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Critique de Get Schooled
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En Corée du Sud, on a tendance à retrouver beaucoup d’aspects de cultures adjacentes en beaucoup plus exacerbé. Le capitalisme ? Impitoyable et broyant sans pitié les individus dans d’innombrables compagnies se ressemblant toutes et souvent à la durée très éphémère. Les idols ? L’industrie est tellement poussée que l’on retrouve beaucoup plus leurs musiques chez nous que les idols du Japon, et en plus, ça s’étend aux deux sexes. La violence scolaire poussant des tas de jeunes à se suicider au Japon ? Encore pire en Corée avec des chiffres de violences et de suicide beaucoup plus élevés. C’est là-dessus que se base Get Schooled, un webcomic écrit par Yongtaek Chae et dessiné par Garam Han.
Le Webcomic est un genre de bande dessiné qui prend beaucoup d’ampleur ces dernières années, au point où certaines de leurs œuvres sont édités et distribués dans nos librairies (Lore Olympus, Let’s Play ou The Gamer) et d’autres sont carrément adaptés en série sur Netflix ! Et on peut comprendre pourquoi : le webcomic adopte un format optimal sur téléphone et est gratuit. Le succès est donc garanti grâce à cette adaptation du marché opportune. Pourtant, aujourd’hui, on va parler d’une œuvre plutôt confidentielle en France, personne n’en a parlé en occident mis à part quelques youtubers américains.
Et ce n’est pas étonnant, ce qui frappe tout d’abord dans l’œuvre, pour nous les français, c’est tout d’abord le choc culturel. Jusqu’à maintenant, on connaissait bien les us et coutumes scolaires asiatiques, où il faut aller en cours en uniforme, où les classes restent dans la même salle qu’ils doivent entretenir en y faisant le ménage d’ailleurs. Mais il faut savoir qu’il y avait encore quelques années, les punitions physiques étaient aussi administrées par les professeurs eux même pour gérer les élèves. Une interdiction totale de toucher les élèves a été imposé par le gouvernement coréen, mais la transition n’a pas été des plus douce : en passant du tout au tout, la jeunesse du pays a commencé à ressentir un sentiment d’impunité, renforcé par un article de loi empêchant tout mineur de moins de 14 ans d’être condamné en cas d’infraction, de délit ou même de crime, tout au plus, ce sera traité comme une affaire de protection de l’enfance, et au pire, le délinquant devra être rééduqué quelques semaines dans un pénitencier de la jeunesse.
C’est là que la fiction commence : dans Get Schooled, le ministre de l’éducation a donc décidé de mettre en place le TRPA (Teacher Right Protection Agency), un organisme spécial qui enquête et qui est chargé de régler les situations les plus problématiques dans les écoles, mais pas seulement : ils prennent également en charge la protection générale de l’enfance et des professeurs. Pour leur donner les moyens de régler les cas les plus extrêmes, leurs agents ont une totale impunité pour tabasser tout élève enfreignant la loi.
Impunité totale qui est très très mal passé auprès de moi au tout début, j’ai eu mon petit choc en voyant un adulte régler la situation par une violence digne des meilleurs épisodes de Like a Dragon, et surtout, en y prenant un certain plaisir sadique.
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Moi j’ai grandi avec GTO, et Onizuka, alors qu’il subissait DeepFake pornographique et harcèlement constant de ses élèves, il résolvait très peu la situation par la violence. A part dans le tome 1 où on lui a fait péter les plombs, par la suite, il gagne le respect de ses élèves autrement.
Cependant Get Schooled varie très rapidement le thème de ses histoires. Chaque histoire forme un arc, il y en a quatorze pour cette saison, répartie en 111 épisodes. Oui, dans les deux premiers arcs, la solution c’est de cogner les étudiants et ça mérite questionnement (même si la violence contre laquelle on lutte est si extrême que l’on pourrait comprendre pourquoi la violence en retour peut sembler légitime). Mais dès le quatrième arc, on n’hésite pas à remettre en cause la responsabilité des enseignants quand ils vont eux même trop loin, ou lorsqu’ils sont corrompus et à partir du cinquième arc, on se rend compte que c’est surtout la société coréenne qui est remis en cause. Une société de tous les extrêmes, où jamais un élément ne semble avoir fait l’objet de compromis, et où c’est ou tout ou rien.
Un pays où le gouvernement est ultra présent quand il s’agit des grands centres urbains mais où il disparaît complètement une fois que l’on pose un pied dans la campagne.
Un pays où les cultes possédant suffisamment d’argent peuvent exercer un pouvoir tel qu’ils peuvent retenir et fanatiser enfants comme adultes, au point d’avoir les moyens de construire des fausses écoles pour leurrer la police.
Un pays où le moindre écart peut même conduire sa présidente élue en prison, mais où les jeunes de moins de 14 ans peuvent commettre des homicides sans avoir aucune conséquence, pas même un casier judiciaire.
Un pays où, si un enfant est maltraité par ses parents, l’état ne peut pas les protéger, puisque ce sont les parents qui ont le dernier mot, même s’il y a enquête ou condamnation.
Avec un cadre 100% coréen, avec une violence visuelle et morale, voir même sexuelle, envers des personnages souvent mineurs, comportant des sujets aussi durs… on pourrait penser que l’on est en face d’une BD sans concession. Et bien non ! L’auteur s’est en effet servi de deux éléments réels pour façonner toute son œuvre. Premièrement, un groupe a bel été bien monté pour lutter contre la délinquance juvénile en marge de la loi, sauf que c’est une entreprise privée et pas une agence gouvernementale. Et oui, ils sont payés pour tabasser des délinquants mineurs, et c’est toléré car c’est devenu une sorte de mal nécessaire. Transformer Punishment Dream en TRPA chapeauté par le ministère de l’éducation est donc une concession pour éviter que cela devienne insoutenable pour le public, qu’il soit coréen ou d’ailleurs. La deuxième concession, c’est que l’auteur a pris des faits réels, mais en adoucissant les faits, là aussi pour que ça devienne tolérable, aussi bien pour lui que pour le public. J’explicite car c’est important (et vous êtes en droit de remettre en doute tout de même, je vous rassure là-dessus), ça signifie que les pitchs de chaque arc ont bel et bien existé (ou existent encore au présent) mais qu’ils ont été adoucis pour les besoins d’un webcomic que l’on pourrait classifier 16+.
Get Schooled n’est donc pas qu’un GTO de droite conservatrice, dans le contexte coréen, il est même le contraire et rejoint par la même occasion les œuvres coréennes punk comme Parasite ou Squid Game, le genre d’œuvre qui mettent justement des taquets dans les genoux de la société coréenne.
La valeur défendue par Get Schooled est plutôt la Justice. Le fait d’aider les faibles face aux forts qui abusent du système pour exercer leur violence en toute impunité. Face à une société laissant passer des violences atroces et extrême, des militaires surentrainés paraissent nécessaires, ne serait-ce que pour défendre les victimes lorsqu’elles sont en train de se faire agresser. De plus, le concept est remis en cause par l’auteur lui-même : les protagonistes ont les mains sales et œuvrent en marge de la loi et le savent très bien, certains antagonistes ont des arguments qui leur donnent raisons lorsque l’on parle du droit de l’homme ou des droits de l’enfant. De plus, bien que ce ne soit pas exprimé dans le texte, dans le sous-texte on comprend aisément que la TRPA tient par la volonté du ministre de l’éducation actuel, mais qu’une fois qu’il ne sera plus à son poste, ce sera terminé, car personne n’aura la même volonté d’acier et la même capacité à encaisser les scandales. Car la TRPA fait scandale. C’est un organisme qui fonctionne parce qu’elle fait peur, les seuls qui ressentent de l’espoir à la mention de cette organisation… Ce sont les victimes qui n’ont plus aucun recours.
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Que peut-on dire en conclusion ?
Que Get Schooled est un excellent webcomic. Je n’ai pas abordé l’aspect technique, car les dessins sont à mes yeux, tout à fait excellent. On a parfois des visages qui me paraissent un peu bizarrement dessiné dans certaines expressions, mais ça disparait après l’arc trois. Les personnages sont attachants, aussi bien les personnages principaux que les victimes, on adore détester les bourreaux et on est ému lorsqu’il y a un arc de rédemption pour certains d’entre eux. Mais clairement, aujourd’hui, ça ne passera jamais en France. Aujourd’hui, on voit beaucoup plus dans les médias les jeunes se faire matraquer par la Police pour des raisons complètement illégitimes. La période où les professeurs se faisaient braquer pour la liste de présence semblent déjà bien loin alors que ça date d’il y a moins de dix ans, et on était plus dans l’exceptionnel que dans le quotidien, là où les situations dépeintes dans l’œuvre de Yongtaek Chae et Garam Han sont quelque chose de systémiques ou généralisés, quand ils ne sont pas encore plus spectaculaires. Jamais une œuvre pareille pourrait venir dans notre pays sans déchaîner les polémistes de tous bords, sans devenir un porte étendard des extrémistes qui essaieraient de l’utiliser pour justifier une politique répressive envers la jeunesse, et surtout, sans subir un boycott ou un ayatollah de personnes se pensant bien intentionné mais qui ne comprendront juste pas le contexte.
Si je parle de ce webcomic aujourd’hui, c’est surtout pour cela : comment une œuvre aussi bonne peut quand même passer complètement aux oubliettes en sortant de son pays ? Et là, on a tout ce qu’il faut pour que ça ne remporte jamais la gloire méritée, juste à cause de l’ethnocentrisme. Avoir le regard rivé sur sa propre culture au point où on oublie qu’il en existe d’autre. Le choc culturel est forcément inévitable. Mais il faut le dépasser, essayer de comprendre l’œuvre et pourquoi elle fait ce qu’elle fait, dans quel contexte ça a été fait et etc…
Confronter une œuvre d’une autre culture par rapport à la nôtre, oui, ça peut se faire. Aujourd’hui, beaucoup retienne de la Corée les superbes séries et les musiques avec moult idols pomponnés, en nous disant que tout est beau, tout est parfait là-bas. Mais la Corée, c’est comme le Japon, il y a énormément de points noirs et de phénomènes extrêmement grave qui sont issus de leur société. Et c’est pour ça que les œuvres comme Get Schooled sont importantes, qu’il est dommage que l’on n’ait quasiment rien de similaire chez nous et qu’il soit également dommage que ça ne marche pas chez nous tout court.
Gardez l’esprit ouvert et curieux, et ne précipitez jamais votre jugement, car vous pourriez passer à côté de très bonnes choses.
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Pourquoi je me méfie de RE4 Remake
Resident Evil 4 va avoir un remake, ce n’est un secret pour personne et tout le monde semble emballé… enfin tout le monde sauf moi. Et quand j’exprime mes doutes, je me heurte à une levée de bouclier, comme s’il ne fallait absolument pas y toucher parce que les quelques vidéos dévoilés et la démo semblent avoir suffi pour convaincre.
Mais pour ma part, plus j’en vois, plus je me méfie. Je vais vous expliquer pourquoi aujourd’hui, mais concrètement, ça va se tenir en quelques arguments.
Une réflexion qui n’a cependant pas été facile. Jusqu’à maintenant, beaucoup de remake m’ont juste désintéressé. Les remakes de RE2 et 3 m’ont juste laissé de marbre et je n’y ai au final même pas joué. De même pour Dead Space et ainsi que nombre autre jeu du même acabit. Je n’ai été hype que pour un seul remake : celui de Live a Live.
Mais là, j’ai une réelle réticence, j’ai l’impression de voir un remake Disney avec tout ce qu’il y a de plus problématique à tous les niveaux. Le fait de prendre une œuvre excellente sur laquelle il n’y a rien à changer, mais de changer un maximum de choses quand même pour justifier le remake par exemple. Resident Evil 4 n’est pas parfait, mais il offre une expérience inoubliable et a établi de nouveaux standards de jeux d’action à son époque. De jeu d’ACTION.
L’orientation action d’ailleurs n’est ni nouveau, ni même une surprise, déjà à cette époque. Il faut savoir par exemple, que le premier Resident Evil devait être au départ un FPS où on affrontait des zombies très nombreux, mais la découverte de Alone in the Dark a amené Mikami a changé ses plans. Et ce n’est peut-être pas plus mal, car un jeu d’action plein de zombie où ça tire de partout, ça existait déjà avec Killing Time. De plus, Resident Evil 3 Nemesis était déjà orienté pas mal action, et dans Resident Evil 1, on peut très rapidement ramasser le lance grenade avec Jill si on sait où aller.
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Mauvaise surprise pour vous d'ailleurs si vous revenez après avoir pris le précieux appareil...
Donc, quand on me dit que RE4Remake va se recentrer sur l’horreur, je souffle. Surtout quand j’ai vu ce que ça voulait dire dans la démo. Remettons-nous dans le contexte de l’époque : on ne sait pas quel est la menace, on nous dit juste que l’on doit rechercher la fille du président. Nos deux coéquipiers nous larguent près d’une petite maison en nous demandant d’interroger les habitants, et lorsque l’on rentre à l’intérieur, on trouve un homme normal qui alimente son feu et qui nous envoie bien chier quand on l’interroge. Une seconde plus tard, il nous attaque avec une hache. Le jeu nous rend le contrôle pour qu’on l’abatte et on constate que c’était un homme normal, pas un zombie.
La situation dégénère rapidement et d’autres villageois nous attaque, tout d’abord en bloquant la porte, ce qui nous oblige à aller à l’étage et à sauter par la fenêtre. Simple, efficace : le mystère de l’agressivité des locaux est complète, on nous a laissé le contrôle afin d’apprendre à gérer les mécanismes de tir dans une situation propice à l’apprentissage (pas d’autres ennemis, la menace est juste devant et s’avance vers nous en marchant et on a juste à lui tirer dessus quelques fois pour qu’il s’effondre mort).
Dans le remake, déjà, on nous demande de rechercher nos coéquipiers. Pourquoi ? Est-ce que notre enquête ne devrait pas suffire à pousser Leon à interroger les gens du coin ? Et bien là, non, il faut impérativement rechercher d’autres PNJ. La maison est TROIS FOIS trop grande pour celui d’un pécore habitant en lisière de forêt, il y a un séjour, deux chambres et une cave immense remplis de piège à loup histoire là aussi de vendre la mèche… Mais surtout, c’est les deux premières confrontations qui sont complètement loupé. Leon dézingue son agresseur dans une cinématique en lui brisant  le cou. Mais le mec viendra tout de même nous agresser dans la cave, ce qui nous dévoile la menace surnaturelle. L’échappé de Leon par la fenêtre se fera également par une cinématique, car il se fera cerner par trois mecs. Alors que plus tard on gérera sans aucun doute dix fois plus d’ennemis, ne serait ce qu’au village, mais là il fuit. Donc, le côté horrifique en fait, c’est d’essayer de nous vendre un Léon plus faible et qui s’inquiète d’affronter plusieurs ennemis à la fois, l’implémentation de lieux plus sombre dans lequel il faut s’enfoncer et de la connaissance du côté surnaturelle des ennemis dés le premier villageois rencontré ?
Non, je ne suis pas du tout convaincue en effet, là pour le coup, j’ai plus l’impression que l’on casse ce qui fonctionnait bien en terme de flux narratif juste pour complaire à quelques râleurs qui ont déclaré ne pas aimer RE4 à l’époque parce que ce n’était plus un survival-horror. Chez nous, en France, il n’y a que Durendal et Benzaie, qui à ma connaissance, n’ont émis que ce genre d’avis. Imaginez du coup qu’il est possible que l’on ai pris en compte l’avis, non pas des multiples fans qui étaient très content du jeu de base, mais de ces deux là pour essayer d’orienter le jeu vers plus d’horreur, et tout ce qu’ils ont trouvé à faire, c’est de niquer la cohérence et le flux narrative en court-circuitant les découvertes horrifiques concernant les villageois.
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"Patron, comment je fais du coup pour accentuer le côté horrifique à notre jeu d'action horreur ? - Bouche à fond tous les noirs et met un gros filtre bleu nuit. - C'est pas une phase de jour là ? - On mettra le soleil après t'inquiètes."
Le nouveau character design de certains personnages ne me plaisent pas non plus. Si je n’ai rien à dire sur Ashley, à part que je préfère son ancien design qui faisait d’elle quelqu’un de plus jeune et qui assumait que le personnage soit jeune et complètement perdu au milieu des évènements, mais là on touche à quelque chose qui relève du goût. Je réprouve cependant totalement ce qu’ils ont fait de Luis et Salazar. Luis a l’air d’un psychopathe à qui on ne peut pas faire confiance, or, son premier design est fait pour le rendre sympathique… Un peu lourd et sexiste, mais sympathique. Et quand il sort de sa cachette dans la cabane pour donner de quoi barrer la porte à Léon, avant de se battre avec nous, notre empathie pour le personnage grimpe à vitesse grand V. Surtout qu’il essaie de nous aider, quitte à prendre de gros risques en partant seul de son côté. C’est pour ça que son meurtre brutal et spectaculaire nous fait de la peine : il avait réussi ce qu’il voulait faire, mais l’intervention du boss de fin in extremis le coupe dans son élan. Là, ils ont choisi qu’il nous accompagne pendant une bonne partie de l’aventure, mais du coup, cela veut dire qu’il réussit moins de choses par lui-même. De plus, il mourra de la main de Krauser. Pas sûre de ce choix non plus.
Salazar a perdu pas mal de son côté ridicule pour un ravalage de façade destinée à le rendre plus inquiétant et plus effrayant également. Visiblement, les auteurs du remake voulaient que leur méchant paraissent plus fort et respectable, Leon ne l’humilie plus à longueur de temps pendant l’arc du château et subi également beaucoup plus les actions de l’antagoniste. Et là aussi je ne suis pas d’accord : Salazar était fait pour être ridicule et fantoche, car il n’est qu’un pantin et un sous-fifre pour Saddler. Rien de plus.
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En plus, moi j'ai la vilaine impression de combattre la Reine d'Angleterre qu'on aurait resorti de sa tombe...
Encore une fois, Resident Evil 4 était un jeu d’action, et il enchaînait donc les poncifs d’actions : le mâle alpha qui lâche des one liners, l’homme de main très grand et impressionnant, le lieutenant ridicule qui essaie d’avoir de l’autorité mais qui n’est qu’un gros nul et le mastermind bien smug. C’est simpliste et il n’y a pas besoin de plus, c’est ce qui nous permet de nous immerger dans une ambiance de film de série B : le fait qu’il y ait des imperfections très visibles, que l’on peut pointer du doigt et qui donne un caractère cheapos maîtrisé. Le village qui s’appelle Pueblo, la salle de la lave au fond du château, l’assaut en hélicoptère et la fuite finale en jetski, tout va dans cette direction et c’est ce qui a fait de RE4 quelque chose de très spécial : son second degré omniprésent. Alors tout refaire pour que tout soit plus serious business enlève énormément de sincérité à l’ensemble.
C’est un peu comme les décors : là où ils étaient simples et fonctionnels dans la version d’origine, suffisamment pour que l’on soit dans un environnement crédible, où on voit facilement les éléments destructibles des éléments interactifs et des purs objets décoratifs. Maintenant tout est surchargé au point où il faut recourir à des procédés ultra artificiels pour discerner les éléments interactifs, comme ces grosses traces de peintures jaune poussin sur les tonneaux pour savoir qu’on peut les casser. En poussant trop loin l’éléments technologique, on a quelque chose de beaucoup moins organique.
Je résume donc mon avis : j’ai peur que l’on a quelque chose de moins sincère, de moins organique, mais surtout, que l’on ait changé des choses qui marche pour des pinaillages en nous présentant quelque chose, qui comme un remake disney, se brise complètement une fois remaké parce que l’on a voulu plaire à tout le monde. Ce qui a fait le succès de RE4, c’est son ambiance d’action film bis, c’est les one liner de Léon qui l’ont rendu ultra cool et populaire en plus de son ultra compétence qui lui permettait d’infliger la fessée à Salazar, ce sont ses décors conçus pour être aussi chouette qu’utile. Et changer cette recette va créer un déséquilibre. En voulant faire autre chose d’une œuvre qui a été conçu à l’origine pour l’action débridée, vous risquer, comme Disney, de ternir la réputation de votre classique dans le pire des cas, et de juste donner envie de jouer à l’original dans le meilleur. Vous êtes perdant perdant.
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