Parabole de la transformation du monde, de la fin de la modernité à un futur catastrophique à venir
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Akira se classe dans la catégorie du genre science fiction post- apocalyptique, un genre qui est beaucoup moins développé dans d’autres régions du globe. C’est la crainte de devoir un jour faire face à la guerre nucléaire qui a donné naissance à ce genre catastrophiste qui n’existait pratiquement pas avant la défaite de 1945. Le Japon en a été le précurseur, Hollywood s’en est réapproprié les codes [1] , jusqu’à produire des versions « américanisées » du monstre japonais « Gojira » [Godzilla [2] ] conçu par le réalisateur Ishirô Honda en 1954. Tout comme Godzilla, Akira constitue une allégorie cathartique de l’archipel défait par les éléments et détruit par la guerre.
Je trouve qu’il est important de ne pas négliger une sorte de culte apocalyptique prédomine dans l’imaginaire japonais. Il se manifester par des images et des représentations de diverses catastrophes. Le nuage champignon associé aux explosions* atomiques, est une image souvent utilisée dans le roman graphique japonais. Il est devenu symbole de l’histoire du Japon à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Dans Akira la catastrophe prend la forme d’une implosion en dôme. Elle s’accompagne d’un déchaînement des forces de la nature : marées, tsunamis, typhons, tremblements de terre, orages, etc. Elle traduit une fascination pour cette forme de destruction mi-humaine mi-divine.
Les divers protagonistes de l’histoire font face à une crise qui n’est pas sans rappeler l’effondrement environnemental supposément en cours. On observe que tout les personnages sont interdépendants, que ce soit la révolutionnaire, le scientifique, le militaire, on assiste à une permutation constante des points de vus sur cette situation apocalyptique qui a pour conséquence des inversions et retournement des rôle que chacun à y jouer. Cette manière d’interconnecter les subjectivités, celle des personnages et du lecteur, nous invite à imaginer une possible sortie collective de crise.
[1] Par exemple avec le film d’invasion extraterrestre comme Independance Day réalisé par Roland Emmerich en 1996, où un vaisseau détruit la ville de Washington ; le film Armageddon réalisé par Michael Bay et sorti en 1998 dans lequel une comète menace de s’écraser et détruire la planète.
[2] Quelques versions américaines de Gojira : Godzilla réalisé par Roland Emmerich en 1998, dont la composition graphique de l’affiche reprend celle de Independance Day ; Godzilla par Gareth Edwards sorti en 2014 qui reprend l’histoire aux origines de la série de films japonais.
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Akira parle de quatre formes de pouvoirs, le pouvoir scientifique considéré comme celui qui a le pouvoir de faire évoluer - le pouvoir politique celui qui à le pouvoir gérer et fixer les règles qui s’appliquent à la population sur un territoire donné - le pouvoir militaire qui à le pouvoir de protéger - enfin le pouvoir révolutionnaire, non-négligeable car c’est le pouvoir qui a la responsabilité de remettre en question les autres pouvoirs en place. Chaque pouvoir est incarné par une figure :
- Le pouvoir scientifique : Le professeur - Le pouvoir politique : Nezu - Le pouvoir militaire : le colonel Shikishima - Le pouvoir révolutionnaire : Kei
Le cinquième pouvoir est immanent, non humain et se manifeste dans les facultés des individus, hybrides, surhumains, qui vont venir interférer et transformer les rapports de force entre ces pouvoirs, à l’instar des éléments avec l’archipel. C’est le personnage de Lady miyako qui incarce cette forme de pouvoir. Elle fait la médiation entre éléments et contingents . Par hybridation, les corps des cobayes sont objectifiés : les enfants de laboratoire sont réduits à des numéros, des réservoirs de potentiel à exploiter. Le corps de Tetsuo est aliéné.
Si dans le capitalisme, le corps à tendance à devenir marchandise, ce rapport à la mutation issu d’un pouvoir sur « naturelle » exploitée par le pouvoir militaire apparaît comme une parabole de la restructuration du capitalisme autour du progrès technique au cours du XXe siècle. La mutation dégénérescente et catastrophique de Tetsuo pointe l’horizon funeste que le devenir-objet des corps dessine.
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Les projections de villes futuristes dans la fiction sont un moyen de faire une contre-proposition face aux villes existantes. Depuis l’apparition du numérique et de l’informatique, cela à permis d’accéder d’une manière plus large à la connaissance et plus globalement de se diversifier dans le domaine. Dans la mesure ou la fiction relie systématique la ville imaginaire à certains aspects de la réalité, les outils technologiques sont devenus centraux dans le travail de recherche et d’exploration de la littérature, ce qui à permis d’alimenter et d’approfondir les récits prospectifs.
L’exemplarité du dessin d’Ôtomo dans Akira est à noter : le travail sur la ville, la représentation, le nombre de cases qui représentent des environnements urbains. Il y a une histoire de contemplation dans le manga. Dans cet ouvrage beaucoup de vignettes montrent à voir la ville détruite et en reconstruction, cela permet de nous donner le scénario du récit et de faire progresser la narration sans même la présence de l’homme. D’un point de vue graphique Katsuhiro Ôtomo pense la catastrophe. C’est avec cette visualisation de la destruction de la ville qu’on pourra commencer à questionner les individus et le rapport à leur milieu. En ce sens, le Néo-Tokyo que Katsuhiro Ôtomo dessine est plutôt abordé comme une expérimentation de la ville plutôt qu’une solution. Ses choix graphiques nous donne à voir une ville imprégné par une urbanité postmoderne et technologique dont les visions sont nourries par l’omniprésence de grattes ciels vertigineux, néons publicitaires, des hologrammes, etc. Pour les occidentaux, cette première projection d’un Tokyo futuriste à travers Akira constitua à nourrir une vision archétypale d’urbanité nippone.
Autant que l’art de l’estampe - l’ukiyo-e - à évoluer pour devenir le manga, les outils architecturaux ont de la même façon permis d’aller plus loin dans la représentation de la ville. En effet, avec la montée en puissance d’internet et des outils informatique à partir des années 1990, les agences essayent de travailler avec les outils numériques. Il y a un vingtaine d’années, il n’y avait que quelques agences qui avaient le doigt dessus et qui pouvait se permettre d’opérer leurs propres conception. Ces nouveaux outils ont ouvert la discipline à de nouvaux paradigmes. À cette époque, l’architecture devient d’autant plus une reflexion et une expérimentation mathématique par l’apport du numérique, et surtout par l’accès aux données. Dès lors qu’il a été possible de transposé ces données dans des logiciels via les ordinateurs, cela a considérablement changé la capacité à produire l’architecture. Dans une première démarche d’expérimentations, cela à permis d’élargir le champs des possibilités. Alors comment pouvons nous comprendre la ville à l’heure de la mondialisation et de l’explosion de l’échelle ? La représentation archétypal et la plus remarquable de cette période est le projet Metacity/datatown de l’agence néérlandaise MVRDV. Elle à imaginé en 1999 une ville numérique basé sur les données. Pour ce projet Winy Maas, Jacob van Rijs et Nathalie de Vries ont mobilisés des outils propre aux sciences sociales et à la statistique et ont utilisé les données récoltés pour repenser l’espace, produisant une urbanité à très grande échelle aux allures de science fiction. Ils ont imaginé une urbanité plus dense, par le biais d’hypothèses et de scénarios. Leur projection à permis de repenser et de réimaginer l’espace urbain à partir de leurs relfexions. première expérimentation du genre qui apparait comme un prélude d’une autocritique de l’architecture et de l’urbanisme contemporain. Ça a été aussi le cas en 2000 lors de la biennale de Venise. Celle-ci avait comme thématique « villes : moins d’esthétique, plus d’éthique », Un thème choisi par Massimiliano Fuksas, le commissaire de l’événement à l’époque. La biennale fut utiliser comme gigantesque atelier pour expérimenter, analyser, et essayer de donner une forme intelligible à la nouvelle dimension planétaire des comportements et des transformations* urbaines face à l’arrivée du nouveau millénaire. Le thème choisi est un moyen de communiquer le profond malaise des sociétés en mutations rapide. L’exposition installée à la Corderie diffusait des images captées dans différent lieu urbains. Une manière de s’interroger sur le futur des mégalopoles dans la mesure ou, déjà à l’époque, c’est le lieu qui catalyse les contradictions.
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Pendant le contexte de guerre, l’armée américaine à cherché à faire développer des capacités mentales chez les patients en leur donnant des grosses doses de drogues [1]. Akira nous montre alors ce que ce serait si cela aurait vraiment fonctionné. En effet, la fiction accompagne les développements technologiques et scientifiques et les auteurs s’empresse de s’imaginer des univers extrêmement riche. La fiction révèle de nombreuses frontières à dépasser pour les scientifiques et provoque aussi de nouvelles angoisses chez les population.
Cela se cristallise dans Akira et notamment dans l’animation. Une figure principale émerge, il s’agit du professeur - incarnant le pouvoir scientifique - celui-ci s’intéresse aux ondes cérébrales de Tetsuo et Akira. Il y a de nombreux passages marquants, comme les analyses expérimentale ou Tetsuo* est allongé sur un scanner dans le laboratoire militaire. Accompagné par la prise de substances psychotropes, Tetsuo fera des sortes de «rêves initiatiques» qui se révéleront en fait être la manipulation de son esprit par les ESPers [2]. Ôtomo dans son récit fictif rend compte d’une dualité constante entre la figure du scientifique et celle du colonel pour montrer la réalité* de ce contraste qui existe entre la théorie scientifique et la responsabilité militaire de l’époque.
[1] Le Projet MKUltra lancé le 13 avril 1953 est une opération secrète lancé par la CIA pendant la guerre froide. l’objectif était de voir si ils pouvaient renforcer la résistance des soldats américains face à la tortures. En ce sens ils ont menés plusieurs expériences. D’abord ils ont procédé par des techniques d’hypnoses qui accompagné de prise de LSD sur des cobayes. Les cobayes étant au début de l’opération des prisonniers, pour la plupart toxicomanes. En échange de leur volontariat déguisé la CIA les payaient en substances illicites. Ensuite ses expériences ont été menés sur des individus quelconques à leur insu. Dans les années 1970 le gouvernement américain trouve que cela ne mène à rien, en 1977 c’est la fin du projet MKUltra.
[2] Les ESPers sont un trio d’enfants dotés de pouvoirs psychiques (Kiyoko n°25, Takashi n° 26 et Masaru n° 27 ) qui sont depuis plusieurs années les cobayes d’un projet secret d’ESP lancé par le gouvernement.
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