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The Elephant man, David Lynch
Londres, 1884. Les gens se bousculent pour découvrir avec effroi Elephant Man. Monsieur Bytes qui l'exhibe sans scrupule le prête à un chirurgien fasciné. Docteur Treves intègre le vulnérable homme éléphant dans l'hôpital où il officie et l'éloigne de son bourreau. Mais Bytes refuse qu'on lui retire sa bête de foire. Au fur et à mesure des visites médicales, docteur Treves va se lier d'amitié avec cet étonnant jeune homme nommé John Merrick.
S'inspirant de la vie réelle de Joseph Merrick, David Lynch livre une oeuvre poignante. Filmé en noir et blanc, Elephant Man se situe à la lisière du genre horrifique. La ville en pleine mutation industrielle est le théâtre d'une société bêtifiante où les trognes atypiques sont violemment marginalisées. Le monstre de Lynch ne se tient pas là où le spectateur l'attend. Il se dissimule dans l'ignorance d'une population dépourvue d'humanité. Et l'homme éléphant transcende ce reflet trompeur. La grâce de la mise en scène signe un chef-d'oeuvre fantastique porté par des acteurs habiles tels qu'Anthony Hopkins, John Hurt, disparu il y a peu et Anne Bancroft.
MOF
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The Neon demon, Nicolas Winding Refn
Une jeune fille débarque à Los Angeles pour accomplir son rêve : devenir mannequin.Très vite repérée par des créateurs de mode, Jesse attise la jalousie des autres modèles. Heureusement, elle peut compter sur l'amitié de Ruby, la maquilleuse ambiguë qui admire autant qu'elle convoite l'adolescente. Au cours de sa carrière fulgurante, Jesse se mue en une jeune femme narcissique et ambivalente, à l'image de son entourage.
Savant artificier qu'est Nicolas Winding Refn. Il s'empare de l'image et de son reflet. The Neon Demon fait perdre pied au spectateur entre la réalité, le fantasmé et le rêve. Ce drame hypnotique est façonné par une esthétique ultra-léchée. Le film s'ouvre sur Jesse en train de poser pendant une séance photo. Cette scène prophétique annonce le ton du film et bascule scène après scène dans le genre horrifique. Des jeux d'apparence macabre où tiennent lieu dans cet écrin de luxe la nécrophilie et le cannibalisme. De la maquilleuse (campée par l'impressionnante Jena Malone) au logeur (Keenu Reeves) en passant par le duo des super-modèles psychopathes (Bella Heathcote & Abbey Lee), l'héroïne (l'angélique Elle Fanning) se heurte à un monde hostile.
L'image supplante toujours l'histoire, littéralement indigeste, transcendée par la musique entêtante de Cliff Martinez.
MOF
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La loi de la jungle, Antonin Peretjatko
Marc Châtaigne, trentenaire nonchalant est stagiaire au Ministère de la Norme. Son boss l’envoie en Guyane pour valider la mise aux normes européennes de Guyaneige : la première piste de ski d'Amazonie.
Marc y rencontre Tarzan, une fille qui lui sert de chauffeur. Lui, complètement gauche, elle, foncièrement badass vont vivre des péripéties aussi grosses que des mygales d’Amazonie.
Antonin Peretjatko signe un film exotico-burlesque et souligne l'absurdité d'une société bien réelle : celle du monde moderne, des actionnaires et de la technocratie toute puissante. Le rythme trépidant de ce récit rocambolesque enchaînent les gags, les cascades et les faux raccords. La Loi de la jungle, c’est un peu comme si les Monty Python débarquaient sur leurs montures imaginaires en Guyane.
Après La Fille du 14 juillet, le réalisateur réunit de nouveau ses acteurs fétiches. Incarnant des explorateurs poissards, Vincent Macaigne et Vimala Pons délivrent un jeu musclé.
Attention, ici, un destructeur de documents électroniques est aussi dangereux qu'un boa constricteur.
“Voyage(s) en absurdie
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