Text
Cerrada
En sortant il fait hyper chaud! Et puis j’ai mal aux pieds. Hier j’ai marché en tongs toute la journée, aujourd’hui j’ai mis des sandales mais c’est pire! Et j’ai déjà fait des kilomètres puisque Coyoacan est donc dans le sud (un bon vingt minutes de métro) puis jusqu’à la Casa Azul il faut marcher encore facilement vingt minutes voire plus, puis jusqu’à la maison de Trotsky y’avait encore une trotte.
Et comme je tombe sur un Starbucks je m’arrête (shaaame). Pour un café glacé. Et je raconte ma vie au Daily Lama.
Pour l’après-midi, j’avais prévu la visite du Museo de Artes Populares mais quand j’arrive devant (vingt minutes de marche, vingt minutes de métro, dix minutes de marche) CARAMBA! Le « jeudi saint » a encore frappé ! C’est fermé! Cerrada!
A défaut de découvrir l’artisanat mexicain je fais un tour à la boutique et repère plein de jolies choses... c’est décidé, je repasserai avant de prendre l’avion retour pour visiter ce musée et pour finir de remplir mon sac à dos - enfin s’il n’est pas déjà plein...
Du coup je sais plus trop quoi faire. Je trainasse, prends des photos, repasse par les coins sympas. Vais acheter mon billet de bus pour l’étape suivante (Oaxaca).
[ci-dessous un bon exemple de kitsch à la mexicaine avec cet étal de gâteaux]
Je m’arrête pour manger. Lis le routard, réserve l’hôtel. Commande au hasard un « portobello ». Alors pour le coup j’aurais pu deviner puisque c’est le même mot en anglais, il s’agissait de champignons de Paris!! Énormes, grillés, épicés, accompagnés de légumes, recouverts de fromage grillé!!
Ma foi c’était très bon!
En bonne touriste je prends des photos de ma nourriture.
Je rentre tranquillement vers l’hostel. Demain je quitte México, avec plein d’idées en tête pour le retour. C’est la fête dans le rue, c’est les vacances et les mexicains sont de nature joyeuse. Ça sirote de la cerveza en terrasse dans la douceur relative du soir, dans ce fond musical omniprésent.
Buenas noches México !
1 note
·
View note
Text
La casa roja
Jeudi 18 avril, jour 2.
Cette fois j’ai fait un gros dodo. Je m’installe en terrasse pour le petit dej, qui est différent d’hier. Il n’y a personne, la rue est calme, il fait frais, c’est vachement chouette!
Ce matin je prends le métro pour Coyoacan, un quartier au sud de la ville, dans l’idée d’aller visiter la maison-musée de Frida Kahlo! La fameuse Casa Azul où elle habitait avec Diego Rivera. Petit challenge du jour, il faut marcher pas mal et c’est moins facile de se repérer que dans le centre. Et oui! Je ne peux pas utiliser mon téléphone sous peine d’y laisser un bras, donc c’est à l’ancienne avec une carte en papier que je me déplace! Le quartier est plutôt joli si on fait fi des énormes artères, centres commerciaux et stations essence qui lui enlèvent un peu de son charme.
Bon en arrivant c’est la déconvenue : j’arrive à l’ouverture et il y a déjà une file d’attente qui fait le coin de la rue! Un jeune homme arrive avec une barrière et explique que ça ne sert à rien d’attendre, qu’ils reprendront peut-être du monde d’ici trois heures mais pas sûr. Zut.
Ah oui... le jeudi saint. La foule. Etc. Changement de plan, je me dis que je reviendrai à Mexico un jour plus tôt avant de repartir, et que cette fois je réserverai mon ticket sur internet.
Il s’avère qu’à quelques rues se trouve la maison-musée de... Leon Trotsky! L’entrée coûte 40$MX soit environ 2€, après tout pourquoi pas, comme ça je ne le serai pas déplacée pour rien. Et bien c’est sans regrets, c’était hyper intéressant ! Je l’ignorais, Trostsky est né en Ukraine sous un autre nom. Après une vie d’exil en exil (New York, Moscou, Turquie, France, ...) et deux séjours en camp de concentration, il a obtenu l’asile politique au Mexique et a été assassiné quinze mois plus tard dans sa maison par un agent du GPU espagnol avec un pic à glace, après une première tentative qui a échoué. (Si j’ai bien tout compris... La visite était en espagnol!) Il a été poursuivi, traqué toute sa vie, sa famille décimée jusqu’à ses gendres et petits-enfants, persécuté par Staline qui l’expulsa du parti puis de l’URSS alors qu’il avait été si proche de Lénine... dur d’être révolutionnaire. La maison où il termina sa vie a été aménagée en véritable forteresse: maison pour les gardes, murs d’enceinte, portes blindées, fenêtres donnant sur la rue murées, certaines portes réduites à des meurtrières, ... un joli jardin de cactus ombragé et fleuri avec des poules et des lapins.
La maison est toujours en l’état depuis 1940. Le bureau avec les livres, la salle de bain avec le flacon de Colgate. Une chose a changé: la tombe Trotsky dans le jardin.
A la sortie un musée bien documenté, avec quelques traductions en anglais. Une frise qui présente en parallèle l’histoire de l’Europe, du Mexique et de l’URSS entre 1910 et 1940, Trotsky au milieu de tout ça. Très instructif. Fait jamais de mal de se cultiver un peu!
1 note
·
View note
Text
La vida loca, suite
Le Palacio de Bellas Artes jouxte un joli parc arboré avec plein de fontaines et statues, appelé l’Alameda central, que je traverse tranquillement en observant les autres gens flâner et les enfants s’arroser. Je passe devant une courette fermée où on joue aux échecs à l’ombre.
Je m’arrête pour déjeuner léger en roof top [terrasse sur un toit] avec une jolie vue sur le parc. Il est déjà 15h!! Incroyable mais vrai, je n’ai pas du tout faim - à cause de la chaleur... ma foi! J’en profite pour squatter le wifi et discuter avec la France, puis explorer mes options pour la suite du périple. J’aime bien organiser au fur et à mesure - parenthèse pour ceux qui me prennent pour une dingue 😜 - parce que quand on voyage seul(e) il y a finement pas mal de temps morts, et ça occupe... et puis j’aime bien le côté spontané du truc !
Les rues sont maintenant noires de monde, c’est la Semana Santa et dimanche c’est Pâques, grooosse célébration au Mexique. C’est un peu les vacances, y’a beaucoup de touristes mexicains et sud-américains, très peu d’européens et d’américains, pas d’asiatiques... (je constate, c’est tout). Le jeudi et le vendredi saint sont fériés et il paraît que ça déplace les foules. Du coup tout ce monde, jouer des coudes, la circulation hurlante, la musique à chaque coin de rue et dans tous les bars, ça donnerait presque le tournis! La vida loca! [Je me fais la drôle de réflexion que ne rien comprendre de ce que les gens disent dans la rue c’est un peu comme être sourd, ce qui est un peu paradoxal vu l’ambiance sonore, soit...]
A l’hostal on m’a indiqué où aller acheter des billets de bus (ça marche pas sur internet, à cause de ma carte étrangère, et puis j’ai l’impression qu’ils ne fonctionnent pas beaucoup avec) et j’ai en tête d’aller après ça voir un show de luncha libre!!! La lutte mexicaine, sorte de catch ultra kitsch avec des mecs en cagoule fluo, ça doit être quelque chose!
Le bus c’est ok; y’a une espèce de station à San Lazaro appelée Tapo, c’est pas de là que je vais partir mais la fille est arrangeante et ça m’évite d’aller à l’autre bout de la ville. Prochaine destination : Taxco! La capitale de l’argent (le métal), une petite ville qui m’a l’air bien jolie, départ vendredi matin. [Je me persuade que mon espagnol s’améliore parce que je fais des phrases mais je comprends toujours rien héhé]
Par contre la lutte c’est loupé, quand j’arrive devant le Coliseo je réalise qu’il est fermé pour travaux... zut. Qu’à cela ne tienne, j’avais repéré un ballet traditionnel aux Beaux-arts. Deeemi-tour... re-zut, c’est complet. Bon. Ben je rentre tout doucement. Je dîne à l’hostal de guacamole qui arrache et d’une empanada de chisterra (chausson frit garni de saucisse épicée). J’ai marché 15km aujourd’hui. Une douche et au lit!
Besos!
1 note
·
View note
Text
La vida loca
Je flâne donc.
En sortant du centre du monde, je passe à côté d’un passage couvert n’abritant que des boutiques de bondieuseries ! Et de remèdes indiens anciens. Dépaysant c’est certain !
Pour acheter sa statue de Jésus perso à accrocher dans la salon, ou un remède contre la calvitie. Amusant.
Ce qu’on ne peut s’empêcher de faire en découvrant un nouveau pays / une nouvelle culture, c’est bien sûr de comparer. Et de noter toutes les petites différences. Comme le nombre de boutiques religieuses. Ou les cireurs de chaussures à chaque coin de rue. Ou la façon dont certaines boutiques présentent leurs articles.
1 note
·
View note
Text
El centro del mundo, suite
Nous disions! Des photos :
[Enooorme monolithe, statuettes comme dans Tintin, statue du dieu de la mort en position d’attaque avec le foie qui pend, masques en crânes humains, puma en pierre, cercles concentriques de petits objets en nacre = offrandes, énooorme monolithe (genre 3x3m), visage du dieu Tlatloc, brasero]
Quelques exemples. J’ai évidemment pris huit mille photos.
Encore plus ici : https://www.instagram.com/p/BwZ_dconZc_/?utm_source=ig_share_sheet&igshid=1gkpemibejqyq
instagram
1 note
·
View note
Text
El centro del mundo
Mercredi 17 avril donc, premier jour à la découverte de la trépidante Mexico. Le décalage horaire aidant, je me réveille à 5h du matin et je parviens à me rendormir... j’en profite pour écrire un long billet sur le Daily Lama.
A l’hostal (on dit hostal et non pas hostel ici!) j’ai le petit dej inclus: café, yaourt, fruits frais, céréales et une sorte de tarte au fromage blanc. Miam.
C’est hyper mignon et cool ici d’ailleurs ; sur les recommandations d’Andréa qui avait fait le voyage il y a quelques années, je séjourne à l’hostal Regina Down Town, en plein centre historique. Aménagé sur quatre étages autour d’une courette couverte et décoré de squelettes et fleurs et cœurs en métal et lumières rouges et vélos (?) et dragon (?), le personnel est hyper sympa - et patient, je m’acharne à essayer de parler espagnol et c’en deviendrait ridicule.
C’est parti! Je dédie à mon habitude cette première journée à mon activité préférée: flâner! Avec quelques buts prévus en tête tout de même. Je me dirige donc pour commencer vers la place centrale de la ville: le Zócalo (ça veut dire littéralement « socle », là où il y a la statue finalement; désigne maintenant toutes les places des villes et villages !). Celle ci est bordée notamment du palais présidentiel depuis lequel le président salue la foule tous les ans au cri de « viva Mexico! » , et d’une cathédrale... qui penche! [ca se voit pas trop sur ma photo mal cadrée]
En fait, Mexico - anciennement Tenochtitlan soit la ville la plus puissante du monde Maya au temps des Mexicas rasée par les espagnols deux ans après être arrivés - était initialement une île au milieu d’un lac immense qui a été peu à peu asséché, bref la ville est construite sur des terres meubles donc tout les bâtiments s’enfoncent dans le sol, et est en plus sujette aux tremblements de terre, et en plus y’a un volcan en activité à quelques kilomètres, ceci explique cela. Les perspectives sont souvent un peu tordues, ça explique aussi que les bâtiments ne soient pas très hauts.
Première visite : el Templo Mayor, ni plus ni moins que le centre du monde. Enfin ses ruines. Comme dit plus haut, les espagnols ont tout rasé.
Voilà voilà. Tout ça avait été enfoui pour mieux reconstruire par dessus, on a découvert les vestiges en creusant des égouts ! Sinon ça donnait ça (heureusement y’a des maquettes):
Enfin ça c’est le centre cérémoniel, avec une pyramide centrale de 30m de haut pour plaire aux dieux et faire des sacrifices de tous genres (oui.)
Sinon Tenochtitlan ça ressemblait à ça:
Un véritable ville flottante entrecoupée de canaux, au milieu d’un immense lac :
Dingue non ?!
Donc concernant la visite, il s’agit des bases d’une énorme pyramide recouverte sept fois au cours des siècles pour l’agrandir [plus la ville est importante plus la pyramide se doit d’être grosse] - et on distingue bien les différentes épaisseurs. Le tout était coiffé de deux temples dédiés à deux dieux, à savoir celui de la pluie et celui de la guerre. Dualité? Oui et non, dans le musée hyper intéressant on explique que pendant la saison des pluies on cultivait et pendant la saison sèche et ben... fallait s’occuper hein. Et même s’il y a une saison, vaut mieux prier le dieu de la pluie et lui plaire parce qu’il peut aussi envoyer des ouragans!
En fouillant les vestiges, on a retrouvé plein d’objets étonnamment bien conservés, des trucs hyper beaux et d’autres un peu flippants aussi. Les mexicains ont une relation avec la mort qui nous paraît un peu étrange, ça remonte à loin!
[ci-dessous: mur de crânes humains, énorme aigle décoratif d’environ 1m de hauteur, pierre à l’effigie d’un dieu de dos tête en arrière, disque de 40cm de diamètre incrusté de quinze mille morceaux de turquoise]
Je peux pas mettre plus de photos ici, la suite dans le prochain billet !
1 note
·
View note
Text
Allô la France ici Mexico!
Nous sommes le mercredi 17 avril, je suis déjà partie depuis une semaine.
Il y a eu une étape à l’Isle sur la Sorgue, en amoureux, chez les copains, qui nous ont bien promenés. Notamment à Gordes - quelle vision! Comme quoi on peut se dépayser à trois heures de route. [On se croirait dans Game of Thrones:]
Il y a eu une étape à Peyrehorade - quel nom exotique ! Dans les Landes, à proximité de Dax.
On le sait, les transversales c’est pas le point fort de la France! En train: Avignon - Montpellier, changement de gaaare: Montpellier Sud de France - Bordeaux, Bordeaux - Biarritz. Pour environ 9h30 de voyage !!! C’est long. Faut dire qu’il y avait un paquet de correspondances.
J’avais deux heures à tuer avant que Mathilde me récupère donc je suis allée dire bonjour à l’océan.
Le reste du week-end c’était pour jouer au loup, au tigre, au cheval, à cache-cache, pour lire des histoires, pour courir partout, pour chanter des comptines, pour courir après les pigeons.
De Dax j’ai (re)pris le train pour Bordeaux... puis de Bordeaux le Ouigo pour Paris Charles de Gaulle. Encore huit mille heures de voyage! (Bon d’accord, six...)
Là j’ai été stratégique, une fois n’est pas coutume, j’avais réservé une chambre d’hôtel à proximité - en cherchant bien, le « Première Classe » à côté de Parc des expositions coûtait 44€ la nuit pour 15min de RER; ce que m’aurait couté le taxi pour rejoindre l’aéroport depuis Paris. Mon vol étant prévu à 8h40, il me fallait deux heures d’avance pour enregistrer mon sac à dos, donc c’était quand même plus pratique d’être à côté !
La chambre est tout à fait correcte au passage. Grand lit, draps propre, salle de bain dans un bac en plastique dans un coin, on se croirait sur un bateau de croisière, enfin presque. Je vide mon sac pour mieux le re-remplir (organisée vous dis-je!) et pour imprégner mes vêtements de solution anti-moustiques. Il paraît qu’ils sont gros comme des hélicos là-bas. Grande idée Madame Machin, les produits chimiques en spray dans une chambre de 4m2!! (j’exagère of course, mais vous voyez l’idée) Au moment d’allumer la télé pour lui faire faire du bruit dans le coin, je réalise qu’il n’y a qu’une pile sur deux dans dans la télécommande. Soit. Je dîne d’une soupe à la tomate et de madeleines prises au distributeur.
Au (petit) matin je suis plus prête qu’un scout, je saute dans mon jogging en polaire (j’assume), enfile mon sac à dos et pars... dans la mauvaise direction. Oups. Pas réveillée moi. T’façon j’étais en avance ha ! Mais tout va bien, j’arrive sans encombres à l’aéroport.
Sinon le truc que j’avais raconté à personne c’est que j’avais pas reçu de confirmation pour mes billets d’avion donc j’étais pas ultra-rassurée ; sachant que je les avais trouvés via un comparateur qui m’avait rebalancé sur un autre, et qu’ils étaient si peu chers que Pépé m’a demandé combien de kilomètres à la nage il allait falloir faire pour finir le voyage. Je me fais plein de scénarios dans ma tête, en me disant qu’il allait falloir rentrer à Lyon et que j’aurais l’air bien nouille. Mais tout va bien, j’active le mode débrouille, finis par identifier le terminal, je me trompe, traverse le parking - ouf c’était pas loin, trouve les comptoirs d’enregistrement, donne mon sac à dos à la dame et passe la sécurité. J’affiche un fier 10kg à la balance! On verra au retour héhé. J’ai le temps de boire un café, d’appeler Maman et Mamy et Mamyse, et de prendre des photos ✌️
[j’aime les perspectives]
Du coup le trajet en lui-même ça a donné: Paris 8:40 - Amsterdam 10:00 / Amsterdam 14:30 - Mexico 18:55 (décalage horaire = -7h, ça fait 01:55 en France) ; soit un magnifique total d’environ dix-sept heures de voyage.
Dans le premier vol, je dors presque tout le long. Pendant les quatre heures et demie d’escale j’épluche le Routard et je bachote mon bouquin d’espagnol. Je mange une pomme. Durant les onze heures et vingt-cinq minutes de vol pour Mexico j’essaie toujours d’apprendre l’espagnol, je prépare toujours mon itinéraire, j’essaie de dormir - ça marche pas trop, je regarde Bohemian Rhapsody pour la troisième fois, j’étire mes jambes, je fais des allers retours dans les allées. Et puis on arrête pas de manger!! Y’a d’abord eu un p’tit sandwich au fromage, puis un plateau-repas (pâtes au fromage et salade, euh les mecs il est 16h?), puis des chips, puis un autre plateau avec pizza, salade de pomme et mangue au curry (?), mousse coco/citron vert. Même pas faim, mais ça occupe... et par contre les emballages en plastique et le bazar à usage unique on en parle ??!!!
Ça a été quoi. C’est long. Quand je pense que pour partir en Inde ça avait duré 36h... J’ai eu un peu peur au début quand mon voisin en s’installant a préparé son sac à vomi mais au final rien de tel à déplorer.
L’arrivée à Mexico a été un peu burlesque bien sûr, je sais pas faire autrement. Une file d’attente de ouf pour passer la douane - une petite heure au bas mot-, je regarde autour de moi pour passer le temps et note les détails qui tuent: l’écran clignotant affiche Bienvenido / Welcome / Wilkommen / Benvenuto / Accueil (cherchez l’erreur); un formulaire de migration est affiché pré-rempli pour montrer l’exemple, pré-rempli donc, au nom de... Susan Boyle! Sont rigolos les messieurs!
Trois coups de tampon, je récupère mon sac et traverse le hall dans la mauvaise direction, deeemi-tour, sors enfin, retire des sous, loupe le bus, patiente, monte dans le premier qui passe, me retrouve à marcher une demi-heure pour trouver l’hostel. Bref. Ça a été. J’ai apprécié la marche, j’avais bien besoin de me dégourdir les jambes. Et puis c’est joli le centro historico, les immeubles ne dépassent pas pour la plupart deux ou trois étages, c’est rigolo, dépaysant, ça resssemble au Mexique (incroyable !!!), on est forcé de le constater. A l’hostel je m’essaie à l’espagnol, j’arrive à dire des trucs mais ne comprends pas grand’ chose hem. Ça m’amuse. Je suis ko.
Une douche et au lit, il est 23h heure locale donc 6h en France, je me suis levée il y a vingt-quatre heures. Buenas noches 😘
0 notes
Text
Back on track
Holà amigos!
2013 / 2019 > Six ans plus tard, me re-voici, en partance pour de nouvelles aventures! Quelle émotion de relire quelques lignes des récits de nos voyages, c’était il n’y a pas si longtemps et pourtant ! J’ai juré de me souvenir de ces incroyables moments de vie, pourtant je lis ces lignes et mes yeux s’embuent, floues les lignes, flous les souvenirs. Me re-voici, donc, regrettant de ne pas avoir gardé plus de traces du reste du périple.
Et oui! Il y a eu Bali - la dengue (!) et le trekking de nuit (!), puis la Nouvelle-Zélande en working holiday visa - obtenu après moultes péripéties bien sûr (!), la vie à Auckland avec les copains expats, puis la Thaïlande avec mon pote Sean - « a holiday from a holiday » (qu’il disait!) -, retour en Nouvelle-Zélande, l’arrivée de ma scandaleuse copine Léa et le tour des îles en voiture dorée à paillettes, le départ déchirant, Tahiti treize ans après l’avoir quittée et Moorea la sauvage, New York City et le tourisme intense avec ma sœur Hélène, Boston, les chutes du Niagara sur la route du Canada, Mississauga en famille pour la communion de mon filleul Gabriel, la visite de Toronto.
L’avion-retour pour Paris. Le coup de blues post-voyage. Le sentiment d’être encore moins en phase qu’avant, mais un peu apaisée. Puis le retour au travail. La vie qui passe, tête dans le guidon. La Carrière. Ma vingtaine qui y passe. L’appel du voyage qui résonne comme un lointain écho. Lyon la belle, les copains. Paris la déprime. L’appel du large.
Il a fallu un prétexte. Comme un p’tit électrochoc pour réveiller l’enthousiaste qui hibernait à l’intérieur. Raviver mes appétits de backpackeuse, que j’ai senti bailler, puis s’étirer, puis ouvrir un œil, puis le second, les refermer - juste encore un peu, puis réessayer... Ça a pris quelques mois. Je les ai sentis remuer.
Et quel prétexte! Un beau mariage d’amour, un grand geste romantique ! Mon cousin Raphaël (français donc) et sa fiancée Fernanda (mexicaine) qui s’unissent pour pouvoir rester ensemble, le Mariage n’a jamais eu autant de sens.
Ça se passera à Guadalajara, Mexique.
Me re-voici donc, excitée comme une gamine à l’idée de bourlinguer à l’ancienne! Qu’à cela ne tienne, j’ai démissionné et rechaussé mon sac à dos vert. Ça a un goût de déjà-vu et c’est délicieux.
Il faut tout écrire.
0 notes
Text
Voilà, c'est fini.
29/06/13 >> On a réservé un taxi qui doit venir nous chercher à 4h00. Mon avion décolle à 7h50, celui de Méli à 8h50. Faut être à l'aéroport environ trois heures avant. Voilà.
P'is bon, on s'est pas pressées au restaurant, on profite de nos derniers moments ensemble. Faut boucler nos sacs, tout ça... Bon, on ne dormira pas! Nous passons ce bout de nuit debout, fou comme le temps passe vite, okay on s'était étalées de partout, on a refait la couleur de Méli aussi, mais pfiou! Quatre heures moins le quart, le taxi driver est en avance et moi je ne suis même pas prête. Méli descend, je finis de boucler à l'arrach' et débaroule les escaliers à mon tour sac à l'épaule. Dans le hall nous enjambons le staff de nuit qui fait la sieste sur le sol; d'ailleurs il a fallu en réveiller un pour nous ouvrir la porte (qui était ouverte...).
Vaillantes les filles, énergiques jusqu'à la dernière seconde - malgré un p'tit coup de pompe dans le taxi, on a légèrement piqué du nez pendant les trois quarts d'heure qui nous séparent du terminal 3. On est hyper en avance, et le sujet fait débat: quand on dit qu'il faut se présenter à l'aéroport au moins trois heures avant pour un vol international, est-ce qu'on parle de la limite pour s'enregistrer? La réponse est NON, c'est un leurre, nous l'allons conter tout à l'heure. Mais on a quand même bien fait.
Déjà, on ne peut pas rentrer par la même porte puisqu'on prend des avions différents et qu'on doit s'enregistrer à des comptoirs... différents. Ah oui, à savoir qu'en Inde il est interdit de pénétrer dans un aéroport sans billet d'avion - et d'y prendre des photos -, qui sont donc contrôlés à l'entrée. On se retrouve à l'intérieur, je m'avance gaillardement vers l'écran affichant mon vol, pose mon sac sur le tapis, mon billet et mon passeport sur le comptoir. Je suis plutôt contente, j'aime bien prendre l'avion moi. P'is elles sont trop belles les hôtesses de Singapore Airlines. Mais pour celle qui m'accueille y'a visiblement un truc qui ne va pas, ce qui d'habitude prend trois secondes s'éternise. Elle appelle une collègue, elles débattent en hindi, elles font appel à un autre copain, je demande ce qu'il se passe, non non tout va bien, sourire, re-parlementage en hindi. La fille retourne à son comptoir, le gars part, revient, "Est-ce qu'il y a un problème?", non non, sourire, "Remplissez ce papier pour avoir une carte de fidélité". Euh...
Méli se rapproche, elle a bien senti aussi qu'il y avait un truc qui ne collait pas. Ah! Un quart d'heure de pourparlers et le fin mot de l'histoire: "Avez-vous un visa pour Bali? - Non, je l'achèterai sur place. - Fort bien madame, mais avez-vous un billet d'avion pour prouver que vous avez bien l'intention de quitter le territoire? - ... Ben non... "
Ben non, je savais pas encore trop ce qu'il allait se passer à Bali moi. Le visa touriste est valable pour un mois, renouvelable peut-être un mois de plus (les guides de voyage et les blogs que j'ai consultés n'arrivaient pas à se mettre d'accord). Moi j'espère pouvoir y travailler, soit au black, ce qui impliquerait rester deux mois au max en admettant pouvoir faire renouveler mon visa, soit en étant déclarée c'est à dire en faisant tout un tas de paperasse très compliquée, ce qui me ferait rester un temps indéterminé. Enfin bref, j'm'étais dit que je m'arrangerais avec la douane en arrivant en expliquant que j'étais en attente de mon visa pour la Nouvelle-Zélande (destination suivante au programme), p'is que j'aviserai. Méli part s'enregistrer à son tour, revient cent quatre-vingt dix-huit secondes plus tard.
"Mais mademoiselle, nous on ne peut pas vous laisser prendre l'avion dans ces conditions..."
Pardon? J'ai comme un drôle de truc collé sur les cordes vocales, ma voix fait un drôle de bruit quand j'éructe le mot. "Il faut acheter un billet d'avion maintenant." Ah...
C'est la panique mécanique, je rappelle qu'on a fait nuit blanche et qu'on poireaute depuis des lustres, Méli me quitte et moi je ne peux pas monter dans mon avion. Les BOULES! Le moment qui suit a été assez grandiose, de par son enchaînement de rien-ne-va-plus. Faites vos jeux! Je me pose sur un banc, sors mon ordi, tente de me connecter au wifi de l'aéroport. Marche pas. Je vais voir sous le gros panneau "INFORMATION": ah alors il faut utiliser ce réseau là, oui celui-là, p'is donner votre numéro de téléphone pour qu'on vous envoie un mot de passe pour pouvoir disposer d'une connexion provisoire. Oh. Okay. Faisons ça.
Mmh, marche pas. "Ah mais non mademoiselle, faut utiliser Internet explorer, pas Firefox..." Dites donc, vous commencez à gentiment me courir sur le haricot tous là hein! Ca va se finir en salade de chicots! Restons calmes, j'installe Explorer, okaaay, je trouve la fameuse page, c'est booon, numéro de teeel... Mot de passe par texto, check, WOUHOU ça marche!
... Bon et je fais quoi maintenant? Heureusement que Méli est là, j'aurais un peu perdu contenance sans elle je crois. Déjà, dans le doute je ne resterai qu'un mois à Bali. "Tu pourrais aller voir Lolo en Thaïlande, comme vous en aviez parlé..." Pas con! "Bah ouais mais Lolo elle sera où en Thaïlande le 29 juillet?" Aha. "Appelle-la, elle comprendra!" Elle répond pas... Tu parles, elle doit dormir, elle prend l'avion dans quelques heures. Texto, message sur facebook, j'essaie de la rappeler, PU**** mais je fais quoi là?! Le steward me fait coucou au comptoir, genre grouille-toi-ma-fille, et me***, je réalise que Lolo ne reste qu'un mois en Thaïlande, donc si je la rejoins ce serait mi-juillet? Deux semaines à Bali puis deux en Thaïlande? Ca peut être pas mal, mais déjà je voudrais pas m'imposer... Qu'une semaine alors? Eeeh je pourrais aller voir Dan après, il bosse là-bas. Mais naaan Dan sera en vacances, il rentre en Europe! Fait ch***.
Et pouf! Plus de wifi! Informaaation please, ah la session provisoire ne dure que vingt minutes. Et bien, payez maintenant! ... Z'auriez pas pu me le dire? Atta, moi je trouve bizarre qu'il y ait plein de réseaux et qu'on ne puisse n'en utiliser qu'un. Ah bah oui! Même procédé, c'est bon je suis re-sur internet. Et on recommence. Bande de filous va!
Retour à nos moutons, je vais consulter les prix des billets d'avion. WOUA! Évidemment en s'y prenant à la dernière seconde ça va me coûter les yeux de la tête, et les oreilles aussi, et la peau du dos. Peut-être que si je vends mes cheveux... ? Pas de réponse de Lolo, je pourrais aller directement en Nouvelle-Zélande? C'est déjà plus acceptable financièrement, je trouve un vol tout à fait convenable. "Grouille, t'as plus que dix minutes..." Je pourrais faire ça ouais... Y'a qu'à espérer que j'aurai un visa à temps. Ah oui! Le truc fun, c'est que quand on a passé trois mois durant les cinq dernières années dans des pays considérés comme "à risque" pour la tuberculose, l'administration néo-zélandaise réclame des examens médicaux réalisés par des médecins choisis par leurs soins - et je sais qu'il y en a un à Bali. Trois mois en Asie, je n'y couperai pas. Inch'allah mon amie, ça reste la solution la moins bordélique! - Bah ouais, vas-y pour passer des examens en Thaïlande...
Et - je - valide... Paiement... Ah le Crédit Mutuel m'envoit un code de confirmation par sms. Sur mon numéro français??!!! Et mais oh mais NAN!!! Il n'est plus en fonction celui-là! Attends, j'vais essayer de donner mon numéro indien sur leur site internet. Héhé, pour modifier ses coordonnées en ligne il faut commander une nouvelle carte de clés personnelles, j'en ai déjà une les gars, genre bataille navale, "Pour modifier vos coordonnées saisissez le nombre inscrit en G5", et il faudrait que j'en attende une autre par la poste? Touché, y'a une faille dans le système là!
Et c'est là que Méli m'a sauvée. Elle m'a donné son numéro de carte bancaire et a payé mon billet d'avion. Comment te dire MERCI Méli? Pfiou, fin de la session internet, billet téléchargé, je retourne vers le comptoir avec mon PC sur le bras et l’œil qui brille, "Regardez j'ai un billet d'avion! - Ouais, faudrait nous l'imprimer." Heu. "C'est rien ma fille, envoie-le moi par email et je te l'imprime. - J'ai plus internet... - Attends, fais comme ça... Comme ça... Voilà."
Long story short, fin de l'embarquement, nous on trépigne toujours au comptoir, je prends de longues inspirations, mon avion décolle dans une demie-heure, tout va bieeen, le mec revient avec mon billet imprimé au bout de dix minutes et me fait escorter jusqu'à ma porte. Méli suit, nous passons les contrôles, la douane, remontons douze couloirs, et vient le moment de se dire au revoir. On se fait un gros câlin et j'ai une envie de chialer pas possible "Méli j'peux pas!" mais heureusement faut que j'y aille, et je me retrouve seule devant une porte vitrée en train de pleurer. Ah les filles! J'me retourne et je la vois s'éloigner sur ses grandes pattes avec son bandage immaculé au bras - on l'a fait tout beau tout propre pour son retour. Dans l'avion les autres passagers s'installent, et je joue des coudes le nez au sol pour m'affaler sur mon siège, et je suis toute à l'envers. A côté de moi y'a une maman et sa fille, même qu'elle est trop mignonne. "Mais tu la connais la dame maman?" Ca me pommade un peu le coeur, mais j'ai un comme un poids qui va mettre un moment à partir.
Faut que je dorme.
Escale à Singapour. J'ai fait une petite sieste et j'ai envoyé un texto à Méli, ça va mieux. Hop, nouvel avion, je sais pas si ils ont transféré mon sac ou si c'était à moi de le faire mais je m'en fous un peu. Elles sont vraiment trop belles les hôtesses de Singapore Airlines, dans leur jupe longue et veste assortie en tissu à motifs indonésien bleu, vert ou rouge, et leur gros chignon haut remonté. Arrivée à Denpasar, Bali, température extérieure d'environ 25°C, il est 21h30 et j'ai pris 2h30 de jetlag en plus, maintenant j'ai 6h de décalage avec la France. Ca fait pas tant que ça mais après toutes ces aventures, je suis un peu déphasée. Je récupère mon bagage - ça c'est bon -, je passe la douane et je me dirige vers le comptoir des visas. Je suis pas folle, il y a foule. Je fais la queue, et je fais la queue, et une dame un peu grognon me dit "Visa touriste? - Oui s'il-vous-plaît madame. - 25$." ... Mais tu veux pas voir mon billet d'avion? "Ouais alors là vos dollars sont trop vieux je peux pas les accepter." Mais c'est quoi cette histoire encore... "Vous avez des euros?" Heureusement la prévoyance paie.
Enfin, je dis prévoyance mais en vrai je débarque à Bali en pleine saison touristique et je n'ai bien évidemment rien réservé. Je me fais embarquer par un chauffeur de taxi qui ne semble pas perturbé par le fait que je ne sais pas où je vais, enfin si à Kuta, à coté quoi, un hôtel pas trop cher s'il-vous-plaît... 300 000 roupiahs. Mmh pardon? Me suis renseignée un peu quand même, le trajet devrait me coûter entre 50 000 et 100 000, p'is t'façon j'ai pas encore d'argent. On croise un groupe de chauffeurs et je joue à faire tomber les prix, du coup il me refile à un de ses collègues, qui me propose de me balader jusqu'à ce que j'aie trouvé un logement à prix acceptable pour 150 000 rp (environ 15$ soit environ 10€). C'est déjà ça...
C'est marrant, tout le monde dit que le trafic en Indonésie c'est une horreur mais en fait c'est juste parce qu'ils sont trop mous! Ils ont tous des énooormes bagnoles rutilantes et s'y reprennent à douze fois pour prendre un virage à 45° - faut pas rayer hein -, laissent passer quinze mecs avant de s'insérer alors que mille fois le temps de passer, huit fois ma grand-mère et deux fois mon chien. Bref. Il me fait faire le tour de deux trois boutiques bien au dessus de mes moyens, t'as pas tout compris hein! On fait plusieurs distributeurs aussi, je n'arrive pas à retirer puis si finalement. P'is j'en ai marre, je suis crevée, j'ai un numéro de téléphone - prévoyance! -, une guest-house raisonnable qui propose des lits en dortoirs mais j'espérais trouver moins cher et mieux. Le chauffeur est sympa, il appelle et ils ont de la place. Mais surprise! Sur place, ils m'expliquent qu'ils n'ont qu'une chambre double à 230 000 rp (23$ / 18€). HO! Zut, pas le goût là, je négocie la nuit à 200 000 et investis ma chambre de luxe. Et ouais! C'est PROPRE, les draps sont frais, il y a la clim, deux petites bouteilles d'eau sur la commode, du papier toilette et des petits savons, pas habituée moi!
Y'a le wifi aussi, alors je me connecte sur skype pour pleurer dans l'oreille de ma maman, p'is y'a ma Léa aussi avec qui je papote un moment même que ça fait trop plaisir.
Voyage en solitaire, c'est [bien?] parti. Un peu galère, mais je m'en suis sortie. Allez, vacances!
0 notes
Link
Et ben moi je suis passée à la radio! ... Bon, pendant trois secondes et demi certes, mais quand même c'était rigolo. Merci "Allô la planète"!
0 notes
Text
Je me souviendrai.
Je me souviendrai du magnifique temple d'Adinatha aux 1444 colonnes de marbres entièrement sculptées.
Je me souviendrai de notre étonnement quand on voyait deux hommes se tenir la main dans la rue, en signe d'amitié.
Je me souviendrai de Méli qui m'a fait une démonstration des effets de la maladie de Parkison, et du petit indien qui lui a demandé si elle dansait.
Je me souviendrai de l'histoire horrible racontée par Ganga à Kochi, à propos de la sœur d'un de ses amis qui a été brûlée vive par son mari.
Je me souviendrai d'avoir chanté "We will rock you" en tapant sur mes genoux à deux petits garçons dans le désert et de leur avoir offert un sifflet Coca-Cola.
Je me souviendrai des centaines de vaches différentes qu'on a pu croiser tout autour de l'Inde - trois races différentes dans chaque ville minimum.
Je me souviendrai que notre dernier soir, Méli et moi avons marché toutes les deux dans la même bouse de vache - du pied gauche s'il vous plaît - parce qu'on regardait en l'air.
Je me souviendrai de ces minuscules villages traversés dans le Rajasthan, où les seuls signes de modernité étaient les énormes "Vodafone" peints sur les murs et la route bétonnée qui les traversait.
Je me souviendrai du City Palace de Jaipur, où le guide nous a expliqué en nous montrant d'énormes manteaux de fourrure qu'avant il y avait de "vrais" hivers dans le Rajasthan.
Je me souviendrai qu'à Allepey on a laissé un paquet de chips ouvert sur la table et qu'elles sont devenues molles tant l'air était humide à cause de la mousson.
Je me souviendrai de ce tea stall dans le Kashmir qui s'appelait "Rather cool point".
Je me souviendrai qu'à Manali nous avons mangé des lentilles séchées à l'apéro et que Méli s'est mis une lentille dans la lentille en se grattant l'oeil, ce qui en hindi-glais donne "dal to dal" et que ça nous a fait hurler de rire pendant des jours.
Je me souviendrai que lors de notre traversée du Rajasthan en voiture, l'eau dans les bouteilles devenait si chaude qu'on avait l'impression de boire du thé.
Je me souviendrai des hommes tamouls et de leurs jupettes, des femmes tamoules et des fleurs blanches qu'elles portaient dans les cheveux.
Je me souviendrai de l'odeur du masala, omniprésente.
Je me souviendrai m'être cassé la margoulette de façon magistrale dans la rue à Pondichéry en trébuchant sur une tige de fer rouillée.
Je me souviendrai de toutes ces pancartes à vocation publicitaire bourrées de fautes d'orthographe.
Je me souviendrai de Varanasi, la ville la plus sacrée de toutes les villes sacrées, la ville de toutes les horreurs, où se rassemblent les personnes malades, difformes, handicapées, amputées, mourantes et autres pour prier le Gange sans même espérer un miracle.
Je me souviendrai de l'ambiance des rues, toujours différente mais toujours le même bordel, voitures, chiens errants, scooters, chameaux, tuk-tuk, rickshaws, vaches, vélos, singes, camions, cochons, chevaux, dans un concert de klaxons assourdissant.
Je me souviendrai de toutes ces personnes à la peau décolorée par le vitilligo, taches blanches sur peau brune.
Je me souviendrai du tintement des bracelets des indiennes quand elles se mouvent.
Je me souviendrai d'avoir vu jusqu'à cinq personnes plus un bébé toutes ensemble sur un scooter.
Je me souviendrai des cheveux rouges de Lorenza quand je suis arrivée à l'aéroport.
Je me souviendrai de ces photos prises avec le retardateur où je devais courir pour prendre la pose de manière très naturelle dans le cadre.
Je me souviendrai du Taj Mahal, du guide qui zozote, de cette impression irréelle en l'apercevant au loin.
Je me souviendrai des traces rouges de paan partout, par terre, au pied des murs sur 50 cm et de la tronche des indiens en train de chiquer.
Je me souviendrai de tous ces touristes indiens qui tenaient absolument à se faire prendre en photo avec nous.
Je me souviendrai de mon émotion en sentant le parfum des frangipaniers dans le Sud, et d'à quel point les paysages me rappelaient Tahiti.
Je me souviendrai des troupeaux de moutons sans berger qui causaient des bouchons en traversant la route.
Je me souviendrai de Gandhi notre chauffeur, qui disait tout le temps "Is going now?"
Je me souviendrai de notre joie quand on a trouvé de la Vache-qui-rit et que la première fois on l'a mangée sur du pain au lait de coco.
Je me souviendrai des fantasmes de Méli sur les sandwiches jambon-beurre dans de la baguette fraîche.
Je me souviendrai de mon obstination à manger toujours hyper-épicé dans les premiers temps - et que ça m'est vite passé.
Je me souviendrai de Max et Ramu, nos copains de Manali, qui s'amusaient à répéter "Qu'est-ce que tu dis?" (Kessssketoudi?) et qu'on leur a appris à dire n'importe quoi.
Je me souviendrai qu'ils nous ont raconté qu'à Goa la mousson faisait sortir les serpents - mais qu'on en a pas vu...
Je me souviendrai que dans le Rajasthan il faisait tellement chaud que le vent en était brûlant, même quand on passait la main par la fenêtre, qu'on buvait environ 6L d'eau par jour et qu'on était quand même déshydratées.
Je me souviendrai de la chanson de notre voyage, un morceau de Shantel, et qu'on beuglait "Disco disco partizaniiiiiii!". Et que quand on l'avait passée dans la voiture Gandhi répétait "Disco disco!" à chaque fois.
Je me souviendrai comme on était toutes excitées de voir un éléphant à Srirangam.
Je me souviendrai avoir horrifié Méli en lui expliquant comment on châtrait les écrevisses.
Je me souviendrai de nos longues conversations sur la shikara à Srinagar.
Je me souviendrai de ce chauffeur de tuk-tuk sikh qui nous a parlé d'éducation sexuelle pendant dix minutes, alors qu'on osait pas lui répondre.
Je me souviendrai d'avoir croisé plein de gens super cons mais encore plus de gens adorables.
Je me souviendrai de la curiosité des indiens qui te font déballer ton état civil juste comme ça, pour savoir.
[J'espère que] Je me souviendrai des quelques mots d'hindi qu'on a appris (surtout de la nourriture).
Je me souviendrai des clips de chansons bollywoodiennes qui passaient incessamment de partout [ http://www.youtube.com/watch?v=_FC0Ttlf59A / http://www.youtube.com/watch?v=-E_yYcJ5__s / http://www.youtube.com/watch?v=9o1rWMtfPsc / http://www.youtube.com/watch?v=o1RducJbUdc ]
Je me souviendrai de cette chanson en particulier qu'on a entendu EN BOUCLE à Hampi et qu'on a jamais été foutues de savoir ce que c'était.
Je me souviendrai de la façon dont on s'est fait harceler à Varanasi avec les "Boat m'am?" (d'ailleurs à Bali c'est "Massaze?")
Je me souviendrai de ce T-shirt qu'on a vu chez Tony: "No ricksha, no changemoney, no hashish, no boat, no silk, no one rupee, no problem"
Je me souviendrai que derrière les camions et les tuk-tuk il était toujours écrit "Horn please" ou "Blow horn" ou autres variantes suivant la région.
Je me souviendrai des vaches de Hampi qui étaient "maquillées" de toutes les couleurs et qui portaient des ornements à clochettes sur leurs cornes.
Je me souviendrai avoir répété de partout: "L'Inde c'est intense, c'est toujours dans les extrêmes".
Je me souviendrai...
0 notes
Text
This is the end, beautiful friend, the end.
26/06/13 > 29/06/13 >> Et nous y voici, nos trois derniers jours en Inde, et nous sommes à Delhi. A l'aéroport on se sent un peu comme à la maison, p'is non merci pas de taxi on sait faire!
C'est reparti, navette puis métro, il est 17h30 alors on mange une Vache-qui-rit, on traverse à pied la New Delhi Railway Station et nous voici à Pahar Ganj. A savoir, ce trajet est un peu galère et vaut le coup quand on est seul. A deux on peut partager le taxi, en négociant bien on s'en tire pour kif-kif-bourricot, les péripéties et le trimballage de sac en moins. Tant pis hein!
On se laisse approcher par les rabatteurs étant donné qu'on a rien réservé une fois de plus qui n'est pas coutume - euh à la réflexion en fait on a jamais rien réservé - et on va au moins cher, au plus propre et au plus offrant, sans scrupules ni sourcillage. On est vraiment très fortes maintenant. Ce sera l'hôtel "Star Paradise"! C'est la saison creuse pour Delhi aussi, on a fait une bonne affaire.
En fait, rien de bien folichon à raconter sur ces trois jours - mis à part la scène la plus brutale et la plus violente de notre voyage, mais j'y viendrai. On a surtout fait les boutiques, en gros pour préparer la suite de mon voyage et le retour de Méli en France. On a fait réparer mon appareil photo (l'objectif faisait des siennes depuis une chute), on a fait un milliard de magasins pour trouver une coloration rouge pour cheveux (celle de Méli virait carotte d'après ses propres mots), on a fait trois pharmacies pour refaire ma trousse de secours (même à Delhi ils n'ont pas grand chose!), bref on a fait plein de choses et de trucs.
On essaie aussi de s'occuper un peu le soir, zut c'est la fin quoi! Notamment le jeudi soir, il y avait un tribute à Bob Marley au Hard Rock Café quartier Saket. On se pomponne, on prend le métro et une fois arrivées là-bas... Euh, quatre voies, des murs, trois pelés et deux tondus... Il faut le dire, on est perdues. On demande notre chemin à deux trois personnes qui semblent pas bien à même de nous renseigner... P'is on réalise qu'en admettant que nous trouvions le bar qui à l'air d'être plutôt loin, on devrait pouvoir y rester une demie-heure avant de repartir pour attraper le dernier métro (23h et des brouettes à Delhi). Allez, demi-tour! La soirée n'est pas pour autant terminée, à côté de notre hôtel nous trouvons un bar ouvert. Histoire de boire une bière et de dire qu'on est pas sorties pour rien quoi! A l'intérieur, QUE des hommes pour la plupart déjà bien éméchés - on arrive pas à savoir si les indiens sont des gros buveurs ou s'ils ne tiennent pas du tout l'alcool... - qui nous regardent nous installer devant un bock comme des extra-terrestres. Et oui, nous aussi...
A peine assises, la musique s'arrête et un groupe prend place sur l'estrade à l'entrée. Nous avons droit à un petit concert de derrière les fagots au niveau sonore purement inhumain, non seulement c'est extrêmement fort mais en plus la chanteuse monte dans des aigus improbables! Tiens t'en veux de l'authentique? Du coup on est pas restées longtemps du tout, c'était assez douloureux. Mais c'était rigolo, le groupe jouait des classiques qui déchaînaient leur public tanguant, certains reprenant les refrains à gorge déployée en faisant un petit pas de danse - et vas-y que je choppe le voisin! Authentique, ouais.
Un après-midi, on était parties à la chasse aux dollars (j'avais besoin de 25$ pour payer mon visa à Bali) et on s'est assises sur un bout de trottoir pour manger une glace. Tout à coup, des cris éclatent de l'autre côté de la rue et attirent notre attention sur un attroupement agité. Nous voyons alors un homme squelettique complètement nu se débattre en hurlant alors que deux hommes le portent par les bras et et les jambes pour le jeter sur la route, dans le trafic hurlant de Delhi, sous le regard d'une trentaine d'indiens amassés autour parce que visiblement ça les amusait beaucoup et de deux policiers qui semblaient trouver ça - eux aussi - tout à fait normal. L'homme s'est très vite relevé et s'est éloigné en pestant et en faisant de grands gestes, les deux hommes très en colère le laissant partir en l'injuriant, et la foule hilare s'est tranquillement dispersée. On ne sait pas ce qu'il avait pu faire pour "mériter" ça, mais personne n'a levé le petit doigt pour le défendre, ou ne lui a tendu quelque chose pour se couvrir... Et nous non plus. Et voilà. Nous avons été témoins d'une scène qu'il nous est impossible de comprendre ou de cautionner, on peut mettre ça sur le dos du choc culturel - le fameux - mais en même temps, comment intervenir? Ca nous laisse un drôle de goût amer, on a pu constater que les choses, les mentalités sont en train de changer, on a pas pour autant envie de voir le modèle occidental se dupliquer parce qu'on sait que ça dénaturerait le pays... Et en assistant à cette humiliation publique on comprend que décidément il existe bien un fossé entre nos mœurs et les leurs. On a du mal à se dire encore "Pourvu que ça dure".
Passons. Le dernier soir, on rentrait de la promenade de l'après-midi et Méli m'arrête: "Naaan je crois qu'on vient de croiser Drédu!". Je me retourne: "T'es sûre?" Je le connais pas moi Drédu, les copains nous avaient dit qu'il était en Inde aussi mais bon c'est grand l'Inde hein! Le mec a un sac Queshua sur le dos alors je dis "Ah ouais c'est sûr c'est un français!" On lui court après en mettant des coups de coude dans la foule, on zigzague entre deux vaches et trois tuk-tuk et on rattrape le sac Décathlon. "Drédu?"
Mais oui c'est bien lui! Il logeait dans la même rue que nous et est sur le départ. Quelle probabilité qu'on se croise à Delhi?! On va boire un Coca (un thé pour moi, faut pas déconner), on se raconte nos voyages, c'était bien sympa. Puis il ré-enfile son sac à dos et part à l'aéroport. C'est notre dernier soir pour Méli et moi aussi, alors on va se faire un bon petit restau pour manger un indien une dernière fois. Riz (of course!), palak paneer et navratan korma avec des chapatis, nos préférés. Le cadre est super, on est sur une terrasse en roof top éclairée par des lampions et on regarde la nuit tomber sur Pahar Ganj en papotant de tout et de rien, en refaisant notre voyage.
La nuit ne fait que commencer.
0 notes
Text
Sea sex & sun!
19/06/13 >> "PANAJI FINAL STOOOP!" On se calme mon ami, il est 5h30 du matin, je sais que toi tu n'as pas dormi mais il n'est pas pour autant nécessaire de nous aboyer dans les oreilles! Pour ma part j'étais tellement épuisée que j'ai roupillé tout du long, en me réveillant fréquemment certes - coups de volant et klaxons obligent - mais j'ai même pas été malade! Au matin je ne dirais pas que j'étais fraîche mais au moins je pouvais boire de l'eau. Sale bête.
Le jour se lève à peine sur la station de bus déserte. Assises sur notre bout de trottoir nous assistons à l'ouverture des tea stalls (les troquets qui vendent thé, boissons fraîches, chips et biscuits), aux balayages de trottoirs et à la valse des contrôleurs en kaki qui prennent le chaï avant leur service. On a pas bien les yeux en face des trous, on a pas vraiment décidé par quoi on commençait. Routard à la rescousse! Ce sera Calangute, la plage la plus touristique de Goa. On est en pleine saison morte alors avec un peu de chance on devrait y croiser un peu de monde... Nous prenons le premier bus après une heure et des poussières de patience.
Arrivées à Calangute, ah bah oui il pleut! Saison morte = mousson of course, encore et toujours, en plus on est au bord de l'océan alors ça ne s'arrête jamais! On espérait - sur un malentendu ça peut marcher? - y couper en remontant vers le Nord, mais rien à faire, elle est déjà là la coquine. Les bars, restaurants, boutiques de fringues et de souvenirs se succèdent à n'en plus finir, jamais vu autant de magasins d'alcool de tout le voyage! A Goa quand il fait beau c'est sea sex & sun, avec d'énormes parties sur la plage et un demi million de touristes du monde entier qui viennent y faire la fête. L'ambiance est donc très décomplexée, venir ici c'est une promesse de fun; enfin, quand c'est le bon moment quoi. Le bus nous jette au croisement du bled, nous enfilons nos k-ways pour aller prendre un petit déj'. Nous nous calons dans un hôtel assez fancy qui nous rajoute 20% de taxes sur la note sans que ce soit précisé sur la carte, on s'en tire pour trois fois plus cher que d'habitude (pour un café et trois toasts!) et malgré mon scandale nous n'aurons pas droit à un geste commercial. Pas cool!
Il pleut, pleut et pleut toujours, un tuk-tuk nous pose à la guest-house choisie où on nous installe dans une chambre IM-mense avec télé, bouilloire, frigo et eau chaude, qu'on négocie pour trois fois rien - l'avantage de venir en saison morte c'est que le touriste se fait rare et par conséquent la demande est forte. Parfait, moi je suis encore bien patraque et Méli est bien crevée, on s'étale de partout pour faire sécher nos affaires et faisons la sieste devant des épisodes de Tom & Jerry.
19/06/13 > 22/06/13 >> Il pleut sans discontinuité ou presque durant les trois jours que nous passons à Calangute. Nous partageons notre temps entre la guest-house et le centre internet le plus proche, prenons les repas dans la chambre par souci d'économie: faut pas croire on s'est fait bien plaisir! Goa c'est tellement touristique que nous trouvons du fromage (fondu), des céréales et même des saucisses que nous faisons cuire dans la bouilloire, on est les reines de la débrouille. Ce calefeutrage ma va bien, au bout de deux jours je me sens vraiment mieux, je n'ai plus de fièvre et je reprends du poil de la bête, p'is t'façon vu le temps nous n'avons pas vraiment le goût de sortir - et il n'y a rien à visiter ici, juste les églises portugaises à Old Goa mais c'est à 40 bornes. C'est plutôt rigolo car toutes les maisons sont couvertes de bâches en plastique de toutes les couleurs pour ne pas se faire inonder; la nôtre n'y coupe pas, les deux fenêtres et le balcon sont obstrués. Quand ça devient trop oppressant nous allons nous promener. Ah et sinon dans notre chambre nous avons vu la plus énooorme blatte du monde, en tout cas la plus grosse que j'aie jamais vue (même à Tahiti), genre huit bons centimètres sans les antennes.
Le troisième jour il fait presque beau dans l'après-midi et nous tentons d'aller nous baigner. Echec! La mousson ne rebute pas tous les touristes et les indiens se bousculent sur la plage, nous nous faisons tellement solliciter que nous n'osons pas nous exposer en maillot de bain alors que c'est le seul coin de l'Inde où c'est admis. Nous on se sent usées par les foules, on n'aspire qu'au calme, alors on se résout à trouver un endroit vraiment désert. P'is on voudrait bien pouvoir bronzer un peu quand même!
22/06/13 > 26/06/13 >> Sur les conseils de notre guide préféré, nous souhaitons nous diriger un peu plus au Nord et après une demie-heure de taxi louuurdement négociée nous débarquons à Arambol. Pour le coup nous ne sommes pas déçues, ici tout est fermé et il doit y avoir dix touristes en ville! Désert c'est le mot, quand je dis ville c'est une rue menant à la plage qui n'est qu'une guirlande de stores clos, et une étendue de sable où les cafés quasi tous fermés sont tous bâchés (pour protéger ces frêles constructions des fortes pluies). Ici les goannaises ne portent pas toutes le sari je crois, j'en ai vu beaucoup porter des robes à gros motifs floraux très colorées couvrant le genou et - attention! - découvrant l'épaule. C'est le cas de la dame qui nous accueille à la guest-house que nous avons trouvé, où nous négocions une chambre à 250 roupies par nuit, soit environ 3,5€ pour les mêmes standards que d'habitude (en général ça nous coûte environ 500rs) - bon, le premier jour nous avons du cohabiter avec une mante religieuse, mais s'il n'y a que ça!
Pour fêter ça nous décidons d'aller manger une pizza dans un restaurant repéré sur le chemin et qui affiche "wifi gratuit" en devanture. En fait ils n'avaient que du riz et des omelettes et internet ne fonctionnait pas. Nous y rencontrons le poivrot du village, cliché tout droit sorti d'un roman irlandais: un chilien d'environ 45 ans au visage affaissé déjà complètement saoûl à 1h de l'aprem qui nous tient la jambe jusqu'à ce qu'on se sauve, et que nous recroiserons tous les jours. A ce moment-là on se dit qu'on a peut-être choisi trop désert comme coin, alors on s'arrête à une supérette pour refaire des provisions... Et je trouve une bouilloire! Improbable! Toutes contentes, nous achetons du mi (des noodles, pâtes chinoises à réhydrater prêtes en deux minutes) et d'autres trucs faciles à préparer. Tadaaam! La bouilloire ne fonctionnait pas.
Je la ramène le lendemain et le gentil monsieur me rembourse sans broncher. D'ailleurs il fait beau! Il est l'heure de travailler à notre bronzage! Allez, sieste sur la plage - en maillot de bain, victoire! - interrompue au bout de trois quarts d'heure par... la pluie. Bon ben tant pis, nous nous réfugions dans un bar ma foi bien sympathique et qui a le wifi, en terrasse derrière les bâches, et qui fait des pizzas! Chouette! Nous y passons la fin d'après-midi et la soirée, à surfer sur internet - à défaut des vagues! -, à bouquiner et à discuter avec les autres touristes. Nous rencontrons Johnathan, paysagiste canadien qui vit ici depuis environ une année et qui a pas mal bourlingué. Il a quitté son pays il y a quatre ans et nous raconte ses aventures, il me donne plein d'infos sur Bali et la Nouvelle-Zélande - mes prochaines destinations. Nous faisons également la connaissance d'une petite bande d'indiens très sympas (dont j'ai oublié les noms, trop compliqués...) qui nous apprennent à fumer le "huka" (narguilé indien ndlr), parfum double pomme (?!) et nous offrent même une bière. Une bonne soirée quoi! En rentrant on s'arrête dans un tout petit shop pour acheter de l'eau et TADAM! On tombe sur une bouilloire (de voyage, qui dit mieux?) et qui fonctionne en plus!
Les jours suivants il pleut sans cesse, nous abandonnons l'idée de bronzette et squattons le même restau - histoire de profiter de la plage hein, p'is je suis à la bourre sur le blog. Nous rencontrons Eric et David les australiens, Laurent le suisse, Maxence le français et avec Johnathan le canadien ça fait une chouette petite bande. On parle voyage, Inde, France, boulot, musique, chocs culturels, rencontres, Méli se fait initier au billard, c'est pas mal comme occupation de ne rien faire finalement!
Je discute un moment avec un américain plutôt sympa au prime abord; il roule pas mal des mécaniques et je crois au départ à du vieillisme parce qu'il a l'air d'avoir pas mal vécu à sa façon de parler - surtout parce que je n'arrive pas à lui donner un âge. En réalité il avait 21 ans et un complexe de supériorité qui devrait étouffer un bon chrétien comme lui - force m'est de revenir aux bons vieux préjugés que j'essaie de bouder. Ah les ricains! Trois poils au menton et ça se prend pour un colon, après une semaine en Inde il a constaté que "les indiens s'inclinent devant l'homme blanc", que c'est un pays d'arriérés parce que les hindous et les musulmans s'entretuent, et autres conneries superbement soutenues sans aucune nuance dans ses propos. Puant vous dis-je! Ah oui, monsieur est en fac d'histoire et a le culot de me conseiller en partant: "A l'avenir tâche de te renseigner sur l'Inde". Garde le nez dans tes bouquins si ça te fait plaiz' mais reste chez toi à ce moment-là, sinon tu peux essayer de te rendre compte par toi-même de la situation du pays puisque t'y es. Ducon!
Pardon, je m'emballe. Passons. A part ça on a passé une super soirée. Maxence le p'tit français est à Arambol depuis un mois, il est bloggeur professionnel et a fait copain-copain avec le chillien alcoolique dont j'ai parlé plus haut. Il nous apprend que ce personnage était il y a une dizaine d'année une immense star du rock en Amérique du Sud et qu'il s'est exilé en Inde après la mort de sa femme; un homme qui avait tout et qui est venu se perdre à Goa pour oublier, autrefois richissime aujourd'hui clodo, vivant de la pitié des autres pour manger (et picoler). Triste mais qui l'eût cru? (Méli j'ai perdu son nom, tu l'as dans ton carnet?) Décidément ce voyage nous permet de réaliser énormément de choses - en anthropologie on dit que c'est en s'immergeant dans la culture la plus différente possible qu'on arrive à la comprendre la sienne.
Et c'est pas faux. Que ce soit de prendre conscience du passé d'un SDF ou de comprendre la sensation de rejet: parfois on se sent tellement stigmatisées touristes et labellisées friquées, tellement mises à part, on sent une telle barrière posée par les indiens eux-mêmes qu'on finit par assumer d'être des touristes, d'être occidentales, d'avoir des habitudes de vie différentes. Bon, ça va pas très loin, mais pour eux c'est à la limite de l'irrespect: relever le bas de son pantalon, acheter de la bière, aller se baigner... Je suis une extraterrestre à tes yeux parce que tu en as décidé ainsi - très grossièrement. Ca fait réfléchir sur des questions comme le port du voile en France...
Tout ça pour dire qu'on commence à faire le bilan de ces deux mois de voyage fantastique. La fin approchant on se rend compte de ce qu'on a vu et vécu, on se rend compte à quel point c'était intense, à quel point venir dans ce pays n'était pas anodin. Sur le moment on y réfléchit à peine, le contexte veut qu'on vive en flux tendu, parce que malgré le choc des premiers jours on s'habitue à tout. L'Inde c'est tellement extrême qu'au fur et à mesure on apprend à hausser les épaules et petit à petit on ne s'étonne plus aussi vivement, parce que "This is India".
Breeef. Goa c'était pluvieux mais quand même une super expérience - de plus -, les stations balnéaires désertées, les rencontres avec les locaux, l'authenticité derrière les fards touristiques, le farniente. Le mardi 25 nous quittons Arambol en taxi pour Panaji la capitale, pusique le lendemain nous reprenons l'avion pour Delhi. Une fois n'est pas coutume, nous dînons au restaurant histoire de tester les mets goannais, même que c'était bien bon. Le mercredi 26 nous prenons le bus direction Vasco de Gama (Goa c'est une ancienne colonie portugaise), puis un tuk-tuk nous dépose à l'aéroport - beh ouais, y'a pas de liaison directe entre la capitale et l'aéroport, logique!
Pour patienter j'achète un mensuel féminin; "Smart life" c'est un peu le "Elle" indien et sa lecture est édifiante! Le plus "drôle" c'est les petites différences, les sujets sont sensiblement les mêmes mais traités différemment: conseils beauté pour survivre à la mousson, yoga, ayurveda et pilates, sujet psycho sur le sentiment de persécution (qui peut tout à fait être positif parce que "vivre dans la crainte de dieu rend l'Homme meilleur"), conseils santé sur comment soigner la diarrhée chez les enfants, ... Y'a les grosses différences aussi, qui m'ont bien fait frémir du sourcil: par exemple, ils trouvent gé-niAl que des scientifiques aient réussi à reconstituer un hamburger en laboratoire - une bonne alternative écologique selon la rédaction. Oops.
Le vol s'est passé sans encombres et en fin d'après-midi nous revoici à Delhi, cette chère Delhi. Bon, cette fois-ci on l'aborde un peu différemment, faut dire qu'il ne nous reste plus que trois jours...
0 notes
Text
Karnataka
14/06/13 >> 7h30 du matin, nous posons pied à Bangalore. C'est marrant, j'ai toujours été attirée par cette ville à cause de la sonorité de son nom, ça rebondit dans la bouche comme un petit pois dans un ascenseur, ça a l'air plein de promesses. En réalité c'est la cinquième ville d'Inde et son pôle technologique. Ca en dit déjà long... On se rend vite compte qu'il n'y a rien à voir rien à faire, et son nom résonne déjà comme un chewing-gum collé au derrière de Tarzan.
On vient de passer 12h30 dans un bus mais je me sens soulagée: juste avant de quitter Kochi, y'a quelqu'un qui m'a dit que les routes étaient dans un état lamentable et j'ai préféré ne rien dire à Méli, qui appréhende ce genre de voyage depuis notre épopée pour Manali. Elle a bizarrement bien vécu le trajet alors qu'on s'est quand même senties bien ballottées sur nos sièges deluxe; mais bon, on était tout devant et la route était plate et droite. Bref, j'me sentais bien coupable mais une fois ma faute avouée, elle m'a presque remerciée - conditionnement positif.
Nous comptions passer une nuit à Bangalore avant de reprendre un bus le lendemain matin pour Hampi, histoire d'avoir le temps de se remettre. Mais après qu'on se soit fait jeter de deux hôtels sous prétexte que c'est complet alors que pas du tout, nous décidons de quitter la ville au plus vite - mauvaises vibes. Nous achetons nos billets pour le soir même, laissons nos bagages à l'agence de voyage et triturons le Routard au petit déj' pour trouver comment tuer le temps. On a quatorze heures devant nous et on a repéré une Alliance Française et un parc.
Nous dénichons la première au bout d'une heure et demie de marche le long d'artères dont on ne voit jamais le bout. Les trottoirs sont tout cabossés et c'est en devant sauter par dessus des trous béants que nous réalisons que ce sont en fait des pseudo-égouts recouverts de grosses dalles de béton. Y'a du avoir de sacrées chutes pour qu'elles soient défoncées comme ça... Et il doit y en avoir encore un paquet puisqu'elles ne sont visiblement jamais remplacées. A la circulation bien sûr hurlante s'ajoutent donc les âcres exhalaisons de ces caniveaux de fortune qui recueillent les immondices laissés pour compte par les habitants, pourtant presque débordants d'eau de pluie - on pourrait croire que ça draine mais par un petit miracle celle-ci réussit à croupir entre deux averses. Bangalore, Bangalore...
L'Alliance française est un havre de paix, un sacré choc en venant de la rue. Une belle baraque coloniale toute blanche perdue dans un jardin fourni on ne peut plus exotique; une oasis au milieu des immeubles. Nous nous choisissons tranquillement un livre à la bibliothèque rutilante de neuf et nous affalons sur les canapés moelleux en goûtant au calme qui y règne. Je me plonge dans "Le Tigre blanc", un bouquin terrible sur l'Inde d'aujourd'hui sur fond de récit autobiographique (de fiction? J'ai pas su). C'est écrit par un indien avec un œil très critique sur un ton très goguenard, et il offre un milliard de clés de compréhension sur ce pays incompréhensible. Et c'est fou, je lisais ce que je vois tous les jours: c'est loin de la vision du Routard ou d'un manuel d'histoire-géo, ça fait pas rêver mais c'est juste juste. La faim nous tirant de nos lectures je n'ai pas pu le terminer, mais j'en avais abattu une bonne grosse moitié sans pouvoir en décrocher.
Nous tombons sur un restau qui sert de la salade verte (alléluia!) qu'on accompagne de purée de patate - ah les petits plaisirs... La journée se passe pas si mal! Nous finissons l'après-midi dans le parc puisqu'il ne pleut pas, et au moins on est coupées de la ville. Nous partons en quête d'une supérette (sous la pluie) histoire d'avoir de quoi pique-niquer le soir et rejoignons l'agence, où nous patientons jusqu'à 22h pour monter dans le bus pour Hospet, notre étape avant Hampi. Ciao Bangalore, c'est sans regrets!
15/06/13 >> Waow, deuxième nuit consécutive dans un bus mais cette fois en couchettes, ce matin quand on nous jette du bus on se sent un peu raides. Quoiqu'on aie bien dormi malgré l'effet boîte à savon - entre quatre rideaux et le nez collé au plafond sur un matelas fin fin fin comme la nappe. A peine descendues on se fait comme d'hab' accoster de toutes parts "Taxi?" "Tuk-tuk?", et comme d'hab' on va s'asseoir sur un bout de trottoir pour se réveiller. Ca a l'effet - involontaire pour une fois - de faire tomber les tarifs; nous comptions prendre le bus local mais du coup ça nous évite de galérer, et puisqu'on nous offre un bon prix nous grimpons dans un tuk-tuk.
Une dizaine de kilomètres plus tard et nous voici à Hampi! Trop fou cet endroit, c'est minuscule et tout en travaux, on se croirait dans un campement. Ah oui, pour la petite histoire, Hampi c'est un site archéologique d'environ 30 km², qui fût à une époque une cité richissime et grandiose, aujourd'hui un tas de ruines - puisque l'Homme succombe toujours à sa propre folie. Un bourg composé de genre quatre rues regroupe les quelques habitations, guest-houses, restaurants et boutiques et quatre cent temples et autres vestiges plus ou moins royaux sont éparpillés sur les collines alentours. Le site est classé au patrimoine mondial de l'Unesco et il a fallu détruire environ trois cent habitations trop proches des temples; on ne cesse d'y faire des découvertes et le village est de plus en plus grignoté (cette fois-ci le Routard a été inutile puisque la moitié des rues et des guest-houses n'existent plus!).
La première chose qu'on a fait en arrivant a été de prendre une douche - bah oui si on suit le compte on avait pas vu une salle de bains depuis deux jours! Suivie bien entendu des rituelles lessives et courses; c'est qu'on a pris nos petites habitudes, maintenant on est super rodées comme routardes! Pendant que le linge trempe dans le seau dont on se sert pour la douche, je déniche un magasin d'alimentation (qu'un gracieux monsieur ouvre juste pour moi) où j'achète du pain de mie et du nutella - héhé petit craquage - et Méli va emprunter une bouilloire à nos hôtes pour faire du café - on a notre pot de lyophilisé. Une ficelle tendue en travers de la chambre entre un gond de porte et une tringle à rideau fait office de corde à linge, nous accrochons la moustiquaire à la fixation du néon et faisons une petite sieste-bouquineuse. What else?
15/06/13 > 18/06/13 >> La mousson n'est pas bien violente par ici et nous profitons du beau temps les quelques jours où nous restons à Hampi. Fait pas trop chaud grâce aux petites rincées (comparé à ce qu'on a pu expérimenter ailleurs) et c'est plutôt plaisant. Nous faisons une première virée à pied dans les collines, moi je trouve que ça ressemble au bac à sable des dieux: d'énormes rochers de forme plus ou moins arrondie s’amoncellent en tas énormes selon un équilibre farfelu, on dirait qu'ils se trouvent posés là du fait d'un caprice puéril. Ici et là on aperçoit des colonnes, un temple, des singes; on grimpe un peu et une vue panoramique délirante s'offre à nous: les roches, les cocotiers, l'immense gopuram du temple du village, c'est vert, rouge et blanc, on se croirait dans un film d'Indiana Jones.
Le jour suivant on se décide à aller voir plus loin et nous louons des vélos; ils sont mille fois trop petits, on galère dans les montées comme des grenouilles sur une boîte d'allumettes. On s'engage sur une piste caillouteuse pour aller visiter un temple dit extraordinaire, avec des piliers musicaux: le granit qui les compose est - dit on - si chargé de cristal qu'en frappant dessus il en sort un son clair. Nous n'aurons pas l'occasion de le constater, puisqu'on se fait arrêter à mis chemin du sentier par des vendeurs de noix de coco, qui nous disent que le chemin est impraticable à vélo. Acte manqué, demi-tour! Nous rendons nos vélos bien vite en se disant que le lendemain on se rendra à 8h du mat' chez le loueur et que cette fois... nous prendrons une mopette.
C'est que c'est grand ce site, 30 km² comme je l'ai dit plus haut, y'a tant à voir et si peu de temps! La journée commence hyper bien, on est pas bien rassurées sur notre mini-mobylette mais les petites routes qui circulent sur le terrain sont goudronnées et désertes et le mec nous soutient que c'est comme faire du vélo. On prend confiance en faisant des tours sur la place du village et partons nous promener. Formidable! Il fait un temps magnifique - qui se couvre par moment, on essuie une ou deux radées - et on se prend pour des bikeuses malgré les 30 km/h de notre Harley, cheveux au vent et moustiques collés aux dents. Au final les distances sont vraiment pas longues, deux minutes de chemin entre chaque visite, on aurait pu le faire à pied... Mais ça aurait été tellement moins fun!
P'is c'est tellement chouette. Partout, des vestiges à l'état de ruine ou reconstitués, nous visitons un temple grandiose dédié à Vishnu orné de statues de danseuses envoûtantes; un autre qui illustre les dix-neuf incarnations de Rama sur des piliers de pierre noirs au dessin si fin qu'on les croirait sortis d'un moule; les bains de la reine, où avec un peu d'imagination on se représente l'eau claire, les fleurs et les parfums, les musiciens sur leur balcon et les jeux des dames de compagnie; les quartiers royaux avec le Lotus Mahal extraordinairement conservé (le parc de ses dames); et tant d'autres...
Sur un terrain immense tout en ruine appelé "Mint" (les quartiers des nobles si on a bien compris)on se laisse guider par une mama d'un certain âge avec qui nous communiquons par signes (elle ne parle ni anglais ni hindi, p'is nous... voilà quoi). Elle nous montre des bas-reliefs illustrant des scènes de guerres et de chasse en mimant un tigre ou un arc, trop drôle! Elle tient absolument à nous prendre en photo devant ci ou ça, puis nous montre la "chambre secrète". Trois marches qui plongent dans le sol et une porte qui s'ouvre sur un couloir plongé dans l'obscurité. Bras dessus bras dessous, nous avançons à tâtons en caressant du bout des doigts les moulures sur les murs sans savoir ce qu'elles représentent. Le corridor fait une boucle et nous débouchons deux virages plus loin dans une salle au plafond effondré. Là, mama se mélange dans les gestes, les mots, semble réfléchir intensément puis éructe un "Khana!" avec un geste de triomphe (manger en hindi). Aaaah... De la chambre secrète nous n'avons vu que la salle à manger donc, nous farfouillons vite fait dans le sac à dos pour trouver une lampe de poche mais "Nahin!" il faut continuer! Elle me choppe la main et la cale sous son aisselle, on sort maintenant. Et c'est reparti, le couloir dans le noir, deux virages, un escalier et nous nous retrouvons à l'air libre. Elle nous montre également des sortes de plats en pierre musicale et effectivement elle chante quand on tape dessus!
Le plus intrigant, les étables des éléphants. Le roi de cette cité grandiose possédait - paraît-il - plus de huit cent éléphants et logeait ses huit préférés dans des étables monumentales toutes sculptées (derrière les quartiers des femmes).
Notre préféré: le temple souterrain de Krishna. En fait souterrain, pas vraiment, il est "seulement" semi-enterré, pour une raison qu'on ignore. De ce fait il est très sombre et de l'eau y stagne en permanence (environ 30 cm); à certains moments de l'année il est envahi de plantes grasses, arrachées méticuleusement pour préserver les lieux. Nous on l'a vu "propre", mais c'était quand même génial. On a joué pendant une bonne demie-heure à Sydney Fox (escalader les piliers, sauter de pierre en pierre sans toucher l'eau, monter à califourchon sur une statue de vache, ...) en prenant plein de photos. Ce temple se compose de deux espaces, la pièce de devant recevant la lumière du soleil par quelques ouvertures, qui miroite sur l'eau et offre aux vieilles pierres des reflets d'or, d'argent, une vague lueur bleutée. Irréel. La pièce du fond est plongée dans les ténèbres, et abrite le lingam du dieu. Ainsi qu'un paquet de chauves-souris, qui viennent me voler à trois centimètres de l'objectif et manquent de me foutre à la flotte un couple de fois! Vraiment, on a bien rigolé.
En début d'aprem nous réenfourchons notre monture royale pour rentrer au village. On a faim! On est d'une humeur terrible en plus, la matinée a été parfaite. Vroum vrouuum c'est reparti, trop drôle ce petit machin sans vitesses! La journée avait peut-être trop bien commencé, un retour de karma? Sais pas, mais une grosse voiture conduite par un indien (rappelez-vous à quel point ils conduisent bien...) est venue nous coller aux fesses dans un virage et nous fait perdre l'équilibre en nous frôlant. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là d'abord?! Au final on s'en tire pour deux-trois bobos sans gravité (on devait rouler à 15 à l'heure), des dermabrasions comme dit ma maman, on va vite nettoyer tout ça, un pansement et un bisou magique et nous allons manger pour nous remettre de nos émotions. Pour le coup y'avait pas de risque mais on aurait pu se faire sacrément plus mal! On a peut-être été encore un peu trop chanceuses, parce que mon repas a catégoriquement refusé de rester dans mon estomac et j'ai été malade touuut l'après-midi. Il nous restait un temple à voir (celui où on ne peut y aller qu'à pied), mais la bêbête dans mon système gastrique ne m'a pas laissé grimper... Bon, j'me plains pas trop, j'avais pas été malade jusque là, fallait bien que ça me tombe dessus à un moment ou un autre. Ca nous a juste pourri notre journée!
Le soir nous prenons le bus, ciao Hampi nous rejoignons la dernière étape de notre voyage. Panaji nous voici!
0 notes
Text
I'm siiinging in the raaain...
09/06/13 >> On a plutôt bien dormi dans le bus, roulées en boule sur nos sièges. Faut croire qu'on se fait à tout! On se réveille en sursaut lorsque le conducteur crie "Kottayaaam!" vers 9h du matin. Dur le réveil! Nous débaroulons du bus les yeux encore plein de sommeil et nous r'asseyons deux mètres plus loin le temps d'émerger, fesses sur nos sacs et Routard sur les genoux. On s'aventure dans un restau indien pour se sustenter et constatons qu'il y a de la noix de coco de par-tout dans la nourriture keralaise - j'y suis allergique...
Nous avons atteint la côte Ouest du Sud de l'Inde, welcome in Kerala! Littéralement "pays des cocotiers" en malayalam, la langue locale. Alors faut pas s'étonner! C'est une région verte, gorgée d'eau, qui vit de l'océan mais surtout de ses back-waters, sorte de réseau de canaux, de rivières et de lacs évoluant en méandres touffus sur près de cent-vingt kilomètres. Kottayam s'étend justement au bord d'un lac, du coup nous décidons de rejoindre Allepey (notre objectif du jour) en ferry. Nouvelle trahison de notre Bible! Après avoir marché une bonne heure sous nos quinze kilos et une chaleur bien sûr écrasante, nous atteignons le quai d'embarquement indiqué par le Routard qui s'avère ne pas être le bon. Il nous faut prendre un tuk-tuk pour nous rendre à une dizaine de kilomètres de là; d'ailleurs l'embarcadère se trouve au bout d'une piste sinueuse qu'il nous aurait été impossible de trouver seules...
Nous passons une heure et demie sur l'eau au milieu des autochtones à admirer les étendues d'eau bordées d'une cocotiers et de bananiers qui se battent pour l'espace, et observons avec amusement le ramassage scolaire. Dans le Kerala, 96% des enfants sont scolarisés et tous portent l'uniforme: nous assistons à un véritable défilé de jupes sixties, chemises strictes et nœuds fluos. C'est la région la plus alphabétisée de l'Inde (femmes inclues, c'est d'ailleurs la seule région qui recense plus de naissances de filles que de garçons) et on se demande si la marteau et la faucille omniprésents sur les murs n'y seraient pas pour quelque chose... Cqfd?
A l'arrivée à Allepey, il pleut. Nous nous rendons chez Johnson qui a une maison charmante - même si ça pue le chat dans les couloirs: c'est une véritable ménagerie gardée à l'entrée par un poney moyennement commode (dixit Méli). La chambre est immense et trop belle, toute de mauve et de rouge foncée peinte, avec un joli balcon ombragé en demie-lune. Douche, lessive et sieste plus tard, nous partons faire un tour sur la plage qui se trouve à une dizaine de minutes à pied. On s'y pose pour manger du bout des lèvres des plats plein de noix de coco: trop épicés pour Méli et trop dangereux pour moi! La plage est noire de monde, les touristes indiens s'y bousculent au crépuscule en sautant dans les vaguelettes qui lèchent le sable.
C'est la pluie qui nous fait rentrer encapuchonnées dans nos k-ways; dis donc Routard, tu nous avait dit que la mousson commençait en juillet! Décidément, va falloir te mettre à jour. Méli a connu celle de l'Asie du Sud-Est: une grosse radée de dix minutes, deux ou trois heures de répit et ça recommence... En Inde du Sud c'est trois heures de suite sous des hectolitres de gouttes grosses comme des sardines tout aussi collées-serrées.
10/06/13 >> Le jour suivant, il pleut et il pleut encore. Et il pleut encore. Nous restons terrées dans notre belle chambre où notre linge refuse catégoriquement de sécher. Le moral à l'image du temps n'est pas au beau fixe... On profite d'une accalmie pour mettre le nez dehors, résolues à réserver un canoë pour le lendemain - histoire de voir les fameuses back-waters quoi, et tant pis si il pleut! Le repas nous dépite encore plus, c'était gras et définitivement mauvais. Nous retrouvons le sourire en tombant par hasard sur de la Vache-qui-rit, du pain de mie et du chocolat! Nous trouvons même des tomates fraîches pour le pique-nique du soir qui nous semble être un vrai festin de reines!
11/06/13 >> La pluie s'obstine à tomber toute la nuit. Au petit matin tout est trempé et nos vêtements sont toujours humides lorsque nous les bourrons dans nos sacs. Un sac devant un sac derrière, nos k-ways par dessus, ça nous fait de drôles de silhouettes de bossues obèses enceintes et ça nous fait plutôt marrer. Il n'est pas 8h du mat', nous avons rejoint le point de départ de notre journée en canoë quand je réalise que j'ai oublié mes bijoux dans la précipitation du lever. Stupid is as stupid does.
Nous prenons le ferry en même temps que les écoliers pour traverser le lac et atteindre le petit village d'Anthony, notre rameur pour la journée. Tout est inondé et nous devons sauter de sac de coquillage en sac de coquillage pour atteindre la porte de sa maison, où nous sommes accueillies par sa femme, Maria. Elle nous offre le petit déjeuner: d'épaisses galettes compactes à base de chair de banane et de noix de coco (encore...) gluantes et bourratives. C'est pas fameux mais nous essayons de faire bonne figure quand même! On peut démarrer la balade?
Nous passons la matinée à nous laisser conduire tout doucement dans le labyrinthe de petits canaux qui traversent les villages environnants. C'est tellement beau... La pluie s'est arrêtée et je mitraille tout ce qui me passe sous les yeux - Méli se moque de moi parce que j'en fait toujours trop et qu'après j'en supprime les trois quarts. Anthony est bien gentil, il nous parle de ses enfants et nous nomme les arbres, les oiseaux, nous montre un pêcheur qui jette son filet tressé-main, une femme en pleine lessive qui frappe son linge savonneux sur une grosse pierre... Autant de scènes de vie inhabituelles à nos yeux. Il règne un calme impressionnant. Mis à part quand nous reprenons la rivière la plus large où circulent les house-boats - comme dans le kashmir, sauf que celles-ci sont de véritables bateaux de princesse recouverts de bambou tressé, grand luxe à l'intérieur! Le hic c'est qu'il y en a environ six cent autour d'Allepey et que ça pollue plus plus plus. Les fauchés et les écolos font du canoë!
Nous nous abritons sous une passerelle une vingtaine de minutes quand la mousson nous refait une crise. Le caprice calmé, Anthony nous ramène chez lui pour le déjeuner. Maria est une excellente cuisinière et nous a préparé un repas de spécialités fantastique: riz rouge kéralais, papaye râpée marinée, poisson grillé, haricots épicés, le tout arrosé d'une délicieuse sauce à la mangue fumée et servi dans une feuille de bananier. Et presque pas de coco! Miam! Après manger nous feuilletons les cahiers que le couple tient, dans lesquels signent tous les touristes qu'ils accueillent - et y'en a eu un paquet! Nous ne manquerons pas d'y mettre un mot aussi.
L'après-midi se déroule suivant le même programme que le matin. Un tournage de film est en cours dans le coin mais ça ne nous intéresse pas des masses; nous on préfère la barque! Anthony finit par me tendre une rame et je l'"aide" un petit moment; je pense pas avoir été très utile mais j'ai bien aimé! Nous reprenons le ferry pour rentrer à Allepey, toujours avec les enfants qui rentrent de l'école.
Nous repassons chez Johnson pour récupérer les bijoux de la Castafiore puis nous rendons à la place des bus; nous espérons atteindre Kochi dans la soirée. Seulement, on a pris de mauvaises habitudes à force de trouver les transports trop faciles, plus ça va et plus nous partons à l'arrach'. Faut dire que jusque-là on s'était débrouillées sans peine, comme de vraies routardes. Bref, on est montées dans le mauvais bus! En suivant les conseils d'un monsieur qui cherchait à se rendre à Kochi aussi certes, mais le regard interloqué du contrôleur nous fait réaliser que c'est pas l'itinéraire le plus simple... Heureusement notre compagnon de voyage nous a guidé jusqu'au bout, et trois correspondances farfelues et quelques heures de route cahoteuse plus tard nous arrivons à Fort Cochin - toujours sous la pluie et en prime, en pleine coupure de courant.
Il doit être 21h mais le ciel chargé rend les rues noires sans éclairage publique, on y voit comme dans un four et on a aucune idée de l'endroit où l'on se trouve. La bénédiction de l'éléphant ou notre bonne vieille étoile? Nous croisons la police du tourisme (?!) qui nous indique le quartier des guest-houses; d'ailleurs nous ne tardons pas à nous faire aborder par des rabatteurs et suivons celui qui propose le moins cher. Dix minutes montre chrono! Nous sommes au sec dans une chambre tout à fait correcte. Nous patientons un quart d'heure sur le balcon le temps que l'électricité revienne, en papotant avec Dominique et Marie-André les françaises, alias Ganga (64 ans et survoltée) et Madé (la petite cinquantaine et hyper zen). Toutes deux voyagent seules, elles se sont rencontrées à l'hôtel et ont même sympathisé avec les gérants, Bobby et Romi. Du coup on se fait inviter à manger et même offrir un verre par la joyeuse compagnie, et nous passons une bonne fin de soirée ensemble. Nous nous endormons avant de toucher l'oreiller, avec le sentiment d'avoir bien rempli la journée.
12/06/13 >> Ayant encore snobé le réveil, nous nous levons tranquillement à 11h30. C'est les vacances ou pas? Nous partons flâner dans Kochi pour tuer le temps - en fait, on a décidé de faire étape ici sur un coup de tête, parce qu'on a vu dans le Routard qu'on pouvait y assister à des représentations de Kathakali tous les jours à partir de 17h. A midi nous mangeons de la SALADE VERTE pour la première fois, quelle émotion! (vérifié et confirmé: les plaisirs simples sont les meilleurs...)
Le Kathakali kéralais c'est un peu comme le Nô japonais, c'est du théâtre codifié à l'extrême jusque dans le moindre mouvement des yeux, un art traditionnel contant des légendes mêlant danse et musique rythmique. Les costumes et maquillages sont des plus impressionnants et la représentation débute par la transformation des acteurs; durant la première heure, ils sont assis sur scène et se peignent intégralement le visage sous les regards curieux et les objectifs des spectateurs. L'un des trois acteurs se fait même coller une collerette en papier sur le menton - c'est le premier rôle, celui du beau jeune homme. Le maquillage demande au minimum quatre ans d'apprentissage et l'interprétation des rôles les plus prestigieux en requiert une quinzaine.
Pendant que les acteurs achèvent de se préparer en coulisse, le chanteur nous présente l'art du Kathakali dans les grandes lignes et nous avons même droit à une démonstration: chaque geste ayant une signification, les dialogues sont mimés. Le Kathakali c'est un langage à part entière! Raconter une légende demandant huit à neuf heures, nous n'aurons droit qu'à un extrait (ouf?). Ce soir c'est l'histoire d'une démone qui pénètre au Paradis pour ramener de belles jeunes filles à son maître et qui rencontre en chemin le fils d'un roi dont elle tombe amoureuse. Elle se déguise pour tenter de le séduire mais il la rejette puis ils se battent. Ca a duré une heure et demie et c'était génial. Nous sommes bien entendu rentrées sous la pluie, du coup j'ai massacré "Singing in the rain" en faisant des claquettes en tongs dans les flaques.
13/06/13 >> Aujourd'hui nous quittons le Kerala pour Bangalore dans le Karnataka, étape avant Hampi. Notre bus ne partant qu'à 19h, nous passons la moitié de la journée sur un banc face à la mer à papoter. Le spectacle de la veille nous a marqué alors on s'essaye aux mimes, on est pas très convaincantes mais ça nous fait bien rigoler. Il fait très beau et nous nous promenons sur la jetée en observant les pêcheurs relever leurs filets chinois, puis nous nous posons dans un café pour rattraper un peu du retard que nous avons pris dans nos carnets de voyage.
Kochi c'est une île au large d'Ernakulam, et il nous faut rejoindre le continent pour attraper notre bus. Nous partons donc bien en avance, ne sachant encore pas trop comment s'y rendre. Personne ne semblant disposé à nous renseigner, nous montons un peu au pif dans le premier bus qui répond "Yes!" à "Ernakulam?". C'était pas le bon mais il nous rapproche quand même. Dans la rue on nous en indique un autre et nous trouvons le "central bus stand" sans trop de difficultés finalement! On a même été tellement prévoyantes qu'on a une bonne heure d'attente avant le départ. Tata Kerala!
0 notes
Text
"S'ils n'ont pas de pain, qu'on leur donne de la brioche!"
03/06/13 >> Aïe! Ca pique ce matin, on en avait presque perdu l'habitude de se lever. Nous traversons le village endormi avec la grâce du bernard-l'ermite mégalo (écrasé par sa coquille trop lourde); la place des bus est déserte et de dépit nous finissons par nous jeter dans un taxi pour rejoindre la route principale. Louée soit notre fainéantise, puisque le conducteur nous pose à l'arrêt pour Pondichéry et nous indique le bus à prendre - qui a eu la bonne idée de passer à l'instant où nous descendions de voiture. Perfect timing!
C'est chouette Pondich'. C'est une ancienne colonie française et la ville en a conservé quelques traces dans son architecture et ses commerces; y'a des BOULANGERIES de partout, en plus les rues ont des noms et des PANNEAUX! Jamais on ne s'est repéré aussi facilement dans une grosse ville! Nous atterrissons dans un joli petit quartier musulman très calme bordé de vieilles maisons au charme intact. Seulement le Routard nous a trahies! La guest-house choisie se révèle plus de deux fois plus chère que prévu... En cherchant un peu, nous trouvons de la place dans un ashram [sorte de centre de méditation qui loue des chambres ndlr]; y'a des statutes d'éléphants à l'entrée, les règles de vie y sont très strictes (pas de nourriture autorisée, pas de chaussures, couvre-feu à 22h30, ...) mais la chambre est immense, et on a jamais eu si propre ni payé aussi peu cher!
Nous abandonnons nos bagages le temps que la piaule soit prête et partons chasser le petit-déj'. Trahison pardonnée: notre fidèle Routard nous mène au "Daily Bread", élu à l'unanimité nouveau restau préféré. Ils font des viennoiseries à se taper la tête sur la table et nous nous tapons la cloche aux vrais bons croissants frais et cappuccinos délicieux... C'est fou mais ce qui nous manque ici le plus c'est le PAIN! Nous passons par la poste sur le chemin du retour [est-ce que quelqu'un reçoit mes cartes postales??!]; la traversée de la ville nous ayant fait un peu déchanter - déchets, pollution, trafic, etc - nous profitons du reste de la matinée pour faire notre lessive dans le lavabo.
Notre découverte de la ville se limitera à une partie du front de mer, à la statue de Gandhi et à un joli parc à la française (enfin si on oublie la flore exotique). Le soir nous retournons manger au Daily Bread où nous hésitons longuement devant le steak au poivre... C'est pécher en Inde non?
Nous rentrons presque en courant à l'ashram en réalisant que nous avons laissé la clé à la réception qui ferme à 20h30 et passons la porte toutes essoufflées et transpirantes à 20h29. L'effort était un peu superflu: c'est le gardien qui nous tend la clé sous l’œil amusé des réceptionnistes, alors que nous quittons nos chaussures avec peine. Sacs de nouveau bouclés, nous bouquinons un moment et éteignons sagement. C'est vraiment calme ici.
04/06/13 >> Aujourd'hui nous partons pour Auroville, la ville utopique! Coïncidence? L'arrêt de bus se trouve à côté du Daily Bread... Oh bah ça alors! On s'autorise un petit déj' et sautons dans le premier bus qui démarre alors que Méli n'est pas encore montée, et nous jette un quart d'heure plus loin sur la route principale longeant le rivage. On sait pas trop où on est, jusqu'à ce qu'on repère un panneau sur une petite route qui s'enfonce à l'intérieur des terres. On est encore à 8km du centre de la cité mais ça nous arrange pas mal: elle s'étend à l'écart des grands axes et nous préférons loger au bord de l'océan.
Notre faiblesse pour les croissants nous ayant retardées, la matinée est bien avancée et il fait une chaleur de chien. Elle nous fait capituler au bout d'une grosse demie-heure de recherche: nous voulions absolument un cabanon sur la plage mais c'est un peu compliqué à trouver... A la Nième guest-house, nous succombons à l'envie de poser nos sacs et de nous étaler sous un ventilo - aussi parce que nous avons négocié un bon prix. Nous ressortons en fin d'aprem, la température offrant un répit, dans l'idée d'aller voir un peu ce qui se passe dans cette fameuse ville.
Nous partons à pied en papotant, en se disant qu'on va bien trouver des vélos à louer quelque part. Sur le chemin nous trouvons - enfin - les fameux cabanons sur la plage et nous promettons de revenir le lendemain. Quelques deux heures et 6km plus tard nous marchons toujours et n'avons toujours pas atteint le "Visitors' center" - sorte d'office du tourisme, et on a pas trouvé de vélos. C'est que c'est immense ce bled! La nuit tombe et la faim nous travaille, la gourmandise du matin se faisant lointaine. Une gentille taulière nous appelle un taxi qui nous ramène sur nos pas et nous dînons au "Farm fresh", où l'on trouve plein de bonnes choses produites à Auroville.
Ah oui, venons-en aux faits: Auroville, ville utopique sans nationalité ni religion à ambition autarcique et écolo. Grossièrement, tout est là pour les grandes lignes: fondée à la fin des années 70 par la compagne du philosophe Sri Aurobindo connue sous le sobriquet de "la mère", elle réunit aujourd'hui une communauté d'environ deux mille personnes originaires d'une quarantaine de pays différents et vit quasi-exclusivement de sa propre production. Un partenariat s'est établit avec les villages environnants, car c'est une source majeure d'emploi pour leurs quarante mille habitants - ça a aussi permis d'y apporter éducation et soins médicaux. Pour le côté organisationnel, l'argent récolté est redistribué aux Aurovilliens et ceux-ci ne paient pas de loyer; enfin, pour devenir membre de la communauté il faut prouver son adhésion aux valeurs aurovilliennes en passant une période d'essai d'un an ou deux.
La cité est découpée en quartiers aux noms évocateurs (lumière, existence, vérité, gratitude, rêve, courage, solitude, aspiration, fraternité, acceptation, aventure, sincérité, silence, progrès, aurogreen - et j'en oublie?) qui rayonnent autour du Matrimandir, le coeur d'Auroville, qui a demandé quarante et quelques années pour sa construction - il a été achevé en 2008. Sorte de capsule spatiale kitsche et dorée posée dans le paysage comme une orange dans une assiette de purée, c'est une bulle qui sert à faciliter la concentration pour la méditation - en se coupant du monde et de ses tracas.
C'est là l'autre aspect d'Auroville, qui pourrait en rebuter deux-trois - et qui nous a nous-même fait un peu bizarre parce que ça fait vite sectaire. En effet, au-delà de l'ambition idéologique se trouve une ambition spirituelle clairement revendiquée: l'idée c'est d'amener l'humain à s'améliorer par la méditation - oulaaa attention personne n'a parlé de religion au contraire! Ces gens-là ne jurent que par le travail sur soi, la réalisation personnelle et le progrès. Le truc dérangeant, c'est que le portrait de "la mère" est omniprésent alors ça fait un peu gourou. Et je passe sur les tracts et les bouquins ressassant les valeurs aurovilliennes, p't'être un chouilla trop exaltés à notre goût.
05/06/13 >> On déménage de grand matin dans notre cabane de Robinson; hauts pilotis plantés dans le sable, sol et murs de bambou, toit en feuilles de cocotier. Personne n'est debout pour nous accueillir alors nous nous contentons de laisser notre lest dans la "capsule" qu'on nous a indiqué la veille - le resort est tenu par des russes et ils ont un drôle de vocabulaire. D'ailleurs nous ne sommes pas vraiment seules: une maman chat et ses deux bébés ont élu domicile dans notre cabanon, mais y'a de la place pour tout le monde! Bon ok, le spectacle est tellement attendrissant qu'on a pas eu le cœur de laisser la patronne les déplacer.
Fin bref, aujourd'hui on s'aventure pour de bon dans Auroville. Première étape: le Visitors' center, et cette fois on y va en tuk-tuk. On fait un arrêt à la BOULANGERIE pour acheter un PAIN AU CHOCOLAT et nous prenons le café à destination. Nous achetons une carte détaillée et allons voir le fameux Matrimandir - de loin. On nous donne accès au chemin vers le "point de vue" après avoir vu une vidéo expliquant le concept. Seuls les Aurovilliens confirmés peuvent y pénétrer pour méditer et ça ne nous étonne pas plus que ça quand on voit les dizaines de touristes agités et bruyants massés sur l'esplanade à bonne distance de l'édifice. C'est plus que nécessaire pour la crédibilité du truc...
Puis nous partons nous balader dans les petits villages alentours. On croise quelques illuminés mais tous sont extrêmement sympathiques, ouverts et accueillants. Nous faisons notamment la connaissance Francis, irlandais marié à une indienne, patron d'un petit restau qui parle douze langues dont deux mortes et qui "apprend surtout des autres". Il est incroyablement gentil et intéressant, et est aux petits soins avec nous pendant les trois heures que nous passons à squatter son wifi. Il nous raconte ses expériences à travers le monde en nous offrant thé et petits gâteaux à 5h - il a vécu un peu de partout - et s'excuse même de nous faire payer au moment de partir.
On s'achète une belle part de quiche aux épinards pour le repas du soir et rentrons dans notre cabane à la nuit tombée. Observer des chatons nouveaux-nés c'est mieux que regarder la télé, encore plus scotchant qu'un documentaire d'Arte.
06/06/13 >> Aujourd'hui on loupe le réveil, fait trop bon dormir au son des vagues et la brise marine dans le nez. Du coup, on reste comme ça à bouquiner toute la matinée avec maman-chat qui nous fait des câlins. Le temps de se lever et de se préparer, il fait incroyablement chaud, alors en guise de petit déj' nous allons manger une pizza. T'façon la journée aurait été perdue, puisqu'en en ressortant on s'est pris une grosse rincée en guise de prémices de mousson. De retour à la cabane avec nos chatons, nous reprenons nos lectures... Le chant de la pluie, l'air rafraîchi, la berceuse des vagues nous font sombrer dans l'embuscade fomentée par c'te grosse fourbe de Morphée. Nous nous réveillons toutes étonnées à 17h.
La nuit tombée, la faim fait sortir le loup du bois et nous tentons une échappée frauduleuse entre deux averses. On se retrouve à sauter dans les flaques en rigolant, pas moyen de zigzaguer entre les gouttes! Nous remontons les noires et sinueuses allées sablonneuses telles des Sydney Fox pour rejoindre la route et ses restaurants, avalons une omelette et re-subissons la mousson de plein fouet. L'électricité a sauté dans notre cabane alors nous nous improvisons une soirée à la lumière de l'ordinateur, avec un peu de musique pour essayer de couvrir le rugissement des trombes d'eau qui obstruent la vue par la porte ouverte. Nous finissons par nous endormir en regardant d'un oeil soupçonneux notre toit de fortune. Dans la nuit, je me réveille affolée au son de ce que je prend pour une détonation... Mais ce n'était que le bruit des vagues déchaînées qui s'écrasent avec violence à quelques mètres de notre porte, sur la plage de plus en plus gagnée par les flots.
07/07/13 >> Au petit matin il fait beau et on se réveille au sec: notre abris a fièrement tenu bon. Nous repartons une fois de plus à l'arrach' après avoir fait nos au revoirs aux chats et réglé la note - on s'était même pas enregistrées! Nous essayons d'héler les bus sur la route en vain quand un van s'arrête. Paul se rend à Pondich' pour prendre son service et propose de nous déposer. Père chrétien et mère hindou, il n'a pas su se décider et toutes sortes d'effigies se mélangent joyeusement sur son tableau de bord - c'est assez courant dans le coin! Il refuse même de prendre l'argent qu'on lui tend en descendant à destination parce que c'était pour aider.
Aujourd'hui nous voulons partir à Trichy et à la station de bus on nous apprend qu'il n'y a pas de trajet direct avant le soir... Qu'à cela ne tienne, nous allons prendre le petit déj' au Daily Bread! En creusant le Routard devant nos croissants, nous découvrons qu'il est possible de faire escale à Villupuram et qu'il y a des liaisons toutes les dix minutes dans les deux villes. Retour à la station, nous embarquons immédiatement et attrapons tout aussi facilement notre correspondance.
Nous arrivons en fin d'aprem à Trichy - grand, sale, pollué, venteux. Nous dégottons une guest-house pas chère et notre chambre brute a des allures de cellule de prison - sol en béton et lit en bois. Pas grave, c'est pour une nuit!
08/06/13 >> L'intérêt de Trichy, c'est le temple de Srirangam qui se trouve à une dizaine de kilomètres. Après avoir réglé quelques détails de logistique, nous sautons dans un bus - on commence à avoir l'habitude maintenant. La visite s'avère à la hauteur de nos espérances - pour une fois qu'on réussit à trouver le temple qu'on veut visiter!
L'entrée principale surmontée d'un gopuram (cf photos) de 73m de haut se repère de loin. Le temple est formé de sept enceintes successives monumentales imbriquées les unes dans les autres, toutes sculptées et peintes de mille couleurs. A l'intérieur c'est la cohue; les pélerins y affluent en masses depuis des siècles et des échoppes et vendeurs ambulants se sont installés à chaque recoin: fleurs pour offrandes, bijoux, vaisselle, vêtements, jouets, nourriture, un grand bazar! C'est un fabuleux mélange de sacré et de profane, d'odeurs et de couleurs; on est loin du recueillement attendu dans ce genre d'endroit, c'est devenu un véritable lieu de vie. C'est même assez éprouvant tant c'est actif! La visite du toit d'une des enceintes offre une vue imprenable sur les immenses gopurams et leurs milliers de statues, la perspective se fond dans un décor de cocotiers enchevêtrés, et on reste là un moment en pleine contemplation, isolées de l'agitation du rez-de-chaussée.
Nous redescendons à la fermeture du toit - ouaip' - et en nous enfonçant un peu plus dans le souk nous tombons sur un éléphant! Sacré même! Ca c'était terrible: on lui tend une pièce, il la récupère avec sa trompe et vous bénit d'une petite tape sur la tête. Evidemment cette fois on a fait une offrande. Après on est entrées par erreur dans la partie réservée aux hindous et on s'est fait virer - y'avait un truc marqué à l'entrée certes, mais en tamoul alors bon on pouvait pas deviner hein...
Back in Trichy, on a du patienter jusqu'à 2h30 du matin à l'agence de voyage avant de monter dans le bus pour Kottayam. Nos comptons rejoindre Allepey dans la journée, Kerala nous voilà!
0 notes
Text
Home shanti home
30/05/13 >> Bon alors, le bus en Inde c'est pratique: rapide, pas cher, bien desservi, y'en a toute la journée pour toutes les destinations. Tellement pratique que c'est le moyen de transport privilégié des locaux; tout le monde nous a mises en garde: "Prenez-le tôt le matin, avant les départs au boulot ou pour l'école". C'est noté, à 6h tapantes on est prêtes et on débaroule les escaliers chargées comme des mules. Le gérant de l'hôtel qui est siii gentil nous a appelé un tuk-tuk et a négocié la course à l'avance - la station de bus se trouve à 13 km en dehors de Chennai.
Là-bas, on se la joue à l'indienne: c'est à dire qu'on fait le tour de la place en passant la tête dans chaque bus en demandant "Mahabalipuram?". Nous ne trouverons jamais le fameux B27 conseillé douze fois et sensé nous amener directement au petit village de pêcheurs, mais pour le coup on se retrouve dans un bus vachement mieux. Climatisé, deux rangées de deux sièges (au lieu de trois habituellement) de chaque côté de l'allée centrale et suffisamment spacieux pour pouvoir caler nos sacs devant nous - c'est pas bien confortable mais avoir des bagages trop encombrants est motif à se faire jeter du bus manu militari. Une heure trente plus tard, nous arrivons à destination. Qui dit mieux?
La place du village est calme au petit matin. Il fait beau et encore frais, et ah! L'air sent l'iode! Evidemment, un chauffeur de tuk-tuk nous aborde à peine descendues; encore un coup de bol, il veut nous emmener au Luna Magica et c'est justement la guest-house que nous avions choisie. Celle avec vue sur l'océan.
[Vue sur le "Shore Temple" depuis notre terrasse]
Nous sommes les seules clientes donc on nous laisse le choix. Nous prenons une chambre donnant sur la terrasse principale, une balustrade et quelques marches nous séparent de la plage. Ca fait bien longtemps que je n'ai pas été "à la mer" et c'est la première fois que Méli voit l'océan alors ça nous fait tout drôle: on reste un moment à contempler les vagues qui s'écrasent lourdement sur la plage et grignotent la digue de sable. Le niveau de l'eau est fortement monté ces derniers jours et des hommes s'activent pour renforcer les façades des maisons les plus exposées - dont la nôtre - à l'aide de sacs de sable et de rochers. Le restau n'étant pas encore ouvert pour le petit déj', on s'étale sur le lit pour reposer nos yeux une petite heure - on se laisse bercer par le grondement régulier de l'océan qui nous parvient par la fenêtre ouverte. Qui dit mieux?
30/05/13 > 02/06/13 >> Y'a pas grand' chose à faire à Mahabalipuram. Seulement se laisser aller à vivre, s'imprégner de l'ambiance apaisée et apaisante. Nos journées se déroulent à la lente cadence des vacanciers. Pas de réveil le matin, on laisse la faim nous tirer du lit, puis nous déjeunons de café et de biscuits achetés la veille - le premier jour, le serveur nous a laissé entendre que n'ayant pas de clients ils ne faisaient pas de provisions et nous a fortement incitées à aller voir à côté. Nous profitons de l'ombre de la terrasse, de la brise marine et de la vue de l'océan toute la matinée en feuilletant le Routard, en écrivant des cartes postales, en bouquinant ou en papotant, jusqu'à ce qu'on ait tellement de sel sur la peau qu'on ressente le besoin de se laver. On est bien sous notre toit en feuilles de cocotier.
Puis nous partons flâner dans les rues colorées du village, entre les maisons aux façades bleues, vertes, jaunes, oranges, roses ou violettes - flashy of course! Nous observons les habitants dessiner des mandalas devant leurs portes d'entrée: ce sont des dessins géométriques aux motifs floraux réalisés à la craie blanche, parfois colorés, c'est typique du Sud et il y en a devant chaque palier. La spécialité du coin c'est les tailleurs de pierre; les échoppes se succèdent et on se fait saluer de toutes parts par les artisans qui travaillent devant leur porte. Les autochtones sont détendus et souriants, ça change des grandes villes! Nous traquons les petits restaus sympas déserts - toujours notre bonne veine, le gros des touristes n'arrivera d'ici qu'une ou deux semaines! - et nous délectons de VRAIS expressos et de crêpes au NUTELLA. Déboire de la semaine: je manque de me faire charger deux fois par un jeune taureau à qui ma tronche doit pas revenir.
Pour briser le quotidien, nous allons nous baigner. Les pieds dans l'eau, j'ai eu un instant d'arrêt en essayant de réaliser la chance que j'ai de vivre tout ça... Vite écourté! Sauter dans les vagues n'est pas de tout repos, c'est qu'elles sont puissantes les coquines! D'autant plus que pudeur oblige, nous nous baignons en débardeur et paréo par dessus nos maillots de bain, et nous déployons plus d'efforts à essayer de rester couvertes que pour éviter la noyade. Cuisant échec, les indiens et leur manque de tact habituel ne tardent pas à s'aligner sur le rivage pour nous regarder faire. Du coup, pour le bain suivant c'est t-shirt et pantalon, ça ne nous épargne pas les regards curieux mais c'est moins compliqué.
Ce genre de comportement est typique des touristes indiens, représentants en masse de cette nouvelle classe moyenne un peu plus friquée. Leur situation meilleure semble leur monter à la tête et accentue leur jemenfoutisme, le poussant à la limite de l'irrespect. On l'a encore constaté en allant visiter le Shore Temple puis l'Arjuna's Penance: ça pousse, ça crie, ça jette ses déchets partout, ça en a rien à foutre du site ou de son voisin. Ils se donnent tous les droits. Ils ont comme besoin d'étaler leur fric, et pour eux ça veut dire multiplier les sorties et acheter des conneries, comme pour dire "Moi je peux me le permettre!". C'est d'une tristesse quand on y pense...
Sinon l'Arjuna's Penance c'était plutôt cool: un immense parc de collines qui regorgent de petits temples taillés à même la roche nue, qui affleure ici et là. Entre autres, un bas relief de 27x9m d'un seul tenant contant la descente du Gange, et un énorme rocher de granit appelé "Krishna butter ball" qui tient selon un équilibre invraisemblable sur un plan incliné. Selon la légende, il s'agirait d'une boule de beurre lâchée négligemment par Krishna bébé, et on raconte que les Anglais auraient essayé (en vain) de la faire bouger avec sept éléphants! Lors de notre promenade nous goûtons par curiosité au fruit de la palme: ça ressemble à une petite noix de coco verte les poils en moins, qu'un monsieur en jupe nous épluche en trois coups de coup-coup. A l'intérieur il y a trois parties gélatineuses de forme oblongue; c'est flotteux et gluant, ça n'a pas vraiment de goût et ça colle aux doigts. C'est sans grand intérêt mais après tout le but de voyager c'est de découvrir hein!
En gros, en dehors des circuits touristiques la ville est un petit paradis - et les gens sont tellement gentils... D'ailleurs on croise pas mal de jeunes même si c'est pas les vacances. Ils sont tout aussi curieux que leurs parents et très ouverts; c'est comme ça que nous rencontrons Mumu, starlette locale parce qu'il tient une boutique de surf et essaye de monter une équipe nationale dans un pays où ça ne se pratique pas. Il donne des cours de temps en temps, quand les vagues sont assez hautes pour surfer, mais surtout son initiative lui a permis de passer dans quelques émissions de télé - dont une fois aux Etats-Unis. Il est gentil Mumu, et simple comme tout. Sa petite notoriété ne lui est pas monté à la tête et il rêve de voyages. On discute facilement de tout et de rien autour d'un café - parfois il dépanne son copain et tient le "Silver Moon" à sa place. Ca l'occupe et il aime bien rencontrer du monde. En plus c'est une bonne adresse - rédaction du Routard si tu m'entends : chouette terrasse, belle carte, bon et pas cher, service rapide et sympa.
Le dernier soir, en rentrant à la guest-house après manger, on se fait héler du haut d'un roof top: une bande d'indiens rencontrés plus tôt nous proposent de venir boire une bière. Ils étaient cool et on est de bonne humeur, nous montons passer une petite heure avec eux... et Morgane, Nantaise en stage depuis deux mois dans une ONG à Chennai, qui a ses habitudes dans le village le week-end. On passe un chouette moment; on compare nos expériences avec la française et nos visions du pays avec les indiens. Je place un super jeu de mots dans la conversation: en réponse à "Home sweet home" je réponds "Om shanti om" (titre d'un film bollywoodien ndlr). Y'a du niveau! Faut dire que malgré le calme apparent de nos journées on est bien fatiguées - on prend de la Malarone (traitement anti-palud qui rend malade) et Méli aime à dire que depuis qu'on a commencé on ne connaît plus le silence des organes.
Malgré les moqueries je l'aime bien moi mon jeu de mots, je trouve qu'il colle bien à notre semaine ici. Elle se termine shanti shanti sur un petit apéro, et on se sentait comme chez nous à Maha - la preuve c'est qu'on lui a même donné un surnom. Allez au lit les filles, demain faut se lever tôt pour éviter la foule dans le bus... Prochaine étape: Pondichéry.
0 notes