Text
Rabiot, je vous emmerde tous !
Puisqu’il est acquis que tout le monde tombera à bras raccourcis sur Adrien Rabiot, j’ai envie, sinon de le défendre, du moins de le comprendre. Il y a du Cyrano, du D’Artagnan et même du Maurice Pialat dans son attitude de refuser les seconds rôles.
Rabiot est un cas d’école. Pourquoi demander à un sportif de haut niveau d’avoir une psychologie de libraire de Concarneau ? Nous sommes chez les fauves. L’entraineur ou le sélectionneur entre dans la cage aux lions tous les matins. C’est ainsi. On peut se raconter des sornettes, parler du collectif qui prime, de l’intérêt général, toutes les jolies choses qu’on dit plus tard, quand on écrit (ou qu’on dicte) ses mémoires. Ou quand on revisite son existence au coin de la cheminée avec les petits enfants autour de l’âtre : « Dis papy, c’était comment l’équipe de France ? »
La vérité est ailleurs. Tapie avait raison : le football est un sport individuel. Son job de président était de persuader les solistes du vestiaire qu’ils avaient besoin les uns des autres.
L’orgueil, et l’amour-propre construisent le moteur V12 d’un champion. Rabiot est un cas d’école parce qu’il va au bout de sa logique : je suis le meilleur ! Je suis le fils d’Éric Cantona. Je vous emmerde braves gens. Vous ne m’aimez pas ? Je ne vous aime pas non plus ! Je marche le poing levé comme Maurice Pialat à Cannes quand il reçoit la Palme d’Or (1987, Rabiot n’était pas né).
Bravache le Rabiot ! Il en a ! Et tant pis si les messieurs la morale, les cul-cul la praline du prêchi-prêcha, intellos de contrebande, philosophes de Franprix, sermonneurs de profession, tant pis si les oreilles de ces recalés de la gloire saignent. Ils sont les mouettes derrière le chalutier pour paraphraser Éric the King.
Rabiot est un mousquetaire du roi. Il est D’Artagnan. Il n’est pas son valet Planchet. Suppléant ? Non merci ! Vous connaissez la tirade dite des « Non merci ! » de Cyrano de Bergerac ? Relisez-là et apprenez-la par cœur comme un bréviaire à dire chaque matin : « Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ? Exécuter des tours de souplesse dorsale ? Non, merci ! » ou plus loin : « Calculer, avoir peur, être blême ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! » Etc. Etc.
Je ne dis pas qu’Adrien ait raison. Je ne sais pas ce que sera la suite de sa carrière. Je salue son courage, son intégrité, sa folie qui sait ? Je salue son indépendance, sa colonne vertébrale et sa dignité. Messieurs les censeurs, bonjour.
Pascal
0 notes
Text
Platini : O Captain ! My Captain !
C’est bien les vacances. Soleil et farniente. Je suis loin de Paris. Que fait-on en vacances ? On bulle (beaucoup). On bouquine (un peu). On réfléchit (vraiment ?) Permettez-moi aussi de revenir sur la sortie de Michel Platini.
J'ai eu de la peine. Je n'ai pas pleuré parce que, passé cinquante ans, on pleure de moins en moins. J'ai eu de la peine. Je me suis souvenu d'un soir de novembre 81 quand Thierry Roland disait « Oui Michel ! Oui Michel ! » Platini marquait un coup franc contre les Pays-Bas. On connaît la suite. Espagne 82, Séville, Schumacher. Le plus fou des matches fous.
J'ai eu de la peine parce que Platini était mon idole. J'avais 18 ans. Je reste persuadé qu'entre Platini et Zidane, y'a pas photo. Je dis ça parfois entre le cigare et le Jet 27 glace. Je dis ça et les gosses de 98 m'appellent papy. S'ils savaient ! Platini était notre dieu. Je buvais du fruité. J'attendais les buts étrangers dans Stade 2. Il n'y avait qu'un footballeur français en dehors de la Première division. Il jouait à la Juve. « Michele, Michele », disaient les italiens.
J'ai eu de la peine parce que j'ai pensé à tout ça. Faudrait supprimer la mémoire. L'enfance, les parents, la cour de récré, Corinne en CM2, ce n’est pas bon les souvenirs. Ivre du vin perdu dixit ce cher Gabriel.
J'ai eu de la peine parce que l’idole de mon enfance déconne. Il a pris vingt kilos. Il parle dans le poste avec une chemise ouverte au troisième bouton. Il sourit mais ce n'est plus drôle. Il parle de magouilles. Il parle mal. Il parle dans le vide. Il abîme la Coupe du Monde de Jacquet comme s’il n’avait jamais accepté qu’elle devienne française ou pire, comme s’il envoyait un message à peine subliminal : « Vous avez gagné les petits gars, vous avez gagné mais c’est grâce à moi. » C'est Michel-je-me-fous-de-tout. Michel en roue libre.
Sepp Blatter a réagi. Il avoue mal saisir la psychologie des champions. Il n’a pas tort. J’ai aussi entendu une explication freudienne. Il y aurait Platini et Platoche comme Gainsbourg et Gainsbarre.
La vérité est que passer de la lumière à l’ombre est terrible. Un soir, le téléphone ne sonne plus. Un moment, tout s’arrête. Commence alors le premier jour du reste de la vie. Michel Platini n’est plus au Paradis. Puisse-t-il éviter l’Enfer.
Pascal
0 notes
Text
Eyraud, Aulas et Schopenhauer
Petit scarabée contre Maître Po. Jacques-Henri contre Jean-Michel. Eyraud attaque Aulas et derrière ce combat de coqs, Marseille défie Lyon.
Soyons rassurés : le foot français s’en relèvera ! Son histoire est traversée par ces guéguerres. Sans remonter à Roger Rocher ou Marcel Leclerc, Claude Bez ne portait pas dans son cœur Bernard Tapie. Ces dernières années, Vincent Labrune ou Pape Diouf ont chauffé Jean-Michel Aulas. Et réciproquement.
Querelle d’intérêts, bataille d’égos, guerre médiatique, c’est au fond toujours la même histoire. Pas de quoi fouetter un chat. Nathalie Boy de la Tour est chagrine : « A trois semaines de la fin du Championnat, la tension sportive est extrême. J'appelle au calme. » Elle n’est pas habituée. Elle découvre ce monde de mâles dominants. Qu’elle dorme tranquille. Ce n’est rien !
Quant à l’image du foot français, il y a belle lurette que tous les acteurs s’en tamponnent le coquillard. Une seule chose compte : qui parlera le plus fort. « Qui pissera le plus loin », dirait trivialement Bébert du Balto qui s’y connait en rodomontades comme en fanfaronneries. Après tout, que ne ferait-on pas pour une double page dans le journal L’Equipe ? Le foot rend fou, c’est bien connu et l’ami Eyraud est tombé dedans ce samedi.
Il me semble que le président de l’OM n’a pas réussi son coup. Sur le fond, on peut discuter. Sur la forme, il a fait des erreurs.
Il a ciblé Aulas mais il ne s’en est pas tenu aux faits discutés par la commission de discipline. Il a préféré les attaques ad personam comme disent les professeurs de rhétorique. Dans son opuscule L'Art d'avoir toujours raison, le philosophe allemand Arthur Schopenhauer recense cette technique : « Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. »
Quand Eyraud dit : « Mon objectif professionnel n’est pas d’afficher 8000 tweets sur mon compte. J’ai autre chose à faire que de passer mon temps sur mon téléphone, y compris en vacances à Saint-Barthélemy, à tweeter sur l’Olympique lyonnais », on quitte le fond de l’affaire pour évoquer un autre sujet. De la même façon : « Je n’aime pas quand Jean-Michel devient Don Giovanni Michele », n’apporte pas grand-chose sinon jeter de l’huile sur le feu.
Je crois que Eyraud devrait lutter aussi contre une propension à donner des leçons. Cette attitude a profondément irriter la commission de discipline ce jeudi. Eyraud vient d’arriver. Aulas est là depuis trente ans. Il y a des codes, des us et coutumes à respecter.
Eyraud devrait s’inspirer d’Emmanuel Macron qui a dynamité le système en le plastiquant de l’intérieur. Il y a du caméléon chez Macron quand Eyraud préfère la stratégie de l’éléphant dans le magasin de porcelaine. Dans son livre Un Personnage de roman, Philippe Besson raconte la campagne présidentielle de 2017 et rapporte des paroles du président de la République qui cite Stendhal : « Tous les petits signes peuvent être vitaux ou mortels. Je pense souvent à cette phrase de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir : "Au séminaire, il est une façon de manger un œuf à la coque qui annonce les progrès faits dans la vie dévote.” »
Comprenne qui pourra.
Pascal
0 notes
Text
Les anti-vidéos sont les Amish du foot
Connaissez-vous les Amish, cette communauté religieuse qui vit en Amérique du Nord ? Le film Witness immortalisa ce monde d’hier avec Harisson Ford dans le rôle-titre. Les Amish vivent aujourd’hui comme on vivait au XIXe siècle. Les anti-vidéos sont les Amish du foot.
Les anti-vidéos mènent une croisade perdue comme jadis le syndicat des maréchaux-ferrants tenta de stopper l’essor de l’automobile. Les anti-vidéos sont de tous les temps, de tous les siècles. Ils représentent un parti vieux comme le monde : le cétaitmieuxavantisme. Ils regrettent un âge d’or qui n’existe que dans leurs chimères d’enfance. Bientôt, ils réclameront un doudou et qui sait, une comptine, pour s’endormir. Allo maman bobo est le refrain préféré des photographes sépias. Ils aiment les R16, Luis Mariano et le café moulu. Ils pensent que ça va mal depuis le dernier des Valois. Ils me font penser aux Amish qui forment une communauté religieuse, dont les membres vivent en marge de la société actuelle, sans smartphones bien sûr mais aussi sans électricité ou voitures.
Que disent aujourd’hui les anti-vidéos ? Hier, ils pronostiquaient la fin du foot, l’apocalypse avant l’hiver, l’arrivée du Dies Irae. Le temps des matches doublerait. La vidéo ne résoudrait aucun problème. Les spectateurs désertaient les stades et blablabla et blablabla.
Une étude sur 1800 matches montre que le temps moyen d’interruption du jeu est de 35 secondes quand l’assistant vidéo entre en scène et de 65 secondes quand l’arbitre réclame son aide. Nous parlerons ici de micro-coupures du temps de jeu. Quand un penalty est sifflé, la partie est stoppée durant une minute trente.
Battus sur ce terrain, les anti-vidéos ont trouvé un nouveau cheval de bataille. Le spectateur des tribunes est largué. Il ne comprend pas la scène qui se joue devant lui. L’homme des gradins est frustré. Mon Dieu, quel mépris ! Quand l’arbitre appelle la vidéo, un enfant de cinq ans comprend que l’action est litigieuse. Le match est interrompu quelques secondes. Et alors ? Samedi, la vidéo a sauvé le trio arbitral d’une erreur de jugement quand Clément Turpin a accordé un penalty pour une faute sur Kylian Mbappé.
Plutôt que pleurer un monde ancien, les thuriféraires de cartes postales devraient méditer cette leçon : avec la vidéo, l’injustice tend à disparaître.
Pascal
�����҆��ʎ�
0 notes
Text
Qatarstrophique !
Paris a joué le trouilomètre à zéro quand le Real a maîtrisé son sujet.
Paris est un projet quand le Real est une équipe.
Paris est le club de la loose, mal pensé, mal dirigé, mal entrainé. Cette nouvelle élimination avant les quarts de finale de C1 annonce-t-elle une révolution ? « On est énervés », a déclaré Nasser Al-Khelaïfi. C’est bien. Ne changez rien amis de Doha. Le PSG a un chéquier à la place du cerveau.
Jamais le Paris Saint-Germain n’a donné l’impression de disputer un huitième de finale de Ligue des Champions. Jamais il n’a donné le sentiment de tout tenter, de jouer sa peau ou de mourir sur place. Jamais il n’a su transcender, sublimer, renverser un match retour de C1 en une épopée pour l’Histoire.
Le premier quart d’heure a donné le ton. Chacun a compris. Ce PSG était en carton-pâte ; il jouait avec des footballeurs de salon. On attendait une bataille. C’était un gouter d’enfants. On imaginait des guerriers. Ils étaient désarmés. Pas d’intensité. Pas d’envie. Pas de révolte. Rien qui montre le début du commencement de quelque chose. Rien que l’ennui ! Pauvre Paris inhibé, coincé, limité. Thiago Silva et ses amis ont traversé le match comme il traversent la Ligue 1 : en sifflotant. Edinson Cavani a disparu. Kylian Mbappé a couru dans le vide. Angel Di Maria a raté ses contrôles, ses frappes ou ses centres. Dany Alves est cuit, Thiago Motta, fini, Marco Verratti irresponsable. Alphonse Areola a sauvé l’honneur. Il a grandi au Camp des Loges. Il est le smicard de l’équipe. Hasard ou coïncidence ?
Carlo Ancelotti a quitté le PSG il y a cinq et en cinq ans Paris n’a pas avancé d’un pouce. Paris a reculé. Le club paye aujourd’hui toutes les factures en même temps. Ne pas garder le technicien italien fut la première. Ne pas remplacer Leonardo est la deuxième. Laurent Blanc méritait mieux que ce renvoi sans ménagement après la défaite à City. Emery est une erreur de casting. Pas fait pour le job. Trop petit. Trop faible. Trop juste. La défaite à Barcelone 6-1 a condamné son ambition ; elle a détruit sa crédibilité. Il devait partir. Hélas ! Nasser Al-Khelaïfi enchaînent les mauvaises décisions. Est-il fait pour le poste ? Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? Il est l’ami du prince. Au Qatar, c’est une raison suffisante pour durer.
Investir autant d’argent pour si peu de résultats mérite une sanction. Le PSG est un échec. Le diagnostic sera-t-il partagé ? La parole est à Doha.
Pascal
0 notes
Text
J’me lance : Allez Paris !
Cette fois nous y sommes. Il ne s’agit plus de tourner autour du pot, de changer d’avis comme de chemise, de dire oui en pensant non, de faire le malin ou de pénétrer le cerveau de monsieur Emery pour savoir ce qui s’y passe quand le match atteint la soixante dixième minute de jeu.
« C’est le moment, c’est l’instant », disait feu Thierry Roland qui s’y connaissait en pronos au point de braquer le bar PMU du coin tous les ans avec un quinté dans l’ordre ou un billet de la Française des Jeux sans fautes ni ratures. Une épée le Thierry. Le flair, le bon sens, un peu de cul aussi – il en faut pour rafler le magot de temps en temps.
Mon problème serait plutôt le contraire. Je vais dans le zig quand faudrait filer dans le zag. Si je vois Paris, c’est Madrid qui gagne. « C’est moche », dixit ma fille Faustine qui n’ose plus donner mes pronostics à l’école de peur qu’on la lynche les lendemains de matches.
Prenez Bernabeu il y a quinze jours, j’étais certain que le PSG allait balader la meringue et dérouler son jeu made in Ligue 1 avec possession, occasions, et réalisations. Patatras ! Le Real a mis deux pions dans le dernier quart d’heure et je suis passé pour un zozo dans les couloirs de RTL où je prédisais la chute de l’empire romain à Madrid. De l’inconvénient de construire des châteaux en Espagne, dirait le gros Schopenhauer, libero de Prusse dans les temps anciens aussi pénible à lire qu’Emery à écouter.
Ce dimanche, je me méfie. Je me dis que le Parc est imprenable, les Parisiens sont remontés à bloc, Di Maria est au top. Le père Emery va peut-être comprendre que moins il fait de changements, mieux c’est. Je me dis aussi que Thiago Silva ne pleure plus trop, Thiago Motta aiguise ses crampons, Verratti est le Verrati que j’aime : précis, rapide, véloce. Bref, ça va passer que je me dis.
Sauf…
Sauf que je me trompe une fois sur deux. Alors quoi ? Je me déballonne ? Je la joue « Tout est possible » et je rentre dans mon tonneau jusqu’à mardi 22h45, voire 23h30 ? Exactement ! Je ne me mouille pas. J’aimerais que le PSG passe, que la soirée soit folle, qu’on tremble, qu’on crie, qu’on chante. Un truc à la Kombouaré ou plus encore un renversement façon Saint-Etienne, version Split ou version Kiev. Vous vous souvenez ? Non ? Pas grave. Allez Paris !
Pascal
funx�����
0 notes
Text
Neymar est-il un grand joueur ?
J’étais ce samedi sur RTL, d’abord avec les éditorialistes d’On Refait le match puis avec Christian Ollivier pour le Multiplex et à chaque fois j’ai posé la question qui fâche : Neymar est-il un grand joueur ? J’ai failli me faire lyncher. Interrogation incongrue ? stupide ? scandaleuse ? Il y en a pour tous les goûts…
Neymar a raté son match à Madrid. Comme Zinedine Zidane avait manqué le début de la Coupe du monde 98. La suite est écrite en lettres lumineuses au fronton de l’Arc de triomphe.
Neymar chambre ses adversaires à Rennes, exige de tirer les penalties, arrive en retard quand ses coéquipiers l’attendent pour rallier Madrid. Neymar est seul au monde. Les autres existent mais ils sont là pour faire la claque. Ils applaudissent quand le lapin sort du chapeau.
Sur le terrain comme en dehors, il est un roi. Un roi sans royaume, un roi sans couronne, un roi d’opérette comme un prince de Monaco, un roi fort avec les faibles et faible avec les forts. On attendait un empereur conquérant. On a un roi fainéant.
Roger Federer est numéro 1 mondial à 36 ans. Il incarne la mythologie du champion : talent, grâce, humilité, persévérance. Mais surtout on devine que l’homme égale le champion. Federer traverse les courts de tennis avec une élégance de lord anglais. Quel dommage ! L’esprit gentleman disparaît plus vite que les touristes en short dans une église à Venise.
On peut être un grand joueur et manger avec ses mains. Le génie frappe au hasard. Antonio Salieri prit Dieu en grippe quand le divin choisit Mozart contre lui. Quoi cet enfant ? ce scatophile qui écrivait le concert n°21 et parlait pipi caca ?
Neymar est Mozart, ça rime, un gosse que le Père Noël a gâté. On aimerait qu’il prenne conscience de sa chance, qu’il ne gâche pas son talent, qu’il se couche à l’heure et réponde présent quand on a besoin de lui. Hélas ! Autant pisser dans un violon ! il a 26 ans et à 26 ans, le caractère est là. Paris est trop petit et Neymar est trop grand. A Barcelone, avec le Brésil, il accepte une discipline qu’il oublie avec le PSG.
J’aimerais me tromper. J’aimerais le 6 mars qu’il enflamme le Parc, qu’il élimine le Real, qu’il stoppe les critiques. Neymar da Silva Santos Júnior dit Neymar Jr. est un grand joueur. Qu’il le prouve !
Pascal
0 notes
Text
Pauvre Emery ! Pauvre Neymar ! Pauvre PSG !
Le PSG n’y arrive pas. Toujours la même histoire. Toujours la même chanson. Paris perd le fil quand le niveau monte.
Unaï Emery n’est pas l’entraineur qu’il faut au Paris Saint-Germain. Je le dis, je l’écris depuis plus de deux ans. La défaite 6-1 concédée à Barcelone l’a condamné. Elle aurait dû l’écarter du banc. Le PSG a perdu un an pour ne pas avoir pris la décision qui s’imposait.
Dans les grands rendez-vous, Emery perd ses bas. Sortir Edinson Cavani en fin de match, placer Dani Alves ailier droit pour libérer la place à Thomas Meunier était une idée saugrenue. Tout est venu de la droite. Pauvre Emery ! Pour ne rien arranger, l’Espagnol n’a pas la réussite. Il faut fuir les coaches qui n’ont pas la baraka. Il parait que Napoléon refusait de promouvoir ses soldats malchanceux. Le PSG a contrôlé un match qu’il a perdu. Avec Didier Deschamps, le PSG aurait peut-être évité une défaite et qui sait, remporté la partie. Avec Emery, il en prend trois ! Pauvre Emery !
Neymar est un enfant gâté qui fait ce qu’il veut, comme il veut, où il veut, quand il veut, sur et en dehors du terrain. Ce n’est pas comme ça qu’on devient un grand champion. Entre les penaltys qu’il exige de tirer, son anniversaire façon Gatsby, ses allers retours au Brésil et ses week-ends à Saint-Tropez, le Brésilien dessine un portrait de dilettante. Dilettante de génie peut-être. Dilettante quand même. Neymar a raté son match comme il a manqué son histoire d’amour avec le PSG, ses coéquipiers et ses supporters. On admire Neymar sans l’aimer. Il agace autant qu’il séduit. Pauvre Neymar !
Le Qatar est propriétaire du PSG depuis 2011. Le club n’a pas franchi les quarts de finale de Ligue des champions. Le revers de Madrid accrédite l’idée que Paris n’y arrive pas, que l’argent injecté ne sert à rien, que les transferts de stars ne changent rien. Nasser Al-Khelaïfi regrette ce matin l’arbitrage. Qu’il s’interroge plutôt sur son management, les hommes qu’il choisit, la discipline qu’il installe. Un club de football n’est pas une entreprise de savonnette. La culture, l’histoire, l’expérience forgent des victoires ou annoncent des défaites. L’aveuglement qui a permis à Emery de rester à son poste, la faiblesse qui autorise Neymar à se comporter comme un petit roi dans le vestiaire et à convoquer la terre entière quinze jours avant un match décisif pour célébrer ses vingt-six ans, montrent que ce club n’est pas géré. Il flotte comme un parfum d’amateurisme à tous les étages. Le diable est dans les détails. Pauvre PSG !
Il reste un match retour me direz-vous. Mais d’où vient ce sentiment ce matin que les choses sont déjà pliées ?
Pascal
�$~_`�
0 notes
Text
Nicolas Sarkozy, supporter de base du PSG
Olivier Ménard et l’Equipe du Soir recevaient ce lundi Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République est un fan absolu du PSG. Ça s’est entendu. Au point de perdre tout esprit critique ?
Le Paris Saint-Germain va bien. La défaite à Lyon est une péripétie que l’exclusion de Dany Alves et les absences de Kylian Mbappé ou Neymar expliquent. Alphonse Areola est un bon gardien de but etc. etc.
En clair, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.
Nicolas Sarkozy était ce lundi l’invité de la 2000e émission de l’Equipe du soir. Il a mis la même énergie, la même séduction, le même talent à défendre le PSG devant Olivier Ménard et ses acolytes qu’il mettait jadis à expliquer la politique de son gouvernent devant David Pujadas ou Claire Chazal quand il tenait bureau ouvert au Palais de l’Elysée. Sarkozy est un fan historique du PSG. L’esprit critique n’est pas la première qualité d’un supporter de foot, fut-il ex président de la République.
Monsieur le Président, avec tout le respect que je dois à vos responsabilités passées, permettez-moi de vous dire que vous vous mettez le doigt dans l’œil.
Il n’existe pas de grande équipe sans grand gardien de but. C’est une règle immuable. On me dit que Barcelone a gagné la Ligue des champions en 2015 avec Marc-André Ter Stegen qui n’est pas un des meilleurs spécialistes du monde. C’est possible. En revanche, il est certain que le Bayern des années 70, l’Italie 82, le Milan de Sacchi, la France en 98, l’Italie en 2006 ou l’Espagne en 2010 alignaient sur la feuille de match le numéro un du moment.
Areola est le maillon faible du PSG. Je m’étonne que durant l’intersaison, le staff parisien n’ait pas voulu engager un titulaire indiscutable. Sous l’ère qatarie, Salvatore Sirigu devance Nicolas Douchez, Kevin Trapp ou Alphonse Areola. Le PSG l’a éjecté. Ce n’est pas le moindre paradoxe de de ce dossier.
Le cas Dany Alves est différent. Il fut un grand joueur. Il est sur le déclin. Son exclusion, la douzième de sa carrière, n’est pas un hasard. Elle traduit une fébrilité, un agacement, un fléchissement qui annoncent la dégringolade des stars. Patrice Evra est passé par là il y a peu.
Ne parlons pas d’Unaï Emery. Sortir Marco Verratti à quelques minutes de la fin fut une faute.
Je ne sais si Nicolas Sarkozy a tenté hier de se persuader avec ce pansement des gens de pouvoir qu’est la méthode Coué. Je crains que la double opposition au Real Madrid mette tout le monde d’accord. Paris, c’est ma conviction, est en grand danger.
Pascal
0 notes
Text
Chapron : Casserole d’Or
Si le sifflet est l’emblème de l’arbitre, la casserole est celui de Tony Chapron. Les images tournent dans le monde entier ! Un arbitre a porté un coup sur un joueur !
Je croyais avoir tout vu avec les arbitres français ; des buts validés qui n’existent pas, des hors-jeu oubliés, des mains inventées, des rouges fantômes. Je ne parle pas de la psychologie de nos hommes hier en noir, aujourd’hui couleur fluo, qui confondent autorité et césarisme. Ainsi meurt l’arbitrage français. Depuis belle lurette, il est à l’image de Tony Chapron : par terre.
Je croyais avoir tout vu mais il manquait le grotesque. Le croche-patte de Tony Chapron sur Diego Carlos à la fin du match Nantes-PSG marque le jubilé d’une carrière placée sous le signe de la casserole. Tony Chapron a inscrit ce dimanche soir la ville de Nantes et son stade de la Beaujoire au centre du monde des footballeurs. Partout, cette image insensée défile en boucle. Un arbitre porte un coup sur un joueur. Non pas durant une rencontre de rien du tout, dans les profondeurs d’un championnat amateur. Mais en Ligue 1. Avec 40 000 spectateurs comme témoins et désormais des millions d’observateurs comme procureurs. Stop à Chapron ! Dehors Chapron !
Pour sa défense, Chapron explique que le coup est involontaire. Les enfants disent la même chose dans la cour de l’école. Puisse-t-il ne plus revenir sur une pelouse du championnat de France. La place de Chapron le dimanche soir est devant sa télévision.
Cet incident révèle une attitude. Chapron est bousculé par Diego Carlos sans que le Nantais cherche à le déséquilibrer. Chapron réagit mal. Il tente le croc-en-jambe. Puis vexé comme un rat sans queue, il exclut Diego Carlos. Je suis le maître. Je suis le chef. Ainsi dirige Chapron et beaucoup de ses collègues : la schlague est leur méthode.
J’espérais beaucoup avec la nomination de Pascal Garibian à la tête de la direction technique de l’arbitrage en 2013. J’attendais un changement des mentalités, une évolution des comportements. Hélas ! Aucun arbitre français n’est reconnu en Europe. Nous vivons dans le souvenir des Michel Vautrot ou Joël Quiniou que personne n’a remplacés à ce niveau. J’attends avec impatience la réaction de Pascal Garibian. J’attends surtout un coup de balai pour repartir à zéro puisque c’est bien là que se situe aujourd’hui le sifflet français.
Pascal
0 notes
Text
Alceste, Eric et Alexandre
Eric Cantona dit-il n’importe quoi ? C’est mal comprendre notre penseur national qui manie aphorismes, sentences et bougonnements comme personne.
J’ai toujours l’impression quand j’écoute Éric Cantona que la troisième guerre mondiale a éclaté. On n’est pas là pour rigoler est une discipline de chaque instant. Il s’y astreint depuis des années, égrenant de-ci, de-là quelques sentences qu’il annonce la voix grave et l’œil noir. La componction guide ces palinodies.
J’aime Éric Cantona ; il est drôle. Le sait-il ? Nous sommes chez Flaubert. Bouvard et Pecuchet devisent. Monsieur Homais fait ses comptes. D’apothicaire, forcement.
Je ne doute pas que la vie soit une épreuve pour l’ex King de Manchester. Il publie ces jours derniers un petit livre de dessins, carnets de croquis tracés au feutre noir dont le sens m’a un poil échappé. Sont-ce quelques allégories que la nuit inspire entre le premier endormissement et le sommeil paradoxal ? Un artiste est parfois incompris.
Eric Cantona a fait le tour des studios radios et plateaux télés avec ce petit calepin de couleur noir que vous pourrez offrir à Noël pour égayer le réveillon. Je félicite l’ami Alexandre Delperrier d’avoir transporté dans son taxi Eric Cantona. L’automobile a traversé les rues de Paris, équipée de micros et caméras pour recueillir la parole sacrée même si la conversation a parfois plombé l’ambiance.
Hélas, cette ballade entre deux feux rouges fut de trop courte durée. Quel dommage que Jacques Chancel soit parti ! Il eut consacré un Grand échiquier, invité Herbert von Karajan, convié Arthur Rubinstein. Et qui sait si Maurice André ne serait pas passé, histoire de rendre hommage à notre ex footballeur. Maurice André était trompettiste.
Dans le rôle de Philinte écoutant Alceste, Delperrier fut parfait. Il a entendu Cantona comme il faut l’écouter : religieusement. Il n’est pas utile de contredire Cantona. A quoi bon ? Passé cinquante ans, Alceste ne changera plus. Ce fut un joli moment de télé. Chacun en prit pour son grade ; Canto faisant de chaque chose son fiel : Neymar, la Ligue 1, la France, Guingamp etc.
Eric Cantona n’est jamais décevant. J’attends avec impatience le tome II de son carnet aux éditions Flammarion. « Si tout n’est pas carré, je tourne en rond » indique la jaquette. On ne saurait mieux dire.
Pascal
|u$�
0 notes
Text
Souviens-toi, Tardelli !
Après celle du cinéma, voici la mort du football italien ! Nous nous sommes tant aimés. Zoff, Maldini, Rivera, Baggio, Baresi, Del Piero, Pirlo, Buffon, Rossi etc. Tous ont disputé une ou plusieurs coupes du monde. Leurs cadets n’iront pas à Saint-Saint-Pétersbourg comme on ne va plus à Cinecitta.
La Dolce Vita était un rêve et la Squadra une promesse. Les voici tous les deux noyés dans la Fontaine de Trevi. La voix d’Anita Ekberg lance « Marcello… Marcello » mais personne n’écoute. Anita Ekberg était suédoise.
Ainsi l’Italie n’est pas qualifiée. Les cinquantenaires qui aiment le football ont toujours vu la couleur azur de la sélection quand venait le mois de juin, une fois tous les quatre ans. « Les Italiens sont des Français de bonne humeur », disait Jean Cocteau. De l’Italie, j’aime tout : les papes, Visconti, les Tod’s, la Fiat 500. J’aime prononcer avec un accent sur-joué « Fran-ces-co Tot-ti ». J’aime regarder Claudia Cardinale. Je ne suis pas objectif. J’écoute Week-end à Rome d’Etienne Daho depuis trente ans.
Le football italien n’est pas toujours léger. Il manque parfois d’élégance. Les défenseurs trichent quand ils ne fracassent pas. Tout cela est vrai mais je leur pardonne. Pourquoi ? Parce que les ballons arrivent dans les pieds ou mieux encore dans l’espace. Parce qu’un contrôle est un contrôle. Parce que les Italiens aiment d’abord gagner, qu’ils grandissent avec cette idée que seule la victoire est belle, qu’ils sont prêt à mourir à dix derrière pour défendre l’avantage d’un but. Dois-je aussi avouer qu’un pays où les hommes ne portent pas de souliers noirs avant 19 heures révèle un esprit troubadour que les clients de La Halle aux chaussures ne comprendront jamais.
Hélas, je parle au passé. Comme souvent, diront des jeunes gens qui ignorent jusqu’au nom d’Alessandro Altobelli. Mais que savent les jeunes gens d’aujourd’hui ? « Je n’étais pas né », aiment-ils répondre quand vous leur parlez du monde d’hier.
Je m’écarte. Laissons les jeunes gens sur Twitter et revenons aux raisons d’une apocalypse. Pourquoi cet échec ? Absence de leader ? Génération perdue ? Un président de fédération incompétent (Carlo Tavecchio) ? Un sectionneur vieillissant (Gian Piero Ventura) ? Le foot italien est en crise. A-t-il manqué une révolution athlétique ? tactique ? Je ne doute pas que les professeurs en footbalogie sortent ces prochains jours de leur terrier et qu’ils expliquent le pourquoi du comment.
Je me consolerai avec de veilles images. Nous sommes en 1982 à Madrid ; finale de la coupe du monde. Marco Tardelli marque le deuxième but de l’Italie contre l’Allemagne de l’Ouest. L’Italie mène 2-0 après soixante-neuf minutes (elle l’emportera 3-1). Tardelli porte le numéro 14. Il marqué et le Vésuve est en ébullition, ce n’est rien à côté de sa joie. Tardelli est en transe. Il court, il crie, il appelle. J’ai lu que pour beaucoup, cette célébration figure parmi les plus belles jamais enregistrées après un but. Je partage. Ce matin, j’ai revu Tardelli marquer, courir, hurler. Et j’ai eu les larmes aux yeux.
Pascal
0 notes
Text
Défendre Fekir
L’épisode Fekir montre la tristesse du moment. Fekir a chambré. Et alors ? Et si on se détendait un peu ?
Voilà donc où nous en sommes ! Un footballeur enlève son maillot pour chambrer le kop adverse et les supporters crient à la provocation, réclament une justice divine, appellent une violence imminente. Ils envahissent la pelouse. Quelle tristesse ! Les professeurs de morale soulignent la responsabilité d’un joueur de football, argumentent que des tensions existent dans un stade. Fekir est capitaine ; il doit montrer l’exemple. Et blablabla et blablabla.
Le pire est que je ne peux pas donner tout à fait tort à ces maîtres de la bien-pensance. D’où ma tristesse.
Quelle époque ! Quelle misère ! Tout sera aseptisé, robotisé, javellisé. Sans humour, sans légèreté, sans rien du tout. D’Artagnan est mort. Cyrano est mort. Les petits hommes gris écrivent des règlements que d’autres petits hommes gris appliquent. Chacun est dans son rôle. Bruno Génésio regrette le geste de Fekir. « Il faut savoir rester modestes », dit l’entraineur de Lyon. Et si précisément, ne fallait-il pas le rester ? Histoire de renverser la table. Histoire de ne pas faire comme tout le monde. Un match de foot n’est pas un cours au Collège de France. Dans dix ans, dans vingt ans, de quoi parlera-t-on ? De Fekir et de son maillot enlevé.
Hélas ! Aujourd’hui, l’atmosphère n’est plus à la faribole. Le football est chose sérieuse. Il faut respecter le supporter, monsieur. C’est un homme qui souffre. Un homme qui paye. Un homme qui encourage. Fekir a outragé le peuple vert. Malheur à lui !
Et si on se détendait un peu ? J’ai bien conscience que ce n’est plus possible. Les Génésio ont raison. L’auto-censure règne.
Geoffroy-Guichard ressemblait ce dimanche à ces joutes sur Twitter quand le réseau social consomme la haine et commerce la bêtise. J’ai peur que le monde de demain ressemble à Twitter.
Je me souviens qu’en 1973 à Nantes, Didier Couécou a regagné le vestiaire du stade Marcel Saupin à genoux depuis le rond central, le maillot des Verts dans la bouche. Le FCN avait éliminé Saint-Etienne lors d’un match retour de coupe de France. Une autre fois, toujours à Saupin, Ramon Muller était monté sur le ballon avec sa main en visière, feignant de chercher l’adversaire qu’il venait d’éliminer.
Couécou, Muller appartiennent au monde d’hier. Ils sont des gentils fantômes. Merci à Fekir d’apporter un poil de fantaisie à une période qui en manque.
Pascal
0 notes
Text
Evra, le coup de pied de l’âne ?
A 36 ans, Patrice Evra a peut-être mis fin à sa carrière de footballeur professionnel. Reverra-t-on un jour sur un terrain le capitaine de Knysna ? Cette fois-ci, il est descendu du car mais c’est pour frapper un supporter qui l’insultait. Quand la bêtise rencontre la violence. Bienvenue chez les imbéciles !
Le cocktail gloire, argent, réussite est un mélange de nitroglycérine. Il faut être en béton armé pour résister aux sirènes du succès ou aux pièges de la notoriété. La vie est si facile qu’on peut se croire invincible, intouchable ou irrésistible. Ce sera d’ailleurs tout l’enjeu de la carrière de Kylian Mbappé qui commence : réussira-t-il à garder la tête froide ?
Il y a bien longtemps que Patrice Evra évolue dans un monde parallèle. La réussite chez certains déclenche mégalomanie et paranoïa, deux symptômes qui marchent ensemble. Il suffit de voir comment Evra met en scène sa personne dans les vidéos qu’il poste sur son compte instagram. Dans le genre Je suis devenu fou, la séquence où il distribue l’argent aux pauvres dans les rues de Marseille montre que les fils se touchent dans son cerveau depuis de nombreuses semaines. Evra, entre Saint-Vincent-de-Paul et l’abbé Pierre, fait la charité sur les réseaux sociaux. Si le ridicule ne tue pas, il abîme.
Son nouveau coup de sang ne m’étonne pas. Dans le monde d’Evra, toute contestation, frustration ou critique est impossible. L’homme a sa cour sans doute et cette cour-là sait que le silence est la meilleure des stratégies pour rester proche du grand homme. Aucun reproche, aucun jugement, aucune analyse ne viennent contredire au quotidien l’existence de ces petits roitelets qui considèrent que le monde tourne autour de leur personne. Aujourd’hui qu’il est sur la pente déclinante, il ne supporte pas les sifflets du Vélodrome et les quolibets des spectateurs. Il disjoncte. Il frappe. Il violente.
Patrice Evra ne maitrise plus ses nerfs. Patrice Evra pratique la justice du talion. Quelle mouche a piqué Patrice Evra ? Est-il idiot ? Est-il malade ?
A une semaine d’intervalle, deux joueurs professionnels ont fait la Une de la rubrique faits divers sans que ces deux affaires n’aient un lien entre elles. Nicolas Douchez est poursuivi pour violences. Patrice Evra a joué du coup de pied avec un pseudo-supporter. Hasard ou coïncidence. Le métier de footballeur a des avantages. Il a aussi quelques devoirs ou exigences. Ce serait bien que Patrice Evra et quelques autres comprennent que l’image qu’ils renvoient contamine le football dans son ensemble. Hélas ! Patrice Evra est-il capable de cette remise en question ?
Pascal
0 notes
Text
La désastreuse communication du RC Lens suite à l’affaire Douchez
Le Racing Club de Lens s’est exprimé sur l’affaire Douchez. Le syndrome « Ça ne nous regarde pas », semble avoir guidé l’écriture de ce communiqué lamentable.
S’il fallait un exemple de l’étanchéité de l’univers du football avec la vraie vie, le communiqué du Racing Club de Lens qui suit la garde à vue de Nicolas Douchez montre qu’un club professionnel ne prend pas le mesure d’un fait divers quand il touche un de ses joueurs.
Cinq lignes et pas un mot pour la victime.
Cinq lignes et l’impression que le RCL ne souhaite pas se mêler d’une affaire qui ne le concerne pas.
Cinq lignes qui rappellent le sketch des Inconnus : « Ça ne nous regarde pas. »
Cinq lignes irresponsables en ces temps de combat contre la violence faite aux femmes.
« Le club ne peut pas s’exprimer sur des faits, nous dit le communiqué, qui, s’ils étaient avérés se seraient déroulés dans un cadre privé totalement étranger au club. »
Qu’est-ce à dire ? Que le club de Lens n’est pas responsable de cet accident ? C’est une évidence. Personne n’accuse le RCL. Mais est-ce une raison pour se taire ? Le gardien de l’équipe première violente une femme au cours d’une nuit alcoolisée et son employeur se lave les mains. Ce n’est pas son problème ? Et l’exemplarité ? Et l’éthique ? Et l’image ? Ça ne compte pas ? Il a violenté une femme, certes, mais en dehors du Stade Bollaert et du camp d’entrainement de la Gaillette. Tout va bien.
Nicolas Douchez a droit à la même présomption d’innocence qu’un citoyen lambda. Je ne suis pas un procureur. Je ne demande pas sa tête, ni qu’il soit cloué au pilori avant d’entendre sa version et d’écouter sa défense. Il récuse ce samedi, par la voix de son avocate Me Caroline Toby, toute blessure infligée à la jeune femme avec qui il a passé la soirée de mercredi.
En revanche, il me semble que les faits sont suffisamment graves pour que son club propose qu’il soit suspendu à titre conservatoire dans un souci d’apaisement. Pour ne rien arranger, l’entraineur de Lens, Éric Sikora, a paru agacé en conférence de presse ce vendredi : « Si vous êtes venus parler de ça, je vous laisse et je m'en vais. Moi, je n'ai pas d'infos. Maintenant, c'est terminé. Douchez, je n'en parle plus. »
Maladresse ? Chacun est dans son monde. Le football vit en autarcie. Il regarde la pelouse. Il ferme les yeux quand il s’agirait de les ouvrir sur ce qui se passe dehors.
Ce vendredi 27 octobre, ni le Racing club de Lens, ni son entraîneur Éric Sikora n’ont dit le moindre mot, n’ont exprimé la moindre compassion pour une femme de 28 ans, violentée dans la nuit de mercredi à jeudi. Permettez-moi de le regretter.
Pascal
0 notes
Text
PSG : la crise sans nom
Un président affaibli. Un entraineur diminué. Une star critiquée. Le PSG n’a pas perdu un match de compétition cette saison. Et pourtant, le malaise existe.
Je n’irai pas jusqu’à évoquer la crise de novembre mais l’air qu’on respire au Paris Saint-Germain ces temps-ci est pollué de particules fines qui empoisonnent l’atmosphère.
Nasser Al-Khelaïfi est fragilisé par une histoire de corruption de laquelle il devra sortir lavé de tout soupçon.
Unaï Emery traine son 6-1 de Barcelone qui a entamé son crédit et rogné ses ailes. Comment diriger, convaincre un vestiaire quand on a touché le fond ? Mission impossible pour le Basque. Il a perdu crédibilité et prestige un soir de printemps au Camp Nou. J’observe que ses soutiens dans les médias prennent leur distance. Il était temps.
Hélas ! Paris a gardé son coach. Paris paye aujourd’hui cette erreur. Emery expédie les affaires courantes. Il est un souci quand il ne bouleverse pas son équipe, quand dix titulaires sur onze dimanche soir à Marseille était au commencement du match à Anderlecht. A quoi bon recruter vingt des meilleurs footballeurs du monde si on aligne toujours les mêmes ? J’imagine les Pastore, Draxler ou Di Maria, les sacrifiés de l’été 2017 qui voient ça depuis le banc et rongent leur frein. Y aurait-il à Paris des footballeurs qui ont tous les droits et d’autres qui ont seulement celui de la fermer ?
Ce double affaiblissement du pouvoir, président et entraineur, a une conséquence : l’autorité est absente. Neymar est un électron libre et personne n’est là pour le recadrer. Il veut tirer un penalty ? Il tire un penalty ! Il veut faire la nouba toute la nuit ? Qu’il sorte si bon lui plaise ! Il veut gagner le Ballon d’Or ? Pas de problème : il touchera une prime de 3 M€. Qui osera prendre Neymar entre quatre yeux, lui dire qu’il fait n’importe quoi, que le sport de haut niveau exige une discipline de chaque instant, qu’il n’est pas le roi à Paris. Qui ? Personne.
Il parait que je noircis le tableau. Neymar est un couche-tard. A Barcelone, il a passé ses nuits dehors et brillé le jour à l’entrainement. D’accord. Je me trompe. Footballeur, le jour, fêtard la nuit. C’est possible.
Il parait que je noircis le tableau, chapitre deux : Il y a un contrat sur chaque sortie de Neymar. Au Vélodrome, il n’a pas pu tirer les corners. Neymar a des circonstances atténuantes. J’entends les arguments.
Il parait que je noircis le tableau, chapitre trois : mais alors le jeu ? Le collectif ? La possession de balle, les occasions, les tirs cadrées ? Depuis un mois, à Montpellier, à Dijon, à Anderlecht ou à Marseille, le PSG avance sans convaincre. Pour la première fois de la saison ce dimanche, une équipe est entrée dans le lard des Parisiens et les Parisiens n’ont pas su répondre.
La crise couve. La crise ne dit pas son nom. La crise est larvée, discrète, endémique. Le PSG est un volcan. Gare au réveil.
Pascal
0 notes
Text
Neymar, le maillon faible ?
Bravo l’OM ! Quelle détermination ! Quel état d’esprit ! Quelle solidarité ! Autant de qualités qui ont fui le Paris Saint-Germain. Attention danger ! Onze individualités n’ont jamais fait une équipe !
Qui l’eut cru ? Je vais dire du mal de Neymar. Et sans doute beaucoup de mal tant son jeu m’agace sur le terrain et son comportement m’irrite en dehors. Je ne suis pas loin de le tenir pour responsable du délitement collectif du Paris Saint-Germain. Neymar a des foucades d’enfant gâté. Vendredi, il manifeste sa colère quand Emery lui ordonne de stopper entrainement. Ce dimanche, il assène un coup de boule à Ocampos qui provoque son exclusion. Ces deux mouvements d’humeur montrent que le monde merveilleux de Neymar ne souffre d’aucune contrainte, ni frustration. Elles sont vécues comme autant d’agressions. L’ego est touché. La susceptibilité est atteinte. La réaction est inappropriée. Elle révèle un caractère : Neymar ne tient pas ses nerfs. Il est en danger s’il ne modifie pas son état d’esprit. Qu’il s’inspire d’Edinson Cavani, un pro, un vrai qui a mis le football au centre de sa vie professionnelle, qui ne court pas les boites de nuit, qui ne vit pas avec une colonie de vacances autour de lui, qui fait les efforts soir et matin et récupère quand le soleil se couche et va sous la couette quand sonne 23 heures.
Je me retrouve avec Neymar dans la peau d’une jeune femme qui croit avoir rencontré le prince charmant et découvre deux mois plus tard des squelettes dans le placard.
Certes, Neymar a marqué. Certes, il a influencé le jeu. Mais à quel prix ? Il phagocyte le système. Il déséquilibre l’équipe. Il ne défend jamais. Ses coéquipiers se sentent obliger de lui refiler le ballon. Neymar est un surdoué, un footballeur d’exception, un talent unique, un futur Ballon d’Or. Il est tout ce que vous voulez. Mais qu’il n’oublie pas qu’on gagne ensemble, jamais tout seul, que le foot se joue à onze et que son génie (puisque génie il y a) doit servir le PSG. Et non le contraire. Pourquoi s’acharner sur Neymar me direz-vous quand Kylian Mbappé a manqué tout ce qu’il a voulu ? Parce que Mbappé n’a pas 19 ans et que Neymar aura 26 ans en février prochain. L’enfant de Bondy est passé en quelques semaines du jeune homme bien sous tous rapports à un ado rattrapé par la grosse tête. Il y a une forme d’arrogance, de suffisance chez lui. Je ne dirai pas qu’il est sous mauvaise influence, que le comportement de Neymar a contaminé son cerveau. Je ne le dirai pas mais je n’en pense pas moins. Cette façon qu’ont les deux attaquants du PSG de s’envoyer des fleurs et de considérer qu’ils vivent en dehors des lois du vestiaire dévoile là-encore une façon de voir ( et de vivre ?) qui m’inquiète un poil pour l’avenir. Bref, je peux me tromper, mais ce PSG va au-devant de grandes désillusions ces prochains mois. A moins qu’Emery reprenne le pouvoir, que Neymar rentre chez lui avant minuit, que Nasser Al-Khelaïfi tape du poing sur la table, que Mbappé remette son cerveau à l’endroit. Bref, que ça change. Et vite !
Pascal
0 notes