29 ans - "20 Minutes" - journaliste polyvalente (presse, radio, web, data...) - diplômée de l'IJBA (école reconnue)
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Article publié par Slate.fr le 9 avril 2018.
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A la recherche du nouveau commerçant
Journal “Sud Ouest” (édition Dax/Sud Landes, 29 juin 2017). La mairie relance une batterie de mesures pour dynamiser les commerces du centre-ville. Avec des initiatives inédites et des carences habituelles.
Il y a quelque chose de pas banal, en tout cas de surprenant, à voir un responsable politique annoncer de nouvelles initiatives, en précisant, avant tout, et même lourdement, qu’il n’y est pas obligé. Vendredi, au moment de présenter un nouveau plan pour dynamiser le commerce de centre-ville, c’est pourtant bien par là que le maire de Dax, Élisabeth Bonjean, a commencé.
Il faut, bien sûr, comprendre par là que la majorité municipale veut mettre en avant une volonté politique de dynamiser le commerce de centre-ville (problème endémique de la plupart des petites ou moyennes villes du pays), alors que le sujet est avant tout privé. Mais d’emblée, donc, Élisabeth Bonjean explique que, dans la situation difficile actuelle, “chacun doit prendre ses responsabilités : pas que la collectivité ou les élus". La maire de répéter ses propos une fois la présidente de Daxatou, l’association des commerçants, Martine Darriau, arrivée.
La maire, qui veut combattre "les fadaises et les caricatures" sur le déclin de Dax, veut donc prendre les choses en main et se montre "offensive", avec un plan "ambitieux et optimiste". "Je vous mets au défi de trouver une commune qui s’engage autant sur ce sujet.“
Loyers trop chers
Et force est de constater qu’à côté d’initiatives déjà en place, la mairie innove avec sa "Fabrique à boutique", une sorte de fablab à la Pulseo, adapté au commerce (lire ci-contre). L’idée est de lutter contre les enseignes fermées dans les rues commerçantes. D’après la "manager" du centre-ville, Patricia Yvora, il reste une quinzaine d’enseignes au rideau fermé.
Pas tant que ça, finalement. Surtout, toujours d’après elle, une grosse dizaine de commerces se sont installés depuis le début de l’année. "Il ne se passe pas une semaine sans que des porteurs de projets viennent nous voir", dit-elle. Mais le problème, ce sont les loyers trop chers. Là dessus, la taxe sur les friches commerciales ("une mesure pas populaire", insiste la maire) commence à faire ses effets. En place depuis deux ans, elle a touché une trentaine de propriétaires, sur qui elle semble faire pression. Il faut dire que cette taxe, qui s’applique sur les locaux vides depuis plus de deux ans, double dès la deuxième année d’imposition. Incitatif.
“Changement de mentalités”
Patricia Yvora préfère y voir, plus pudiquement, un "changement de mentalité" très récent, une sorte "d’alignement des planètes" pour le commerce dacquois. Mais tout va bien, alors ? Est-ce que le problème ne serait pas moins les enseignes définitivement closes que les boutiques temporairement fermées entre midi et deux, très nombreuses dans le centre-ville ?
La crispation fait alors subitement son entrée dans la salle. Daxatou botte en touche : "C’est un combat de tous les jours, il y a beaucoup de pédagogie à faire… Mais certains le font !", dit Martine Darriau. "On aura des choses à inventer sur ce problème", souligne, pour sa part, Élisabeth Bonjean. L’édile y va ensuite encore plus franchement : "Donc, certains commerces ne s’en sortent pas si mal s’ils peuvent se permettre de ne pas ouvrir entre midi et deux. C’est un paradoxe… Mais les choses changent, je suis optimiste. Et puis, l’arrivée de nouveaux commerçants changera les manières de faire." Un sacré pavé dans la mare des commerçants du centre-ville. Qui en ont retrouvé pas mal, des pavés, après la présentation de vendredi : "Les commerçants ont besoin de se remettre en question", a asséné Élisabeth Bonjean.
La mairie et Daxatou affichent, pourtant, de bonnes relations. Élisabeth Bonjean parle de "très bonne entente", et même de politique municipale du commerce "en co-construction permanente avec Daxatou". Un amour un peu vache sur les bords, quand même.
Encadré : La fabrique à boutique
C’est un test, c’est un pari que fait la municipalité avec cette initiative, il faut bien le dire, inédite : la "Fabrique à boutique". La mairie s’est entendue avec le propriétaire d’une boutique fermée du centre-ville pour louer le local dans l’idée d’y installer un nouveau commerce. La boutique se trouve rue des Carmes, une "rue premium" du centre-ville, dixit la mairie. Ce nouvel entrant payerait un loyer progressif, sans droit d’entrée.
Il serait aussi largement accompagné dans son installation : par la mairie, par Daxatou, mais aussi, notamment, par les Galeries Lafayette, partenaires de l’opération, qui apporteront leur expertise. Le tout dans une démarche de "professionnalisation". Les porteurs de projet intéressés ont dès samedi et jusqu’au 1er septembre, à midi, pour déposer un dossier.
Axelle Verdière lance un appel "le plus large possible". "On exclut simplement les commerces de bouche. On veut un projet innovant, qui conforte la diversité du commerce dacquois", explique l’adjointe en charge des commerces. Si ça devait fonctionner, l’initiative pourrait être répétée.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Miaca : l’héritage touristique à l’épreuve du temps
Journal “Sud Ouest” (éditions des Landes, 3 juillet 2017). Les communes touristiques du littoral, façonnées de 1967 à 1990, sont aujourd’hui à la croisée des chemins.
Deux fois en une grosse centaine d’année. Rares sont les régions qui sont autant marquées par des aménagements quasi ex-nihilo venus d’en haut (ou presque) qui ont totalement modifié sa physionomie. Les Landes ont eu la création de la forêt et l’aménagement touristique de la côte. Aujourd’hui, l’économie du département tourne encore largement autour de ces deux pôles-là.
Le second événement est le plus récent. Il date des années 1970 et 1980. Il a aussi un grand ordinateur : la Miaca, Mission interministérielle pour l’aménagement de la côte aquitaine. L’organisme, directement relié au Premier ministre, est créé dès 1967, quelques années après sa cousine de la côte languedocienne, la Mission Racine. La Miaca doit raisonner et organiser le développement.
Le tourisme de masse
Le tourisme de masse, c’est un phénomène encore assez nouveau, à l’époque. Les congés payés (4e semaine en 1968), la croissance des Trente glorieuses, le triomphe de la voiture individuelle : les Français vont en vacances. Mais quand ils prennent la route du soleil, leur destination, bien souvent, c’est l’Espagne. L’État français, qui voit ces devises lui passer sous le nez, décide de réagir et d’organiser l’aménagement touristique de ces côtes parfois encore vierges. Le but c’est "le tourisme pour tous", explique Myriam Casamayor, chargée d’étude au GIP Littoral aquitain et en train d’écrire une thèse sur la Miaca.
Vue avec nos yeux de 2017, la Miaca a des moyens considérables, notamment financiers. La Mission, avec à sa tête, à partir de 1970, Émile Biasini, édicte des grands principes et nomme neuf équipes d’architectes chargées de cordonner l’aménagement de neuf unités prioritaire d’aménagement (UPA), du Verdon au Pays basque. Dans les Landes, il y en a trois : autour de Biscarrosse, au nord (qui était déjà largement développé à l’époque), autour de Contis puis au sud, de Moliets à Capbreton.
Le concept de base est plutôt novateur à l’époque. Tout au long du littoral, les zones à urbaniser alternent avec les zones à protéger, clairement définies. Aussi, on a moins urbanisé en linéaire et plus en profondeur. Ce sont, déjà là, des leçons tirées de l’expérience de la côte d’Azur, de l’Espagne et du Languedoc.
Architectes chefs d’orchestre
Dans les UPA, on organise des zones d’aménagement concerté. Parfois, la Miaca est maître d’œuvre, avec les communes ou le Département. Quand ce sont des promoteurs privés, il y a quand même un cahier des charges, sous la direction d’architectes en chef "qui valident chaque permis de construire", précise Myriam Casamayor. L’équipe d’architectes veille à la cohérence des aménagements. Parfois très finement, jusqu’à l’aménagement paysager. Cinquante ans après sa création, plus de trente ans après la fin des grands travaux, les stations du littoral landais paraissent au minimum fatiguées. Le tourisme de masse a changé, aussi. Peut-on pour autant considérer que l’aménagement made in Miaca était une erreur ?
"On peut toujours avoir des regrets, dit Christophe Arrondeau, directeur du Pays Adour Landes océanes. Notamment quand on voit de vieilles photos avec des espaces boisés autour du port de Capbreton, à la place de Mille Sabords. Il n’y a pas eu que des réussites urbanistiques, c’est certain. Dans toute action, il y a des erreurs. En même temps, c’est très relatif. Récemment, j’ai montré une vidéo de promotion des Landes a des professionnels étrangers, qui m’ont dit : ‘‘Chez toi c’est vachement protégé !’’ Nous, on voit l’urbanisme depuis l’intérieur. Vu d’en haut, c’est moins le cas.“
"Une très bonne base"
L’héritage de la Miaca, il se trouve en fait plus probablement dans ses espaces protégées que dans son urbanisation. C’est ce que semble défendre Myriam Casamayor. "Je ne trouve pas qu’on se soit trompé. La Miaca a été une mission assez exemplaire, quand même. Même si, à certains endroits, il y a eu des aménagements sur la dune, ils sont rares."
Ces constructions sur les dunes, on les trouve surtout à Seignosse, dont l’aménagement a commencé à la fin des années 1950. Bien avant le début de la Mission. "Seignosse donne à voir ce qui se serait passé s’il n’y avait pas eu la Miaca. On aurait pu avoir une urbanisation anarchique, au grès des opportunités foncières des investisseurs", estime la doctorante. "La Miaca s’était donnée comme objectif d’équilibrer l’urbanisation et la protection de l’environnement."
À l’échelle d’une grande région. Aujourd’hui c’est plus difficile, car l’aménagement est une compétence des communes et des intercommunalités, avec une vision moins globale.
"L’héritage de la mission est une très bonne base, ajoute Myriam Casamayor. L’enjeu est de conserver et d’enrichir cet héritage à l’occasion de réhabilitations pour l’aménagement durable des stations."
Rachel Garrat-Valcarcel
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À l’ombre, pousse du ginseng
Journal “Sud Ouest” (éditions des Landes, 6 juin 2017). À Rion et Sorde, deux fermes alliant panneaux solaires et culture du ginseng ont ouvert. Cela ne pourrait être qu’un début.
Entre le maïs et les pins, la culture du ginseng, cette plante, et surtout cette racine, aux vertus médicinales, que l’on trouve aujourd’hui dans bien des produits estampillés " bien être ", va-t-elle se faire une place de choix dans les Landes ? En 2017, on n’en est pas encore là, mais le milieu agricole landais montre un intérêt plus qu’avancé pour cette racine venue de Corée.
Retour cinq ans en arrière. À Rion-des-Landes, en 2012, on inaugure fièrement une nouvelle ferme solaire sur 9 hectares. Une ferme solaire, mais pas seulement : sous les panneaux, on cultive toujours la terre. Plus précisément, on compte y faire pousser du ginseng, qui nécessite de l’ombre. Ce modèle économique, d’une ombrière qui " travaille " autant que le sol, il vient de l’idée de France Ginseng, basée en banlieue toulousaine, dont le président est Yannick Jauzion, l’ancien international de rugby. Son site de Seysses (31) a été inauguré en 2009.
Dès les années 1980
Thierry Larrivière, l’agriculteur landais propriétaire du site de Rion-des-Landes, est son associé. Le ginseng, il s’y est intéressé dès le milieu des années 1980. " À l’époque, je suis allé au Canada, où la culture est assez développée. Là-bas, les ombrières sont de simples toiles style militaire. Mais financièrement, en France, ce n’était pas viable. C’est beaucoup plus tard et par hasard que j’ai entendu parler du modèle avec panneaux solaires. "
Cinq ans après l’inauguration du site landais, la phase de test est seulement en train de se terminer. " C’est une plante compliquée, quasiment pas produite en Europe. Tout était à inventer ", justifie Thierry Larrivière. Peu à peu, les choses se sont structurées. France Ginseng devrait se lancer réellement dans une phase de production dans les mois qui viennent. L’entreprise est actuellement en train de mettre au point une gamme de produits de bien-être.
" On a bien avancé ", dit pudiquement l’agriculteur, qui reste discret sur les intentions de l’entreprise. Il faut dire que le site de Rion-des-Landes est très sécurisé : on n’y rentre pas comme ça. " Beaucoup de brevets ont été déposés ", explique Thierry Larrivière, qui semble tenir à leur confidentialité, même s’il reconnaît que la culture de cette racine n’est, de toute façon, pas à la portée du premier venu. " C’est très lourd financièrement, techniquement et administrativement, détaille-t-il. Et puis, il faut une dizaine d’années pour tout mettre en place. "
Il y a beau y avoir encore des questions de productivité à régler, chez France Ginseng on n’est pourtant pas loin du but. Et on a d’ailleurs déjà ouvert, il y a deux ans, un deuxième site dans les Landes, à Sorde-l’Abbaye, à la frontière avec les Pyrénées-Atlantiques, sous les panneaux solaires là aussi. Et où on est déjà en " production de croisière ", dixit Thierry Larrivière.
Vers une autre installation
Et ce n’est sans doute pas fini. La Chambre d’agriculture semble s’y intéresser de près et accompagnera, sur le site de Rion, dans les semaines à venir, des exploitants intéressés. " Il devrait y avoir une autre installation, pas très loin, d’ici peu de temps. Et probablement trois ou quatre de plus d’ici quatre ans, s’avance le pionnier landais du genre. C’est une diversification qui peut être rémunératrice. " " Il y a une dynamique dans les Landes ", croit savoir Thierry Larrivière.
Et pourquoi ici, justement ? " D’abord parce que la diversification est quelque chose qui a toujours marché ici " : l’agriculteur en sait quelque chose, lui qui a aussi des céréales et d’autres cultures, toujours à Rion. Et parce que le ginseng, pas uniquement, mais notamment, se trouve dans son élément dans des sols sablonneux.
Ce modèle couplé solaire-ginseng n’a probablement pas toutes les clefs pour rassurer ceux qui sont inquiets par l’augmentation des surfaces solaires dans les Landes, au détriment de l’agriculture et de la sylviculture. Les agriculteurs ou propriétaires intéressés ont en tout cas, désormais, une autre option sur la table.
Rachel Garrat-Valcarcel
Encadré : Il existe une dizaine de genres de ginseng cultivés à travers le monde, principalement en Asie et tout particulièrement en Corée. Exigeante, la culture de cette plante demande quatre à sept ans avant de donner son meilleur du point de vue médicinal. Les médecines traditionnelles asiatiques l’utilisent pour ses vertus aphrodisiaques et énergisantes. C’est toujours pour cela qu’on l’utilise aujourd’hui dans la médecine moderne. Le ginseng est aussi vu comme un bon remède pour lutter contre le stress et comme un stimulant intellectuel, entre autres.
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Le pot de terre contre le pot romain
Journal “Sud Ouest” (toutes éditions, 27 mai 2017). Entre la protection du patrimoine, les cadres et la nécessité d’attirer de jeunes habitants pour survivre, la petite commune a peu de marge de manœuvre.
Gouts. Ses cinq lettres à prononcer, ses 278 habitants, son église, sa mairie, sa salle des fêtes. Et son petit lotissement de cinq maisons qui ne se fera pas. La faute au " trésor " caché de la commune : des vestiges antiques enfouis. Un crève-cœur pour Claude Gensous, maire d’un village qui cherche à survivre.
Ici, à mi-chemin entre Dax et Mont-de-Marsan, dans les Landes, on est dans le commun du monde rural gascon. Mais on a des projets. Depuis plusieurs années, la commune envisage de construire un petit lotissement, avec cinq lots, étendus, sur un terrain derrière l’église. Le tout à bon prix.
Seulement voilà, Gouts n’est pas seulement sise sur les bords de l’Adour, mais sur des vestiges antiques gallo-romains. " Vraisemblablement " sur près d’une quinzaine d’hectares même. Oh, ce n’est pas une grande découverte. Autour de Dax (qui les connaît bien, les Romains) il y en a des sites antiques. Et même à Gouts, précisément, ça fait des décennies qu’on est au courant. Dès le XIXe siècle, lors de précédents travaux, on en fait mention. " On y a trouvé des amphores, des vases… ", explique le maire, qui connaît le sujet sur le bout des doigts. À tel point qu’on soupçonnait le site d’être " une petite agglomération gallo-romaine ", explique Léopold Maurel, conservateur du patrimoine au Service régional d’archéologie. Du coup, au dépôt du permis de construire, la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) s’y est intéressée.
Trous trop chers à reboucher
Et les archéologues bordelais d’expliquer au maire qu’avant de délivrer le permis, il allait falloir faire un diagnostic du site, pour " déterminer le potentiel de la zone ". Un an et demi plus tard, les résultats, tombés en mars, ne sont pas bons. Enfin, du point de vue du maire. Pour le conservateur, au contraire, " c’est du lourd ". Il y a bien des vestiges antiques. " Il s’agit d’objets mobiliers mais aussi de vestiges de maçonneries. On a même trouvé le tracé d’un ancien ruisseau dont les berges étaient aménagées. " Bref, un site riche, mais pas exceptionnel. Mais à ce niveau-là, le code du patrimoine exige de vraies fouilles avant de construire.
Impossible pour le maire et le Conseil municipal, qui ont préféré jeter l’éponge. Pourquoi ? Après tout, les frais engagés par les fouilles sont à 50 % la charge de l’État, ça reste donc jouable. " Mais parce que le terrain va être complètement inutilisable après, et ça, à la Drac, ils refusent complètement de l’entendre. "
C’est-à-dire ? " Pendant les fouilles, ils vont remuer tout le terrain. Pour construire là dessus, après, il faudra des pieux profonds pour que tout cela tienne debout. Avec le prix des terrains ici, c’est plus rentable. On n’est pas à Dax ou sur la côte. On est à Gouts, les terrains sont moins chers ", explique le maire, un peu dépité, devant le terrain vague.
Léopold Maurel le confirme, après de telles fouilles " le terrain est souvent décaissé et nécessitera sans doute des travaux supplémentaires. On comprend très bien le souci. On ne vit pas dans des huttes et les routes on les utilise aussi. On la connaît aussi, la pression qu’il y a sur des chantiers d’aménagement. Quand on dit qu’il faut des fouilles, on ne le fait donc pas à la légère. C’est un choix politique et de civilisation : on prend des précautions et on pense à l’héritage à laisser aux générations futures. Le souci ici c’est qu’effectivement on est sur un petit projet, dans une commune rurale, dans une sorte d’entre-deux où du coup le projet n’est plus forcément rentable. "
Et pourquoi pas construire ailleurs ? Compliqué. D’abord des terrains à vendre et constructibles, ça ne tombe pas du ciel. Et puis les différents plans locaux d’urbanisme contraignent beaucoup. " On ne peut quasiment rien faire si ce n’est pas dans une dent creuse ", c’est-à-dire pour densifier le bâti et non l’étendre. C’est un garde-fou précieux contre le bétonnage des paysages
La marge de manœuvre de Claude Gensous est donc proche de zéro. Et ce projet, il y tenait. C’était une sorte de bouffée d’air pour Gouts. Le manque à gagner se compte d’abord en centaines de milliers d’euros. Au mieux, plus de 200 000 euros étaient attendus des ventes des lots. Considérable pour une commune de moins de 300 habitants. Mais cinq maisons en moins, c’est aussi autant de jeunes couples, et toute l’animation qui peut en découler, qui ne viendront pas s’installer. De la vie en moins dans des communes dont la population vieillit.
Ironie de la situation : puisque le projet ne se fait pas, il n’y aura pas de fouilles. Le site a beau être " très intéressant à titre scientifique et patrimonial, il n’est pas prioritaire ", précise Léopold Maurel. Et, là aussi, c’est une question de coût.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Porteurs d’un virus mortel, les singes ont été abattus
Journal “Sud Ouest” (toutes éditions, 20 mai 2017). Majoritairement contaminés par un virus mortel pour l’homme en cas de morsure, la préfecture a préféré ne prendre aucun risque, au prix d’une solution radicale.
Des dizaines de singes porteurs d’un virus mortel pour l’homme, en semi-liberté : on a, pendant des mois, évité le pire, à Labenne, dans les Landes, à une centaine de mètres de la très fréquentée autoroute A 63. Hier, 165 macaques de Java ont été euthanasiés dans le parc animalier de La Pinède des singes, fermé depuis janvier 2016 par arrêté préfectoral pour divers manquements.
Dès 7 heures, vendredi, la gendarmerie était postée route du Lac-d’Yrieux, pour empêcher que d’éventuels intrus ne viennent gêner l’opération menée par la DDCSPP (1), sous la responsabilité du vétérinaire de l’établissement notamment.
Tuer en quelques heures 165 primates, c’est tout sauf anodin. Cette solution radicale était pourtant nécessaire, pour la préfecture des Landes. D’après elle, une grande majorité des singes du site était atteinte d’une forme d’herpès, virus B (MaHV1). C’est une des faiblesses de cette espèce, le macaque de Java, par ailleurs non protégée puisque abondante dans son pays d’origine, l’Indonésie.
Mais il s’agit là d’une forme dangereuse d’herpès. Ce virus est transmissible à l’homme en cas de morsure. L’infection, mortelle dans 80 % des cas en l’absence de traitement (20 % en cas de médication antivirale), provoque " des séquelles neurologiques et cognitives sévères et invalidantes en cas de survie ".
" Parc purement commercial "
Il faut dire qu’avant que La Pinède des singes ne mette la clef sous la porte, le parc était tout sauf un modèle de protection animale. " Les conditions d’hébergement des animaux étaient catastrophiques. Les singes vivaient dans des conteneurs non chauffés ", se souvient Emmanuel Le Grelle, directeur de la Vallée des singes, dans la Vienne, une des références en matière de parc zoologique. " On peut même parler de conditions de détention, c’était un parc purement commercial. "
Ce n’est pas pour rien que La Pinède des singes avait été administrativement fermée, en janvier 2016 : reproduction non maîtrisée des animaux (la population est passée de 60 à 165 en quelques années), mesures sanitaires et personnel insuffisants… Les griefs étaient nombreux.
Les morsures de singes sur les visiteurs étaient même plutôt monnaie courante : " Les visiteurs pouvaient nourrir directement les animaux, ce qui n’est pas possible chez nous. L’alimentation des singes doit être strictement encadrée ", précise Emmanuel Le Grelle.
Des plaintes de visiteurs à ce sujet avaient participé à attirer l’attention des autorités. On comprend mieux aujourd’hui le danger que cela pouvait représenter pour les populations, surtout en cas de fuite d’animaux, rares, mais toujours possibles.
Quand La Pinède des singes a fermé, il y a un peu plus d’un an, le Zoo de Labenne, situé à quelques kilomètres de là, complètement distinct des anciens gérants de La Pinède des singes, s’est porté acquéreur du fonds de commerce du parc. Pour Damien Carles et Véronique Darrieulat, les propriétaires du zoo, il s’agissait avant tout de sauver les animaux, sans objectif de réouverture à court terme. " Le Zoo de Labenne a fait un travail énorme ", estime Emmanuel Le Grelle. " Les nouveaux gérants ont investi sur place. Des employés s’occupaient des animaux ", ajoute le directeur général des services de Labenne, Lionel Couture.
Risques trop importants
C’est quand les résultats des analyses, complexes et difficiles, réalisées à leurs frais, sont arrivés, en mars dernier, que l’euthanasie générale a commencé à se profiler : herpès virus B, donc, pour une grande majorité de la population. Et surtout extrêmement contagieux entre eux.
Y avait-il d’autres solutions ? " Oui ", dit résolument la Fondation Brigitte-Bardot, qui n’a pas tardé à réagir, hier matin, expliquant " tomber des nues " en apprenant la nouvelle. L’association avait bien été conviée, au printemps de 2016, par la préfecture les Landes, à trouver des solutions de délocalisation des singes. Puis plus rien. " On avait proposé de mettre les singes dans des lieux sans visiteurs, de mettre en place un contrôle des naissances… ", détaille Christophe Marie, directeur du pôle protection animale. " Là, la préfecture a choisi la facilité, c’est une solution lâche ", dénonce-t-il… Même s’il reconnaît que trouver de la place pour plus de 160 individus est " difficile ".
D’après la préfecture des Landes, cela n’a pas été possible, " ni en France ni en Europe ". Les nouveaux gérants, complètement abattus hier, ont bien tenté de convaincre les services de l’État de laisser les singes mourir de leur " belle mort " sur place, mais les risques d’une évasion aux conséquences funestes étaient évidemment trop graves.
Rachel Garrat-Valcarcel
(1) DDSCPP : Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
Encadré // Élan de solidarité : L’opération sanitaire d’hier matin, rendue publique par "Sud Ouest" jeudi soir, a pris tout le monde de court. Y compris à la mairie de Labenne, où on a appris la nouvelle " dans la presse ". De nombreuses rumeurs et pas mal de fantasmes ont circulé sur les raisons de l’opération, vue dans un premier temps comme purement économique par une partie de la population. Certains de ceux-là n’ont pas hésité à envoyer des courriels, téléphoner à la mairie, voire carrément se déplacer pour demander, parfois de manière véhémente, que la mairie, qui n’y est pour rien, fasse quelque chose pour éviter le drame. " Certains sont même venus nous proposer de prendre jusqu’à trois singes chez eux pour les sauver. Cela montre que les gens ont du cœur ", juge, philosophe, le directeur général des services de la commune, Lionel Couture.
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Jean-Marc Lespade y va
Journal “Sud Ouest” (éditions des Landes, 11 mai 2017). Candidat sous la seule étiquette PCF, il veut être le vote utile à gauche.
Fin d’un suspense un peu éventé : Jean-Marc Lespade (PCF), maire de Tarnos et conseiller départemental du Seignanx, sera candidat aux élections législatives sur la deuxième circonscription des Landes (Dax/Côte sud). Le soutien de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle partira sous les seules couleurs du Parti communiste, faute d’accord avec La France insoumise (FI), le mouvement du candidat à la présidentielle.
"Je le regrette, mais on avait tendu la main. Le PCF des Landes avait proposé de se retirer aux profits de FI dans la première (Mont-de-Marsan/Haute Lande/Born) et la troisième (Chalosse/Tursan/Pays tarusate) circonscriptions. En contrepartie, j’étais candidat sur la deuxième. Cela na pas été possible."
Plus globalement, Jean-Marc Lespade, qui en est à sa troisième tentative (plus de 10 % au premier tour, en 2012) s’inquiète de la multiplication des candidatures à gauche. Lui, veut éviter "le pire", c’est-à-dire que le siège de député ne bascule au Front national, chez Les Républicains ou à La République en marche, le mouvement du président de la République élu.
Mais surtout, il veut gagner. Il se trouve le plus légitime à gauche, où il dit n’avoir "aucun ennemi", face à la candidate FI, Caroline Dacharry "inexpérimentée" et à la candidate du PS, Christine Basly-Lapègue, "peu connue". Et de qualifier le vote Lespade de "vote utile" : il prend bien sûr appui sur les résultats de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, deuxième avec plus de 20 % sur la circonscription que doit probablement aussi revendiquer Caroline Dacharry.
"Résistance"
Mais dans un contexte de profond renouvellement, de "dégagisme" (d’ailleurs théorisé par Mélenchon), les mandats et candidatures cumulés de Jean-Marc Lespade, 50 ans, ne sont-ils pas un "boulet" ? Stupeur dans l’assistance. "Non.” Et le maire de Tarnos de critiquer la "fausse inexpérience et le faux renouvellement" provoqué par l’élection d’Emmanuel Macron à l’Élysée.
Député, Jean-Marc Lespade serait un adversaire de la politique de "casse sociale" du nouveau président. "Il faudra des députés résistants à lAssemblée", martèle-t-il.
Et s’il est élu ? Il faudra abandonner la mairie de Tarnos. "Je suis entouré dune très bonne équipe municipale. Et puis personne n’est irremplaçable." Sauf pour être candidat de la gauche de la gauche aux législatives, donc.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Pourquoi ça Marche ?
Journal “Sud Ouest” (éditions des Landes, 9 mai 2017). Les militants, réunis hier à Cassen, ont la victoire sereine. Comment expliquer le succès de ce jeune mouvement ?
Ils viennent de participer à l’une des épopées politiques françaises les plus improbables et les plus surprenantes, et ils se connaissent à peine. Une centaine de militants d’En Marche ! s’étaient donné rendez-vous hier, à Cassen. Ils étaient là pour respirer, pas mal, et se congratuler, un peu, autour d’un pique-nique aux allures du buffet victorieux. Peu de têtes dépassent : on reconnaît le maire de Mont-de-Marsan et celui de Saint-Martin-de-Seignanx. Mais c’est pas l’ambiance.
Des ballons, mais pas vraiment de melon. On n’est pas surpris d’être là pour autant. Chez les macronistes landais, on a la victoire presque logique. Comme si, au-delà de l’exploit de leur champion – inconnu il n’y a même pas trois ans – l’issue positive était déjà dans les esprits depuis quelques semaines.
"Discuter"
Demander à tous ceux-là comment ils se sont retrouvés à "marcher" avec le – désormais – président de la République élu, c’est d’ailleurs un peu refaire la liste des moments clefs de la campagne qui ont amené au succès d’Emmanuel Macron, dimanche.
Son livre programme, "Révolution", sorti à l’automne, a été le déclencheur pour pas mal d’entre eux. C’est le cas de Lydia, retraitée de Sanguinet âgée de 72 ans. "C’était instructif, intelligent. Tout m’a plu !" Celle qui était jusque-là militante socialiste ne voyait "aucun espoir dans cette élection", avant Macron.
Jean-Marc, enseignant, ancien militant CFDT, l’a même trouvé "lumineux", ce livre programme. "Et tellement cohérent !" Et la cohérence, justement, entre les plus à gauche et les plus à droite, cela ne risque pas de faire défaut à un moment ? Certains reconnaissent qu’En Marche ! pourrait n’être une parenthèse. Jean-Marc pense néanmoins que les gens sont "venus sur un projet".
Nombreux sont ceux qui goûtent la possibilité de "discuter sans se sauter à la gorge" entre électeurs de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy en 2007, par exemple.
"Bienveillance"
Le dépassement des clivages et encore plus le rejet du manichéisme des partis politiques anciens revient beaucoup dans les discours, exaspérés. Un peu comme Bayrou en 2007. Il a quoi en plus, Emmanuel Macron ? Les circonstances. "Le PS et LR nous ont bien aidés", sourit Gilles, 34 ans, un ancien de la campagne du centriste, il y a dix ans.
D’autres arguments sont avancés, comme "l’intelligence rare", du nouveau locataire de l’Élysée. Mais rien ne dépasse le mot magique : nouveau. Ou neuf. Ou renouvellement. De l’homme comme du parti. Enthousiasmant pour certains. Rassurant pour d’autres. Car ce sont des citoyens visiblement informés, qui s’intéressent à la politique, mais pour qui les anciens partis sont non seulement discrédités mais font peur : s’y faire une place quand on est nouveau, à côté de militants, de leaders bien installés, c’est difficile. À En Marche ! au moins, on comprend dans les paroles de militants que tout était à inventer, et ça a plu, aussi.
Cyrielle Agueda-Rosa, à peine 25 ans, est assistante commerciale à Hossegor. Engagée en novembre, pour sa première campagne, elle coordonne déjà tout En Marche ! sur le Sud des Landes. Ce mini-CV est déjà éloquent. Elle insiste sur la "bienveillance" chez En Marche ! Elle-même candidate à la candidature pour les législatives sur la deuxième circonscription des Landes (Dax-Côte sud), elle affirme qu’elle a poussé d’autres militants à se présenter, pour montrer toute la diversité du mouvement.
En Marche !, coalition inédite, a donc peut-être bien séduit par son côté "venez comme vous êtes", comme on dit chez une grande marque de fast-food américain. À voir si la crise de foi(e) les guettent aux premières dévonvenues.
Rachel Garrat-Valcarcel
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US Dax : “Pour le plaisir”
Journal “Sud Ouest” (éditions des Landes, 6 mai 2017). Pour le dernier match de la saison, le duo d’entraîneurs dacquois veut voir les jeunes à l’œuvre. Pour se projeter sur la saison prochaine, mais pas seulement.
"Avoir pendant des mois trimé comme un fou. Et un soir, tout claquer, d’un seul coup. Pour le plaisir. Ne plus courir, ne plus compter. Prendre la vie du bon côté, sans réfléchir. " On n’est pas absolument certains que les entraîneurs de l’US Dax, Raphaël Saint-André et Patrick Furet, ont été jusqu’à diffuser ce grand classique d’Herbert Léonard – reconnaissable entre mille – à leurs joueurs avant le dernier match de la saison, à Aurillac, dimanche.
Pourtant, l’expression " pour le plaisir " revient dans le discours des deux techniciens. Le maintien assuré depuis le derby victorieux contre Mont-de-Marsan, le 28 avril, le club ne joue plus rien. Aurillac non plus, d’ailleurs, hors jeu pour la qualification en phase finale.
" Le groupe a tout mis en œuvre pour que ça se passe bien, explique Patrick Furet, l’entraîneur des avants. Il y a eu beaucoup d’engagement toute la saison. Et là, on a un match que l’on peut prendre avec plus de plaisir, sans complexe. C’est pour ça qu’on veut voir évoluer nos jeunes joueurs sur un match sans enjeu. "
Formation dacquoise
Les jeunes joueurs, ce seront, notamment, les piliers Romain Maurice et Bertrand Pérez. Ils viendront avec du sang neuf chez des avants qui ont beaucoup donné cette saison, et notamment contre Mont-de-Marsan. Ils ne sont d’ailleurs pas épargnés par les blessures : Kevin Firmin, Charlie Ternisien, Boris Bethery et Vickus Liebenberg sont à l’infirmerie. Maurice et Pérez ont tout les deux 22 ans. Le premier a joué moins d’une heure en quatre matchs cette saison. Le second, espoir, a déjà fait parti du groupe, mais sans jouer. Peut-être dimanche ?
L’encadrement rouge et blanc semble en tout cas vouloir donner du temps de jeu " à cette jeune garde qui pousse. On veut montrer que la formation dacquoise se porte bien ", insiste Raphaël Saint-André.
De son côté, Aurillac, à domicile, va vouloir terminer sur une bonne note alors que l’objectif de la saison – la qualification – n’est pas atteint. Sans compter que de nombreux Cantalous vont faire leurs adieux, dimanche, au maillot aurillacois.
Enjeu de classement
" Aurillac a été longtemps invincible à la maison, rappelle Patrick Furet. Ce n’est plus le cas cette saison. C’est une équipe difficile à manœuvrer, joueuse, mais qui donne beaucoup de points. À nous d’en profiter en jouant plus libérés. "
En cas de victoire et de résultats favorables sur les autres terrains de Pro D2 (tous les autres matchs se jouent aussi dimanche, à 14 h 15), l’US Dax pourrait finir à la 11e place du championnat. " Le match a quand même un enjeu de classement, rappelle Raphaël Saint-André. En cas de défaite on pourrait terminer 14e. Vu la saison qu’on a faite, je ne crois pas qu’on mérite cette place. " Et d’un point de vue financier, pour la saison prochaine, 11e ou 14e, ce n’est pas neutre.
" Pour le plaisir. Prendre le temps, de temps en temps ", disait donc le fameux Herbert Léonard. Mais le temps, c’est aussi de l’argent.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Avec son logo, la Nouvelle-Aquitaine cherche du sens
Journal “Sud Ouest” (toutes éditions, 22 décembre 2016). Quel message passe à travers notre lion régional, et pour quoi faire ? Grille de lecture.
Un an après sa création, six mois après avoir trouvé son nom, la Nouvelle-Aquitaine a donc désormais une image : le lion. Les graphistes du Conseil régional ont puisé leur inspiration dans l’histoire et la géographie. Ce genre de dévoilement laisse rarement indifférent le grand public : les goûts et les couleurs, ça se discute finalement pas mal, surtout quand il s’agit d’argent public.
Le logo, et l’identité visuelle en général (ça va ensemble), c’est un instrument de communication. Un symbole, plutôt simple, pour être rapidement reconnu. L’enjeu est d’autant plus fort ici que la Région est toute jeune : elle doit se faire connaître et reconnaître. Trouver la bonne image, avec du sens, est donc important mais c’est un exercice difficile. Or, la France n’est pas " un pays avec une grande culture du graphisme et du design ", expliquent certains graphistes interrogés. " Notre métier mérite d’être expliqué. C’est notre rôle d’éduquer les clients ", pense Benjamin Ribeau, corédacteur du logo de Bordeaux Métropole. D’expliquer le sens, en quelque sorte.
Question de légitimité
Le sens, justement. Pour le graphiste Raphaël François, " dans le cas du logo de la Nouvelle-Aquitaine, on a l’impression qu’on a voulu faire rentrer plein de symboles (NDLR : la forme de la région, l’histoire, le lion, les cours d’eau) de force et du coup, ça a l’air fouillis et pas clair ". Et, sur le sujet, il en connaît un rayon. Dans le cadre d’un projet d’étude, il a imaginé et créé une identité visuelle cohérente pour toutes les collectivités de la République (Départements et anciennes Régions). Allant même jusqu’à réinterpréter le style de Marianne. Il s’est fondé sur l’histoire et l’héraldique, et a modernisé le tout. Et pour l’ancienne Aquitaine, on retrouvait déjà… un lion.
" La seule vraie légitimité, c’est l’histoire ", estime Raphaël François. C’est en tout cas son parti pris. Là où une bonne partie de la famille des graphistes se rassemble, c’est sur son rejet du " branding territorial ", vide de sens, qui prospère ces dernières années en France.
" Folklore graphique "
Cette propension à ne plus faire de différence " entre les logos des entreprises et des territoires publics " – " On vend notre territoire public comme une valeur marchande " – gêne certains graphistes et designers. C’est ce qu’explique le Franco-Suisse Ruedi Baur dans l’ouvrage collectif " Face au branding territorial ". C’est l’un des papes du domaine. Il avait travaillé sur le dernier logo de l’ex-Aquitaine, tout en étant l’autre corédacteur du logo de Bordeaux Métropole (avec Benjamin Ribeau, donc).
Dans le cas de " notre " lion, " on reste dans le style des logos qui essayent de montrer une forme de dynamisme, estime Raphaël François. On commercialise le territoire. Et c’est une mauvaise façon de concevoir son territoire. C’est d’abord un lieu de vie ".
Benjamin Ribeau est même encore plus dur : " C’est du folklore graphique. Pas un design qui produit du sens. Pour parler d’une région tournée vers l’innovation, le message n’est pas clair. "
Rachel Garrat-Valcarcel
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Un puits de pétrole dans le jardin ?
Journal Sud Ouest (édition Béarn et Soule,19 mars 2016). Un puits de pétrole pourrait voir le jour sur la commune de Garos. Juste en face de chez les Fourie, en colère.
C'est, en somme, leur petit coin de paradis. Garos, entre Arthez et Arzacq. Là où Jean-Christophe et Christelle Fourie ont posé leur valise, voici six ans. Où ils élèvent leur fille et où ils espèrent bien couler des jours heureux une fois la retraite venue. Et c'est vrai qu'on y est tranquille dans ce coin. Vue sur les Pyrénées. À peine une voiture par heure qui passe.
Cette tranquillité, recherchée, c'est peut-être bientôt fini. Car là, juste en face de chez eux à 4 ou 500 mètres à vol d'oiseau, le couple Fourie pourrait bien voir se dresser un puits de pétrole. Rien que ça. Le bruit, les odeurs, et trafic qui va avec. Le tableau idyllique en prend un sacré coup. « J'ai tout perdu », s'exclame déjà Jean-Christophe Fourie, qui s'est endetté pour acheter sa maison.
Le Béarn, on le sait, a un sous-sol plutôt riche en hydrocarbures. Depuis une petite dizaine d'années, un consortium d'entreprises du secteur, Celtique énergie et Investaq énergie, a obtenu un permis d'exploration aux confins du Béarn, des Landes et du Gers. On appelle ce secteur le « permis de Claracq ». Garos est en plein dedans.
"Une chance pour la région"
En 2014, un premier puits a été monté à Fichous-Riumayou, au lieux-dits Cappouey. Pas un petit derrick. Une vraie tour, que l'on peut voir de loin. On a la distingue même depuis chez les Fourie, derrière les arbres, à quatre kilomètres de là. Il s'agissait d'une mission d'exploration, pour quelques mois.
À l'époque les Fourie n'ont rien vu venir. Ce n'est qu'à la fin de l'année 2015, quand les investigations ont repris sur le site de Cappouey (toujours pour de l'exploration) que la famille a commencé à s'inquiéter.
Mais le maire leur disait encore que « rien n'était fait ». Néanmoins, les craintes étaient justifiées. Début décembre avait lieu une réunion à Garos avec le maire, le président de la Communauté de communes, le député David Habib et les dirigeants d'Investaq énergie, dont Cyril Bouygues, neveu de Martin Bouygues, le patron de l'entreprise de BTP éponyme. Il s'agissait évidemment d'aborder la question de ce puits de Garos qui pourrait voir le jour.
« On nous a dit qu'il ne s'agissait que d'exploration, sans pollution. Que c'était une chance pour la région, qu'il y aura des emplois à la clef », décrit Jean-Christophe Fourie, évidemment présent lors de la réunion. Tout cela, il n'y croit pas.
Bientôt une ZAD ?
Depuis lors, le couple fait feu de tous bois pour se renseigner un maximum sur le très complexe secteur des hydrocarbures et du droit attenant, principalement le code minier.
Depuis le 15 mars et jusqu'au 15 avril a lieu l'enquête publique. Les Fourie sont bien décidés à tenter de décortiquer les 500 pages du dossier. Ils auront pour cela l'aide de la Société pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest, mieux connue sous le nom de Sépanso.
C'est que Jean-Christophe et Christelle Fourie ont bien l'intention de remuer le landerneau. Ils ont aussi contacté diverses associations écologistes du secteur qui luttent contre l'installation de ces puits. L'une d'elles organise d'ailleurs samedi prochain une réunion publique à ce sujet à la salle du patrimoine de Garos (18 heures). Jean-Christophe Fourie veut tout faire pour éviter d'avoir un puits devant chez lui.
Sur le plan légal, bien sûr. Mais il n'exclu pas non plus d'essayer de créer un de ces « zones à défendre », les fameuses ZAD.
Rachel Garrat-Valcarcel
Nous avons contacté Investaq énergie, mais pendant le mois d'enquête publique, l'entreprise ne peut publiquement s'exprimer.
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Meutre de Lons : un contexte tendu
Journal Sud Ouest (édition Béarn et Soule, 15 avril 2016). Le principal suspect avait des troubles personnels. Il était traité contre l’épilepsie.
La lumière commence, peu à peu, à se faire sur le drame familial de Lons, samedi après-midi, qui a vu la mort d'une jeune fille de 17 ans, une lycéenne de L'Immaculée conception. Hier après-midi, le procureur de la République de Pau, Jean-Christophe Muller, a fait le point sur l'état de l'enquête sur le meurtre et la tentative de meurtre.
Samedi donc, vers 8 ou 9 heures, le père quitte son domicile du 51, bis route de Bayonne, à l'étage d'un immeuble commercial. C'est lui, quand il rentre, vers 16 heures ou 16 h 30, qui découvre le cadavre de sa fille, dans le hall d'entrée, au rez-de-chaussée. C'est alors que son fils, le principal suspect du meurtre de l'adolescente, le poursuit avec un couteau, type couteau de chasse. Des voisins commerçants lui viennent alors en aide. Le suspect aurait clairement dit à son père qu'il voulait le tuer, d'après le procureur.
Le jeune homme de 21 ans s'enfuit, pendant une heure, avant d'être retrouvé par les policiers dans un bus, non loin des lieux du crime. Il est alors placé en garde à vue. Très peu de temps, car il a été interné en urgence au centre hospitalier des Pyrénées, en secteur fermé. Il y était toujours ce lundi soir.
Avec un couteau de chasse
On ne sait pas encore à quelle heure est morte la victime : entre 9 heures et 16 heures donc. L'autopsie de son corps est prévue ce matin. On sait en revanche que plusieurs coups de couteaux a des endroits vitaux lui ont été portés, ainsi que des coups de masse ou des coups de marteau sur le crâne.
Le jeune homme, qui n'était plus scolarisé depuis la fin 2015 ou le début de l'année 2016, est décrit comme totalement renfermé sur lui-même. Passant de nombreuses heures par jours sur son ordinateur. Il semble avoir eu des problèmes d'épilepsie, mais il est confirmé qu'il n'a aucun antécédent psychiatrique ou judiciaire. Pas de trace d'alcool ou de drogue non plus.
Son comportement est néanmoins décrit comme complexe et instable. Pendant le petit laps de temps où il était entre les mains des policiers de la Police judiciaire de Pau, le jeune homme est apparu froid, indifférent et tenant les propos incohérents.
Le procureur de la République, Jean-Christophe Muller, a cependant précisé qu'il était évidemment « beaucoup trop tôt » pour dire si le suspect sera jugé pénalement responsable ou pas. « Il y aura dans les jours à venir une investigation psychiatrique avant d'ouvrir une information judiciaire », précise le procureur.
La situation familiale semble tendue. Entre le suspect et sa sœur et entre le suspect et son père, les relations n'étaient visiblement pas au beau fixe. Il y a quelques semaines, le suspect aurait quitté le domicile familial pendant deux ou trois jours, sans but précis.
Frère et sœur opposés
La mère, qui vit dans les Landes, est séparée du père de ses enfants depuis plusieurs années. Le père, toujours sous le choc, était toujours hospitalisé en milieu psychiatrique hier soir. Les parents expliquent avoir rencontré des problèmes croissants avec leur fils depuis le début de son adolescence.La victime, quant à elle, est décrite à l'opposé de son frère, comme une bonne élève, « une lycéenne assez vive », d'après Jean-Christophe Muller.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Les Pêcheurs du val
Journal Sud Ouest (édition Béarn et Soule, 14 mars 2016). La saison de pêche a commencé ce week-end. Timidement, à Louvie-Juzon.
Il y a du soleil. Il fait bon. On en tomberait presque le manteau. L'ambiance est bercée par le flot du gave d'Ossau et les oiseaux. Pour un peu, on se mettrait à paraphraser Baudelaire en plus de Rimbaud. Ce week-end, c'était l'ouverture de la pêche, en Béarn et partout dans le pays. Les conditions étaient donc à peu près idéales. Pourtant, dimanche, autour du pont de Louvie-Juzon, sur les bords du gave d'Ossau, il n'y a pas foule.
Une demi-douzaine de cannes à pêche, à peine, sont là pour taquiner la truite. En plus de quelques saumons qui remontent, c'est à peu près tout ce qu'on trouve ici. Du moins si l'on en croit Jean-Paul, 64 ans, 50 de pêche dont 33 dans la vallée d'Ossau. « La plus belle. Peut-être avec la vallée d'Aspe, mais franchement c'est les deux plus belles vallées que je connaisse. » Jean-Paul n'a pourtant rien d'un Béarnais, il vient de Saint-Pierre-d'Aurillac, près de Langon, en Gironde. « C'est à seulement deux heures et demie de voiture, en roulant tranquillement. » Si bien que Jean-Paul vient une dizaine de fois par an dans le coin pour se poser au bord des gaves.
Une affaire de famille
Mais ce week-end, celui de l'ouverture, est un peu particulier : il débarque à huit, soit une bonne partie de la famille. Jean-Paul est venu en camping-car, mais il n'y dort pas : « Je m'en sers uniquement pour amener tout mon matériel. » En fait, au bas du pont de Louvie-Juzon, on est sur un terrain appartenant à sa commune. L'ancienne colonie de vacances de Saint-Pierre-d'Aurillac. Jean-Paul et sa famille la louent, le temps du week-end. « On est arrivés vendredi soir et on repart lundi. » Quand il est venu, les premières fois, c'était quand la colonie fonctionnait encore, avec les enfants.
Aujourd'hui, « c'est devenu une tradition. On vient, on mange bien. Les petits vont à la neige. Et puis on pêche », oui, quand même. Et le Girondin de transmettre sa passion autour de lui. Sur les bords du gave d'Ossau, il est aux côtés de son gendre, donc. Celui-ci pêche depuis trois-quatre ans. Plus haut, quelques dizaines de mètres en amont, il y a le beau-frère. La femme de Jean-Paul s'y est mise aussi. « Depuis deux ans qu'elle est à la retraite, je lui apprends. » Pas toujours avec succès : en témoignent le fil et le flotteur restés dans les branches de l'arbre sur la rive.
Peu de poissons
Et la moisson, comment est-elle ? Maigre, en tout cas pour notre famille langonnaise. « Depuis hier, à trois pêcheurs, on a sorti six truites. » On ne sent pourtant pas poindre la déception chez Jean-Paul. « Je viens avant tout ici pour me détendre. Et après, tant mieux, si on a trois ou quatre poissons pour manger. » À huit autour de la table, le repas sera, à n'en pas douter, frugal.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Turbomeca : ce nom, c’est non
Journal Sud Ouest (édition Béarn et Soule, 8 mars 2016). Les salariés de Bordes, en Béarn, s’opposent à ce nouveau baptême. Les retraités aussi.
Turbomeca. Ce nom résonne à bien des oreilles béarnaises. Mais pas que. Françaises aussi. Mondiales, assurément. L'usine de Bordes, forte de ses 2 500 salariés, est connue et reconnue pour la qualité de sa production : principalement des moteurs d'hélicoptère, faut-il le rappeler. Cela depuis les prémices de la Seconde Guerre mondiale et sa création, en 1938, par Joseph Szydlowski. Aujourd'hui, deux hélicoptères sur trois dans le monde sont équipés par le fleuron industriel du Béarn.PublicitéCe nom, cette marque, Turbomeca, pourrait pourtant bien disparaître. Sur une décision de la maison mère, Safran, qui souhaite uniformiser les noms de ses nombreuses filiales. Turbomeca deviendrait ainsi « Safran Helicopter Engines ». Pour les syndicats de l'usine, c'est non. Et, hier matin, ils avaient appelé les salariés du site de Bordes à se mobiliser, devant son entrée, pour le faire savoir. Ils étaient plus de 600, d'après la police, à manifester leur attachement au nom de Turbomeca.
Gardiens de l'héritage
Parmi eux avaient répondu à l'appel des anciens de l'usine, toujours dans la région. Une preuve, s'il en fallait une, que ce probable changement n'est pas anodin pour beaucoup. Des sortes de gardiens de l'héritage. Ils n'étaient pas très nombreux, certes, « mais tout cela s'est organisé très vite. Je suis certain qu'avec un peu plus de préparation, il y aurait eu beaucoup plus d'anciens », estime Jacques.Jacques a travaillé trente-cinq ans à Bordes. Il a quitté l'usine au début des années 1990, il y a plus de vingt ans. Il était là, pourtant, pour défendre « un nom prestigieux ». « On a travaillé dur pour construire cette marque et, là, cette décision, ça fait mal au ventre. C'est inacceptable. »
Jacques a vu d'autres usines, dans d'autres entreprises, avant d'arriver à Turbomeca. Et il n'y a, semble-t-il, pas de comparaison possible. « C'est une entreprise qui a une âme. Du point de vue social, technique, technologique. De l'ambiance aussi. » Lui enlever son nom serait donc lui « voler » un peu son âme.Bernard, qui a pour sa part quitté la boîte depuis quatre petites années, y était rentré en 1974. Il ne comprend tout simplement pas la stratégie de l'entreprise. « Turbomeca, c'est un nom connu, un savoir-faire connu, rappelle-t-il. C'est une publicité naturelle pour nous. »
« Loin des hommes »
« Avec ce nom, on nous coince », ajoute le retraité, qui habite Pau. Car, en intégrant « helicoptere » dans le nom même de l'entreprise, on la priverait de l'accès à d'autres marchés qui ont des besoins similaires. « Ça a été déjà été le cas dans le ferroviaire », se souvient Jacques.Pour Bernard, avec ce changement de nom, il ne s'agit rien de moins, pour les dirigeants, que de marquer leur passage à la tête de l'entreprise. « Et les suivants feront pareil. »Jacques ne dit finalement pas autre chose quand il voit dans cette décision le fait « d'une entreprise dirigée loin des hommes ». Hier matin, les manifestants avaient en fait l'impression d'une décision venue de loin, d'en haut. Désincarnée en plus d'être brutale.
Rachel Garrat-Valcarcel
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Le FN ne gagne pas, mais avance
Journal Sud Ouest (édition de Périgueux, 31 mars 2015). Dans les cantons où ils étaient en lice au second tour, les candidats frontistes progressent de 3,71 points et 2 813 voix.
Le Front national sétait qualifié pour le second tour des départementales dans 10 des 25 cantons de Dordogne. Dans cinq dentre eux (Montpon, Pays de Montaigne et Gurson, Sud-Bergeracois, Périgord central et Vallée de l'Isle), il sagissait dune triangulaire avec la gauche et la droite ; dans quatre, cétait un duel avec la gauche (Isle-Manoire, Coulounieix-Chamiers, Pays de La Force et Bergerac 2) enfin, dans Bergerac 1, cétait un face-à-face avec la droite.
Au total, sur ces seuls cantons, le parti de Marine Le Pen obtient 29,29 %, soit 20 644 voix. Un très net progrès par rapport au premier tour, toujours dans ces 10 cantons : le FN avait remporté 25,58 % et 17 831 voix.
Mais dans le détail, le parti dextrême droite connaît en fait des fortunes très diverses. En pourcentage, il recule dans les cinq cantons où il participait à une triangulaire et progresse dans les cinq autres, en duel. En voix, en revanche, il progresse, parfois dune poignée de bulletins, certes, dans huit cantons, et recule dans deux (Périgord central, -123 ; Pays de Montaigne et Gurson, -1).
Il nest pas très surprenant de voir progresser lextrême droite quand elle est opposée à la gauche : une partie de lélectorat de la droite modérée se reporte désormais « naturellement » vers le FN quand elle na plus de candidat. Le reste se partageant entre la gauche et les votes blancs et nuls, la participation ne semble en effet pas avoir souffert de ces seconds tours « atypiques ».
Des gains en duels
En revanche, la hausse du parti de Marine Le Pen sur Bergerac 1, face aux candidats de la droite, est plus surprenante. Le duo frontiste, Wilfried Peyronnet - Françoise Sanguine, progresse de 6,07 points et 247 voix. Cela alors que lélectorat de gauche, sans candidat donc, ne semble pas sêtre fondamentalement démobilisé. La participation a même progressé entre les deux tours, de 1,13 point (152 électeurs de plus). Notons tout de même que les blancs et nuls ont fortement augmenté entre les deux tours (342 au premier tour, 943 au second). Des électeurs de gauche auraient-ils voulu rendre la monnaie de sa pièce à lUMP qui na pas donné de consignes de vote ?
Dans les duels face à la gauche, où la participation est au moins égale à celle du premier tour, le FN progresse très fort sur Bergerac 2 (+15 points). Il réussit même la performance de simposer dans un bureau de vote : celui de Saint-Germain-et-Mons. Au grand désespoir de Claude Carpe, le maire de ce village de 800 habitants qui nen revient pas. « Honnêtement, on se pose des questions. » Le premier magistrat, à gauche, avance toutefois un début dexplication. La commune a élu, dans les années 1980, un maire frontiste, Marcel Roux. « Un pur et dur, se souvient Claude Carpe. Je pense quon traîne cette antériorité. »
Du surplace en triangulaire
Même configuration sur les cantons de Coulounieix-Chamiers (+11 points). Un peu moins dans Isle-Manoire (+8) et Pays de la Force (+7). Le communiste Armand Zaccaron, élu avant-hier sur ce territoire, estime que « nous sommes à un moment crucial. Soit il y a une évolution positive, soit on senfonce ». Pour le maire de La Force, « il faut donner des signes de prise en compte des besoins des gens ». Car, selon lui, « le vote FN nest pas un vote idéologique ».
Dans toutes les triangulaires, où le FN sétait pourtant parfois qualifié à la deuxième place au premier tour (Montpon et Sud-Bergeracois), il recule en pourcentage (entre un et deux points), mais progresse parfois en voix (+56 voix à Montpon, +57 en Sud Bergeracois, +1 en Vallée de lIsle). Sur ces seuls cantons à triangulaire, le FN fait en réalité du surplace : -2 voix. Arrivé en seconde position derrière le PS sur le canton de Sud Bergeracois, le frontiste Jean-Pierre Delbos nest pas surpris. « Ça va mal, dit-il. Les gens en milieu rural en ont marre. Ils se sentent oubliés. »
Les progrès en voix du FN sont donc bien concentrés dans les cantons où il était en configuration de duel : face à la gauche comme face à la droite.
Rachel Garrat-Valcarcel
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“La culture sans business n’est pas grand chose”
Journal Sud Ouest (édition de Périgueux, 1er septembre 2014). Vendredi, les mécènes du festival Sinfonia en Périgord étaient conviés à une conférence exclusive en remerciement de leurs dons.
Vendredi, en fin d'après-midi, c'est dans la grande et majestueuse salle du musée Vesunna qu'avait rendez-vous une trentaine de personnes avec le chef d'orchestre Simon-Pierre Bestion (1), pour une conférence autour de la musique classique. Jusque-là, rien de très exceptionnel. La particularité était le ticket d'entrée à la conférence : être mécène du festival Sinfonia en Périgord.
Ce moment privilégié était donc offert à ces derniers en remerciement, en quelque sorte, de leurs dons. En l'occurrence, il s'agissait exclusivement de mécénat d'entreprise. Et les invités, parfois pointus dans leurs questions, ne semblaient pas mécontents du tout de leur soirée. « Pouvoir discuter et échanger avec le chef d'orchestre juste avant son concert, c'est plus qu'un privilège quand on est féru de musique classique », explique Charles, donateur.
« Je trouve que c'est formidable de voir de jeunes artistes répondre avec tant de précision et de décontraction à quelques heures d'un concert. Si je suis donateur, c'est parce que je pense que qu'il faut aider ces jeunes. Moi, on ne m'a pas aidé quand j'avais son âge », explique un des entrepreneurs présents, habitué du mécénat.
Pas forcément passionnés
Si bien des personnes présentes à la conférence semblent apprécier la musique classique, ce n'est pas forcément le cas de tous. Franck, 38 ans, avoue ne pas vraiment s'y connaître. « Ce n'est pas particulièrement le classique qui m'intéresse, c'est plutôt le mouvement. Ce sont des gens dynamiques qui font des choses. On participe à beaucoup de projets car pour moi, la culture sans business n'est pas grand-chose », dit-il.
Concrètement, les entreprises donnent de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros. Parfois, il s'agit de dons en nature, comme l'explique David Théodoridès, de Culture Loisir Animation Périgueux (Clap), qui organise le festival et parle « d'acte citoyen » pour les entreprises donatrices.
La mairie encourage
Le mécénat culturel, ça n'a rien de nouveau. C'est même vieux comme la culture. Mais, pour ses promoteurs, la culture, ces quarante ou cinquante dernières années, était peut-être trop devenue un réceptacle de l'argent public et uniquement de ça. Or, pour David Théodoridès, « le monde de la culture et le monde économique sont intimement liés. »
« L'univers culturel en a besoin. Aujourd'hui, on le sait bien, la culture est devenue une véritable industrie. Et elle a besoin de donateurs pour se développer. Elle ne peut pas compter que sur les fonds publics. Et puis, de l'autre côté, un territoire est dynamique quand il a des entreprises qui fonctionnent. Mais sans vie culturelle forte, il n'est pas attractif pour les cadres dont ont besoin ces entreprises », estime David Théodoridès, qui pratique aussi le mécénat pour le Salon du livre gourmand.
Du côté de la mairie aussi, on approuve. C'est le premier adjoint, Laurent Mossion, qui représentait le maire à Vesunna, vendredi soir : « On encourage le mécénat dans la culture car ils ont besoin de donateurs. On veut aussi l'encourager pour le sport, mais d'abord pour la culture. »
Rachel Garrat-Valcarcel
(1) Qui jouait le soir même avec son orchestre, l'Ensemble Europa Barocca, dans le cadre du festival Sinfonia.
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Le maire de Trélissac tente de convaincre
Journal Sud Ouest (édition de Périgueux, 29 août 2014). Après son invalidation, un nouveau budget a été voté jeudi soir. Mais il repose toujours sur des éléments incertains.
La séance avait beau être estivale et un peu improvisée, le Conseil municipal était quasi au complet, jeudi soir, à la mairie de Trélissac. Un seul point à l'ordre du jour : la révision du budget primitif de la commune pour 2014. Le précédent, voté en mai, ayant été en quelque sorte " invalidé " par la chambre régionale des comptes pour insincérité.
Après les attaques et inquiétudes qu'avait formulées l'opposition, il y a deux jours, c'était au maire Francis Colbac de justifier, sinon la situation, en tout cas ses solutions pour sortir de cette (pour l'instant) petite ornière. Le maire communiste s'est d'abord évertué à relativiser les choses, et notamment le mot "insincérité " : " Le préfet m'a bien précisé qu'il ne s'agissait pas d'un jugement moral sur le budget ou la gestion de la commune, mais d'un terme administratif un peu malheureux. "
Le fond de l'affaire est un problème de prêt. La commune, pour équilibrer son budget 2014 (ce qui est obligatoire pour une collectivité locale, contrairement à l'État), compte sur un prêt d'environ 900 000 euros, toujours pas consenti par un établissement bancaire à cette date. C'est ce qui a conduit à l'invalidation.
"Solutions administratives "
La chambre régionale des comptes, qui ne croit pas que ce prêt refusé jusque-là pourra être accepté dans les trois mois qui viennent, préconise une thérapie de choc : une forte hausse des impôts locaux dès cette année (+15 %) et une coupe dans le budget de fonctionnement de 360 000 euros. " Tout cela ce sont des solutions administratives, c'est-à-dire des solutions par la fiscalité. C'est leur boulot en même temps. Mais c'est parfaitement inacceptable ", pour Francis Colbac.
La contre-proposition tient en plusieurs points. Certains très concrets : pas de hausse des impôts supplémentaire cette année, baisse du budget de fonctionnement de 180 000 euros et renégociation d'une partie de la dette de la commune. Mais d'autres points sont un peu plus flous. Car ce budget repose, toujours, sur l'obtention de ce prêt de 900 000 euros.
Méthode Coué
Pour y arriver, la mairie a une stratégie qui repose sur la méthode Coué (" Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ", dit le maire) et sur des budgets prévisionnels qui vont jusqu'en 2020. Ce "business plan " prévoit une forte augmentation de la capacité de désendettement de la commune, qui passerait d'un peu plus de 20 ans aujourd'hui à 5 ans en 2020. Pour cela, la municipalité propose un gel du budget de fonctionnement et une augmentation des impôts d'1 % par an jusque-là. Elle parie aussi sur le fait que tous les investissements lourds urgents ont déjà été faits (mairie, écoles, stade). De quoi peut-être séduire des établissements bancaires.
L'opposition n'a pas manqué de dire ses inquiétudes devant ce projet. " J'ai l'habitude de voir ou de faire des business plans. Et celui-ci me ferait fuir ", s'est exclamé Jean-Jacques Trapy. Il ne croit pas au maintien des aides de l'État. " Je récuse et refuse la baisse de ces aides ", a répondu Francis Colbac, alors qu'elles sont déjà en partie actées. L'opposition doute aussi du fait que la masse salariale ne bouge pas jusqu'en 2020, ne serait-ce que par le jeu de l'ancienneté. " C'est jouable ", estime pourtant le maire.
Le budget a finalement été voté par l'ensemble de la majorité. L'opposition, elle, a préféré s'abstenir. Jean-Jacques Trapy a expliqué ne pas vouloir handicaper la commune dans sa recherche d'un emprunt.
Maintenant, ce nouveau budget va être présenté à la préfecture et à la chambre régionale des comptes. Mais ce n'est pas terminé, Francis Colbac ne croyant pas lui-même que les services diront "amen ".
Rachel Garrat-Valcarcel
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