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L’envers des produits cosmétiques
Peu de personnes comprennent la composition d’un produit cosmétique, ces toutes petites lignes remplies de noms biscornus. Sarah B., qui a récemment embrassé le mouvement Slow Cosmétique, nous aide à les décrypter.
Cet article est illustré par les dessins de Natacha Scandella.
Parce que vous le valez bien. Ce slogan est l’emblème de l’une des plus puissantes entreprises présente sur le marché mondial de la cosmétique (6 milliard d’euros de chiffre d’affaire en 2018). Chaque année, plus de 40 marques du même groupe nous proposent divers produits de maquillages, crèmes, shampoings, soins divers de la peau, des cheveux, des ongles… Un arsenal qui promet de nous offrir un épiderme mieux hydraté, des cils plus galbés, une barbe plus soyeuse, des boucles plus disciplinées.
Plus ! Longtemps, c’était le credo des marques de cosmétiques. Aujourd’hui, plusieurs découvertes sont passées par là : perturbateurs endocriniens, silicones nocifs pour l’environnement, entre autres. Soucieuse d’être dans l’air du temps, l’industrie cosmétique adapte son slogan. Plus mieux ! Voilà le nouveau concept, certifié écolo et sans conservateurs, affiché quasi à outrance sur des packagings estampillés naturels. Seulement, qui sait lire les étiquettes ?
Sarah sait le faire. Le langage du linalool et du phenoxyethanol, elle l’a étudié en cosmétologie dans le cadre d’un BP esthétique. En 2016 elle obtient ce diplôme haut la main mais, désenchantée par des cosmétiques qui ne respectent pas assez la santé et la planète, elle décide d’expliquer, de sensibiliser. Cette année à Strasbourg, elle propose des ateliers pour créer ses propres produits en respectant son corps, l’environnement, et pour parler de la mouvance Slow Cosmétique.
Interview : Sarah B., apprentie maquilleuse passée à la Slow Cosmétique
« Je ne me voyais pas continuer à apprendre comment entuber les gens »
Les bases de la composition
Le langage « INCI »
Les étiquettes des cosmétiques ont leur propre langue. Enfin presque. Légalement, selon l’Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (voir le document Question/Réponse, la question 11) les ingrédients doivent toujours apparaître sur l’emballage d’un produit sous forme de liste INCI, pour «International Nomenclature for Cosmetic Ingredients ». Ils doivent être présentés en anglais ou en latin. La raison : si un produit est vendu dans différents pays, il faut que sa composition reste compréhensible. La liste INCI doit se lire en ordre croissant : le premier ingrédient d’une étiquette est celui qui se trouve en plus grande quantité dans le produit. Le dernier ingrédient est celui qui se trouve en moins grande quantité. Généralement, les trois derniers ingrédients représentent moins de 1 % de la composition totale.
Un produit cosmétique standard
L’étiquette d’un produit cosmétique, ce n’est pas si difficile à déchiffrer. Même si les compositions des cosmétiques varient souvent en fonction de leur nature (si c’est une crème, un shampoing, du maquillage…), on retrouve des ingrédients qui constituent une base d’élaboration des produits.
Sarah a analysé trois étiquettes: celle d’une crème vendue par une marque de luxe, celle d’une crème achetée en pharmacie, et celle une crème issue de la grande distribution. Elles ont coûté respectivement 50 euros, 16 euros, 12 euros.
On retrouve beaucoup d’ingrédients similaires dans leurs compositions.
De l’eau (AQUA)
C’est le premier ingrédient d’un produit cosmétique. Souvent, la publicité ou les étiquettes présentent l’eau comme un puissant agent hydratant. En fait, l’eau est utilisée dans les cosmétiques surtout comme un agent de texture. C’est un ingrédient peu coûteux, qui permet de donner de la consistance au produit, et une texture plus onctueuse.
De l’huile ou de la matière grasse
C’est le deuxième ingrédient d’un produit cosmétique. Il va permettre de nourrir le ciment intercellulaire (petites briques dans le tissus de notre peau constituée d’acide gras essentiels qui entourent nos cellule). Ce dernier va alors pouvoir exercer sa fonction : protéger l’eau dans nos cellules. Les huiles présentes dans un produit cosmétique peuvent être végétales (nom en latin suivi de SEED OIL). Les huiles peuvent également être d’origine minérale (exemples : PETROLATUM, PARAFINUM LIQUIDUM, METHICONE…). Elles sont alors dérivée de pétrole, de houille ou de schiste, donc issues de la pétrochimie.
Du pétrole sur notre peau ? Les directives de l'Union Européenne en matière de cosmétiques stipulent que le « pétrolatum » est un ingrédient interdit (voir annexe II) « sauf lorsque l'historique complet du raffinage est connu, et qu'il peut être établi que la substance à partir de laquelle il est produit n'est pas cancérogène ».
Dans un produit cosmétique dit « classique », on retrouve également :
Des conservateurs
Ils permettent d’empêcher la prolifération de bactéries dans le produit. Ils empêchent l’eau de se dégrader (de croupir en fait). Beaucoup d’entre eux sont soupçonné d’être nocifs pour la santé et l’environnement. Par exemple, certains alcools sont des conservateurs.
Du silicone (terminaison en -ONE ou en -ANE, souvent)
C’est une molécule issue du plastique. On l’utilise souvent comme agent lissant et gainant. Selon Sarah, « le silicone va donner un toucher « velours » au produit. Par exemple, quand vous vous lavez les cheveux et qu’ils sont tous doux, c’est en grande partie grâce au silicone qui s’est déposé dessus en fine couche ». Comme les huiles minérales, le silicone n’interagit pas avec la peau ni les cheveux.
Les copolymères (comme tel sur les étiquettes) ont quasiment le même rôle et sont aussi issues de matières plastiques. On en retrouve souvent des les produits cosmétiques. Les silicones et les copolymères sont considérés nocifs pour l’environnement. S’ils sont inoffensifs pour les êtres humains, ils le sont beaucoup moins pour la faune marine.
Les PEG (comme tel sur les étiquettes, souvent suivis d’un numéro)
Les PEG (qu’ils soient utilisés pour les mêmes raisons que les silicones ou comme émulsifiants), sont des dérivés de plastique et donc nocifs pour l’environnement.
Du parfum
Comme son nom l’indique, il va parfumer le produit. Sur une étiquette, il doit apparaître comme PARFUM, FRAGRANCE ou AROMA. Parfois, les étiquettes ne donne que le nom de certaines molécules de parfum comme le LINALOOL ou le LIMONENE. Normalement, à un endroit ou un autre de l’étiquette, le produit doit obligatoirement préciser que c’est du parfum. La raison : 26 substances odorantes sont soupçonnées d’être allergènes (voir le document Question/Réponse, la question 11).
Des ingrédients controversés
Certains ingrédients sont soupçonné d’être nocifs pour la santé et l’environnement. Sarah nous explique comment en repérer certains en décryptant étiquettes.
N.B. A part les parabens, tous les ingrédients que nous venons de citer sont autorisés dans la composition des cosmétiques, et sont soumis à plusieurs vérifications avant la distribution. Ils sont suspecté d’être nocifs s’ils sont utilisé à long terme par le consommateur. Même s’ils sont soupçonnés d’êtres mauvais pour la santé, aucune étude scientifique ne l’a encore prouvé avec certitude. Certains éléments, comme les perturbateurs endocriniens, commencent à faire débat au sein des institutions européennes.
Ingrédients pouvant possiblement avoir un impact négatif sur le corps humain (liste non exhaustive, en plus des composants cités juste au-dessus) :
Les parabens (comme tel sur les étiquettes)
Utilisés comme conservateurs, ils sont soupçonné d’être des perturbateurs endocriniens. La France les a interdits dans ses produits cosmétiques en 2011, et l’Union Européenne en 2014. On peut cependant encore en trouver dans certains pays.
Le Sodium Laureth Sulfate (comme tel sur les étiquettes ou SLS)
Un tensioactif moussant soupçonné d’être très irritant pour la peau
EDTA (comme tel sur l’étiquette)
Un conservateur souvent considéré comme cancérogène probable quand il est absorbé en grande quantité par le corps. Il est également soupçonné d’être irritant. De plus, c’est un ingrédient très polluant.
Les alcools (terminaison généralement en « OL » sur les étiquettes)
Certains alcools sont souvent utilisés comme conservateurs ou comme des solvants. Tous ne sont pas mauvais mais certains soupçonnés d’être allergènes et irritants
Heureusement, des alternatives existent aux produits cosmétiques industriels.
Eco-bio-naturo-sans conservateurs, la cosmétique en labels
Si vous n’avez pas le temps d’éplucher les étiquettes des produits cosmétiques dont vous avez besoin, vous pouvez vous tournez vers les labels bio.
Pour rappel, un label est « une étiquette ou une marque créée par un syndicat professionnel et apposée sur un produit destiné à la vente, pour en certifier l'origine, en garantir la qualité et la conformité avec les normes de fabrication » (Larousse). Un label bio, en cosmétique comme dans l’alimentaire d’ailleurs, c’est donc tout d’abord une charte, un cahier des charges. Les produits qui respectent cette charte se verront donc apposé le fameux label. Seulement, tous les labels ne se basent pas sur les mêmes chartes et n’ont pas les mêmes exigences. Leurs critères de références ne sont pas les mêmes.
En France, le label Ecocert cosmétique écologique stipule que les produits doivent contenir 50 % d’ingrédients végétaux bio et 5 % minimum du total des ingrédients doit être biologique. Toujours pour Ecocert mais cette fois en cosmétique biologique ou pour le label Cosmébio, 95 % des ingrédients végétaux doivent être bio et 10 % du total des ingrédients doit être bio également. A noter, pour comprendre ces chiffres, que certains composants cosmétiques ne peuvent être soumis à un certificat. Certains labels, comme Nature et Progrès , favorisent également dans leurs chartes les circuits de production courts et locaux. Les exigences peuvent donc varier d’un label à l’autre.
Attention toutefois au « greenwashing », une stratégie marketing basée sur le bio pour attirer le consommateur et qui ne repose en réalité sur aucun label. Encore une fois, il faut bien lire les étiquettes. L’association Slow Cosmétique propose, sur son site, un recensement très complet des ingrédients pouvant poser problème dans les produits. Certain produits utilisent la mention “Bio” de façon mensongère.
Bio… ou pas
Le packaging de cette huile d’argan la présente comme étant un produit bio. Regardons son étiquette.
Cette huile n'est pas bio. Ce n'est pas parce qu'un produit écrit qu'il est bio qu'il est porteur d'un label bio et qu'il garantit donc la qualité de ces ingrédients.
La cosmétique lève le poing et ralentit
Cosmétographie Infogram
Interview : Trois questions à Julien Kaibeck, fondateur de l’association Slow Cosmétique, et à Constance Sycinski, co-fondatrice de l’association.
Quel regard portez vous sur la cosmétique et son industrie aujourd’hui, votre constat est-il différent de celui que vous dressiez au moment de la création de votre association ?
Depuis 2012, date de sortie du livre Adoptez la Slow Cosmétique, le marché cosmétique a vu grandir de façon très importante le segment de la cosmétique naturelle et bio. C'est un signe encourageant que les consciences s'éveillent et les fabricants devront s'adapter à cette demande pour survivre. Au sein du mouvement Slow Cosmétique, nous espérons juste que cette adaptation ne se fera pas en dépit du bon sens, c'est-à-dire en cherchant simplement à remplacer du synthétique par du naturel. Il faut que la démarche soit globale et durable, sinon nous aurons bientôt des rayons entiers de cosmétiques “green” (ou en ayant l'apparence puisque le greenwashing augmente) sans souci réel de l'écologie ou de la santé à long terme des consommateurs.
Mauvais pour la santé, mauvais pour la planète… beaucoup d’ingrédients présents dans les cosmétiques industrielles semblent ne présenter que des inconvénients. Selon vous, pourquoi beaucoup de marques privilégient-elles des composants issue de la pétrochimie par exemple, quels avantages en tirent-elles ?
L'avantage premier est financier : formuler des cosmétiques avec les déchets de l'industrie pétrolière ne coûte presque rien. De même, aussi paradoxal que cela puisse paraître, fabriquer des matières synthétiques qui imitent certaines propriétés végétales coûte moins cher que de financier la culture, la récolte et la transformation de matières vivantes et changeantes. Car là se trouve le deuxième point bloquant : une matière synthétique ne change ni d'aspect ni de couleur ni d'odeur comme le font les ingrédients vivants que sont par exemple les huiles végétales. Cette inertie est plus facile à manipuler (elle garantit une exacte reproduction en quantités industrielles) et constitue une sécurité non négligeable dans un monde où le produit cosmétique est susceptible de traverser la planète avant d'être vendu. Il devra alors résister longtemps dans une salle de bains aux températures variables. La recherche de productivité et d'augmentation des profits menait logiquement dans cette direction, mais à l'heure où les ressources s'épuisent et où les pollutions multiples sont avérées, il est temps de changer de modèle et de priorités…
Certaines personnes associe « bio » ou « slow » à un coût plus élevé des produits, or ce n’est pas forcément vrai ?
À produit équivalent, la cosmétique naturelle est plus chère, c'est un fait. Toutefois, le mouvement Slow Cosmétique prône l'utilisation d'ingrédients polyvalents, ce qui permet d’importantes économies puisqu’un même produit servira pour plusieurs endroits du corps, mais aussi souvent pour toute la famille. À moyen et long terme, la Slow Cosmétique est donc plus rentable, sans compter qu'on n'aura pas maltraité son organisme ni la planète pendant tout ce temps, ce qui n'a pas de prix.
DIY : Fabriquer son propre baume à lèvre
Pour finir cet article en beauté, Sarah nous livre sa recette de baume nourrissant et avec une composition raisonnable.
youtube
Ce qu’il vous faut :
4g de beurre de karité
4g d'huile de coco
3g de cire d'abeille ou de cire végétale
2 gouttes de vitamine E et 2 gouttes d'huile essentielle d'orange douce (on peut en trouver en pharmacie par exemple)
1 grosse pincé de cacao en poudre (facultatif, c’est surtout pour apporter un peu de couleur)
Un petit pot de récupération ou un ancien tube de rouge à lèvre
Notez que tous ses ingrédients sont réutilisables en cuisine (huile de coco, cacao en poudre) ou sur le corps (le beurre de karité peut s’utiliser pour la peau, pour les cheveux). La cire d’abeille peut servir à fabriquer d’autres produits.
Il n’y a plus qu’à vous lancer ! Voilà quelques adresses utiles.
Là encore, c’est une petite liste non-exhaustive. Il y a pleins d’autres initiatives qui existent. Et utiliser des cosmétiques n’est pas obligatoire, faire sans est possible aussi. A vous de voir selon vos envies. Dans tous les cas, il n’y a pas d’obligation de subir une industrie qui ferme les yeux sur les controverses suscitées par les produits qu’elle commercialise, ni de payer à un prix exorbitant une crème de luxe (qui ne jouera souvent que sur son packaging) ni une mention « 100 % naturelle » qui ne tient pas ses promesses. Un shampoing et un gel douche, un pour les hommes, un pour les femmes (passons sur la division extrêmement genrée des produits, un artifice marketing de plus), un pour les enfants, une crème de nuit et une crème de jour…parfois le fond d'huile d'olive trouvé au fond d'un placard peut suffire à combler nos besoins. En plus, dans ce cas là, il n'y a qu'un seul ingrédient sur l'étiquette.
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Carte Cosmétique 2
Parce que plus on est plus on se marre !
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Carte Cosmétique 1
Pour fabriquez vos propres cosmétiques, c’est par ici, suivez le guide !
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Interlude: Hallo Köln !
Trois minutes d’un parcours, de jour et de nuit, dans Cologne.
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DIY : Faire son propre baume à lèvre, c’est facile !
Sarah nous livre sa recette de baume nourrissant et avec une composition raisonnable.
youtube
Ce qu’il vous faut :
4g de beurre de karité
4g d'huile de coco
3g de cire d'abeille ou de cire végétale
2 gouttes de vitamine E et 2 gouttes d'huile essentielle d'orange douce (on peut en trouver en pharmacie par exemple)
1 grosse pincé de cacao en poudre (facultatif, c’est surtout pour apporter un peu de couleur
Un petit pot de récupération ou un ancien tube de rouge à lèvre
Notez que tous ses ingrédients sont réutilisables, en cuisine (huile de coco, cacao en poudre) ou sur le corps (le beurre de karité est parfait pour nourrir la peau).
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Interview de Sarah, apprentie maquilleuse passée à la slow cosmétique
Il était temps de la présenter ! Sarah, qui nous a accompagné tout le long de cet article, a répondu nos questions sur les raisons qui l’ont poussé a embrassé la mouvance slow cosmétique.
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La cosmétique lève le poing et ralentit
La Slow Cosmétique milite pour des produits plus sain et qui ne sont pas nocifs pour l’environnement.
Dessin de Natacha Scandella
Cosmétographie InfogramJulien Kaibeck, fondateur de l’association Slow Cosmétique, et Constance Sycinski, co-fondatrice de l’association, nous en disent plus.
Quel regard portez vous sur la cosmétique et son industrie aujourd’hui, votre constat est-il différent de celui que vous dressiez au moment de la création de votre association ? Constatez-vous des évolutions de la part des grandes marques et du public ?
Depuis 2012, date de sortie du livre Adoptez la Slow Cosmétique, le marché cosmétique a vu grandir de façon très importante le segment de la cosmétique naturelle et bio. C'est un signe encourageant que les consciences s'éveillent et les fabricants devront s'adapter à cette demande pour survivre. Au sein du mouvement Slow Cosmétique, nous espérons juste que cette adaptation ne se fera pas en dépit du bon sens, c'est-à-dire en cherchant simplement à remplacer du synthétique par du naturel. Il faut que la démarche soit globale et durable, sinon nous aurons bientôt des rayons entiers de cosmétiques "green" (ou en ayant l'apparence puisque le greenwashing augmente) sans souci réel de l'écologie ou de la santé à long terme des consommateurs.
Depuis la création du label slow cosmétique, avez-vous relevé une hausse des marques désireuses de l’obtenir ?
Absolument, notre Association reçoit de plus en plus de demandes de marques souhaitant être évaluées pour la Mention Slow Cosmétique, mais est aussi contactée par un nombre croissant de start-up en création qui se lancent sur le segment de la cosmétique naturelle. Ce marché est en plein essor !
Mauvais pour la santé, mauvais pour la planète… beaucoup d’ingrédients présents dans les cosmétiques industrielles semblent ne présenter que des inconvénients. Selon vous, pourquoi beaucoup de marques privilégient-elles des composants issue de la pétrochimie par exemple, quels avantages en tirent-elles ?
L'avantage premier est financier : formuler des cosmétiques avec les déchets de l'industrie pétrolière ne coûte presque rien. De même, aussi paradoxal que cela puisse paraître, fabriquer des matières synthétiques qui imitent certaines propriétés végétales coûte moins cher que de financier la culture, la récolte et la transformation de matières vivantes et changeantes. Car là se trouve le deuxième point bloquant : une matière synthétique ne change ni d'aspect ni de couleur ni d'odeur comme le font les ingrédients vivants que sont par exemple les huiles végétales. Cette inertie est plus facile à manipuler (elle garantit une exacte reproduction en quantités industrielles) et constitue une sécurité non négligeable dans un monde où le produit cosmétique est susceptible de traverser la planète avant d'être vendu. Il devra alors résister longtemps dans une salle de bains aux températures variables. La recherche de productivité et d'augmentation des profits menait logiquement dans cette direction, mais à l'heure où les ressources s'épuisent et où les pollutions multiples sont avérées, il est temps de changer de modèle et de priorités...
Certaines personnes associe « bio » ou « slow » à un coût plus élevé des produits, or ce n’est pas forcément vrai ?
À produit équivalent, la cosmétique naturelle est plus chère, c'est un fait. Toutefois, le mouvement Slow Cosmétique prône l'utilisation d'ingrédients polyvalents, ce qui permet d’importantes économies puisqu’un même produit servira pour plusieurs endroits du corps, mais aussi souvent pour toute la famille. À moyen et long terme, la Slow Cosmétique est donc plus rentable, sans compter qu'on n'aura pas maltraité son organisme ni la planète pendant tout ce temps, ce qui n'a pas de prix.
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Bio...ou pas: exemple du dessous des étiquettes
Certain produits utilisent la mention “Bio” de façon mensongère.
Le packaging de cette huile d’argan la présente comme étant un produit bio. Regardons son étiquette.
Cette huile n'est absolument pas bio. Ce n'est pas parce qu'un produit écrit qu'il est bio qu'il est porteur d'un label bio et qu'il garantit donc la qualité de ces ingrédients.
Regardons maintenant l'étiquette d’un shampoing labellisé.
La première chose à noter, c'est que la marque souhaite faire preuve de transparence. La composition est traduite en un français compréhensible en dessous de la liste d’ingrédient. Ce produit labellisé bio tient ses promesses.
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Eco-bio-naturo-sans conservateurs… les cosmétiques en label
« Ecocert », « Cosmebio », « cosmétiques 100 % naturelles », autant de promesses de produits sans silicone, sans conservateurs, sans parfums… Encore faut-il savoir se repérer parmi les différents labels présents sur le marché.
Un article illustré par les dessins de Natacha Scandella
Les substances un peu louches qu’on s’étale sur le visage, y’en a marre ! (cliquez ici et ici si vous avez loupé les épisodes précédents). Et si vous n’avez pas le temps d’éplucher les étiquettes des produits cosmétiques dont vous avez besoin, vous pouvez vous tournez vers les labels bio.
Pour rappel, un label est « une étiquette ou une marque créée par un syndicat professionnel et apposée sur un produit destiné à la vente, pour en certifier l'origine, en garantir la qualité et la conformité avec les normes de fabrication » (merci le Larousse). Un label bio, en cosmétique comme dans l’alimentaire d’ailleurs, c’est donc tout d’abord une charte, un cahier des charges. Les produits qui respectent cette charte se verront donc imposé le fameux label. Seulement, tous les labels ne se basent pas sur les mêmes chartes et n’ont pas les mêmes exigences. Leurs critères de références ne sont pas les mêmes. Pour pouvoir être certains d’être immunisés contre tel ou tel ingrédient, il faut se renseigner sur les chartes des différents labels.
En France, le label Ecocert cosmétique écologique stipule que les produits doivent contenir 50 % d’ingrédients végétaux bio et 5 % minimum du total des ingrédients doit être biologique. Toujours pour Ecocert mais cette fois en cosmétique biologique ou pour le label Cosmébio, 95 % des ingrédients végétaux doivent être bio et 10 % du total des ingrédients doit être bio également. A noter, pour comprendre ces chiffres, que certains composants cosmétiques ne peuvent être soumis à un certificat. Certains labels, comme Nature et Progrès , favorisent également dans leurs chartes les circuits de production courts et locaux. Les exigences peuvent donc varier d’un label à l’autre. Julien Kaibeck, spécialiste de la cosmétique biologique dont nous reparlerons plus tard, appelle à se méfier du « greenwashing », une stratégie marketing basée sur le bio pour attirer le consommateur et qui ne repose en réalité sur aucun label. Encore une fois, il faut bien lire les étiquettes. Alors, si vous n’avez toujours pas le temps, et si vous voulez quand même être absolument sur de la composition d’un produit (même labellisé), vous pouvez vous tourner vers des applications qui analyse la composition des cosmétiques. En mars dernier, l’UFC-Que choisir lançait « Quel Cosmetic », pour scanner les produits.
Donc non, tout ça n’est pas aussi simple que ça:
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Paraben, PEG, alcools… Tous aux abris !
Certains ingrédients présents dans les cosmétiques sont controversés. Ils sont soupçonné d’être nocifs pour la santé et l’environnement. Avec l’aide de Sarah, on vous explique comment les repérer dans les étiquettes.
Un article illustré par les dessins de Natacha Scandella
Ingrédients pouvant possiblement avoir un impact négatif sur le corps humain (liste non exhaustive) :
Les parabens (comme tel sur les étiquettes)
Utilisés comme conservateurs, ils sont soupçonné d’être des perturbateurs endocriniens. La France les a interdits dans ses produits cosmétiques en 2011, et l’Union Européenne en 2014. On peut cependant encore en trouver dans certains pays.
Le Phénoxyéthanol (comme tel sur les étiquettes)
Il est utilisé comme conservateur. Il est soupçonné d’être un puissant allergène et un perturbateur endocrinien.
Le Sodium Laureth Sulfate (comme tel sur les étiquettes ou SLS)
Un tensioactif moussant soupçonné d’être très irritant pour la peau
EDTA (comme tel sur l’étiquette)
Un conservateur souvent considéré comme cancérogène probable quand il est absorbé en grande quantité par le corps. Il est également soupçonné d’être irritant. En plus, c’est un ingrédient très polluant.
Quaternium et polyquaternium
Des conservateurs soupçonnés d’être de forts allergènes
Les alcools
Certains alcools sont souvent utilisés comme conservateurs ou comme des solvants. Tous ne sont pas mauvais mais on peut en citer quelques uns soupçonnés d’être allergènes et irritants : ALCOHOL DENATE, BUTILENE GLYCOLE, METHYLPROPANEDIOL…
Sources
A part les parabens, tous les ingrédients que nous venons de citer sont autorisés dans la composition des cosmétiques. Même s’ils sont soupçonnés d’êtres mauvais pour la santé, aucune étude scientifique ne l’a encore prouvé avec certitude. Certains éléments, comme les perturbateurs endocriniens, ont été plus étudié que d’autres et leur utilisation commence à faire débat au sein des institutions européennes. Le but de cet article n’est donc ni de prétendre effectuer un diagnostique médical des cosmétiques, ni de crier au scandale sanitaire. Il veut simplement informer sur l’avancée des recherches et des considérations sur certains ingrédients cosmétiques. Plusieurs sources existent pour s���informer plus profondément à ce propos : le Comité de Conseillers Scientifiques de la Commission Européenne, l'OMS, des sites qui vulgarisent les composants des cosmétiques et synthétisent les dernières recherches (voir ici par exemple)...
Ingrédients qui ont un impact négatif sur l’environnement (encore, c’est une liste non exhaustive) :
Les huiles minérales
Déjà abordées dans l’article précédent (lien), les huiles minérales sont nocives pour l’environnement à cause de leur production (par exemple pour celles issues du pétroles).
Le silicone et les copolymères
Également abordés dans l’article précédent (lien), les silicones et les copolymères sont considérés nocifs pour l’environnement. S’ils sont inoffensifs pour nous, ils le sont beaucoup moins pour la faune marine.
Les PEG (comme tel sur les étiquettes, souvent suivis d’un numéro)
Les PEG (qu’ils soient utilisés pour les mêmes raisons que les silicones ou comme émulsifiants), sont des dérivés de plastique et donc nocifs pour l’environnement.
Et maintenant, parce que notre santé et la planète le valent bien:
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Cosmétiques : la base de la composition
« Tensioactifs », « conservateurs », « silicone » : voilà des termes qu’on entend souvent lorsque l’on parle de cosmétiques. Seulement, la plupart du temps, on ne sait pas très bien ce qu’ils veulent dire. Alors avec Sarah B., qui a étudié la cosmétologie, on a essayé d’y voir plus clair.
Un article illustré par les dessins de Natacha Scandella
Le langage « INCI »
Les étiquettes des cosmétiques ont leur propre langue. Enfin presque. Légalement, selon l’Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (voir le document Question/Réponse, la question 11), les ingrédients doivent toujours apparaître sur l’emballage d’un produit sous forme de liste INCI, pour «International Nomenclature for Cosmetic Ingredients ». Ils doivent être présentés en anglais ou en latin (si on donne leur nom scientifique). La raison : si un produit est vendu dans différents pays, il faut que sa composition reste compréhensible. De plus, la liste d’ingrédient doit être présentée « de manière lisible, clairement compréhensible et indélébile ». Certaines marques de cosmétiques ont des progrès à faire…
Enfin, la liste INCI doit se lire en ordre décroissant : le premier ingrédient d’une étiquette est celui qui se trouve en plus grande quantité dans le produit. Le dernier ingrédient est celui qui se trouve en moins grande quantité. Généralement, les trois derniers ingrédients font moins de 1 % de la composition totale.
Pas le temps, de vous coller à la composition mais quand même envie d’avoir des produits sains ? Allez voir directement ici.
Un produit cosmétique standard
L’étiquette d’un produit cosmétique, ce n’est pas si difficile à déchiffrer. Même si les compositions des cosmétiques varient souvent en fonction de leur nature (si c’est une crème, un shampoing, du maquillage…), on retrouve toutefois des ingrédients qui constituent une base d’élaboration des produits.
De l’eau
C’est le premier ingrédient d’un produit cosmétique. Plusieurs autres ingrédients sont liés à son utilisation. Souvent, la publicité ou les étiquettes présentent l’eau comme un puissant agent hydratant (faites le test : regardez les publicités pour les crèmes hydratantes).
En fait, l’eau est utilisée dans les cosmétiques surtout comme un agent de texture. C’est un ingrédient peu coûteux, qui permet de donner de la consistance au produit, et une texture plus onctueuse. Sur les étiquettes, on reconnaît l’eau par son nom latin : AQUA.
De l’huile ou de la matière grasse
C’est le deuxième ingrédient d’un produit cosmétique. Il va permettre de nourrir le ciment intercellulaire (petites briques dans le tissus de notre peau constituée d’acide gras essentiels qui entourent nos cellule). Ce dernier va alors pouvoir exercer sa fonction : protéger l’eau dans nos cellules.
Les huiles présentes dans un produit cosmétique peuvent être végétales (issue de végétaux comme l’huile de coco par exemple) : sur une étiquette, elle apparaissent avec leur nom en latin avec en général la mention SEED OIL juste après. Par exemple, l’huile de bourrache apparaîtra comme ceci : Borago Officinalis SEED OIL.
Les huiles peuvent également être d’origine minérale, et ainsi dérivée de pétrole, de houille ou de schiste, donc issue de la pétrochimie. Souvent, dans les cosmétiques, on retrouve souvent celles-ci : PARAFINUM LIQUIDUM, PETROLATUM, METHICONE, SILOXANE...
Du pétrole sur notre peau ? Non ?! Si. Les directives de l'Union Européenne en matière de cosmétiques stipulent que le « pétrolatum » est un ingrédient interdit (voir annexe II) « sauf lorsque l'historique complet du raffinage est connu, et qu'il peut être établi que la substance à partir de laquelle il est produit n'est pas cancérogène ».
Un émulsifiant
C’est un agent liant qui va permettre à l’eau et à l’huile de se mélanger. Il peut être origine végétale (à base d’olive ou de cire par exemple) ou dérivé de la pétrochimie.
De la glycérine
C’est un agent émollient: la glycérine va limiter la perte en eau et éviter qu’elle ne s’évapore trop vite. La glycérine peut être végétale (issue par exemple de l’huile de palme ou autres végétaux) ou dérivée de la pétrochimie.
Des conservateurs
Ils permettent d’empêcher la prolifération de bactéries dans le produit. Ils empêchent l’eau de se dégrader (de croupir en fait). Beaucoup d’entre eux sont soupçonné d’être nocifs pour la santé et l’environnement. Par exemple, certains alcools sont des conservateurs.
Des actifs
Les principes actifs sont des molécules qui vont être véhiculés à travers l’organisme dans le but d’obtenir l’effet recherché sur la peau (hydratation, purification..). Par exemple, on retrouvera souvent du collagène dans une crème anti-âge. C’est un actif. Le célèbre acide hyaluronique est un actif hydratant.
Du silicone
C’est une molécule issue du plastique. On l’utilise souvent comme agent lissant et gainant. Selon Sarah, « le silicone va donner un toucher « velours » au produit. Par exemple, quand vous vous lavez les cheveux et qu’ils sont tous doux, c’est en grande partie grâce au silicone qui s’est déposé dessus en fine couche ». Comme les huiles minérales, le silicone n’interagit pas avec la peau ni les cheveux. Les noms scientifiques (donc qu’on retrouve sur les étiquettes) des silicones se finissent souvent en – ONE ou en -ANE.
Exemple : CYCLOMETHICONE, DYMETICONE...
Les copolymères (comme tel sur les étiquettes) ont quasiment le même rôle et sont aussi issues de matières plastiques. On en retrouve souvent des les produits cosmétiques.
Du parfum
Comme son nom l’indique, il va parfumer le produit. Sur une étiquette, il doit apparaître comme PARFUM, FRAGRANCE ou AROMA. Parfois, les étiquettes ne donne que le nom de certaines molécules de parfum comme le LINALOOL ou le LIMONENE. Normalement, à un endroit ou un autre de l’étiquette, le produit doit obligatoirement préciser que c’est du parfum. La raison : 26 substances parfumantes sont soupçonnées d’être allergènes (voir le document Question/Réponse, la question 11)
Des colorants
Utilisé, comme leur nom l’indique, pour colorer un produit, il apparaissent sur les étiquettes sous la forme suivante : CI suivit de plusieurs chiffres. Exemple : CI1276
Passons maintenant à la pratique: on a soumis trois étiquettes de crèmes hydratantes au regard aiguisé de Sarah. Voici, dans l’ordre des étiquettes: une crème vendue par une marque de luxe, une crème achetée en pharmacie, et une crème issue de la grande distribution. On retrouve beaucoup d’ingrédients similaires dans leurs compositions. Elles ont coûté respectivement 50 euros, 16 euros, 12 euros. Oh ! Vous pensez que pour la première on paye la seulement la marque ? Naaaaaaan...
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Timeline: Les cosmétiques ne datent pas d’hier, les interrogations sur leur composition non plus.
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Les dessous de l’étiquette
Peu de personnes comprennent la composition d’un produit cosmétique, ces lignes toute petites remplies de noms biscornus. Que veulent-ils dire ? Remplissent-ils les promesses des packagings ? Qu’est-ce que la cosmétique naturelle ? Décryptage et perspectives avec l’aide de Sarah, qui a récemment embrassé le mouvement Slow Cosmétique.
Parce que vous le valez bien. Ce slogan, c’est l’emblème de l’une des plus puissantes entreprises présente sur le marché mondial de la cosmétique (6 milliard d’euros de chiffre d’affaire en 2018). Chaque année, plus de 40 marques du même groupe nous proposent divers produits de maquillages, crèmes, shampoings, soins divers de la peau, des cheveux, des ongles… Un arsenal qui promet de nous offrir un épiderme mieux hydraté, des cils plus galbés, une barbe plus soyeuse, des boucles plus disciplinées.
Plus ! Longtemps, c’était le credo des marques de cosmétiques. Aujourd’hui, plusieurs découvertes sont passées par là : perturbateurs endocriniens cancérogènes, test sur les animaux, silicones révélés nocifs pour l’environnement. Soucieuse d’être dans l’air du temps, l’industrie cosmétique adapte son slogan.Plus mieux ! Voilà le nouveau concept, certifié écolo et sans conservateurs, affiché quasi à outrance sur des packagings estampillés naturels. Seulement, qui sait lire les étiquettes ?
Sarah, elle, sait le faire. Le langage du linalool et du phenoxyethanol, elle l’a étudié en cosmétologie dans le cadre d’un BP esthétique. En 2016 elle obtient ce diplôme haut la main mais, désenchantée par des cosmétiques qui ne respectent pas assez la santé et la planète, elle décide d’expliquer, de sensibiliser. Cette année à Strasbourg, elle propose des ateliers pour créer ses propres produits en respectant son corps, l’environnement, et pour parler de la mouvance Slow Cosmétique.
Dessins: Natacha Scandella
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Variation: Marie, future journaliste et dingue de musique
Marie. C’est son prénom. Sans doute l’un des plus universels de la planète. Martirossian, cependant, vient juste après. C’est son nom de famille. Il vient d’Arménie, on l’entend dans la sonorité immédiatement reconnaissable des trois dernières lettres. Marie ne parle pas l’arménien mais elle est retourné quelque fois dans le pays d’origine de son père. Elle a visité Yerevan, la capitale, et d’autres villes : Ararat, Armavir. Elle a fait un stage de danse des Balkans l’année dernière en Normandie.
Marie aime bien danser, et elle aime la musique. Des Alternatives Nights électro parisiennes aux cours de Salsa qu’elle suit depuis deux ans, en passant par les dimanches 100 % cubains du Balajo et 15 ans de piano, elle balaye large. La raison de cette curiosité musicale se cache peut-être au cœur de ses nombreux voyages : Londres, New-York, elle parle parfaitement anglais, ou encore Samothrace. Au monde, elle s’y connecte, s’y intéresse. Elle aime Courrier International, le New York Time, Mr Mondialisation, ou encore France Culture, Arte, Médiapart. Là aussi, elle balaye large. Future journaliste ? Cette année, elle fait ses début à l’Institut Français de Presse. Dans un de ses sujets, elle aura peut-être l’occasion d’interviewer la chanteuse Ariana Grande, qu’elle apprécie. God is a woman, elle l’écoute en boucle. Elle pourra aussi enquêter sur la condition des femmes aujourd’hui ou sur le racisme ordinaire. Des thèmes qui lui tiennent à cœur.
Marie. Jeune femme de son temps, curieuse, ouverte, cultivée et sensible aux thématiques qui animent la société dans laquelle elle vit. Oui, future journaliste.
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Marie. Apprentie journaliste, pianiste, femme à rayures
24.09.2018
Marie. C’est son prénom. Sans doute l’un des plus universels de la planète. Martirossian, cependant, vient tout de suite après. C’est son nom de famille. Il vient d’Arménie, on l’entend dans la sonorité particulière, immédiatement reconnaissable, des trois dernières lettres. Ce nom, c’est celui du père de Marie. Il est arrivé en France à 25 ans, il est cameraman. La mère de Marie est médecin, française. Le couple s’installe à Paris, où Marie est née en 1996. Une petite sœur et un petit frère sont arrivés quelques années après, puis la famille est partie s’installer en Picardie, où Marie a passé son enfance et est entrée au lycée. 15 ans de piano plus tard, elle est de retours à Paris. Elle ne parle pas l’arménien, que son père ne lui a jamais appris, mais elle maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare suite à des études d’anglais à l’Université Paris Diderot. Cette année, elle prend tous les jours le RER B ou la ligne 4 du métro, qu’elle préfère, pour venir étudier à l’IFP, une école de journalisme.
Le jour de la rentrée, Marie portait un débardeur à rayures colorées. Sur sa photo de profil Facebook, également un petit haut à rayure. Elle aime bien. La couleur rouge aussi lui plaît beaucoup. Elle porte souvent cette teinte quand elle met du rouge à lèvre. Ça va très bien avec ses cheveux noirs qui lui arrivent à mi-épaule.
Enfin, Marie se tient droite, et elle regarde bien dans les yeux. Le genre de détails jamais négligeables.
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