Tumgik
ecrivainedudimanche · 6 years
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Zen life
Un repas
Une toast par jour
J'allume ma clope dans l'toaster Ma toast goûte le cendrier J'accepte mon sort Namaste
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ecrivainedudimanche · 6 years
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Je flotte
C'est quoi une maison
C'est quoi des racines
J'flotte
Quand j'étais enfant c'tait weird
C'est qui elle qui s'invite à nos games de badminton
Rendue adulte s’t'encore weird mais en fourrable
C'est qui elle qui crèche sul sofa, ‘Est cute
Mais j’m'en crisse j’t'une île flottante Comme le dessert
Faim.
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ecrivainedudimanche · 7 years
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Unités de mesure
J'étire ma main vers la dernière prise. Je l'atteins pas, je sais que j'va devoir faire un petit saut sketch pour m'agripper après, et enfin dire que j'ai finis ma première piste d'escalade sans cordes sans crever de peur de shaker comme une folle pis de partir en crise de panique à 'moitié du chemin. Ma vie de femme commence drette là. Awaye, un petit saut de rien, t'es capable. Touche la prise, touche-la, t'es là; un centimètre pour que tout finisse. Pis là je regarde en bas. Un tapis noir à rien qu'une seconde de distance. C'est rien une seconde : pas pour mon corps. Pas pour ma boule d'angoisse, mes sueurs froides pis ma petite terreur d'enfant qui me remontent dans ‘gorge. Le centimètre qui me sépare de la prise se change en effet vertigo dont le zoom me part des tripes.
Fuck it, j'redescends. J'me pose même pas de question. Un pas à la fois, un étirement peu glorieux de genoux tremblant à la fois. J'redescends la queue entre les jambes, un sourire penaud étampé dans ma face de loser. « Ouin c'tait haut pareil… » Avec un petit rire plate à cinq cenne. Autant fermer sa yeule dans ce temps-là. Baffe mentale. Pis mon ami me regarde, aucunement perturbé par mon échec cuisant et me dit de manière rassurante : « Hélène, une fois que t'es en haut, saute en bas. Juste pour te rentrer dans 'tête que deux mètres épais de tapis ça va pas te tuer. » Je l'ai fait. J'suis monté, j'ai sauté, et j'ai survécu. Fin de l'histoire.
Sauf que j'va pu à l'escalade : ces temps-ci je fais surtout dans les manèges intérieurs de hauts et de bas dramatiques à la limite du fromagé. J't'assise dans mon siège pis j'laisse la montagne russe me guider de l'euphorie à la panique, la montée contenant de moins en moins d'euphorie pis un peu plus d'ennui à chaque esti d'tour.
Et comme j'arrive pas à dormir à 'soir pis que j'me parle à moi-même en essayant encore toute mon linge, j'repense à l'escalade. À comment j'avais la chienne de me péter la gueule en bas. Je l'savais que les tapis étaient là pour me rattraper, de la même manière qu'on sait qu'y va rien se passer si on s'pitche pas en bas du balcon. Comme je sais que d'ouvrir mon cœur pis me faire blesser va pas m'tuer. Alors de quoi j'ai le vertige?
Saute; saute du manège, de ton lit, saute de ta vie, de ta torpeur, de ton ennui; saute, juste un vertige à côté de tes pompes, un étirement de genoux de travers dans 'bouette des sentiers battus, saute! Un centimètre pour que tout finisse : deux centimètres pour que tout commence.
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ecrivainedudimanche · 7 years
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Chère Solitude
«Solitude» c'est «alcool». Ça finit tout le temps avec de quoi de fort, du rhum, d'la vodka. Un bon whisky. Toute seule. J'pleure pas, j’m'en fous. Boire toute seule c'est réclamer toutes ces brosses que j'me suis tapé pour les autres. C'est mon retour d'impôts en fun retiré de ma vie pour mes chums de brosse à chaque paye. Mon petit verre plein de Vodka laisse des traces sur mon speaker. Je monte le volume.
Quand mes amis veulent toujours pas se bouger le cul pour voir mon nouvel appart’ parce que c'est trop loin, «Solitude» se ramène. Awaye la grosse, une gorgée pour c'te monde-là qui boivent tout seuls aussi, mais sur le Plateau-Mont-Royal, scusez pardon. La vodka goûte pareil partout. La solitude goûte pareil partout.
«Solitude» c'est toutes les playlists de «blues/rock/country/folk/classics» sur Youtube. C'est pu savoir quelle musique écouter pour me faire oublier l'évidence. «Solitude» me dit que y'a rien de mieux qu'elle; à me pousse à convaincre tout le monde que depuis que j'suis indépendante j'me sens revivre. Elle me force à regarder ailleurs quand je croise ma face dans le miroir pis que tout c'que je vois c'est du vide.
Mais dès que je lève les yeux de «solitude», le ciel se couche sur des couleurs en tempête. Le grand bleu est en-dessous de moi, au-dessus de moi, et la nuit est partout autour. On dirait que les derniers jets de soleil tordent les nuages pour me caresser l'esprit. Les arbres deviennent noirs. Les lumières rouges de ma chambre m'enlèvent mes couleurs. J'deviens autre chose, une autre personne. J'suis rose. J'ai les yeux noirs. Je vois toutes mes veines. J'suis en enfer, j'suis à l'envers. Mais j'vois à l'endroit; j'change de lunettes. «Solitude» est dans ma peau mais pu dans mes yeux. J'suis seule et pleine de vie. Comme le monde, comme chaque étoile, chaque soleil. Comme la conscience s'observe dans la tourbe de la nuit. «Je suis là, j'existe.» Anxieuse, emmurée et seule; je suis vivante.
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ecrivainedudimanche · 8 years
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Happy-sad
J'me réveille. Du soleil plein la face mais j'm'en rends pas compte, j'rêve encore. Le brouillard, le corps à moitié habité, je réalise comme inconsciemment que j'suis pas seule. Mon lit c'est pas mon lit, mon chat c'est pas mon chat, pis y'a un humain à côté de moi. Y'a un humain à côté de moi. J'ouvre un œil. Ah oui, ça me revient. La veille on est sortis, on s'est parlé, on s'est apprivoisés, on s'est aimés. Et là c'est chaud à côté de moi. Y faut s'lever, allez ma belle. J'pense qu'il me caresse les cheveux. Je ronronne presque.
Le silence s’étend agréablement quelques minutes encore. J’oublie où je suis, c’que j’ai à faire, que j’suis en vie. Tout c’qui m’importe c’est sa main dans mes cheveux et le soleil sur mon dos. Sa main quitte mes cheveux, mais le soleil reste. Je suis bien.
Ça sent le café. J’entre-ouvre les yeux; il me regarde, une tasse à la main. Quand est-ce qu'y a arrêté d'être dans le lit avec moi? J'ai dû me rendormir. Oui, j'me lève, inquiète toi pas… Je souris. J'pense qu'y me regarde dormir, mais quand j'ouvre l’oeil y'est dans la douche. Tout est mou et vaporeux, Je serre l'édredon entre mes bras. J’veux pas naître, j’veux pas éclore. J’veux rester une larve. Est-ce que t'as faim? J'ouvre l'autre œil. Il est habillé, me sourit. J'me suis encore rendormie. Je réponds rien.
Mes vêtements sont proprement disposés sur le sofa devant moi. Hier je les avais jetés dans la pièce à l'aveuglette. Chandail, short, culotte. Mes bas sont dans mes souliers, ma veste sur le dossier de chaise. Ça c'était de même avant que j'me couche. Je m'habille. Les autos passent sous le viaduc à côté. Le chat grimpe sur le rebord de fenêtre. L'air est frais.
Est-ce que t'as faim? Qu'y me répète, tenant une assiette d’œufs brouillés. Y sent bon. Pas les œufs, lui. Les œufs sentent les œufs. Lui y sent le gel douche. Le chat sent la bouffe à chats. Son appart' sent ce que sentiraient les vapes. Est-ce que t'as faim? Je le regarde. Non merci, je mangerai plus tard. Il boit encore un café. Y m'en sert un. Ça j'en veux bien.
Y me parle, de je sais pu quoi. Je mets du sucre dans mon café, je sais pu combien. Je m’assois. Y mange un yogourt. Un bruit du côté des stores, je regarde vers la fenêtre. Juste un coup de vent. L'air est bon.
Les minutes passent, je les sens passer mais je les compte pas. Y me parle. Je lui réponds. Je sais pas ce qu'on se dit, tout c'que j'sais c'est que le coussin en-dessous de moi débarque un peu du banc chaque fois que je croise et décroise les jambes. Ça m'énerve, je le replace. Il se déplace encore. Une autre gorgée de café. J'abandonne mon combat contre le coussin. Un autre bruit du côté des stores, je regarde vers la fenêtre. Le chat est descendu, il avance vers nous. Six doigts au bout de quatre petites pattes rousses. Y'est beau c'te chat-là. Je le flatte, y s'en va.
Je vais finir de me préparer, qu'y dit en allant porter sa vaisselle sale sur le bord de l'évier. Il va dans la salle de bain. Je devrais faire le lit. Avant de le réaliser, je suis là à rabattre les couvertures. Coin sur coin, enlève les plis. Trois oreillers empilés parfaitement sur un lit parfaitement fait. Un lit immaculé sans trace de moi dans ta vie. Penses pas à moi, pour pas que j'repense à toi. Appelle-moi pas pour pas que j'te rappelle. Oublies-moi, que je t'oublies.
On part. On rie, on chante. Avant de m'en rendre compte je suis chez moi, et toi t'es à ta job. Oublions-nous, que j'me dis. Je suis dans mon lit. Quand je me réveillerai, l'univers aura retrouvé son équilibre, que j'me dis. J'serai toujours seule, in a happy-sad way. Et je me rendors.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Paradise Lost
Des réfugiés marchent en pleine rue pendant des jours et des lunes en quête d'une terre promise qui ne les accueillera pas à bout portant;
Et comme la joie, surgissant des souvenirs, emplit le cœur, ils oublient qu'ils ignorent où ils vont, ils oublient qu'ils répondent au seul crime d'être.
Il n'y a de maison ni devant, ni derrière, seulement un trajet marqué de gens qui périront en route, et de beauté appartenant à un monde aussi éphémère que le rire.
Viendras-tu avec nous, étranger?
J'ai pris la mer sur un paquebot de tôle : 'paraît qu'ils bombardent pas encore l'océan. Le paradis perdu, ou Paradise Lost, c'est loin ça. C'est pas tout de suite qu'on accoste.
Et la route est longue entre aujourd'hui et demain, et les entrailles en bouillie d'angoisse, on oublie vite c'que ça faisait, la première fois qu'on entend sa fille rire, Et c'est aussi inouï que tragique de s'en souvenir et de réaliser que, à bord d'une barque maudite, une si belle chose s'oublie. -- Y’a des élans de compassion qu’on peut pas s’empêcher de voir fleurir dans notre coeur quand autant de tristesse et de courage peut encore émaner d’une humanité si souvent si désespérante. 
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ecrivainedudimanche · 9 years
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La maladresse
“En técas, prend soin de toi là. À plus.”
A vient d'tromper son chum. A viens d'se donner une autre bonne raison d’s'haïr. Une nuit esti, une bouteille, une tension d'trop. Juste une p'tite affaire de même dans l'air qui a toute changé. Une minute et une phrase trop bien placée, pis boom. Y sont déjà dans les bras de l'autre. Une seconde pour choisir, une seconde pour glisser pis attendre le lendemain matin pour se relever. Une lampe trop tamisée, une toune trop sensible, une trop bonne maladresse de pied en d'ssous d'la table. Une liste de jeux d'ombres sur les murs, et le lendemain, un gros mot marqué au fer rouge sur le front. “Infidèle”, c'est son nouveau nom. A l'avait jamais porté avant. Pis a l'porte mal. Y'en a qui portent ce nom là comme si y'étaient nés avec. Pas elle. Elle a l'porte comme un cancer de l'angoisse, qui grossit, pis grossit, pis grossit.
Aimer c'est donner. Donner c'est dur. C'est plus facile de prendre. Elle st'une pilleuse. A fait pas exprès. ‘Est conquérante avant même d'être débarqué d'sa chaloupe du Saint Empire de l'Insensibilité. “J’t'arrivé, j'ai ravagé, j'ai décâlicé”.
Sauf que tromper, c'est pas aimer non plus, c'est pas donner non plus. Dans le fond, c'est comme se voler à soi-même. C'est de se dépouiller de ses propres trésors pis de les crisser dins vidanges.
“ En técas, prends soin d'toi là. À plus!”
Non, esti. C'est pas d'ta faute, mais elle a pas envie d'prendre soin d'elle. Pis si t'es pour lui dire ça, dis-lui donc… Non, laisse faire. Dis-lui juste rien. A l'a rien envie d'entendre. A veut juste s'enterrer vivante dans son lit pis imaginer qu'à va miraculeusement pas avoir besoin d'se lever demain matin.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Que penses-tu de la congolexatisation du marché?
J'en pense que j'm'en beurre la raie
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Le coeur est fauve
Pourquoi dès que j'me connecte sur facebook je passe des heures à regarder défiler des photos d'enfants qui braillent, de familles décimées par des bombardements; pourquoi tout c'que j'vois c'est des femmes violées qu'on pleure de rage, et la haine qu'on porte aux salopards qui ont tout le pouvoir du monde de s'en câlisser? Pourquoi j'entends que c'est normal, que c'est pas la fin du monde, que les gens crèvent dans la vie; j'entends : « c'est tragique, c'est dramatique, c'est horrible, ces pauvres femmes; ces pauvres enfants; ces pauvres noirs; ces pauvres homos battus. Pauvres nous, pauvres eux… »
Pauvre monde de marde, oui! Pauvre crisse d’imbécillité humaine, pauvre cause perdue d'espoir jeté dans le vide à grands coups d'épées dans l'eau; pauvre moi, pauvre toi pis pauvre crisse d'amour qui sert à rien!
Pauvres nous, obnubilés pas nos propres p'tits nombrils, à s’mettre la tête dans l'cul comme si y'avait pas d'lendemain; pauvres nous, d'être aussi irrémédiablement égoïstes, aussi pathétiquement fake, d'avoir à faire semblant d'être des machines pour se donner une raison de vivre, pour se forcer à penser à deux fois avant d'aimer à perte de corps et d'âme et de bon sens;  Pauvres nous, d’avoir oublié, tout oublié, de plus s’rappeler qu’le coeur est fauve, qu’il est grand, avant d'être mécanique; oui, pauvres nous. Pauvres vous. Pauvre pelletée de fous.
L'infini se déverse au-dessus de sept milliard de têtes, des poignées d'étoiles dans nos cheveux pendant qu'on est trop occupés à bouffer du sable, jusqu'à c'que l'trou soit assez creux pis qu'on soit assez vieux pour s'y laisser crever; l’Univers se déploie devant nos faces et comme la lune s’accroche au gouffre, on la r’garde en maudissant l’insomnie, parce que quand même, faut se lever pis aller travailler dans ‘vie. Parce que le son d’la pluie, le ciel noir et les rêves, ça paie pas les factures.
J’étais en train d’écouter « formidable » version La Bronze (la version en arabe) et c’est là que je suis tombé sur un de ses titres: Mon coeur est fauve, ce qui m’a inspiré, notamment pour le titre de mon texte. (High five La Bronze) 
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ecrivainedudimanche · 9 years
Note
Bonjour, bonsoir! Quel est ton type MBTI?
Je suis INTP, pourquoi?
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Exorcisme
Bon. Encore insomniaque ça a l'air. Ça faisait longtemps.
Les nuits silencieusement secrètes m'avaient manquées. La noirceur englobante des fatidiques 4h11 AM qui veulent dire : « c'est faite, tu dormiras pas avant le levé du soleil, essaye même pas; » les craquements dans le plancher, ceux-là que y'a juste toi qui entend parce que tout le monde dort profond; ces craquements qui sonnent comme ton arrêt de mort à chaque fois, comme la confidence qui va te coûter la vie, le pouls rapide qui te crie : « tu devais pas entendre ça, maintenant ils savent que tu sais. »
Qui ça ils? Je sais pas, j'vais souvent m'imaginer des fantômes, des démons ou je sais pas trop quoi d'autre qui me donne des frissons rien qu'à y penser. Mais l'idée au fond c'est que la nuit noire aux grincements de portes entrouvertes me foutent la face dans mes angoisses pis c'est là, drette là, que j'ai besoin d'écrire. 
« Tu devais pas entendre ça, maintenant ils savent que tu sais. » C'est plus moi qui sais qu'j'sais, dans l'fond, qui sais que si j'ai peur pour rien, y doit ben y avoir une raison. Quelque chose derrière mes terreurs irrationnelles. Mais crisse, j'suis pas psy. J'sais pas comment m'auto-analyser, et pour être honnête j'pas mal trop biaisée pour ça. Faque m'a écrire à 'place, ok? Au moins jusqu'à c'que ça passe. Pour à soir, pis demain, pis peut-être ben jusqu'à c'que j'meurs.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Weetabix
La Vérité ça s’trouve pas dans une boîte de céréales. Y suffit pas d’la vider pis d’fouiller dans l’tas pour trouver la surprise. Ou alors faut toutes les manger les céréales, unes à unes, pour avoir droit à c’te maudite Vérité. Pis si y faut les manger unes à unes, ça doit être des céréales genre multigrain qui donne le flux. Toute pour décourager, tsé. 
En tous cas, deux bières, deux shots, deux sacs de poudre, et toujours pas de Vérité. C’est mon rituel ça, ma nouvelle religion; le culte sacré d’la sainte alcoolique en quête d’la Vérité Artificielle. Un show par nuit, un lendemain d’brosse pas jour, et autant d’conversations inutiles, Amen! Le truc, c’est d’pas penser. Après, la Vérité est supposée surgir de «l’Ivresse du moment.» Si j’pense trop, l’Ivresse vient pas. Mais si j’pense pas, j’deviens vide. Et si c’était le vide, en fait, le secret d’la Vérité?
Parce que si c’est ça, moi j’en ai des moyens d’être vide. Tiens, v’la mon meilleur: y’aura toujours cette baise de marde qu’tu drois t’convaincre qui était bonne parce que sans ça, sans c’t’espèce de besoin de contact humain, qu’est-ce que t’as? Qui c’est que t’es? Cette câlice de baise de marde qui t’as ben distraite sur le moment, mais qui laisse un goût amer; le souvenir vif de ses yeux fermés pendant qu’y t’fourre. Dans ce temps-là tu d’viens un trou, pis c’est là, précisément là, que t’es le plus vide.
Alors avale, ta bière, ton shot, ta poudre; pis toutes les graines du monde qui s’vide en toi sans s’poser d’questions. Anyway, c’est fini ça, l’temps des questions. 
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Fuck off
Rilke disait qu’un artiste l’était parce qu’y’avait pas d’autre choix. Que sans ça, y meurt. 
C'est temps-ci j’me lève le matin pis tout c’que j’sais c’est que j’ai deux pratiques de band par semaine, et que moi c’est sans ça que j’meure. Une chance que j’ai ça, j’me dis. Sinon j’me transforme en larve avant d’imploser sous la force de mon pathétique vide intérieur. J’deviens un gros “rien” sans but. 
Mais là j’me d’mande, peut-être ben parce que j’suis lendemain d’brosse pis de show, mais j’me demande si Rilke, au fond, y’avait pas prit le problème à l’envers. Être artiste, c’est pas plus être à court d’autre options? P’t’être que l’art c’est pas un moteur, mais plus une sorte de désespoir, le “plan a” parce que y’en a juste pas de “plan b”. Moi, étudier ? Crisse, passes-moi tous les dépliants d’université au monde pis j’va p’t’être ben juste réussir à m’torcher avec. Par exemple, j’suis pas mal capable de m’servir d’une guitare pis d’une basse. C’est peut-être ça que j’dois faire dans le fond. C’est quoi l’autre option miracle anyway? Trouver sa place, se la faire prescrire, c’est ben juste ça qui compte au bout du chemin, que ce soit comme artiste ou comme comptable, y’a pas de différence. Et pis même l’art, au fond, il nous appartient plus, une fois qu’on le libère dans l’espace. Même ça, on se le fait prescrire.
L’hiver va être rough, qu’y m’a dit. Y’allait s’coucher, y’était à moitié endormi, pis y m’lance: “c’est l’automne maintenant. J’l’ai senti d’même, comme une nostalgie, une espèce d’angoisse. Ç’t’arrivé d’un coup. Ç’t’année j’m’en sortirai pas comme l’hiver passé.” Sa voix sonnait comme une prière, dans sa chambre sombre et silencieuse. Pis moi j’lui jouais dans les cheveux, j’lui flattait l’dos, j’le berçais; comme pour lui dire: “ça va aller. J’va être là si l’hiver est trop rough. M’a t’bercer toute la nuit si y faut.” Y’avait juste sa voix, un velours dans la nuit, pis la friction de mes paumes sur son chandail en tissu synthétique cheap. Pas un autre son. Pis là j’ai eu l’goût d’brailler. Les larmes me sont grimpées aux yeux, une chance qu’y faisait noir. “L’hiver va être rough.” C’est tout c’que j’arrivais à penser; ça criait dans ma tête, tellement le silence ambiant était surréel. L’hiver va être rough. L’hiver va être rough. Rough, rough, rough, rough.
Pis c’est là que j’ai réalisé; c’est moi que j’berce. C’est mon murmure dans la nuit; mon tissu synthétique cheap. Ma main dans mes cheveux. Sauf que ça marche pas, j’peux pas faire ça, me rassurer toute seule. Tout le monde sait que ça sert à fuck all. Alors qui esti; qui icitte va me bercer, moi, si l’hiver est trop rough? 
Pis ç’pour ça j’pleurais, au fond. Parce que y’a pas une toune, ni un show, ni une foule en délire qui va me faire me sentir un peu moins seule. Fuck l’art, câlice.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Retour aux sources
La douleur et la mort c’est exotique, on veut s’dépayser mais  pas trop, alors on s’raconte que l’amour pis toutes ces affaires-là c’est la fin du monde. Mais la fin du monde est partout sauf ici, en tout cas pas dans notre p’tit monde de classe moyenne moyennement pas d’classe; ‘est en Inde, au Népal, en Afrique, est dans l’grand nord québécois, la fin du monde. Pas sur nos terrasse sous nos vingt-cinq degrés en été. Pas dans nos pièces de théâtre à cinquante piasses le billet. La douleur et la mort sont exotiques parce qu’elles sont partout où on veut pas r’garder; elles sont aussi réelles que les plages d’Hawaii pour quelqu’un qui est jamais sorti d’Montréal.
C’est quoi qu’ça fait d’se lever l’matin sans savoir si tu vas manger ? D’savoir que toute ta famille est en Palestine, la grand-mère, les cousins-cousines? Pis qu’toé t’es là, assis sur ton cul, sans pouvoir rien faire ?
Mais des fois juste de s’asseoir pis d’penser s’correct; quand on peut rien faire; quand on peut pas ressusciter les cinq-mille cadavres en Inde, morts d’avoir trop séché au soleil; quand tu peux pas arrêter les bombes avec tes mains trop occupées à s’gratter la poche. Penser c’est mieux qu’se crosser, j’imagine.
Y’a des affaires contre lesquelles t’as aucun pouvoir; le temps, la température, la ménopause. Toute ça sort de not’ contrôle, tsé. Alors faut ben contrôler son corps, son alimentation, son intelligence, toute pour pallier à c’qu’on arrive pas à contrôler. Pour oublier qu’on va crever un jour, comme tout l’monde. Pour pas penser à ceux et celles qui meurent avant d’avoir vécu.
La douleur, la mort... On en parle avec tellement de verve et de verbe, avec tous ces mots que ceux qui ont jamais appris à lire connaissent pas; toutes ces belles phrases fancy pour dire que c’est donc dur de s’sentir mal-aimé; toutes ces tragédies grecques qui nous coûtent la peau du cul au TNM où on a la chance de r’garder des rois pis des reines mal compris – des poètes dans l’âme !, se suicider en un épique et criant : « Ô, mon bel Hyppolite ! La vie c’est dur parce que ç’pas facile ! »
La cul’tûûre fait la loi d’nos jours, la cult’ûûre des belles phrases alambiquées pour parler d’sa graine, d’son gros sexe triste, d’not’ société d’consommation pis de pseudo-liberté à la sauce anarcho-contradictoire; se crosser d’vant un miroir en pensant pas trop fort qu’on est p’t’être ben Jésus est rendu monnaie courante dans les cercles d’la basse bourgeoisie hipsterisée des temps modernes.
M’a vous dire une affaire : cette cult’ûûre, aussi vide de sens qu’elle est pleine de marde, j’me la fout au cul et ce bien profond. Ch’pour ça moi, l’retour aux sources.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Circuits fermés
C'est plus dur qu'on l'pense de se r'garder dans l'miroir pis d'voir que tu souris un peu plus que d'habitude, que t'es un peu plus belle que la veille. En tout cas, c'est dur quand t'es comme moi pis qu'tu t'prends pour un ordinateur.
Changer. Se transformer. Passer d'un état à un autre. Être, activement. Là; maintenant; tout d'suite. Pas de « avant », ni de « après ». Juste l'instant présent. Changer.
Les ordinateurs, ça change pas. Ça upgrade, ça se met à jour. Un ordinateur, c'est pas heureux; c'est fonctionnel, efficace et rapide. C'est une démarche, une méthode, c'est passif. C'est pas s'posé d'avoir de tripes.Y devrait pas sentir qu'y a l'coeur qui asphyxie sous une pile de « et si j'avais? Et si je faisais? Et si…? ». Y'est pas sensé chercher ses mots, Y'est pas sensé pas avoir les mots justes.
J'les cherche, justement, ces mots-là, mais j'réalise du haut d'mon existence de pauvre humaine au vocabulaire atrophié que j'les ai pas, les mots justes. J'fouille dans ma mémoire pour trouver une solution, j'me fais aller les algorithmes comme si y'avait pas d'lendemain, mais tout c'que j'trouve c'est des Error 404, page not found. Ça arrive pas ça, d'habitude. L'wifi rentre pas, pis on dirait qu'le câble du réseau local fitte pus dans mon crâne. Alors j'vais sur Word pour passer l'temps.
Sauf que c'est dangereux d'écrire, j'le réalise ben. Écrire, ça m'concrétise la pensée; ça m'fait creuser en plein dans ce p'tit spot de cerveau, tsé, lui où j'veux jamais aller. Et avant-même d'avoir eu l'temps d'le réaliser, j'suis en train de lire c'que je me torture à ignorer avec véhémence.
En fin d'compte, j'pense que la vérité trouve toujours son chemin à travers les circuits fermés. P't'être qu'à sait qu'en fait y'en a pas vraiment de circuits fermés. Qu'y a toujours une porte qui attend d's'ouvrir; peut-être ben qu'elle attend juste que j'ferme les yeux deux secondes pour tourner la poignée et laisser entrer la lumière. D'un coup alors tout est plus clair, fait que tsé, je reconnais pus vraiment où j'suis. Y'avait jamais eu d'lumière là-dedans, j'me sens perdue, comme si j'étais pas chez nous. Mais ça sent toujours pareil, le plafond est aussi bas qu'avant, la toilette fuit encore. J'vois mieux toutes les p'tites imperfections qui font que c'est ben mon appart', pis celui de personne d'autre.
Sauf que j'remarque aussi les petits détails qui me font sourire. Les gouttes de pluie sur le rebord de ma fenêtre. Les empreintes de mon chat dans la poussière. La carte postale sur mon frigo. Le numéro de téléphone qu'y m'avait donné avant d'partir, l'autre fois. Ses cheveux solitaires qui traînent encore pas loin d'mon oreiller.
Quand y'a trop d'lumière, j'vois rien sur mon écran d'ordinateur. Fuck les calculs, fuck les algorithmes. J'ai beau essayer, j'vois rien. Au gros soleil, mon écran devient un miroir, pis dans ce temps-là, y'a rien qu'une affaire à faire : me faire face pour enfin trouver dans mon reflet ce p'tit spot de cerveau qui est invisible quand j'me force à regarder ailleurs.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Les bancs vides
Hier j'attendais le métro. J'étais assise à huit heures et quart du matin, le métro passais dans une minute et, comme je me disais que j'aimerais profiter de ma place assise plus longtemps, y'a une femme qui est arrivée pour s'asseoir aussi. Tous les bancs étaient vides, alors c'est ben sûr, elle a pris la place pas juste à côté de moi. On avait un banc de différence entre nous deux, un banc qui était ben rien que ça, un banc. Mais c'te banc-là m'a donné l'impression d'être un trou noir qui séparait deux galaxies.
On vit dans un monde de bancs vides, d'espaces vitaux qui prennent des proportions d'systèmes solaires: si y'avait fallu que nos genoux entrent en contact rien qu'une seconde, ça aurait sûrement créé une fissure dans le temps et l'espace, une fissure que nos bulles galactiques auraient pas pu réparer. On créerait peut-être un autre univers, une poche dans l'existence de nos mondes immenses et magnifiques, mais infiniment silencieux. Ce monde-là où y faut pas hausser le ton, où y faut pas rire trop fort. Ce monde où demander l'heure nous fabrique une crise de sueurs froides.  
Les bancs vides dans le métro, les bancs vides dans l'autobus. Marcher plus vite dans ‘rue pour dépasser l'autre, pour pas marcher à côté. Un monde de cratères, entre profs et élèves, patrons et employés, citoyens et va-nu-pieds. Un monde de mondes, un monde d'absence. L'absence entre chacune de nos bulles, chacune de nos histoires, le vide qui nous sépare. Le vide externe, notre vide interne. Deux Big Bang : un au début, un à la fin. Pas d'autres au milieu. Pas d'autres explosions. Y'a déjà assez d'soleils dans notre propre p'tit vide noir d'étoiles.
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ecrivainedudimanche · 9 years
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Autre chose
J’m’ennuie des lumières d’la grand-ville. Jonquière c’est cool, Québec aussi, mais Montréal c’est autre chose.
J’pense au poème sur le gros mur de brique derrière le métro Mont-Royal, celui qui parle du vieux coeur de la ville; des ses spasmes, ses embolies et de ses souffles au coeur. J’me rappelle avoir passé des minutes complètes à lire et relire c’te poème-là, à me demander pourquoi ça m’faisait autant de quoi, lire ça. Encore aujourd’hui, quand j’attends le bus pour me rendre à job à huit heures le matin, j’regarde le poème. « Sept heures et demi du matin métro de Montréal C’est plein d’immigrants Ça se lève de bonne heure, ce monde-là
Le vieux coeur de la ville Battrait-il donc encore Grâce à eux »
Moi par contre ça fait pas ben ben longtemps que j’me lève de bonne heure, mais ça change rien, que ce soit à sept heures du matin ou à minuit le soir, ce texte-là m’parle.  
Y’a rien comme Montréal quand t’as vécu là toute ta vie. Rien comme les ruelles qui sillonnent la ville; rien comme les vieux quartiers. Pas vieux comme le vieux-Montréal ou le vieux-Québec, vieux parce que t’es connais, ces quartiers-là. Y s’ont une résonance avec qui t’es. Tsé, c’est ben beau un musée, mais c’est rien comparé aux vieilles photos en noir et blanc des tes grand-parents quand y s’avaient vingt ans. 
J’ai une p’tite pensée pour tous ces gens qui partent de la ville pour aller voir le monde. Des gens de mon âge, avec leur bebittes. Ça prend ben du courage pour s’en aller su’l’pouce pas une cenne d’ins poches; pour traîner ses embolies et ses souffles au coeur dans un pack sac et faire son chemin d’croix vers le paradis de la cueillette de cerises. Moi j’ai les mains trop pleines pour la cueillette: la gauche tient mon coeur lourd de marde pis d’ambitions; la droite tient mes tripes au-dessus de la table, pas sûre d’être prête à les y mettre. Faudrait ben que j’dépose un d’mes deux organes, si j’veux ouvrir mon pack sac pour les fourrer dedans. J’sais pas comment faire ça, moi. J’sais même pas si j’s’rai prête un jour à les exposer pis à arrêter de les cacher derrière mon dos.
« Ce vieux coeur usé de la ville Avec ses spasmes Ses embolies Ses souffles au coeur Et tous ses défauts Et toutes les raisons du monde qu’il aurait De s’arrêter De renoncer. » J’trouve ça drôle de citer un poème, j’fais pas ça souvent. Mais à s’t’heure que j’suis loin de chez nous, j’repense à ma ville, pis en même temps, j’repense à toutes les raisons du monde que j’aurais de m’arrêter, de renoncer; j’imagine tous les zippers qui ferment tight sur les pack sacs remplis de défauts pis d’tripes, et à ces gens-là qui ont mit leur coeur dans leur valise pour mieux s’remplir le corps d’autre chose.  Finalement, j’sais pas si j’ai l’mal du pays, ou ben juste la mal de t’ça, autre chose. ---- Poème:  TANGO DE MONTRÉAL, Gérald Godin, 1983.
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