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Et câest reparti pour un tour
Je suis ma plus grosse blessure. Trop. Pas Assez. Mon corps ma tĂȘte ne sont quâĂ©chec. LâĂ©chec me hante Ă chaque bouchĂ©e, Ă chaque note en dessous de 20, devant une balance ou le morceau de chocolat que je nâarrive pas Ă me refuser. LâĂ©chec me ronge tellement que je le pourchasse sans relĂąche. Quitte Ă Ă©chouer autant Ă©chouer consciemment. Je ne me donne Ă 100 pour cents dans absolument rien. Les humains mâont dĂ©chirĂ©, mes pĂšres mâont fait mĂ©ritĂ© la moindre marque dâaffection de leur part et ma mĂšre nâa pas Ă©tĂ© capable de me ramasser quand je me suis Ă©croulĂ©e. Et si je leur ai pardonnĂ© du moins si je crois leur avoir pardonnĂ©, ça ne me sauve en rien.
Je joue Ă cache cache avec la douleur. Elle est lĂ au jour le jour mais je ne sais pas la trouver, je lâĂ©vite quand elle me cherche et la supplie quand pleurer devient mon seul Ă©chappatoire. Jâaime quand mon ventre se tord de douleur, que je pleure Ă ne plus en avoir de voix, que mes yeux restent gonflĂ©s la journĂ©e qui suit et que mon Ăąme se draine de tout son mal-ĂȘtre.
Mon corps est mon ennemi et mon esprit est mon bourreau.
Alors je rĂȘve depuis toute petite du jour oĂč je ne serais plus, tantĂŽt suicidaire, tantĂŽt scĂ©nario de changement de vie mon coeur vagabonde entre les moyens de me faire sortir de moi. Lâalcool reste le moyen le plus efficace. Un bouteille de vodka et me voilĂ libĂ©rĂ©e pour quelques heures. Les endorphines de mes Ă©carts sucrĂ©s ne font pas le poids face Ă la culpabilitĂ© des calories ingĂ©rĂ©es. Sauf que lâalcool aussi fait grossir. Jâen viens Ă croire que vivre fait grossir. Jâenfle un peu plus Ă chaque seconde comme si jâĂ©tais remplie par mon propre dĂ©goĂ»t.
On dit que je suis intelligente et câest peut ĂȘtre le cas, et si ça lâest câest mon plus grand supplice. DâĂȘtre consciente de mon esthĂ©tique, de la vie, de savoir que je suis condamnĂ©e Ă mâempierger dans ma mĂ©diocritĂ©, avec mes Ă©tudes mĂ©diocres, mon corps mĂ©diocre et mon avenir tout aussi terne. Dieu ne me rĂ©pond pas et lâespoir est lâopium du peuple.
Je mâĂ©puise entre nouvelles rĂ©solutions, introspection et volontĂ© dâen finir. Le premier jour je me met Ă un nouveau rĂ©gime et reprend le sport. Le deuxiĂšme je ne vais pas en cours parce que mâasseoir deux heures pour entendre un gaucho me dĂ©sinstruire de sa verve politisante mâennuie. Le troisiĂšme jour face Ă mon ventre gras, Ă ma peau marquĂ©e par les souvenirs de lâacnĂ© et mes crises existentielles alimentĂ©es par ma capacitĂ© hors pair Ă me mettre toute seule face Ă lâĂ©chec inĂ©vitable (celui que je redoute tant), je lutte contre mon esprit simpliste et faible qui voit lâengloutissement dâune plaquette de lexomyl comme le salut dont mon Ăąme impure aurait besoin.
Mon paradoxe me vide, entre mésestime de moi, haine de mon ensemble et croyance en ma gracieuse destinée je virevolte dans les vents de ma sottise.
J'oscille entre lâespoir de devenir quelquâun et la certitude de mourir en rien.
Je me rebute, et me force Ă respirer. Et ce dans un cycle continu de flux Ă©motionnel oĂč mes nĂ©vroses et mon hyperphagie interagissent.
Je finis toujours par Ă©crire sur un support divers, preuve de mon incapacitĂ© Ă rester fidĂšle Ă quoi que ce soit, mes Ă©tats dâĂąme insignifiants. Pour mâendormir un peu plus lĂ©gĂšre avant le prochain round dont je connais dĂ©jĂ lâensemble du dĂ©roulement.
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