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Amélie et Sofia en Italie
Comme il se doit pour la bonne tenue dâune troupe de jeunes mannequins voyageant Ă lâĂ©tranger et utilisant une chambre pour deux filles, les sorties et les invitations avec la gent masculine sont formellement interdites.Â
Le rĂšglement sâapplique strictement et « le renvoi sera immĂ©diat au manquement de cet engagement » stipule le contrat.
Le rendez-vous a lieu Ă Paris afin de rĂ©unir une Ă©quipe de tous horizons. Le groupe se constitue dune SuĂ©doise, dâune Danoise, dâune Allemande, de deux Espagnoles et de cinq Françaises. Elles communiquent entre elles soit en anglais soit en français.Â
Elles sâengagent pour un voyage qui va durer un mois et demi sans un seul jour de repos⊠pour lâorganisme, le temps du voyage est considĂ©rĂ© comme un temps de repos !
Dans un grand palace à Turin, les dix filles savourent le plaisir de se retrouver une nouvelle fois pour le tout premier défilé de la saison de ce grand parcours italien.
Elles se dĂ©placent en avion, train, bateau ou en bus avec le staff suivi par dâĂ©normes camions transportant le matĂ©riel, la sono et la collection.
Le périple constitue un important programme. Il sillonne toutes les régions italiennes comprenant une vingtaine de villes y compris la Sardaigne et la Sicile.
Depuis cette invraisemblable intrigue, lors du dernier voyage, AmĂ©lie encore affectĂ©e, car projetĂ©e involontairement au cĆur dâune tourmente sentimentale, elle sâappliquera dorĂ©navant Ă ne plus Ă©veiller le moindre sentiment complexe avec la nouvelle compagne de chambrĂ©eâŠ
Lâespace de vie nocturne durant le pĂ©riple, est attribuĂ© aux mannequins par « tirage au sort ».Â
Et, câest ainsi que Sofia et AmĂ©lie durant cette longue pĂ©riode, auront Ă partager la chambre, les rires, les secrets, les loisirs, la fatigue et⊠la sĂ©paration.
Sofia, cette jeune irlandaise, sâest installĂ©e depuis quelques annĂ©es Ă Nice Ă la suite dâun changement professionnel du pĂšre. Avec un accent adorable, mais trĂšs prononcĂ©, elle provoque le grand plaisir Ă la troupe de badiner ses expressivitĂ©s linguistiques.
Aussi, ses amies du groupe sâamusent Ă lâimiter en forçant exagĂ©rĂ©ment lâintonation et la confusion des mots et du genre.
Longiligne et souple, avec une dĂ©marche fĂ©line, elle attire tous les regards. De plus, une volumineuse chevelure dâun magnifique blond vĂ©nitien tirant lĂ©gĂšrement sur le roux aimante toutes lumiĂšres des projecteurs.Â
Puis, lorsquâelle Ă©volue avec grĂące sur le podium, une couronne de feu encadre son doux visage au teint nacrĂ© des Irlandais.
Les jours, les nuits processionnent à tour de rÎle avec un rythme endiablé pour composer la semaine puis une autre et, ainsi de suite, ne laissant guÚre de répit au clan des mannequins.
Ă peine arrivĂ©es Ă lâhĂŽtel, elles sont conviĂ©es dans le grand salon du dĂ©filĂ© pour prendre possession des lieux.Â
Le soir, le dĂźner est servi dans une salle rĂ©servĂ©e spĂ©cialement pour les Ă©quipes techniques et les mannequins, coiffeurs et habilleuse.Â
Puis, quartier libre, pourtant, la tribu extĂ©nuĂ©e rĂ©intĂšgre rapidement les chambres respectives en prĂ©vision dâun lendemain chargĂ© avec les deux dĂ©filĂ©s programmĂ©s pour la journĂ©e.
Ensuite, aux toutes premiĂšres heures de la matinĂ©e, elles entameront un nouveau parcours pour dĂ©couvrir une nouvelle rĂ©gion.Â
AprĂšs avoir endurĂ© stoĂŻquement les alĂ©as dâun voyage soit en bus, soit en train ou en bateau⊠elles sâinstalleront dans leur monumental et luxueux palace.
LâarrivĂ©e est prĂ©vue Ă lâheure la plus chaude de la journĂ©e. Et, sur un quai dĂ©sertique inondĂ© de blanc, se distinguent au loin des formes imprĂ©cises dâhommes et de femmes accourant Ă leur rencontre de cette Italie du Sud.
Dans cette pĂ©riode de crise Ă©conomique⊠Ils se trouvent là ⊠prĂ©sents, une dizaine Ă attendre lâarrivĂ©e du train. Les wagons dĂ©versent les riches touristes et lâespoir pour ces gens, de recouvrer quelques piĂšces dâargent en offrant leur service.
Le directeur, sensible Ă la dignitĂ© de ces familles, offre Ă tous un emploi de manutentionnaire pour aider au dĂ©chargement dĂšs lâarrivĂ©e des camions.
DĂ©fraĂźchies, mais ivres de joie en pĂ©nĂ©trant dans leur luxueuse chambre climatisĂ©e, elles se prĂ©lassent en attendant lâinstallation du podium, des Ă©clairages et de la sono pour la rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale.
Sofia, dans une pose nonchalante, sâabandonne dans un fauteuil aux Ă©normes coussins moelleux et elle raconte le bonheur de ses parents pour son judicieux choix de ce prĂ©tendant correspondant Ă leur Ă©thique.
Elle narre et sâĂ©ternise avec plaisir, en babillant tel un enfant, avec un flot de dĂ©tails concernant son futur mariage prĂ©vu fin septembre.
Elle semble comblĂ©e, car issue dâune famille aisĂ©e, fille unique, enfant choyĂ©, ayant rencontrĂ© le jeune homme idĂ©al, intelligent, beau garçon, bonne Ă©ducation et de grandes Ă©tudes lui procurant une excellente situation dans un groupe International. De plus, il est amoureux fou de sa fiancĂ©e !
AmĂ©lie est heureuse pour elle, toutefois elle pense quâelle est encore trop jeune pour sâengager Ă 21 ansâŠÂ
Elle ne comprend pas, ni ne ressent cette envie pressante de 'sâenchaĂźner' Ă un homme⊠à peine dĂ©barrasser des liens parentaux, AmĂ©lie souhaite, avant tout, profiter de sa libertĂ© toute nouvelle !
Le fiancĂ© lâappelle quotidiennement et dâinterminables conversations bloquent la ligne tĂ©lĂ©phonique, Ă tel point quâelles ont Ă©tĂ© empĂȘchĂ©es dâutiliser le poste tĂ©lĂ©phonique dans la chambre.
â Jâai besoin de pouvoir vous joindre immĂ©diatement, sâexclame le manager⊠puis, il enchaĂźne avec un ton rempli de reprochesÂ
â Par deux fois, jâai envoyĂ© un groom pour vous demander de descendre, câest inadmissible ! sâinsurge-t-ilÂ
Les filles trĂšs complices se rient de tout et de rien puis elles rĂ©pondent en chĆur :
â Nous ne sommes pas responsables, le tĂ©lĂ©phone est en panne ou a Ă©tĂ© mal raccrochĂ© !
Il interjette cette rĂ©ponse et dit fermementÂ
â Quoiquâil en soit, votre ligne sera bloquĂ©eâŠÂ
Sofia, douce et cĂąline, se propose de brosser les longs cheveux auburn dâAmĂ©lie tout en se remĂ©morant les truculents moments de la journĂ©e. Ainsi, le soir avant de se coucher, câest devenu un rituelâŠÂ
Les villes dĂ©filent avec cet immuable dĂ©roulement dans lâorganisation du travail, celui-ci est Ă©puisant, mais agrĂ©able, car les conditions sont exceptionnelles.Â
Elles jouissent dâune existence rĂȘvĂ©e, mais factice, faite dâartifices prodigieusement somptueux.Â
La rĂ©alitĂ© se dĂ©couvre lorsquâelles retournent Ă leur vie dâalors⊠celle-ci redevient une expression simple, sans ces privilĂšges fastueux qui dupe le jugement et la perception des choses.Â
AmĂ©lie perçoit un monde irrĂ©el provoquant lâillusion du bonheur. Il se manifeste en un feu dâartifice de lâesprit qui nâa pas de fond⊠cette rouerie est machiavĂ©lique pour un ĂȘtre fragileâŠ
Arrivée à Rome, le manager la convoque dans son cabinet.
â Que sâest-il passĂ© avec Sofia ? lui demande-t-ilÂ
InterloquĂ©e par cette question, AmĂ©lie reste sans voix⊠elle hĂ©site,Â
â Je ne comprends pas votre question, dit-elle
Il veut une rĂ©ponse claire et il sâexclame
â Elle donne sa dĂ©mission et tu en serais la cause !Â
Abasourdie de cette absurditĂ©, on lâentend murmurer
â Ce nâest pas possible, câest une farceâŠ
Et, il insiste toujours avec fermeté
â Non, elle ne peut supporter ta prĂ©sence, elle est bouleversĂ©e et trĂšs malheureuseâŠ
â Vous avez eu une relation intime ?Â
Ă ce moment, AmĂ©lie rĂ©alise quâil lui monte un gag puis, rassurĂ©e par cette conviction, elle Ă©clate de rire
â Ah ! vous mâavez bien eu !
Le boss en cherchant Ă comprendre la situation persiste dans son interrogatoire et rĂ©plique avec le plus grand sĂ©rieuxâ
â Câest pourtant la vĂ©ritĂ©, elle est amoureuse de toi et elle se trouve en grande souffrance⊠son fiancĂ© arrivera pour la chercher en dĂ©but de soirĂ©e,Â
AmĂ©lie a lâimpression que sa tĂȘte va exploser avec toutes ces informations invraisemblables et extravagantes⊠puis sur un ton courroucĂ©, elle riposteÂ
â Je ne sais que dire, car nous nâavons jamais eu une parole dĂ©placĂ©e et encore moins un geste⊠câest une copine et rien dâautre⊠Enfin, jâaimerais quâelle me dise ce quâelle me reproche !
Une rĂ©ponse dĂ©sabusĂ©e se fait entendre comme sâil se parlait Ă lui-mĂȘmeÂ
â En fait, tu as provoquĂ© un amour si intense quâelle veut rompre ses fiançailles et annuler le mariage⊠jâai eu les parents qui exigent des explications.
Puis, Sofia sâen est allĂ©e sans un mot ni un au revoir Ă lâĂ©quipe que nous formions.
AmĂ©lie nâa jamais eu dâautres nouvelles.Â
Cependant, elle découvre une lettre rédigée à son intention dans laquelle Sofia lui déclare sa flamme et elle lui demande de bien vouloir la pardonner, car elle a été incapable de lui parler.
AmĂ©lie trĂšs affectĂ©e par le mutisme de sa compagne nâa jamais rien soupçonnĂ©. Le comportement de son amie Ă©tait amical et sans Ă©quivoque⊠puis, elle se dit tristement que la situation aurait pu ĂȘtre diffĂ©renteâŠcar on aurait pu Ă©changer de chambrĂ©e avec une autre fille !Â
En fait, Sofia venait de dĂ©couvrir sa vraie nature et sâen trouvait totalement abasourdie et dĂ©sorientĂ©e.Â
Le soir mĂȘme, elle quitte la tournĂ©e avec son compagnon qui est venu la rĂ©cupĂ©rer. Â
Seule, la nuit avec ses pensĂ©es et ses interrogations, dans cet espace qui lui semble Ă©trangement plus grand et lamentablement vide, AmĂ©lie a le sentiment dâavoir Ă©tĂ© au cĆur dâun drame bien malgrĂ© elle...
Heureusement pour le groupe que cet incident sâest produit en fin de tournĂ©e. Il y a encore une rĂ©gion magnifique â La Toscane â dont le point dâorgue est âFlorenceâ pour achever ce grand tour dâItalie.
Amélie se demande toujours comment se déroule la nouvelle vie de Sofia ?
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Ă la recherche dâune identitĂ©
Depuis toujours, la détestation de son nom patronymique la faisait bafouiller, voire marquer une courte hésitation avant de se nommer.
En fait, la mĂšre lâappelait en profĂ©rant des insultes, des surnoms qui lui arrache le tympan de lâoreille, et la fillette endure ce ton sans comprendre son mal ĂȘtre perpĂ©tuelâŠ
Les parents ne lâont jamais reconnu comme un « enfant ». Aussi, elle se rĂ©signe avec lâespoir et dans lâattente de recueillir un mot tendre, une appellation douce, une parole Ă la tonalitĂ© rĂ©confortante comme parfois elle le dĂ©couvre dans la relation entre parents et dâautres petits Ă lâĂ©cole.
Elle sâoublie, se culpabilise et se sent responsable de ce dĂ©sĂ©quilibre structurel dans cette fratrie. Elle cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment un regard bienveillant qui pourrait la dĂ©livrer de ce fardeau insupportable qui est lâinexistence dâĂȘtre.Â
Elle Ă©prouve une souffrance indicible dans ce vide immuable.
Comment lâenfant peut-il vivre avec le rejet des parents ?
Pour la matriarche, ce nouveau-nĂ© exprime une tĂąche supplĂ©mentaire et une bouche de plus Ă nourrir. La mĂšre porte sur lui un regard particulier qui se mĂ©tamorphose en un regard calculateur. Le bĂ©bĂ© doit servir ses intĂ©rĂȘts ou flatter son ego.
Dâailleurs dĂšs la naissance en dĂ©cembre, elle offre son rejeton afin dâagrĂ©menter la « CrĂšche vivante de NoĂ«l » qui se trouve dans lâĂ©glise de lâHĂŽtel-Dieu.
Le poupon est ainsi dĂ©posĂ© au creux dâune botte de paille. Il symbolise le â petit JĂ©sus â entourĂ© de moutons, de vaches et dâĂąne au milieu des courants dâair.
Et, il procure lâadmiration de tous les visiteurs. De ce fait, la mĂšre se sent glorifiĂ©e, car elle imagine que son âtravailâ a Ă©tĂ© choisi pour la consĂ©cration « du divin ». Par consĂ©quent, elle en tire une immense fiertĂ©.
Enfin, le marmot devient utile en grandissant. Dïżœïżœs tout petit, il va assurer au sein de la famille sa subsistance par sa contribution aux labeurs divers que la mĂšre lui attribuera⊠elle le considĂšre alors comme un â produit de rendement â.
Quant au pĂšre, il lâignore, car cette « chose » nâexiste pas.
Un objet a plus de valeurs Ă ses yeux, car il a une fonction⊠et, Ă un moment donnĂ©, on peut lâutiliser !
Lâenfant nâa pu amorcer aucun regard du « puissant »⊠puisquâil « nâest pas »⊠ou⊠ne « naĂźt pas » ?
Bien plus tard, lâadolescente devient le principal objet des disputes dans le couple. Il symbolise lâĂ©tincelle morne et pĂąle de la communication par les cris et les larmes dans le dĂ©sert du mariage.
Il suscite alors lâaversion du « Pater » ainsi que son mĂ©pris. En finalitĂ©, une Ă©motion croĂźt, toutefois sans ĂȘtre exprimĂ©e, et...  lâenfant devient une rĂ©alitĂ© malgrĂ© le dĂ©ni du patriarche  !
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Joyeux Lurons
Ă vingt ans, elle faisait partie dâune bande de joyeux lurons.
Jeunes et insouciantes, dans le monde du mannequinat les jeunes filles Ă©taient volontiers invitĂ©es aux soirĂ©es exceptionnelles du "Tout Paris"âŠ
Le compagnon de son amie lui propose de se retrouver le lendemain Ă une soirĂ©e, chez un privĂ©, pour fĂȘter un Ă©vĂ©nement professionnel.
â Tu verras, câest sympa, il est drĂŽle, il y aura du monde et l'on va bien sâamuser !
Elle accepte et il note le nom et lâadresse sur une carte de visite quâil lui remet.
â Surtout, nâoublie pas, on te rejoindra sur place Ă vingt heures. !
Puis, ils se quittent en plaisantant sur sa distraction dâoĂč ses oublis lĂ©gendaires pour ne pas dire ses absences lorsque ce nâest pas un rendez-vous professionnel !
â Je compte sur toi pour ĂȘtre Ă lâheure, car on lui organise une surprise ! lui dit-il en sâĂ©loignant.Â
Ponctuelle, elle se trouve devant la porte dâun appartement dâun immeuble luxueux du 16e arrondissement.Â
Elle sonne et un homme Ă©lĂ©gant et svelte, approchant la quarantaine, ouvre la porte. Elle est totalement subjuguĂ©e par son aisance et son charisme.Â
Toutefois, en pĂ©nĂ©trant dans lâentrĂ©e, elle sâĂ©tonne dâĂȘtre la premiĂšre arrivĂ©e. Puis il retire mon manteau, lui propose un verre de champagne et lui demande si elle a trouvĂ© facilement son chemin.Â
En effet, aprÚs avoir parcouru un dédale de grandes pierres blanches éclairées par un faisceau lumineux elle distingue vaguement les diverses essences composant ce luxuriant jardin.
Aussi, avec la tiĂ©deur de la nuit, elle apprĂ©cie toutes ces dĂ©licates senteurs quâelles dĂ©gagent Ă son passageâŠ
Enfin, elle dĂ©couvre lâaccĂšs de son antre mystĂ©rieux, entre un mur de bambous vietnamiens touchant les cieux.
â Non, je ne me suis pas perdue, car jâai bien suivi le plan et jâaccepte volontiers la coupe de champagne ! dit-elle sur un ton enjouĂ©.
Une musique douce de salon sâĂ©chappe des enceintes en stĂ©rĂ©o. Cela comble un silence qui me semble pesant de ce tĂȘte-Ă -tĂȘte avec un inconnu dans un lieu inconnu.
Surtout, elle remarque que des billets de banque sont Ă©talĂ©s en reproduisant un Ă©ventail ouvert, posĂ© sur une des tables composant ce salon.Â
Elle pense que lâhomme est trĂšs nĂ©gligent, car il laisse Ă la vue de tous cet argent⊠Â
â Mettez-vous Ă votre aise... peut-ĂȘtre pourrait-on se tutoyer ?Â
Il est vrai que son malaise doit se ressentir, câest pourquoi avec un rire un peu forcĂ©, elle accepte la proposition de se tutoyer.
Elle ne sait pourquoi, ce lieu et cette rencontre sont extrĂȘmement inconfortables et elle dĂ©sire sâen Ă©chapper.
En attendant impatiemment ses amis et les autres invitĂ©s⊠elle se demandeâŠmais oĂč ils se trouvent ? Il sâest dĂ©jĂ Ă©coulĂ© un quart dâheure⊠et, toujours personne en vue. Gauche et mal Ă lâaise, elle tente de meubler la conversation tout en acceptant un autre verre de champagne.
Cet homme la fixe intensĂ©ment et lâangoisse serre sa gorge⊠aussi, aprĂšs dix minutes dâĂ©change de propos anodins, elle sâĂ©tonne de lâabsence des amis, et elle sâesclaffe Â
â Je me suis trompĂ©e dâhoraire ? Jâenvahis ton espace et nos amis ne sont pas encore arrivĂ©s !
Et, en fronçant les sourcils, il rétorque à voix basse son sentiment premier.
â Il y a probablement un malentendu, lâargent posĂ© sur cette table tâest destinĂ© !
Puis, prĂ©sentant une mine effarĂ©e, il sâĂ©tonne de sa surprise⊠et il explique :
â Tes amis ne viendront pas⊠je me doutais bien que tu ne corresponds pas au profil !
Continuant sur sa lancĂ©eÂ
â Je suis un homme dâaffaires et je voyage dans le monde entier puis jâavoue que je nâai guĂšre lâopportunitĂ© de dĂźner en agrĂ©able compagnie aussi, jâai fait appel Ă une "escorte girl" pour partager mes nuits solitaires.
AtterrĂ©e par le culot de leur ami commun, elle le remercie pour sa franchise et lui dit quâelle nâĂ©tait pas au courant et quâil nâĂ©tait pas question quâelle accepte cette transaction.Â
Il rĂ©torque quâil y a cinq mille francs sur la table⊠peut-ĂȘtre pensait-il la faire changer dâavis ?
â Non, câest impossible, je ne suis pas Ă vendre !
Sur ces paroles, elle se lĂšve et rĂ©clame son manteau. Il lâaccompagne vers le vestiaire, cependant, il lui propose de dĂźner ensemble amicalement.Â
Elle accepte volontiers, car elle est envoĂ»tĂ©e par ses belles maniĂšres et par son charme. En son for intĂ©rieur, elle se fait la rĂ©flexion : « dommage de lâavoir rencontrĂ©e dans de telles circonstances ».Â
En fait, elle est en admiration devant cet homme mĂ»r Ă la voix grave et douce qui aurait pu correspondre Ă mon idĂ©al dâhomme puisquâelle recherche lâimage du pĂšre absent.
Le lendemain, furieuse dâavoir Ă©tĂ© traitĂ©e de la sorte, elle appelle lâentremetteur pour lui signifier son dĂ©goĂ»t par son abjecte attitude.Â
Aussi, elle sâest toujours posĂ© la question Ă savoir si son amie de podium Ă©tait informĂ©e des agissements de son compagnon ?
Quoiquâil en soit, elle sâest sentie trahie et piĂ©gĂ©e et a coupĂ© dĂ©finitivement toute relation avec ce couple.
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