Dans le cadre de mon pro-act au sein de Kedge Business School Marseille et au fil de mes déplacements professionnels, ce blog portera sur l'étude et l'analyse de la gestion de l'eau au sein de quatre grandes métropoles : Marrakech (6 mai- 13 mai), Las-Vegas (18 juin - 7 juillet), New York (8 juillet juin - 15 juillet), et Edimbourg (2 août - 20 août)
Don't wanna be here? Send us removal request.
Text
Edimbourg : comment sont gérées les eaux usées ?
usine de Seafield
Avant d’être reversée dans les rivières, les eaux usées d’Edimbourg doivent bien évidemment être nettoyées. Dans ce but, elles sont réacheminés par un système de canalisations souterraines en direction de trois grandes usines de traitement qui ont peu à peu remplacées des usines obsolètes qui avaient été construites au 20e siècle. Ces trois usines sont : - « Seafield Waster water treatment plant », construite en 2009 - « South Queensferry treatment plant », construite en 2004. - et enfin, la « Glencorse water treatment plant », construite en 2012. Cette dernière est la plus performante, avec une capacité de traitement de 175 millions de litres par jour
Usine de Glencorse
Comment concrètement l’eau-est-elle traitée ? Nous allons ici nous intéresser à l’usine de Seafield, mais sachez que la plupart des usines de traitement des grandes métropoles fonctionnent sur le même principe.
1ere étape: des grands tamis filtrent tous les résidus solides qui peuvent encore se trouver dans l’eau, comme des bouts de bois ou de plastique 2e étape : les petite pierres et les petits graviers qui sont passés entre les mailles du filet sont supprimés, afin de s’assurer qu’ils n’endommagent pas la machinerie 3e étape : l’eau est stockée dans de grandes cuves. Après plusieurs jours, une forme de boue se forme au fond, appelée « sludge » en anglais, qui est ensuite récupérée et peut être utilisée soit en tant qu’engrais, soit pour produire de électricité. 4e : des « bonnes bactéries » sont ajoutées dans l’eau, et vont s’occuper de « manger » tous les produits chimiques qui subsistent encore dans l’eau et qui seraient susceptibles d’endommager la biodiversité. Ce processus prend environ une semaine 5e étape : l’eau désormais propre est évacuée à travers des canalisations directement dans des rivières, ou bien dans la mer comme c’est le cas à l’usine de Seafield.
0 notes
Text
Edimbourg : le traitement des eaux en amont
Avant d’être acheminée aux différents habitants, l’eau stockée dans les réservoirs autour de la ville d’Edimbourg est traitée à travers des processus de filtration et de désinfectation microbienne, afin d’assurer qu’elle soit de qualité suffisante pour être bue. Il y a 4 usines de traitements autour d’Edimbourg :
- l’usine d’Alnwickhill, qui fut construite en 1879 et qui fournit l’Est de la ville. - l’usine « Fairmilehead », qui fournit le centre -cille et l’Ouest de la ville et qui fut construite en 1909. - l’usine « Marchbank « . Elle fut construite en 1970, et fournit le Nord de la ville. - l’usine Roseberry, qui fournit le sud de la ville. Sur la première carte ci-dessous, vous pouvez voir les jonctions entre les réservoirs et les usines de traitement. Sur la deuxième carte, vous pourrez voir la répartition de la distribution d’eau au sein de la ville entre les différentes usines
Chacune de ces usines de traitement fonctionne de la même manière : les résidus organiques et non organiques présents dans l’eau sont traités et supprimés, assurant ainsi à l’eau une clarté absolu. On y ajoute également : - de la chlorine, afin de desinfecter en continu les canalisations -de l’hydroxyde de calcium, pour contrôler l’acidité - de l’acide orthophosphorique, afin de réduire la solubilité du plomb dans l’eau. En effet, de nombreuses canalisations d’Edimbourg ont des résidus de plomb qui s’accumulent sur les parois. Pour conclure ce second billet, je rebondirai sur un élément que l’on a peu abordé à propos de la gestion des eaux dans les autres villes étudiées : les fissures ! Le réseau de canalisation d’Edinburgh date souvent de plusieurs siècles, et de nombreuses fissures sont responsables de pertes considérables. : environ 40 millions de litre d’eau par jour ! Soit environ 30% de la consommation totale. Depuis 2006, la « Scottish Water» , l’organisation en charge de la distribution des eaux, a engagé un grand programme pour remplacer les canalisations en fer les plus vieilles de la ville, par des canalisations en plastique. 300km de nouvelles canalisations ont déjà été installés, sur les 1500km que compte la ville.
0 notes
Text
Petite histoire de la gestion de l’eau à Edimbourg
Introduction Le premier chantier d’acheminement d’eau à Edimbourg fut entamé en 1621 et achevé en 1674. Il permit de relier les sources de Cominston à Calton Hill, au centre d’Edimbourg, et était utilisé principalement par le roi et ses sujets les plus privilégiés. Ces canalisations étaient construites en bois ! A partir du 18e sècle, d’autres chantiers furent peu à peu entrepris pour achemier l’eau des sources de Liberton et Swanston. La création de la « Edinburgh Joint Water Company » Cette organisation publique fut fondée en 1819 suite à une crise de plusieurs mois durant laquelle la ville n’était quasiment plus alimentée en eau. Elle décida très rapidement de construire le premier réservoir d’eau artificiel, aux portes de la ville, dans les Pentland Hills.
ci-dessus, le reservoir des Pentland Hills
De nos jours La demande en eau n’a cessé de croitre au fil des années, 210 millions litres d’eau sont consommés quotidiennement par les habitants et entreprises de la ville, soit 8% de l consommation totale écossaise. La ville est aujourd’hui alimentée par un réseau de différents réservoirs artificiels, dont celui construit par la Edinburgh Joint Water Company en 1819 dans les Pentland Hills.
En termes de répartition de la consommation totale d’eau, les foyers Édimbourg en consomment 53%, le secteur industriel en consomme 21%, et les 26% restants sont utilisés par les petites entreprises et les services publics.
0 notes
Text
Edimbourg !
Me voici de retour « à la maison » après ce long voyage et quelques semaines de vacances en famille à Toulouse. J’habite en effet à Édimbourg depuis un an désormais, et cette ville sera donc l’objet de la dernière étude de cas que nous aborderons ensemble. Nous sommes en plein mois d’août, et pourtant il pleut à verse. N’en doutez pas : contrairement à Marrakech ou Las Vegas, Édimbourg ne souffre absolument pas de problématiques d’aridité ! Je publierai 3 billets dans les prochains jours sur la gestion de l’eau à Edimbourg : - le premier billet sera une présentation globale du réseau de distribution des eaux à Edimbourg - le deuxième billet portera sur deux thèmes précis que je n’avais pas beaucoup abordés lors de l’étude des autres villes : le traitement des eaux, et les fuites d’eau. - le troisème et dernier billet portera sur le traitement des eaux usées à Edimbourg A très bientôt !
0 notes
Text
Gestion des eaux usées et pluviales : une ville-modèle ?
Le thème de ce dernier billet sur New York portera sur un sujet que nous avons relativement peu abordé en analysant les précédentes villes : la gestion des eaux usées et pluviales.
Depuis le milieu de 19e siècle, la ville de New York a raccordé chacune de ses conduites d’évacuation à des stations d’épuration. . Ces conduits longent les cours d’eaux des grandes plaines environnantes, sans jamais se déverser dedans, avant de rejoindre les stations d’épuration. Les deux dernières stations d’épuration ont été construits dans les années 1980, et on en compte aujourd’hui 14. Le réseau d’égouts intra-métropolitain est quant à lui composé de plus de 12 000 kilomètres de galeries et de 150 000 bassins de stockage. Ce réseau récolte à chaque fois les eaux usées des habitants et des entreprises, mais aussi les eaux pluviales, avant de les acheminer vers une des 14 stations d’épuration environnantes.
En temps normal, les eaux pluviales sont donc nettoyées puis réutilisées, et en temps de forte pluie, quand les stations « saturent »,elles sont rejetées directement dans les nappes phréatiques. La finalisation de ce réseau a permis une considérable amélioration de la qualité des eaux environnantes : pendant longtemps, une partie des eaux usées continuait à être rejetée directement dans le port de New-York ! Le défi de la municipalité depuis les années 1980 à travers la DEP (Department of Environmental Protection) est de moderniser les installations existantes pour pouvoir traiter des volumes importants et mieux gérer les trop-plein en période de forte intensité pluviale. Malgré de nombreuses mesures, ces remèdes ont leur limite et l’augmentation de la densité de population ainsi que le dérèglement climatique (entraînant des pluies plus fréquentes et plus intenses) ont poussé la ville de New York en 2010 à envisager de nouvelles solutions.
Le NYC Green Infrastructure Plan
Ce plan a été adopté par Michael Bloomberg en 2010 quand ce-dernier était Maire de New-York. L’idée était d’investir jusqu’à 3 milliards de dollars jusqu’en 2030 pour faire de New-York une « ville verte ». Une partie de ce plan était consacré à la gestion des eaux : toits végétalisés, aménagements de drainage, aménagements de rigoles… . En visant principalement les toitures et la voirie (50% des toitures new-yorkaises sont aujourd’hui imperméables), l’idée est de capter l’eau avant-même qu’elle n’aille dans les égouts et qu’elle ne les submerge !
Ce plan permettra à l’horizon 2030 de réduire de 40% les « surcharges unitaires de réseau » ( en d’autres termes, quand les stations d’épuration ne peuvent plus gérer un afflux d’eau trop important). En outre, ce plan permettra d’avoir des rues moins humides, des bâtiments mieux isolés, des toits plus verts et donc plus beaux… ce qui contribuera à l’attractivité de la ville et entraînera une valorisation à la hausse des biens immobiliers.
New York se place donc à contre-courant de nombreuses municipalités qui diminuent chaque année leurs dépenses publiques, et se donne ainsi les moyens de devenir une ville plus attrayante, plus belle, plus verte
0 notes
Text
Rencontre avec Mme Mille Phillips du “Bureau of Water” du NYC Department of Environmental Protection
Je remercie Mme Millie Phillips d’avoir accepté de me rencontrer le temps d’une demi-heure. Millie Phillips travaille comme ingénieure au « Bureau of Water Supply » du “NYC Departement of Environmental Protection ». Son bureau se situe dans un bâtiment municipal au cœur de Brooklyn, et son travaille consiste à contrôler lr bon fonctionnement des différents systèmes d’alertes (niveau des eaux, égouts, eaux de pluie etc… . Le Departement of Environmental protection est une antenne de la Mairie de New York, et Millie travaille donc pour l’administration publique.
Millie a pu tout d’abord m’en apprendre un petit peu plus d’un point de vu historique sur la gestion de l’eau à New York et m’a ainsi fourni de nombreuses informations qui m’ont aidées à écrire mon précédent billet.
Elle m’a ensuite exposé le « 2018 strategic plan » de la ville de New York qui sera l’objet de ce billet. Ce plan détermine pour les cinq années à venir une liste de sept objectifs précis quant à la gestion de l’eau à New York. Millie a participé à l’élaboration de ce plan.
Cette année, les sept objectifs sont les suivants :
1) S’assurer que la ville jouisse de services exceptionnels et durables de gestion des eaux courantes et des eaux usées, pour les générations actuelles et futures
2) Contrôler la pollution à la source pour améliorer encore plus la qualité de l’eau 3) Réduire notre emprunte carbone et ainsi contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique
4) Sensibiliser le public à nos opérations, et améliorer les services proposés aux clients et aux entreprises 5) Développer une main d’œuvre diversifiée et hautement-qualifiée pour répondre aux défis futurs
6) Maximiser l’efficacité opérationnelle au sein du Bureau 7) S’intéresser aux approches innovantes et audacieuses pour améliorer notre performance.
9 valeurs ont également été définies, autour desquels s’articule l’action de l’organisation : - la sécurité - l’intégrité - le sens du service - la diversité - l’entraide - la transparence - la pérennité - l’innovation
Enfin, 43 propositions précises ont été formulées pour répondre aux 7 objectifs fixés. Je ne vais pas vous énumérer l’intégralité de ces propositions, mais vous pourrez les retrouver dans mon dossier final que je posterai dans quelques semaines. Il s’agit tantôt de modernisation d’infrastructures, de missions de sensibilisations publiques, de développement du réseau d’égouts dans les zones mal desservies, etc.
Il apparaît en tout cas que cet organisme a une vision ambitieuse, une détermination forte, et d’importants moyens financiers pour mener à bien leurs objectifs. Le maire Démocrate Bill de Blasio, élu en 2013, avait fait du développement durable une pierre angulaire de sa campagne. La gestion de l’eau et de sa qualité fait ainsi partie intégrante d’une stratégie plus vaste qui vise à faire de New York une des villes les plus « vertes » au monde.
0 notes
Text
Petite histoire de la gestion de l’eau à New York sur les deux derniers siècles
Très rapidement lors du développement industriel de la ville, dans les années 1830, la municipalité de la ville de New York a construit un réseau d’eau audacieux et singulier : afin de jouir d’une qualité d’eau exceptionnelle, il a été décidé d’acheminer l’eau de source des grands plateaux au Nord de l’Etat de New York, dans la région des monts Catskill notamment à 250km au Nord de la ville. Les travaux s’étalèrent jusqu’aux années 1900, et ont permis pendant de nombreuses années aux habitants de la ville de New York de profiter d’une eau exceptionnellement pure.
Néanmoins à partir des années 1980, le développement de l’agrobusiness dans ces régions rurales au Nord de New York a entraîné une pollution progressive des eaux de surface, principalement à travers les engrais. La première solution envisagée par la municipalité de New York fut de traiter en aval ces eaux, en construisant des centrales de traitements à l’entrée de la ville. Ces travaux auraient été efficaces, c’est d’ailleurs ainsi que procèdent la plupart des grandes métropoles américaines, mais ils auraient été très coûteux (environ 3 milliards de dollars par an) et auraient entraîné une augmentation très importante du prix de l’eau pour les habitants. Une solution plus saine et moins couteuse fût préférée : collaborer directement avec les agriculteurs de ces grandes plaines en les aidant à rendre leurs cultures et leurs fermes moins polluantes. Après de longues négociations avec les agriculteurs, le programme « Whole farm planning » fut adoptée au début des années 1990. Il permit : - le rachat par la ville de New York de certaines terres cruciales - un investissement important auprès de chaque agriculteur visant à assainir les modes de production agricoles. - un plan de contrôle en continu auprès de chaque exploitation agricole, avec la participation de 3 experts agricole et de l’agriculteur concerné.
Les résultats ont été probants : 94% des exploitations agricoles ont participé au programme, et après 5 ans la qualité de l’eau de la ville a été amélioré de 80%. En outre, ce programme n’a pas entraîné une augmentation des prix pour les habitants puisque l’évolution du prix de l’eau dans les années 1990 a suivi le cours de l’inflation. La réussite de ce programme tient à une collaboration intelligente entre les différentes parties prenantes. Elle a depuis inspiré de nombreux autres plans d’assainissement de l’eau à travers tous les Etats-Unis.
0 notes
Text
Direction New York !
Après 3 semaines passées à Las Vegas et quelques jours passés à San Francisco, direction désormais la cote Est des Etats-Unis. Je vais passer une petite semaine à New York pour rendre visite à un ami, et ce sera l’occasion d’étudier la gestion de l’eau dans cette ville. 3 billets seront publiés pendant mon séjour : - le premier billet reviendra quelques dizaines d’années en arrière et étudiera d’un point de vue historique les moyens mis en oeuvre par la ville de New York pour approvisionner la ville en une eau d’une grande qualité. - le deuxieme billet sera le fruit de ma rencontre avec Mme Millie Phillips qui travaille au ‘Bureau of water Supply’ du “NYC departement of environmental protection” - le 3e billet sera enfin consacré à la gestion des eaux usées et des eaux pluviales dans la ville de New York. A très bientôt
0 notes
Text
Et si le Lac Mead s’asséchait ?
Une prise de conscience citoyenne ?
Depuis 2003 et la mise en place du plan « Water Smart Landcsape Rebate », plusieurs mesures incitent les habitants à réduire leur consommation d’eau. Ainsi, les propriétaires qui remplacent leur pelouse d’habitude si gourmande en eau par un gazon synthétique se voient récompensés par des indemnités à hauteur de 16$ le mètre carré. Plus de 45 000 habitants de Las Vegas ont déjà bénéficié de ce programme. Cela peut paraître anecdotique, mais l’arrosage des pelouses représente 70% de la consommation d ‘eau des foyers de Las Vegas.
D’autres mesures plus restrictives ont également été adoptées, comme l’interdiction d’aménager une pelouse à l’avant des nouvelles habitations, ou encore un calendrier annuel déterminant les heures d’arrosages autorisées en été et en hiver.
Ce programme a permis en outre une prise de conscience collective de la nécessité d’économiser l’eau, alors que les habitants y étaient jusque là peu sensible. Les premiers résultats sont très positifs puisque la consommation d’eau globale de la ville n’a quasiment pas augmenté depuis 2003, malgré la forte augmentation du nombre d’habitants. La consommation d’eau par habitant a été diminué d’un tiers.
Enfin, au niveau des casinos et des hôtels, tous les nouveaux projets sont très économes en eau et se livrent à une sorte de « course à l’économie ‘eau ». En effet, le « green marketing » est devenu un atout essentiel pour ces grands hotels. Le resort « Fontainebleau » qui ouvrira en 2020 en est un bon exemple.
Projets alternatifs
Néanmoins, malgré cette prise de conscience collective et ces premiers efforts entrepris par la population, le lac Mead continue de s’assécher. Las Vegas recherche donc d’autres moyens d’approvisionnement.
La solution retenue a été d’aller chercher de l’eau dans les nappes phréatiques de l’Utah, à 480 km de Las Vegas, à travers la construction d’une long pipeline. L’eau sera puisé dans 4 bassins différents et pourra approvisionner Las Vegas en eau de manière « quasiment illimitée ». Le projet coûtera environ 2 milliards d’euros, et fait face à de nombreuses contestations écologiques qui craignent un bouleversement de la biodiversité des bassins de l’Utah où l’eau sera pompée.
0 notes
Text
Une gestion durable et raisonnable ?
Contrairement à ce que pouvait laisser croire mon premier billet, les hôtels et casinos, malgré leur apparence de luxe et de débauche, sont très loin d’être les plus grand consommateurs d’eau à Las Vegas. Au contraire, le professeur Frederic Lasserre, titulaire d’un doctorat de géographie, affirme que « Le secteur touristique de Las Vegas s’avère très économe en eau ».
Nous y reviendrons, mais les casinos et hôtels de Las Vegas utilisent en réalité un circuit d’eau fermé spécifique, et seulement 3% des eaux utilisées ne sont pas récupérées. Ainsi leur consommation d’eau reste bien plus raisonnable qu’on ne pourrait le croire.
Mais qui sont alors les plus grands consommateurs d’eau ?
Il apparaît que les principaux consommateurs d’eau à Las Vegas restent les résidents. Ils consomment plus de 60% de l’eau, à travers des habitudes culturelles peu économes et peu adaptées à la chaleur ambiante : arrosage du jardin, piscine, nettoyer la voiture en exterieur, etc.
De plus, la ville de Las Vegas connait une croissance démographique importance, sa population étant passer de 400 000 en 2002 à 800 000 en 2018.
Approvisionnement :
Las Vegas puise principalement son eau dans le lac Mead. 88% de l’eau de la ville est acheminée depuis cette réserve artificielle située �� une quarantaine de kilomètres de la la ville. C’est la construction du barrage de Hoover (le “Hoover dam”) en 1935 qui a permis la création de ce lac, et ainsi le développement de Las Vegas.
J’ai pu me rendre au Lac Mead pendant une journée et visiter le Hoover dam, voici quelques photos :
Las Vegas puise également son eau dans le bassin du Colorado, à quelques kilomètres du lac Mead, mais de manière bien plus mesurée parce que la réglementation fédérale distribue drastiquement l’eau de ce fleuve entre les différents états qu’il traverse :
L’organisme qui gère la répartition de ces eaux a été fondé en 1991 et se nomme la Southern Nevada Water Authority. Avant la création de cet organisme, chaque ville passait indépendamment ses propres contrats d’approvisionnement d’eau, ce qui était problématique en termes de gestion des quantités.
Si ces ressources suffisent aujourd’hui, les experts craignent une situation de stress hydrique de plus en plus intense. Le lac mead est aujourd’hui à moitié vide par rapport à 1985, et le débit du colorado n’a jamais été aussi faible. Il s’agira ainsi pour Las Vegas d’explorer d’autres ressources dans les années à venir pour assurer son approvisionnement en eau. Ce sera l’objet de notre prochain billet.
0 notes
Text
Tant qu’il y aura de l’eau
En se balandant en ville, on se rend rapidement compte que la grande majorité des complexes hôteliers de Las Vegas mettent en valeur l’eau, que ce soit à travers les multiples piscines pour la clientèle, ou à travers de grandes fontaines. Le Bellagio par exemple, un des plus luxueux hôtels de Las Vegas, propose tous les soirs aux touristes ébahis un spectacle d’eau grandiose autour de ses fontaine
En remontant le fameux “Strip”, l’artère centrale de Las Vegas, on peut également croiser Hotel Venitian qui propose une réplique de Venise et de ses Canaux, ainsi qu’un réplique de la fontaine de Trevi.
Chaque hôtel propose également sa piscine, en mettant un point d’honneur à ce qu’elle soit plus attractive que celle du voisin. Ci-dessous, la piscine de l’hôtel où je loge, le Flamingo
Cette démesure n’interpellerait pas tant si elle ne prenait pas place dans un des endroits les plus chauds au monde, le désert du Nevada. Chaque jour, plus de 1500 millions de litres d’eau qui sont consommés à Las Vegas. En comparaison, la ville de Paris en consomme 500 millions, soit 3 fois moins, alors qu’elle a environ 10 fois plus d’habitants !
La question de la gestion de cette eau se pose alors : acheminements, gestion des eaux usées, pérennité des ressources. Ce sont des thèmes que nous aborderons dans le prochain billet.
0 notes
Text
Viva Las Vegas !
Deuxième étape de mon périple : Las Vegas ! Pour vous en dire un petit peu plus, je suis joueur de poker professionnel et chaque été à Vegas se déroulent les championnats du monde. Je resterai à Vegas pendant 3 semaines, et entre deux tournois, j’essaierai de vous en apprendre un petit peu plus sur la gestion de l’eau dans cette ville.
J’ai décidé de mener mon étude de cas sur Las Vegas à travers 3 billets. Dans un premier billet je vous ferai découvrir la ville à travers différentes photos, et je mettrai en exergue le profil aberrant de cette ville tant gourmande en eau alors même qu’elle se situe littéralement au milieu du désert. Dans un deuxième billet, j’analyserai un peu plus en profondeur la gestion de l’eau à Las Vegas, notamment en termes de problématiques d’économie d’eau. Enfin dans mon 3e billet, je rendrai compte de ma visite au Lac Mead et sur les rives du Colorado dans le Grand Canyon, ce qui nous permettra de compléter nos connaissances sur l’approvisionnement en eau de la ville. A très bientôt
0 notes
Text
Enjeux durables : rencontre avec Mme Fatima Ajdour.
Ce dernier billet sur la ville de Marrakech portera sur ma rencontre avec Mme Fatima Ajdour qui est professeur spécialiste de l’agro-alimentaire et du développement durable à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. J’ai pu m’entretenir avec elle à propos des défis stratégiques qui se posent aujourd’hui en termes de gestion durable de l’eau pour la ville de Marrakech. Je la remercie pour cet entretien qu’elle m’a accordé.
Elle m’a d’abord expliqué que la région du Haouz, dans laquelle se situe Marrakech, produit une grande partie de l’agroalimentaire national : olives, abricots, lait, céréales, viandes rouges, y sont produits en très grandes quantités. Cette industrie agro-alimentaire représente aujourd’hui plus de 70% de la consommation en eau de la région.
Par ailleurs, la croissance urbaine et l’essor du tourisme a considérablement augmenté la consommation d’eau dans la ville de Marrakech ces vingt dernières années. Complexes touristiques, hôtels, Ryadhs, piscines, jardins privés… au final un touriste a une consommation d’eau environ trois fois plus importance qu’un habitant local, avec en moyenne 550 litres consommés par jour.
La construction de plusieurs dizaines de golfs peut s’apparenter à une « aberration écologique », explique-t-elle. « Chaque golf consomme en moyenne 1 millions de mètres cubes d’eau par an »
Cette augmentation de la consommation d’eau, conjuguée au contexte du réchauffement climatique et aux pluies de moins en moins nombreuses, aboutit à un épuisement progressif des nappes phréatiques qui à terme mettra en danger le monde rural marocain qui utilise encore le pompage de l’eau des nappes phréatiques.
Ainsi les ressources en eau son tiraillées entre d’un côté les impératifs agroalimentaires, et de l’autre les impératifs touristiques, si bien que la ville se trouve aujourd’hui en 2018 dans une situation de déficit hydrique de plus de 16 millions de m3.
La nécessité de rationalisation de la consommation d’eau
Pour garantir sa pérennité et la durabilité, la première étape à franchir était celle de « la prise de conscience collective », explique Madame Fatima Ajdour. Aujourd’hui, l’impératif d’économie de l’eau semble bien installé dans les consciences collectives, il s’agit maintenant de passer aux actes.
Un des grands projets engagés est celui du développement de l’arrosage goutte à goutte, initié avec l’aide de la Banque Mondiale en 2017. Il a pour but de permet des économies considérables d’eau, aussi bien dans les exploitations agricoles que dans l’arrosage des jardins en ville. A termes, d’ici 2020, 90 000 agriculteurs devraient en profiter.
Ensuite, une meilleure gestion de l’eau par le secteur du tourisme semble indispensable, mais les impératifs économiques et d’attractivité rendent la chose difficile. Le roi Mohamed a par exemple demandé de la « modération dans les programme de construction et d’extension de golfs », et a encouragé l’irrigation de ces golfs par un système d’eaux usées plutôt que par l’eau acheminé par les barrages. Mais aucune mesure politique concrète n’a pour autant été prise.
On peut donc souligner globalement un certain manque de mesures politiques concrètes et contraignantes de la part du gouvernement marocain : on sent qu’il est hors de question de mettre à mal l’industrie touristique.
0 notes
Text
Marrakech : contexte géographique et historique de la gestion de l’eau
J’ai eu la chance de pouvoir passer une après-midi au musée Mohamed VI pour la civilisation de l’eau, qui a été ouvert en 2017 par le ministère des habous et des affaires islamiques. Le musée se décline par thème sur trois niveaux, avec des approches à la fois techniques, culturelles, et historiques.
Cette visite m’a permis d’en apprendre un peu plus sur la gestion de l’eau dans la ville de Marrakech.
Contexte géographique
La ville de Marrakech compte environ 900 000 habitants et se situe sur la plaine du Haouz, limitée au Sud par les montagnes du haut-atlas, et au Nord par les montagnes du Jbilet. La moyenne des précipitations y est de 250/mm/an. En comparaison, en France les précipitations sont en moyenne de 700mm/an. La principale source d’eau de la région est le bassin de Tensift. Ce bassin est certes considérable, mais il ne couvre pas les besoins en eau de la région
La gestion traditionnelle et historique de l’eau
Avant toute chose, il est fondamental de comprendre que l’eau occupe une place primordiale dans la culture arabe et marocaine, notamment dans le livre sacré du Coran et dans la tradition prophétique. En effet, l’eau y est considéré comme un don du ciel, un don de dieu. La question de sa gestion n’est donc pas anodine, que ce soit en termes de distribution ou en termes de gestion des eaux usées, et relève à la fois du spirituel et du temporel.
Historiquement, la ville de Marrakech était alimenté en eau par le système ingénieux des «Khetarrats» . Développé au 12e siècle, ce système hydraulique original permettait de drainer l’eau depuis les montagnes de l’Atlas vers Marrakech à travers un réseau de galeries souterraines. Tous les 50 mètres, on creusait un puit non pas pour puiser l’eau, mais pour creuser et connecter les différentes galeries entre elles. L’eau drainée était ensuite accumulée soit dans des bassins, soit dans des digues. A termes, plus de 3 000 km de galeries ont été creusées dans la région de Marrakech, formant ainsi une véritable fourmilière.
Avec l’urbanisation croissante, la croissance démographique, et le réchauffement climatique, le niveau des nappes phréatiques a baissé et les khetarrats sont devenues obsolètes et ont progressivement été abandonnées au profit de systèmes d’irrigations plus modernes et plus précis. Néanmoins, ces khetarrats marquent encore aujourd’hui les paysages urbains et s’ils ne sont presque plus utilisées, ils constituent une partie du patrimoine géo touristique de Marrakech.
La gestion de l’eau aujourd’hui à Marrakech
A partir des années 1970, le roi Hassan II a lancé une grande politique de barrages pour satisfaire une activité agricole de plus en plus productiviste, ainsi que les besoins des grands complexes touristiques. Une dizaine de barrages et de canaux ont été construits. Ainsi aujourd’hui, 40% de l’eau de Marrakech est acheminée à travers le barrage Hassan 1er–Sidi Driss et du canal de Rocade qui distribuent sur plus de 118 km les eaux de l’Oued Lakhdar. 40 % des eaux proviennent d’autres sources aux alentours, et 20% des eaux sont encore puisées dans les nappes phréatiques. D’ici 2020 néanmoins, de nouveaux travaux hydrauliques permettront d’acheminer sur plus de 150 km les eaux du Oum-Er-Ribia et les eaux du barrage Al-Massira, ce qui permettra à Marrakech de ne plus du tout puiser dans ses eaux souterraines.
Marrakech, une ville modèle en termes de gestion des eaux usées
Pendant des années, les eaux usées ont été déversées dans les oued, la palmeraie, et les champs ruraux . Ainsi chaque jour 100 000 mètres cube d'eau usée venaient polluer les nappes souterraines et dégrader l’environnement ainsi que les risques de maladies pour les populations. Dès 1998, l'assainissement des eau est devenu une priorité politique au sein de la ville de Marrakech à travers un plan qui s'est découlé sous 3 objectifs : - restructurer le réseau d'asainissement des eaux usées - éviter qu'elles soient déversées directement dans la nature - et les traiter
Plusieurs parties prenantes ont été impliquées : la Radeema, la régie autonome de distribution d'eau et électricité de Marrakech, et plusieurs grandes entreprises d’ingénieusement environnementale (Waterlau, IGIP, golden state).
Ce projet a mis plusieurs années à aboutir à la construction d'une grande station d’assainissement des eaux usées et d'un réseau d'acheminement de l'eau vers la palmeraie et les golfs environnants . Cette station, certifiée par les Nations-Unies, fait aujourd'hui de Marrakech un modèle en termes de gestion des eaux usées dans la région. Elle répond aux normes les plus strictes en termes de qualité de l'eau, et traite absolument toutes les eaux usées de Marrakech. En outre, la station permet à travers la récupération de biogaz de produire de électricité verte qui sert à alimenter la station : ainsi, la station est auto-suffisante en électricité pour 50% de ses besoins.
0 notes
Text
Marrakech : la gestion de l’eau face au défi d'une économie en plein développement
La première étape de mon voyage m’emmène à Marrakech. Contrairement à Las Vegas, Édimbourg, ou New York, c’est une ville où la question de la gestion de l’eau se pose à l’aune d’un contexte d’une économie marocaine en plein développement. Cette économie étant basée principalement sur le tourisme et l’agriculture, deux domaines particulièrement gourmands en eau, la question de la gestion de l’eau apparaît d’autant plus fondamentale et pertinente.
J’ai décidé de mener mon étude sur cette ville en deux étapes. Chacune de ces étapes vous sera retranscrite à travers un billet sur ce blog. Dans un premier temps, je me rendrai dans au Musée de l’eau de la ville de Marrakech. Il s’agira ici d’en apprendre un peu plus sur le contexte historique et géographique de la gestion et la distribution de l’eau dans la ville de Marrakech.
Ensuite, plus tard dans la semaine, je rencontrerai Mme ATIMA ARIB qui est professeur spécialiste de l’économie du développement durable à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech. Je lui poserai quelques questions sur les défis stratégiques qui se posent aujourd’hui en termes de gestion durable de l’eau pour la ville de Marrakech.
0 notes