dialoguesdombres
Rosa Mystica
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Dialogues d'ombres
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dialoguesdombres · 4 years ago
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Ivan Aivazovski, Yalta, 1899
« Le Tombeau du poÚte
DerriĂšre ce mort seule et dans la crainte
L’ñme se traünait jusqu’à ses ultimes forces,
A moi s’offrait l’immortelle perspective
Des tombeaux qui disparaissent dans le passé.
Feuilles, herbes - tout cela demeurait par trop vivant,
Comme si quelqu’un avait posĂ© une loupe
Sur ce monde au mouvement trouble,
Sur ce filet de veines qui battent.
Je rentrai chez moi, me lavai les mains
Et me couchai, fermai les yeux. Dans un vague bruit
Elle a pĂ©nĂ©trĂ© par la fenĂȘtre de la chambre,
Et sous le crĂ©puscule menaçant comme avant l’orage,
Sans aucune immortalité, triviale
Et nu se tenait la mort, la seule mort »
ArsĂ©ni Tarvovski, L’avenir seul
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dialoguesdombres · 4 years ago
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« J’ai laissĂ© tomber la psychanalyse. Je ne sais pas pour combien de temps. Je vais trĂšs mal. Je ne sais pas si je suis nĂ©vrosĂ©e, ça m’est Ă©gal. J’ai simplement une sensation d’abandon absolu. De solitude absolue. Je me sens toute petite, une toute petite fille. Et tout le monde m’abandonne. Absolument tout le monde. A prĂ©sent, ma solitude est faite de chimĂšres amoureuses, d’hallucinations
 Je rĂȘve d’une enfance que je n’ai pas eue, et je me revois heureuse - moi, qui ne l’ai jamais Ă©tĂ©. Quand je sors de ces rĂȘves, je n’existe plus au regard de la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure et prĂ©sente. Il n’y a jamais eu autant de distance entre mon rĂȘve et mon action. Je ne sors pas je n’appelle personne. Je purge une Ă©trange pĂ©nitence. Mon coeur me fait funestement souffrir. Tant de solitude. Tant de dĂ©sir. Et la famille qui e tourne autour, qui pĂšse avec ses horribles problĂšmes quotidiens. Mais je ne les vois pas. C’est comme s’ils n’existaient pas. Quand ils s’approchent de moi, je sens des ombres qui m’ennuient. J’ai envie de pleurer. Je le fais. Je pleure parce qu’il n’y a pas d’ĂȘtre magiques. Mon ĂȘtre ne tremble devant aucun nom, devant aucun regard. Tout est pauvre et vide de sens. Ne disons pas que je suis coupable de cela. Ne parlons pas de coupables. J’ai pensĂ© Ă  la folie. J’ai pleurĂ© en implorant le Ciel de devenir folle. Ne plus jamais sortir des rĂȘves. C’est mon image du paradis. Je n’écris presque pas d’ailleurs. Il y a pourtant un dĂ©sir d’équilibre. Un dĂ©sir de faire quelque chose de ma solitude. Une solitude orgueilleuse, industrieuse et forte. Étudier, Ă©crire, me distraire. Tout ça, seule. IndiffĂ©rente Ă  tout et Ă  tous » Alejandra Pizarnik, Journaux, 3 janvier 1959.
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