"Ne vous en faites pas pour la vache, elle est bien redescendue sans se faire de mal. Elle est maintenant dans son étable, et tout va bien, même si le lait avait un drôle de goût ce matin."
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Alfred (6)
Lentement, je me levai. Alfred oscilla un peu, mais resta coi, se contentant de s’élever à mon rythme. Au loin, les taches semblaient scintiller légèrement. J’avançai, d’abord doucement, puis en courant, accompagné par un Alfred plus que jamais en orbite autour de ma personne et désormais vrombissant doucement. Instinctivement, je pris cette réaction pour du plaisir. En fait, tout cela semblait l’amuser follement.
Et puis Alfred s’est mis à hurler. Il s’agissait moins d’un cri que d’une plainte venue de nulle part. Difficile d’en distinguer clairement la source, mais elle ne pouvait provenir que de lui. Plus étonnant, si cela était seulement possible, les deux taches clignotaient à présent très rapidement. Au fur et à mesure, la plainte d’Alfred devint de plus en plus assourdissante, tant et si bien que, désorienté, je fus contraint de me boucher les oreilles. Du coup, il cessa de tourner, se planta devant mes yeux, et la couleur de sa coque commença à changer à une telle vitesse que je m’inquiétai presque d’une éventuelle crise d’épilepsie.
Je ne savais plus quoi faire. Sourd et aveuglé, j’essayai de comprendre ce qui m’arrivait. Avais-je fait quelque chose de mal à Alfred ? Réfléchir m’était difficile mais je tâchai de tenir bon sous l’avalanche.
Et tout s’arrêta.
Je n’ai pas appris grand chose, cette nuit-là. Les taches se sont éteintes, Alfred a poussé une dernière exclamation avant de se transformer en motte de terre, et je suis resté quelque temps sur place, abasourdi. Presque triste. Alfred avait disparu plus subitement encore qu’il n’était apparu. Il me manque. Pauvre petite sphère. J’espère qu’il n’a pas eu mal.
(fin)
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Alfred (5)
J’avais toujours mon téléphone en main, et ne savais qu’en faire. Filmer Alfred, c’était prendre le risque de le vexer, et ce genre d’expérimentation ne me tentait guère. Je le déposai donc dans l’herbe. « Bzz » fit-il, comme pour m’approuver. Probablement satisfait, il décida de tourner doucement autour de moi. « Bzz », s’exclama-t-il à nouveau. Fatigué de m’interroger, j’acceptai cette mise en orbite autour de ma personne et attendis la prochaine nouveauté.
Il a tourné comme ça pendant quelques minutes, vibrant avec sa satisfaction de sphère en lévitation. « Je suis une sphère ! » semblait-il vouloir me dire, « je tourne ! » Je pouvais difficilement nier l’évidence, d’autant que ma position était plutôt désavantageuse. Que savais-je d’Alfred ? Rien, à part son apparence de sphère et sa capacité à voler en faisant « bzz. » Par contre, que pouvait-il bien savoir de moi ? M’avait-il choisi ? Espionnait-il ma vie depuis des années ? Ou n’étais-je que hasard dans son existence de sphère ? Des considérations bien égocentriques, somme toute.
(à suivre)
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Alfred (4)
En effet, se faire interroger du regard par deux taches suspendues au beau milieu du ciel nocturne, c’est une chose, se faire en sus observer de près par une sphère bleuâtre de 15 centimètre de diamètre et totalement dénuée d’aspérité, c’en est une autre. Pour relâcher la pression, parfois, rien de tel que le rire.
Tant qu’à faire, j’essayai d’ouvrir un canal de communication.
« - Salut, toi.
- Bzz. Répondit la sphère.
- Comment ça va ?
- Bzz.
- Allons donc.
- Bzz.
- Moi c’est Georges, et toi ?
- Bzz.
- Eh bien enchanté, Alfred. »
La glace était rompue entre Alfred et moi. Un grand succès. Malheureusement, le flot de la conversation se tarit rapidement, mon nouveau compagnon s’avérant peu bavard. Les deux réverbères célestes, clignotants sans arrêt, conservaient eux leur mystère.
« - Dis-moi Alfred, as-tu quelque chose à me dire à propos de ces deux bidules ?
- Bzz. »
Au moins la question était posée.
(à suivre)
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Alfred (3)
Un effet d’optique ? Possible, invérifiable dans l’immédiat, donc rassurant. Un avion ? Peu probable, et puis il y avait bien deux taches. Deux avions ? Non. Des ballons-sondes ? Je n’en avais jamais vu. Une possibilité valable, en somme. Des reflets, peut-être ?
Et pourquoi pas des OVNI ? Allais-je me faire enlever séance tenante par une bande de scientifiques sadiques venus d’Alpha du Centaure ? Conserverais-je même un souvenir de cette soirée ? Tel un félin surveillant son royaume, je restai immobile, fixant les taches clignotantes et sereines. Vaguement terrorisé, j’enclenchai la fonction caméra de mon téléphone, bien décidé cependant garder le résultat pour moi.
C’est alors que surgit Alfred. Je ne le remarquai pas tout de suite, concentré comme je l’étais sur les deux lampadaires intempestifs. Je crois qu’il essayait de me dire bonjour depuis quelques minutes quand je me tournai finalement vers lui et, pour toute réaction, éclatai de rire.
(à suivre)
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Alfred (2)
Un personnage de fiction aurait brandi son téléphone dernier cri et interrogé tous ses amis sur de multiples réseaux sociaux. Moi pas. Quant à téléphoner… Pourquoi faire ?
« Salut. Je ne te dérange pas ? Dis-moi, tu as vu les deux taches dans le ciel ? Mais si, celles qui ne bougent pas, là. Non ? Ok. Ouais, à la prochaine. »
Ridicule. Par conséquent, j’étais seul avec mes questions. En outre, il commençait doucement à faire nuit et la fraicheur s’accentuait. J’envisageai alors de m’en aller, laissant là les taches à leurs occupations, lorsque leur luminosité se mit à varier. Et là, l’expression « flipper grave » s’est faite claire dans mon esprit.
L’immobilité, soit, je pouvais encore la gérer. Le lent clignotement impassible, c’était trop. Du coup, je n’ai pas bougé. Cette réaction pourrait sembler paradoxale, sauf à considérer que, fuir revenait à valider le potentiel effrayant des manifestations lumineuses. Rester, au contraire, c’était maintenir le doute. Plus seul que jamais, je passai en revue les possibles explications rationnelles à cette étrangeté.
(à suivre)
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Alfred (1)
A la recherche de quelques heures de paix, j’errais à travers la campagne depuis le milieu de l’après-midi. Volontairement éloigné de la compagnie de mes semblables, j’ai marché comme ça jusqu’à ce que la lumière décline, puis me suis installé le long d’une petite route défoncée, comme on en voit beaucoup à la campagne. Face à moi : des champs, de la verdure, et un coucher de soleil comme on n’en fait plus. Une paire d’écouteurs dans les oreilles, je me noyai dans un peu de musique.
Soudain, au milieu de ce paysage champêtre, une tache. Une étoile, me direz-vous ? Non. Une simple tache maculant le ciel. Cette dernière n’avait manifestement rien à faire là. Paisible, elle avait le bon goût de rester immobile, ce qui ne la rendait pas moins surprenante. Distrait par l’intrusion, je fus contraint de sortir de ma contemplation béate.
J’ai l’ai fixée quelques temps. Suffisamment pour ne pas remarquer immédiatement l’irruption d’une seconde anomalie, un peu plus à l’ouest. Une seconde tache, à dire vrai. Un peu plus grande, je pense. Phénomène intrigant, fascinant, mais un peu ennuyeux. Une tache, ça reste une tache, même accrochée en plein milieu de la voûte céleste et accompagnée d’une grande sœur.
(à suivre)
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Quand je cherche à comprendre comment Linkedin peut m’aider dans ma recherche de job alors que la plupart de mes contacts sont des potes de fac, sans emploi eux aussi.
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The Doctor, described perfectly in two lines.
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Certes, j'avais trop bu la veille et j'étais encore gris de la mélancolie des flacons, [...].
Stéphane Beauverger, Le Déchronologue.
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Ce morceau me plonge irrémédiablement dans un état de torpeur nostalgique assez terrifiant. Je ne comprends pas pourquoi.
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Da funky song.
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Je crois que j'aime bien Yacht en fait. Et le côté déglingo de ce morceau me plaît beaucoup. Voilà.
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Ceci est donc le premier son catchy qui m'aidera maintenir ma santé mentale pendant ce blocus.
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