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Est-ce qu'il faut aller jusqu'au bout de la nuit ou est-ce qu'on perd son temps?
Réponse donnée par la vie: tu as perdu des larmes.
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J'ai aimé dans un au-delà invisible, qui cernait le mouvement des choses, la netteté des drames, des brisures, des fautes. C'est à dire que j'aimais dans le pelage d'or des choses, des regards et des actes, dont la caresse lancinante posée sur mon coeur était interminable. On me disait: les choses sont ainsi et elles portent ce nom. Je ne pouvais y croire. Les faits n'étaient que la marque visible de ce qui réellement se jouait entre nos deux vies. Nos paroles, nos gestes, nos silences sentencieux n'étaient que la chevrotante musique émanée de cet air où nous nous étions trouvés l'un dans l'autre.
Nous étions deux enfants si impatients de la fête approchante qu'ils déchiraient à l'avance leur costume, dans des sursauts d'excitation terrifiée.
La dernière fois que je l'ai vu, au bar, nous étions l'un face à l'autre. Il me parlait, je l'observais. On se disputait pour des histoires de tromperie et de jalousie. Il me dit brusquement: Est-ce que je te plais encore? Est ce que t'en es sûre?
Alors je me posai la question en moi-même. Je voyais cet homme cerné, dont les grosses mains baguées argumentaient la parole enfumée, les sourcils et les cils ouvrageant son regard mauvais, fumeux, de plus en plus éteint. Ses yeux ne frôlaient plus la corde sensible de mon âme. Sa grâce ne l'émouvait plus comme autrefois, ni ses ténèbres. Je ne l'admirais plus, je ne désirais plus sauvagement greffer en moi sa puissance. Ses yeux plats, profonds et noyés dans la rage et le vide, la sévérité triste de son visage, l'éloquence de ses mensonges, sa fougue, ses insultes, ses assauts à ma chair, toute cette danse perdue qu'il était, diffuse et offerte devant moi, ne me charmait plus. C'était plus grave encore, elle m'envoutait. Ce n'était plus les premiers rayons de la fascination, lunaires, éthérés, au goût originel. C'était le remous profond, réverbéré d'écho en écho, du premier coup, de la première rencontre, dont les propagations étaient infinies, successives et liées, et traversaient les régions souterraines par ces résonnements sourds. Mon être vibrait encore à sa vue comme sous un glas. Fixée par lui, il m'emportait encore, dans sa violence qui n'était plus ferme et arquée mais défaite et traînante, comme une roue qui tourne, étourdissante. Alors que j'aurais pu vendre sa peau et son âme au marché noir pour quelques centimes, il me tenait encore, il m'emportait encore dans ses contrées poreuses.
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Reviens pour me maudire, reviens, je me tiens prête!
Et je me colle en spectre sur le plâtre des murs.
Je veux de toi la rage et la poigne si pure;
Déjà je t'entrevois, roulé dans ta serviette,
Ton air de dompteur cerné d'enluminure,
L'orgueil clair de ta race et ta pudeur fluette.
Et te sens te verser au creux de ma blessure,
Y glisser ton métal et m'etreindre la tête.
Fuyard traître et menteur, tu fus mon aventure:
Dans ton âme sans loi, j'ai deviné mon sort.
Mon flair s'aiguisait en s'approchant du bord
D'où je suis revenue, masquée par la souillure.
J'ai maudit la patrie au drapeau noir et vague
Flottant dans l'air étrange de nos destins croisés.
J'ai maudit la nuit claire où nous nous sommes aimés,
Aussi vite que l'éclair, au tranchant d'une dague.
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Merci à tous ceux qui furent mes précieux lecteurs pour le dernier texte que j'ai écrit. Vos retours m'ont particulièrement éclairée et m'ont permis d'entrevoir la forme que pourrait prendre cette histoire, dans l'idéal. Je vais donc m'adonner à la refonte totale de ce qui a déjà été écrit. Si Dieu le veut et si j'en ai la force, j'arriverais à une oeuvre achevée et belle.
La vie, dans son caractère trouble, enchanteur et dangereux, est la matière première de l'écriture. En retour, la poésie peut l'élever en direction de son sens suprême. Dans l'époque qui est la nôtre, bruyamment armée contre le mystère, vouloir écrire correspond au besoin d'approcher une certaine pureté de vision. Sans prétendre détenir une vérité, se poser dans la foi qu'il en existe une, et qu'elle est autre, toujours au-delà de ce qui se dit.
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J’ai pour mon malheur croisé un amour qui jamais ne mourut ... je l’ai vu ... on pouvait presque le toucher ... j’ai pour mon malheur su qu’il existe un chemin ... à ceux et celles qui disent que c’est impossible, de grâce n’empêchez pas ceux et celles qui s’élancent au-dessus de l’abîme ...
" L'amour commence comme il finira. Il finit comme il a commencé, par cet effroi qui serre le coeur autour d'un vide, cet appel d'air entravé qui coupe le souffle comme un appel à l'aide, ce mouvement d'accordéon intime qui inspire et expire..."
- Camille Laurens ( Ni toi ni moi 2006 )
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J'ai envie d'une esthétique nouvelle, j'ai envie de renaître. La genèse commence.
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Je suis en train d'écrire un texte sur la passion amoureuse que j'ai vécu pour un traître. Ce texte là, je ne peux pas le publier ici, mais je l'enverrai à ceux qui le souhaitent et qui auront la bonté de devenir mes indispensables lecteurs.
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Parfois, on vit des contes à même sa chair. “Il était une fois” et quelque chose survient qui a la dignité d’une histoire. Sur la toile infinie, translucide et noire, deux astres convergent l’un vers l’autre, pendant que l’orchestre poursuit son râle étrange. Les astres que l’on trouve dans les yeux d’un amant le grandissent à une échelle sans mesure. S’il n’existe pas de beauté sans blessure initiale, la beauté d’une histoire doit sans doute venir du déchirement: sous la plénitude des sphères, leur ronde flottante, diaphane, il y a le néant où tous les actes s’inscrivent. Sauf qu’il existe le meurtre et l’enfantement. Dans le récit que j’ai fait, l’un et l’autre existèrent à l’état de potentiel, comme une ombre portée par nos gestes, qui en aurait été la juste extrémité, si on avait eu l’audace.
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La morale de cette histoire est qu'il n'y a pas de morale dans les histoires.
J'ai tellement vécu que je pourrais m'arrêter à une table et écrire un livre.
Je voudrais mettre la vie en suspens pour la saisir.
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J'ai appris à mon âge ce que c'est qu'être une femme: rire, sourire, se parfumer, exhaler son charme en plein soleil, pendant que son coeur est transpercé d'un amour déçu.
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Ils étaient les plus beaux amants et se salirent
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Oh mon cœur, tu verras,
quand l'oubli t'aura totalement recouvert,
Quand ton nom ne soulèvera plus une seule poussière,
Quand la douleur brisée en lambeaux filera,
Je frolerai d'une main distraite ta beauté,
Ta gueule d'ange si jolie qui me faisait si peur.
L'étoile sera morte. Dans leur pays de cernes,
Tes grands yeux aux cils noirs n'auront même plus d'abîme.
Quand ton souvenir même se sera décharné,
D'etre resté si seul dans la rue loin de moi,
Mon traître, mon amour, qui m'a tant abîmée,
Tu pleureras alors, sans trop savoir pourquoi.
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Le terme "aventure" vient du latin adventura qui signifie "ce qui doit advenir". On ne choisit pas les épreuves qui nous traversent et que nous traversons. C'est elles qui viennent nous trouver et nous qui consentons à les suivre.
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Deux coups de poignards par celui que j'aimais: un dans le dos et l'autre dans le coeur. Bravo l'artiste.
On attend la suite, voir la manière dont je peux prendre le sang versé et le répandre sur une belle toile.
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Insensible à la peine des morts, amoureuse de l’aigu des récifs, du tranchant des averses, des vents brutaux déflorant les nuages, la nature pour elle n’était ni nourricière ni une compagne mais l’initiatrice de tous les périls, de toutes les audaces. Elle était donc insensible à la peine des hommes et la morale pour elle était bien plus dégoûtante que l’odeur d’excrément qui poursuit les malheureux: elle était le signe d’une humiliation, la trace d’un esclavage tacite, d’une déchéance. Ses parents, les professeurs, les prêtres et toutes les histoires qu’on raconte s’évertuaient à transmettre à ce jeune cœur si grave le frisson de la pitié. Mais son cœur ne s’étonnait que de son propre battement, attiré par sa propre clameur qui jetait dans ses yeux des élans d’or et de rage.
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