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DAY #13 - Édimbourg, Siège d’Arthur & fish’n’hospice

Après un petit déjeuner sur le campus, face à l’étang (un bon campus a toujours un étang digne de ce nom), Lisa et moi on s’est orientés vers notre dernier vrai objectif de l’écosse. Le vrai monstre du pays, sa capitale. Mais on souhaitait seulement l’admirer, car un point de vue hors du commun le permet : à l’instar de la butte Montmartre, mais en mode 360, « Arthur’s Seat » est un sommet à atteindre. On n’avait pas du tout prévu, en revanche, que la montagne se trouvait en plein milieu de la ville. Heureusement que le GPS nous a guidé à travers la ville. Même si c’est toujours tendu, je crois que j’adore conduire dans la ville. Entre l’allée dans les quartiers vivants, vieux, étroits et le retour dans des suburbs somptueux, ce fut une visite atypique de la ville.

Et quant à la montée, elle est assez physique aussi. Là encore le résultat est exaltant. Il y a du monde et du vent mais c’est impressionnant. Bon après c’est pas vraiment beau, c’est tout désorganisé, les châteaux conversent avec les stades, les angles embrassent les lignes. Mais impressionnant.

Et puis la route encore, c’est fois-ci l’objectif c’est le ferry, et la France. On rentre ! Petite étape dans un nouveau café, car on a aimé ces moments et les endroits qui nous accueillent. Où on se repose, on écrit et prépare, moi les textes, et Lisa les articles du blog. Merci pour vos retours, ça fait plaisir de partager des aventures ! Bon et tant qu’à passer au remerciement, ce road trip mérite son générique : merci les moutons, tout d’abord, d’avoir accompagné nos rêves, merci aux gens qui nous ont échangé de la monnaie pour qu’on puisse utiliser les douches des marins. Merci au petit garçon qui nous a donné un ticket de parcmètre de 2 heures qui nous a permis une sieste de luxe. Merci à toi, voiture au matricule X7-512-ZT, de m’avoir laissé passé quand j’en avais besoin. Merci à Gérald le goéland d’avoir attaqué Lisa, on en rigole encore ! Merci à l’Évidence d’être si exceptionnelle. D’être ma dame et mon coeur. Merci au temps, de se fléchir poliment pour laisser l’instant. Merci aux deux rennes de Glenfinnan d’avoir pris la pose. Merci au vendeur de Whisky d’avoir marmonné tellement de truc incompréhensible que son aide a été proche du néant. Merci à notre champion. Merci au peuple écossais d’avoir laissé quelques vallées libres, et des cailloux en équilibres. Merci à Robert le Bruce d’avoir cru au rêve de William Wallace d’un pays libre.

La journée s’est finie dans une ville un peu bizarre. On voulait fêter mes 28 ans, genre dans un resto, on est tombé le seul semblant de restaurant ouvert, dans un hôtel très vieillissant, au niveau de la fréquentation aussi. Du coup c’était décalé, ça faisait un peu cantine de maison de retraite. Bon, c’était bon et au moins je m’en rappellerai !

Cheers, une presque dernière fois !

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DAY #12 - Lancer de tronc, Highland Games & William Wallace

Douze jours déjà, pour certains c’est peu pour moi c’est énorme. C’est suspendre tout ce qui m’anime au quotidien pour tracer une énorme parenthèse. Mais c’est parfait pour ressentir juste un peu de manque, un peu de fierté, un peu de hâte aussi de reprendre le travail ! Mais la vie à deux, dans ce camion si confortable (pas d’ironie, c’est une chance !), la découverte d’un pays et d’une culture, c’est parfait pour ressentir un peu tout le reste !

En attendant, mesdames et messieurs, laissez moi vous inviter dans les Highland Games. Ah non, avant et pour une fois, on n’a pas déplacé Jumpy de notre endroit de réveil, Killin. On a pu aller à pied à un café situé aux portes des Falls Of Drochnart, des chutes magnifiques. En revenant on est tombé sur un Français, originaire du Pas-de-Calais. On n’a pas pensé à lui demander son prénom alors je l’appellerai par un nom original, le genre de nom qu’on rencontre jamais en vrai, genre...Anatole ! Anatole du Pas-de-Calais ! C’est agréable de parler avec d’autres baroudeurs, et de se rendre compte qu’on a...raté les dauphins pour quelques kilomètres ! Rah, tant pis ! C’est l’heure des grands jeux Écossais.

Le site est un grand champ investit en mode fête foraine. 6£ l’entrée, un vieux temps noirs mais une bonne température. Je passerai vite sur les nombreux foodtrucks et jeux pour enfants débiles, qui ont le mérite de faire tourner l’organisation et les locaux. Mais bon un manège Disney dans un concours de lancer de tronc et de cornemuses, bof. Surtout quand il y a Angelica des Razmokets sur un wagon. Je sais pas moi c’est comme si il y avait Batman sur le train d’Harry Potter. Bref, oui vous avez bien lu : lancer de tronc !

Car au centre du champ, une dizaine de demi-dieu olympien (mais en kilt) s’affrontaient dans une série d’épreuves de force exceptionnelle : du lancer de marteau en longueur, de poids en hauteur, et le fameux challenge des troncs. Je crois que le principe était surtout d’arriver à lancer le tronc en l’air et à le faire retomber dans le sens opposé (vidéo pour comprendre avec le texte ou sur le blog). Mais déjà le tenir en équilibre semble une prouesse. Notre champion le numéro 8 a réussi à chaque fois. Saisissant. À noter aussi une autre épreuve ouverte à tous assez dingue mais typique de la culture écossaises : la Hill Race. On a vu ce petit groupe partir en courant vers une énorme montagne et...et...oui ils ont couru jusqu’en haut. Brute. La cornemuse c’est super. Puis moins. Puis carrément chiant. À part celui qui accompagne les petits marins qui dansaient, ça faisait un peu hard rock son riff. Oui il y avait aussi des concours de danse. Les filles doivent sûrement s’entraîner toute l’année pour sauter avec tant de force et croiser leurs chaussettes en plein vol. Les cheerleaders du coin.

On a fini la journée à une heure de route, à Stirling, pour cocher un autre point de nos missions écossaises : faire un selfie avec William Wallace. Comme c’était un grand homme, le monument est immense et la photo dur à faire mais peu importe. Marcher sur les pas d’un héros est toujours inspirant. Direction le campus de Stirling. On aime bien dormir sur les campus.

Cheers !

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DAY #11 - Sérendipité, château royal & champ de moutons

Le meilleur moment pour rouler, à mon avis, c’est le matin. L’esprit est vif, et la route sinueuse, accrocheuse que l’on a prise reflète les chemins de pensées qui s’étendent à l’intérieur. Réfléchir. À rien, à des petites choses. À tout, à tout ce qui nous importe. À des détails. À des ensembles. Au temps qui passe.

Ce temps qui passe vite aussi le matin quand on est dans un café, à graver un peu nos aventures. Celui-là est très beau, le Café Calluna, au centre de Mignoncity (Pitlochry). Il est déjà 11h, il est temps de reprendre la route, un château nous attends.

Les châteaux et les musées en Écosse sont assez chers, donc on ne voulait pas en faire. Mais celui là est classe, photo à l’appui. La visite est cool aussi, c’est une visite de château, un cours d’histoire et un cours d’Anglais en même temps ! Par contre avec Lisa on a vite cette vieille sensation qu’on avait quand on visitait les musées avec l’école ou pendant les vacances avec nos parents : on a mal aux jambes, et l’envie de s’asseoir ! À l’époque c’était un manque d’effort, aujourd’hui c’est de l’impatience de voyageur rêveur. Grandir, c’est retourner les contraintes.

Après tout ça, on se dirige vers Killin. Il fait moche aujourd’hui. Il pleut pas tant, ça perle en continue. Histoire de temps. On va à Killin car demain, il y a une bonne partie de ce qui fait la popularité de l’Écosse réuni en un événement : les Highland Games !

Nous on est prêts, mais comme il est encore tôt pour dormir on va se promener au Loch Tay tout proche. Le sentier nous amène vers un champ et à l’entrée : « attention, le chemin traverse un champs de moutons. ». Et voilà un amas de vision moutonesque et atypique. Leurs bruits sont rigolos, leurs têtes sont rigolotes, mais certains comme les béliers noirs sont un peu flippants. Bon ils ont carrément plus peur de nous que le contraire. On a l’impression d’être dans la savane. Des visages sont zébrés, il y a de la laine par terre et au loin, un vieil arbre mort abrite quatre moutons bien posés un peu en hauteur, tandis que d’autres chassent en contrebas. Pas de doute, les rois de la brousse sont là. D’autres sont impétueux, ils se barrent à six contre deux et une fois à trois cents mètres de nous, se mettent à bêler avec conviction en nous fixant. Petits joueurs.

Sur ceux, on va préparer nos Kilts et nos Cornemuses.

Cheers !

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DAY #10 - Vidéo

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DAY #10 - Loch Ness, Mignoncity & Queen’s view

Je me rappelle avoir regardé un film quand j’étais ado qui m’avait captivé sur le loch ness. C’était grotesque, mais l’ambiance, le mythe du monstre tapi dans les profondeurs c’est attractif. Du coup ça nous a fait un peu quelque chose d’aller là-bas, mais en vrai c’est juste lac, et pas le plus beau !

On est descendu sur une petite plage de caillou en aval de la route, il devait être 11h. D’autres gens sont là, un papa et son fils, et une femme avec un bel appareil. On est plutôt vers le centre alors le loch s’étend des deux côtés, il fait beau et c’est agréable. Lisa monte sur un gros caillou pour faire une photo et d’un seul coup elle me regarde, un peu en panique, en me demandant si j’ai entendu. Je guette. J’essaie. Sur le coup j’ai cru qu’elle se moquait de moi, puis j’ai entendu aussi un genre de bruit sourd. C’était un peu bizarre, ça ressemblait à un animal mais rien en vue. J’ai compris qu’il se passait un truc quand j’ai vu que les autres personnes sur la plage se regardaient aussi, hagard. Il y avait rien autour de nous, le lac immobile, et pourtant toujours ce genre de respiration étrange. Une ombre. Je vous jure que sur le coup, j’avais des bouffées de chaleur et cette impression horrible d’être observé. C’était quoi ? On ne le saura jamais. Mais en tout cas c’est exactement par ce genre de récit que le mythe s’est crée. Des gens qui voient, qui entendent des choses et qui le racontent bien. Évidemment nous on n’a rien entendu, c’était juste pour l’exemple (ou pas...). Haha !

On a repris la route vers Aviemore, un genre de station de ski au milieu de l’Écosse, c’était vraiment étrange de retrouver les magasins d’équipements, les devantures en bois, les grands campings. On se rend compte que c’est une station efficace, une usine à sport de montagne. C’est jolie mais on commence à avoir des attentes hors catégories alors on bouge. Autoroute un moment, plein d’oiseaux morts, des passages piétons, des moutons au bord de la route. C’est une façon d’appréhender le risque. On arrive à Pitlochry, la ville la plus mignonne du royaume. Un ancêtre célèbre a du imposer que toutes les maisons respectent un code architectural. C’est entre le château et la maison de hobbit. Vous comprendrez avec cette phrase mes talents de description urbaine. Il est tard, mais on prend une dernière halte, sur la carte il y a un point de vue et nous on adore ça. Celui là sera une merveille absolue, et aussi car pour la première fois on est absolument seul. Il s’appelle le Queen’s View, et que cette reine devait-être belle pour mériter cette vue.

Sur la route du retour encore quelques cadeaux : un château immense, sûrement la maison secondaire d’Ewan McGregor, puis un double arc-en-ciel. Le plus brillant des deux deviendra d’une légende une réalité : mesdames et messieurs, nous avons vu le bas d’un arc-en-ciel. J’en prends toute la chance et l’inspiration, car je suis sûr que le trésor qui s’y trouve est celui-ci : la vrai beauté est toujours cachée, mais jamais interdite à qui la cherche.

Alors continuons de chercher, de creuser, de retourner le monde entier.

Cheers !

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DAY #9 - Vent, pluie & whisky

Imprévisible. Indomptable. Il est deux heures du matin, et je ne peux pas m’empêcher d’avoir des visions un peu flippantes. Il y a tellement de vent et une pluie torrentielle que j’imagine notre Jumpy se soulever et rouler bouler de la falaise, droit dans l’océan. Lisa ne dort pas non plus mais je la prends dans mes bras et lui dis que tout ira bien. Ce n’est que du vent. Mais qu’est-ce que c’est chiant le vent, quand on essaye de dormir dans un van à flanc de falaise. Bon en même temps on l’a cherché! On se lance finalement dans une opération du désespoir et vers 4h du matin on sort en chaussette pour rejoindre le devant de la camionnette. Ça souffle tellement qu’ouvrir et retenir la porte devient une épreuve de jeux olympiques, qu’avancer juste de deux mètres remet en cause l’équilibre interne dompté pendant toute une vie, mais finalement on arrive à quitter notre chambre devenue une prison et à rejoindre le volant. Dans le noir, dans un petit espace et face au reste du monde, on prend vite peur ! On se rend compte qu’autour de nous les autres voitures aussi sont aux aguets. Certaines s’en vont, d’autres sont allumées sûrement pour réchauffer leurs habitants. Allez, c’est trop, il faut s’avouer vaincu, on redescend dans la vallée pour quelques heures de répit.

Malheureusement le vent ne quittera pas l’île de Skye, et on décide de voguer vers d’autres aventures. Chaque année on a le droit à des mésaventures, et on garde à chaque fois des souvenirs mémorables. Et au contraire, après cette nuit difficile on apprécie encore plus la lumière qui revient. Elle commencera par un grand café, dans un endroit atypique et un peu trop irrésistible : le Deli Gasta. Et maintenant vous savez quoi ? On va rouler vers un des plus grands mythes du vingtième siècle : le monstre du Loch Ness. Mais on ira demain, aujourd’hui il fait pas beau. Un temps écossais. De la voiture c’est poétique. Les montagnes impassibles s’inondent. L’herbe scintille. Les moutons bouffent toujours. Et les sillons dans la terre rocailleuse, comme des cicatrices, s’engorgent. Chaque torrent est comme une larme qui perlent des hauts seigneurs inondés.

La bienveillance de la famille de Lisa nous guide à Inverness, vers un hôtel parfait qui nous apporte de quoi recharger les batteries (et se faire plaisir !) : douches, petit déjeuner à volonté, grand lit. Inverness c’est chouette, et c’est surtout le lieu idéal pour relever un de nos objectifs : le Whisky ! Bon, ce sera surtout pour moi, mais on a fait ça bien, dans un pub et tout, au bar avec les gens qui parlent fort et tout, et voilà.

C’est tout pour aujourd’hui.

Cheers !

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DAY #8 - Vidéo

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DAY #8 - Old Man, chasse aux phoques & passing place

La fureur de vivre, c’est un des sentiments de l’homme qui me fascine le plus. C’est juste un moment, un brin en fait, une étincelle. C’est une idée, une pulsion, un désir hors norme, qui se cristallise en quelque chose qui change tout. Un Instant.

Ce matin on en a eu un, on voyant au loin, de très loin, un morceau de roche immense dressé, seul, face à une falaise sombre de roche dense. On avait lu sur l’Old man of Storr, on avait vu l’Old man of Storr, mais absolument rien ne pouvait laisser présager la sensation en l’approchant, ni la difficulté pour en gravir le sentier. Lisa s’arrêtera en dessous de cette merveille de la nature, moi je décide d’aller jusqu’à le toucher. Ça glisse, j’ai des sueurs, mais le panorama et la satisfaction d’être au même endroit que ce miracle de la nature est une satisfaction unique.

Pour récupérer, on s’offre un Fish and Chips sur le port de Portree, la plus grosse « bourgade de l’île ». C’est revigorant et agréable aussi de retrouver un peu de la vie, des magasins. On continue jusqu’à prendre un café dans un hôtel, près du château de Dunvegan, et on y apprend que des animaux plutôt inattendus se promènent en liberté pas loin. C’est donc parti pour une nouvelle aventure, aussi drôle qu’exaltante, surtout grâce à Lisa, persuadée que l’animal épié pourrait sortir de l’eau nous manger la jambe !

On a rarement fait ça, de prendre le temps d’observer, tapi avec des jumelles. Mais les phoques de l’île de Skye ne sont pas si timides. Ils sont affalés comme des gros sur les rochers en face, dans des positions qui donnent l’impression qu’il ont mangé sept poulets nouilles d’affilé. Ceux qui nagent sont plus souples, et les voir désarticuler des poissons à la mâchoire inspirent plus de respect.

On finit par essayer de rejoindre le Neist Point, célèbre aussi pour ses falaises à flanc de mer rappelant les images d’Irlande, et l’église et le phare blanc au bout du monde. Sur les routes, deux obstacles singuliers de l’île de Skye : les passing place, qui permettent aux voitures de se croiser sur ces routes à voie unique. Et puis les moutons. Toujours ces milliers de mouton. Maintenant ils sont sur la route. C’est même pas dangereux tant ils ont l’air perché et nous, on n’a d’oeil que pour eux. Ils mangent tout le temps. Certains sont tondus à moitié, ça fait punk ou bikini. Quand on passe ils nous regardent parfois avec cet air stupide qui les caractérisent.

Et voilà, on est au bout du monde, un peu. Il y a d’autres rêveurs mais le panorama est si grand qu’on se sent seul au monde. La nuit va être idyllique et on hâte du réveil pour admirer la mer et les falaises avec nos yeux encore embués. Mais bon, restons prudent, car le vent se lève.

Et on va vite se rappeler que la nature s’observe, se ressent, mais ne se dompte jamais.

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DAY #7 - Bateau Fantôme, Poudlard Express & Skye Bridge

Et le septième jour, Dieu créa la Pop culture. Il créa des personnages à admirer, des histoires à raconter et des lieux à visiter. Il créa des villes pour les hommes chauve-souris, des déserts pour les peuples galactiques et un train pour les magiciens en herbe. Et ce train, il a fait notre matinée.

Le réveil fut très matinal pour aller voir ce bateau abandonnée en toute tranquillité. L’idéal pour aussi croiser quelques lapins déjà à fond pour se cacher. Mais on me la fait pas.

Le viaduc de Glennfinnan est très célèbre car il a toujours une vieille locomotive qui passe dessus, comme dans Harry Potter. On peut monter dedans, mais le plus rigolo est de la regarder passer. Elle s’arrête, fait du bruit, de la fumée. Et le site du viaduc est ahurissant. Bon beaucoup de touristes...et avec Lisa on est un peu des aimants, dès qu’on trouve un spot un peu éloigné ou qu’on se gare n’importe où sur le bord de la route, une famille d’italiens ou un couple d’indiens nous rejoint. Après 6 jours chauds et brillants, les fameux nuages écossais sont là. Ils sont chargés mais se contentent de passer, ils nous regardent, bien amusés de faire miroiter la clarté. Ils nous mouillent un peu, mais c’est plus de la drague que du déni.

On profite de la vie sur la route. On se repose, mais pas tant. C’est chouette de faire une sieste au milieu de nul part. On écoute de la musique, mais pas tant. L’album d’Abd Al Malik ça faisait longtemps, ça m’hypnotise. On rigole beaucoup, nos âmes d’enfants sont complètement libre dans cette bulle d’euphorie qui nous entoure. Cette journée se dédiait à une promenade tranquille quand soudain, la police nous dit de nous garer sur le côté, pour laisser passer un convoi. On croise alors trois pales d’éolienne immenses. Et bizarrement le reste de la journée s’est déployé vers une succession de paysages immenses. Je confirme, l’Écosse c’est magnifique. Et puis c’est si vide, il n’y a presque que la nature. Des rivières coquines, des montagnes lisses, des lacs à n’en plus finir. La promenade se transforme en exhibition, liant beauté et liberté. On arrive enfin sur l’île de Skye, qui n’est pas réputée pour sa laideur.

Demain, on rencontre un très, très vieux monsieur.

Cheers.

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DAY#6 - VIDEO

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Lost Valley’s Walk

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DAY #6 - Highlands, Nessie & Lost Valley

Ça y est le temps se dilue déjà. J’ai demandé à Lisa de répondre le plus spontanément possible à la question de quel jour on est, et elle a eu autant de mal que moi à tomber juste. Ça le fait à chaque fois. C’est pas d’oublier le temps qui est spécial en voyage, c’est de le compter comme on le fait le reste du temps. On le ressent en permanence, mais on a du mal à accepter qu’il y a de nombreuses façons de le faire.

Après un nouveau réveil merveilleux avec comme fenêtre le lac Lommond, et une douche bienvenue dans les coulisses des marins du port, on reprend la route vers le nord de l’Écosse. On a beaucoup entendu parler des Highlands, mais on ne s’attendait pas à tomber dessus si vite dans notre voyage. Avant ça, notre mission du jour était de trouver un nouvel ami pour Charlie, mon neveu. Comme on l’avait fait avec les monuments de Paris, on va cacher petit Nessie dans les paysages d’Écosse pour lui créer un jeu photo unique ! (Vous le trouver dans les photos ??)

Les Highlands, je sais pas comment traduire ça, c’est les grandes vallées, ou les grands paysages, un truc comme ça. C’est indescriptible je crois. L’immensité, s’étale, et surtout le vide. Aucune maison, aucune vie, juste une route discrète qui transperce un désert de reliefs. Notre première randonnée sera une assez costaud, pour atteindre la « Lost Valley ». Pour vous faire rêver je vous laisse imaginer un chemin qui suit une coupe étroite entre deux miracle pointu de la nature. Au bout, une vallée naturelle, bordée par les hauteurs, paisible et hors du monde. C’est un rêve de l’imaginer, un rêve de le vivre aussi. Il y avait tout dans cette aventure : des forêts aux rivières, de l’effort intense de la montée à la froideur de l’eau qui apaise nos cous brulants, du calme des montagnes à l’abondance de nos esprits enflammés par la nature. Bon, j’arrête là, c’est juste des mots, même nos photos sont nulles, même un bon « putain » aurait peu de sens. Vous n’avez qu’à y allez.

On finit à Fort William, et après un repas gastronomique, on finit encore près de l’eau. La lune est ronde, joueuse, les mouettes en symphonie, les lumières d’une ville en face se balancent. Au loin un bateau abandonné sur la plage transperce la pénombres. Mince j’ai déjà envie d’être le matin, et d’aller le voir de plus près.

Cheers !

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DAY #5 - Vidéo

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DAY #5 - TEAROOM, ROYAL TROON GOLF & MEDUSE

Bon, c’est bien d’être en Écosse mais maintenant on va où ? le Loch Ness, les Highlands ? Par la gauche, par le centre des terres ? En ce cinquième matin c’était déjà nos questions, mais la vue en ouvrant les portes arrières de notre hôtel sur roue, superbe, nous a ramené dans le présent. Les anglais disent « Motorhome », je trouve ça mignon. On se décide à partir vers l’ouest de l’Écosse. Sur la carte on a repéré un point de vue vers la mer et l’Irlande, ça semble pas mal. Puis le nom c’est Troon, ça fait un peu Loney Toon moi ça active mon sens d’enfant.

Sur la route on s’arrête dans un Tearoom. C’est plutôt traditionnel. Nous en France la base c’est « on prend un café? ». Ici, non. La preuve sur la carte c’est écrit « Nescafé » pour le Coffee.

On nous a dit que l’Écosse était le pays du golf, mais imaginez juste. Troon c’est une ville dans le green. C’est pas un panneau qui indique Golf à la sortie de la ville. C’est pas des terrains tranquilles dans les hauteurs, là c’est autour et dans la ville. Le House club s’appelle « Royal Troon Golf Club », c’est un château immense surplombant la mer. Mais une autre fois pour nous. On se balade, l’horizon balance entre l’infini, quand la terre se courbe pour laisser couler la mer, et le fini, quand la terre s’élève pour inventer des montagnes et des îles. Sur le récif Lisa repère un truc qui brille. Je lui dis que c’est un déchet, ou de l’eau, mais elle insiste. On tombe sur un truc rouge, gluant, rigide, mort, fascinant. À y repenser j’aurais pu y donner de mon corps, car en cherchant un bâton j’ai attrapé un autre truc gluant : la patte piquante de la méduse. Heureusement pas de décharge. À part au fond de nos têtes, pour un souvenir de plus.

On reprend la route pour le Loch Lomond. (Loch c’est pour lac un peu, il ne faut pas croire qu’il y a un monstre mythique pour chaque région). C’est le plus grand du pays, et on trouve le spot idéal pour dormir à côté.

Sinon que vous dire ? Il y a toujours des McDonald, les poubelles sont bleus, les routes sont plutôt étroites, les rond points sont immenses, les gens laissent leur moteur tourner pendant dix minutes avant de démarrer. Ah et on a rencontré les midges, des mini moustiques qui aiment les hommes et attaquent en nuée. Merci la moustiquaire de maman !

Demain on pénètre dans les Highlands, et on n’est loin d’imaginer quel expérience fascinante on va vivre !

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DAY #4

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Day #4 - English Road, Sheep and Wall

Voyager à deux autorise un bonheur particulier : un regard, un seul, donne du poids à n’importe quoi. N’importe quelle vue, n’importe quel signe. Un panneau, un arbre, une histoire ou même un mouton. C’est comme si les mêmes connexions se passaient dans nos cerveaux, dopant les sensations, soulignant les vérités.

Vérifier les typiques, c’est goûter le porridge, de l’avoine dans du lait chauffé à l’heure du réveil. C’est pâteux, mais sûrement revigorant les jours de grand froid. On a beaucoup roulé aujourd’hui, et ça ressemblait à la France. Puis plus du tout. Je crois que tout a commencé avec les moutons.

On a fait nos premières courses seuls au Royaume-Uni et je crois qu’on s’en est bien sortis. C’est pas si cher en fait. Le babybel est même moins cher et ils ont des gâteaux pingouins. On a trouvé un petit parc pour manger et on a découvert que les Anglais plaçaient parfois des machines de sport plutôt élaborées près des aires des jeux. Efficace et diététique.

Pour ce Day 4, j’avoue avoir déjà vu au moins 20 000 moutons, au moins. Ils sont partout, à perte de vue, et ils accompagnent des paysages singuliers. Bosselés pour sûr, des cheveux verts cloisonnés tapissent l’horizon. Les cailloux semblent émergés du sol. Ou alors c’est l’herbe qui les envahis. Le soleil s’amuse à jouer avec les nuages, chaque minute offre un contraste différent.

Sur la route, on croise un panneau avec un casque romain. Moi qui est grandi en étant à au moins 5% un chevalier du roi Arthur dans ma tête, le mur d’Hadrien sonne comme une vieille connaissance. Le temps d’y aller on se renseigne : ce mur traverse l’Écosse d’est en ouest, et sur 4 mètre de haut délimitait l’empire romain au Nord. Il est aussi la frontière presque naturelle (ça reste des cailloux empilés) entre l’angleterre et notre rêve. Du coup c’est un bon point de départ. Ah, et si il s’appelle le mur d’Hadrien, je suis quasiment sûr que c’est parce qu’il a été construit par un mec nommé Hadrien.

Donc ça y est, on est en Écosse. On accoste à Glenncaple, près d’une péninsule. Le coucher de soleil et des pelotons d’oiseaux nous bordent, tout comme le vent qui commence à se rafraichir. Tout ça porte les signes plutôt euphorisants que le dépaysement commence.

« Bêêê » (voilà tout ce que Lisa a à ajouter)