Ce tumblr, késséssé?Fille-poisson bloquée dans son aquarium à cause d’un trouble d’anxiété généralisé et de diverses phobies. Ce blog a pour but de raconter mon quotidien de sirène et de sensibiliser sur la question des angoisses, de la dépression, de l’agoraphobie et les progrès effectués.
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Combattant du Siam
OCTOBRE 2018
Date de mes débuts en tant que poisson combattant. Pourquoi ? C’est à ce moment-là que je me retrouve comme prisonnière de mon aquarium-appartement.
Mes angoisses se sont installées progressivement, puis du jour au lendemain, très violemment, elles se sont multipliées, ont proliféré, à vitesse grand V. C’est alors que tout s’enchaîne: phobies, crises d’angoisse, TOC, rendez-vous chez le psychiatre, hypnothérapeute, psychologue EMDR et TCC, diagnostics, médication… Cette impossibilité de sortir qui s’est installée et qui ne devait rester, pensais-je, que quelques jours, resta là plusieurs semaines, puis plusieurs mois.
Entre les ruminations, les moments de découragement, les moments d’espoir, les envies de s’en sortir, les envies de tout laisser tomber, les baisses de moral, les évolutions, les pas en arrière, quelque part entre tout ça, naît l’idée du blog. Pourquoi ? Dans un but purement thérapeutique déjà, car dessiner m’apaise et il paraît que s’exprimer aide. Pour informer ensuite, sur les phobies, les angoisses (notamment le trouble d’anxiété généralisé), la dépression, tous ces maux mal représentés, stéréotypés et tabous dans notre société. Enfin, pour faire comprendre à ceux que j’aime et ceux qui m’aiment ce que je ressens. Pour qui du coup ? Pour les phobiques, les angoissés, les grands blessés de la vie, ceux qui connaissent quelqu’un qui, ceux qui ne sont pas concernés, pour n’importe qui en fait, du moment que ça intéresse.
Durant ces mois de lutte au sein de ma bulle, il me faudra beaucoup de temps, de patience et d’énergie pour me rééduquer à l’océan qu’est la vie: des petits pas devant la porte de mon aquarium d’abord puis quelques brassées dans la rue… Quelques plongeons jusque chez le psy… J’espère que je serai bientôt championne de dos crawlé et de nage papillon ! J’espère également que ce blog pourra être un marqueur de l’évolution de mon parcours olympique et qu’il pourra aider d’autres poissons combattants prisonniers de leurs maisons vitrées.
Puis pour l’anecdote, Victor Hugo, mon compagnon de fortune dans ces moments difficiles, m’a été offert par une chouette amie afin que je sorte de mon lit le matin. Paradoxalement, lui passe son temps à dormir dans son aquarium.
J’espère sortir du mien bientôt.
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Comment je me suis retrouvée bloquée là?
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La question que je me pose assez régulièrement sans y trouver réellement de réponse: comment est-ce possible, qu’un beau jour, le cerveau se mette tellement à merder qu’on se retrouve dans l’incapacité psychologique, la peur panique, de sortir de chez soi ?
A bien y réfléchir, j’ai toujours été une angoissée +++, jonglant avec quelques phobies (notamment celle de vomir, dont je parlerai dans un autre article) pendant une bonne partie de ma scolarité. Pourtant jusqu’à présent ça ne m’avait jamais empêché de vivre à peu près normalement: fut un temps où je faisais du camping à la montagne sans trop de difficulté, où j’arrivais à prendre un bus durant 12h pour voyager avec une amie à Amsterdam ou encore où je tapais du pied sur les festivals estivaux de musique. La période hivernale a toujours été difficile, mais du fait notamment des journées qui se raccourcissent et des microbes qui prolifèrent. Alors, comment j’en suis arrivée là ?
Je ne connais pas très bien le déclencheur de ça, ni l’origine de mes angoisses avec 100% de certitude. Je dirais que l’angoisse a commencé à gagner du terrain doucement, discrètement, assez insidieusement pour que je ne m’en préoccupe pas de suite. Durant l’été, je commençais à avoir des difficultés pour faire mes courses. Je repoussais le moment d’y aller sans trop savoir pourquoi et une fois au magasin, la moindre contrariété m’oppressait: si je ne trouvais pas tout de suite un produit, si la vendeuse mettait trop de temps à passer les articles, si les autres clients monopolisaient le temps en discutant. Ce sont des petites contrariétés sans importance, mais qui pour moi prenaient des proportions assez énormes. En somme, si mon temps au magasin se prolongeait, je commençais à étouffer, à avoir besoin de sortir, à avoir la tête qui tourne. Même si c’était désagréable, on va dire que je « composais » avec ça. Je me forçais à faire mes courses quand même, je me concentrais sur ma respiration pour ne pas craquer, ça allait à peu près. Je commençais également à avoir une certaine difficulté à me rendre dans des bars trop grands, trop loin de chez moi, mais sans que ce ne soit un handicap pour autant et encore une fois, sans y prêter réellement attention. J’ai encore pu profiter de dernières petites soirées à la rentrée.
Alors ? Comment je suis tombée dans ce bocal ? Je dirais que ça a été une accumulation de petites choses: les microbes, et notamment la gastro, qui ont pointé le bout de leur nez un peu plus tôt cette année, un stage qui s’est assez mal passé pour diverses raisons, des horaires décalés qui me faisaient rentrer seule à vélo la nuit et pour couronner le tout, un jeune homme insistant qui m’a suivi un de ces soirs où je rentrais de stage. Un jour, j’ai craqué, et alors que je mettais des petits arrêts un jour par-ci, un jour par-là, je me suis dit que j’allais poser une bonne semaine pour enfin me poser, décompresser. Ça faisait un bon mois que je commençais à être stressée tous les jours sans raison, à somatiser énormément et je me suis dit que j’avais besoin d’un « break ». Grossière erreur. Je suis retournée travailler la semaine qui a suivi, mais après avoir enchaîné deux journées de 10h d’affilées, je me suis remise en arrêt parce que j’étais épuisée et ne suis plus jamais retournée en stage.
Je pense que le fait de perdre le rythme m’a précipitée encore plus dans mes angoisses. Alors que je commençais à éviter les soirées depuis un moment, elles sont alors devenues totalement inenvisageables, j’ai arrêté d’aller à mes cours de guitare et d’improvisation alors que cela me tenait à cœur et je n’ai plus jamais réussi à faire les courses. Progressivement, tout s’est renforcé, accueillir des gens chez moi a également été compliqué, j’ai du mettre fin à mon stage et je n’ai plus réussi à aller en cours.
Alors, qu’est-ce que ça implique d’avoir 20 ans et d’être enfermée dans son chez-soi ? Je dirais que c’est perdre beaucoup de choses. Perdre de l’autonomie, des belles sorties, perdre des personnes également… En gros, actuellement mon quotidien c’est:
Devoir demander à mes amis de faire les courses à ma place
Rater les soirées de la promo, les soirées entre copains
Rater les soirées entre amoureux
Demander qu’on aille chercher mon traitement à la pharmacie une fois sur deux (quand je n’en ai pas le courage en somme)
Recevoir les professionnels de santé (hypnothérapeute, psy…) à domicile la plupart du temps
Rater les événements culturels de la ville supra cool alors que j’adore ça (plus de soirées au cinéma, de concerts, de marchés, etc)
Mettre sur pause une formation que je kiffe et dans laquelle je me sens utile à la base
Beaucoup, beaucoup de culpabilité
Assez handicapant, donc.
Je crois que le plus difficile reste encore le fait que j’ai ENVIE de faire toutes ces choses, mais que je n’y arrive pas. Lorsque j’essaie de sortir, c’est florilèges de manifestations physiques désagréables: des nausées, la tête qui tourne, l’impression d’étouffer, le cœur qui s’accélère. Et le plus compliqué est peut-être que les angoisses qui ne concernaient que l’extérieur se sont reportées sur l’intérieur. Il est difficile que quelqu’un soit là, mais il est difficile d’être seule aussi. Il est difficile d’être à l’extérieur, mais le manque d’oxygénation du cerveau fait qu’il est également difficile d’être à l’intérieur.
Du coup, c’est coaching de vie intensif. Enfin pas si intensif, parce que j’ai fait l’erreur de vouloir aller toujours trop vite et que dans ces moments-là, il faut surtout faire A SON RYTHME, mais sans trop s’écouter non plus. C’est une question de dosage.
Mais comme tout n’est jamais tout noir ou tout blanc, il y a quand même quelques progrès d’effectués et certains points positifs à la situation.
Au début, je faisais quelques pas pour descendre mon immeuble, puis quelques pas devant l’immeuble, puis le tour du quartier à vélo. Il y a des jours + et des jours -, des jours où je n’arrive pas à passer le seuil de la porte et des jours où je peux le faire sans soucis. Mais globalement, la persévérance et la motivation font que les progrès peuvent se faire ressentir. Dernièrement, j’ai donc passé deux entretiens pour commencer un nouveau stage, j’en ai réussi un, j’ai réussi à retourner une après-midi en cours, à retourner aux rendez-vous médicaux… Et j’imagine que la liste va continuer de s’allonger.
Dans ces moments-là, le soutien de professionnels est primordial, mais être entourée aide également énormément.
C’est un des gros points positifs de ce qu’il se passe en ce moment. Je perds quelques personnes, et le lien est parfois difficile et friable avec ceux qui restent, mais globalement les événements ont juste fait un « tri » naturel et m’ont ouvert les yeux sur les personnes autour de moi qui sont prêtes à aider de bien des manières, qui sont positives, encourageantes et sur qui l’on peut compter.
L’autre point « positif » est que, lorsque l’on reste enfermée chez soi toute la journée sans faire grand chose, lorsque le quotidien est rythmé par les rendez-vous avec les spécialistes, il faut redoubler de créativité pour ne pas s’ennuyer et ne pas sombrer dans le « bingewatching », Netflix & Chill intensif. Depuis que je suis dans mon bocal, je me suis donc plongée dans le dessin, la peinture, l’écriture et la pratique de la guitare de façon plus importante qu’avant. J’ai découvert que j’avais davantage d’idées mais surtout que la pratique des arts m’apaise énormément, peut-être même plus que n’importe quels exercices de respirations ou que n’importe quelles huiles essentielles.
Et surtout, je prends soin de moi ou du moins j’essaie. Chose que l’on a tous tendance à laisser de côté par moments.
Je ne sais pas où je serais dans quelques jours, dans quelques mois, quels progrès j’aurais fait ou non, mais j’ai envie de garder espoir aujourd’hui. Il y a certes des gros moments de découragement, mais si la vie m’a bien montré une chose jusqu’ici avec tous les bains froids que j’ai pu me prendre, c’est qu’on ressort plus forts de ces difficultés. Surtout, je sais que dans les moments difficiles de façon générale, on peut parfois avoir l’impression de ne jamais s’en sortir, de s’enliser en permanence et de ne pas réussir à sortir la tête de l’eau. Mais c’est faux. On peut tous trouver la force pour s’en sortir. Il y a, certes, quelques pas en arrière de faits de temps en temps, mais c’est parfois nécessaire pour prendre un appui et mieux rebondir. Et puis, on apprend à se satisfaire des petites choses: aujourd’hui je suis allée à l’épicerie, wow!
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Comment qu’on fait pour pas tourner en rond dans un bocal?
Aujourd’hui un article pour partager quelques petits « tips » naturels qui m’aident personnellement dans la lutte contre l’angoisse et qui peuvent donc s’appliquer également à d’autres angoissé.e.s.
Pour les agité.e.s du bocal, donc:
La cohérence cardiaque: à faire de façon régulière (trois fois par jour) pour avoir des effets à courts, moyens et longs termes. Cela consiste à inspirer pendant 4 secondes et expirer en soufflant par la bouche pendant 6 secondes. Au début, ça demande un certain effort pour faire ça régulièrement, mais au bout d’un moment ça sera beaucoup plus simple et automatique. Personnellement j’ai ressenti une amélioration au niveau de mes angoisses, notamment de celles que j’ai le matin. L’application RespiRelax permet de caler sa respiration sur le petit curseur qui bouge pour le faire au mieux (il faut régler le mode sur « relaxant » dans les paramètres mais il y a également d’autres modes).
Le baume du tigre: là c’est peut-être très personnel, mais étant donné que mes angoisses me provoquent des maux de ventre qui ont tendance à m’angoisser eux-même à leur tour, mettre du baume du tigre autour de mon nombril permet d’apaiser tout ça en créant du froid sur mon petit bedon ! Et puis, c’est aussi utile pour pleins d’autres maux (maux de règles, de tête, piqûres de moustique… La liste est longue et google est ton ami) !
Les huiles essentielles: dans les moments où je sens l’angoisse monter, j’applique de l’huile essentielle de lavande sur mes poignets au niveau du pouls ou derrière l’oreille. Ça m’aide un peu à me calmer et me donner l’impression de pouvoir respirer. L’huile essentielle de lavande aide pour le stress, mais il en existe beaucoup d’autres (là encore, google est ton ami) qui peuvent s’avérer utile. Pour des nuits plus tranquilles, quelques gouttes de lavande derrière l’oreiller aide à s’endormir plus facilement… En tout cas, ces techniques m’aident tellement que je ne sors jamais sans mon petit flacon. C’est peut-être même un peu trop par moments, il faut surveiller pour que ça ne devienne pas trop ritualisé et donc un TOC par la suite (ce qui est un peu mon cas).
La lithothérapie: peut-être purement placebo, mais les pierres de lithothérapie m’aident pas mal. De toutes façons, ça ne peut pas faire de mal. J’ai donc un collier avec une pierre de quartz rose que je porte dès le lever. Il y a là également bien d’autres pierres indiquées pour le stress et en plus c’est plutôt joli.
La respiration bloquée: en cas de crises d’angoisses, petite technique qu’une ancienne psy m’avait montrée. Lorsque je sens mon cœur s’emballer et que j’ai l’impression qu’il va sortir de ma poitrine, je pratique une technique de respiration qui calme tout de suite mon rythme cardiaque. J’inspire 5 secondes, bloque 2 secondes, expire 5 secondes, bloque 2 secondes et ainsi de suite. Il me semble que c’est inspiré d’une technique de respiration militaire, qui permet d’apporter seulement l’oxygène dont le cœur a besoin… Bref, je passe les détails, cela m’aide beaucoup à ralentir mon rythme cardiaque. Et en cas de très très fortes angoisses: respirer dans un sac en papier (mais pas trop fort ou bonjour le mal de crâne).
Le coloriage: je me suis achetée récemment pour essayer des livrets de coloriages (avec des jolis mandalas) dit « anti-stress » et figurez-vous que ça marche pas trop mal. Quand je peux me le permettre et que je sens que je commence à être stressée, je commence à colorier, et tout comme peindre et dessiner, focaliser mon attention sur quelque chose d’autre, en étant attentive aux détails et minutieuse me permet de penser à autre chose. En général, la crise d’angoisse n’a presque jamais lieu avec ça. L’avantage des livres de coloriage, c’est qu’il n’y a pas besoin de savoir dessiner pour les utiliser, et que c’est un méthode plus rapide pour moi que de sortir mon matériel de dessin. On allie l’utile à l’agréable et il paraît que ça aide également pour se concentrer en cours.
LA MUSIQUE: dernier tips que tu utilises déjà probablement par toi-même, mais incontournable quoi qu’il en soit. Ces temps-ci, sortir de mon appartement relève du parcours du combattant par moments. Alors, je visse mon casque sur la tête, lance une musique que j’aime bien et me voilà prête pour la bataille ! La musique me calme énormément et m’a permis de faire bons nombres de trajets sans trop d’angoisses et d’atteindre les objectifs que je m’étais fixée (aller à mon cours de théâtre, aller en cours, etc).
Et surtout, surtout: se fixer des objectifs. Une amie m’a fait remarquer à juste titre qu’au niveau des angoisses, ce que je faisais actuellement était un peu comme de la rééducation. Alors il faut s’entraîner, un peu chaque jour, mais surtout A SON RYTHME. J’ai fait l’erreur de vouloir écouter les objectifs que voulaient me fixer les autres, à suivre les directives et contraintes que l’on m’indiquait et, cela allant beaucoup trop vite pour moi, j’ai saturé en stress et au lieu d’avancer, j’ai reculé. Personne ne nous connait mieux que nous-même et c’est pour ça qu’il faut être attentif.ve à ce que l’on ressent mais sans s’écouter de trop non plus. Encore une fois, tout est une question de dosage ! Comme dans toute « rééducation », il est important d’avoir une bonne hygiène de vie: bien manger, se lever le matin quand on aurait tendance à vouloir traîner toute la journée au fond du lit et avoir des projets, faire des choses que l’on aime (pour moi, ce fut écrire et dessiner). Ce n’est pas toujours simple mais comme la cohérence cardiaque, plus on le fait, plus cela devient automatique et facile.
Voilà. J’espère que tu auras pu trouver quelques petites astuces qui te seront utiles autant qu’elles me le sont. Je te laisse sur une photo de Victor Hugo qui était assez impatient de déballer ses cadeaux de Noël.
Je souhaite beaucoup de douceur à tout.e.s pour la nouvelle année !
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