holythebopapocalypse
holy the bop apocalypse!
216 posts
holy the supernatural extra brilliant intelligent kindness of the soul! A. Ginsberg
Don't wanna be here? Send us removal request.
holythebopapocalypse · 1 day ago
Text
Tu connais le signe ?
Le signe, quand le garçon rentre chez lui après avoir passé la soirée à te servir du vin, à discuter avec toi de tout et de rien mais surtout de tout, dans le désordre, et puis que la conversation a glissé du bar à ton canapé, que vos bouches ont glissé des mots aux baisers, que la discussion s’est ensuite approfondie dans ton lit, où tout s’est révélé simple et gai, le signe, quand après le silence est rempli de rondeurs, dans les fluides mêlés, où l’on ne sait plus qui est où, que le sommeil commence de poindre mais qu’alors le garçon se hisse hors du lit pour rentrer chez lui, le signe (j’y viens), quand l’ombre du doute passe devant tes yeux, que tu te demandes si tu n’as pas vécu cette joie seul, finalement, si tu n’as pas tout inventé, pour qu’il ait envie de s’arracher à tout ça, maintenant, se jeter dans la nuit glacée de novembre, puisqu’on ne sait jamais finalement, jamais vraiment, ce que l’autre a vécu, le signe (voilà) c’est quand il quitte tes bras, te souhaite une bonne nuit en passant la porte de ton appartement, appelle l’ascenseur, sous tes yeux, te laisse attendre pieds nus sur le palier froid, dans l’interlude des heures habituellement vouées au sommeil, que l’ascenseur arrive, qu’il en ouvre la porte, se retourne, te regarde, et revient sur ses pas pour déposer sur ta bouche un dernier baiser. 
0 notes
holythebopapocalypse · 1 month ago
Text
Haïcoucou
Téléphone inerte des souvenirs de caresses je ne t’écris pas
0 notes
holythebopapocalypse · 1 month ago
Text
je t'embrasse
Il rage et il s’épuise il s’agite et il s’allume contre l’écran des téléphones une terreur l'a saisi il vit dans un joli appartement et soudain il  pleure c’est la tendresse qui a suivi la ligne d’un petit bonheur c’est la caresse qui a posé son doigt sur ce qui peut mourir en lui
0 notes
holythebopapocalypse · 2 months ago
Text
Isabelle
Il fait nuit, la journée m’a laissé lisse et rond, de sorte que je mange, je bois, j’observe l’écran de mon ordinateur, mais les miettes buttent. Contre moi. Rien n’effleure le néant. Je reste quelques temps. Ignorant par quel bout me prendre. Puis c’est évident, comme le sont les choses qui sont devenues évidentes mais dont on n’avait pas la moindre idée ne serait-ce qu’un quart de seconde auparavant : j’ai besoin d’un poème. Alors je sors. Je décide de chercher une rue que je n’ai encore jamais empruntée, dans ce quartier où je vis depuis sept ans. J’y arrive. Je ne vais pas très loin, je pense, peut-être huit-cents mètres. Je cherche. À un moment je marche au beau milieu de la rue, comme ça. Par hasard je tombe sur un trottoir où j’avais embrassé un garçon, un jour, que j’avais très envie d’avoir envie d’embrasser, mais que je n’avais pas très envie d’embrasser. Je continue de marcher. Je vois Isabelle Huppert, là. Elle doit venir recevoir un prix dans la ville, bientôt, mais le tissu sur lequel ils l’ont imprimée s’est plissé, déformant son visage d’une façon toute particulière. Sa bouche est contractée dans la largeur. Son œil gauche s’enfuit vers son oreille, lui donnant un air un peu globicéphale, voilà, et pourtant très humain, on dirait une chirurgie esthétique qui aurait mal tourné. Mais elle pose avec élégance. On va lui remettre un prix, après tout. Je la regarde et ça me fait demi-glousser, à voix basse, hehe. Et c’est tout. Je rentre. Tranquillement. Je l’ai. Je l’écrirai demain. 
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
calcul
Si j’applique comme j’aime le faire sur cette vie depuis vécue une équation mathématique c’est mille sept cent trente-neuf jours pour écrire six mille deux-cents quatre-vingt-onze mots soit trois virgule soixante-deux  mots par jour plus de six heures de papier blanc pour prononcer une demi-seconde  d’encre noire
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
pas voir
Trente mille paupières s’écrasent féroces autour du fil de soie qui tient  l’architecture toute à la merci du feu du vent et des gestes de l’eau des coups des autres mais il faut faire de la place à la fragilité il faut se faire de la place à soi
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
dispute
Parlements de manquements les pensées se refusent comme des blancs d’œuf et puis blanchissent à force de phrases avortées à la fin on ne bouge presque plus coincés dans cette meringue rance
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
jasmin
La dame de 1940 avait la force rare de voir les choses comme elles étaient : le jasmin était en fleur j’aimais un garçon le chien avait faim
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
Le penseur
J’ai posé ma bière je l’ai fixé  droit dans les yeux et j’ai osé lui demander : c’est quoi l’amour au juste pour toi ? il a  répondu ça une joie je crois qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure quel tocard je suis parti
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
elle chante
Elle attrape les voix qui courent avec sa bouche en rond elle saisit les courants les mélodies des airs qui vont sans âge ni maitre pour nous elle les  retient quelques secondes elle remplit ses poumons elle regarde les gens elle ouvre grand son corps  et elle attrape les voix qui courent
0 notes
holythebopapocalypse · 3 months ago
Text
j’avais presque oublié
Travail travail les réunions  les dossiers les subventions deadline rdv mince d’ailleurs je suis  en retard la visio ça plante j’attends que ça se connecte oui je  veux bien patienter que votre correspondant, etc. d’ailleurs par la fenêtre le soleil me patiente  sur la figure et sur la tasse de café la vapeur s’élève en torsade je discerne les micro-gouttelettes ah j’avais presque oublié : le bonheur
0 notes
holythebopapocalypse · 5 months ago
Text
Tumblr media
Au départ on est plusieurs : des ados et des adultes, des chanteurs expérimentés et des novices, des filles, des garçons, des avec et des sans diagnostic d’autisme, des soignants et des qui-n’y-connaissent rien. Au départ on est plusieurs, et à la fin on est un chœur. Le Ha’Chœur, qui chante a capella, d’une voix forte, enthousiaste, vibrante d’humanité. Qu’est-ce qu’on fait de nos voix si différentes, pour que ça sonne ? Dans la réponse à cette question, il y a sans doute un peu de magie. Et je trouvais ça dommage de la garder enfermée dans cette pièce. Alors j’ai fait un vœu. Élise Andrieu l’a exaucé, avec beaucoup de talent et de délicatesse. Dans ce documentaire produit par Arte Radio, elle donne à entendre un peu de ce que nous avons vécu dans ce chœur, cette année. Ça s’appelle « A chœur joie », et Télérama a mis trois T. Ça s’écoute à ce lien où sur sur toutes les plateformes de podcast.
Illustration : Gala Vanson
0 notes
holythebopapocalypse · 6 months ago
Text
Le jardin
Il y a quelques semaines un m��decin a dit  des mots de médecin dont on ne revient pas
Elle est rentrée chez elle
Elle a semé dans le jardin
Je ne sais pas comment m’y prendre pour parler d’elle parce que les mots viennent par deux avec l’air de  se contredire : tendre     et dure fière     et craintive blessée     et forte aimante     et sauvage
Ils ne se contredisent pas tout à fait ils se dérobent comme la vie
La vie qu’elle savait reconnaitre et chercher c’est ce qui me frappe dans les souvenirs qui reviennent cette attention à la vie les heures qu’elle a dépensées pour son jardin dans ses jardins sans relâche ce travail de faire vivre les plantes et puis les bêtes ses chiens ses chats ses oiseaux, les pigeons, voyageurs, culbuteurs, les perruches, les tourterelles, les canaris, les mandarins, le geai, les poules aussi, les cobayes, les lapins, chinchillas, chevaux, poneys, âne, mouton, canards, oies, chèvre, chevreaux, cochon, tortue, poissons, de toutes les couleurs
pour son travail aussi prof de sport qui  n’aimait pas tant le sport que les gamins
et puis pour les yeux de son mari les yeux de son amour qui l’a rejoint de si loin pour les yeux de ses enfants de sa fille de son fils pour leurs vies qui irriguaient la sienne
C’était tout je crois
Elle a semé dans le jardin une considération de la vie plus grande que d’ordinaire la vie plutôt que tout ce qu’on s’en raconte, tout ce qui prétend à la vie : des obéissances des automatismes des rêves imposés
La vie là
La vie nue chez les bêtes autant que les hommes les petits autant que les grands
La vie sans naïveté qui gifle et qui vous marque
La vie démasquée par un éclat de rire où on ne l’attend pas dans une chambre à l’hôpital ou quand les mots se cassent la gueule
Elle a semé dans le jardin
Elle voulait encore un printemps
Il y a juste quelques jours elle a dit Je crois que je vais me laisser  pousser les cheveux
Elle n’avait pas peur ce n’était pas injuste c’est seulement  dur d’abandonner tout ça mais
Elle a semé dans le jardin
Et elle s’est absentée
Elle n’est pas là  pour donner tort à notre peine mais je l’écoute maintenant je regarde tout : le ciel  pleure et le jardin est en fleurs
0 notes
holythebopapocalypse · 8 months ago
Text
ce que je te souhaite
Je te souhaite la pluie. Je te souhaite le choc de l’eau sur ta peau, le déluge sur la toile tendue par les reliefs de tes os. Je te souhaite de t’épargner la fuite qui saisit ton espèce, à qui sautera le mieux de rebord de fenêtre en abri d’autobus : observe ces corps qui longent les murs, engoncés dans leurs vestes, leurs capuches, retranchés sous les crampes de leurs sourcils, le dos en tas, tout de guingois sous leurs parapluies, qui s’enfuit quand ils fuient ? toi, je te souhaite les gouttes grosses qui roulent et caressent tes pommettes, je te souhaite d’éprouver cette douceur qui ne pleure pas de tes yeux, la tendresse que le chagrin peut aussi convoquer, je te souhaite d’adopter les larmes du ciel, je te souhaite la pluie, la pluie qui menace les récits, lève les yeux, bois le ciel, arrache-toi aux salons feutrés des idées, aux brumes molles où plus rien n’a de prise, ni la douleur, ni la joie, je te souhaite de répondre à l’appel, d’être frappé par l’eau froide, par l’eau dure, par ce monde qui t’écrase, qui imprime sa vigueur à ton corps, à ton corps qui résiste, car si tu te trempes c’est que ce n’est pas toi qui pleus, toi, tu es là, mouillé, mordu, regarde le ciel, prépare ton geste, discret, indubitable, sois sauvage, sois vivant, je te souhaite cela, la pluie. Et quand il sera l’heure, je te souhaite qu’elle s’arrête, et aux jours qu’ils fleurissent. 
0 notes
holythebopapocalypse · 9 months ago
Text
a89
Sur l’autoroute je roule je roule quelques heures mais pas le choix clignotant l’aire de repos j’avais bien pris mes précautions mais  ce serait pas prudent de continuer de rouler avec  cette envie pressante de faire un petit poème
0 notes
holythebopapocalypse · 10 months ago
Text
yep
Je regarde attendri la passion que tu as développée pour les gels hydroalcooliques et la désinfection de manière générale et l’empressement avec lequel tu fourres ta langue dans le biotope de ma bouche
0 notes
holythebopapocalypse · 10 months ago
Text
Des fois
Quand la nuit vient pas le sommeil la tête tourne respiration je n’arrive pas des images pensent fusées parolent un emballement de quoi  évitement  de qui rêves coincés raisonnements n’aboutissent
0 notes