djrimbaud
DJ Rimbaud
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djrimbaud · 11 months ago
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MAURICE CARÊME ‱‱ LE CHAT ET LE SOLEIL Musique : Marie-Annick LĂ©pine InterprĂšte : Marie-Annick LĂ©pine Le chat ouvrit les yeux, Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux Le soleil y resta. VoilĂ  pourquoi, le soir, Quand le chat se rĂ©veille J’aperçois dans le noir Deux morceaux de soleil. — L’Arlequin
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djrimbaud · 2 years ago
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JACQUES PRÉVERT ‱‱ « FILLE DE MARS  » Musique : Marjo Tal InterprĂšte : Marjo Tal Fille de Mars garçon d’Avril amoureux de Mai Dans la ferraille de la FĂȘte les feux de la Saint-Elme sur les trolleys crĂ©pitent Fille de Mars garçon d’Avril amoureux de Mai BercĂ©s par le doux fracas du manĂšge en caressant un rĂȘve se caressant aussi Ils s’aiment pour la vie Ce rĂȘve est aussi vrai que le vacarme de cette fĂȘte c’est pour la vie qu’ils s’aiment c’est Ă  cause de la vie et mĂȘme s’ils se quittent elle les a rĂ©unis. — Grand Bal du printemps
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djrimbaud · 4 years ago
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PHILIPPE JACCOTTET ‱‱ LES NOUVELLES DU SOIR
Musique : Jacques Bertin InterprĂšte : Jacques Bertin
À l’heure oĂč la lumiĂšre enfouit [cache] son visage dans notre cou, on crie les nouvelles du soir, on nous Ă©corche. L’air est doux. Gens de passage dans cette ville, on pourra juste un peu s’asseoir au bord du fleuve oĂč bouge un arbre Ă  peine vert, aprĂšs avoir mangĂ© en hĂąte ; aurai-je mĂȘme le temps de faire ce voyage [cet ouvrage] avant l’hiver, de t’embrasser avant de partir ? Si tu m’aimes, retiens-moi, le temps de reprendre souffle, au moins juste pour ce printemps, qu’on nous laisse tranquilles longer la tremblante paix du fleuve, trĂšs loin, jusqu’oĂč s’allument les fabriques immobiles
 Mais pas moyen. Il ne faut pas que l’étranger qui marche se retourne, ou il serait changĂ© en statue : on ne peut qu’avancer. Et les villes qui sont encor debout brĂ»leront. Une chance [que j’aie au moins visitĂ© Rome, l’an passĂ©,] que nous nous soyons vite aimĂ©s, avant l’absence, regardĂ©s encore une fois, vite embrassĂ©s, [avant qu’on crie « Le Monde » Ă  notre dernier monde ou « Ce soir » au dernier beau soir qui nous confonde
] Tu partiras. DĂ©jĂ  ton corps est moins rĂ©el que le courant qui l’use, et ces fumĂ©es au ciel ont plus de racines que nous. C’est inutile de nous forcer. Regarde l’eau, comme elle file par la faille entre nos deux ombres. C’est la fin, qui nous passe le goĂ»t de jouer au plus fin.
— L’Effraie, 1946-1950
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djrimbaud · 4 years ago
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PIERRE MAC ORLAN ‱‱ LES SIX ÉLÉMENTS Musique : Lino Leonardi InterprĂšte : Monique Morelli Les palais de justice Regardons, en suivant la Seine et ses ponts dĂ©jĂ  cĂ©lĂ©brĂ©s, les fillettes des vingt quartiers qui s’en vont deux fois la semaine, un renard chauve autour du cou, avec la morgue du hibou, oiseau rebelle Ă  l’allĂ©gresse, chez les mĂ©decins du Palais oĂč la Main de gloire est au frais chercher franchise pour leurs fesses. Les Champs-ÉlysĂ©es Rien n’est encor plus dĂ©testable que les retraits des boulingrins oĂč l’on voit errer des putains qui semblent grand’mĂšres du Diable. Seigneur oĂč vont en de tels lieux ces ombres dĂ©vorĂ©es au feu qui flambe Ă  leurs tristes bouzines. Les Bilitis d’un jour sans pain se mĂȘlent dans la limousine ronflant en douce et feux Ă©teints. Montmartre Les bougnats bordent le cratĂšre de ce petit mont de VĂ©nus et chacun d’eux y dĂ©saltĂšre Cartouche et Jenin l’Avenu. On estime ici les pucelles autant qu’un pet de veau mort-nĂ©. L’art n’a besoin de chastetĂ© et la muse ici n’est cruelle qu’à ceux qu’elle doit restaurer. Montparnasse On y voit venir d’AmĂ©rique les yeux encore Ă  peine ouverts sur la perversitĂ© publique les blondes girls de Mortimer. Mais sur leurs muqueuses trop neuves elle attendent de l’amour la trĂšs intime extase pour en Ă©tablir enfin la preuve, les yeux cernĂ©s au point du jour. L’école militaire La Grande Roue est dĂ©molie avec ses boudoirs aĂ©riens ; la culotte rouge est bannie d’un tableau jadis quotidien ; les bobinards parĂ©s de glaces, dont Mars absorbait tous les dons, n’offrent que des dĂ©cors sans fonds oĂč les servantes se prĂ©lassent dedans leur peau bleu d’horizon. CimetiĂšre Saint-Vincent Comme un bonbon frais dans la bouche d’un soldat blessĂ© en juillet et le repos de qui se couche ayant pour un soir son lit fait, le charnier Saint-Vincent s’impose aux amateurs de ce quartier, mais pour ceux-ci et leurs pĂ©chĂ©s l’avenir n’est pas peint en rose. Pourtant je les crois guerdonnĂ©s. — PoĂ©sies documentaires complĂštes
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djrimbaud · 4 years ago
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JEAN TARDIEU ‱‱ CHƒUR D’ENFANTS Musique : GĂ©rard Jouannest InterprĂšte : Juliette GrĂ©co Tout ça qui a commencĂ© il faut bien que ça finisse : la maison zon sous l’orage le bateau dans le naufrage le voyageur chez les sauvages. Ce qui s'est manifestĂ© il faut que ça disparaisse : feuilles vertes de l’étĂ© espoir jeunesse et beautĂ© an-ci-en-nes vĂ©ritĂ©s. MoralitĂ©. Si vous ne voulez rien finir Ă©vitez de rien commencer. Si vous ne voulez pas mourir, quelques mois avant de naĂźtre faites-vous dĂ©commander. — Monsieur Monsieur
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djrimbaud · 4 years ago
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GUILLAUME APOLLINAIRE ‱‱ LA BOUCLE RETROUVÉE Musique : Robert Caby InterprĂšte : Kiki de Montparnasse Il retrouve dans sa mĂ©moire La boucle de cheveux chĂątains T’en souvient-il Ă  n’y point croire De nos deux Ă©tranges destins Du boulevard de la Chapelle Du joli Montmartre et d’Auteuil Je me souviens murmure-t-elle Du jour oĂč j’ai franchi ton seuil Il y tomba comme un automne La boucle de mon souvenir Et notre destin qui t’étonne Se joint au jour qui va finir — Calligrammes
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djrimbaud · 4 years ago
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GUILLAUME APOLLINAIRE ‱‱ LA BOUCLE RETROUVÉE Musique : Robert Caby InterprĂšte : Marianne Oswald Il retrouve dans sa mĂ©moire La boucle de cheveux chĂątains T’en souvient-il Ă  n’y point croire De nos deux Ă©tranges destins Du boulevard de la Chapelle Du joli Montmartre et d’Auteuil Je me souviens murmure-t-elle Du jour oĂč j’ai franchi ton seuil Il y tomba comme un automne La boucle de mon souvenir Et notre destin qui t’étonne Se joint au jour qui va finir — Calligrammes
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djrimbaud · 4 years ago
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CLAUDE ROY ‱‱ LA NUIT Musique : Jacques Douai InterprĂšte : Jacques Douai Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit Ă  pas de vent de loup de fougĂšre et de menthe voleuse de parfum impure fausse nuit fille aux cheveux d’écume issue de l’eau dormante AprĂšs l’aube la nuit tisseuse de chansons s’endort d’un songe lourd d’astres et de mĂ©duses et les jambes mĂȘlĂ©es aux fuseaux des saisons veille sur le repos des Ă©toiles confuses Sa main laisse glisser les constellations le sable fabuleux des mondes solitaires la poussiĂšre de Dieu et de sa crĂ©ation la semence de feu qui fĂ©conde les terres Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit Ă  pas de vent de mer de feu de loup de piĂšge bergĂšre sans troupeaux glaneuse sans Ă©pis aveugle aux lĂšvres d’or qui marche sur la neige. — PoĂ©sies
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djrimbaud · 4 years ago
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CHARLES BAUDELAIRE ‱‱ ÉLÉVATION Musique : Bertrand Louis InterprĂšte : Bertrand Louis Au-dessus des Ă©tangs, au-dessus des vallĂ©es, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par delĂ  le soleil, par delĂ  les Ă©thers, Par delĂ  les confins des sphĂšres Ă©toilĂ©es, Mon esprit, tu te meus avec agilitĂ©, Et, comme un bon nageur qui se pĂąme dans l’onde, Tu sillonnes gaiement l’immensitĂ© profonde Avec une indicible et mĂąle voluptĂ©. Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l’air supĂ©rieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides. DerriĂšre les ennuis et les vastes chagrins Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse, Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse S’élancer vers les champs lumineux et sereins ; Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes ! — Les Fleurs du mal
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djrimbaud · 5 years ago
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ÉMILE NELLIGAN ‱‱ L’IDIOTE AUX CLOCHES Musique : François Dompierre InterprĂšte : RenĂ©e Claude I Elle a voulu trouver les cloches Du Jeudi-Saint sur les chemins ; Elle a saignĂ© ses pieds aux roches À les chercher dans les soirs maints,          Ah ! lon lan laire, Elle a meurtri ses pieds aux roches ; On lui disait : « Fouille tes poches. — Nenni, sont vers les cieux romains : Je veux trouver les cloches, cloches,          Je veux trouver les cloches Et je les aurai dans mes mains. » Ah ! lon lan laire et lon lan la. II Or vers les heures vespĂ©rales Elle allait, solitaire, aux bois. Elle rĂȘvait des cathĂ©drales Et des cloches dans les beffrois ;          Ah ! lon lan laire, Elle rĂȘvait des cathĂ©drales, Puis tout Ă  coup, en de fous rĂąles S’élevait tout au loin sa voix : « Je veux trouver les cloches, cloches,          Je veux trouver les cloches Et je les aurai dans mes mains. » Ah ! lon lan laire et lon lan la. III Une aube triste, aux routes croches, On la trouva dans un fossĂ©. Dans la nuit du retour des cloches L’idiote avait trĂ©passĂ© ;          Ah ! lon lan laire, Dans la nuit du retour des cloches, À leurs mĂ©talliques approches, Son rĂȘve d’or fut exaucĂ© : Un ange mit les cloches, cloches          Lui mit toutes les cloches, LĂ -haut, lui mit toutes aux mains. Ah ! lon lan laire et lon lan la. — PoĂ©sies complĂštes
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djrimbaud · 5 years ago
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ARTHUR RIMBAUD ‱‱ ROMAN Musique : LĂ©o FerrĂ© InterprĂšte : Julien Clerc I On n’est pas sĂ©rieux, quand on a dix-sept ans. — Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafĂ©s tapageurs aux lustres Ă©clatants ! — On va sous les tilleuls verts de la promenade. Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupiĂšre ; Le vent chargĂ© de bruits, — la ville n’est pas loin, — A des parfums de vigne et des parfums de biĂšre
 II — VoilĂ  qu’on aperçoit un tout petit chiffon D’azur sombre, encadrĂ© d’une petite branche, PiquĂ© d’une mauvaise Ă©toile, qui se fond Avec de doux frissons, petite et toute blanche
 Nuit de juin ! Dix-sept ans ! — On se laisse griser. La sĂšve est du champagne et vous monte Ă  la tĂȘte
 On divague ; on se sent aux lĂšvres un baiser Qui palpite lĂ , comme une petite bĂȘte
 III Le cƓur fou Robinsonne Ă  travers les romans, — Lorsque, dans la clartĂ© d’un pĂąle rĂ©verbĂšre, Passe une demoiselle aux petits airs charmants, Sous l’ombre du faux-col effrayant de son pĂšre
 Et, comme elle vous trouve immensĂ©ment naĂŻf, Tout en faisant trotter ses petites bottines, Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif
 — Sur vos lĂšvres alors meurent les cavatines
 IV Vous ĂȘtes amoureux. LouĂ© jusqu’au mois d’aoĂ»t. Vous ĂȘtes amoureux. — Vos sonnets la font rire. Tous vos amis s’en vont, vous ĂȘtes mauvais goĂ»t. — Puis l’adorĂ©e, un soir, a daignĂ© vous Ă©crire
 ! — Ce soir-lĂ ,
 — vous rentrez aux cafĂ©s Ă©clatants, Vous demandez des bocks ou de la limonade
 — On n’est pas sĂ©rieux, quand on a dix-sept ans Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade. — PoĂ©sies complĂštes
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djrimbaud · 5 years ago
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GÉRALD GODIN ‱‱ CANTOUQUES ET CIE Musique : Bernard Adamus InterprĂšte : Bernard Adamus beau joual triste faraud tu ne la [re]verras pas de sitĂŽt MĂšrĂ© MĂšrĂ© disait-elle avant karize des autres karizdondelle tu n’étais pas que dĂ©jĂ  tu n’es plus tu me faisais qui es-tu ma perdue le soir venait de naĂźtre Ă©tait-ce Ă  MĂ©kinac ouatche-toĂ© stun crisse un tabarnaque [il prend] le malheur Ă  bras-le-corps Ă  pic hier, en maudit Ă  soir en hostie demain [avec] le motton tout le temps [il se] tire une touche en attendant tout est laid il pleut des clous la fin de semaine il prend un coup sur un noĂ«l abasourdi [il est] muet cinquante pour cent de son cri sur la chanson sale des fonds de cour Ă©perdus de mots cherchant Ă  dire pourquoi puant pays de mes amours on t’aime encore et pour toujours je joue mes freegames sans les compter dans l’air d’automne un amour est passĂ© je monte vers toi muet les bras coupĂ©s ouache-[t]oĂ© chu un crisse un tabarbaque — Cantouques et Cie Note : Collage de vers tirĂ©s des poĂšmes À Mary (1-3, 6-9), Cantouque Ă  rĂ©pondre (5-6, 10, 16-18, 29), Cantouque de la fin de semaine (11-15, 24), C’était un temps (19), Cantouque du soir (20-23), Vers toi (25-28).
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djrimbaud · 7 years ago
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ANNE HÉBERT ‱‱ IL Y A CERTAINEMENT QUELQU’UN Musique : Sylvie Paquette InterprĂšte : Sylvie Paquette Il y a certainement quelqu’un Qui m’a tuĂ©e Puis s’en est allĂ© Sur la pointe des pieds Sans rompre sa danse parfaite. A oubliĂ© de me coucher M’a laissĂ©e debout Toute liĂ©e Sur le chemin Le cƓur dans son coffret ancien Les prunelles pareilles À leur plus pure image d’eau A oubliĂ© d’effacer la beautĂ© du monde Autour de moi A oubliĂ© de fermer mes yeux avides Et permis leur passion perdue. — Le Tombeau des rois
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djrimbaud · 7 years ago
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RAYMOND QUENEAU ‱‱ POUR UN ART POÉTIQUE (EXTRAIT) Musique : Henry Sullivan InterprĂšte : Henri Salvador III Bien placĂ©s bien choisis quelques mots font une poĂ©sie les mots il suffit qu’on les aime pour Ă©crire un poĂšme on sait pas toujours ce qu’on dit lorsque naĂźt la poĂ©sie faut ensuite rechercher le thĂšme pour intituler le poĂšme mais d’autres fois on pleure on rit en Ă©crivant la poĂ©sie ça a toujours kĂ©kchose d’extrĂȘme un poĂšme — L’Instant fatal
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djrimbaud · 8 years ago
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MAURICE FOMBEURE ‱‱ LE RETOUR DU SERGENT Musique : Michel Fugain InterprĂšte : Michel Fugain Le sergent s’en revient de guerre, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez. Le sergent s’en revient de guerre Entre les buissons Ă©tonnĂ©s. [A gagnĂ© la croix de Saint-Georges, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez, A gagnĂ© la croix de Saint-Georges, Son pĂ©cule a sous son bonnet.] Bourre sa pipe en terre rouge, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez, Bourre sa pipe en terre rouge Puis soudain se met Ă  pleurer. Il revoit tous ses copains morts, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez. Il revoit tous ses copains morts Qui sont pourris dans les guĂ©rets. Ils ne verront plus leur village, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez. Ils ne verront plus leur village, Ni le calme bleu des fumĂ©es. Les fiancĂ©es, va, marche ou crĂšve, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez, EnvolĂ©es comme dans un rĂȘve Les copains s’les sont envoyĂ©es. Et le sergent verse une larme, Les pieds gonflĂ©s, sifflant du nez. Et le sergent verse une larme Le long des buissons Ă©tonnĂ©s. — Chansons de la grande hune
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djrimbaud · 8 years ago
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PAUL-JEAN TOULET ‱‱ TROTTOIR DE L’ÉLYSÉ’-PALACE
 Musique : Fabien Martin InterprĂšte : Fabien Martin XVI Trottoir de l’Élysé’-Palace          Dans la nuit en velours OĂč nos cƓurs nous semblaient si lourds          Et notre chair si lasse ; DĂŽme d’étoiles, noble toit,          Sur nos Ăąmes brisĂ©es, Taxautos des Champs-ÉlysĂ©es,          Soyez tĂ©moins ; et toi, Sous-sol dont les vapeurs vineuses          Encensaient nos adieux — Tandis que lui perlaient aux yeux          Ses larmes vĂ©nĂ©neuses. — Les Contrerimes
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djrimbaud · 8 years ago
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JEAN RACINE ‱‱ ANDROMAQUE (EXTRAIT) Musique : Dan Bigras InterprĂšte : Dan Bigras                                    ORESTE. GrĂące aux dieux, mon malheur passe mon espĂ©rance ! Oui, je te loue, ĂŽ ciel, de ta persĂ©vĂ©rance ! AppliquĂ© sans relĂąche au soin de me punir, Au comble des douleurs tu m’as fait parvenir ; Ta haine a pris plaisir Ă  former ma misĂšre ; J’étais nĂ© pour servir d’exemple Ă  ta colĂšre, Pour ĂȘtre du malheur un modĂšle accompli. Eh bien ! je meurs content, et mon sort est rempli. OĂč sont ces deux amants ? Pour couronner ma joie, Dans leur sang, dans le mien, il faut que je me noie ; L’un et l’autre en mourant je les veux regarder : RĂ©unissons trois cƓurs qui n’ont pu s’accorder
 Mais quelle Ă©paisse nuit tout Ă  coup m’environne ? De quel cĂŽtĂ© sortir ? D’oĂč vient que je frissonne ? Quelle horreur me saisit ? GrĂące au ciel, j’entrevoi
 Dieux ! quels ruisseaux de sang coulent autour de moi !                                    PYLADE. Ah, seigneur !                                    ORESTE.                            Quoi ! Pyrrhus, je te rencontre encore ! Trouverai-je partout un rival que j’abhorre ? PercĂ© de tant de coups, comment t’es-tu sauvĂ© ? Tiens, tiens, voilĂ  le coup que je t’ai rĂ©servĂ©. Mais que vois-je ? À mes yeux Hermione l’embrasse ! Elle vient l’arracher au coup qui le menace ! Dieux ! quels affreux regards elle jette sur moi ! Quels dĂ©mons ! quels serpents traĂźne-t-elle aprĂšs soi ? Eh bien ! filles d’enfer, vos mains sont-elles prĂȘtes ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos tĂȘtes ? À qui destinez-vous l’appareil qui vous suit ? Venez-vous m’enlever dans l’éternelle nuit ? Venez, Ă  vos fureurs Oreste s’abandonne. Mais non, retirez-vous, laissez faire Hermione : L’ingrate mieux que vous saura me dĂ©chirer ; Et je lui porte enfin mon cƓur Ă  dĂ©vorer. — Andromaque, acte V, scĂšne V
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