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Copines en pagaille
44 posts
Le collectif féministe intersectionnel de Sciences Po Strasbourg.
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collectifcopines · 5 years ago
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La féminité, outil de domination d’un monde binaire
[TW viol]
La définition des femmes est une question récurrente dans toutes les vagues féministes. En rejetant la féminité, Simone de Beauvoir explique que les femmes sont définies comme l’Autre des hommes. Dans le Deuxième Sexe, King Kong Théorie et Sorcières, Simone de Beauvoir, Virginie Despentes et Mona Chollet apportent respectivement leurs contributions en interrogeant l’essence de la féminité. Puisque la féminité ne définit pas les femmes, la discussion virtuelle de nos autrices françaises questionne le rôle de ce concept sur la condition des femmes.
La féminité au service de la croyance d’une « femme idéale »
La féminité n’est pas ce que les femmes sont. C’est l’idée normative de comment les femmes devraient se comporter. Ce concept participe à la construction sociale de « la femme ». Simone de Beauvoir pense que les hommes sont construits comme le positif et le neutre, alors que les femmes sont l’Autre. Elles sont le négatif parce qu’elles sont uniquement définies en relation aux hommes. Cela implique qu’il serait naturel pour les femmes d’être et d’agir de manière « féminine », c’est-à-dire avec docilité et servilité. Dès qu’elle agit comme un être humain, on considère qu’elle s’identifie à « l’homme ». Despentes est plus radicale : « Plaire aux hommes est un art compliqué qui demande qu’on gomme tout ce qui relève du domaine de la puissance ». Elle souligne que la féminité signifie soumission. C’est « l’habitude de se comporter comme inférieur.e », d’être complexé.e. Elle définit son propre comportement après le scandale de son film Baise-moi comme un affaiblissement volontaire pour prouver qu’elle est une « vraie femme ». La féminité est opposée à la virilité, démonstration de pouvoir et de force. Cette définition de la féminité déconstruit la « femme idéale » et donc les identités binaires, puisque la féminité n’a en réalité rien de naturel.
Un mécanisme de domination
Cela révèle que la féminité est une performance des femmes sous la domination masculine. La figure de King Kong contredit une telle injonction. Dans l’interprétation qu’elle en fait, Despentes met en lumière qu’il n’y a aucun indice sur le genre de King Kong. La force n’est pas synonyme de domination dans la relation entre King Kong et la femme blonde, relation où toute séduction érotique est absente. A la fin, en retournant au monde réel, cette femme est séparée de son pouvoir en se plaçant sous la protection du plus fort, qui bat King Kong. C’est ce qui est recherché dans la « féminité ». Despentes place cette interprétation en relation avec sa propre expérience. Elle est issue du mouvement punk rock qui l’a conduit à réinventer sa féminité. Elle explique comment des hommes lui ont donné des leçons de féminité en lui disant qu’elle n’était pas censée publier ses livres et films sur le viol et la prostitution. King Kong montre comment la performance féminine des femmes institue leur domination, notamment à travers les pratiques matérielles dans les milieux domestiques et sociaux. En tant que tel, le viol est vu par Despentes comme un évènement existentiel et personnel, mais pouvant être universalisé puisqu’il est attendu des femmes qu’elles soient des victimes silencieuses de cette démonstration de puissance. En ce sens, la promotion sociale de la féminité est un instrument de la domination masculine.
La stigmatisation des femmes qui refusent la féminité
La féminité va main dans la main avec la domination. Si cela reste un concept normatif, il mène à la stigmatisation des femmes qui se libèrent de cette domination. Les sorcières en sont la parfaite illustration. Selon Mona Chollet, les Witch groups aux Etats-Unis et les witch bloc dans les manifestations françaises incarnent une spiritualité progressiste, contre les conséquences sociales du capitalisme par le renouvellement de notre rapport à la nature. En opposition au « naturel » réactionnaire … tel que la féminité. Iels utilisent la magie comme l’arme des oppressé.es. Les chasses aux sorcières médiévales en Europe visaient principalement des femmes avec une surreprésentation des caractéristiques suivantes : célibataires, veuves, vieilles, … Certaines étaient guérisseuses, la plupart n’était juste pas suffisamment docile. Celle assassinée parce qu’elle avait protesté contre son viol est frappant de proximité avec l’expérience de V.Despentes, de ne pas être une victime silencieuse de son viol. Ces chasses font toutes état de misogynie. C’est ce que souligne Mona Chollet quand elle lie les chasses aux sorcières médiévales avec la condition de certaines femmes aujourd’hui. Les sorcières incarnent en effet le rejet de la féminité. Et la même honte sociale est vécue par les femmes qui refusent la maternité, sont indépendantes, acceptent les signes physiques de la vieillesse. Elles refusent toutes de correspondre à la performance de féminité attendue. La féminité est normative parce que ses déviances sont sanctionnées socialement.
La féminité n’est donc pas l’essence des femmes, mais un instrument qui vise à renforcer la monopolisation du pouvoir par les hommes. King Kong et les sorcières sont des créatures qui ne correspondent pas au rôle normatif expliqué par De Beauvoir. Iels s’opposent à un monde binaire uniforme. Pour un autre, androgyne. Dans cet endroit utopique, l’idée de féminité, si elle existe encore, n’est plus normative. Comprendre la féminité ainsi aide à déconstruire l’image d’une femme idéale et visibilise les personnes qui ne sont pas « des hommes ».
Compta’minet
Les trois livres dont il est fait référence sont disponibles dans notre bibliothèque collaborative et participative. N’hésite à aller y jeter un œil !
https://docs.google.com/spreadsheets/d/1563V1S2BfD9Ira0ue6I8obi9SiyiWGl2/htmlview#gid=70785666
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collectifcopines · 10 years ago
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(par Alexia)
Aujourd’hui alors que je prenais mon ticket de train à une borne par carte de crédit, un homme est venu me demander de l’argent. Je lui ai répondu que je n’avais pas de monnaie, il m’a insulté de « Sale pute ».
Aujourd’hui une fois de plus, je devais dompter une colère incroyable qui m’envahissait, un sentiment d’injustice ambiant. Non pas pour cet unique « Sale pute » mais pour toutes les fois où j’ai entendu « sale pute », « salope », « t’es bonne » et autres conneries sortant de vos bouches. Tout cela est constant, est quotidien, est fatiguant. 
Mais aujourd’hui, voici ce que j’ai à vous répondre à vous, vous qui insultez, agressez, humiliez, violez. À chaque fois que vous agissez, ma rage est plus grande, plus profonde encore. Tout ce que vous devez savoir, c’est que moi comme beaucoup d’autres, allons continuer à nous battre pour vous montrer qu’une femme n’est pas un sous-sexe, une sous-merde, un paillasson. 
Vous ne me ferez pas taire, vous ne nous ferez pas taire.
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collectifcopines · 10 years ago
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"Lorsqu’on naît en France en 2014, on est, dans l’immense majorité des cas, assigné mâle ou femelle et on sera ensuite éduqué, socialisé en fonction de cette assignation de genre. C’est la fameuse phrase de Beauvoir ; "on ne naît pas femme on le devient" et il en est de même pour les hommes ; on ne naît pas homme, on le devient par des processus de socialisation et d’éducation. On va vous apprendre des comportements, des attitudes, des manières de parler, de jouer, de travailler qui correspondront à ce qu’on attend d’un homme, ou d’une femme au XXIème siècle en France.
…”
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collectifcopines · 10 years ago
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Un article (en anglais), sur l'image des femmes dans les universités anglaises et l'ambiance misogyne qui règne dans ces établissements. Tenez-vous bien, ça fait peur...
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collectifcopines · 10 years ago
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collectifcopines · 10 years ago
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collectifcopines · 10 years ago
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Des femmes et des armées
Deux femmes, la première officier d’active, gradée lieutenant-colonel, et la seconde ingénieur dans l’industrie spécialisée en radiocommunications militaires, de niveau IIIA (les niveaux allant de I à IIIC). Elles ont accepté de nous répondre, sur la situation de femme dans leur fonction, livrant leurs vécus riches d’opinions, retranscrites telles quelles, sur le regard qu’on peut porter sur elles, leurs proches, mais réfléchissant également avec honnêteté sur leur parcours, leur milieu, ce que peut y apporter leur féminité et sur des thèmes liés au féminisme. Des avis optimistes également, puisqu’ils constatent l’évolution de la situation des femmes dans leur métier et leur propre réussite, et préconisent l’humour face à la misogynie.
  Nos interlocutrices ont préféré rester anonymes. Elles seront donc nommées par le poste qu’elles occupent.
  Bonjour à vous. Pour commencer, comment doit-on accorder votre profession ?
  Officier d’active : L’avantage avec les Armées, c’est que ce genre de chose est très codifié, il n’y a pas de débat… Un lieutenant-colonel masculin est appelé « mon colonel » et un lieutenant-colonel féminin « colonel » car « mon » est l’abréviation ancienne de « monsieur ».  Cela dit, mes grandes anciennes (je pense en particulier à Valérie André, le premier médecin-général féminin  de l’armée française), elles, auraient préféré qu’on les appelle « mon colonel », pour ne pas marquer de différence avec les hommes. Personnellement, cela m’est égal, l’essentiel est le ton avec lequel c’est dit…
Un exemple : si vous devez commander une équipe d’opérationnels et que, le jour où vous avez leur confiance, ils commencent à vous appeler « patron », comme cela se fait dans certains groupes, est-ce que vous allez leur dire : « Non, moi c’est “patronne” » ? Si vous m’écrivez, en revanche, vous devez écrire à « Madame la lieutenante-colonelle » et, pour être honnête – mais ne le répétez pas à mon administration –, je trouve cette appellation ridicule. Un grade devrait être neutre, il représente une fonction dans laquelle le sexe de la personne ne devrait pas avoir plus d’importance que sa taille ou son origine sociale.
  Ingénieur dans l’industrie : En différenciant l’appellation de la fonction suivant le sexe, on crée une discrimination qui ne me plaît pas. En revanche, j’estime qu’il n’y a pas qu’une seule façon de travailler lorsqu’on est ingénieur, et que les femmes peuvent avoir des stratégies différentes mais pas moins efficaces que celles des hommes.
  OA : L’armée dans sa grande sagesse, recommande de rédiger les notations sous une forme neutre (au masculin, donc) pour éviter les préjugés. Pour un sergent féminin on dira donc : « le sergent Martin est un sous-officier chaleureux… ». J’y suis très favorable, car certaines expressions au féminin prennent  tout de suite une connotation péjorative. Imaginez : « la sergente Martin est une sous-officière chaleureuse… ». Globalement, je trouve ce débat sur la féminisation des noms de métier complètement ridicule. On ferait mieux de réfléchir à l’équité dans les salaires !
  Pensez-vous qu’il est plus compliqué de parvenir à votre position hiérarchique quand on est femme ?
  OA : Oui, et ce pour différentes raisons. Certaines sont liées aux préjugés dans le métier, qui étaient encore assez forts lorsque je me suis engagée, mais il faut surtout affronter les préjugés sociaux ! Bien sûr, lorsque qu’elle est lieutenant, une femme doit se montrer deux fois plus motivée, deux fois plus disponible pour prouver qu’elle est capable de tenir un poste, surtout si elle ambitionne de ne pas rester dans une voie administrative. Sa compétence est remise en cause et elle doit en faire la preuve  à chaque nouvelle affectation. Cela s’atténue avec le temps, c’est surtout dans grades subalternes que c’est difficile.
Beaucoup baissent les bras en cours de route, surtout si elles veulent mener de front une carrière et une vie de famille. Dans ce cas-là, il est nécessaire de pouvoir partager les tâches avec son conjoint. J’ai eu la chance d’être mariée avec un homme qui n’a par exemple pas hésité à prendre un congé parental de 6 mois pour me permettre de partir à l’École d’État-major, en province, passer un diplôme obligatoire pour monter en grade. Cela demande du courage car c’est une forme de « mort sociale ». Ces hommes-là sont regardés avec mépris, et ce, croyez-moi, quelle que soit la couleur politique des gens qui les jugent ! Les plus fervents partisans de l’égalité des sexes sont parfois les plus cruels pour ceux qui font un choix social différent… Je dois préciser que je ne suis pas officier des armes, j’appartiens à un corps d’administration, assez féminisé. Je pense que c’est plus compliqué pour celles qui sont dans les armes de combat.
  II : Je n’ai pas de position hiérarchique élevée : en effet, j’ai choisi la voie de l’expertise plutôt que celle de la responsabilité hiérarchique, pour continuer à faire ce qui me plaît dans mon métier. Bizarrement, c’est un reproche qui m’a parfois été fait par ma hiérarchie qui l’a interprété comme un manque d’ambition personnelle : mais qui dit que l’ambition se résume à vouloir être chef ? C’est un critère justement assez masculin, auquel les femmes n’adhèrent pas forcément. Pour ma part, j’ai plutôt l’ambition d’avoir un bon équilibre entre ma vie familiale et ma vie professionnelle, et sur le plan professionnel, de continuer à travailler sur des secteurs de pointe qui stimulent ma créativité et mon savoir-faire. Je précise que ce n’est pas par incapacité à commander : à 20 ans, j’encadrais déjà 20 personnes (dont certaines plus âgées) dans le cadre d’une association où j’étais bénévole !
Je fais néanmoins du « management transverse », c’est à dire que je dirige le travail technique de plusieurs équipes dont je ne suis pas le responsable hiérarchique. Je n’ai donc pas à gérer leur évolution de carrière ou leurs problèmes autres que techniques, en revanche, c’est moi qui organise leur travail et prends les décisions techniques et fixe les priorités de chacun. Je n’ai pas spécialement de problèmes en tant que femme dans cette tâche.
  Avant d’entrer dans la vie professionnelle, comment votre formation s’est-elle passée ?
  OA : J’ai suivi une formation universitaire en histoire et en langues étrangères. Les concours d’entrée dans les écoles d’officier prévoient une voie littéraire et une voie scientifique, ce qui ouvre beaucoup de portes. Le sport est évidemment un critère important, mais les performances attendues ne sont tout de même pas celles d’un athlète, sauf dans des structures très particulières (pompiers, commandos…).
  II : Formation en sciences physiques appliquées à l’université : très peu de filles (moins de 20%) mais je n’ai pas eu de difficultés particulières. J’y ai fait mes premières expériences de travail en équipe mixte : lorsque chacun se conduit naturellement, les équipes mixtes sont très enrichissantes car elles incitent davantage à l’écoute et à l’échange et permettent de confronter des méthodes différentes.
  OA : Il y a quelques années, il était plus facile à un homme d’entrer par exemple à Saint-Cyr car les classes préparatoires spécifiques n’étaient pas ouvertes aux femmes. Ce n’est plus le cas depuis le milieu des années 80, ce qui est évidemment plus juste !
    Comment est-on accueillie, dans votre métier mais aussi en société, parmi ses proches, quand on exerce un métier traditionnellement réservé aux hommes ? Y a-t-il une sorte de méfiance ?
  II : Pas de méfiance particulière ni de commentaires, en société, plutôt des félicitations. Dans le milieu professionnel, les clients ou partenaires ne sont pas surpris de voir une femme, ils sont même assez contents en général. J’ai eu en tout début de carrière parfois de la difficulté à faire reconnaître mes compétences par mes chefs, il fallait faire ses preuves car la confiance était moins spontanément donnée que pour un homme, mais les choses ont évolué et je trouve la nouvelle génération de chefs beaucoup plus factuelle : un ingénieur est un ingénieur, homme ou femme, on ne lui demande que de faire son boulot correctement.
  OA : Il y a forcément des moments frustrants (« Ah ! C’est bien, maintenant on aura un lieutenant féminin pour faire le café ! ») et, comme je le disais, un peu de méfiance quand on arrive dans un nouveau poste, mais finalement  le militaire est formé à se concentrer sur la réussite de la mission qui lui est confiée et quand on a fait la preuve de sa compétence, ça se passe bien. Avec le temps on apprend à répondre avec humour (salace si nécessaire !) aux remarques machistes.
En société, c’est plutôt de la curiosité, mais rien de méchant. En fait, hors du travail, on préfère en général parler d’autre chose ! C’est plutôt pour le conjoint que c’est difficile car il y a toujours un regard un peu ironique (« Il doit pas rigoler tous les jours, celui-là, elle doit le mener à la baguette… »).
  II : La méfiance quand il y en a vient souvent des femmes qui ont atteint un poste hiérarchique élevé et qui ne comprennent pas que d’autres femmes aient un parcours différent : c’est sans doute lié aussi à un problème de génération, la plupart d’entre elles ont dû pour accéder à ces postes se comporter comme les hommes. Elles ont donc du mal à comprendre qu’aujourd’hui, les femmes veulent pouvoir ET rester naturelles ET accéder à des postes encore peu occupés par des femmes.
  Avez-vous été, dans votre carrière, souvent confrontée à des préjugés de la part de vos collègues ? Si oui, quel genre ?
  OA : Oui, surtout au début mais j’ai eu la chance de rester assez longtemps dans le même organisme. Quand on a une réputation positive, les choses sont plus faciles. En une occasion, j’ai été confrontée à une injustice frustrante : mon supérieur hiérarchique direct avait décidé de très bien noter (à mon détriment) un collègue masculin car il estimait que ce dernier, père de 6 enfants, avait plus besoin que moi de monter en grade. Sa décision a été remise en cause à un niveau supérieur et ma notation a été revue.
J’ai tout de même été obligée de batailler pour avoir accès à des postes dans des domaines plus opérationnels, mais là aussi, une fois que l’on a fait son trou, les collègues vous voient comme un camarade et non plus une femme, et parfois même vous défendent contre des remarques misogynes avant que vous ayez eu le temps d’ouvrir la bouche. C’est une petite victoire, non ?
  II : Au début, dans l’appréciation de mon travail par mes supérieurs : j’ai mis du temps à faire comprendre à ma hiérarchie qu’ils me jugeaient sur des critères « masculins » au lieu de me juger sur mes résultats. Par exemple, on m’a reproché de ne pas imposer mes décisions aux équipes dont je dirige le travail technique parce que je préfère la concertation. Mais au final, le travail est fait et souvent dans de meilleures conditions parce que sans pression. Mais à force de leur prouver que leur point de vue était partial, ils ont fini par comprendre…
  OA : Les hommes mettent parfois un peu de temps à accepter qu’une femme n’a pas le même mode de commandement que les hommes. Elles sont souvent plus protectrices avec leurs subordonnés, sont capables prendre plus en compte les aléas personnels ou familiaux, mais sont aussi parfois plus directes dans leurs relations avec la hiérarchie ou avec les subordonnés pénibles. Ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est différent.
C’est au moment des concours (pour progresser un officier doit passer le concours de l’École de Guerre) que les remarques sont les plus déplaisantes parce que la compétition est rude. L’année où j’ai passé le concours, nous étions deux sur 150 à le réussir et on nous soupçonnait de l’avoir obtenu parce qu’il fallait un quota de femmes. Cela me fait dire que ce système de quota obligatoire ne fait que jeter une suspicion sur ceux qui réussissent des concours.
  Avez-vous été confrontée à une misogynie réellement violente ou avez-vous connaissance d’autres femmes qui en ont été plus particulièrement victimes ?
  II : J’ai eu maille à partir avec un chef, qui s’est montré particulièrement grossier alors que je venais de lui annoncer que j’étais enceinte, mais c’était un cas particulier qui ne s’est pas reproduit. J’avoue que j’ai été tellement estomaquée par cette conversation que je n’ai pas réagi : j’aurais dû immédiatement en référer au service du personnel, d’autant qu’il y a eu 2 témoins (mais je partais en congé de maternité peu de temps après et j’ai laissé tomber l’affaire). Je ne laisse plus aujourd’hui passer aucune remarque misogyne, mais j’essaie de prendre le contrepied avec humour pour désamorcer les risques de disputes.
  OA : Pas de violence physique mais, en une occasion, une grande violence verbale. L’intéressé (mon chef) m’accusait de lui « montrer mes seins » pour obtenir quelque chose de lui parce que j’avais déboutonné mon col de chemise. J’ai dû travailler un an avec lui et cela a été très difficile, mais lorsque j’ai fini par rendre compte des avanies qu’il me faisait subir, j’ai été défendue par l’institution.   
Je connais un cas de harcèlement – le supérieur appelait cet officier féminin chez elle à des heures indues, etc. – dans lequel le harceleur a été puni par la hiérarchie militaire. J’ai également rencontré un sous-officier féminin, chef d’une équipe opérationnelle, qui a été l’objet de harcèlement moral de la part de collègues masculins qui refusaient d’obéir à une femme. Ils s’étaient ligués contre elle et, lorsqu’elle en a rendu compte, la hiérarchie dans ce cas a donné raison aux hommes. Elle est restée très marquée par cet épisode.
Il existe dans les armées ce que l’on appelle des « présidents de catégorie » qui représentent, hors hiérarchie, le corps des officiers, des sous-officiers… et ce sont des recours possibles. Elle n’a pas osé les consulter, c’est dommage. Depuis, les armées ont créé dans chaque unité un poste de « référent mixité », qu’une victime peut aller voir hors hiérarchie et qui est chargé de conseiller et d’aider les victimes de harcèlement (le plus souvent il s’agit des femmes mais cela peut être aussi en raison de la race, de la religion, de l’orientation sexuelle).  C’est souvent une femme qui tient ce poste, ce qui facilite les choses.
Honnêtement (et ce n’est pas une adoration idiote pour l’institution qui m’emploie) je crois que les armées ne sont pas pires que d’autres administrations ou entreprises. Le milieu médical, celui de la finance, sont très durs, et que dire des politiques !
  Connaissez-vous beaucoup d’autres femmes dans votre fonction ? et avec votre niveau de responsabilité ?
  OA : Oui, nous sommes quelques-unes, mais le pourcentage est très bas, pour toutes les raisons évoquées plus haut. Il y a 15 % de femmes dans les armées (mars 2013) mais le pourcentage s’amenuise avec les montées en grade. En tout cas, je suis souvent la seule femme dans les réunions !
  II : Nous sommes environ 15% dans mon entreprise dans le secteur technique. Dans le secteur « communications » et « ressources humaines », le pourcentage est plus élevé, jusqu’à 50%. Celles qui ont un poste hiérarchique élevée sont moins nombreuses mais globalement, celles que je connais et qui sont de la même génération que moi ont la même vision que moi : elles n’ont pas spécialement envie d’être « chef » et souhaitent surtout avoir un boulot qui leur plaît.
  Pensez-vous que la représentation des femmes dans votre métier est quelque chose qui est en voie d’évoluer ? Constatez-vous une différence depuis le début de votre carrière ?
  II : Oui, le métier évolue : le pourcentage de femmes a un peu augmenté (de 10%, on est passé à 15-20 %). Il y a eu des aménagements de faits dans la convention collective pour assouplir l’accès au temps partiel, au télétravail, aux places en crèche, etc. Dans le travail de tous les jours, les hommes sont en général contents d’être en équipe mixte : ils apprécient les qualités « féminines » (organisation, rigueur, calme, écoute) et ont moins tendance à se montrer dirigistes quand il y a des femmes dans l’équipe. Il y a davantage de concertation et d’échanges que dans une équipe d’hommes et je pense que de plus en plus de collègues en sont conscients et cherchent à avoir des femmes dans leurs équipes (depuis une dizaine d’années, j’ai changé plusieurs fois de poste, à chaque fois parce que j’ai été sollicitée par des collègues qui m’ont spontanément proposé d’aller travailler avec eux).
                Il y a eu aussi des mesures prises par la direction pour sensibiliser les chefs à la gestion équitable de leurs collaborateurs (avec parfois des conseils amusants, comme ne pas nommer secrétaire de réunion une femme si elle est la seule présence féminine lors de la réunion).
  OA : Oui, très clairement. L’armée a féminisé « à marches forcées », il faut bien le dire, depuis quelques années, et finalement la mayonnaise a bien pris. Beaucoup de jeunes capitaines à l’heure actuelle ont eu des femmes sous leurs ordres, y compris en compagnie de combat ou sur des terrains difficiles (Afghanistan) et leur attitude est plus naturelle que celle des anciens.
  II : Un des problèmes que rencontrent les femmes aujourd’hui en entreprise est celui du temps partiel : beaucoup souhaitent en profiter pour consacrer plus de temps à d’autres activités ou à leurs enfants, mais dans les faits, un passage aux 4/5 s’accompagne rarement d’une diminution d’1/5 du travail à accomplir… On se retrouve du coup à devoir faire en 4 jours le travail de 5 ! Le temps partiel est une donnée encore mal gérée dans les plans de charge (que ce soit pour un homme ou une femme).
Un risque quand même aujourd’hui : la loi imposant un quota minimum de femmes dans les conseils d’administration fait qu’on essaie de pousser certaines femmes dans une voie qu’elles n’auraient pas forcément choisie pour constituer un vivier dans lequel puiser au moment voulu pour les élections au CA. L’intérêt de l’entreprise passe devant ! Il faut se méfier des lois « égalitaires » qui conduisent à considérer qu’une femme n’a d’intérêt que si elle suit une carrière calquée sur celle des hommes…
    Comment une fille, une jeune femme, donc pas tellement sensibilisée à « des métiers d’homme » (policier, pompier, astronaute… militaire…), en vient à décider de choisir une telle carrière ? Le choix est-il à votre avis plus dur à prendre que pour un garçon, un jeune homme ?
  OA : C’est difficile à dire. J’ai le souvenir d’avoir voulu être militaire depuis l’âge de 8 ou 10 ans, mais cela ne m’empêchait pas porter des robes de princesse ou de lire des romans à l’eau de rose à l’adolescence. J’ai fait des sports « de fille » : équitation (j’ai adoré) et danse classique (j’ai détesté), mais je ne crois pas que cela ait eu une influence sur mes choix ultérieurs.
L’idée générale c’était : tu peux faire ce que tu veux à condition de t’en donner les moyens, donc de travailler. Je me souviens d’avoir à un moment parlé des IPSA (les infirmières parachutistes) et ma mère de répondre : « Pourquoi infirmière ? Si tu travailles tu pourras être médecin parachutiste ! ».
                Je crois qu’une bonne culture littéraire et historique aide : après tout, il ne manque pas d’exemple dans l’histoire ou la littérature de femmes qui ont fait des « métiers d’homme » depuis Blanche de Castille jusqu’à Marie Curie, en passant par Mlle de Maupin ou les amazones du Chevalier des Touches. J’ai le souvenir très vivace d’un livre sur Hélène Boucher offert par mon père quand j’avais 12 ou 13 ans.
Ma famille, d’un modèle pourtant très traditionnel, m’a laissé le choix et m’a même soutenue, c’est sûrement plus difficile quand il faut affronter la désapprobation de ses parents. Je ne crois pas du tout à l’éducation qui forcerait les garçons à jouer à des jeux de filles ou l’inverse (*). N’importe quelle mère de famille est capable de dire que chaque enfant a une personnalité très marquée et que le garçon batailleur à qui on donnera une poupée s’en servira jouer à la guerre, pas pour apprendre à mettre une couche ! L’essentiel, c’est qu’ils aient confiance en eux et qu’ils soient libres de leurs choix. Après tout si une jeune fille a pour ambition d’être mère et de s’occuper de ses enfants à la maison, est-ce une honte ?
  II : Pour ma part, j’ai toujours été attirée par les sciences (bien qu’étant dans une famille de littéraires)… ce qui ne m’empêchait pas de jouer aux poupées et à la dînette. Il faut se méfier des idées reçues sur le soi-disant « pré-formatage » des enfants par le jeu, les enfants sont plus malins que ça (il n’y a qu’à donner la même poupée à un garçon et à une fille pour se rendre compte qu’ils ne joueront pas de la même façon avec).
Cependant, la famille joue un rôle important : j’aurais choisi des études scientifiques même si ma famille avait été sceptique, mais il est certain qu’il est préférable d’avoir du soutien de ses proches surtout dans les moments de découragement.
  Votre statut de femme a-t-il été un moyen pour des personnes jalouses de mettre en doute vos montées en grade successives ? Ou, inversement, votre métier a-t-il été tourné contre vous pour remettre en cause votre féminité, par exemple ?
  II : Mon statut de femme et de mère de famille a été utilisé contre moi à 2 reprises au cours de ma carrière pour m’empêcher d’accéder à un poste qui m’intéressait, au prétexte que j’allais être absente pour m’occuper de mes enfants ou qu’en étant mère de famille, je manquais forcément d’ambition ! Mais c’était il y a plusieurs années, les choses ont changé. En revanche, il reste le problème du temps partiel qui est parfois un frein pour certains postes, mais c’est un choix à faire.
  OA : C’est surtout le fait d’avoir des enfants qui est utilisé, parfois avec mauvaise foi. Je me souviens d’un médecin colonel qui regrettait le temps où les infirmières étaient des nonnes qui n’avaient pas besoin d’aller chercher leurs enfants à la crèche…
Pour ce qui est de la féminité, pas trop. Quand j’étais enceinte, certains camarades avaient un comportement étrange, ils devenaient tout à coup très précautionneux dans leurs paroles, ils tendaient la main pour m’aider à monter les escaliers ou m’offraient une chaise alors qu’ils ne l’auraient pas fait d’habitude. Comme si d’un seul coup ils réalisaient que j’étais une femme. Ce n’était pas humiliant, plutôt amusant, voire même assez touchant.  
  (*) Notre interlocutrice fait peut-être référence à la pédagogie neutre ou en tout cas à la sensibilisation au genre dans l’éducation des enfants. La polémique de la « théorie du genre » (rappelons qu’il n’existe que des études de genre, champ d’études transversal dans les milieux universitaires) lorsqu’ont eu lieu ces débats en France ont laissé penser qu’il s’agissait de forcer les enfants à inverser leurs habitudes alors que non : il s’agit seulement d’ouvrir le champ des possibles aux enfants, en leur mettant tout jeu, tout savoir à disposition sans distinction. Il ne s’agit ni de leur tracer une voie toute normée, ni de les faire vivre en contradiction avec (puisque c’est toujours en dépendre), leur laisser le droit à l’autodétermination comme on pourrait lire dans des thèses queer ; ce de la même manière que le féminisme ne cherche pas à bêtement inverser le rapport des forces entre femmes et hommes.
Ces femmes sont attachées à un mode de décision dit féminin. L’influence sociale, et même avant les jouets, dès les premiers instants de l’existence où nos parents, le personnel médical nous parlent, crée évidemment des qualités dites masculines et d’autres dites féminines. Le féminisme a eu de nombreux débats là-dessus : faut-il faire s’échouer les barrières des genres et les égaliser (de tendance plutôt existentialiste, mais pas totalement), ou bien faut-il mettre en exergue la féminité face à la virilité barbare (idem dans une tendance plutôt essentialiste) ? On peut se féliciter, par exemple, que ces personnes que nous avons interrogées réussissent sans forcément utiliser les armes des hommes. Comme dit, neutraliser ne veut pas dire égaliser : c’est non seulement permettre aux femmes de faire ce que font les hommes, mais pas de les rendre identiques, sans quoi on reproduirait les défauts de domination du patriarcat, aussi les qualités sont-elles à prendre des deux côtés. Autrement dit, cela ne signifie pas unicité mais au contraire arriver à la pluralité la plus totale des individus.
En ce sens, le problème de la langue est aussi une question intéressante que soulèvent les réponses recueillies, puisque le français, contrairement à l’anglais par exemple, est une langue infiniment genrée. Il est par conséquent nécessaire, quand on veut être universel.le, eh bien, comme je viens de le faire, de masculiniser et féminiser en même temps. Autrement dit, cela force à distinguer deux groupes, deux masses. Mais laisser le masculin comme neutre est-il la bonne solution ? Cela veut dire qu’on laisse la connotation « spéciale », « alternative » au féminin et que des clichés perdurent par là (même s’il ne s’est jamais dit féministe, on vous invite à écouter la chanson C’est une pute de Fatal Bazooka, c’est assez probant). D’ailleurs, le nom des « Copines » crée en ce sens un décalage, la féminisation étant à la fois drôle (puisqu’évoquant à l’entendre des clichés) et provocatrice (le féminin comme pluriel neutre).
Pour la parité, c’est un sujet qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, pose débat aussi dans les milieux féministes. Si les quotas ont un bien-fondé et ne sont pas le privilège des minorités mais un réajustement, ce ne sont pas forcément leurs meilleures aides : si au minimum ça ne doit qu’être un moyen et pas une fin, une voie de visibilisation, diversification, qui doit être accompagnée de mesures contres les normes forcées, cela pose aussi quelques limites. Faut-il dans ce cas faire des quotas de tout ? liés au sexe, au genre, à l’orientation sexuelle, à l’origine sociale, à l’origine ethnique, à l’âge, au handicap, au poids, etc., on ne s’en sortirait plus. L’universalisme français (constitutionnalisé) empêcherait de plus cette multiplicité des catégorisations…
La parité peut reposer, en France, sur la sexuation de l’état civil, sur le fait qu’on puisse désigner les « Messieurs » et les « Mesdames », alors qu’on ne peut pas (et heureusement) distinguer sur nos papiers « noir.e » et « blanc.he », « juif.ve » et « musulman.e », etc. Pourquoi dès lors le faire avec le sexe ? La parité entretient aussi l’essentialisation femmes/hommes et nie la réalité trans ou intersexuée par exemple, ou tout simplement empêche d’un peu plus se libérer de son étiquette de genre. Enfin, on avait cette discussion entre Copines, que quelquefois à lutter contre les discriminations, les déterminations, on finit par ne soi-même voir que par elles, cataloguant toujours mais de façon différente ; est-ce mieux ? Quoi qu’il en soit, peut-être que l’essentiel se joue bien avant, dans l’éducation…
  Sur la situation des femmes et des minorités en général dans l’armée :
https://drive.google.com/file/d/0ByuAuxuue0IgUWxaa3VEdWV1bmdoeFJFaW1JZmlNYnZsbWJz/edit?usp=sharing
https://drive.google.com/file/d/0ByuAuxuue0IgODQtbVZiUk5oSGk3SlpYbVhGSHpzTlJWbDVV/edit?usp=sharing
En complément au complément :
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140206.OBS5437/dans-cette-ecole-suedoise-ni-fille-ni-garcon-que-du-neutre.html
http://www.nonfiction.fr/article-6042-le_lien_entre_le_langage_le_genre_et_le_corps.htm
http://lespiplettespoilues.wordpress.com/2014/04/04/date-de-peremption-de-la-parite/
http://www.lesdesobeissantes.org/lesdesobeissantes/ressources.html
  Merci infiniment à elles qui nous ont donné des avis si complets et instructifs, merci pour leur participation.
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collectifcopines · 10 years ago
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“Transgender people in Malaysia risk arrest every day they step out of their door simply because of the way they express themselves. The authorities shouldn’t be harassing and punishing people just for being who they are.”
Malaysia: Transgender People Under Threat
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collectifcopines · 10 years ago
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TW : Évocation de viols.
Hier, je suis allée m’acheter une pilule du lendemain.
Si on était dans une société qui tourne rond, il y aurait pas grand-chose à écrire là-dessus. Je pourrais raconter que le soleil éclairait la pluie fraichement tombé sur les routes. Que ça sentait bon...
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collectifcopines · 10 years ago
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collectifcopines · 10 years ago
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collectifcopines · 10 years ago
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collectifcopines · 10 years ago
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«Quand as-tu décidé d’être une fille / un garçon?»  #questionaposerauxpersonnescis
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collectifcopines · 10 years ago
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Salut les Copines ! (Article publié dans le numéro 75 de Propos, avril 2013)
Rumeurs de couloir ? Complot crypto-féministe sous-terrain ? Ou projet novateur et qui manquait cruellement entre nos murs ? De plus en plus de gens parlent d’un collectif anti-sexiste qui serait en train de se créer au sein de l’IEP.
Nous existons. Nous sommes vos ami.e.s, nous sommes gentil.le.s et nous nous présentons à vous aujourd’hui. Nous sommes les Copines : Collectif d'Organisation et de Promotion d'INitiatives pour l'Egalité.
  Un collectif anti-sexiste ? Quelle idée !
  Certains se demandent sans doute l’intérêt d’une telle initiative. Nous avons déjà un futur BDE qui, avec sa Syphiliste, reprend le flambeau des Femen et pense que se mettre à poil peut remplacer une vision et des idées. Nous avons un BDA qui cette année nous a appris à choper sans GHB grâce à des cours de rock et des EJO qui nous ont démontré par A + B que les diamants sont les meilleurs amis des femmes... Nous vivons donc dans un environnement totalement exempt de sexisme, de stéréotypes et où nul n’est besoin de réfléchir à ces questions !
  Ohlala, ça y est, on vous voit venir : on va plus avoir le droit de rigoler !
  Nous aussi, nous rions en voyant les affiches de Propos. Mais cela ne nous empêche pas de réfléchir. Parce que l’humour n’est pas innocent et qu’il est un révélateur et un vecteur d’inégalités.
Nous ne voulons pas être un collectif moralisateur mais avant tout promouvoir des initiatives en faveur de l’égalité (conférences, groupes de réflexion, projection de films, projets artistiques, campagnes d’affichage...). Notre volonté est de poser sur la table des questions relatives au genre, aux préjugés sexistes, homophobes voire racistes qui nous environnent au quotidien.
Nous mettons un point d’honneur à mettre en avant les facteurs positifs qui existent déjà, comme le fait que la plupart des associations de l’IEP soient plutôt  paritaires.
Nous avons aussi une vocation d’ouverture. C’est-à-dire que toutes les volontés et toutes les idées seront les bienvenues !
  Du coup c’est que pour les filles ?
Les copines sont potes avec tout le monde. Nous avons appris à l’école que « le nom s’accorde en genre et en nombre avec le sujet ». Nous nous battons pour l’égalité des genres, donc pour une fois le nom s’accordera au féminin. Mais les garçons sont les bienvenus et ils sont déjà plusieurs parmi nous. Nous n’allons pas les manger, ni leur demander s’ils comptent tomber enceinte dans les prochaines années. La parité a d’ailleurs été respectée pour la rédaction de la charte du collectif.
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collectifcopines · 10 years ago
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collectifcopines · 10 years ago
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On rectifie comme on peut les petits messages passés discrètement mais sûrement dans les livres de jeux de son petit frère...
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collectifcopines · 10 years ago
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