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CambackpackBlog créatif
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Bonjour et bienvenue sur mon tout nouveau tout beau blog créatif! Je suis Cam Backpack et je suis diplômée au bacc et à la maîtrise en Littérature-Création et Arts médiatiques! Sur ce blog, vous pourrez me lire et découvrir les méandres de mon imagination. Bonne lecture!
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camicurious-blog · 6 years ago
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La balle
Un son, soudain, un craquement de poudre, le hurlement d’une arme à feu! Des échos bondissaient de tous les côtés, aveugle union harmoniques. Un mot, un seul, une urgence, se répétait en boucle, sans cesse, dans leurs oreilles casquées. Un mot, un cri : tirez!
Le son de la voix se répercuta dans l’appareil. Il en pénétra les grillages métalliques et s’infiltra, amas de particules parmi les particules, dans le conduit des ondes half-duplex. Il fut alors aspiré dans une spirale d’ondes AM et FM. Elles rebondissaient les unes contre les autres, bulles gonflées d’invisible, et percutaient le son, le démodulait. Abîmé, informe et désinformé, le son fut cueilli par des VHF. Se regroupant autour du tourbillon incohérent et immatériel, ces ondes courtes, dans leur tribulation dynamique, le reformèrent et l’entraînèrent à leur suite dans les méandres du corridor des vibrations et des modulations. Enfin, elles le transmirent, presque indemne, au second émetteur-radio par lequel, entre deux clignements de cils, l’ordre se répéta simultanément : « Tirez »! Ce mot, malmené par tout le chemin qu’il avait parcouru, explosa à l’oreille de l’auditeur attentif qui attendait au bout de cette radio. L’ordre se répercuta dans son conduit auditif, embrassa son colimaçon et les autres entités de son oreille interne filtrant les réverbérations sonores pour être redirigé par celles-ci vers le cerveau. Il analysa rapidement l’information et l’envoya valdinguer dans un conduit plus bas. C’est par une succession de labyrinthes synaptiques qu’il voyagea ensuite très rapidement de la tête aux épaules, des épaules aux avant-bras. Spirale rapide, l’information sonore termina son parcours effréné dans une gerbe électrique au bout de l’index de l’auditeur.
Il demeura calme. Il attendit le quart de seconde qui le séparait de son prochain battement de cœur, ferma un œil, visa. Le battement lui infligea un léger soubresaut, puis, il s’immobilisa et tira. Au second battement de cœur, la balle avait décollé, sombre petite tueuse. Elle quitta le canon de l’arme de précision du tireur d’élite, posté à cinquante mètres de la fenêtre, et entreprit une ligne droite funèbre. De son point de départ à la fin de son trajet mortel, la balle pouvait à tout moment dévier de sa route. Heureusement, son impulsion spiralée avait accéléré sa course et la stabilisait du même coup. Précise, droite, elle fonçait droit vers sa cible. Or, le vent soufflait; un vent du nord-nord-est. Un vent de tempête. Il poussait avec hargne le pauvre engin de la mort. Le métal refroidit, la balle dévia d’à peine quelques millimètres et s’inclina légèrement vers le haut. Si peu! Et pourtant, son nouvel angle avait légèrement modifié sa trajectoire. Elle continua pourtant sa rapide lancée et se mit à vriller de plus belle. Les multiples chocs de la friction de l’air sur sa carapace cuivrée la tançaient, mais son déplacement dans l’air du matin demeurait aussi meurtrier. Comme elle se rapprochait de sa cible, l’embout de la balle s’échauffa à nouveau, douleur future à infliger. La pression de l’air pressait la cartouche et tentait de plier sa frêle silhouette cylindrique. Rien à faire : la balle se présentait déjà devant l’immense fenêtre située au fond du corridor du premier étage. La seule qui n’eut pas de rideau. Des milliers de reflets renvoyaient à la petite tueuse son reflet strié. Au contact de la pointe échauffée, le verre fondit mollement plutôt que d’exploser immédiatement. De petites fissures se formèrent ensuite et enrayèrent les milliers de reflets, qui soudainement éclatèrent sous la force de l’impact. Une gerbe de cristaux fit miroiter les rayons du soleil matinal, ornant de raies de lumière tout le couloir. Et la balle se faufila droitement dans la maison, tête chercheuse ne pouvant pas faillir, spirale infernale prête à tuer.
Elle rencontra enfin sa cible et lui chatouilla le cuir chevelu un peu au-dessus de la hauteur de l’oreille droite. Elle se présenta à l’objet visé à travers une mèche de cheveux huilés et plaqués par un gel odorant. Le tracé de la balle dans cette masse aqueuse fut facilité par son embout encore brûlant. Calcinant la chevelure et faisant fondre la colle qui les recouvrait, la petite tête chercheuse se ficha dans l’os crânien et y entreprit de marquer son passage. Elle longea la paroi crânienne, s’enfonçant à peine dans l’os, délogeant presque par effleurement les cheveux qui s’y accrochaient. La balle était si peu ancrée dans l’os que l’une de ses faces s’exposait toujours à l’extérieur.  Elle entraînait dans sa course des fragments d’ivoires, certains gluants d’une matière molasse fraîchement découverte. Son avancée, bien que rapide, se faisait par à coup : chaque fragment d’os qu’elle frappait ralentissait un peu sa course, comme si elle grugeait un béton poreux. La balle rencontrait une certaine résistance; résistance qui ne pouvait maintenant plus la détourner de son parcours.
L’objet cylindrique passa enfin tout près de l’oreille. Il accrocha et arracha dans sa foulée la pointe de l’appareil auditif, brûlant la chair mise à vif : elle cicatriserait plus rapidement. La balle emporta l’extrémité de l’esgourde sur une courte distance – un ou deux centimètres – et l’expulsa hors de son chemin. La fileuse de mort arriva à la hauteur de l’œil droit, à côté duquel elle quitta la chair humaine et les ossements qui la retenaient pour s’échapper de la friction qu’ils exerçaient sur sa cartouche.
De nouveau libre, le petit calibre fonça droit devant lui; vers une unité composée de sept hommes identiques. Vêtus de noirs, leurs mouvements, comme synchronisés, semblaient s’effectuer dans une union parfaite, une entente tacite. À peine ralentit, la balle alla se planter dans la main fermée de l’homme de tête. Elle traversa la chair, les muscles et les os, arracha quelques nerfs et troua l’émetteur-récepteur que l’homme serrait. Elle le traversa à la vitesse du son et se dirigea sur l’ivoire de la rambarde blanche des escaliers. La balle ricocha et alla terminer son envolée dans l’un des tableaux de la Renaissance exposé au rez-de-chaussée, près de la porte principale. Elle y termina sa course, sa surface complètement rayée, complètement incrustée dans le matériau mât.
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camicurious-blog · 6 years ago
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Embranchement
Embranchement
 Avant même que j’aie pu m’en rendre compte, j’étais tombée à l’eau. Entraînée par le courant puissant de la rivière, tirée de gauche et de droite au bon vouloir des rapides tonitruants, garder la tête hors de l’eau tenait du miracle ! Mon corps trop léger ne parvenait à s’imposer face aux vagues olympiennes. Leurs sommets triangulaires s’écrasaient sur ma ramure fragile. Plus je tentais de résister, plus l’eau blanche m’emportait…
Soudain, un hasard ! Une chance ! La félicité ! Une roche, là, entre le rivage et un vieil arbre. Un vieux chêne, presqu’un saule, courbé par les années et le poids de sa tristesse. Il me tendait une branche, ce vieillard ! Il me tendait ses feuilles ! Je laissai glisser ma frêle charpente, droite comme un « i », vers la roche salvatrice et le chêne. Épuisée, m’accrochant à la fois à la roche et la branche tendue du vieil arbre, je restai là, un moment, immobile. Je frémissais et gémissais sous la pression de l’eau contre mes petits membres.
Mais le torrent ne l’entendait pas ainsi ; je n’aurais aucun répit. Une énorme vague vint se fracasser contre moi, me faisant dangereusement osciller. Je lâchai la branche du chêne un instant, mais réussi à maintenir ma prise, tant bien que mal, sur le rocher. Mon ami l’arbre, sa chevelure tombante agitée par la brise, secouait légèrement sa longue branche. Il m’avait rattrapé de justesse ! Il tentait maintenant de m’élever hors de l’eau, le vieux bougre ! Je le remerciai en inclinant légèrement ma chevelure fournie, agrippée comme je le pouvais.
Je me sentais craquer de partout ! Toutes mes jointures, toutes mes nervures, tout mon tronc menaçaient de se rompre à chaque instant. Je tentais de résister, de m’opposer à la force de la rivière ! Mais l’eau blanche voulait m’engloutir et m’attirait sous l’eau, plus forte de seconde en seconde… Je ne savais plus que faire. Je sentais mes forces m’abandonner. Je sentais le désespoir me gagner. J’allais abandonner.
Un grincement épouvantable m’obligea à lever les yeux vers le vieux chêne. Dans un mouvement si peu naturel pour lui, il inclinait son tronc vers moi, étirant comme il le pouvait la branche qu’il me tendait. J’entendais l’écorce de ses bras se fendre sous cette action extraordinaire.
Le vieil arbre s’était si bien penché vers moi que je réussis à m’accrocher à lui, d’abord à des branchettes plus solides, puis à une branche robuste. Je la saisis comme je le pouvais : mes doigts souples et les chocs constants de l’eau contre moi ne me permettaient pas une prise assurée. Le chêne cessa un moment de bouger. Les joints de mes épaules menaçaient de se disloquer…
Maintenant à demi hors de l’eau, mon pied toujours accroché au rocher, je tentais de me hisser vers le haut. De fortes trombes d’eau m’empêchaient de me concentrer. Je sentais tous mes pores saturés d’humidité. C’était comme si mon épiderme était soulevé par l’eau, trop moite pour ne pas gondoler. Dans un effort qui me parut surhumain, je m’efforçai encore une fois de grimper sur le vieux chêne, mais une lame d’eau énorme s’écrasa sur moi et me fit trembler d’un bout à l’autre de mon bras tendu. Je sentis encore mes articulations craquer ; quelques lambeaux de ma peau tombèrent dans l’eau... Je ne pouvais plus étirer mon bras plus loin ! Mes doigts, jeunes pousses tendres, glissaient même sur l’écorce rêche du vieux chêne !
Un son lourd et sinistre s’élevait un peu plus loin. Un son qui se rapprochait avec un grondement sourd. Je jetai un regard paniqué vers le haut de la rivière… Une autre vague, plus grosse, plus blanche, plus terrible que les autres – un torrent à elle seule ! – se dirigeait vers moi à grands pas d’écumes ! J’échappai un grincement strident : j’allais mourir! Autant dire que j’étais d.jà du bois mort debout ! Le vieux chêne tentait de se déplier et de me remonter vers sa cime, mais il tardait à y arriver. Je laissai glisser un rire sec et grinçant. Je ne me faisais pas d’idées. Je ne pouvais pas me faire d’idées. C’en était fini de moi. Mon vieil ami ne pourrait jamais m’élever suffisamment au-dessus de l’eau pour me sauver.
Je fermai les yeux. Je n’entendais plus que le son de la pluie, le bouillonnement de l’eau vive, la violence des vagues. Je fermai les yeux et cessai de penser. C’en était fini de moi. Je sentais mes feuilles s’envolées déjà, arrachées par le vent. Je fermai les yeux et tentai d’oublier. Qui j’étais, ce que j’étais : une orpheline, une branchette abandonnée, coupée pour le bénéfice de ses sœurs. Je fermai les yeux et me laissai aller….
L’énorme vague m’arracha au vieux chêne avec une telle violence que toutes mes jointures se rompirent. Il ne restait de moi qu’un court tronc, je le savais bien. La dernière chose que j’entendis avant d’être engloutie par le torrent fut le craquement désespéré de mon vieil ami. Il appelait mon nom. Je ne lui répondit pas.
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camicurious-blog · 9 years ago
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Les Coeurs Fendus (extrait)
(Voici en exclusivité un extrait de mon roman, “Les Coeurs Fendus”. Roman allégorique, il vous transporte dans un univers qui existe et qui n’existe pas, dans un contexte où la fiction est très près de la réalité et où les personnages marchent constamment sur une corde raide. Bonne lecture!)
Mon réveil fut brutal. Chiot Gris était entré dans la geôle en hurlant. Il gémissait comme un animal blessé et se tortillait les mains, nerveux. Comme je relevais la tête, Chiot Rouge arriva en trombe, saisit Chiot Gris à la gorge et l’envoya valdinguer contre les barreaux de ma cellule. Je sursautai et bondis sur mes pieds, agitant les chaînes qui les liaient. Je n’osais pas bouger et préférais me faire oublier...
Chiot Gris avait cessé de se tordre les mains; il ne gémissait plus. De grosses larmes laissaient des sillons humides sur son visage. Il marmonnait des paroles incompréhensibles en une litanie ininterrompue.
― Nous zalons mourir, Siot Rouze. Mourir, mourir, mourir, mou...
― Tais-toi, imbécile! TU vas mourir. C’est de ta faute, c’est ton problème! Meurs! On sera débarrassé!
J’entendis des sanglots s’entasser dans la gorge de Chiot Gris. J’en aurais presque eu pitié. Il n’était pas né pour être un sbire de la reine; je ne voyais en lui ni la cruauté de Chiot Rouge ni la démence de Chiot Blanc.
           Chiot Rouge sortit de la prison. J’attendis que ses pas soient suffisamment éloignés pour m’approcher de son acolyte terrorisé. Je toussotai, l’incitant à se tourner vers moi. Son regard luisant de larmes aurait été attendrissant sur un tout autre faciès.
― Il s’est passé quelque chose, Chiot Gris? Pourquoi vas-tu mourir?
           ― Z’ est la reine. Elle zait.
           ― Qu’est-ce qu’elle sait, Chiot Gris? Chiot Gris! Qu’est-ce que La Chienne sait?
Sous le coup d’une soudaine inquiétude, j’avais presque collé mon visage contre les barreaux en fonte. Je pouvais sentir la respiration saccadée de mon gardien sur ma peau; une odeur piquante de peur émanait de sa personne.
           ― Réponds-moi, Chiot Gris! Est-il arrivé quelque chose à La Pie ou à Loup-Sans-Couronne? À Blanche-Biche?
           ― Z’est Blansse-Bisse… Z’est Blansse-Bisse qui l’a dit à la reine! Z’est trop froid dans la prison, la nuit. Ze voulais pas rester. Zhiot Rouze il a dit que z’étais pas oblizé et on est pas reztés la nuit. Blansse-Bisse elle l’a dit à la reine. Ze vais mourir, ze vais mourir, ze vais mou…
Je laissai Chiot Gris se lamenter. La reine le punirait, c’était vrai. Il paierait le prix de son inconduite. Ce qui m’inquiétait, c’était la délation de Blanche-Biche. Avait-elle condamné Chiot Gris à la mort par loyauté pour la reine, ou pour servir les aspirations de mes compagnons? Était-elle un pion, entièrement dédiée à la reine Chienne, ou en jouait-elle le rôle afin de couvrir ses arrières ?
J’en étais là dans mes ruminations lorsque Chiot Rouge revint. Son visage s’illuminait sous un sourire sombre, carnassier. Cela n’augurait rien de bon pour Chiot Gris. Ce dernier s’était adossé aux barreaux de ma geôle, visiblement inquiet. Je croisai le regard du monstre qui nous faisait face; une lueur violente luisait au fond de ses yeux noirs. Le destin de Chiot Gris était scellé.
     Sans crier gare, Chiot Rouge saisit son acolyte par le cou, le souleva de terre, ouvrit la porte de ma cage et l’y projeta sans ménagement. Il sortit de la prison en riant à gorge déployée. Il n’avait pas dit un mot à Chiot Gris, mais le benêt avait compris : il allait être mis à mort.
     Je me sentis soudainement las : un carnage s’annonçait. Chiot Gris s’était remis à se lamenter de plus belle. Il faisait peine à voir. J’imaginais très bien de quelle façon la reine mettrait fin à ses jours et je ne croyais pas que ce pauvre bêta méritait le sort qui lui était réservé. Aucune agressivité n’émanait de lui, aucune rage, aucune colère.
     Je portai mon regard vers le sol, incapable de soutenir le désespoir du condamné. Je vis la racine que j’avais arrachée du plafond de ma prison et mon cerveau se vida de toute pensée. Je n’entrevoyais plus que le long rhizome et la possibilité qu’il me donnait.
     Je dus sortir de ma torpeur et réfléchir plusieurs minutes avant de prendre ma décision. Je fis un pas vers mon compagnon de cellule et posai ma main sur son épaule.
― Chiot Gris, tu sais qu’ils vont te faire souffrir longtemps avant de te tuer. Les autres Chiots obéiront à la reine et te tortureront.
           La seule réponse que j’obtins fut une plainte aigüe et douloureuse.
  ― Je peux te tuer, Chiot Gris. Je peux te tuer tout de suite, sans que tu ne souffres trop. Je te l’offre parce que tu ne mérites pas, comme les autres Chiots, de mourir torturé. Veux-tu, Chiot Gris? Veux-tu que je mette fin à ta vie?
           Chiot Gris leva les yeux vers moi pour la première fois depuis son arrivée. J’y lu de la détresse, mais aussi la plus pure incompréhension. Il me dévisageait ; j’attendais. J’avais l’impression qu’il tentait de deviner mes motivations, de lire mes pensées...
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camicurious-blog · 9 years ago
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Logbook of a doctor (4)
Letter to Aileen Cooper,
From Doctor Jonathan McArty,
Dover, Thursday 21st November August1942
Dearest Aileen,
I do not know what to write. I do not know where to begin... I would like to tell you that I am fine, but I would be lying and I owe you the truth, my dear. As time passes, I seem to forget who I was, who I am, who I wanted to be. I… He, Jonathan McArty, does not exist any longer. My body still stands. It moves without me wanting to, trying to rescue living corpses in their hospital beds. Hospital beds… nothing more than dirty ground sheets by now. It is depressing, Aileen. Everything is depressing. I do not want to be here anymore, but I do not want to be anywhere either. I certainly do not want to see you, my sweet, poor, dear Aileen. I am scared of your disappointed smile. I fear your sad look. Most of all, I am terrified by the tears that will run on your cheeks. Aileen, forget me, I am not the man I used to be. I am not the young doctor you had fallen in love with. This war made me grow old, so old… Would it be easier for you to forget me if I told you I do not love you by the time I am writing this letter? Or if I was killed in the meantime it was delivered? Then, Aileen, I beg you! Do as if the final dot of this missive contained my last breath along my last drop of blood…
Farewell,
Cordially,
Doctor Jonathan McArty.
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camicurious-blog · 9 years ago
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Logbook of a doctor (3)
Letter to Aileen Cooper,
From Doctor Jonathan McArty,
Dover, Thursday 14th August1942
Dearest Aileen,
I hope this letter finds you well. I am afraid I do not have good news, dear Aileen. We received a contingent of young British soldiers. They are all very badly injured. I really do not think I can save them all. To be honest, I do not think I can save half of them. Oh Aileen! These soldiers are so young; they haven’t seen enough springs… It is such a burden to be a doctor down here, Aileen. I lose more patients than I saved! I do not even treat anymore: I cut, I pierce and I tear members apart. I once was a real doctor, my lovely Aileen. Now I am only a sinister undertaker, a coroner at most. I disgust myself, Aileen, and I have become hateful. I share the same feeling of despair than the dying soldiers. Aileen, I think I do love you, but I do not think you will still love me when this cursed bloody war ends. I have changed, my dear, and not in a way that could or would enhance your feelings for me. Think carefully, my dear. Think carefully about you and me, about the wedding we wanted, about the children we dreamed of. You have time, I am sure of it, before the war ends. You still can refuse me.
I miss you,
Sincerely,
Jonathan.
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camicurious-blog · 9 years ago
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Logbook of a doctor (2)
Letter to Aileen Cooper,
From Doctor Jonathan McArty,
Dover, Thursday 29th May 1942
Dearest Aileen,
I hope this letter finds you well as the situation is getting worst in London. I truly wish I had sent you away before the war began. I sincerely wish I had not been this stupid… Here, everyone is tensed. The Dover’s undergrounds are inhabited with a stressful and suffocating atmosphere. Nothing has changed inside their walls; nothing has changed on their outside. We still are invisible to the enemy eyes. The threatening lies even deeper, in the dark blue of the underwater… Three days ago, German submarines were seen on the English Channel, causing a crisis among soldiers and high-ranking officers. Dear Aileen, do not fear for us. The tunnels have many twists and turns and hold many hiding-places. If ever we were found, it would take some time for the enemy to find us. No Aileen, do not fear for us. Fear for yourself, hide yourself, save yourself and live. God bless you.
I miss you,
Sincerely yours,
Jonathan.
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camicurious-blog · 9 years ago
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Logbook of a doctor (1)
(Here is the 1st letter of a serie of 4 letters. They were written by Jonathan McArty during WW2 from the hospital located under the Dover’s castle.) 
Letter to Aileen Cooper,
From Doctor Jonathan McArty,
Dover, Monday, 4th Marsh 1942
Dearest Aileen,
I miss you. I miss your smile, I miss your hair, I miss your scent, I miss your shoulder… I miss your back on which I could lean on in my darkest moments. I used to think that nothing was more punishing for a doctor and demanding for a mother than childbirths. I sincerely thought no one could lose as much blood as a woman in the delivery room, or suffer as much. Aileen, I was unexpectedly naive. Yes, my dear, I was such a bloody fool. Since I have been designated duty doctor in the castle’s military hospital, I see, smell and taste blood every single day. The days are long and sometimes go beyond the nights. And at night, I can’t sleep anymore: my patients cry out loud as I cry silently. Everyone cries, Aileen. Those who keep silent are dead. Thus, I hope you cry, my lovely Aileen. Only that thought keeps me alive. God bless you, my dear.
I miss you,
Yours truly,
John.
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camicurious-blog · 9 years ago
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À temps...
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camicurious-blog · 9 years ago
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À temps...
(Bonjour! Voici, pour mon tout nouveau tout beau blog créatif, le premier texte que je mets en ligne! 6 pages où je vous transporte dans l’univers des mes angoisses! Bonne lecture!)
Je sais, je sais. Je dois m’y rendre. Ce n’est qu’une question de temps, c’est urgent. Personne d’autre ne peut le faire. Personne d’autre ne peut me sauver. Je suis ma seule héroïne. On m’a arraché le cœur et je dois le récupérer… Je suis la seule à pouvoir l’atteindre, à pouvoir éteindre le temps qui l’abîme. Je sais. Mes angoisses sont venues à bout de ses défenses. Mes peurs l’ont amoindri. Et maintenant, le temps me manque pour le mettre à nouveau en sureté.
Les aiguilles déglinguées de mon cerveau m’ont ramenée au début du parcours. La course sera effrénée. Les rouages malades de mon cerveau s’activent, les décors se remettent en place... Je coule un regard rapide sur mes mains qui tremblent. Sur mes paumes tressautent les aiguilles de deux montres suisses. Mes seules alliées, et mes pires ennemies. Tout est de ma faute. J’ai perdu mon cœur et j’ai créé ce cauchemar. Je dois libérer mon cœur du temps qui l’emprisonne. Pour mon seul salut, mon seul réveil. La ligne de départ se dessine à mes pieds. Je recule une jambe loin derrière moi, pose le bout de mes doigts sur le sol,  je respire, j’expire. J’attends.
La cloche retentit! Le départ est lancé, je dois y arriver! Je sprinte en ligne droite, puis slalome entre des métronomes et des engrenages brisés suspendus dans le vide. Des ressorts en sont expulsés et entaillent ma peau.
Je dois rejoindre le lieu où est retenu mon cœur. Suspendu au-dessus d’un gouffre, l’implosion le guette à chaque seconde perdue. Son temps est compté, le mien aussi. Devant moi, dissimulé par la palissade d’une horloge astronomique, s’étend le chemin ardu qui mène à mon cœur. C’est une route atemporelle parsemée du verre cassé d’horloges du passé. Comme je me rapproche du mécanisme millénaire d’un jacquemart. Ses portes s’ouvrent sur la machine de ses montures. J’accélère comme je le peux et bondis sur les rouages antiques. D’un geste vif à force d’avoir été répété, j’arrache l’une de ses propres aiguilles et l’enfonce dans l’écrou retenant le sagittaire. La créature de métal bascule et m’emporte avec elle. Dans une ruade de son cadran, je suis expulsée hors de son squelette.
Après un vol plané, je me retrouve le corps presque immergé dans l’eau saumâtre d’un marais. J’avance péniblement. Je m’embourbe dans la tourbière, mes jambes luttent à chaque pas contre la friction de la vase, mes pieds soulèvent l’eau presque opaque. Mes mouvements sont lents, tellement lent! Je tremble, je claque des dents. Je crains que le temps ne fuie mon cœur!
Autour de moi, dans les ténèbres épaisses, des arbres pourrissent debout, leur temps écoulé depuis longtemps. Je n’ai d’autre choix que de me retenir d’une main à leurs troncs noueux. Elle colle au liquide visqueux qu’ils sécrètent. Je tiens l’autre au-dessus de l’eau, les aiguilles qui y sont dessinées bien en vue. Que le temps a passé! J’essaie d’ignorer la texture spongieuse et collante de l’écorce, mais le contact de mes doigts sur les souches moisies me provoque des haut-le-cœur.
Mon pouls ne cesse d’accélérer. Il semble être en harmonie avec le son des milliers d’horloges pendues aux branches des arbres morts. Ces mécanismes toquent ma tête, crispe mon crâne et m’affolent. Ils tic-tac l’heure, mais l’heure de qui? L’heure de quoi? Aucun cadran n’indique les mêmes chiffres, aucune aiguille n’est immobile et tous les coucous hurlent en même temps. Les signes temporels se mêlent en s’entremêlent, le temps file sans indication et passe devant moi.
Je tâche de porter mon regard au loin, mais il est happé par les trotteuses qui tournent à toute vitesse dans le blanc de leurs cristaux de quartz. Et tic encore dans ma tête, et martèlent plus fort mes tympans. Je sais, je sais! Je dois m’y rendre, je dois y arriver! Je dois percer mon cœur et le libérer du temps. Je dois m’extirper de la vase, me sortir de ce marécage! Je cherche, je cherche! Je fais vite, mais est-ce que je fais bien? Enfin! Une roue des heures se fige! J’arrache les aiguilles dessinées dans mes mains et les plante dans l’horloge immobile. Mes aiguilles s’y origamisent en une clé à ressorts. Je m’en empare. Les chiffres bondissent, les cadrans tombent à l’eau, deviennent nénuphars géants et pavés luminescents qui mènent à la rive. J’arrive! Je viens, je quitte le marais des moins que rien, le marais de tous les retards, l’étang du temps qui a passé. Je fuis le marais des dépassés. Au loin, un horloger cri…
…et je trébuche soudainement au milieu d’un pont suspendu, l’âme angoissée, le corps écrasé : déjà tant de temps a filé! Je regarde mon bras gauche : ma main est fermée sur la clé. À mon poignet, point de montre, qu’un bracelet de fuseaux horaires. Douze en tout. Ma gorge se serre. Faites qu’aucun ne s’y ajoute!
Je halète, paniquée. Mes poumons se compriment, ma respiration se déboussole. Je ne sais plus comment inspirer-expirer l’horreur du temps perdu à patauger dans le marécage, ce temps échappé à rattraper.
Le pont est agité par la brise. Pendule oscillateur, je me retiens aux cordages. Je risque un regard par-dessus bord. Un torrent de chiffres noirs déferlent sur un raz-de-marée blanc. Mon estomac se contracte à la vue du flux et du reflux des nombres qui s’y meuvent et y tournoient. Je relève les yeux vers l’extrémité du pont. Une horloge grand-père y bascule de gauche et de droite. À contretemps. Menace de plus.
Je longe les cordes. Je plonge mon regard dans les eaux froides et déglutis. Le temps passe et je traîne. Je dois m’y rendre, je ne dois pas me faire attendre! J’avance pas à pas au-dessus de l’écume bouillonnante. Un treize heures moins vingt sort des flots et me guette, prêt à m’avaler à la moindre incartade. Je fixe le jaquemart d’où pendule un midi moins quart redoutable. J’y arrive, j’avance, je dois l’atteindre! Et la pendule qui bat la mesure, et l’or du temps que je vais arrêter! J’étends un bras, j’étire mes doigts, je peux presque y toucher… Une serrure brille derrière les chaînes qui oscillent… J’attends ma seconde, mon milliardième de seconde… Je saute d’un bond entre les pendules, je tends la clé vers le verrou! Je dois traverser les ravages du temps, je dois ouvrir mon cœur et en délivrer les instants. La clé glisse dans la serrure. Un horloger hurle au même moment.
Raté. Je tombe, rattrapée par un coucou insolite. En déséquilibre sur l’oiseau de feu, je m’épuise au rythme de ses mouches tic-tic parasites. Je danse d’un pied sur l’autre, suivant le tempo des battements d’ailes furieux de l’animal. J’entends le son métallique des chaînes qui le retiennent à son calendrier. Elles tintent à chacun de ses mouvements. J’essaie de saisir les brides de l’animal, mais elles sont glissantes de retards accumulés. L’oiseau éternel me jette des regards courroucés. Me sont-ils adressés? L’aurais-je frustré? L’ai-je retardé? L’ai-je devancé? Je vois le jour décliner dans ses yeux de cadran solaire. Ses pupilles annoncent un rendez-vous avec la nuit.
Sans plus attendre, j’enfonce la clé à ressorts dans son iris. Le volatile pousse un cri, piétine le sol. Il ouvre ses ailes et prend son envol. Surprise, je m’agrippe à ses plumes. Je suis secouée à chaque fois que l’oiseau tire sur ses chaînes. Son chant explose dans ma tête, alarme matinale en plein sommeil, coq sans soleil. Je ne peux couvrir mes oreilles, aussi je vole en plein dilemme : si jamais je me réveille, j’aurai perdu mon cœur, j’aurai perdu ses battements et j’aurai échappé le temps. Le repos me fuira éternellement. Je dois l’atteindre! Je dois libérer ses instants! Je saisis un amas de plumes et porte une main à ma poitrine. Une douleur lancinante la perfore, comme une centaine d’aiguilles que l’on tire et retire de ma peau, que l’on pique et repique dans mes alvéoles pulmonaires. Je relève les yeux : c’est mon cœur! Il menace d’exploser, là-bas, derrière le pont suspendu, plus loin que l’horloge à bascule! Les battements accélérés de l’organe résonnent dans l’air figé; ils martèlent son état d’urgence.
L’oiseau se débat de plus belle, ses chaînes grincent et cèdent. Elles éclatent en une nuée de minutes et de secondes. Elles me saisissent et m’entraînent vers le sol, vers l’échec. Je tombe et suis engloutie dans les flots chiffrés du fleuve. Mon hurlement perce encore mes oreilles et mon pouls résonne encore dans mes veines lorsque j’en émerge. Je nage dans les flots. Je m’extirpe hors de l’eau. Je rampe dans le sable. J’y trace un sillon fatigué. Mes mains comme des pelles s’enfoncent dans le sol desséché. Le sommeil m’assomme, je sens mes forces m’abandonner. Je me traîne sur la plage aride : je suis un fossile épargné, car sur moi le temps ne s’est pas encore arrêté.
           À force de me crapahuter, j’atteins un sol verdoyant, saisis une poignée d’herbes grasses, me tire hors des sables du temps mutilé. Je me hisse sur la pente, me laisse rouler sur le dos. Je suis épuisée, l’eau m’a drainée, je voudrais me reposer. Des tacs obstinés m’obligent à me relever. Je jette un coup d’œil à mon poignet : il me reste peu de temps, je dois me dépêcher! Le treizième fuseau horaire ne devrait pas tarder…
Derrière moi se profilent les silhouettes des horlogers. Des Suisses précis, des Allemands inflexibles, des Anglais de seize heures et quatre-quarts… Tous me poursuivent, tous accusent mon retard, ma crainte du cadran brisé, ma terreur de la sonnerie bâillonnée!
J’ascensionne la montagne de toutes mes ponctualités, j’escalade les roches volcaniques de mes horaires flexibles jamais figés. Mes pas marquent le sol de cendres brûlées comme le temps marque les années. Je vieillis le mont à chacune de mes enjambées. Au sommet  du pic fumant, à travers une épaisse vapeur, luit encore faiblement mon cœur. Il est couvert d’égratignures, de cicatrices mal guéries. Il suinte le temps, mon cœur; il le garde pour lui. Je sais! Je dois l’atteindre, je dois l’étreindre, je dois exploser sa prison temporelle! J’arrive!
Comme j’accélère le pas, le sol tremble et le volcan gronde. L’irruption est proche. Un coup d’œil derrière moi m’enjoint à me précipiter. Je continue ma route à grandes enjambées, pressée par la catastrophe à venir et par celle qui me suit. Quel est ce cauchemar où le temps ne fait que défiler?
J’atteins le sommet raviné, je cours vers la chaleur du magma instable. Comme j’approche la source de tous mes tourments,  mon cœur, suspendu entre deux battements, lâche prise. Le cratère semble s’ouvrir! Et l’organe chuter vers l’or en fusion d’un million de montres défectueuses! Je n’ai pas le loisir d’attendre ma fin. Je saute. Je tends les mains. Je touche mon organe rougeoyant. Le temps s’arrête. Je suis figée dans l’étouffante chaleur du temps châtié. Il se remet à battre, ma poitrine se soulève normalement. Et je ne sais plus. Je ne sais plus comment me sauver. J’ai rejoint ma batterie et le temps m’a immobilisée. J’essaie de me mouvoir, de perforer la membrane temporelle, mais je n’ai plus d’aiguilles pour l’inciser. J’essaie de bouger dans la lourdeur de l’espace, mais l’épaisseur du lieu m’enserre et mes gestes sont saccadés, sans cesse réinitialisés. Je voudrais me prendre la tête et hurler! Le temps est toujours prisonnier. C’est alors que je comprends que j’ai trop tardé, que mon temps était écoulé avant même que je n’atteigne mon cœur geôlier. Mes yeux se dirigent vers mon poignet barbouillé. L’heure des Maritimes ne peut mentir : mon retard s’est fait sentir.
           Le treizième fuseau horaire s’est ajouté à mon bracelet. Je sais, je sais! Je devais m’y rendre et sauver le fil de ma temporalité! Je sais, j’ai échoué, je me suis laissée dépasser par les lieux des temps enchâssés. J’avais la chance de remettre les pendules à l’heure. Les aiguilles ont trop vite tourné.
Déjà mon corps est distendu par le temps qui se contracte. Les aiguilles retournent au passé, mon sang coule en sens inverse, mon cœur bat à reculons, à nouveau étouffé. J’ai l’impression d’être aspirée. Résonne un autre cri d’horloger.
Je me débats de toutes mes forces et j’atterris sur un sol instable. Le marais des dépassés s’étend devant moi, sa noirceur à peine vaincue par l’indigo de quelques cadrans numériques. Je tourne la tête sur ma gauche; les chronomètres mécaniques me dévisagent… Leurs encoches s’excitent, leurs rythmes s’agitent... J’échappe un sanglot et cherche la ligne d’arrivée, la ligne des nouveaux anciens départs, celle d’où tout est à recommencer et d’où, inlassablement, je repars.
Dans le sablier des estrades m’observent les dieux déchus du temps. Ils fixent mon poignet où est gravé en chiffres romains mon treizième fuseau horaire. Je verse une larme. Il ne m’en reste que onze à traverser, onze pour espérer me réveiller, onze pour que le temps soit délivré. Ma course contre la montre recommence. C’est une question de moments dépêtrés. Personne ne peut me réveiller.
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