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Vers l'inconnu

Premiers mots sur ce blog. Je m'engage dans ce qui me semble une grande aventure. Après avoir étudié le design de mode dans la région où j'ai grandi, après m'être installée à Paris et découvert le monde fou de la mode, entrant dans les coulisses, apprenant les ficelles, ... Je quitte le cocon où j'avais pris mes repères, cette marque de prêt à porter androgyne, au concept fabuleux qui se développe à une vitesse fulgurante. J'ai tant évolué au sein de cette équipe. 18 mois de folie, de hauts et de bas, d'obstacles à surmonter, de rencontres, d'apprentissage. 

Je quitte le nid. Je vole vers d'autres horizons en toute incertitude et la peur me gagne lorsque dans deux jours je me lance dans le vide. J'ai bien quelques objectifs, des projets à court terme et à long terme mais rien de certain. L'inconnu m'ouvre ses bras.

Pourquoi partir ? Une envie d'avoir du temps pour moi, mes projets. Ce monde ne laisse pas une seconde à l'esprit pour vagabonder autre part. Tant de mois enfermé, il bouillonne et s'impatiente.  Il me semble être encore trop jeune pour m'accabler de tant de responsabilités, de soucis, de calculs, de stress. Je ne m'aveugle pas pour autant et je sais bien que le travail inculque un minimum de pression mais celle ci est devenu trop grande pour mes fragiles épaules. L'envie de reprendre les études, la création pure,... me reconnecter avec le monde et en exprimer ma vision à travers le vêtement, le textile. De nouveau pétiller de la beauté de ce qui m'entoure. 

Il me tarde de revoir Paris étinceler de nouveau. Cette ville qui m'inspirait tant est devenue triste. Teintée de ces journées trop longues passées à travailler, le regard rivé sur un ordinateur pour répondre à des emails, passer des commandes de matières sans plus savoir pour quoi, pour qui, voir les collections qui se créent sans plus y apporter de patte, sans plus en avoir l'envie, me voir consignée à faire ce que je fais bien, ce que d'autres ne veulent pas faire, l'organisation, le référencement, le calcul des couts.

Je ne me plains pas, j'ai appris tant de choses et j'ai vu tous les aspects que l'on peut souhaiter voir d'une marque de pret à porter. J'ai participé à chacune des tâches, j'ai savouré la polyvalence.

Aujourd'hui je m'en vais car je fais ce métier pour créer, pour exprimer ma jouissance du monde.

Je me lance donc vers l'inconnu, monter quelques projets personnels à présenter aux écoles, trouver une reconnaissance dans ce milieu par le diplôme d'une école reconnue ou trouver un travail en montrant des projets qui me ressemblent, des projets qui seront désormais teintés d'un peu plus de professionnalisme.

En avant !