lesondupapillon

[lesondupapillon]

Dis ce que le feu hésite à dire

Soleil de l'air, clarté qui ose,

Et meurs de l'avoir dit pour tous.

/ René Char

[lesondupapillon]

On joue de grands airs

et c'est la nuit qui s'approche

avec ses faux bijoux d'étoiles

Est-ce le moment de fermer les yeux

/ Philippe Soupault

[lesondupapillon]

Les Rois Confédérés du ciel mènent la guerre sur mon toit et, maîtres des hauteurs, y établissent leurs bivacs.

/ Saint-John Perse

[lesondupapillon]

Ses tempes chantent haut, en ténor. Cependant que les agrès intérieurs se raidissent.

/ Henri Michaux

[lesondupapillon]

Mon désespoir vient à minuit

et me regarde comme si j'étais mort depuis longtemps

noirs les yeux et le front fatigué de fleurs

/ Thomas Bernhard

[lesondupapillon]

Silence ! Arrête ton visage

Prêt à s'enfuir ! Ne souris pas

Pour que, soumis par nos regards,

Notre passé garde sa place

/ Armand Robin

[lesondupapillon]

Sentir le Désir se détacher de sa propre chair, c'est comme observer le corps qui se détache de l'âme pour disparaître.

/ Guido Ceronetti

[lesondupapillon]

D'où est sorti en moi l'esprit ?

Où l'a-t-il pris ce saint esprit ?

D'où sortit en moi un esprit ?

Ce quelque chose d'incernable

appelé jusqu'ici esprit ?

/ Antonin Artaud

[lesondupapillon]

tard venue mais du fond de la nuit

de lèvres mal fermées qui s'obstinent

la lumière dévore, ou son absence de limites,

un espace franchi pauvrement

/ Jacques Dupin

[lesondupapillon]

Flottant de-ci de-là entre profit et perte

Pendant ce bref passage où les rêves se croisent

/ T. S. Eliot

[lesondupapillon]

J'entends courir la nuit par les sillons

du visage — on dirait qu'elle m'appelle,

que soudain elle me caresse,

moi, qui ne sais même pas encore

comment assembler les syllabes du silence

et sur elles m'endormir.

/ Eugénio de Andrade

[lesondupapillon]

La chevelure d'encre entoure le long cou

Un regard monte et se pose

fusée rapide qui s'étire

Et descend sur le fond de suie

On ne reconnaît aucun visage

C'est le temps d'un autre voyage

/ Pierre Reverdy

[lesondupapillon]

La société où vous vivez a pour but de vous détruire. Vous en avez autant à son service. L'arme qu'elle emploiera est l'indifférence. Vous ne pouvez pas vous permettre d'adopter la même attitude. Passez à l'attaque !

/ Michel Houellebecq

[lesondupapillon]

nos corps miment la vie sourde

ou absente

de n'importe quel mot

/ Ghérasim Luca

[lesondupapillon]

Le jus de la joie se changeant en brûlure

/ Henri Michaux

[lesondupapillon]

Un sourire est tombé dans l'herbe.

Irrattrapable !

/ Sylvia Plath

[lesondupapillon]

Convalescence du bleu après l'averse...

/Jean-Michel Maulpoix