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Déconfinement ?
13/05/20, 3ème jour de déconfinement, Marlène, Floirac.
Franchement, avec tout le taf qu’il y a à faire pour la fac, je ne vois aucun changement. En fait j’ai l’impression d’être en période d’exams classique, avec le stress et le travail intense et l’auto-régulation de “je sors pas, je bosse.”. Ce lundi 11 mai ne représente rien pour moi en terme de différence confinée/déconfinée. J’ai juste plus à remplir mon attestation. Ah, si, je peux désormais aller chez la kiné, soigner mon genou. Je boîte toujours un peu, ma démarche s’est modifiée, mes hanches, mon bassin sont tendus. Ca fait du bien de travailler tout ça : je sens que ça me mine beaucoup d’être blessée de nouveau. Je voulais me professionaliser dans la danse, et avec ce genou qui ne cesse de craquer, ça me fait mal de me dire qu’il faut que je fasse le deuil de ça... Ca, + le stress du mémoire à rendre, + la solitude sociale (je suis bien contente dans l’antre de mon appartement, mais je me rends compte que les relations sociales me manquent un peu en fait.), contribue à ce que mon moral ne soit pas au plus haut. MAIS ! J’ai adopté une chatte :D Qui ronronne dès qu’elle me voit et dort avec moi. J’avoue que sans elle je crois que j’aurais commencé à boire !
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Lundi 11 mai 2020, Camie, Bordeaux centre
Premier jour de deconfinement. Je suis allée à la caf pour régler un problème, mais elle était fermée, on m'a demandé de rappeler demain. Je ne suis pas sûre de finir ce mois ci, ça va être tendu.
J'y suis allée en vélo, c'était agréable. Ça sentait l'automne, avec la pluie et les feuilles mouillées. En passant, j'ai vu une 20aine de personnes qui attendaient. C'était tous des hommes apparemment, et ils attendaient devant le barbier du cours de la Marne. Dedans, les gens bossaient très dur.
Ça m'a fait doucement rire, car la tenue de soi et la coiffure sont des choses hyper importantes, au point que ce soit la première chose qui aie reouvert.
Aujourd'hui on va profiter du deconfinement pour aller chercher des affaires chez le père de la colocataire, et faire des courses avec la voiture
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Camie centre Bordeaux 07/05/20
Ce soir, vers 16h, le première ministre va annoncer des choses pour le deconfinement de lundi prochain. J'ai l'impression que ce deconfinement est fait à l'arrache, que personne sais quoi faire. On devait avoir une réunion pour mon travail étudiant (je m'occupe de la garderie du soir dans une école primaire), et la réunion a été annulée parce que les informations changent tout le temps.
On a tout.e.s la crainte d'une deuxième vague qui va faire pleins de mort.e.s. Mais j'ai des ami.e.s qui se réjouissent de pouvoir sortir à nouveau dès lundi.
Il y a l'école aussi, la fac, qui tient absolument à ne pas changer le calendrier des rendus du mémoire, et tient absolument à faire les soutenances, et parle même de les faire via visio conférence. Je trouve ça aberrant, sérieux. On est dans le cas d'une pandémie mondiale, c'est le bordel et on navigue à vue, mais on tient quand même à nous faire passer l'année comme si de rien n'était. Et je pense aux gens qui n'ont pas du tout accès aux ressources (bibliogeaphie , internet, bibliothèque). Nous, on a pas internet, et c'est déjà hyper complexe. Comment on va faire ?
Ce qui est cool, par contre, c'est qu'en 1 mois, tout le monde s'est organisé pour faire des visio-apero, des groupes de challenges sportifs (pleins de sport, d'ailleurs) on a le temps de faire autre chose que le travail. Même si c'est tendu, mon colocataire a pu lire "le bonheur des dames" de Zola, on apprend une langue, j'ai pu bosser aussi sur du travail de fond de plusieurs projets, ma colocataire travaille sur un long métrage aussi...
C'est tendu, mais on a pas à se plaindre, dans notre situation personnelle.
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Camie, centre Bordeaux, 3/05
Bon, ça fait très longtemps que je n'ai pas écrit. Déjà, j'ai bcp travaillé, on passe nos journees à travailler. Mon père journaliste a souhaité faire des petites chroniques sur Facebook, donc je les monte et les publie, pareil pour mon prof d'aikido, qui enregistre des vidéos pour s'entraîner, je les monte et les publie. Mon mémoire est terminé, et c'est une bonne nouvelle, j'ai plus que deux partiels à rendre et j'ai fini.
Le vrai problème, c'est que le colocataire a été suspecté d'avoir le covid. Ça nous a bcp touché. En définitive, il ne l'avait pas, mais ça a joué sur notre santé mentale, on se sentait vraiment pas biens. Ça n'encourage pas à écrire.
On nous a annoncé la fin du deconfinement le 11 mai, j'ai une réunion le 6 mai pour continuer à faire l'accueil des primaires (job étudiant). J'ai eu le droit, par ma fac, à une aide ponctuelle de 200 euros, mais la caf ne répond pas, donc j'ai pas de caf. Je vois aussi sur Twitter bcp de gens qui ont faim, pour qui le confinement rime avec précarité +++.
Je rêve que de partir en voyage, à pied, dans les Landes ou le médoc. Ça me manque de bouger.
Mais la routine s'est bien installée. J'ai pas pu faire tout ce que je voulais pendant le confinement, mais j'ai fait pleins de choses quand même (je voulais monter mes compétences en couture, au final ça a été pour le montage et j'apprends l'arabe.
Bcp de déprime, aussi, la semaine dernière a été éprouvante.
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L’histoire furtive du MC Drive au temps du confinement. Talence.
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Nuit du 24 au 25/04/20, jour 39, Marlène, Floirac.
Hier soir en dansant, le genou dont je me suis fait opérer en novembre a craqué. Un petit peu, mais suffisamment pour me faire bien bien mal et bien boîter. Je suis allée chez la docteure tout à l’heure : le ménisque opéré a bien tenu, c’est juste une petite entorse du ligament latéral interne. Résultat : attelle, et c’est le grand retour des béquilles ! Quand je les ai sorties du placard, elles m’ont regardé d’un air coquin : “on t’avait manqué hein ?”
Je crois que de revenir à ça, me fiche le coup de grâce : ça fait plusieurs jours que j’ai le cafard, avec la période pré-menstruelle, les exams, la tristesse de la séparation, et là punaise ne plus pouvoir marcher, ne plus pouvoir danser... Bon, ce sera moins long, et puis c’est pas comme si j’allais louper des tas d’events géniaux à cause de ça. Mais putain j’essaie d’être douce avec moi-même et bienveillante avec mon genou, mais quand même tout à l’heure je lui ai groumpfé dessus : mais putain tu peux pas rester guéri nom de nom ?!? Damn it, i really don’t want to deal with this shit right now >:(
Je cherche un truc drôle à voir avant d’aller dormir, j’ai pas envie de me coucher avec cette sensation de déprime... Moi qui ne bois jamais, qui n’aime pas l’alcool, ça fait plusieurs jours que j’ai envie de bière... Mais la moitié d’une et je suis complètement à l’ouest, en période d’exams je peux pas me le permettre. Mais ouais, ce soir c’est le blues.
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Camie centre Bordeaux, mercredi 22 avril
J'ai pas publié depuis hyper longtemps. Je crois que l'euphorie et la joie sont parties. En vrai, les partiels sont tombés, le mémoire avance... C'est long. En plus le confinement ça pèse, j'adore mes collocs, mais H24 ça pèse aussi. En plus ma mère travaille dans un ephad, et un cas à été déclaré, mon père est une personne à risque. C'est difficile à vivre tout le temps. En plus, le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles le 11 mai, alors qu'on est encore en pleine épidémie ! Je travaille à côté des études dans une école primaire (8h/semaine), donc je vais devoir y aller, sinon, plus d'argent.
Bref, c'est difficile
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21/04/20, jour 36, Marlène, Floirac.
Pour savoir à qcombien de jour de confinement on en est, je vais voir sur Topito : iels font chaque jour une sélection des meilleurs tweets du jour. Généralement ça me fait bien marrer ^^
Je vais maintenant régulièrement me balader dans la nature. Pas trop loin, mais plus loin que le kilomètre réglementaire autorisé. Dans la forêt de la Burthe, le long des rives de la Garonne... On entend surtout les oiseaux. C’est vraiment bien.
De toutes manières, en ce moment c’est les exams : comme je le disais à mes potes de licence de linguistique de Strasbourg : “franchement le confinrement en mode révisions ça change que dalle je trouve : on reste chez soi, à bosser toute la journée, sans voir personne, on sort pas danser ou boire ou se promener pcq on a trop de taf, on stresse, on mange, et parfois on craque et on s’octroie des épisodes de série.”. Elles ont validé.
Je continue à pâtisser et pâtisser (tarte mascarpone vanille - fruits rouges, semoule au lait et raisins au rhum, muffins marbrés aux pépites de chocolat) et ça se voit : j’ai clairement pris du poids. Je voudrais danser +, avec plusieurs ami.es on prépare des chorés de lindy hop, mais j’avoue que j’y passe moins de temps que ce que je voudrais car je travaille autant que je peux.
Je ne m’ennuie pas et ne trouve pas le temps long.
Ce week-end ma fillette était chez son père : ça m’a permis de ranger, d’avancer dans le taf, et de faire venir un amoureux. Besoins de sexe : assouvis, check ✓ On assume cette entorse au confinement. La prochaine fois le 11 mai ? ...ça m’étonnerait.
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Encore des crèmes au café ? Mais oui, encore.
13/04/20, jour 28. Floirac, Marlène.
L’organisation se poursuit : le père de ma fille a fait des recherches et trouvé une nouvelle assistante maternelle, qui a de la place pour garder ma fille. Nous l’avons rencontrée vendredi : elle a une fille de 4 ans : les gamines ont joué ensemble, trop heureuses de retrouver une partenaire de jeu de leur âge. Je vais enfin pouvoir avancer sur le travail universitaire, ouf ! J’ai demandé une dérogation, le secrétariat et les professeures sont très compréhensives et nous allons trouvé des solutions pour un probable allongement du délai pour mon cas. La semaine prochaine le père de ma fille sera déconfiné et pourra s’occuper un peu d’elle. Tant mieux : elle demande son papa, les Skypes réguliers lui conviennent mais ce n’est pas la même chose bien sûr. Je suis aussi un peu fatiguée, car c’est pas mal d’intendance et je me couche tard (pas avant 2h du matin) car je travaille le soir, une fois qu’elle dort.
Sur notre groupe WhatsApp Famille, mon oncle, ma tante et mon cousin de Paris nous partagent les photos de leur grand ménage : décapage de la cheminée, lessivage des murs et des plafonds, et aujourd’hui karcher de la façade ! Tout ça me donne aussi envie de lessiver mes murs, allez hop ! Demain je vais acheter de la lessive St Marc !
En ramenant ma fille de chez l’assmat’ tout à l’heure, à Gradignan, j’ai fait une pause sur mon chemin, sur les bords de la Garonne : à Bègles, derrière le centre commercial Rives d’Arcins. J’ai marché un peu, au soleil, dans les arbres, le long de l’eau : qu’est-ce que ça fait du bien ! Plus que la vie sociale, c’est ça qui commence à me manquer le plus : les longues balades dans la nature. Il y a quelques jours avec la chaleur et la brise, ça sentait les fleurs, j’étais en brassière dans l’herbe... Le printemps ♥
J’ai eu ma mère au téléphone tout à l’heure : elle, mon beau-père et mon demi-frère sont confinés dans leur maison à Toulouse. Elle m’a raconté que tout à l’heure, mon frère voulait sortir faire un tour de vélo : il sort, puis quelques secondes plus tard re-rentre dans la maison : “on m’a volé mon vélo.” Il était là posé contre le mur devant la porte d’entrée ! Juste sous les fenêtres de la cuisine ! Et oui, les temps changent aussi pour les voleur.ses, et visiblement iels osent beaucoup plus.
Et dans ma cuisine c’est toujours plus de pâtisserie : hier la fameaux crumble poire-chocolat de mon amie Evi, ce soir crèmes au café (again ? Well, yes : il n’est pas bon à boire, alors en crème dessert ça sera très bien. Pour accompagner mon film du soir c’est très bien.), demain j’ai le plan de tarte citron vert-framboises.
On sent un essouflement général de la population je trouve, mes ami.es craquent un peu, il y a un peu moins d’échange de messages, un peu plus de fraude, on sent qu’on commence tou.te.s à s’organiser. Et on le savait mais c’est officiel depuis ce soir : le président a annoncé la poursuite du confinement jusqu’au 11 mai. Sexuellement ça commence à me manquer là, et savoir qu’il faudra attendre encore un long moment me...fait respirer à fond et fait faire appel à mon imagination !
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En dehors.
05/04/20, jour 20, Inès
Nous commençons à connaître le système de surveillance et de fait nous le contournons. Nous connaissons les zones les plus fréquemment contrôlées du village et, quand vient le week-end, nous savons que les gendarmes seront trop occupés à surveiller les sorties d’autoroutes pour nous interdire de sortir plus que de raison. Quand il pleut, aussi, nous sommes plus tranquilles.
Et, pour ne jamais être en position de réelle d’infraction, nous gardons pour chacune de nos sorties nos “laissez-passer” ainsi qu’un merveilleux stylo à l’ancre qui se gomme. Ainsi, une “balade” d’une heure peut-elle se changer en escapades de plusieurs heures. Il serait également possible de contrefaire chaque fois notre adresse afin que d’1km il soit possible d’en parcourir plusieurs dizaines, à pied ou en voiture. Cela nous ne l’avons pas encore fait, mais nous savons que c’est possible ; entre tout autre scénario que nous avons déjà inventés, au cas où.
Néanmoins, jamais nous n’engageons l’imprudence d’être en contact avec d’autres. Nous restons juste entre nous, en famille, mais en dehors.
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En mode maman.
05/04/20, jour 20, Marlène, Floirac.
Je suis presque tout le temps avec ma fille. Au moins son réservoir de “besoin de maman” est rempli à fond ! Avant tout ça je sentais bien que je lui manquais, et en effet la première semaine de confinement elle a été très collée, très demandante de mon attention. Maintenant c’est plus léger, elle joue + toute seule, je sens que ses besoins sont remplis et apaisés. Son père étant malade (covid or not covid ? Pas de tests possible.), il se confine chez lui, encore au moins une semaine, plutôt deux, et peut-être même plus. Pour pallier au manque de son papa, on s’est accordé pour qu’iels Skypent 2 fois par jour, une le matin une l’après-midi, et assez longtemps, qu’iels fassent des activités, des chansons, des dessins. Ca marche bien : la petite est ravie de le voir, elle réagit comme s’il était là, et à moi ça me laisse un peu de répit pour ranger ou avancer sur quelques trucs administratifs.
Afin que je puisse travailler un peu, cette semaine les 2 baby-sitters sont venues, chaque jour quelques heures (sauf jeudi). Ca m’a offert un vrai relai, une vraie pause, et je leur en suis très reconnaissante. J’ai peu avancé dans mon travail universitaire, car je profite aussi du temps où elles viennent pour aller faire les courses, me reposer, avoir des rdvs médicaux en ligne ou faire un peu de sport en visio (danse, tai-chi). Je me sens très occupée alors que je n’ai qu’une enfant, et qui plus est “facile à vivre”, mignonne et tout - je vois des posts de mère débordée et épuisée entre les tâches ménagères, les repas, les devoirs à gérer, et leur travail perso en plus, bah franchement je comprends qu’elles craquent... J’ai vu que le site Parentalité Créative a élargi les horaires de sa hotline gratuite, “SOS Parentalité : 15 minutes pour relâcher la pression”. Je trouve cette initiative très bien, car être parent c’est un sacré boulot !
Je passe énormément de temps aux tâches ménagères, et même si le soir tout est bien, le lendemain soir il faut tout recommencer : un enfant ça en met partout hein ! Traces de doigts, de chocolat, de peinture, cailloux ramenés de l’extérieur, miettes, chaussettes, crayons... Je lui intime de ranger et de nettoyer au maximum, et elle participe bien et avec enthousiasme, et heureusement (tout a l’heure elle a renversé le gobelet de rinçage de la peinture, il y avait des éclaboussures partout dans la salle de bain ! Mais elle a pris l’éponge et a nettoyé plutôt correctement. Même si bien sûr je dois repasser derrière, ce n’est pas la même chose que de tout me taper en râlant. Là elle participe et comprend.). C’est plus facile de m’occuper d’elle maintenant que mes règles sont finies. Avant et pendant, je suis plus nerveuse et plus fatiguée.
Les réserves dans le frigo commencent à s’amenuiser... Je vais essayer d’aller faire des courses demain, de demander à une des baby-sitter de passer. Du coup là ce week-end j’ai été créative en cuisine ! On fait surtout des crèmes desserts, je teste diverses recettes, divers dosages. Mais malheureusement on ne peut pas se nourrir que de sucré, comme je le répète à ma fille quand elle me demande piur la 50ème fois un biscuit. “Je le déplore bien aussi, crois-moi !”
Je commence à être stressée par les examens qui arrivent. Je commence à envisager de tout passer en seconde session, car je ne vois pas comment je peux travailler et avancer convenablement dans ces conditions. L’assitante maternelle, qui a eu le coronavirus, va pouvoir reprendre doucement son travail : à partir de la semaine qui arrive ma fille sera gardée chez elle le mercredi seulement, et la semaine suivante un peu tous les jours, ouf. J’essaie de bosser le soir, mais j’avoue que j’ai envie de me détendre, qu’il faut aussi ranger, et que j’aimerais plutôt me poser devant un film ou dessiner que de me plonger dans mes cours et réclamer encore de la concentration à mon cerveau...
Je crois que ça va pas trop mal. Je suis bien occupée avec ma choupette, je ne me sens pas seule (grâce à elle, aux milliers de messages qu’on échange avec mes ami.es et ma famille, aux appels téléphoniques, à Facebook), j’avance sur le rangement de l’appart’ (j’ai emmenagé en septembre dernier et il y a encore pas mal de trucs à poser. Demain je tente de commencer le bricolage ! Pose de tringles !). Le père de ma fille me manque, je me sens triste de la séparation. Heureusement que j’ai tant à faire, car ces pensées me tombent dessus dès que je suis un peu tranquille. Alors je sors ma batterie d’huiles essentielles, de pierres, d’exercices de sophrologie, pour m’apaiser. Et je vais voir sur Youtube des vidéos de perroquets drôles, y a rien de tel !
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Camie centre bordeaux
Je ne note plus les jours, parce qu'ils se ressemblent tous un peu = matin pépouze, repas du midi, travail l'aprem, soir détente après le repas.
Mercredi 1 avril, on a fait les courses, tout.e.s les trois. C'était bizarre, on faisait attention de toucher personne, et il n'y a eu qu'une seule personne qui m'a approché de près. Les caisses étaient protégées par du plexiglass, et les gens qui travaillaient avaient des gants.
On a lavé les courses, avec des lingettes pour bébé (on avait que ça) et la douche. On a tout nettoyé pour éviter que le coronavirus ne se propage. On a aussi mis nos sacs et vestes en quarantaine. C'était à la fois drôle et relou.
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Lundi 30 mars, Camie
Centre Bordeaux
Il y a plusieurs choses particulières pour ce confinement. Déjà, je découvre en même temps les joies et les peines de la collocation. Ça se passe très bien entre nous, mais s'isoler, par exemple, est difficile, ou juste supporter certains situations quand on est un peu énervée ou un peu anxieuse, c'est vraiment une autre façon de vivre. Mais ça va, dans l'ensemble, on s'entend vraiment bien.
Le plus difficile, par contre, c'est l'argent, ou le manque d'argent. On regarde les courses = on en fait relativement souvent. Et pas pour rien. Donc même si on avait prévu cet état des choses, le confinement (et donc, l'arrêt de travail pour nous trois) est dommageable. Genre je pense que je n'aurais pas assez d'argent pour clôturer le mois. Et le mois d'après, j'évite d'y penser. La caf bug, et impossible d'avoir quelqu'un au téléphone sans payer. C'est embêtant.
Autre chose, la plupart de mes centres d'intérêts (aïkido, travail) et le sport de la colocataire ont créé des groupes de discussions (bcp sur WhatsApp) et s'organisent de façon à maintenir le lien.
En aïkido, l'ambiance est pipou, vraiment câline et valorisante, je me sens bien. Pour la conversation de travail (animations auprès d'enfants) c'est pas la même. Des blagues douteuses, des privates jokes... C'est pas négatif non plus, mais c'est pas une ambiance agréable pour moi. Ce qui est à noter, c'est qu'il y a bcp d'activités qui créent ça. Ma colocataire, par exemple, doit faire un défis qui est commun à toutes les équipes de sport de son sport. Et puis les cours de mes colocataires commencent à être bien organisés, et iels commencent à avoir des devoirs.
Moi je continue le mémoire, c'est difficile de se motiver sans aide extérieure, mais ça devrait le faire
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26/03/2020 Camille
Demain je pars aux courses ! Le potager avance, la terre est retournée sur 6m par 10m. Nous avions acheté, aux premières courses du beurre doux. En effet, le demi-sel n’était plus en rayon car entièrement acheté. Afin d’écouler ce stock, un gateau demandant 400g de beurre a été fait. Réflexion de ma mère: “ça se voit qu’il n’y a pas encore de pénurie !”. Aujourd’hui était le jour d’anniversaire de mon beau-frère. Aussi, nous avons décoré le gateau et l’avons mangé avec ma soeur et mon beau-frère en Skype, les deux ayant aussi leur propre gâteau. Nous avons appris aujourd’hui que l’une des collègues institutrices de ma mère est en quarantaine avec sa famille. En effet, son mari, gendarme, est malade du Covid-19. Nous nous faisons la réflexion qu’il est d’autant plus important de ne plus monter chez les grands-parents vu que nous sommes tous porteurs sains potentiels par le biais de ma mère. L’autre connaissance atteinte de la maladie est tirée d’affaire. La personne étant âgée de 80 ans, nous sommes rassurés de l’apprendre. J’ai aujourd’hui avancé sur mon mémoire et me suis rappelé d’un travail à rendre pour l’un de mes cours. Je l’ai donc commencé aujourd’hui.
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La Cuarentena.
L’épreuve du supermarché - 23 mars. Épisode 1, Saison 1. Somewhere en Andalousie.
- «Señora, espera por favor» [Madame, attendez s’il vous plaît]
D’un geste de la main l’homme de la seguridad [sécurité] venait de rompre la familiarité de mon quotidien. Il pointe du doigt ce qui pour moi n’avait jamais été à questionner : « Ma tenue pour aller faire des courses ».
Je ne vous parle pas de style, de décence ou de couleur mais bien de SEGURIDAD. Il m’initie alors à un ensemble de nouveaux rituels :
1. Se désinfecter les mains. Mais la règle est précise, lui seul peut presser le distributeur.
2. Il m’exige d’orner mes mains de deux magnifiques gants en plastique, taille unique, donc bien trop grand pour moi. Ceux qui font transpirer, qui glissent, avec lesquels il est impossible de prendre de petits objets dans son sac, et avec lesquels on ne se risque même pas à répondre aux appels de notre téléphone (si celui-ci est tactil). - Par ailleurs, je commence les apartés, mais je fus surprise de voir que les gants médicaux permettent l’utilisation du téléphone tactil -
3. Il m’a gentiment offert, en plus, un sac plastique pour mon parapluie trempé.
4. Et il ajoute à tout cela un beau papier bleu ciel imbibé de désinfectant pour que je puisse à mon tour désinfecter mon cadi ou mon chariot et participer à ma sécurité et celle des autres. – Fini mon programme 0 déchet -
Je le remercie dans un large sourire auquel je trouve comme réponse un joli masque bleu/vert et des yeux plissés tentant de me faire comprendre sa réponse.
Je me suis alors laissée aller à mon imagination pour quelques secondes. - Dans un monde où chacun d’entre nous porterait, et ce depuis toujours, des masques. Seul l’intimité d’une maison nous protégerait de ce terrible fardeau. Que se passerait il ? Je veux dire dans nos rapports humains. On dit que les yeux parlent. Alors, j’imagine que dans ce monde-là on danse, on fait la fête avec des masques et que le plus grand désir de ceux qui se séduisent n’est plus tant de voir ce corps caché sous ses vêtements infâmes sinon de pouvoir enfin lui retirer son masque. - Je reprends mes esprits, me voilà tout prêt du portique. J’y suis, je fais mes courses.
Trempée par la pluie, j’ai trop chaud. La différence de température entre l’extérieur et le supermarché me fait suer de la moustache. Donc je reprends me voilà suante de la moustache, trempée, et je ne peux pas me toucher, ni me gratter ou m’arranger avec ces gants en plastiques qui me sont formellement interdit de retirer. Que de difficulté ! Un moindre mal, me dira-t-on, quand on voit que le personnel soignant en a plein la blouse et qu’on apprend que malheureusement le virus n’épargne personne. Des « héros » qui ne demandent rien de plus que de pouvoir faire leur travail dans de décentes conditions, sans participer à l’explosion du nombre de fallecimientos [décès].
Je suis de ceux qui ne se sont pas procuré de masque, et je ne cherche toujours pas à le faire. De toute façon il n’y en a plus. Alors j’ai encore ce privilège du sourire, de faire la dégoutée devant un rayon fraîchement rempli de chers animaux [chair animale], ou l’extasiée devant mon rayon préféré : olive, cacahuète et tomates séchées. Sans oublier quelques bières. Les gens tentent de respecter dans les rayons les distances de sécurité mais très vite beaucoup dérogent : ils vous frôlent, font un demi-tour devant vous, ou prennent la plaquette de chocolat à côté de la vôtre.
D’habitude je n’aime déjà pas beaucoup faire les courses, mais là, l’ambiance est quand même étrange - 95% de gens masqués - 1 mètre de distance - Chacun seul face à ses compras [course] faisant un va et vient incessant entre sa liste de course et le rayon vide : pq – vide, pâte – vide, café – vide. Rayon vide - liste de course. Liste de course – rayon vide.
Bref, je ne commenterai pas cet engouement pour le papier toilette, le riz ou les pâtes, j’ai juste entendu dire dans une chronique de Guillaume Meurice sur France Inter : « le riz ça vient de Chine et les pâtes d’Iltalie, donc bon. Moi j’suis pas dupe, deux épicentres de la pandémie, on me l’a fait pas. », je rigole toute seule en me rappelant ça.
Alors je déambule dans les rayons, je ne suis pas très à l’aise, je me prends à retenir mon souffle. Tout ce qui me paraissait évident semble aujourd’hui très fragile : aller faire un tour, où je veux, quand je veux, combien de temps et avec qui je veux. Dès que je sors de chez moi je me sens dans l’illégalité.
- Détends-toi ! Me dira-t-on. Pourtant de base je ne suis pas quelqu’un de tendu mais là ça me tend. Les rondes des voitures de flics, les masques et surtout les rues désertiques, ça surprend.
- C’est pour le bien de tous. Me rétorquera-t-on. Je le comprends tout à fait, et c’est bien pour cela que je vous partage mon expérience, j’ai à cœur d’empêcher au plus vite la transmission de ce fichu virus.
Ma vie sociale se résume donc à une seule et même personne, du moins celle physique-réelle.Mes relations virtuelles se sont multipliées drastiquement, elles ne se sont pas tant diversifiées qu’intensifiées. Et puis on se laisse aussi le temps de renouer ou de prendre des nouvelles. Entre deux appels et deux messages, j’ai ce bel allemand, 1.88, blond, bronzé, aux yeux bleus qui me lance des regards coquins, je lui retire volontiers son masque et ses vêtements infâmes à celui-là. Autrement dit, je l’ai choisi, une même tête et un même corps pour le reste de la quarantaine perdus au milieu des oliviers et des immondes immeubles de la Costa del sol.
Bref, mon quotidien s’il n’est pas ponctué par une belle angine blanche, un 39 de fièvre qui fait flipper toute ma famille dans cette coronacrisis et un temps de chiotte à l’heure où je vous écris, reste pour l’instant constitué de beaucoup d’appels de mes proches, des tentatives en perpétuel échec de travailler sur mon master ou mon mémoire, des lectures variés des peu de livres que je dispose, des informations télévisées en espagnol ou en allemand, beaucoup de cuisine et surtout de dégustation, de musique, et je me rends compte avec horreur que mes données d’internet s’arrête à 25 Go et que je vais devoir réduire drastiquement mon utilisation de netflix à une séance par semaine (le mercredi).
Pour revenir sur cette épreuve du supermarché, je tiens à ajouter que toutes ces mesures ont été récemment prises par l’enseigne dont je ne dévoilerai pas le nom (Mercadona). Leur ingentivité est incroyable et mouvante, je sens que chaque passage au supermarché va être riche de nouvelles observations et de créativité. Je me découvre une passion course.
Dans le prochain épisode de la cuarentena : De mauvaises ondes.
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25/03/2020 Camille billet 8
Il semblerait que Bolsonaro soit en compétition avec Trump. Il a annoncé qu’il ne ferait rien et que le Covid n’était qu’une grosse grippe. Trump appelle à la fin de la distanciation sociale dès lundi. La crise là-bas va être pire encore que la Chine et l’Italie. Ma directrice de mémoire m’a recontacté après un nouveau message. Elle est débordé et ne sais plus où donner de la tête entre les cours, les visios, les mémoires, l’adaptation des examens demandée. Je la verrai peut-être en fin de semaine prochaine. Je l’espère, je n’arrive pas à obtenir de rendez-vous depuis mi-février. Il y a des complications dans les commandes pour l’entreprise de mon père. Il ne peut finir 2 projets en cours. Concernant le potager, les semances sont commandées par Internet. Le magasin en distribuant n’en a plus. 3 membres de ma famille ont commencé à retourner la terre dans le jardin. La maladie est comme en sourdine. La situation se dégrade, sauf en Chine et Corée du Sud. Le journal du soir annonce qu’il faudra s’attendre à voir plus l’armée dans les rues. Un court reportage aborde les libertés individuelles dans cette situation. Certains pays, comme Israël tracent leurs habitants par leurs téléphones. En l’occurence, pour ce dernier pays, ce sont les services secrets qui le font et la police vient distribuer l’amende.
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24/03/2020 Camille
Les statistiques sont toujours surveillées de près et évoquées régulièrement. Mon frère et mon père évoquent la pénurie alimentaire en apprenant la contamination de pays comme l’inde, la Thaïlande qui sont d’importants producteurs mondiaux. Ils sont allés assez loin dans les hypothèses. Du “il va manquer des choses” nous sommes arrivés à “il faut refaire le potager dans le jardin car si on le fait près de la route, les gens viendront piquer”. Entre cela, les annulations des concours de ma petite soeur et le “de toute façon c’est une année blanche”, j’ai commencé à me ronger un peu les sang. Jusqu’à ce que, en y réfléchissant plus tard, je me rende compte qu’ils sont allés bien de trop loin. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas de producteurs en France. J’ai téléphoné à mes grands-mères aujourd’hui. La première va bien, je sens qu’elle s’ennuie. La deuxième, laïc chrétienne aux pensées innébranlables, m’a parlé de pénitence. Habituée bien qu’irritée, je lui ai demandé qui était Penny et qui était tancé. Elle n’a pas insisté, heureusement. Elle a reçu le patron d’un masque artisanal par ma tante. Elle l’a porté en faisant ses courses. C’est rassurant. J’ai contacté plusieurs amis ainsi que mon logeur. Ils vont bien. Mon logeur évoque la solitude qui lui pèse. Une part de moi regrette ma présence ici. Mais je préfère être loin de lui pour ne pas prendre le moindre risque avec sa santé. Aujourd’hui c’était le jour des courses. Je voulais y aller comme je voulais sortir un peu. Je suis à la maison depuis le 13/03. Bien que vivant bien le confinement, je me suis dit que ça serait agréable. Ma dernière petite soeur a eu la même réflexion. Nous l’avons joué au chifoumi. J’ai perdu. Nous ne faisons les courses qu’à deux pour limiter les contacts. Nous avons contacté l’une des personnes âgées à deux villages du nôtre. Il veut faire ses courses si j’ai bien compris. Toutefois, mon père est allé lui cherché son journal.
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