Quand les herocopains se racontent des histoires. (illustrations : Philippe Nonnet)
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Le deuil d'une amitié.
Vous pensiez être arrivés à la fin d’Hero Corp seulement parce qu’il n’y aura plus d’épisodes inédits ? Vous étiez tristes et désespérés à cette idée ? Prêt à sauter sans élastique du Viaduc de Millau (oui vous êtes des connasses, on le sait, d’habitude vous utilisez un élastique, on est au courant de tout, ne niez pas) ? Bref, vous pouvez remercier Mélanie qui fait durer la magie quelques lignes de plus !
Par contre attention ça spoile la saison 5. Venez pas chouiner.
Le deuil d’une amitié
« On a gagné, on a réussi ! »
Klaus, épuisé mais heureux, voulait partager cet instant avec son ami de toujours. Mais quand il se retourna celui-ci demeurait introuvable.
« Il est où Doug ? »
Et là, le regard de John exprima les mots qu'il ne voulait pas entendre.
« Non » murmura Klaus. En effet, rien que la pensée de ne plus jamais revoir Doug, son visage, de ne plus entendre son rire, ses cris, lui tordait la poitrine. Cela ne pouvait pas être réel. Il devait retenir ses larmes, il avait juré de ne pas pleurer comme une petite connassse. Mais ça c'était le lui d'avant et puis il avait déjà eu de grosses chialades, notamment une avec John et Doug où tous les trois s'étaient pris dans les bras... Aujourd'hui il revivait la même situation mais un être manquait à l'appel. Et ce n'était pas n'importe quel être humain, c'était Doug quoi ! Même pleurer serait encore plus douloureux qu'avant maintenant.
Avec tous les événements récents, Klaus et Doug s'étaient éloignés et avaient parfois perdu leur contact si spécial. Mais au fond, dans leurs cœurs, rien n'avait changé.
Klaus demanda d'aller voir le corps dès que possible. Bien sûr la douleur fût terrible. Jusqu'à la phrase que prononça Stan « C'est dommage qu'on puisse pas faire comme avec Nasheem ».
Et là une putain de lueur d'espoir s'alluma. Il s'en suivit des trucs trop compliqué à expliquer pour Klaus mais auxquels il était heureux de participer pour redonner vie et mettre en marche son ami qui était désormais un espèce de cyborg (c'est classe ou pas?).
Bien sûr au début ce ne fut pas aisé, Doug avait des problèmes moteurs mais son esprit lui était bien là. Quelle joie ce fût de le ré entendre hurler.
Une fois Doug remis sur ses pattes et sur ses circuits électriques, Klaus se remit à passer du temps avec lui comme au bon vieux temps même si les deux compères avaient bien changé depuis.
Pendant une journée banale, un silence s'installa entre les deux hommes.
Klaus en profita pour dire « tu m'as fait peur tu sais ».
« - Mais je parlais pas là
- Mais pas là quand on a cru que t'étais mort.
- Ben pardon, mais ça m'a pas fait hyper plaisir non plus. Puis moi aussi j'ai cru que tu étais mort hein je te signale !
- Mais je t'engueule pas je te dis juste que j'ai eu peur
- OUI BEN MOI AUSSI J'AI EU PEUR ! »
« Tu sais quand je t'ai vu te faire briser la nuque, c'était un des pires moments de ma vie mais j'ai pas pu y croire, j'ai l'impression qu'on ne peut pas être l'un sans l'autre que si l'on meurt ce sera forcément ensemble » repris Doug plus calmement.
« Ben du coup faut pas qu'on reste ensemble, parce que si on est tous les deux c'est vachement plus risqué. Et en même temps ça me saoulerait un peu parce qu’on vient de te faire revivre et tout alors si c'est pour qu'on puisse pas rester ensemble c'est débile. »
« Bon du coup on reste ensemble ? » demanda Doug.
- Ben carrément��! Par contre on est d'accord tu veux pas me pécho ?
- Non est d'accord »
Doug se figea. (et comme d'habitude personne ne le remarque)
« Ok on est d'accord » Doug se figea à nouveau.
Klaus avait pris pour habitude de demander à un peu tout le monde « tu veux me pécho ? » mais ce n'était que pour masquer le manque affectif qu'il ressentait. Doug l'ayant compris, et voyant que son compère ne semblait pas insensible à ses charmes, tenta une nouvelle approche.
« - Mais si tu veux on peut se pécho hein ?
- Quoi tu veux me pécho ?
- Ben je sais pas toi tu veux me pécho ?
- Oula ça devient trop compliqué pour moi là …
- Ben je suis qui pour toi ? » renchérit Doug
- Mon meilleur pote.
- C'est pas John ton meilleur pote ?
- Si mais toi t'es plus que mon meilleur pote t'es Doug quoi.
- Ben merci je connais mon prénom.
- Non mais tu m'as compris quoi
- Non mais j'aimerais bien »
Un silence s'en suivit.
Finalement Doug repris la parole
« - Klaus je pense savoir ce que tu veux me dire...
- Ben super alors
- Non mais dis le quand même, faut bien qu'il y en ait un de nous deux qui commence.
- Et pourquoi moi ?
- Ha non ça va pas être moi qui m'y colle hein! C'est toujours moi MERDE ! Et en plus je te l'ai déjà dit …. »
C'est vrai. Doug avait déjà prononcé les mots « Klaus, je t'aime !». C'était lors de leurs retrouvailles après le naufrage. Cela aurait pu passer pour un simple je t'aime amical mais pour Doug cela signifiait bien plus. Cette fois il voulait entendre ces mots de la bouche de Klaus. Mais là ça devenait carrément trop angoissant, il allait devoir à son plus grand malheur se confesser en premier.
« Je ... » commença Doug, mais il fût coupé par des lèvres venant se poser sur les siennes.
« Je t'aime aussi Doug »
Doug n'avait jamais vu Klaus rougir autant, il retint un petit rire pour afficher un sourire sur son visage »
« Ben alors on s'aime tous les deux on dirait »
Les deux amoureux se prirent la main pour assister au soleil qui se couchait doucement.
C'était romantique à en foutre la gerbe comme à faillir dire Klaus. Mais il préféra se retenir pour ne pas gâcher ce moment de bien être qu'il attendait depuis si longtemps.
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Sous le soleil des héros 2 - Episode 5
Après cette petite pause du 15 août (ça fait du bieeeeen, on espère que vous aussi en avez profité), voici l’avant dernier épisode de votre fan feuilleton de l’été.
Dans les épisodes précédents : John, Klaus et Doug font du camping sauvage pour les vacances. À la nuit tombée ils se racontent des histoires qui font peur quand un bruit venu de derrière le tas de bois les interrompt. Klaus se jette sur la chose qui disparaît finalement en laissant un énorme trace de patte dans le sol. Le lendemain matin, John a disparu...
« Ok, on se calme. ON SE CALME. Je suis sûr qu'il va bien. - Tu… tu crois ? »
Bien sûr que Klaus y croyait. De une, il connaissait les supers pouvoirs de John et ne pouvait imaginer qu'il lui soit arrivé quoi que ce soit. De deux… il était hors de question qu'il lui soit arrivé quoi que ce soit parce qu'on touche pas à son pote !
« Y'a des traces de passage dans les fougères là-bas. On n'a qu'à les suivre. »
Après avoir rapidement rassemblé leurs affaires et éteint les dernières braises du feu de camps, les deux amis se mirent donc en route et s'enfoncèrent dans les bois.
Ils marchaient silencieusement depuis une quinzaine de minutes quand ils durent se rendre à l'évidence : il n'y avait plus de traces à suivre, plus rien qui leur donne un indice sur l'endroit où John pouvait se trouver. Ni sur l'endroit où eux-mêmes se trouvaient car, comme on pouvait s'y attendre, ils étaient déjà complètement perdus. Ce qui, bien entendu, donna une nouvelle fois à Doug une occasion de pousser des cris suraigus. Que Klaus stoppa d'un pour le moins violent revers de la main dans le plexus de son compagnon d'aventure.
« Par là ! pointa-t-il du doigt avec autorité. - Comment tu sais ? - Je sais pas. Mais derrière on en vient, à gauche ça monte sa mère et à droite… je sais pas, mais j'le sens pas. Donc tout droit. »
Ils reprirent leur progression, faisant bruisser le tapis de feuilles mortes et régulièrement craquer quelques branches.
Nos héros marchaient en silence, absorbés dans de sombres pensées, depuis de longues heures. Klaus se concentrait sur la moindre piste à suivre, sur ses intuitions, sur… sur ne pas pleurer comme une petite connasse en pensant à John, quelque part aux griffes de ce machin poilu ! Doug aussi pensait à son ami disparu tout en tentant de camoufler les énormes gargouillis qui lui creusaient l'estomac. Il avait une faim de loup à force de sillonner les bois en long en large et surtout en travers. Il pensait donc à John, certes, mais là tout de suite, il pensait surtout aux restes de chips et de pâté qui se trouvaient dans le sac de ce dernier, avant que la bête ne vienne les emporter.
Soudain, à quelques arbres d'eux dans un sorte de petite clairière, ils aperçurent une cabane faite de branchages et de morceaux de tissus colorés qu'ils n'arrivaient pas à distinguer précisément de là où ils étaient. Ils s'approchèrent le plus discrètement possible. Les morceaux de tissus s'avérèrent être des morceaux de sacs de couchage et des vieux vêtements déchirés. Certains tachés de... sang ! Ce qu'ils virent à l'intérieur de la cabane acheva de leur glacer le sang : des os, de toute sorte, de toute taille. Des carcasses de petits rongeurs, principalement. Mais aussi des plus grands, beaucoup plus grands… Aucun des deux n’osa regarder l’autre. Ils venaient de trouver l’antre de la bête et savaient ce que cela signifiait pour John. Leur ami avait peut-être déjà servi de petit déjeuner à ... « Qu'est-ce que vous faites ? - AAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH ! - PINAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAGE ! »
Ils s'étaient retournés d'un sursaut tout en lançant leurs cris de guerre, prêts à en découdre avec l'ennemi.
« WOW du calme, les mecs, c'est moi, c'est John. »
Suite et fin dimanche prochain !
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Sous le soleil des héros 2 - Episode 4
Et c’est Karine qui prend le relais de Lucile pour ce nouvel épisode de Sous le soleil des héros 2. L’histoire se corse pour nos amis...
Dans les épisodes précédents : John, Klaus et Doug font du camping sauvage pour les vacances. À la nuit tombée ils se racontent des histoires qui font peur quand un bruit venu de derrière le tas de bois les interrompt. Klaus se jette sur la chose qui disparaît finalement en laissant un énorme trace de patte dans le sol...
Dans la nuit désormais d'un noir d'encre, à peine éclairée par les braises mourantes du feu de camp, Doug tremblait de tout son corps. Il pouvait sentir le souffle chaud de la bête sur son visage et ses petits grognements mi-rauques mi-flippants dans ses oreilles. Ses énormes griffes acérées s'approchaient inexorablement de lui, comme dans un mauvais ralenti d'un mauvais film d'horreur. Plaqué au sol par la gigantesque créature poilue, le super-héros ne pouvait plus bouger aucun de ses membres. Il utilisa donc la dernière arme en sa possession : il hurla.
Ce qui le réveilla en sursaut. Ainsi que Klaus, qui se redressa d'un bond et, au bout de quelques fractions de seconde, pointa un index menaçant vers son ami. « Sans déconner, ne recommence jamais ça ! J'ai servi de piste pour un marathon de fourmis toute la nuit, alors j'te jure, la prochaine fois, tu soignes le réveil. - C'était horrible… y'avait… la bête… elle voulait… j'ai failli… SES GRIIIIIFFES, cria Doug en s'agrippant à son ami. Lequel l'envoya valser à bonne distance d'un simple revers de la main. - C'est bon, c'était un cauchemar, tu vois bien que y'a pas de bête, là. - Non mais j'te jure ça avait l'air trop réel ! - Ce qui est trop réel, c'est que tu t'es endormi alors que tu étais censé monter la garde au cas où l'autre machin revenait. John va te défoncer, mec ! »
Tous deux tournèrent la tête vers le sac de couchage de leur ami qui s'était installé un peu plus loin, essentiellement pour échapper au concerto de ronflements que Klaus était capable de produire. « Ben… il est où John ? - Je sais pas... »
Les deux amis fixaient le sac de couchage vide puis ils se regardèrent d'un même air interloqué.
« Il est où ??? - Non mais du calme. Il a probablement dû aller assouvir un besoin naturel. - … - Il est parti pisser, quoi. - Ah. Oui. Euh, tu crois ? »
Klaus ne répondit pas à son ami : il venait d'apercevoir le sac à dos qui contenait leur nourriture. Vide. Et en lambeaux, comme lacéré par d'immenses griffes.
« C'est pas bon ça, hein ? demanda Doug d'une voix à peine audible (ce qui – convenons-en – n'avait rien d'habituel). - Pas vraiment, non... »
Les deux amis se regardèrent de nouveau et, cette fois, chacun lu la panique dans le regard de l'autre. Ils se mirent debout comme un seul homme et firent alors la seule chose qui leur vint à l'esprit.
« JOOOHHHNNNN ??? - JOOHNNNNN ??? - JOOOOOOOOOOOOHHHHNNNNNN ????? »
Seul le silence matinal leur répondit.
A suivre...
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Sous le soleil des héros 2 - Episode 3
Dns les épisodes précédents : John, Klaus et Doug font du camping sauvage pour les vacances. À la nuit tombée ils se racontent des histoires qui font peur quand un bruit venu de derrière le tas de bois les interrompt. Klaus se jette finalement sur la chose, quelle qu'elle soit...
« Klaus !!!! - AAAAAAHHHH - GGGGRRRRRRR !!! - BOUM ! »
La scène avait été un peu confuse. D'abord Klaus s'était jeté sur le tas de bois, faisant basculer le tout, et le truc qui se trouvait derrière avait été enseveli sous les branches et les bûches. En même temps, Doug et John avaient crié, inquiet pour leur ami qu'ils ne parvenaient plus à distinguer dans l'obscurité et le fatras de bois. La chose qui se trouvait là avait aussi grogné, et Klaus avait crié. Le tout pas forcément dans cet ordre. C'était vraiment hyper confus.
« Aïe. »
John était revenu près du feu pour attraper un tison et éclairer les alentours. Il s'approcha du tas de bois et trouva Klaus à plat ventre sous un monceau de bûches.
« Aïïïeeeuuuhhh !!! » répéta Force Mustang.
La brochette de marshmallows était plantée dans son postérieur. Doug et John le libérèrent avec moult difficultés et l'aidèrent à se relever. Le machin mystérieux avait visiblement disparu et il allait falloir étrenner la trousse de secours. « Comment est-ce que... ? - Pose pas de question et enlève-moi çaAAAAAAHHHHH ! SA MÈRE !!! ÇA PIIIIQUE !!! » La nuit était noire, les étoiles cachées derrière un rideau de brume fort à propos, la forêt était silencieuse, du moins jusqu'à ce que John n'enlève la brochette des fesses de Klaus et que ce dernier ne hurle des gros mots et des expressions des années 90 avec sa grosse voix.
Doug appliqua une compresse humectée de produits désinfectant sur la plaie et, regardant son ami cul-nul dans la clairière, demanda timidement :
« On est d'accord qu'on raconte pas ce moment-là aux autres ? »
John et Doug acquiescèrent. Mieux valait ne rien dire effectivement. C'était à force d'épisodes comme celui-là qu'on se faisait une réputation de bouffons. Hero News aurait adoré titrer « Embroché par une pique à marshmallows, Force Mustang se fait désinfecter les fesses par Sérum et Bouclier Man. Une aventure épique des super rigolos ! »
L’hémorragie contenue, John fit un pansement. Klaus le remercia, essaya de s'asseoir, cria très très fort, se releva et afficha un air dépité plutôt émouvant.
« Heeeuuuuu... Sinon... C'était quoi en fait ce machin derrière le tas de bois ? » demanda John en essayant de détourner son regard du fessier de Klaus.
Ce faisant, il s'approcha des décombres de la bagarre, promenant sa lampe torche sur le sol à la recherche d'indices. Il trouva quelques bouts de marshmallows épars et, profondément ancrée dans l'humus noir et humide, une trace de patte. Une énorme trace de patte...
A suivre
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Sous le soleil des héros 2 - Episode 2
Aaaah, je ne sais pas vous, mais nous on reprend nos petites habitudes... Et on espère que l’épisode de la semaine dernière vous a mis l’eau à la bouche car voici la suite, toujours de la plume de Lucile, que l’on remercie encore pour cette petite surprise estivale !
* * * * *
Dans l'épisode précédent : John, Klaus et Doug sont en vacances à la campagne. Ils font du camping sauvage et font griller des marshmallows autour du feu. Doug propose alors de raconter des histoires qui font peur...
Ils auraient tout aussi bien pu se raconter des blagues de cul. Mais non. Doug avait proposé la version flippante*. Et bien entendu Klaus avait frappé des mains en hurlant : « Oh ouais !!! » Il avait d'ailleurs voulu commencer et avait pris une voix plus grave encore pour poser l'ambiance. C'était une histoire de fantôme assez banale mais son ton seul suffisait à créer une atmosphère inquiétante. Et évidemment, la fin nécessitait qu'il gueule un bon coup pour surprendre les copains. John et Doug sursautèrent comme des petites pucelles. « J'ai pas eu peur du tout ! » affirma Doug en se crispant. Une fois revenu à son état normal, il se lança dans une histoire de vampires. La couleur de ses yeux et son petit sourire en coin filèrent carrément les jetons aux deux autres. Et la fin, dans laquelle le comte Dracula avait raison du méchant Van Helsing, fut un petit peu troublante.
« Vous êtes sûrs que vous préférez pas les blagues de cul, hein ? » tenta John une dernière fois. En pure perte. C'était son tour. Il réfléchit. Des histoires qui font peur, il n'en connaissait pas beaucoup. Quand il était petit, tante Mary s'était cantonnée aux classiques, allant même jusqu'à édulcorer les trois petits cochons pour ne pas choquer l'âme sensible de son neveu. Il fouilla sa mémoire. Un truc lui revint. Impossible de savoir où il avait entendu ça. Est-ce qu'il ne l'avait pas lu plutôt ? Mais où, et quand ? Bon. Peu importait. Il se lança : « C'est l'histoire d'une bête. Haute comme deux hommes et couverte d'une épaisse fourrure sombre, elle vit cachée, au plus profond de la forêt. Car cette bête n'en a pas toujours été une et... » Un craquement sinistre l'interrompit. De toute l'histoire des craquements sinistres, c'était le plus bruyant et le plus flippant qu'il y ait eu. Et ça venait de derrière le tas de bois que Klaus avait ramené. Les trois copains se regardèrent sans rien dire. Nouveau craquement. Et un bruit de griffes, comme si quelqu'un faisait passer la lame d'une faux contre l'écorce des branches. Les trois super héros (en vacances, mais les réflexes restent) se levèrent, faisant face au tas de bois et au truc qui se trouvait sûrement derrière. Un léger grognement s'ajouta à l'ambiance sonore. Un bout de bois dégringola de la pile et Doug fit un bond. Klaus poussa alors un cri (PINAGE bien sûr) et se jeta en avant, brandissant sa brochette de marshmallows comme une arme...
A suivre
* Quoi que, certaines blagues de cul pouvaient également devenir très flippantes quand c'était Klaus qui les racontait.
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Sous le soleil des héros 2
Heeeey ! Salut ! Vous nous avez manqué, dites-donc... C’est grâce à Lucile si on rouvre exceptionnellement la boutique. Vous la connaissez : la plume la démange très régulièrement. Et elle n’a pas pu résister à l’envie de vous proposer une nouvelle saison du fanfeuilleton hérocopain de l’été “Sous le soleil des héros”. (Pour la première saison, c’est par ici.) Les supers héros partent parfois en vacances eux aussi. Entre une mission héroïque et un plan foireux, il leur arrive de trouver un peu de temps pour une virée entre potes à la campagne. Bien qu'une fois la tente montée, les choses ne se passent pas toujours comme prévu...
ÉPISODE 1
« C'est quoi ce machin ? - Une sardine. - .... - Non, ça n'a rien à voir avec le poisson. » Doug hocha la tête et regarda l'objet avec circonspection. Il le tenait du bout des doigts, comme si la chose risquait de lui exploser dans la main. John hésita. S'il montait la tente tout seul, il en avait pour vingt minutes. S'il essayait d'expliquer le concept de la sardine-qui-n'est-pas-un-poisson-et-qu'on-enfonce-dans-le-sol-pour-pas-que-la-tente-s'envole-parce-que-c'est-pas-cool-de-lui-courir-après à Doug, il en avait au minimum pour une grosse demie-heure. Des années d'expérience lui firent choisir la première option. Il terminait d'installer les sacs de couchage à l'intérieur quand Klaus arriva, chargé d'une demie-tonne de bois. Il déposa le tout avec fracas devant la tente.
« Tu as prévu de construire un bûcher funéraire ou bien ? - T'as dit qu'il fallait faire un feu pour faire griller les marshmallows. Du coup, je ramène du bois. » C'était logique. Un poil excessif en terme de quantité, mais logique. John, qui avait décidé que ces vacances seraient sous le signe de la tranquillité et de la sagesse, répondit par un sourire et attrapa une bière dans la glacière.
Seul avec ses deux meilleurs copains, loin de l'agence, loin des autres, cette semaine à la campagne promettait d'être une parenthèse enchantée. Ce n'était pas que le groupe des supers héros n'était pas sympa. Ils étaient tous de vrais amis, surtout quelques uns, courageux à leur manière, chaleureux pour certains, et de bonne compagnie, par moments. Mais à la longue, leur présence avait tendance à filer mal au crâne. Il y avait toujours des disputes, des tensions et puis tout le lot de responsabilités qui va avec le statut de super héros. Les vacances permettraient d'oublier un peu ça. Ils allaient faire de belles randonnées, pécher un peu, peut-être, et se raconter des blagues autour du feu. Ça allait être chouettos ! Doug avait sorti les chips et les sandwichs au pâté de la glacière, Klaus finissait d'allumer le feu et John savourait le moment.
Quelques bières plus tard, tandis que la nuit tombait, ils tenaient chacun une brochette de marshmallows grillés dans la main avec un air béat. Si quelqu'un cherchait un jour une illustration pour le bonheur, cet instant figurerait sans doute dans le top 10. Mais selon une loi de l'univers, aussi appelée la loi du retour-dans-ta-gueule, un tel moment doit nécessairement être suivi de choses atroces et désagréables. C'est ainsi que Doug, d'une voix innocente, proposa : « Et si on se racontait des histoires qui font peur ? »
A suivre...
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Clôturons.
Bonjour à vous,
Comme vous avez du le remarquer, nous sommes arrivés à la fin de l’Année HC. Ces douze derniers mois ont été un bonheur, vous lire un plaisir, échanger avec vous une joie, (la plupart du temps!) et on espère qu’il en a été de même pour vous.
Cependant, pour nous, l’aventure s’arrête ici. Le Tumblr reste ouvert, les textes dessus seront toujours là et si vous voulez proposer des textes ou autres, nous vous accueillons toujours avec plaisir, on sera juste beaucoup moins rapides et il n’y aura plus de thèmes. On espère vraiment que ça nous vous empêchera pas de donner libre cours à votre plume, le compte Twitter et la page Facebook restent ouverts, n’hésitez pas à venir faire un petit coucou de temps en temps!
Après cette première annonce, nous avons autre chose à vous dire. Une HeroCopine a eu une idée: regrouper tous vos textes et dessins et en faire un recueil pour l’offrir à Simon. Pour cela elle a besoin de vos autorisations, donc si vous avez un texte publié ici contactez la via Twitter vous la trouverez là (il faut cliquer sur le là).
Sur tout ça, merci à vous pour tout votre talent partagé avec nous, ne lâchez pas la plume, et peut être à un de ces jours pour de nouvelles aventures qui sait!
Des bisous de la Fédé à tous!
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Le Drôle de Noël de John
Milie vous fait un joli cadeau. Comme d’habitude d’ailleurs.
(conte librement inspiré de "A Christmas Carol" de Charles Dickens ; l'action se déroule dans la première partie de la saison 4)
Il était une fois dans le château d'un beau prince charmant, une joyeuse bande d'amis qui s'apprêtait à fêter Noël en décorant le sapin de guirlandes multicolores tout en entonnant moult chansons festives…
| ERRATUM |
Il était une fois, dans un manoir hanté par les forces du mal, une austère famille recomposée qui avait daigné célébrer cette fête inutile et surchargée de bons sentiments parce que c'était la première année qu'ils passaient Noël réunis. Enfin… réunis ou presque, on avait tendance à oublier que le fils avait légèrement fait exploser son père dans l'année écoulée. Ce petit détail n'avait pourtant pas troublé les occupants du manoir et les préparatifs allaient bon train. Un peu partout, des branches de houx fané apparaissaient et une bonne odeur... enfin, une odeur quoi, se répandait dans tout le manoir. On avait interdit l'accès aux cuisines à Mique pour ne pas risquer de servir de la bouffe daubée pour le repas du Réveillon. Par soutien moral pour leur ami mi-bête mi-grognon, Mary et Steve avaient refusé d'y mettre un pied à leur tour. Depuis, Mique boudait dans la cour en maugréant des imprécations inaudibles. On le laissa faire, au moins il n'embêtait personne. Globalement, deux groupes s'étaient formés : le premier n'avait aucune envie d'être là et aurait préféré mourir de façon très nulle plutôt que d'entendre une seule chanson de plus ; le deuxième groupe était uniquement formé d'Héléna, et c'est elle qui chantonnait « Vive le vent d'Hypnos » à tout va dans le manoir, donnant des envies de meurtre à chacun. C'est donc Héléna qui avait lancé l'idée de ce Noël en famille, que les autres avaient dû accepter pour ménager celle qui devait un jour porter les enfants de John (et pour faire taire ses jérémiades perpétuelles). Eraste, Jane et Claudine s'attelèrent sans motivation à la décoration sommaire du sapin qui perdit toutes ses aiguilles au contact de la magie d'Hypnos, et dégustèrent en compagnie des jeunes époux le repas de Noël le plus indigeste qu'ils pussent imaginer.
En revanche, il ne fallait pas compter sur eux pour se faire des cadeaux. D'ailleurs, John, en digne héritier d'Hypnos qu'il était, fut le seul à en recevoir. Mique lui offrit un caillou en forme de coeur sur lequel il avait gravé maladroitement « Mon meilleur ami ». John se demanda s'il devait être touché ou gêné par cette délicate attention… ça changeait des cookies piégés du Village au moins. Il fut plus surpris en apprenant que sa soeur lui avait aussi fait un cadeau, mais le chaton mort emballé dans le joli papier rose bonbon la ramena à la réalité. Là, c'était plus logique. L'album photo relatant la première cérémonie de John bébé dans l'antre d'Hypnos lui fit un peu peur : en découvrant certains clichés, il se dit qu'un psychanalyste y aurait trouvé des dizaines de bons exemples pour des recherches sur les traumatismes infantiles. Il remercia toutefois chaleureusement sa mère pour ne pas la peiner. Mary avait tricoté à son petit neveux un pull trop grand et informe dans des couleurs indéfinissables sur lequel était inscrit Bouclier Man accompagné du logo d'Hero Corp. Agacé par cet affront, Éraste les fit emmener elle et Steve dans leur chambre. Il décréta que les festivités étaient vraiment terminées après que John eut ouvert le cadeau d'Héléna, les joues enflammées face à la collection de petits objets multicolores et vibrant en forme de *CENSURÉ*
Sans aucune transition, John et Héléna dormaient profondément dans leur grand lit nuptial designé par un décorateur d'intérieur mégalo. Mais il fallait avouer que les arbres morts aux quatre coins, c'était un peu classe.
Une violente odeur de cookies tira soudain John de son sommeil. Les sens encore embrumés, il mit quelques secondes à émerger totalement de sa torpeur. Le manoir endormi baignait dans un silence de tombeau. À côté de lui, la respiration paisible de son épouse ne parvenait pas à le percer. John aurait pu replonger aussitôt dans les limbes qu'il venait de quitter si cette odeur persistante n'avait pas titillé ses papilles.
Il s'extirpa de la chaleur de sa couette et se mordit la lèvre inférieure pour ne pas laisser échapper un « Sans déconner ! » bien senti. Quand ils avaient quitté le monastère, John avait espéré trouver dans leur nouveau refuge des températures plus supportables. Mais rien à faire, les serviteurs d'Hypnos adoraient se geler le cul. Vent glacial et dévastateur MERDE, pourquoi les méchants n'envahissaient jamais le monde en maillot de bain sous les cocotiers ? Si c'était vraiment lui le chef maintenant, certaines choses allaient changer. À commencer par les Noëls en famille. John aurait peut-être mieux fait de ne pas permettre à sa femme de quitter la chambre conjugale… Elle avait bien trop d'idées pourries.
Il découvrit rapidement d'où venait l'odeur qui l'avait titillé. Derrière la porte de la chambre, Mary était en train de cuisiner. Mais le fumet qui s'élevait semblait beaucoup plus appétissant que leur repas de Réveillon. Mary était affublée d'une des robes qu'elle portait au Village et d'un tablier fleuri. Ses cheveux avaient récupéré la teinte terne des premières saisons. Elle fredonnait un air inconnu à John, dans lequel il parvint à distinguer les mots « soir » et « pinage».
- Mary ?
- Bonjour John, tu veux un cookie ?
- Je… non ! C'est quoi cette tête ? Et pourquoi tu cuisines dans le couloir ?
Mary lui servit un large sourire et déclara de la façon la plus naturelle du monde :
- Je ne suis pas Mary. Je suis le fantôme des Noëls passés, John, et je suis là pour toi.
John se frotta les yeux. C'était sûrement la dinde faisandée. Il hallucinait. Ou alors Mary avait perdu la tête. Les combats, l'enlèvement, la disparition des autres, la servitude, son petit neveu chéri qui devenait un méchant… c'était trop pour sa vieille tante. Avec l'intention de la ramener dans sa chambre, il voulut empoigner son bras mais sa main passa au travers et Mary clignota. John fit un bon de trois mètres.
- WO WO WO QU'EST-CE QUI SE PASSE ENCORE MARY ??
- Je ne suis pas Mary, John, je suis le fantôme des Noëls…
- Baisse ta race d'un ton toi, on va pas s'entendre. T'es qui et qu'est-ce que t'as fait de ma tante ?
John essayait de contenir ses tremblements et de faire face à cette nouvelle créature potentiellement dangereuse. Même s'il vivait avec un démon en lui, tout cela n'avait rien de normal et encore moins de rassurant. Le fantôme de Mary trouva la parade :
- Tu es en train de rêver John.
- OH PUTAIN MERCI SANS DECONNER tu m'as fait trop peur !
- Mais ce n'est pas un rêve ordinaire. Je suis le fantôme…
- Des Noëls passés ouais on aura compris, qu'est-ce que ça veut dire ?
Pour toute réponse, l'esprit à l'apparence de Mary lui fit un clin d'oeil. Ils furent instantanément transportés dans un tout autre décor, pas inconnu. Un village, LE Village, celui qui avait été détruit deux saisons plus tôt. Intact. John aperçut même Allen qui ouvrait le bar, en face de lui. Des villageois se promenaient, mais ils ne semblaient pas avoir remarqué leur apparition soudaine. Le soleil tapait fort. John rêvait d'une limonade bien fraîche.
- Tu te rappelles, John ? Le jour où tu es arrivé au village ?
- Tu veux dire le jour où je t'ai trouvée morte sur ton canapé ?
- C'était la belle époque.
- Quand Mique essayait de m'assassiner toutes les deux minutes ?
- Nous n'étions pas grand chose, des super-héros à la retraite perdus dans la campagne, un peu bêta…
- Même carrément ouais ! Vous passiez vos journées à nourrir des cochons et à balancer des oeufs sur des civils.
- Personne ne nous connaissait, personne n'avait besoin de nous. Nous n'étions rien, mais nous avions quelque chose alors.
- Quoi ?
- Nous étions ensemble. Nous avons vaincu The Lord tous ensemble, parce que nous avions une raison de nous surpasser. Cette raison c'était toi, John. Tu nous as réveillés, tu nous as empêché de pourrir dans nos échecs passés et tu nous as redonné la confiance que nous avions perdue. Et ensemble, nous avons réussi à avancer. C'était notre plus grande richesse alors
Les mots de cet être qui avait l'apparence de Mary ne le convainquaient guère. Le Village, c'était du passé, et ce n'était pas plus mal. Ils n'étaient plus les minables qu'ils étaient alors. Pour rien au monde John ne choisirait de retourner s'enterrer dans cette époque.
- Pourquoi tu m'as emmené ici, si tu es le fantôme des Noëls je-sais-pas-quoi? On n'a jamais fêté Noël au Village.
- Mais nous aurions pu. Imagine ce que ça aurait pu être, Noël ici.
Sans prévenir, des flocons de neige se mirent à tomber, épais et cotonneux. Pourtant le soleil brillait encore et il faisait toujours incroyablement chaud. Il régnait dans l'air ambiant une agréable odeur de pain d'épices et de pécari grillé.
- Regarde qui arrive.
Sur le chemin qui entrait dans le Village, John distingua ses amis, conversant gaiement sur des sujets qu'il ne pouvait entendre. En tête de peloton sautillaient Stan, Karin, Burt et Steve main dans la main. La vision l'aurait fait rire si elle n'avait pas éveillé en lui une profonde tendresse. Jennifer et sa mère riaient avec Miss Moore sans recevoir un seul oeuf. D'ailleurs, la présence de Miss Moore, complètement anachronique, ne semblait gêner personne. Tous ses amis étaient là, riant et chantant des airs de fêtes adaptés à leur sauce. Klaus et Doug fermaient le cortège, le plus fort des deux portant à lui tout seul un conifère imposant qu'il venait de déraciner tandis que son acolyte était chargé d'une caisse de décorations pour l'en garnir. L'euphorie du petit groupe était palpable. John tenta de les héler mais ils ne l'entendirent pas. Au moment où ils passèrent à sa hauteur, l'un d'eux s'arrêta pourtant. C'était Klaus. Son meilleur ami. Mais il ne riait plus comme il le faisait avec Doug l'instant précédent. Un mince sourire ornait son visage dur. Il déposa le sapin sur le sol derri��re lui.
- Hé ! Force Mustang and the B-Man !
Dès qu'il se mit à parler, le décor changea de nouveau, et ils quittèrent le village. Désormais, ils n'étaient plus que tous les deux dans la cour devant le château Moore. Klaus portait un bonnet moche et des vêtements adaptés au froid. John chercha Mary des yeux mais elle avait disparu elle aussi. Cependant Klaus poursuivait :
- Je suis le fantôme des Noëls présents, John.
John soupira bruyamment.
- Sans déconner, vous allez me les briser longtemps ? Vous êtes combien ?
- On y va ?
- On va où ?
- Bah chez ta soeur de monastère, tu viens de me dire que tu devais la voir.
Le faux Klaus était déjà loin, mimant les enchaînements physiques que le vrai Klaus avait faits dans le souvenir que John gardait de cet épisode. Pendant le trajet jusqu'au monastère, le fantôme des Noëls présents ne cessa de parler, de tout et de rien, des potins du château, des missions locales… John revivait le moment à l'identique, à la seule différence qu'il ne soufflait pas une once de brise, tout était suspendu. Comme dans l'expectative. Arrivés devant la porte du cloître, la luminosité du décor avait encore baissé. Klaus se tut, et son sourire se fana insensiblement.
- Tu vas passer Noël avec eux hein ?
La question surprit John. Elle était étrangère au souvenir de ce moment.
- Non mais je comprends, ta soeur elle t'aide à pas prendre feu, et ça on peut pas le faire nous. Alors je comprends que tu veuilles passer du temps ici, pour apprendre à contrôler tes pouvoirs. Mais quand même, nous on est tes copains, on a vécu plein de choses ensemble… Eux tu les connais depuis quelques jours…
- C'est compliqué, Klaus…
Il ne pouvait pas lui dire que Claudine était vraiment sa soeur, qu'il avait retrouvé sa mère, embrassé le côté obscur, et qu'il était devenu un méchant à son tour. Parce qu'il était trop tôt dans l'histoire, le John d'alors n'en savait encore rien. Beaucoup de choses avaient changé depuis.
- Tu nous aimes plus c'est ça ?
Le regard à la fois larmoyant et plein de reproches de son ami lui fendit le coeur.
- Bien sûr que si, mais c'est compliqué je te dis.
Afin de couper court à toute tentative de chantage affectif, John se concentra de nouveau sur la porte. Le bois dans lequel elle était faite s'était obscurci en même temps que la clarté ambiante. Il était désormais d'un noir profond, menaçant. John hésita une seconde. Quand sa main entra en contact avec la porte, il y eut un séisme. Bref mais violent. Le choc le fit vaciller. La porte d'abord puis le paysage tout entier se teintèrent progressivement d'une aura d'un violet encore plus sombre que le noir qui l'avait précédé. Une clameur surgit subitement de l'autre côté de la muraille. Les échos d'un affrontement montèrent en même temps que les premières rafales d'une tempête.
- C'est d'ma faute.
John avait du mal à suivre tout ce qui se passait. Klaus, la tête baissée, les yeux remplis de larmes, portait à présent une des bures grossières des moines chelous, le col remonté jusqu'au menton. Il répétait sans interruption les mêmes mots coupables, que John avait du mal à entendre dans le tumulte ambiant. Klaus ne semblait plus le voir.
- C'est d'ma faute, c'est d'ma faute… C'est à cause de moi si John est devenu méchant, j'aurais pu empêcher ça. Je l'ai abandonné comme j'ai abandonné Doug…
Ces mots mirent le coeur de John en pièces. Son meilleur ami prenait la responsabilité de sa transformation en Seigneur du Mal. Jamais John n'avait voulu cela. S'il avait quitté le château au départ, s'il était venu demander de l'aide à Claudine au monastère, c'était uniquement pour les protéger. De ses pouvoirs incontrôlables. De lui.
- Comment c'est trop d'ma faute…
John voulut saisir son meilleur ami par les épaules et le secouer mais encore une fois, ses mains passèrent au travers du fantôme. Son geste eut toutefois pour effet de faire réagir Klaus, qui leva les yeux vers lui. John y décela une détresse qu'il ne lui connaissait pas, dont lui-même était la cause. A cet instant, son meilleur ami se mit à courir.
- KLAUS !!!
Il le poursuivit sur le chemin forestier plongé dans des ténèbres grandissantes mais son corps anormalement alourdi ralentissait sa course. Le halo violet qui englobait toute la scène engourdissait ses membres et l'empêchait de rattraper son ami. Bientôt, il ne fut plus qu'un point minuscule, hors de portée. Mais il ne voulait pas s'arrêter. A cet instant, rien ne comptait plus à ses yeux que le chagrin qu'il avait brièvement lu dans ceux de Klaus. Perdu dans ces pensées sombres, il vit le gouffre sur le chemin uniquement au moment où sa course le précipita à l'intérieur. Il tomba sans pouvoir se raccrocher à quelque chose. Tout était noir. John se recroquevilla en position foetale en attendant l'atterrissage. Qui ne vint pas.
Il se retrouva debout, vêtu du costume élégant qu'il avait l'habitude de porter désormais, de retour dans sa chambre au manoir. Il était trop remué pour se demander pourquoi il s'était réveillé dans cette tenue, hors de son lit. Héléna dormait toujours profondément, lui tournant le dos. Il voulut la rejoindre, ravi que ce rêve dérangeant fût enfin terminé. Mais il heurta de plein fouet une paroi invisible. John vit des étoiles, sonné. Le temps de reprendre ses esprits, la paroi s'était changée en miroir. Son reflet, à quelques centimètres de lui, le toisait avec le regard améthyste d'Hypnos et un rictus malsain au coin des lèvres. La seconde suivante, le reflet avait disparu, avant de revenir, plus effrayant encore, à la même place. John avisa la faible source de lumière au fond de la pièce : il s'agissait d'un sapin de Noël, dont il ne distinguait que les contours incertains. Une guirlande électrique composée de diodes violettes clignotantes apportait par intermittence à la chambre cette faible lueur malveillante qui faisait frissonner.
- Bonjour, John.
Son double avait parlé tout seul, en autonomie. Et la voix était celle d'Hypnos quand il s'exprimait à travers son hôte. Effaré, John s'éloigna du miroir, recopié par le John aux yeux noirs. Il leva la main pour s'assurer de l'authenticité du reflet. Ce dernier suivit son geste automatiquement, mais reprit néanmoins :
- Je suis le fantôme des Noëls à venir, John.
Pour la première fois depuis le début de ce songe étrange, John n'eut pas envie de lancer une remarque sarcastique à ce fantôme. La voix caverneuse du démon donnait à ces mots la fatalité d'une sentence de mort. John ne pensait pas avoir jamais eu aussi froid de toute sa vie. Même la Bourgogne en plein hiver devait être plus supportable (il ne savait d'où lui venait cette comparaison, mais c'était une certitude). Pourtant, cela n'avait rien à voir avec la température de la pièce : son sang lui-même était glacé. Il s'était certainement figé dans ses veines. La sensation de flotter conforta John dans cette idée. Mais c'était impossible, son coeur battait la chamade et avait la plus grande peine du monde à recouvrer un rythme apaisé après cette course effrénée. Il était au bord de l'explosion, mais au moins il battait encore. John comprenait enfin, de façon encore un peu floue, la finalité de ce rêve. Son esprit, ou quelle que soit la sorcellerie à l'origine de ce manège, faisait sa crise de conscience. Inconsciemment. Ou subconsciemment plutôt. Il aima le mot. Ces dernières années, sa vie avait changé du tout au tout. Il avait dû découvrir qui il était, affronter ses démons intérieurs pour en arriver là. Pour se libérer enfin. Et pour finir par ne faire plus qu'un avec un vrai démon. Il s'était épanoui. Ou du moins en avait-il été sûr jusqu'à présent. Désormais, il n'était plus que questions.
L'autre le fixait toujours, sans plus rien dire. Son visage s'effaçait à intervalle régulier, et il paraissait plus malveillant à chaque nouvelle apparition dans la lueur morbide de la guirlande. C'est alors que des éclats de voix se firent entendre à l'extérieur de la chambre. John peina à les analyser, puisque deux types de cris s'élevaient d'un côté et de l'autre. Derrière la cloison à gauche, c'étaient des rires et des chants guillerets, comme ceux qu'il avait entendus au Village. Ils résonnaient étouffés, cotonneux, caressants. À droite en revanche, le mur vibrait presque sous l'assaut de plaintes et de pleurs déchirants. John ne savait où donner de la tête, son esprit était empli de ces bruits incohérents, l'empêchant de penser.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Deux possibilités.
- Quelles sont-elles ?
- Les conséquences potentielles d'un choix.
- Quel choix ? Qui doit le faire ?
Le double sourit de plus belle. Soudain, John capta la voix de Mary à gauche, qui fredonnait la chanson de tout à l'heure. À droite, il perçut le cri suraigu caractéristique de Doug et le « pinage » lointain de Klaus. Les voix étaient maintenant reconnaissables. Il entendait ses amis s'esclaffer et pleurer tout à la fois. Le mélange le déconcerta, et même les rires avaient une tonalité mortifère dans l'atmosphère lugubre de la chambre et sous le rictus du double.
- Qu'est-ce que je dois faire ?
- Un choix.
- Mais quel choix à la fin ?!
- Toi seul le sais.
John ne tirerait rien du ton prophétique de son reflet. Les voix de ses amis devenaient insupportables. Elles s'insinuaient dans ses oreilles, lacéraient l'intérieur de son crâne et laissaient des plaies suppurantes en repartant. Son sang battait de plus en plus vite à ses tempes, frôlant le point de rupture. Il prit sa tête entre ses mains et la secoua dans l'intention vaine d'en chasser ses envahisseurs. Cette fois-ci, le reflet ne le suivit pas. À la place, il se rapprocha du sapin illuminé et l'observa quelques instants, la tête penchée sur le côté. La lumière violette révéla des stries affreuses dans le visage rongé par le mal, qu'accentuait le rictus démoniaque. Il fit mine de souffler sur l'arbre de noël, et aussitôt son expression de satisfaction morbide fut éclairée d'une tout autre couleur. De la clarté vive et dansante des flammes naissantes…
Le sapin prenait feu.
La guirlande lumineuse produisit des étincelles électriques en se consumant. Bientôt les flammes, comme attisées par un vent venu d'ailleurs, s'étendirent au reste de la pièce. Elles atteignirent les montants en arbres nus du grand lit nuptial, sous le regard médusé de John.
Héléna.
La jeune femme dormait toujours, inconsciente de ce qui l'attendait. John se mit à crier son nom pour la prévenir mais sa voix ne lui parvint pas. Le bois mort s'enflamma en un clin d'oeil. Il était trop tard. Et tandis que l'incendie se propageait à l'ensemble de la chambre, la clameur derrière les deux cloisons redoublait d'intensité. Et cette fois-ci, plus de rires, plus de chants. Seulement des cris de détresse. Et un seul nom. Le même, répété cent fois par les voix de ses amis :
- John !
- John ?
- John !
- John ?
- John ?
- John !
- JOHN !
Son propre nom se répercutait en écho dans tout son corps, indéfiniment, sans jamais perdre en intensité. Il semblait même gagner en puissance à mesure que ses os meurtris le renvoyaient dans toutes les directions. Il cria. Un hurlement qu'il ne se serait jamais cru capable de produire. Mais il avait beau s'égosiller, rien ne pouvait couvrir l'écho de son nom répété inlassablement. Il réussit seulement à meurtrir ses cordes vocales, ajoutant une nouvelle souffrance au reste de son corps endolori. Rendu fou par ces appels à l'aide auxquels il ne pouvait répondre, il se jeta sur la paroi invisible qui le séparait de son double et y abattit ses poings à plusieurs reprises, sans aucun résultat.
- QU'EST-CE QUE VOUS VOULEZ DE MOI ? ARRÊTEZ ÇA PAR PITIÉ !
Les larmes s'accumulaient dans ses yeux, mais ne coulaient pas. Comme s'il eût été en apesanteur. Son regard devenait flou. Peu à peu, il arrêta de frapper la paroi. Il sanglotait. La tête lui tournait. Ce rêve était devenu un cauchemar. Ses forces l'abandonnaient. De l'autre côté de la pièce, au milieu des flammes, le double le regardait. L'impassible rictus toujours rivé à ses lèvres.
- Laissez-moi, laissez-les… Je ferai tout ce que vous voudrez, mais arrêtez ça…
Le sourire de son tortionnaire s'élargit, si c'était encore possible. En un clin d'oeil, il se retrouva de nouveau face à John, à quelques centimètres de son visage décomposé.
- Je ne peux rien faire John. Je n'existe que dans ta tête. Je n'ai aucun pouvoir. Tout ça…
Le double étendit les bras pour englober toute la pièce en flammes et les cloisons derrière lesquelles les voix hurlaient toujours.
- Tout ça, c'est de ta faute.
Ces mots furent le coup de grâce. John sentit ses genoux se dérober sous le poids de cette accusation. Il vacilla un instant avant de s'effondrer. Mais ce qui lui fit le plus mal fut certainement la conscience absolue de l'évidence : le reflet maléfique avait raison.
Tout était de sa faute. Il ne savait pas encore ce qu'englobait ce « tout », mais c'était une certitude. Ses amis avaient souffert, souffraient et souffriraient à cause de lui. Les nouveaux comme les anciens. Trop de vies étaient réglées en fonction de la sienne. Il n'avait jamais voulu cela, mais il ne pouvait rien faire contre ce destin implacable. Tout dépendait de lui et de ses actions.
Agité de soubresauts, roulé en boule sur le sol, John était redevenu le petit garçon qui se réfugiait dans les jupes de sa tata à la moindre contrariété. Mais Tata Mary n'était plus là. Ou du moins, elle ne portait plus de jupes. Il était seul. Ses anciens amis avaient compté sur lui, et il les avaient trahis. Son nouveau clan comptait sur lui, mais en était-il seulement capable ? Et surtout, avait-il fait le bon choix ? La décision qui avait pris à ses yeux la couleur de l'évidence tendait pourtant à s'effriter. Il ne savait plus rien.
Les flammes désormais léchaient la barrière transparente. Il faisait toutefois un froid glacial. Le fantôme des Noëls à venir n'était plus visible derrière le rideau de feu. Une odeur de soufre s'en dégageait. John suffoquait. Il y avait un crissement de verre qu'on tord jusqu'à la rupture. Soudain, la paroi invisible qui séparait John de l'incendie explosa et cribla John de millions de débris de verre tranchants comme une lame de rasoir. Les flammes l'enveloppèrent.
Tout était terminé. Il ressentait presque une sorte de soulagement à sentir le feu le dévorer avec appétit. Il allait disparaître, et c'était peut-être la meilleure solution pour tout le monde.
Le visage de Klaus se découpa sur sa rétine à l'ultime seconde. John revit les larmes de son ami. Il le sentit perdu, loin des autres, abandonné avec ce terrible sentiment de culpabilité qui devait le ronger…
Non. Il ne pouvait pas le laisser. Les laisser. John se redressa brutalement avec la ferme ambition de ne pas se laisser mourir sans rien faire. Tout le monde avait besoin de lui, et il se moquait de la tonalité absolument égocentrique de cette affirmation. Il n'avait pas le droit d'abandonner.
Jamais.
Il se prépara à affronter les flammes et tout ce qui pourrait l'empêcher d'agir. Il eut besoin quelques secondes supplémentaires pour se rendre compte qu'il n'y avait plus rien à combattre. Ses yeux s'adaptèrent à la pénombre. Plus de lueur violette en vue, plus de double, plus de flammes. Seulement Héléna, qui grogna dans son sommeil de la façon la plus mignonne du monde. John se palpa rapidement pour vérifier qu'il était bel et bien de retour dans son lit et dans la réalité. Soulagé, il retomba lourdement sur son oreiller dans un soupir. Ouf, ce cauchemar avait pris fin. Sa respiration saccadée s'apaisait progressivement. Il eut peine à redonner une cadence normale à son coeur affolé. Une sueur froide coulait dans son dos et sur ses tempes. Le silence mortel du manoir avait remplacé les cris d'agonie dans son esprit. Tout avait eu l'air si réel…
Le premier esprit à l'apparence de Mary l'avait prévenu, ce n'était pas un rêve ordinaire. Il avait voulu lui dire quelque chose. C'était le cadeau de noël étrange que sa propre conscience lui faisait, d'aussi loin qu'elle était enterrée. John avait une mission. Un choix à faire. Il pouvait encore faire le bon et éviter la détresse de Klaus et les flammes de son rêve. Mais quel était-il ? Il n'avait aucune idée de la direction à prendre…
On dit que la nuit porte conseil. C'est sur ces doutes interminables que John finit par sombrer dans un sommeil réparateur sans songe. Comme la plupart des rêves, il l'aurait oublié au réveil et n'en garderait qu'une lointaine sensation de culpabilité et d'échec. Ainsi qu'une conscience élargie de ses responsabilités et du fardeau qui pesait sur ses épaules.
Et une envie irrépressible de limonade bien fraîche.
La Fédé vous souhaite un joyeux Noël et de bonnes fêtes!
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On reste dans le licorne et arc en ciel avec Sandrine!
« Non mais non, ça n'a aucun sens un arc en ciel dans une salle de réu' ! »
Comme d'habitude, Doug râle. Nos super-héros sont en train de repeindre la salle de réunion numéro 17, et il n'aime visiblement pas les couleurs choisies...
« Ouais ben on n'a pas choisi hein, c'est la dèche alors on fait ce qu'on peut avec les fonds de pots des autres salles ! »
« Ouais bah n'importe quoi hein ! »
Doug et John continuent à peindre les rayures multicolores, avec application sans dépasser des limites définies. Tout à coup, une furie pénètre dans la salle en hurlant...
« ATTENDEZ ATTENDEZ ATTENDEZ !!! »
« Mais quoi ? Y'a quoi encore Marie ? »
« Arrêtez tout ! Faut recommencer le dessin ! »
« QUOI??? »
« Bah ouais. Burt vient de me dire que les pots de couleur en double, bah c'est pas de la couleur c'est du blanc ! On aura jamais assez pour l'arc en ciel »
« MAIS PUTAIN MAIS MERDE BORDEL !!! »
A ce moment Klaus pénètre tranquillement dans la salle et lance, dans un jeté de chevelure à la L'Oréal (parce qu'il le vaut bien ! )
« Déjà tu vas baisser ta race d'un ton. On s'affole pas, j'ai la solution. »
« Ah ouais ? »
« Ouais. On a qu'à dessiner un gigantesque cheval blanc en plein milieu des rayures multicolores. »
« Ah ouais et pourquoi pas une licorne aussi ? N'importe quoi hein ! »
« Ben ouais tiens ! Bonne idee ! Une licorne ! »
« Pfffffffffff. Eh ben ça va faire sérieux pour une salle de réu' tiens... »
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More december
Vous trouvez pas que c’est dommage de pas vous proposer tous les thèmes qu’on a reçu pour le mois de décembre? Nous si. Du coup les voilà. (ils auraient du arriver plus vite mais la mémoire de la Fédé n’est plus ce qu’elle était)
- L’indépendance d’Hero Corp
- Problèmes capillaires chez les supers
- On échange les supers pouvoirs de nos héros
- Réunion de famille
- Slipman essaie de rejoindre l’équipe
- La sextape de Kloug
- Le retour d’Eraste
- Les supers vilains font leurs courses
- Les superEs héros luttent pour leurs droits ou le super féminisme
- Nos super héros 50 ans après
- L’attaque des vampifirmières assoiffées
- Le Père Noël est un super héros à la retraite et en couverture au village
- Le temps distordu
- Le Noël des héros au chalet
- La porte toujours fermée
- Hero Corp en chansons
- Les supers au ski
- Le zoo de nos supers héros
- La lumière rouge
Si vous aviez proposé un thème et que je vous ai oublié, tout d’abord désolée, ensuite signalez le moi je modifierai.
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« Keep the red light on… »
Au tour de Milie de nous proposer quelques lignes. Y’a pas de licornes, d’arc en ciel mais vous allez quand même vomir des paillettes tellement c’est mignon.
Je ne suis PAS DU TOUT dans les thèmes de décembre désolée :P Mais j’avais envie d’écrire ça. L’action se situe dans le final de la saison 4.
- L’absence de Stan dans les scènes finales avec John m’a perturbée, jusqu’à ce que Joyet explique qu’il était à Avignon avec les Blérots le seul jour où Alban était dispo pour tourner le final… mais bon, mon esprit logique m’oblige à imaginer une explication fictive à cette absence. Voilà voilà.
- « Keep the red light on », ce ne sont pas les vraies paroles (puisque c’est « Keep the light right on »), mais dès le premier visionnage du final de la saison 4 je chantonnais celles-ci tout en chialant comme une connasse devant cette scène… Voilà voilà (bis).
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Stan mordit dans son sandwich, l’engloutissant à moitié. C’était un sandwich triangle, au thon a priori. Une sous-marque abjecte au pain de mie recomposé absolument sec et tartiné d’à peine assez de thon pour savoir qu’il était bien au thon, et pas au saumon. Ou au jambon, c’est pas cloisonné. A ses côtés, affublé du même survêt, Burt l’imitait, l’attention accaparée par son sandwich. Le sien, pas celui de Stan. Les deux amis ne parlaient pas, tout concentrés qu’ils étaient dans leur morosité. Et dans leur sandwich. Un doute immense et effrayant jetait sur eux son ombre glaciale. Là, assis sur un banc quelconque au milieu d’un parc quelconque plein de civils quelconques quelque part dans Montréal, ils n’avaient pas une quelconque idée de la suite. Ils étaient perdus.
Ils étaient libres, semblait-il, enfin. Mais leur vie ces derniers temps n’avait été qu’une succession de geôles, plus ou moins explicitement geôles. Ils étaient passés entre les mains de tant de tortionnaires qu’ils s’attendaient presque naturellement à voir surgir le prochain qui les enfermerait encore. Inconsciemment, Stan l’attendait presque. La soumission, ça avait quelque chose d’infiniment rassurant, une sensation qui remontait à la quiétude absolue du cocon prénatal. Leurs repères, ils les avaient construits autour de leur groupe en révolte contre ces multiples oppresseurs. Ils avaient passé les dernières années à pourchasser un futur qui posait enfin ses bagages à leurs pieds. Le soleil brillant là-haut. Le monde semblait plus radieux. Mais eux, où allaient-ils ? Eux. Les anciennes légendes de Hero Corp avaient-elles encore une raison d’être ? Les deux lettres symboliques, accrochées sur la façade d’une ruine et cousues sur des poitrines au souffle raréfié. C’était ça l’Agence désormais : à peine l’ombre de sa grandeur d’antan. Et peut-être était-ce aussi bien.
Comme en réponse à ce questionnement sans issue, le décor quelconque leur offrit une distraction. Une sirène s’égosillait. Les attentions évasives se détachèrent des sandwichs infects : au-dessus des arbres, un phare s’était allumé. Si loin de la mer, c’était étrange. Rouge vif, ça l’était davantage. Les cœurs de deux amis se serrèrent, en proie à de vieux souvenirs. Empreinte d’une vie révolue, une vie si peu palpable à présent… Mais le message dans la lumière bruyante était limpide. Le signal du rassemblement.
- Le repaire secret ! s’écria Burt, le souffle coupé.
Stan ne savait pas de quel repaire secret son ami parlait, sûrement parce qu’il était secret justement. Burt, contrairement à lui, avait connu les débuts glorieux de l’Agence. Mais ça n’enlevait rien à l’absurdité d’une telle situation : Hero Corp n’était plus. Ses derniers membres assassinés, enfermés, disséminés… Ce phare écarlate au bout du monde n’était que le fantôme de ce passé, sa lumière semblait leur parvenir en retard, comme celle des étoiles très lointaines dont on n’a qu’une vision éteinte.
- Tu fais quoi ?
Burt n’avait pas attendu que le doute s’installe pour quitter le banc quelconque et jeter la fin de son repas dans la plus proche poubelle. Il jeta à Stan un regard interloqué.
- Bah à l’Agence. Ils ont peut-être besoin de nous.
Cependant Stan ne réagissait toujours pas. Ça bouillonnait en lui, plus violemment qu’avant. Une partie de lui le poussait à suivre Burt, à rejoindre les autres, porter secours à ceux qui en avaient besoin. C’était ce qu’ils faisaient. Toutefois, une autre part de lui soufflait à son oreille la position adverse.
- Non, je n’irai pas.
Stan devinait les pensées de son ami. Burt ne reconnaissait pas le Stan qu’il avait devant lui. Il avait récemment eu un aperçu de ce dealer froussard prêt à abandonner ses amis pour ne pas nuire à son petit commerce lucratif, mais Burt avait sûrement attribué à son long séjour en prison le comportement de Stan. Finalement, c’était peut-être plus grave qu’il ne l’avait pensé.
- Tu n’es pas sérieux…
- Ah mais carrément. Non j’irai pas là-bas. Et tu ne devrais pas y aller non plus.
- Pourquoi ça ?
- Pourquoi ?! Pour retourner en prison ? Pour perdre des amis ? Pour se faire manipuler et finir par fuir, encore ? Quand est-ce qu’on pourra recommencer à remplir la mission principale des super-héros, hein ? Est-ce que tu te souviens de la dernière fois où tu as sauvé quelqu’un ?
- Tu ne penses pas ce que tu dis, Stan…
- Bien sûr que je le pense ! J’en ai marre de risquer ma vie pour rien. Pour quoi on se bat ? Pour qui ? La plupart du temps, ça n’a aucun sens. Regarde John, celui qu’on a suivi aveuglément, qui était censé nous sauver et nous guider, il est toujours en prison et tout le monde a l’air de s’en ficher. Il nous a trahis ! et tout le monde a l’air d’avoir oublié. Sans déconner Burt, on a réussi à en sortir, n’y retourne pas…
Sa tirade virulente l’avait épuisé, comme s’il s’était soudain délesté d’un trop lourd fardeau. En face de lui, son ami ne savait pas quoi dire. Il aurait sans doute voulu répondre, lui opposer ses arguments, le ramener à la raison… mais il garda le silence. Ce n’était pas lui qui possédait un pouvoir de persuasion. Et, au fond de lui, peut-être l’approuvait-il même s’il ne pourrait jamais s’y résoudre. L’âme en peine, soupesant ses mots tremblants, il lui dit :
- Réfléchis bien, Stan. Rappelle-toi qui tu es. Je sais que tu peux faire le bon choix.
Il se détourna et fut bientôt hors de vue. Resté seul, Stan dut se mettre en mouvement lui aussi, incapable de rester planté là. Ce parc quelconque agité de son activité habituelle lui paraissait tout à coup trop exigu pour pouvoir y respirer normalement. Il étouffait. Il partit dans la direction opposée à celle qu’avait prise Burt, marmonnant des imprécations inaudibles. Burt ne comprenait rien. Tous, ils ne comprenaient rien. Il était le seul à voir que Hero Corp était arrivé au bout de son existence, que continuer comme avant aurait autant d’utilité qu’un massage cardiaque sur un cadavre. Stan soupira, à la fois attristé et en colère. Se faire tuer, les uns après les autres, voilà tout ce à quoi ils arriveraient au bout du compte.
- AU SECOURS !!!
Il se figea, cherchant fébrilement la provenance de l’appel à l’aide. Il s’agissait d’un cri d’enfant, à n’en pas douter. La voix fluette résonna encore une fois dans la rue. Elle venait du petit square qu’il apercevait au loin. Stan ne perdit pas un instant pour s’y précipiter, ne se fiant qu’à son instinct. La course, ça n’avait jamais été son fort, il arriva devant les jeux d’enfants essoufflé et transpirant.
- AU SECOURS SUPER POUR TOUS !
- Qu’est-ce que…
Le spectacle qui se déroulait sous les yeux de Stan n’était pas ce qu’il s’était imaginé : un garçon d’environ sept ans était perché sur le toboggan, agrippé à la rambarde et continuait de crier. Pendant ce temps, un autre gamin, au pied du toboggan, montrait les dents. Au sens littéral : il arborait des crocs de vampire et cherchait à se faire le plus méchant possible. La situation aurait fait rire Stan s’il n’accusait pas encore le coup de la surprise. L’appel à l’aide fictif du damoiseau en détresse avait pourtant été entendu : une petite fille du même âge que ses camarades arrivait fièrement face au monstre dans un déguisement un peu trop grand des Super pour tous.
- Fuis, méchant ! Ou je te taperai très fort !
Sa voix suraiguë et son zozotement rendaient la scène extrêmement mignonne. Son adversaire n’était pas en reste, s’exprimant difficilement avec ses dents en plastique.
- Ha ha ha, tu ne passeras pas ! Je suis un vampire de jour, tu dois avoir peur de moi parce que je suis fort et impitoile !
- Pssss… c’est impitoyable, le corrigea tout à fait discrètement son prisonnier au-dessus de lui.
- Impitiable !
- Je te laisserai pas être méchant, tu vas être puni pour tout ce que t’as fait.
- Pourquoi tu t’embêtes à le sauver ? Il est petit et moche…
- HÉ !
- C’est pour le jeu Lulu, tais-toi ! … Pourquoi tu fais ça ? Tu vas peut-être mourir ou pire, tout ça pour le sauver, pourquoi ?
- Parce que je suis une super-héros, c’est mon devoir de sauver les gens et de mettre les méchants dans la prison ! Et parce que c’est mon ami, ça se fait pas de lâcher les copains !
- Alors prépare-toi à mourir, tu peux rien faire contre mon plan macavique…
- Machiavélique.
- Raaah Lulu !
La mini super-héros profita de sa distraction pour l’attaquer pour de faux, ce qui lança les deux gosses dans une course pleine de rires autour du toboggan. Le faux prisonnier finit par les rejoindre, mima une foule en poussant des hourra ! de reconnaissance, et ils s’en furent dans d’autres jeux, oubliant aussitôt les héros et les vilains, comme les enfants font.
Stan les laissa là. Leur jeu l’avait laissé dubitatif. Leur jeu et la lumière rouge. Tout cela faisait resurgir en lui un souvenir, implacable. Le Village. La lumière rouge, c’était le rappel précieux qu’ils faisaient encore partie de l’Agence, même relégués si loin de son épicentre. Ils tenaient leurs conseils avec la gravité et le sérieux des enfants qui jouent à « faire comme si ». Ils étaient comme ces trois gamins dans le square, à se prendre pour des géants alors qu’ils n’en avaient pas encore la carrure. Sauf que dans leur cas, c’était grotesque. Engoncés dans leurs capes délavées, ils se battaient contre des moulins à vent entre deux querelles de voisinage. En vase clos. Piranhas vindicatifs dans un bocal à poissons rouges. Qui tournent, qui tournent, qui tournent…
Jadis, à l’instar de ces enfants, Stan aussi avait joué au justicier masqué. Lui aussi avait maintes et maintes fois sauvé des poupées de chiffon des griffes de monstres de peluche. Il s’était vu acclamé, vénéré par des foules en délire. Un jour, il serait à son tour sur la couverture des Hero News qu’il lisait avec avidité. On l’y verrait triomphant, sa cape flamboyante soulevée par le vent de la victoire. Au-dessus, en grosses lettres rouges : « Le 5ème fantastique libère la ville ». Il avait érigé sur un piédestal l’image du héros qu’il deviendrait immanquablement. Il l’avait construite de toutes pièces, et il y avait cru, il y avait tellement cru que son personnage avait pris consistance, s’était fondu en lui petit à petit jusqu’à contaminer toutes ses cellules. Il l’avait incarné avec toute la puissance de sa volonté bien avant de le devenir. On ne l’avait pas pris au sérieux, et on avait eu raison. Mais les velléités infructueuses avaient finalement payé. A quel moment le pouvoir qu’il s’inventait avait-il réellement commencé à battre dans ses veines ? Il n’était pas sûr de pouvoir le dire avec précision.
Non, c’était faux. Il savait. Son pouvoir de persuasion était apparu quand ses amis avaient eu besoin de lui. Pas de son pouvoir. De LUI.
Stan stoppa sa progression incohérente. Tout devenait limpide dans son esprit obstiné : le costume de super-héros qu’il convoitait depuis son enfance, il ne l’avait vraiment mérité qu’à ce moment-là. Quand il était venu en aide à ses amis. Quand il avait risqué sa propre vie sans se poser de questions. Il n’était pas devenu un super-héros parce qu’il possédait un grand pouvoir : son pouvoir lui était venu quand il était devenu un super-héros. La nuance était essentielle.
- Putain… maugréa-t-il, arrêté au milieu du trottoir, indécis.
Mais au fond de lui, il avait déjà choisi. Parce qu’il savait que c’était la bonne solution. L’unique alternative recevable. Burt le savait aussi, et savait qu’il comprendrait. Au diable ses réticences, au diable le danger de mort, la peur et les doutes.
Dans un mouvement assuré, il fit volte-face et rebroussa chemin, avec dans sa ligne de mire la lumière rouge au loin, auréolée de la même gravité imposante que les grosses lettres écarlates du Hero News de ses rêves de gosse. Stan était un super-héros parce qu’il n’abandonnerait pas, malgré l’espèce d’immense bordel qu’il savait se profiler de nouveau sur leur route. Une phrase du jeu des enfants résonnait en lui, si criante de vérité et d’évidence qu’il s’en voulait d’avoir hésité si longtemps.
Parce que ça se fait pas de lâcher les copains.
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La parade de Noël
Et voilà les (courtes) vacances du Tumblr sont finis et on attaque (enfin) ce mois de décembre avec Karine! Sortez les cookies et le plaid!
« Mais le costume, c'est obligé ?
- Euh… Oui, dans la mesure où il s'agit d'une parade costumée, oui, on peut dire que c'est mieux si tu mets un costume. »
Au brouhaha qui envahit la salle de réunion à l'énoncé de sa réponse, Mary ne fut pas vraiment surprise. Depuis l'annonce de leur participation à la grande parade de Noël des super-héros, ses compagnons n'avaient pas vraiment fait montre d'un enthousiasme débordant. A part Doug, qui trépignait à l'idée d'endosser le costume de Rudolphe le renne du Père Noël. Elle aurait pourtant pensé que ses amis apprécieraient un peu de détente après les événements récents. Maintenant que le Mal absolu avait été vaincu, ils avaient quand même bien mérité une pause. Et elle sentait l'urgence de les réunir tous de nouveau pour des moments légers et chaleureux, de retisser les liens malmenés au cours des mois écoulés.
Mary gardait des parades de Noël de son enfance un souvenir doux et sucré, comme les friandises qu'elle dévorait pour l'occasion et le vin chaud que ses parents lui laissaient goûter dans leur tasse. Avec sa sœur Jane, elles se chamaillaient généralement pour une papillote ou une pâte de fruit que les héros déguisés jetaient dans la foule à leur passage. Dans ses yeux d'enfant pétillait l'envie d'être un jour à leur place. Mais la vie en avait décidé autrement. La grande guerre, leur exil, Hypnos… Les super-héros n'avaient pas eu de raisons de faire la fête depuis trop longtemps. Maintenant qu'ils avaient recréé l'Agence, maintenant que la paix et la sécurité étaient de nouveau là et que la population faisait preuve d'un regain d'affection envers eux, Mary n'avait pas pu résister et avait annoncé la tenue de la grande parade de Noël dans les rues de la ville.
Il ne fallait pas traîner. Il y avait beaucoup de choses à préparer et le grand jour serait vite là.
La réunion s'était poursuivie avec la répartition des tâches de chacun : coller des affiches, récolter les friandises pour les enfants, choisir les musiques… Chacun était largement occupé et tous avaient trouvé une bonne raison de râler, puisque que c'était ainsi qu'ils fonctionnaient.
« C'est bon, c'est clair pour tout le monde ?
*brouhaha*
- Ok, on va dire que oui. Bon, la réunion est terminée, il ne vous reste qu'à choisir vos costumes. Tiens, Klaus tu veux bien apporter cette malle qui est là-bas, s'il te plaît ? »
L'homme le plus fort du monde souleva comme un fétu de paille l'énorme malle métallique et la déposa, sans aucune forme de délicatesse, au milieu de la salle de réunion.
Dès que Mary donna le signal, tous se précipitèrent sur la malle. Puisqu'ils ne pouvaient pas se défiler, autant limiter les dégâts en choisissant un minimum la façon dont ils seraient ridicules.
A grand renfort de mouvements de bras et de cris très aigus, Doug se jeta le premier sur le costume de renne du Père Noël qu'il convoitait et le brandit comme un trophée (en continuant à pousser des cris très aigus, de victoire, cette fois). Tour à tour, chacun de nos héros mettait la main sur un costume : Steve serait le Père Noël, John un de ses lutins, Mique serait le sapin (et il avait les boules) (oui oh ça va bien hein) et Burt, un sucre d'orge géant. Mais plus la malle se vidait, plus les costumes qui en sortaient étaient… Jugez-en par vous-même : Karin tomba sur une combinaison de ski, ce qui – reconnaissons-le – était plus une tenue de travail pour lui qu'un déguisement. Klaus mit la main sur une paire de collants bleus et un slip rouge et maudit immédiatement cette « gonzesse de Superman ». Par un incroyable hasard (ou une tricherie très habile), Jennifer sortit de la malle un costume de la Petite Sirène. Ses camarades eurent beau protester que, du coup, ce n'était pas vraiment un déguisement, l'argument selon lequel ça marchait parce que c'était une sirène d'une autre sorte alors que Jennifer en était une-qu'on-connait-pas suffit à convaincre Mary. Quand vint enfin le tour de Stan, arrivé en retard à la réunion, il ne restait qu'un costume au fond de la malle. Ses camarades éclatèrent d'un rire bruyant qui ajouta encore plus à la vexation du super-héros.
« Comment vous dire que y'a tellement pas moyen !
- Roooh, allez Stan, joue le jeu ! Et puis les enfants vont adorer. Et c'est pour eux qu'on fait tout ça.
- Non ! Tellement non, quoi ! »
Les négociations durèrent de longues minutes au bout desquelles Stan finit par céder et accepter d'emporter chez lui le costume. Pour avoir la paix uniquement, car il était clair pour lui qu'il ne le porterait pas.
A la veille de la grande parade, ils étaient enfin prêts. Mary les félicita, leur souhaita une bonne nuit et leur donna rendez-vous le lendemain à la première heure.
Chacun rentré chez soi fit les derniers essayages. Sauf Stan, qui n'avait pas changé d'avis. Depuis le fond de son lit, il boudait. Il boudait parce qu'en face de lui, accroché derrière la porte, le costume était là. Il le jugeait, il pouvait le sentir. Et ça, le frisé malicieux, ça l'empêchait de trouver le sommeil. Après s'être tourné et retourné des centaines de fois sous la couette, il se redressa brutalement et, dans la lumière de la veilleuse qu'il laissait toujours allumée, il se leva maladroitement. Il laissa échapper un énorme juron lorsque que son gros orteil rencontra avec trop d'enthousiasme le pied du lit. Cela n'aida pas à faire retomber son agacement. Il attrapa vivement le déguisement qui pendait toujours tristement au bout de son cintre et ouvrit la fenêtre. Mais son geste pour lancer le pauvre costume au loin resta suspendu. Le spectacle qu'il avait sous les yeux était… Jugez-en par vous-même : Doug, dans la peau – littéralement ou presque – de Rudolphe le Renne, était descendu dans la cour et trottinait, faisant mine de tirer un traîneau chargé de jouets. Il tentait de s'envoler, parfois il piquait un sprint. Le tout dans un concert de petits cris dont seul le jeune homme avait le secret. Aussi bizarre que cela lui parut, Stan sourit devant la scène. Il aurait voulu se moquer, parce que très honnêtement, tout ceci était franchement grotesque. Mais il était ému, Doug avait l'air si heureux...
Les « Oh » et les « Ah » des enfants étaient tellement puissants que, par moment, ils couvraient le son des chants traditionnels qui animaient la parade. Chacun pouvait voir dans leurs yeux briller la joie de retrouver à la fois l'esprit de Noël et les super-héros qui les avaient sauvés du Mal. L'un après l'autre, ces derniers entraient en piste, déclenchant d'autres sourires, d'autres bravos, quelques rires parfois. Lorsque Doug le Renne - encore plus déchaîné que d'habitude - fit son apparition, ce fut de la folie. Il mit le bazar dans la parade, agaça sérieusement Steve le Père Noël et Klaus ne se retint de lui en coller une que parce qu'il était hyper mal à l'aise dans ses collants. Mais le public était ravi, les rires retentissaient et Mary savourait ce moment, comme la petite fille qu'elle était jadis. Et quelle ne fut pas sa stupéfaction au moment où elle aperçut Stan. Il l'avait fait ! Elle ne s'était pas imaginée que cela la rendrait aussi heureuse. Elle en aurait presque chialé, si ça n'avait pas fait d'elle une petite connasse. De son côté, Stan éprouvait des émotions un peu plus contradictoires : il était à la fois fier de porter son costume et complètement prêt à coller des pains au premier qui oserait se moquer de lui. Oh, l'honnêteté intellectuelle nous oblige à confesser que certains de ses amis gloussèrent et tentèrent quelques blagues. Mais très vite, face au succès rencontré par leur camarade (et aussi aux œillades un peu noires qu'il leur adressa), ils cessèrent. Soudain, une jolie fillette à nattes, enroulée dans une écharpe trop fois trop grande pour elle, s'approcha de lui et lui demanda, en zozotant : « Dis, ze peux tousser ta crinière arc-en-ciel ? »
Stan s'accroupit en face d'elle et baissa légèrement la tête. La fillette lui caressa le crâne et, ravie, le remercia. « Merci, tu es une très zolie licorne, monsieur ! »
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DÉCEMBRE!
Et le voilà le thème de décembre que vous attendiez tant. Enfin les thèmes. Oui c’est Noël, oui vous nous avez proposé des trucs fifous, oui on en a tiré deux au sort.
*roulements de tambour*
Le premier thème, proposé par Erwan: Et si MacKormack n’avait jamais trahi?
Le deuxième thème, qui lui vient de Romain: Licornes et Arc en ciel
Vous avez de quoi vous amusez. Comme on vous l’a dit, on ne commencera à poster vos textes que le 4, en attendant, à vous de remplir notre boîte mail!
Et je vous rappelle qu’il n’y a pas de hors sujet, si vous voulez écrire quelque chose qui n’a rien avec les thèmes, allez y, on vous accueille avec plaisir!
A très bientôt!
La Fédé
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Le nouveau HeroNews est là!
On change un peu l’ambiance de ces derniers avec Sandrine qui revient à notre thème de Novembre!
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Les mots de Claire.
Je suis dans un monde différent
Vendredi 18h, le rendez-vous est donné sur le quai d’une gare pour commencer un week end magique plein de retrouvailles, d’échanges, de rires, de découvertes, de câlins, de photos…
Des retrouvailles comme toujours dans la bonne humeur à essayer de se reconnaître au milieu de la foule sans se tromper puisque tout le monde ne répond pas toujours au téléphone. Puis la décision est prise de se rendre au spectacle à pied : c’est plus sympa pour parler et on peut profiter des premières décorations de Noël (un 13 novembre, je trouve ça nul, le 25 décembre est encore loin…).
La soirée sera dans un petit théâtre dans un quartier qu’on ne connaît que trop bien pour y avoir vécu d’autres moments magiques que l’on se remémore avec plaisir. Puis une petite faim avant le spectacle, on se dirige le macdo (vous aussi vous le sentez venir le week end « équilibré » ?). L’heure approchant, il est temps de retourner vers le théâtre. Un improvisateur de talent nous fait rire pendant près 1h30 malgré des relous aux premiers rangs (il y en a toujours, je sais) qui se permettent de parler plus fort que l’artiste…
On discute après le spectacle quand un message sur facebook est posté : on ne réalise pas. Une télé est allumée : une fusillade a eu lieu dans un bar, en face d’un EFS où l’on doit se rendre justement le lendemain pour donner notre sang. Après quelques petites plaisanteries entre nous sur le sujet, on retourne à notre discussion. Puis il est l’heure de se quitter mais comme on a prévu de passer le week end ensemble, c’est plus facile.
Et les premiers messages d’inquiétude arrivent. OK, c’est dramatique cette fusillade mais quand même, il ne faut pas exagérer. Arrivée à la maison, après avoir lu plusieurs posts et tweets, je comprends ce qu’il s’est vraiment passé. J’envoie quelques réponses pour rassurer les gens en essayant de les faire sourire. La nuit passe comme toutes les autres (peu de sommeil et beaucoup de questions) puis au matin, j’allume la télé et je réalise l’ampleur de l’horreur et surtout qu’on n’était pas si loin la veille, que ça aurait pu être nous.
L’événement principal de notre weekend est annulé mais on se retrouve quand même parce qu’il ne faut pas s’arrêter de vivre, ils auraient gagné. Rendez-vous à l’EFS, le quartier est noir de monde : des policiers qui assurent la sécurité et cherchent des réponses, des « curieux » (un peu malsains) qui regardent, des journalistes à l’affût (comme des vautours) de la moindre information et des donneurs, beaucoup, qui attendent patiemment sur le trottoir. 2h de queue qui se transformera assez vite en 3h mais les gens sont prêts à attendre, la solidarité est là.
On se met en route pour le 2e lieu de rendez-vous : une petite demi-heure de marche qui se transforme très vite en une bonne heure. On râle, on râle mais au final, on est ensemble, c’est l’essentiel. Retrouvailles avec les autres, les câlins commencent, beaucoup en ont besoin. On mange au macdo (oui, encore) et on parle d’autre chose, on rit même si les événements de la veille sont malheureusement bien présents. Un bon après-midi se profile même s’il n’est pas celui qu’on avait prévu : je le répète, on est ensemble.
Je passe le dimanche seule chez moi. Après tous ces câlins et ce monde de la veille, j’ai besoin d’un peu de temps pour moi. Mais demain sera compliqué : il faudra accueillir des adolescents qui ont plein de questions. Et comme trop souvent, on nous laisse gérer ça tout seul… 5h à débattre sur le sujet, certaines réactions me rassurent sur l’avenir mais d’autres m’effraient, beaucoup trop extrémistes pour des personnes si jeunes…
La soirée arrive enfin avec ma bouffée d’air. Même si je suis épuisée par ce que j’ai vécu dans la journée, l’improvisation me permet d’oublier pendant 2h le reste du monde. Le mardi se déroule comme tous les autres et enfin le mercredi pointe le bout de son nez avec de nouvelles victimes : une femme kamikaze, ça me choque…
J’ai passé cinq jours à écouter ou lire les réactions des gens et j’ai l’impression de ne pas être normale. Tout ce qui a pu se passer ces derniers jours me touche mais pas plus que ça : c’est horrible mais j’arrive (trop) facilement à continuer ma vie comme avant, je n’ai pas plus peur qu’avant. Il y a un truc qui cloche… Mais en écrivant ces mots, je comprends en partie pourquoi je réagis comme ça.
Janvier 2015, deux hommes rentrent dans la rédaction d’un journal et tue des gens à cause des idées qu’ils défendent et de la manière dont ils les expriment : des armes contre des dessins. Peu après, ils se réfugient dans une imprimerie à quelques kilomètres de l’endroit où je travaille, avec des enfants qu’il faut rassurer. Cette journée où je me suis dit que si ils avaient pris l’autre route, ils seraient arrivés dans le lycée…
Alors, non je n’ai pas plus peur qu’avant vendredi, je ne me sens pas moins en sécurité qu’avant vendredi, comme la majorité d’entre vous. Parce qu’en réalité je vis déjà avec tout ça depuis le mois de janvier. J’ai juste quelques mois d’avance sur vous…
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Les mots de Milie
Numquam non ridere
La nuit est tombée, elle tombe vite quand novembre entame sa descente vers l’hiver. Il fait froid, mais la bonne humeur ambiante le chasse vite. Dans le jardin à la française, les statues s’animent. Elles jouent à chat dans les allées fraîches, elles se cachent derrière les haies vert foncé pour surprendre les autres, elles s’abreuvent dans les fontaines aux eaux d’opale. Les corps lisses luisent dans la lueur des étoiles, allongés sur les pelouses, insoucieusement heureux et confiants en l’avenir. La vie dans le jardin à la française, entre ses parterres étincelants et bien rangés, auprès de ses sources battantes, irradie de joie et de plénitude. Rien ne pourra jamais la fissurer.
Il y avait peut-être trop d’assurance goguenarde dans nos rires, peut-être…
Soudain, c’est l’enfer. Rien ne le laissait présager la seconde d’avant. La musique joue encore, les verres tintent sur la même note. Mais cette fois-ci, c’est une explosion qui lui succède. Une autre. Le monde tangue. Mouvement de panique dans les rangs. Les détonations s’enchaînent, emplissent l’atmosphère d’un son sourd et continu qu’on pourrait confondre avec un silence. L’univers est sens dessus dessous, le silence qui suit est assourdissant. Les statues ont arrêté de rire. Les sourires se sont cassés. Parce que sous la couche de verni, c’est du plâtre. Et le plâtre s’effrite, vole en éclats, s’effondre en poussière. Il neige des particules crayeuses qui s’insinuent dans les poumons. Perfides, elles cimentent les bronches une à une, soudent la respiration, la maintiennent dans un râle interminable. C’est la nouvelle Pompéi, les cendres d’il y a deux mille ans menacent de nous recouvrir à nouveau, nous enfonçant dans un oubli apeuré. Pour encore combien de millénaires ? J’étouffe. Je tousse. Les eaux opale de la fontaine sont pourpres désormais, épaisses et bouillonnantes. Les émanations de souffre qui s’en dégagent finissent de m’asphyxier.
Il aura fallu du temps, quelques jours pour réaliser. Et mettre des mots qui ne veulent pas dire grand-chose sur des pensées qui m’étaient inconnues la semaine dernière. Jusqu’ici, la tête à grand peine au-dessus de la nappe nauséabonde, sur la pointe des pieds. Parce que les papillons.
Mais le retour à la réalité, la parenthèse refermée. L’insomnie pleine de questions sans réponses et de constats impossibles. Le sourire réconfortant s’estompe et s’affaisse, noir de cendre. Il y a du plâtre dans les cheveux. Où que porte le regard, rien que des ruines et du gravier. Ça crisse encore sous la dent. Nord-nuit sinistre. Est-aurore grisâtre. Sud-chaleur mirage. Est-rouge rouge sang. L’air qu’on respire est glacial. Le silence siffle de toutes les pensées qui tournoient dans nos têtes depuis quelques jours, sans issue possible… Ils ont gagné ?
Non. Non, mille fois non. Pour un autre jour à jouer à chat, pour un seul autre moment parfait sur les pelouses vert foncé, près des fontaines d’opale, ils n’ont pas gagné. Pas d’assurance goguenarde qui tienne. J’ai peut-être l’insouciance naïve de croire qu’on se sauvera encore et toujours, à petites doses de grenadine. A petits vols de papillons. Mais j’y crois et je m’y accroche avec l’énergie du désespoir.
On reconstruira nos statues effritées dans du marbre, on créera des rires en titane qui ne se briseront pas sous les piétinements de tristes pions qui n’ont pas appris à rire. Le marbre c’est solide, mais c’est surtout strié de veines. Des veines de sang sombre où bat une vie furieuse. Une volonté ardente de continuer, de ne pas se laisser écraser, jamais.
Repousser la neurasthénie forcée, la flèche qui ricoche sur l’omoplate renforcée. C’est ça qu’il faut faire. Arborer face au reste du monde des danses enjouées, comme avant. Mieux et plus fort qu’avant. S’emmêler les fossettes dans les rondes, perdre la conscience de ses sens dans des embrassades répétées. Rire, courir, jouir, jusqu’à ce que le souffle se perde de lui-même, pas crissant sous la cendre. Et puis recommencer, essoufflé mais jamais à bout de forces, ivre de vivre en plus grand. Faire tout en plus fou. Découvrir ce coin de ruelle qui s’enfonce dans la ville et le fouler pour la première fois. Scander des poèmes inconnus. Détailler des détails anodins. Sourire à un passant à l’air pressé. Chanter à tue-tête. Changer ses habitudes. Faire un beau geste. Recommencer. Partager avec ceux qu’on aime. Avancer sans lâcher le ciel des yeux. S’inventer des îles dans les nuages. Deviner les vols d’oiseaux. Écrire un nouveau monde. En écrire d’autres. Chérir les clémentines. Graver des phrases éphémères dans le sable humide. Avoir foi en soi. Donner sa confiance aux autres. Parler sans s’arrêter, sans avoir peur. Écouter la réponse sans jugement, sans a priori et sans haine. Se taire et méditer, croiser le regard d’une vision, espérer toujours. Être ensemble même loin les uns des autres. Être ensemble même avec une envie incompressible de solitude.
Et continuer, continuer, continuer à rire avec ceux qui rient sur la même longueur d’onde, et même avec ceux qui rient sur d’autres fréquences, parce que s’ils savent rire, ils ont aussi besoin de leur statue de marbre quelque part. Pas de baleine solitaire. Les bancs de poissons nagent ensemble pour affronter plus gros qu’eux. On vaincra la haine et la terreur en ne s’arrêtant jamais de vivre. Vivre toujours, quoi qu’il arrive, et vivre en riant surtout. Que l’optimisme suinte par tous les pores de la peau. Pour chasser les cendres et pouvoir sourire à la face des Harpies. Bonheur marmoréen, indétrônable.
Indétrônable.
Essayez pour voir.
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« Et zut aux barbares. » - Mamie Danielle, 17/11/15
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Les mots de Lucile.
Page Blanche
Quels mots ? Dans toutes les réactions que j'entends, que je lis, tout autour de moi, c'est le lieu commun que je retrouve, la difficulté de trouver les mots.
« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément. » disait Boileau. Alors comment dire l'inconcevable ? Comment trouver les mots pour exprimer ce que l'on a peine à comprendre, ce qui n'a pas de sens ? Mais sans les mots que sommes nous ?
Par mon métier qui m'amène à parler sans cesse aux élèves, par ma passion de l'écriture, qui me permet de faire passer de mon imagination à la réalité des mondes entiers par le seul pouvoir de quelques lettres assemblées à mon goût, la parole est centrale dans mon existence. J'ai depuis longtemps laissé l'angoisse de la page blanche derrière moi et je ne suis pas habituée à ne pas trouver les mots. Mais là…
Face à ce vendredi 13 je ne sais plus quoi dire. Je ne sais pas quoi dire à tout ceux qui ont peur. Je ne sais pas quoi dire à tout ceux qui ont mal. Je voudrais pourtant par mes paroles trouver quelque chose de réconfortant à leur offrir. Pourquoi sommes nous nombreux sur les réseaux sociaux à nous envoyer images et gifs de câlins et de petits chats ? Peut-être parce que je ne suis pas la seule à avoir du mal à dire. Les images sont alors notre refuge pour exprimer au moins un peu de tendresse autour de nous.
En commençant ce texte je me suis dit que je trouverai, que les mots viendraient au fur et à mesure, comme cela m'arrive souvent. Et je m'aperçois maintenant que je n'ai fait que dire mon incapacité, que souligner cette parole qui manque. Tant pis. Je continuerai à écrire les autres mondes et, dans celui-ci, à vous envoyer des images de bébés loutres et de chats câlins.
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