Cet espace a pour principal but de donner les moyens d'échanger, de rendre compte d'une experience quotidienne - l'observation de notre plante respective. Tumblr nous permet d’exprimer cette créativité à travers l’utilisation d’un texte, d’une photographie, d’une video, d’un dessin ou d’une peinture pour traduire ce que nous évoque la plante qu’on a choisit d’étudié. On pourra ainsi retranscrire, capturer, discuter du caractère vivant de la plante et ainsi rassembler l'évolution chronologique de cet être et de notre expérience.
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Clara, éclosion, explosion, Paris, Dimanche 5 novembre, 15h00 (heure locale), 10:00 am (heure de Montréal)
l’explosion de la grenade symbolise une fin, un début, une naissance, une émotion, un accès au trésor, à la jouissance, au plaisir éphémère, appétissant, avec une certaine préciosité, attractivité comme l’accès final à un plaisir intense
l’orgasme féminin
la découverte d’un plaisir sensoriel
la découverte du corps de l’autre avant l’acte, l’attente, le suspens, la patiente, l’envie, le désir qui germe dans l’esprit, le fantasme nourrit notre esprit, une imagination fleurit, mais la limite est fine entre les rêves et la réalité
ambiguité
impalpable sexualité
rencontre entre deux êtres ou plaisir personnel
partage d’un moment qui se dilate dans le temps, la matière et l’esprit
comme un plongeon dans l’eau où l’on voudrait arrêter le temps pour que le plaisir dure
la pénétration est un subtile équilibre entre violence et plaisir, poésie et animalité, besoin primitif ou aliénation contemporaine
le mythe de la vulve, de l’activité sexuelle de la femme et de son appareil génital sont des thèmes récurrents mais pourtant encore presque tabou, méconnus
le mystère vaginal, banal scandal aux nombreuses références
L’Origine du monde, peinture de Gustave Courbet en 1866
fascination
simplicité
le fruit délivre sa portée
la translucidité des arilles rouges vifs est accentuée par l’eau
les reflets dessinent les volumes, apporte une lumière qui caresse leurs enveloppes
les photographies, en gros plan, nous témoignent d’une force énergétique signalée par la texture, la couleur et l’ensemble du fruit exotique
les entrailles
introspection
miroir intérieur mais aussi extérieur sur les reliefs urbains, une dynamique géométrique
comme les immeubles qui rappellent l’environnement, le contexte, l’époque, une territorialité, une identité
lumière et forme d’une inquiétante étrangeté
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Clara, entre Montréal et Paris, dans l’avion, Vendredi 3 novembre, 01:00 am (heure locale), 06h00 (heure de Paris)
Pour le transport, j’ai mis la grenade dans un sachet en plastique pour que le jus ne se déverse pas dans mon sac. Je la sors pour voire si elle va bien. Clem s’endort déjà. La Grenade est malade. Les passagers presque plus bruyants que le moteur assourdissant de l’avion. Le voyage va être long mais comment se plaindre quand on a la chance de prendre l’avion pour parcourir le monde !
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Clara, le départ approche, Montréal, Jeudi 2 novembre, 04:00 pm (heure locale), 21h00 (heure de Paris)
J’ai envie de vous raconter comment cette fente est apparue.
Dans la chambre d’Anne, on prépare nos affaires, l’avion pour Paris est dans quelques heures. Trois filles sur le lit, la grenade entre les plis de la couette, Anne s’en saisit, on la commente. Je n’ai pas encore eu le temps de faire mon observation du jour. Anne la trouve beaucoup moins belle qu’au début. Elle n’est plus lisse, douce et fraiche mais comme déshydratée voir mortifiée. Minéralisée est un terme intéressant je le note, elle est très dur, avec un grain étrange et cabossée mais Anne lui fait quand même des bisous. Son bout pointu lui donne envie de souffler dedans comme un ballon. Anne palpe la grenade, en rigole, joue et tape comme un enfant avec une balle.
Anne jongle avec elle et pof - la grenade se retrouve par terre.
“Je l'ai cassé” s'exprime Anne, des rires nerveux s’en suivent.
Comme si on avait cassé un objet auquel je suis attachée, je l’examine.
Tout a basculé, silence, on observe l'entaille. Profonde, du jus rouge qui vire au brun en découle. Elle saigne. Blessée, la cicatrice de ma grenade est mystérieuse, comme un évènement tragique, un tournant dans l’histoire. C’est amusant que ça n’arrive qu’à la fin de l’expérience, j’avais justement en envie une fois arrivée à Paris de l’ouvrir, l’exploser pour en découvrir ses entrailles.
Acte manqué?
Mais cet incident accidentel est davantage intriguant. L’anecdote se poursuit d’une série de photographies qui fait état des lieux - à la fenêtre les mains de l’auteur du crime fait témoin de l’endommagement du fruit pulpeux.
Répugnante Inquiétante étrangeté
Menaçante
Franche cicatrise
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Photo
Clara, Le Cagibi, Mile End, Montréal, Mercredi 1er novembre, 03:00 pm (heure locale), 20h00 (heure de Paris)
la grenade joue à cache-cache en se dérobant sous les feuilles de la plante
tentaculaire
danse en
équilibre
reliefs volcaniques
ou contemplation méditative
je la mets en valeur par ses derniers jours dans ce pays
en osmose avec les plantes du café au coin du boulevard Saint-Laurent
la lumière est naturelle, nuageuse mais assez forte et blanche
la peau de ma grenade me rappelle l’écorce de l’orange
comme si elle avait pleins de petits boutons
elle est beaucoup moins ronde mais s’est affaissée sur les côtés
les tâches brunes ont envahi les deux tiers de la surface ce qui fait que je préfère certains angles de vues
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Photo
Clara, Le Cagibi, Mile End, Montréal, Mercredi 1er novembre, 09:00 pm (heure locale), 02h00 (heure de Paris)
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Conversation
Clara : les anecdotes de ta plante me font rire
est-ce que tu vas la nourrir ?
est-ce que tu vas utiliser d'autres moyens de captation? peut-être par la peinture, le dessin?
Mickael : Content de savoir que mes posts te font rire, j'avais peur que mes observations soient trop ennuyeuse.
Je sais pas encore si je vais la nourrir, la voir mourrir me donne plus matière à travailler mais la voir reprendre des couleurs pourrait aussi faire l'objet d'un observation intéressante. Je pense que la photo est le moyens qui illustre le plus fidèlement mes observation, j'ai dessiné quelque croquis mais j'hésite encore à les poster, je les trouve pas pertinents.
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Clara, sixième observation, Mont Royal, Montréal, Samedi 28 octobre, 06:00 pm (heure locale), 22h00 (heure de Paris)
méditation
nature
discussion
intimité cutanée
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Mickael, Huitième observation, 30/10/2017, 19h30, FR, Paris II
Aujourd’hui, je rends service à ma cousine qui possède une boutique de vêtement dans le 2e arrondissement de paris. Je tiens la boutique pour la journée. Je decide d’emmener la plante avec moi pour la regarder dans un nouvel environnement. Je constate que la plante penche plus que d’ordinaire, ca commence à devenir un problème dans la mesure ou elle tient difficilement debout. Vers 18h, ma cousine me rejoint dans la boutique, et constate que la plante est très sec (elle a vu la plante le jour ou je l’ai acheté) et m’a conseiller de la nourrir. En effet, je ne lui avait rien donne depuis le mercredi 25 octobre.
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Conversation
discussion à partir du 28/10/17
Clara : Quelques doutes. Aujourd'hui j'hésite à te partager mes observations. Elles sont intimes, les photographies dévoilent mes défauts, ma fatigue, mon eczéma, mes complexes auxquelles je voudrais me détacher, y travailler. C'est une part de moi, que je n'aime pas forcément exposer, même si ça m'aide à m'affirmer davantage en un sens. Comme pour l'enregistrement où je me sens ridicule, pas claire, idiote. Les gens n'aiment pas trop entendre leur voix, en générale. Mais, néanmoins, je trouve important de faire part de mes expériences d'un angle différent en fonction de mon environnement, mes émotions et dans mon intimité, des évolutions cutanées sur ma peau et sur l'écorce de la grenade. Qu'en dis-tu ?
Mickael : Je suis toujours curieux de voir ce que tu vas faire, ce que tu vas poster, comment est ce que tu vas aborder la question de l'observation. On voit clairement l'évolution de ton fruit à travers tes posts. Et ton parti pris rend l'observation attractive. En ce qui me concerne, je ne suis pas autant attaché à ma plante que tu semble l'être. Je reste assez méthodique dans mes posts.
Clara : Oui c'est stimulant de savoir que tu vas créer quelques choses, on est curieux tous les jours de savoir la suit de l'histoire. L'attachement est relatif, c'est sûr. Il y a des jours où j'en ai marre de ma grenade, sa forme n'évolue pas assez mais vu qu'elle voyage avec moi, c'est devenu un être chargé d'histoires, de souvenirs, de symboles.
Je voulais parler de nos points communs, en ce qui concerne nos observations. Comme la dégradation de nos plantes...
Mickael : Je vois qu'on a tous les deux cherché à varier les environnements dans lesquels on aurait pu aborder une nouvelle facette de nos sujets. Je pense que cela permet de les voir sous un jour nouveau et que ça confirme les constats qu'on a pu faire en amont.
Clara : C'est vrai qu'on y avait déjà songer au début de l'expérience. Mais parfois je me demande si je ne pars pas trop loin... On avait ouvert le champs des possibles et parfois je ne sais plus où sont les limites. D'ailleurs, faudrait-il que je me recentre ? Qu'on échange plus clairement, même s'il y a déjà des réponses indirectes dans nos observations par rapport au travail de l'autre. Devons nous les préciser ?
Mickael : Je peux pas te dire. Je pense qu'on doit se laisser guider sans perdre de vu le fait que l'exercice est avant tout baser sur l'observation d'une plante sur une période déterminée. Tant que l'on peut voir une description de nos sujets respectifs au fil du temps, je pense qu'on joue le jeu.
Clara : Je suis d'accord, je pense que tu m'aides à rester un minimum méthodique et descriptif. On est ouvert mais on garde une colonne vertébrale. Je me demande si on devrait poursuivre avec une approche plus picturale, comme la peinture. Je ne m'attendais pas à ce que la photographie soit autant exploitée. Mais en même temps c'est un médium particulièrement intéressant, précis et qu'on renouvelle, manie dans tous les sens.
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Mickael, Septième observation, 29/10/2017, 15h00, FR, Paris XV
Comme hier, je reste à la maison, la plante est toujours à la fenêtre , je ne n’observe pas de changement particulier sur la plante à part peut être son humidité qui est peut être du à la pluie.
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Mickael, Sixième observation, 28/10/2017, 12h15, FR, Paris XV
Aujourd’hui je decide de rester à la maison pour travailler. La plante est à ma fenêtre où j’ai pu la voir tout au long de la journée. La plante s’assèche, le jaunissement que j’avais remarqué au debut de l’expérience à pris de l’ampleur. L’odeur que la plante libérait au début est moins présente dans mon appartement.
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Clara, installation, Xu Zhen, 1998, Musée Gugghenheim, New York, Vendredi 27 octobre, 11:00 am (heure locale), 17h00 (heure de Paris)
sentiment familier, angoissant, oppressant , systématique, réactif, contaminant
comme l’eczéma ou l’écorce qui s’abime de la grenade, signe du temps qui passe, de l’atmosphère qui laisse trace
éruption d’une sensation soudaine - apparition d’une tâche, d’une bosse
nous sommes tous matière vivante, constitués des mêmes bases qui réagissent aux coups, intempéries, environnement mais aussi aux énergies, aux émotions, en fonction de leur nature propre, peut-être
est-ce que suffisant pour témoigner du caractère changeant, vivant de mon fruit ?
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Clara, Little Italy, New York, Jeudi 26 octobre, 04:00 pm (heure locale), 22h00 (heure de Paris)
youtube
Dialogue entre la grenade, Clémence et son environnement réceptif Clémence, figure féminine crée un lien entre l’environnement, la grenade et leurs représentations picturales.
croisement
mouvement
expérience performative
improvisation instinctive
gestuelle
multiplicité
sensorielle
danse de rue
attente
transports
structures
densité
ampleur
captation instinctive
état transitoire
clémence clara
la grenade
les dessins de la vue d'une fenêtre donnant sur les gratteciels transcription des tâches observés sur la grenade
elle s'abîme
s'exprime
la rue
les passants
le béton
les immeubles
les fenêtres
new york
l'Amérique
la planète ronde
l'univers des énergies qui convergent
partagent
interagissent
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Mickael, Cinquième observation, 27/10/2017, 14h20, FR, Paris XV
La plante perd de sa vitalité, les feuilles sont plus sèches, les couleurs sont moins vives.
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