” canadienne, on la reconnait bien, tu vas peut-être deviner de qui il s’agit rien qu’en passant par la même rue qu’eux, qui sait ! J’espère que tout se passe bien de ton côté, que Jeff te joue de la guitare et te fait de délicieux plats, que tout va bien pour lui également.
Prends soin de toi, et profites bien de toutes les bonnes choses que la vie t’apporte.
Steve, ou... la banane ? La patate ? Je ne sais plus...
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WEEK16 : WHAT DO I WANT...?
Nous y sommes. Les Etats-Unis ont officiellement un nouveau président. Le désaccord était bel et bien général : Tu as du probablement entendre parler de “l’une des plus grandes manifestations de l’histoire des Etats-Unis”, celle des femmes. Le problème est que l’on ne sait même pas si les Natifs ont manifesté également. Qu’en est-t-il de la communauté LGBTQ ? C’est ça, l’information de masse de nos jours. C’est un filtre. De plus, j’ai assisté au discours en direct. Le visage de mes flatmates montrait mille et une émotions. Peur, amusement, incompréhension... Et oui, je pense que son discours était une blague, et selon moi la connotation dominante était raciste. De plus, les paroles c’est bien joli, mais où sont les actes ?
A part ça, j’ai repris mon rythme de base ici, en Angleterre. Les cours ont repris, j’ai eu des comptes rendus, quelques bonnes notes aussi. C’est une bonne chose, je suis dans ma lancée. Puis techniquement, il ne me reste que quatre mois de cours, techniquement. Ensuite ce sera les examens, et dieu merci je n’en ai que deux. J’ai également repris le yoga, et ce fut plutôt intense car pendant un mois je n’ai fait aucune activité de ce genre. La boxe, quant à elle, était supposée devenir payante. Cinq livres par session et dix livres par semaine. J’essaie de sauver le plus d’argent possible donc j’étais prêt a laisser tomber. Puis soudain j’ai appris que c’était toujours gratuit. Le message est le suivant : “t’as plus d’excuses pour te motiver”. Egalement, j’ai retrouvé le rythme des soirées, et je viens a peine de m’en remettre. J’ai été au ATIK vendredi soir, sacré soirée. J’ai été au Sub Zero hier soir, je suis resté vingt minutes et je suis rentré avec Kat, ma flatmate allemande, pour avoir des conversations sur la vie, dont elle ne se rappelle plus je pense.
En parlant de sauver de l’argent et de se motiver, j’ai joué du carimba mercredi soir. Le carimba, c’est un instrument balinais que Lisa m’a ramené de Bali, bizarrement. Il s’agit d’une moitié de noix de coco poncée et décorée, produisant du son avec des tiges de métal agissant comme les cordes d’une guitare pour créer a la fois un son, et une vibration importante. Je ne respire pas bien naturellement, et en jouer me permet de me concentrer sur ma respiration, a ma grande surprise. En jouant de cet instrument j’ai soudain réalisé quelque chose, ce qui m’a permis d’accepter de changer de direction : Je ne veux plus continuer la fac. Je finis cette année, j’obtiens ma licence, je profites de la vie en Angleterre le plus possible sachant que dans quelques mois je ne reverrais peut-être jamais certains d’entre eux, et il me faudra chercher du travail, seulement pour cet été, ou pour l’année sabbatique a suivre. Une année pour me concentrer sur quelle décision prendre et prendre mon courage a deux mains pour me préparer a faire ce que je veux vraiment, et concrétiser des projets enfouis dans l’ombre. Une année pour arrêter d’aller a l’encontre de ce que je ressens et être honnête envers moi-même. Une année pour passer mon permis et m’acheter une voiture. Je me fais ce que j’appelle une liste des possibles pour l’année prochaine. Je l’ai écrite et elle trône sur mon bureau, pour que je me souvienne. Je l’ai déjà assez bien remplie mais je la remplirais davantage au fil du temps. Et si je voulais être garde-moniteur de parc national ? Dans ce cas-là il me faudrait passer un concours, me mettre sérieusement au sport pour avoir une très bonne condition physique également. Tu vois ? Une année, c’est parfait. Et si je voulais apprendre un instrument et me remettre a chanter en public ? J’aurais une année pour savoir ne serait-ce que jouer un morceau et apprendre a chanter en même temps. Certes j’ai des objectifs mais je n’oublie pas que le futur, ça n’existe pas. Tu as mis combien de temps a apprendre la guitare et le violon de ton côté ? Tu sais aussi jouer du piano il me semble, n’est-ce pas ?
Quand j’y pense, cela me fait du bien d’être rentré. Mes flatmates et ma vie ici m’ont quand même manqué, les musiques sur lesquelles nous dansions, les soirées que nous faisions tous ensemble, les conversations que nous avions. L’une des seules choses que je regrette c’est de ne pas avoir pris la peine de te voir, ça aurait vraiment pu être sympa mais plus le temps passe et plus je suis tête en l’air. J’oublie très souvent les choses. Tu ne m’en veux pas j’espère ? Au printemps on se reverra pour sûr, et je suis sur que tu as pas mal de choses a me raconter, tout comme moi. Une lettre, ça ne suffit pas. Et d’ailleurs, j’espère que gérer toute une promotion d’étudiants en psychologie a Carlone ne te désespère pas de l’humanité. Pour l’occasion, on devrait aller en pub ! Qu’en penses-tu ?
Des bisous ! J’espère que je t’entendrais chanter a nouveau.
Steve, aka l’oiseau migrateur.
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WEEK15 : BACK HERE
Disons que mon retour en France a été mouvementé. En effet, entre mon séjour a Amsterdam, celui dans le Sud-Ouest et le fait que je sois rentré une semaine plus tôt, j’ai du courir pour voir des proches et je n’ai même pas pu voir certains d’entre eux entre temps. Ce n’est pas étonnant que nous ne nous sommes pas beaucoup vus. Ceci dit, je suis quand même heureux d’avoir pu te voir pendant ces vacances d’hiver. Les cours reprennent demain pour moi. La reprise s’annonce dure, j’ai développé puis accumulé une flemme monumentale pendant ces vacances. J’ai hâte de reprendre un bon rythme.
Seulement, s’il y a bien quelque chose qui ne m’a pas manqué, c’est le taux de négativisme important dans ma chère patrie. C’est comme si en France les gens apprenaient a se sentir inférieurs a tout et a tout le monde, parce qu’on ne leur montre que cet exemple dans les médias, puis chez les autres personnes qui en sont affectées également. C’est triste, ça énerve, et moi ça m’irrite, et ce n’est pas la seule chose qui a eu cet effet lorsque j’étais de retour. Le pire, c’est qu’au fond, ça n’affecte que moi. M’enfin, je ne t’écris pas pour me plaindre, tu vas finir par croire que mon retour était si terrible. Je vais plutôt t’écrire pour te laisser des nouvelles de cette première semaine de retour parmi les anglais. Je suis rentré depuis dimanche dernier. Lisa m’a accompagné lors de cette semaine. Ce fut l’occasion d’être constamment en mouvement. Je l’ai initié a ma vie ici, et les flatmates l’ont adopté. En effet, la moitié était déjà là lors que je suis revenu. Nous sommes allé au Starbucks, jouer au billard et boire quelques bières. Nous sommes allés dans cette boite de nuit en ville, le ATIK. Je découvrais en même temps qu’elle, je me suis senti très a l’aise là-bas, c’est un très bon endroit et je suis sur que ça te plairait, maintenant que tu fréquentes le monde des boîtes de nuit. Nous avons même fait une petite soirée dans l’étage, nous avions carrément dansé sur les tables. Je l’ai emmené a Clacton, nous avons marché au bord de la plage et quelle beauté que le coucher de soleil a cet endroit. Nous sommes allé a la foire, jouer a quelques jeux d’arcade. Je l’ai emmené a Wivenhoe le surlendemain, a l’intérieur de ce village pittoresque typiquement anglais. D’ailleurs, Lisa n’en revenait pas de la taille des bières et du prix du café là-bas. Cependant elle fut quelquefois obligée de les demander sans lait, car ils les consomment de cette manière, en Angleterre. Finalement, nous sommes allés a Londres. Nous avons vu le TARDIS, cette fameuse machine a remonter le temps connue pour son apparition fréquente dans la série anglaise Doctor Who. Nous sommes également allé devant la statue de Sherlock Holmes, a Baker Street, pour ensuite nous rendre a Buckingham Palace en métro, a Big Ben a pied pour enfin contempler le London Eye de loin. Nous avons finalement atterri a Piccadilly Circus, cette rue est vraiment très animée le soir. C’était fantastique, l’ambiance était absolument géniale. Elle est partie aujourd’hui, et je n’ai pas de nouvelles pour le moment. J’espère que tout s’est bien passé et qu’elle a pu se repérer facilement pour prendre l’avion...
Je ne me rappelais plus a quel point le vent soufflait fort lors de mon retour. Figures-toi qu’il a même neigé. C’était un vrai bonheur que de revoir de la neige en cinq ans. Elle n’a pas tenu longtemps car le lendemain le soleil était au rendez-vous, mais je l’ai revu, c’était déjà ça. Apparemment le vent avait des allures d’apocalypse en France selon les nouvelles que j’avais d’Arthur. Je suis content d’être revenu, mes flatmates m’ont manqué ! Ce soir, nous allons boire un verre tous ensemble au Starbucks et se raconter nos péripéties, nos voyages, puis certainement se concerter afin de décider dans quel endroit célebrer la Saint Patrick. En Irlande, oui, mais a Dublin, non car le prix est trop excessif pour la plupart d’entre nous. Tandis que certains d’entre eux auront été dans quatre pays différents lors de ces vacances, j’étais a Amsterdam de mon côté pour le nouvel an, et en toute honnêteté j’y retournerais pour ne pas rester sur ma déception de ce voyage. Voir les moulins, ça peut être très sympathique. Il me faudra une voiture. Et le permis, accessoirement. Pour cela, il faudrait peut-être que je commence a faire attention a mon argent.
Si je dois encore revenir en France, ce serait probablement dans deux mois et demi. Cette fois-ci, j’aimerais passer plus de temps avec toi que lors de ce mois furtif de décembre. J’espère que les nouvelles sont bonnes de ton côté, que tu as pu décrocher ton fameux contrat au salon. Merci d’avoir pris le temps pour venir me voir lors de mon retour, puis c’est toujours un plaisir de te voir. En attendant, je vais me réhabituer a parler anglais constamment de mon côté. Figures-toi que je suis maintenant bilingue, c’est officiel pour moi ! Je suis très fier. Un jour, ce sera peut-être ton tour. Mon père est actuellement en train d’apprendre, car oui : le progrès c’est le fruit d’une vie entière, du début a la fin.
Des bisous, prends soin de toi et ne change la beauté de qui tu es pour personne.
Steve.
https://www.youtube.com/watch?v=ITam2mesWsg
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WEEK10 : GROWING UP
Pour être franc, quel est le mieux entre une professeur de socio anthropologie qui te demande si tu la trouve vieille car tu étais surpris de son travail d’ethnographie qui a duré quinze ans, et un professeur de sociologie qui t’affirme que quand il était plus jeune, il était un mélange entre Che Guevara et Jésus ? Ce fut plutôt marrant, mais je t’avoue que j’ai quand même hâte d’être en vacances ! Retrouver mes proches, faire des balades nocturnes, profiter d’être avec ma famille, avec Thomas, mes amis. Et toi je vais te retrouver assez tôt tout compte fait, j’ai hâte de rentrer chez moi !
Depuis que j’ai changé quelques unes de mes habitudes, j’arrive maintenant a penser de manière plus claire et a développer mes propres théories en parvenant a m’expliquer plus concrètement. Et oui, j’en étais surpris au début, mais ça fonctionne ! J’ai également appris selon Asa que faire de l’exercice permettant au sang d’avoir une bonne circulation et d’oxygéner le cerveau, je l’applique même dans le froid. Le froid ne me gène pas, puis ce n’est pas si terrible tout de même. Le froid, ça fait partie de la nature, et la nature est magnifique. Jeudi en fin d’après-midi, toutes les feuilles mortes volaient a en provoquer une tornade. Rassures-toi, il ne s’agit pas du genre de tornade que des chasseurs de tornades auraient étudié, ou de l’ouragan Katrina, mais d’une tornade de feuilles uniquement, rien de plus simple, mais quand même très sympathique a admirer. Par ailleurs, cette semaine, il y avait cet ancien conteneur qui était installé en face de la bibliothèque, avec tous ces bruits stressants venant de l’intérieur, a t’en faire sentir en danger lorsque tu rentres chez toi, seul, dans le noir. J’ai finalement fini par apprendre qu’il s’agissait en fait d’une oeuvre d’art conçue dans le but de dénoncer les émeutes policières et le chaos. Je m’y suis donc rendu, et après observation j’ai trouvé cet oeuvre très intelligente à vrai dire. Dans le contenu, a l’intérieur, il y avait une maquette géante montrant une cité en ruine et des policiers de partout. Des policiers qui taguaient sur les murs, qui arrêtaient des personnes. Ils étaient partout, et ils semaient le chaos. Et concernant le conteneur (foutu jeu de mot, je ne l’ai pas fait exprès encore une fois), a l’extérieur, il était tagué, de couleurs vives, des mots d’espoirs, des mots encourageant a la révolution. C’était puissant, et pour moi, cela représentait la beauté et l’espoir au-delà de cette matrice a laquelle nous sommes confrontés matin, midi et soir. Il y a quelque chose de plus beau que tout ceci, mais cela n’est pas visible a l’oeil nu, cela doit se ressentir. Ce n’est pas la quête de quelque chose de meilleur, car ce quelque chose existe déjà. Cela me donne davantage plus envie de concrétiser un projet de photo que j’ai eu début novembre. Je te montrerais le résultat quand ce sera fait.
Au prochain trimestre, il se peut que je rejoigne la société de jonglage, de joueurs de feu et de magie. Ce qui m’a convaincu, c’était ce spectacle de jongleurs de feu vendredi en sortant du yoga. Je veux apprendre a cracher du feu, a jouer avec le feu. J’ai envie d’expérimenter ces choses plus ou moins folles dont j’ai toujours rêvé de pouvoir faire et accomplir. Nous verrons bien si je tiens cette résolution en revenant a Colchester. J’imagine déjà ma famille en train de rigoler, car j’ai souvent eu deux mains gauche dans ma vie, donc rien que cela me fait rire aussi. Mais avec de l’entrainement, ça va le faire, pour sûr ! Plus le temps passe, plus je vis, et plus je crois en moi. C’est vrai, je pense qu’en deux mois il y a eu des changements... non ! Une évolution plutôt. J’ai de nouveaux objectifs enfouis qui se réveillent avec la possibilité de les réaliser a portée de main. Ensuite, j’apprends énormément sur le monde, sur les autres, sur moi-même, sur ce dont je suis capable, ce que je peux changer, cette motivation qui me disais “fais-le” mais que je n’ai jamais tenté d’écouter auparavant, et je l’ai réalisé ici. J’ai fait de très belles rencontres aussi, j’ai fait la connaissance de personnes qui m’ont marqué, de ces personnes qui viennent du quatre coins du monde pour venir ici, tous avec des objectifs différents, et de l’optimisme. Hier soir fut officieusement le dernier samedi du trimestre, nous avons donc célébré la fin de ce dernier. J’en ai profité pour inviter ces français/espagnols avec qui je m’entends bien.
Je me suis rappelé que le spectacle de Noël a eu lieu hier soir. J’espère que les répétitions n’ont pas été trop dures mais vous connaissant cela devait être un plaisir même si ça l’aurait été. Cela m’a ravivé quelques souvenirs. Le premier cours de chant, quand j’ai décidé de faire quelque chose qui me tenait a cœur et quand ma conviction était de m’entraîner a mieux le faire. La première fois que j’ai mis les pieds sur une scène ou je pensais être sur le point d’avaler ma langue, littéralement, a cause du stress. Cela fait trois ans maintenant. Les choses évoluent, les gens évoluent. Vivement samedi que l’on célèbre ton évolution a toi. Hâte d’entendre de tes histoires, hâte de voir comment se porte la troupe.
A samedi !
Stevy, le lutin déchu.
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WEEK9 : MY WORD IS AWAKENING
Je croupis un petit peu dans le travail. J’ai du faire un travail de groupe a moi seul, lire au moins 25 bonnes pages sur les travailleuses d’usine au Sri Lanka et des problèmes liés a l’exploration de nouvelles formes de sexualité, considérées comme tabou, anormales, inappropriées... Voilà ce qui arrive lorsque l’on apporte la pression a ces jeunes femmes en leur donnant comme rôle de représenter un pays aux yeux de ses habitants et aux yeux des étrangers. C’était très intéressant cependant. J’ai aussi un essai a rédiger, le thème est le suivant : “qu’est-ce que la notion de classe a en rapport avec la moralité?”... Parfois, je me sens comme le seul garçon paumé a chercher ses mots pour ne pas dire de bêtises parmi la foule d’intellectuels qui élancent leurs réponses avec une aise hors du commun. C’est comme si j’avais surestimé mes capacités avant de venir ici, et j’ai quelques fois l’impression d’avoir plusieurs professeurs dans le même cours. En général il ne s’agit que de deux personnes. Bon, l’anglais est ma seconde langue, alors ça ira mieux avec le temps, car je suis là pour apprendre après tout. Puis, je comprends bien les choses telles qu’elles sont, je ne sais juste pas reformuler a l’oral.
J’ai décidé de faire un “challenge” a mon tour : dix jours dans la peau d’un vegan. Je voulais juste expérimenter. Je ne mange plus rien étant issu d’un animal depuis maintenant six jours. Le constat est que je le vis très bien à vrai dire, cela ne change pas tant que ça mes habitudes alimentaires. Rien n’a changé lorsque j’ai fait mes courses. Je n’ai juste plus le droit au chocolat, au pain quelques fois telles qu’une bonne baguette de pain frais, aux pizzas si je souhaite du fromage dans la garniture, aux gâteaux faits maison préparés a base de beurre ou de lait... Pour l’instant je ne suis pas mort et loin d’être squelettique, bien au contraire j’ai pris du poids, c’est surtout qu’il y a beaucoup d’alternatives, et tu ne risques pas d’apprendre ceci sur les chaines télévisées populaires. Tu vas peut-être remarquer ma prise de poids en me voyant dans deux semaines je l’espère. En tout cas, mon partenaire a la boxe, lui, il l’a remarqué : “We gotta work this shit out”. Ce que j’ai réalisé, c’est que du moment que tu n’es pas blanc, hétérosexuel, de religion catholique et omnivore, tu n’es pas normal aux yeux des gens, tu es différent de ce que l’on attend d’un être humain vivant en Occident. Tu sera “le pote gay”, “le pote black”, “la cousine vegan”, une étiquette qui t’es attribuée pour te définir, même lorsque que beaucoup plus de facteurs te définissent et que cela concerne un choix, ou lorsque ce n’est pas choisi. Pourquoi ne pas dire : “mon amie qui aime le vert”? C’est pareil après tout. C’est cette société dans laquelle on vit qui nous apprends ces “normes”. Au fond, ce n’est pas un problème d’être “anormal”. Je préfère être anormal plutôt que de me conformer a un idéal sans me sentir bien dans mes pompes. Et non, je n’ai pas encore goûté le pudding ni la gelée anglaise, et les fish’n’chips non plus, et comment te dire que je n’en ressens pas l’envie absolue. Au fait, tu as entendu parler de ces produits issu d’animaux que l’on utilise pour fabriquer les nouveaux billets de cinq livres ? Quelle initiative pour renforcer la notion de différence selon les choix de certains si l’on réfléchis bien, sur le plan religieux comme sur le plan émotionnel.
En parlant de challenge, Asa, un flatmate canadien, en a fini un récemment : se lever chaque matin pour assister au lever du soleil, pendant tout le mois de novembre, et un documentaire est en train d’être préparé avec l’aide de Johannes. J’aime bien discuter avec Asa, j’adore sa philosophie. Asa, c’est le gars qui va profiter des choses simples et de chaque instant, qui va avoir des idées et réfléchir a comment parvenir a les mettre en forme de manière créative, qui va jouer de la guitare dans le campus quand il en a envie, qui va te regarder avec un visage posé et tranquille, ce qui a le don de te faire te sentir de la même manière que lui. C’est avec lui que je vais probablement chanter en fin janvier, pour cet événement jazz. Je m’entraîne pas mal dans ma chambre, je chante beaucoup. J’expérimente, j’essaie de progresser, de développer un style naturellement. J’apprends aussi a moins me prendre au sérieux, a ne pas devenir trop dur avec moi-même. Ce n’est pas comme si je me préparais pour le Super Bowl non plus. Amateur, et fier de l’être.
Ce samedi, j’ai plutôt souffert. Je pensais manger des mini poivrons dans mon couscous, sauf que... SURPRISE ! c’était des piments. Crois-moi que je l’ai de suite compris. Ma bouche était en feu, littéralement. Ensuite, j’avais l’impression d’avoir la tête appuyée sur une plaque de cuisson allumée, ou bien que le soleil approchait de la Terre. C’était pire que cette fois ou j’avais cette impression d’avoir le cou qui se métamorphosait en volcan, lorsque nous étions a la baie et que cette fille, Amina, nous a fait goûter sa sauce pimentée de Mayotte pour mes dix-neuf ans a la Baie. Bastien n’a pas survécu, mais le plus drôle était le rire de Sarah, une fois de plus. Cette fois-ci, en Angleterre, j’ai expérimenté la même faiblesse. J’en avais carrément la gorge en feu lorsque j’avalais ma salive, et les doigts qui en brûlait. Mon corps entier en a souffert, mais vu que rien n’est inutile, j’ai appris de mes erreurs pour la prochaine fois bien vérifier avant de choisir un produit car “ça a l’air chouette dans tel plat”. Lors de ma séance de yoga, nous devions nous présenter. Je leur ai dit mon nom, et mon mot. Mon mot est éveil. L’éveil, c’est aussi d'accepter lorsque nous ne sommes pas prêt pour le Mexique, tout comme moi. J’en ai eu cette conclusion après cette expérience pimentée. Pardonnes-moi d’avance pour le jeu de mot. D’ailleurs, tu te rappelles lorsque j’avais essayé l’une des perruques a Amina ?
J’espère avoir la possibilité de venir te voir a Toulon pendant les vacances de Noel, mais rien n’est sur. Je ne reste pas si longtemps que ça sur la côte. En tout cas, tu es la bienvenue a Colchester et tu le sais très bien. Je t’emmènerais faire du shopping au centre-ville, avec Sarah si elle vient aussi, et bien sur on ira aussi a Clacton, tu ne peux pas louper ce lieu. Et bien evidemment, le Starbucks du campus. On sera réunis a nouveau comme a la baie, mais... c’est pas vraiment la baie ! J’espère que le travail ça se passe bien, tu mérites de bonnes choses et je ne me fait aucun souci pour toi, tu vas y arriver a concrétiser ces rêves.
Des bisous, Honeymoon.
Stouf le conquérant.
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