matelha
Matelha
3 posts
Don't wanna be here? Send us removal request.
matelha · 7 years ago
Text
J’y étais, je vous raconte – Porte 8
Porte 8 – Opéra Comique – 7 septembre 2017
Philippe Estèphe et Lionel Peintre, barytons Martin Surot, pianiste Yves-Noël Genod, metteur en scène et comédien
Tout est calme. Nous sommes jeudi soir, il est 21h30, place Boieldieu. Je m’assois sur le banc qui embrasse le lampadaire et admire le bâtiment. Imposant et discret, toujours pimpant malgré ses 303 ans, l’Opéra Comique. La lumière luisante dans le bâtiment me laisse entrevoir les magnifiques dorures, fresques et plafonds multicolores du premier étage.
Finalement 22h ce n’est pas une si mauvaise heure pour un spectacle. Le diner fut copieux, point besoin de se presser. Néanmoins la fatigue de la semaine commence à peser, il ne faudrait pas s’endormir.
21h30, Emily me rejoint, nous longeons le bâtiment par la discrète rue de Marivaux. Sur la façade, comme une enseigne suspendue, un 8, rouge sur fond noir, secret.
Les portes sont encore fermées, on s’agite à l’intérieur.
21h45, les portes finissent par s’ouvrir, on entre dans le hall d’accueil et nous n’avons de yeux que pour cette porte ouverte, en face. Dans cette mi-ombre un voile de fumée nous augure un spectacle illuminé.
Nous passons le contrôle et nous découvrons une salle de taille modeste dans laquelle des petites tables rondes gardées par 4 chaises ont été disposées un peu partout. Des statues de marbres blancs, portraits ou corps mouvementés nous entourent. Nous prenons place juste en face du piano, à c��té duquel un pupitre éclaire le brouillard environnant.
Sur la table 4 coupes, un seau. Dans le seau une bouteille de champagne et de l’eau pétillante. Après tout… nous sommes au ‘club’.
Nous accueillons alors à notre table deux spectateurs solitaires. On échange des bouts de vie. Un danseur, un passionné. On s’émerveille, notre voisin assiste tous les soirs à un concert à Paris. Oui oui, tous les soirs, du lundi au dimanche et on recommence, parce que oui, il y a quelques salles ouvertes le lundi soir !
Depuis notre entrée dans la petite salle, on observe cet homme élancé dont les cheveux blonds attirent le regard. Il parcourt la salle, prends une nouvelle veste sur le portant qui semble accueillir les costumes des réserves de l’Opéra. 
Il prend place devant le pupitre et nous annonce la couleur. Ce sera Rimbaud, le Paris du XIXe et bien sûr, la musique. On est captivé par son air nonchalant, son ton nonchalant, sa voix grave. Ses yeux bordés de bleu, ses lèvres rehaussées de rouge vont nous emmener dans une autre époque, une autre temporalité. Il évolue dans la salle avec tant d’assurance et puis tantôt se retire dans un coin. Il nous fait voyager dans les coulisses de l’opéra à deux siècles de là.
Les chanteurs entrent alors en piste et parcourent la salle. Un premier morceau énergique, la fatigue s’évanoui. La chanson finie, les chanteurs font leur show, drôles, infatigables. Le premier nous présente notre pianiste qui pour un soir sera Claude De.
Les chants s’enchaînent, les transitions tantôt susurrées par notre comédien, tantôt introduites par nos chanteurs qui deviennent de véritables showmen nous emportent. On ferme les yeux, les vers de Rimbaud nous offrent une palette formidable de formes, de couleurs, d’odeurs, de sons et de sensations. On oublie tout durant cette soirée. Les chanteurs et acteurs se déplacent jusqu’à nous et apportent avec eux les mélodies du XIXe siècle, toujours en français, nous sommes à l’Opéra Comique ! Le sérieux succède finalement au léger, mais seulement pour admirer la profondeur des qualités vocales et d’interprétation de nos chanteurs.
 Le moment fatidique arrive. Il faut alors applaudir une dernière fois. Mais les artistes ne sortent pas par la petite porte, ils viennent alors se joindre à nous pour un dernier verre. Quel dommage que la salle doive fermer aussi vite.
Merci aux artistes d’avoir illuminé notre soirée.
 Barbare,
Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays, Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.) Remis des vieilles fanfares d'héroïsme - qui nous attaquent encore le cœur et la tête, - loin des anciens assassins - Oh ! le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n'existent pas.) Douceurs ! Les brasiers, pleuvant aux rafales de givre, - Douceurs ! - les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le cœur terrestre éternellement carbonisé pour nous. - O monde ! - (Loin de vieilles retraites et des vieilles flammes qu'on entend, qu'on sent,) Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et chocs des glaçons aux astres. O douceurs, ô monde, ô musique ! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, - ô douceurs ! - et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques... Le pavillon...
Arthur Rimbaud, Illuminations
0 notes
matelha · 8 years ago
Text
LAREMU
Tumblr media
Depuis quelques mois, je travaille à la création de l’association Laremu, le Laboratoire de recherche et d’expérimentation du secteur musical.
Son but est que la musique entre dans le quotidien du plus grand nombre. Ses moyens d’action sont de développer le secteur des musiques non-marchandes afin d’aider ces acteurs à être plus productifs et attractifs. 
Aujourd’hui l’association a enfin pris forme grâce notamment à un conseil d’administration volontaire et engagé.
Je vous invite à visiter le site de l’association : http://laremu.com
0 notes
matelha · 9 years ago
Text
Mémoire
Lors de mon Master à la Sorbonne j’ai réalisé un mémoire sur Les Outils concourant à la bonne gestion des ensembles musicaux classiques.
Prémices d’un projet dont vous aurez rapidement des nouvelles, cette recherche a permis de mettre en avant un certain nombre de problématiques du secteur. Ainsi, en publiant ces travaux de recherche, j’espère qu’une réflexion sur les sujets pointés du doigt pourra être amenée. 
http://issuu.com/mathildeelhadeuf/docs/el-hadeuf_outils-concourant-bonne-g/1
> Vous pouvez télécharger le document en cliquant sur “Share” puis “Download”.
Cette étude n’aurait pu aboutir sans l’aide de nombreuses personnes que je remercie de nouveau.
Je vous souhaite une bonne lecture !
N’hésitez surtout pas à m’envoyer vos réflexions sur les sujets abordés car rien n’est simple ni figé et je serai très curieuse de lire vos avis et points de vue.
Votre dévouée,
Mathilde El Hadeuf 
0 notes