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Les voyages forment la jeunesse. Mon petit dernier, 18 ans, est actuellement dans un train, le premier d'une série de 3, pour rejoindre des amis en vacances. C'est la première fois qu'il part seul. Ma plus grande hâte aujourd'hui, c'est que ce soir il me dise qu'il est bien arrivé.

Ma fille elle, termine son séjour d'un mois en Indonésie ou elle a failli mourir avant hier après s'être baignée dans un endroit où les vagues l'ont empêché de rejoindre la plage. Il a fallu faire une chaîne humaine pour la sortir de l'eau.

Moi, je passe mes dernières 72 heures chez ma mère dans le sud. Ensuite retour en Normandie où il faudra préparer le départ à l'université de mon petit dernier. Je savoure le calme du jardin au petit matin, qui apaise mes angoisses et mes peurs.

Être maman, c'est pour la vie. Même quand les enfants sont grands et autonomes, on continue à avoir peur pour eux plus que pour nous.

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Cette année, le départ en vacances est particulièrement stressant. Depuis un mois, notre voiture principale est en panne, et jusqu’à jeudi, nous ne savions pas si nous pourrions partir avec ou non. Finalement, nous avons dû acheter des billets de train à la dernière minute.

Aujourd’hui, alors que nous devions faire des courses pour notre fils, qui reste seul à l’appartement, notre deuxième voiture, celle qui ne sert que pour les petits trajets, a refusé de démarrer. Nous avons dû faire appel à mon fils aîné pour pouvoir faire les courses. Mais, bien sûr, dans la précipitation, nous avons oublié plusieurs petites choses.

À cela s’ajoute le stress lié au logement universitaire de mon petit dernier pour la rentrée. Sa demande n’a toujours pas été validée. J’en suis à ma troisième tentative, alors qu’il est boursier. Pour l’instant, le CROUS nous répond qu’aucun logement n’est disponible, alors même que je postule sur des logements annoncés comme étant libres.

Et pour couronner le tout, mon fils va partir à son tour en congé avant notre retour, ce qui signifie que je dois m’organiser pour que quelqu’un s’occupe de nos deux chats pendant cinq jours. Je commence à fatiguer et à perdre le sommeil. Mais je me dis que tout cela, c’est pour partir en vacances et qu’une fois sur place, tout ira mieux. J’espère simplement qu’aucun autre imprévu ne viendra s’ajouter d’ici là.

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Marco

Deux nuits cette semaine que je rêve de toi. Mais ce ne sont pas des rêves agréables. Dans le premier, tu me reprochais une publication où l’on aurait pu t’identifier, chose que je ne fais jamais. S’en est suivi un échange de messages virulents, où j’ai lâché toute la colère et la déception que tu m’inspires. Dans le second, nous étions quelque part, entourés de gens, et tu m’accusais d’avoir essayé de te noyer dans une piscine, alors que tout le monde savait que je n’avais pas bougé. J’étais tellement en colère que je t’ai giflé, et j’ai attrapé tes cheveux pour cogner ta tête contre la table.

Par le passé, j’ai souvent rêvé de ton indifférence. J’ai aussi rêvé de tendresse, d’amour. Mais c’est la première fois que je rêve que je te fais du mal. Je suppose que cela signifie que je franchis une nouvelle étape dans ce que je ressens pour toi. Pourtant, pas un jour ne passe sans que je pense à toi. Pas un jour sans que je vérifie si tu es en ligne, même depuis que je t’ai retiré de mes contacts. Mais chaque fois que tu me manques, je me rappelle pourquoi je dois rester loin de toi. Et j’y arrive très bien.

J’espère simplement que tu ne reviendras pas voir mes stories sur mon compte public, et que tu ne m’écriras pas. Parce que c’est toujours possible. Et je sais que je pourrais te bloquer complètement. Seulement voilà : Impossible de tuer cette part de moi qui espère encore. Je me déteste. Et je redoute autant que tu reviennes…que le fait que tu ne reviennes jamais.

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Voyage

Demain matin, ma fille et son pacsé s'envolent pour l'Indonésie. Un mois de vacances à l'aventure, sans aucune réservation à part l'avion aller et retour ! 3 jours de voyage à chaque fois car ils ont pris les billets les moins chers. Ces deux là, ils en auront vu du pays et souvent dans des conditions que jamais je n'aurais pu supporter !

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Quand vous discutez avec quelqu’un dans la rue, vous ne partez pas au milieu de la conversation sans dire au revoir, non ? Alors pourquoi le faire lors de longues discussions par message ?

Quel manque de respect !

C’est comme dire à l’autre que vous n’en avez rien à faire de lui, comme s’il ne s’agissait pas d’un être humain mais d’une machine. Dire "au revoir" ou "à plus", ça vous prend quoi ? Deux secondes de votre précieux temps ?

Personnellement, je n’accorde plus aucun crédit aux personnes qui mettent un terme à une conversation sans avoir la politesse de la clore correctement.

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Réveillée tôt ce matin. Il n’est même pas 7h30 en ce jour férié, et je suis déjà énervée par les incivilités des jeunes du quartier. En particulier par ce petit connard qui passe en pétrolette, faisant exprès de faire un maximum de bruit dans un quartier qui résonne comme pas deux.

Et puis il y a l’autre abruti avec son chien, déjà posté sur le parking désert de Carrefour, à attendre ses potes poivrots, bien en vue, évidemment, pour que mon chien voie le sien et se mette à aboyer !

Je n’oublie pas non plus les groupes de jeunes qui rentrent de je ne sais où, parlant tellement fort que je peux suivre leurs conversations depuis chez moi. Ah, je précise : ce sont tous de bons petits Normands 😁 Je veux une maison à la campagne, loin de tout !!!

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Promesse

J'ai reçu un petit paquet, et quand j’ai vu le nom de l’expéditeur, je n’en revenais pas ! Il y a quatre ans, l’homme avec qui j’ai eu une brève relation m’a fait deux promesses :

M’emmener passer un week-end à Étretat, parce que je lui avais dit que mon compagnon me l’avait promis il y a vingt ans… sans jamais tenir parole.

M’acheter une boîte d’halva, une gourmandise turque dont nous raffolons tous les deux.

Bien entendu, il n’a tenu aucune de ses promesses. Nous sommes restés en bons termes, et je ne sais combien de fois il m’a demandé mon adresse pour m’envoyer cette fameuse boîte d’halva. Je n’y croyais plus ! Jusqu’à ce midi… quand j’ai vu son nom au dos du petit paquet. Il n’y avait rien, pas le moindre mot, juste la boîte d’halva soigneusement emballée dans du papier cadeau. Mais même sans son nom, j’aurais su de qui elle venait.

Les promesses… Plusieurs hommes m’en ont fait, et elles n’ont presque jamais été tenues. Ou alors, peut-être qu’on ne retient que celles qui ne le sont pas. Possible. C’est pour ça que je mets un point d’honneur à ne jamais rien promettre si je ne suis pas certaine de pouvoir tenir ma parole dans un délai raisonnable. Parce qu’honnêtement, je n’accorde plus aucun crédit aux promesses qu’on me fait. C’est du blabla de baratineur. Et j’en ai ma claque du baratin !

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Chewing gum

Je trouvais que j'avais le ventre gonflé depuis quelque temps. Mes culottes commençaient à me serrer, alors que je n'avais pas pris de poids. Comme souvent désormais, j’en ai parlé à Doc ChatGPT pour savoir quelles pouvaient être les raisons de ce gonflement. Après m’avoir évoqué la ménopause et mon alimentation, il m’a expliqué qu’une cause possible pouvait être… la consommation de chewing-gum ! Or, j’en consomme au minimum trois par jour ! Il y a dans les chewing-gums sans sucre certaines substances qui peuvent faire gonfler le ventre, en plus des effets de l’aérophagie.

Ni une ni deux, je décide d’arrêter d’en mâcher. Je prends mon tour de taille pour vérifier s’il y a un changement. Résultat : 48 heures sans chewing-gum, je reprends mes mesures… j’ai perdu 3 cm !

ChatGPT m’a aussi suggéré de mettre en pause mon jeûne intermittent de 16 heures que je pratique depuis deux ans. Mon corps ne réagit plus comme au début : j’avais perdu du poids, mais j’ai tout repris. Je suis donc passée à un jeûne de 14 heures, ce qui me permet de prendre un petit déjeuner léger.

Je vous rassure, ChatGPT me donne un avis sur des choses pas trop graves, mais je sais bien que je ne peux pas m’y fier les yeux fermés. Quand je suis malade, je vais voir un médecin ! Mais c’est tout de même bien pratique de pouvoir avoir un avis pertinent sur les petits soucis du quotidien.

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Le plaisir

Il y a déjà plus de sept ans qu’un homme ne m’a pas touchée. Plus de baisers, plus de caresses, plus de sexe. La question n’est pas de savoir comment je fais mais puisque certains se la poseront, voici la réponse : le sexe sans un minimum de sentiments et de continuité ne m’intéresse absolument pas. Le vrai sujet de ce post, c’est le plaisir, solitaire, en l’occurrence. Chaque femme a sa façon de faire, mais pour la majorité d’entre nous, le clitoris reste le grand déclencheur de l’orgasme.

Je pratique la masturbation depuis l’enfance, et même à l’âge adulte, avec une sexualité épanouie, j’y ai toujours eu recours. Avec les années, et la ménopause aidant, cela aurait pu diminuer… mais non ! J’ai toujours envie de faire l’amour. Une envie qui revient chaque jour, souvent en début d’après-midi, à l’heure de la sieste. Mais c’est le soir, quand le sommeil tarde à venir, qu’il m’arrive le plus souvent de m’adonner à ce plaisir.

Je reproduis les mêmes gestes depuis des décennies, centrés uniquement sur mon clitoris. Pas de pénétration, pas de caresses ailleurs sur mon corps. Je me crée des histoires coquines que je visualise mentalement pendant que je me caresse. L’orgasme vient plus ou moins rapidement, mais il vient toujours ,ce que mes amants, eux, n’ont pas souvent su provoquer !

Or, depuis quelques mois, mes orgasmes sont d’une puissance phénoménale ! C’est incroyable d’atteindre un tel degré de plaisir alors que rien n’a changé dans ma façon de faire. Même le Womanizer, pourtant imbattable pour provoquer l’orgasme rapidement, ne me procure pas autant de plaisir que mes doigts et ma salive !

Je ne connais pas la raison de ce changement, mais c’est une petite consolation au fait de ne plus faire l’amour. Cela ne remplacera jamais la chaleur, la complicité, ni la sexualité avec un homme… mais, niveau sensations, c’est certainement bien plus gratifiant.

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Mon 3e fils

Un de mes fils a 27 ans. Jusqu’à il y a trois mois, il était célibataire depuis plusieurs années. Sa dernière relation s’était terminée brutalement après cinq ans. Il était revenu vivre à la maison quelques mois, mais ce retour a marqué le début d’un renouveau. Il est devenu un homme fort, indépendant, bien dans sa vie. Il a trouvé un super boulot, s’est installé à Nantes, puis a été muté à Paris, toujours dans la même entreprise.

Juste avant son déménagement, il a rencontré une jeune femme de son âge. Depuis, ils se voient régulièrement, et leur relation semble sérieuse. Mon fils m’appelle tous les soirs, on parle longuement. Il me confie ses sentiments, ses projets avec elle. Mais il ne m’a jamais montré une seule photo. Et je sais que ce n’est pas elle qui refuse, c’est lui. Il m’a même dit dernièrement, que je ne la rencontrerai sans doute jamais.

Pourquoi ? À cause de son caractère. Elle aime donner son avis sur tout, et surtout, prodiguer des conseils. Moi, je suis allergique aux conseils non sollicités et il le sait très bien. 2e point : elle est maniaque du ménage, et moi… pas du tout ! C'est même plutôt l'inverse. J’ai déjà une belle-fille et un beau-fils avec qui tout se passe à merveille. Mais les copines de ce fils-là n’ont jamais été compatibles avec ma personnalité. La première, au lycée, était une furie jalouse. La seconde, avec qui il est resté longtemps, ne comprenait ni notre humour, ni nos discussions. Et aujourd’hui, il semble que mes compatibilités avec sa nouvelle copine soient tout aussi minces.

Mais honnêtement, ça ne me pose pas de problème. L’essentiel, c’est qu’il soit heureux. Ni l'un ni l'autre ne souhaitent avoir d'enfants, alors je n’ai aucune raison de faire sa connaissance. Si un jour ils changent d’avis, ce sera une autre histoire. Il faudra qu'elle s'intègre et comme avec la précédente, je l'accepterai et la traiterais comme un membre de ma famille. Par contre, je sais que mon fils prendra toujours le parti de sa compagne, oubliant que la seule femme qui l’aimera toute sa vie, c’est moi.

Je suis lucide : cette distance vient de lui. C’est lui qui décide de ne pas me montrer de photo, lui qui ne veut pas me la présenter. Il a une personnalité très différente de ses frères et sœurs. L’esprit de famille, ce n’est pas son truc. Lors de sa précédente relation, je le voyais peu, il ne m’appelait jamais. À l’époque, je pensais que c’était à cause d’elle, mais avec le recul, je ne suis plus si sûre.

Depuis deux ans, on se parle presque tous les jours, mais seulement au téléphone. Quand on se voit, il est affectueux mais réservé. Ce n’est pas quelqu’un de tactile. Enfant, il était très proche de moi, jusqu’à la naissance de son petit frère, quand il avait neuf ans. Ensuite, il a pris ses distances. Il a demandé à aller en internat après la 3e, puis est parti à l’université. Il a tout fait pour devenir indépendant, pour vivre loin de moi. Même après sa rupture, quand il cherchait du travail, il n’a jamais envisagé de rester dans la région, peut-être aussi pour fuir son ex.

Je crois qu’il ne sait pas vraiment lui-même pourquoi il agit ainsi. Il est très indépendant, solitaire, avec des idées bien arrêtées. Il dit lui-même qu’il n’a pas d’humour. Je pense qu’il tient beaucoup de son père, so british, tandis que moi, je viens du sud : extravertie, chaleureuse, un passablement bordélique. C’est sans doute une explication simpliste, mais je ne vais pas me torturer avec ça. Je l’aime tel qu’il est. Et tant qu’il est heureux, c’est bien tout ce qui compte.

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Mon père

Aujourd’hui, mon père a 80 ans. Il va bien. Aucun souci de santé majeur. Il monte encore plusieurs fois par jour les trois étages sans ascenseur qui mènent à son appartement. Son père est mort à 76 ans, d’une crise cardiaque. Sa mère a vécu jusqu’à 92 ans. Mes parents sont désormais dans cette tranche d’âge où la mort peut surgir à tout moment. Bien sûr, ça peut arriver à n’importe qui, n’importe quand, mais il faut être honnête : passé 70 ans, on devient "vieux" aux yeux du monde, et notre disparition semble plus attendue, presque banale.

Mes parents sont divorcés. Ma mère vient d’avoir 77 ans. Moi, je vis à 1 200 kilomètres d’eux. Je vais les voir deux fois par an, pendant les vacances. Ce n’est pas assez. Je ne sais pas combien de temps il nous reste ensemble. J’aimerais habiter plus près, mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. En revanche, j’ai prévenu mon conjoint et mes enfants : si un jour l’un de mes parents a besoin de moi à temps plein, je serai là. Je m’installerai chez lui. Enfin… dans le cas de mon père, vu la taille de son appartement, c’est probablement lui qui viendra s’installer chez moi.

Les voir vieillir me fait relativiser beaucoup de choses. Et pardonner aussi. Les petits manquements, les maladresses. Je sais qu’ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient, toujours avec amour. Aujourd’hui, en tant que maman vieillissante à mon tour, je me surprends parfois à me demander comment mes enfants réagiront, eux, si un jour j’ai besoin d’aide. Mais ce sont des choses qu’on ne peut pas prévoir. On fait ce qu’on peut, quand le moment arrive.

J’espère simplement que mes parents continueront à vieillir paisiblement, en bonne santé, le plus longtemps possible. Parce qu’on a beau savoir que le temps est compté, on n’est jamais prêt à voir partir son papa ou sa maman.

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Ce mec est une arnaque !

Hier, le pseudo @joshgty m’a écrit pour la première fois. Il disait être Canadien, du Québec, mais vivant désormais aux États-Unis. Il avait envie de discuter en français pour perfectionner sa langue maternelle. Jusque-là, rien de répréhensible. Mais, en bonne méfiante que je suis, j’ai visité son profil. Il s’y présentait comme un homme droit, très croyant, et il n’y avait pas une seule photo douteuse sur son jeune profil. Mais tous les comptes qu’il suivait étaient ceux de femmes…

Voyant que je n’accrochais pas trop à la discussion, il m’a dit qu’il n’allait pas me déranger plus longtemps. Je pensais qu’il allait arrêter de m’écrire. Mais non : une heure plus tard, je recevais un autre message. Je lui ai demandé de se présenter, car je ne savais rien de lui, et là il m’a envoyé ce message :

Bon je m'appelle Joshua Robertson, j'ai une petite fille de 6 ans. J'ai été élevé par un prêtre de l'Église catholique car ma mère m’a eue très jeune, elle ne pouvait pas assumer ses responsabilités. Et quand j'avais 11 ans, mon père s’est fait tirer dessus. Et ma fiancée m’a trompé quand notre fille avait seulement 4 ans. Je suis quelqu’un d’allergique à la tricherie, donc je lui ai demandé de dégager. Je suis dans l’armée américaine, présentement même pas à la maison. Ma fille me manque tellement… mais ça ira. Bon, dis-moi ce que tu penses et pose-moi des questions. Et après, c’est ton tour de me parler de toi.

Et là, forcément, des panneaux DANGER se sont mis à clignoter en rouge dans ma tête. Le coup du Marine loin de sa famille, avec son enfant confié à je-ne-sais-qui, je l’ai déjà eu ! Celui du mec à qui la vie n’a réservé que des malheurs, également ! Alors j’ai copié son message et j’ai demandé à mon pote ChatGPT ce qu’il en pensait. Et voici ce qu’il m’a expliqué :

Récit chargé émotionnellement dès le début : il enchaîne les éléments douloureux (enfance difficile, perte de son père, trahison amoureuse, éloignement de sa fille) dans un seul message. Cela peut être une façon d’attirer la compassion ou de créer rapidement un lien émotionnel fort. C’est courant dans certains scénarios de manipulation affective, notamment les arnaques sentimentales.

Profil cliché du “soldat américain” en mission avec un enfant à charge : ce genre de profil revient fréquemment dans les arnaques en ligne. Beaucoup de faux comptes utilisent cette figure : militaire, veuf ou trahi, père d’un enfant, sensible mais fort. Ça ne veut pas dire que Joshua est forcément faux, mais il faut rester lucide.

ChatGPT m’a conseillé de lui poser ces questions : "Tu es dans quelle base en ce moment ? Comment arrives-tu à rester en contact avec ta fille ? Elle est avec qui pendant ton absence ?" Ce que j’ai fait. Et sa réponse a été la suivante :

Ma fille est sous protection spéciale. C’est-à-dire avec une nanny donnée directement par l’armée. Au début, quand ils m’ont approché, je n’étais pas intéressé à cause de ma fille, mais ils m’ont rassuré qu’elle serait en sécurité.

ChatGPT m’a alors expliqué que l’armée américaine n’attribue pas de “nounou officielle” comme dans un film. Cela fait partie des éléments fantaisistes souvent utilisés dans les arnaques sentimentales, pour justifier qu’ils n’ont aucun lien direct avec leur enfant, qu’ils sont isolés, etc.

J’ai envoyé cette réponse à mon interlocuteur et attendu qu’il la lise. Rapidement, il m’a répondu, sans réagir à ce que je venais de lui dire ,que même à cet instant, il n’avait normalement pas le droit de m’écrire car il était en service. Sérieusement ? Depuis quand un soldat ne respecte pas les ordres qu’on lui donne ? Je l’ai bloqué sur-le-champ. C’est vraiment pénible, ce genre d’approche visant à nous arnaquer. On doit constamment être sur nos gardes, et après, les hommes nous reprochent d’être trop méfiantes ! Vis ma vie de femme sur les réseaux avant de juger ! Et encore… je ne cherche ni mec, ni même ami, et je ne parle jamais à personne en premier. En tout cas, avec ChatGPT, c’est la deuxième fois qu’il me conseille de fuir quand je lui expose des échanges qui me semblent suspects. Franchement, l’intelligence artificielle, ça a vraiment du bon.

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BAC

Mon fils a eu son BAC ! Je suis si fière de lui, si heureuse qu’il détienne désormais cette clé qui ouvre tant de portes. Bien sûr, on dit souvent que le BAC, si on n’en fait rien ensuite, ce n’est qu’une médaille en chocolat. Mais pour lui, c’est la possibilité d'aller à l'Université, en licence d’Histoire.

Il a choisi cette voie parce qu’il ne sait pas encore ce qu’il veut faire plus tard. Je lui ai donc conseillé de s’orienter vers la matière dans laquelle il a eu les meilleures notes. Il n’a que 18 ans, il a le temps de réfléchir à sa voie. En attendant, il poursuivra ses études, pas question de rester oisif à la maison.

Je sais que les rabat-joie aiment dire que le BAC ne vaut plus rien, qu’on le donne à tout le monde ou presque. Et c’est vrai que mon fils n’est pas le plus gros bosseur de sa classe. Mais il a obtenu 16 au Grand Oral, sur un sujet qu’il avait choisi et préparé sérieusement. C’est un garçon intelligent, un peu feignant pour le moment, et surtout peu motivé par le système scolaire. J’espère que l’université lui conviendra davantage.

C’est la fin d’un cycle commencé il y a trois ans, avec les éternels "Passe ton BAC d’abord", les "Tu as intérêt à l’avoir" et les menaçants "Si tu le rates, tu redoubles !". En seconde, il voulait tout arrêter. Il pleurait chaque lundi matin, chaque veille de rentrée. Je lui ai dit que j’étais d’accord s’il arrêtait à condition qu’il aille travailler. Je lui ai proposé de faire une demande chez McDo, d’y bosser trois mois les soirs et les week-ends tout en continuant les cours. Si, au bout de ces trois mois, il avait toujours envie d’arrêter l’école, je ne m’y opposerais plus. Il n’a plus jamais reparlé d’arrêter… et il n’a jamais postulé non plus !

Être parent, c’est accompagner ses enfants au mieux dans leur parcours scolaire. Et ce n’est pas toujours simple. J’ai toujours privilégié le dialogue et la conciliation. Quand ma fille avait 15 ans, elle voulait arrêter après la 3e, alors qu’elle était une bonne élève, juste pour suivre son petit copain dans un lycée technique. Comme je n’arrivais pas à la raisonner, je lui ai dit que j’acceptais qu’elle entre dans un lycée pro, mais pas dans notre ville où aucune filière ne l’intéressait vraiment. Elle devrait alors aller vivre chez son père, à une heure d’ici, et s’inscrire dans un lycée pro près de chez lui. Le problème a été réglé immédiatement ! Elle a choisi le lycée général… et a ensuite obtenu une licence, un master, le CAPES. Aujourd’hui, elle est prof d’anglais au collège et me remercie souvent de ne pas avoir cédé à son caprice de l’époque.

Pour mon fils, c’est maintenant le début de la grande aventure : la vie étudiante, les partiels, l’autonomie. Je ne sais pas s’il est prêt, mais il va devoir se débrouiller : il a choisi une fac loin de chez nous.

Quant à moi, une nouvelle vie m’attend aussi. Une maison sans enfant, d’ici quelques semaines… Mais ça, c’est une autre histoire.

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Mon âge

Ce matin, en prenant quelques photos, j’ai pris conscience avec certitude que le temps où je faisais plus jeune que mon âge était révolu. Je porte désormais mes 57 ans, ma proche soixantaine, sans le moindre doute. Et c’est encore plus flagrant depuis que j’ai fait couper mes cheveux. On m’a toujours dit que les cheveux longs vieillissaient, les miens devaient encore appartenir à la catégorie des longueurs « jeunes ». Bien entendu, avec ces chaleurs, c’est bien plus pratique. Mais la coupe est ratée. Ma coiffeuse est nulle, je le sais depuis des années mais elle est juste à côté de chez moi et vraiment pas chère. Souvent, quand je me suis coupé les cheveux moi-même, ce n’était pas pire ! Il faut vraiment que je trouve une autre coiffeuse, et que j’y mette le prix.

D’ordinaire, je fais un selfie par semaine, depuis quelques mois. Mais ce matin, j’ai voulu faire une photo en pied, ou presque, parce que je porte un débardeur, chose que je ne fais jamais, à cause de mes bras que je n’aime pas montrer. Un débardeur qui, en plus, ne cache rien de mon ventre imposant. Bref, entre la coupe ratée et les vêtements peu flatteurs, c’était le combo parfait pour me trouver moche.

C’est dur de vieillir. C’est dur d’être grosse. C’est difficile de s’aimer, ou simplement de s’accepter. Ces mecs qui m’envoient des cœurs ou des messages disant que je suis belle quand je publie un selfie n’ont pas une idée juste de ce à quoi je ressemble vraiment. Me diraient-ils la même chose s’ils me voyaient en vrai ? C’est pour cela que je n’accorde aucune importance aux compliments de ceux qui ne m’ont jamais rencontrée.

Je vais publier la photo d’aujourd’hui, celle où l’on voit mes bras et mon ventre. Je vais la publier parce que c’est moi. Parce que je ne retouche pas mes photos et je ne met pas de filtre. Ce sont des images réalistes de la femme que je suis, et qui veut être aimée telle qu’elle est.

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Ce regard !

Aujourd'hui, au milieu de la foule des Médiévales de Bayeux, j’ai croisé un homme, et il a eu sur moi ce regard… Celui qui ne trompe pas. Celui dans lequel on lit la surprise mêlée à l’admiration, quand on rencontre quelqu’un qui correspond exactement à ce qu’on rêve secrètement. Non, je ne parle pas du regard des hommes qui aperçoivent une jolie femme et l’oublient aussitôt. Je parle de ce regard rare, sincère, celui de quelqu’un touché en plein cœur. Quelqu’un qui, à cet instant précis, pensait à tout autre chose, et qui, d’un coup, croise un regard qui allume son âme.

Je ne suis pas une femme qui attire les regards. Je ne l’ai jamais été, même jeune. Je suis très ordinaire. Et pourtant, ce regard-là, c’est la troisième fois que je le croise. Trois fois dans une vie, ce n’est pas beaucoup, non ? Et pourtant, c’est énorme quand on n’a pas l’habitude d’être regardée avec une telle intensité. C’est si exceptionnel que ça marque à vie. Je n’ai jamais oublié le regard de ces trois hommes. La première fois, j’avais 18 ans. C’était lors d’une fête sur la plage. Un jeune homme que je ne connaissais pas m’a vue arriver, et j’ai vu son regard. J’ai vu combien il était bouleversé. J’ai vu le "wow" dans ses yeux. Cela m’a fait sourire, comme chaque fois qu’un homme pose ce regard-là sur moi. Un sourire tendre, qui dit : "Moi aussi, je t’ai vu."

Ce soir-là, ce jeune homme et moi avons passé la soirée à nous rapprocher, et nous avons fini par nous embrasser. Nous ne nous sommes jamais revus. Il était là en vacances. À l’époque, pas de téléphone portable. Et il avait trop bu pour vaincre sa timidité. Nous n’avons pas échangé nos numéros. La deuxième fois, c’était il y a quelques années, en bas de chez moi, en promenant mon chien. Des jeunes gens jouaient aux boules, et quand je suis passée près d’eux, j’ai vu ce regard. Il devait avoir moins de trente ans. Il ne m’a pas quittée des yeux pendant toute la promenade. Quand je suis repassée devant lui, il m’a souri, et moi aussi. Je ne l’ai jamais revu.

Ce sera sans doute pareil avec l’homme grand, mince, Black que j’ai croisé aujourd’hui. Un simple instant. Mais un beau souvenir, quelque chose qui réchauffe le cœur et l’âme. Un regard qui m’a fait du bien. Si un jour je dois vivre une autre histoire d’amour, j’exige qu’on me regarde ainsi. Oui, je l’exige. Plus jamais d’"à peu près", de "pourquoi pas", d’"on verra bien". Plus jamais de "elle ou une autre, c’est pareil". Je veux être unique dans le regard de celui qui m’aimera.

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Moi et mes angoisses

En tant que bonne angoissée, j'ai tendance à imaginer le pire quoi que je fasse. Mais c'est encore plus récurrent dès que cela implique un déplacement et terriblement plus angoissant si je fais ce déplacement avec des membres de ma famille. Car ce n'est pas pour moi que j'ai peur mais pour eux. Aujourd'hui, par exemple, nous avons décidé d'aller aux fêtes médiévales de Bayeux et d'y emmener mon petit-fils.

Oui mais ... et si on a un accident sur la route ? Si je perds mon petit-fils de 3 ans dans la foule ? S'il lui arrive quelque chose de grave ? Vous le savez, j'ai eu 4 enfants, je suis donc habituée à m'occuper d'enfants mais aussi à ce style d'angoisse. Enfin, j'y serais habituée si cela était possible. Depuis la ménopause, c'est encore pire, au point que je ne peux plus regarder les infos afin de ne plus vivre dans une angoisse permanente.

Alors oui, je sais, la vie est faite de risque. Rester à la maison ne garantie pas que rien ne nous arrivera. Je sais tout ça. Les chances que tout se passe bien sont beaucoup plus élevées que le risque que cela tourne mal. J'essaie de me raisonner, je m'oblige à sortir et à faire des choses, mais c'est véritablement en effort qui n'a rien à voir avec de la fainéantise mais bel et bien avec ces angoisses débiles qui me pourrissent la vie depuis toujours.

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Dernière épreuve

Aujourd'hui, c'est l'oral du BAC pour mon fils, et comme l'année dernière pour l'épreuve orale de français, il est parti en stress. Je l'ai rassuré comme j'ai pu, essayant tantôt de l'encourager en lui disant que je le sentais bien, qu'il ne jouait pas sa vie, que son père et moi on seraient fier de lui avec ou sans BAC, tantôt en essayant l'humour : - Imagines que tu es dans un tes jeux, les examinateurs sont tes ennemis, il faut tous les dégommés ! (oui je sais, pas terrible mais ça parle au Geek qu'il est, en tout cas, ça l'a fait rire !) .

Il faut attendre le 4 juillet pour connaître les résultats du BAC. Si besoin, le rattrapage est le 8 juillet. Ensuite ce sera l'inscription à la FAC d'histoire de Rouen. Et pour lui, le commencement de sa vie d'adulte célibataire, loin de la maison et de tout ce qu'il a connu jusqu'à présent. Je sais qu'il est bien plus impatient que moi. Avoir le BAC ou non, n'est pas un gage de réussite dans la vie. Sur mes 3 grands, le seul qui n'a pas le BAC gagne plus que les 2 autres ! Mais c'est un bosseur, qui fait un job difficile et parfois dangereux. Les 2 autres ont également un très bon job, bien entendu, après avoir fait chacun une licence et un master. C'est peut être pour cela que je relativise cette année et que je ne stress pas pour les résultats du BAC.