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Pratique réflexive sur l’évaluation

Ce que j’ai appris au sujet de l’évaluation: en tant qu’élève, étudiante à l’université et future enseignante

Lorsque j’étais élève au palier élémentaire, je ne comprenais pas vraiment l’évaluation. Malgré le fait que je me rappelle d’avoir été enseigné le but de chaque situation d’évaluation, pour moi, toutes les évaluations étaient une situation de vie ou de mort. Les évaluations me donnaient un sentiment d’être jugée, ce que je trouvais très désagréable. Je craignais de me faire étiqueter par mon rendement scolaire. Les tests, en particulier, me stressaient énormément, car ma mémoire de travail n’était pas excellente sous pression. D’autre part, les projets, surtout ceux en groupes, provoquaient l’oublie que j’étais évaluée. Je m’amusais à trouver différentes façons de le rendre intéressant en utilisant ma créativité et je le voyais comme un défi plaisant. J’imagine que c’est en raison de la différenciation des travaux de ce genre. Cependant, pendant les travaux individuels, j’étais moins motivée. Parfois je manquais d’idées car je n’avais pas d’occasion à parler au sujet de mon projet avec mes pairs. De toute façon, je ne comprenais pas le concept que certaines évaluations valaient plus que d’autres. D’après moi, même si un quiz était diagnostique, je paniquais si je me sentais comme si je ne l’avais pas réussi. C’est peut-être car je suis perfectionniste, mais il se peut aussi que je n’ai pas été enseigné que c’est correct de faire des erreurs et que c’est comme cela qu’on apprend. Franchement, j’avais peur de la faillite et ce sentiment m’a suivi jusqu’à présent.

Au secondaire, j’ai eu des enseignants qui valorisaient la différenciation en évaluation et lorsque je proposais autres moyens de faire le travail, ils étaient plus ou moins ouverts à mes suggestions. Par exemple, lorsque je suivais un cours d’affaires, l’enseignante voulait qu’on fasse une tâche qui ne m’intéressait pas du tout, donc j’ai proposé de faire un prélèvement de fond amusant et j’ai réussi à prélever 200$ pour l’école. Par ailleurs, mon enseignant de tourisme voulait qu’on décore un tableau d’affichage, j’ai proposé qu’on utilise de vieilles revues National Geographic pour faire un collage pour notre muraille. Il a accepté et j’ai eu de beaux souvenirs de ce cours. En outre, j’avais un enseignant qui faisait preuve de différenciation dans presque toutes les tâches qu’il nous confiait. Dans le cours d’anglais, on avait toujours l’option de présenter notre travail de façon créative, selon nos goûts. J’étais donc plus motivée à compléter les évaluations au secondaire. En fin de compte, j’étais moins concentrée sur mes notes et c’était l’expérience que je valorisais davantage.

Rendue à l’université, ma perception de l’évaluation avait beaucoup changé. Dans un environnement inconnu, avec tant de différents professeurs, je cherchais à plaire plutôt que d’apprendre. Je devais souvent mémoriser de l’information que j’allais oublier tout de suite après l’examen. Le style d’enseignement magistral ne me plaisait pas, car j’apprends mieux en discutant qu’en écoutant. Par conséquent, je trouve que les évaluations n’étaient pas aussi pertinentes. Je n’avais pas la possibilité de créer et d’être originale. Je devais me conformer au style d’évaluation du professeur en question et répondre à ses exigences sans me questionner. Je réussissais bien, mais je me sentais comme si je n'apprenais pas grand-chose. Ce fut une période difficile pour moi car je manquais de motivation. J’avais toute cette information à ma disponibilité, mais j’appréhendais d’aller à mes cours. Selon moi, les évaluations à l’université ne contribuaient pas à mon apprentissage, mais plutôt à mon anxiété.

En tant qu’étudiante à la faculté d’éducation, j’ai récemment adopté la perspective d’une enseignante sur l’évaluation. Je vois maintenant la valeur des situations d’évaluation et l’importance de l’implication de l’élève dans son propre apprentissage. Je comprends qu’il faut encourager l’élève à apprendre de ses erreurs en se servant d’outils tels que l’autoévaluation, les objectifs d’apprentissage personnels et la rétroaction descriptive. Il faut transmettre l’idée que le parcours occupe une plus grande place que le résultat final en éducation. C’est-à-dire que le développement personnel de l’enfant, c’est ce qui est le plus important. L’évaluation permet à l’enseignant de vérifier ce que l’élève a retenu afin d’ajuster son enseignement et d’offrir des prochaines étapes. Comme future enseignante, j’aimerais aborder l’évaluation de la même façon que mon enseignante accompagnatrice. Elle est franche avec ses élèves en s’assurant qu’ils savent quand ils seront évalués et en leur expliquant l’objectif de chaque évaluation. Elle met l’accent sur le cheminement personnel de l’élève en exigeant que ses élèves ne se comparent pas les uns aux autres, mais plutôt qu’ils se concentrent sur leur propre apprentissage. Bref, l’évaluation c’est l’instrument qui guide le progrès de l’élève et qui favorise la collaboration de l’enseignant et l’élève.

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L’autorégulation

Comment définir l’autorégulation aux différents cycles?

L’autorégulation au cycle préscolaire

Quant à moi, l’autorégulation à l’âge de 3 à 5 ans c’est de savoir gérer ses émotions ainsi que ses réactions. Les enfants devraient être en mesure de reconnaître les bons et les mauvais comportements et de suivre des consignes simples. Ils deviennent de plus en plus autonomes pendant les routines et ils apprennent à penser avant d’agir. Finalement, ils se servent de l’autorégulation pour comprendre leur corps afin de pouvoir combler leurs besoins fondamentaux comme manger, boire et aller aux toilettes.

L’autorégulation au cycle primaire

Au cycle primaire, les élèves apprennent à réfléchir avant de parler et d’agir. Ils font preuve d’autorégulation dans leurs travaux. En outre, les enfants font preuve de l’autorégulation en sachant quand poser des questions et quand demander pour de l’aide lorsqu’ils l’ont besoin. Ils démontrent aussi l’autorégulation dans les routines quotidiennes. Par exemple, quand ils se mettent en rang, ils se tiennent debout pour chanter l’hymne national et ils lèvent la main pour parler. Ce sont des automatismes qui contribuent à leur autorégulation.

L’autorégulation au cycle moyen

L’autorégulation au cycle moyen diffère des autres cycles à cause de l’écart d’âge des élèves. Les élèves au cycle moyen peuvent se mettre à la tâche sans rappels. Ils travaillent la résolution de problème et savent écouter quand quelqu’un parle. Les enfants de ce groupe d’âge peuvent attendre leur tour en plus de gérer leurs comportements et leurs émotions. Ils peuvent distinguer les petits problèmes des gros problèmes et peuvent se calmer lors de situations bouleversantes. De plus, les élèves démontrent qu’ils peuvent se gérer en gardant leur espace personnel propre.

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Les objectifs d’apprentissage personnels (OAP)

Les objectifs d’apprentissage personnels sont un moyen efficace d’impliquer l’élève dans son apprentissage. Ils peuvent servir de motivation pour l’élève, le rendre responsable et lui donner un rôle actif dans son éducation. Les OAP peuvent être disponibles sur le pupitre de l’enfant afin qu’il puisse s’y référer régulièrement. Une façon de demander aux élèves de choisir un OAP, surtout pour les plus jeunes, serait d’avoir des objectifs pré-écrits pour que l’élève puisse se reconnaître dans l’attente ou le HH et écrire son nom à côté. Les OAP sont également utiles pendant des situations de lecture guidée, notamment lorsqu’on l’affiche dans le dossier de travail pour donner un rappel à l’élève. C’est un moyen de communiquer continuellement avec les parents, car en partageant l’objectif d’apprentissage personnel de leur enfant avec eux, ils peuvent être tenus au courant du progrès personnel de leur enfant. De cette façon, ils peuvent appuyer l’apprentissage de leur enfant à la maison, ce qui est idéal pour la collaboration foyer/école. Quelques suggestions pour donner accès aux parents sont de demander à l’élève d’écrire son OAP dans son agenda régulièrement ou bien d’envoyer à la maison une photo de l’élève qui tient un tableau blanc sur lequel il a écrit son OAP. Bref, l’objectif d’apprentissage personnel de l’élève est si important parce que c’est essentiellement l’établissement des démarches d’un plan d’amélioration.

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L’autoévaluation

L’autoévaluation est une forme d’évaluation essentielle au progrès de l’élève parce que ça leur permet de jeter un regard sur leur travail et de faire de l’introspection. Cette pratique est surtout utilisée pour évaluer les habiletés d’apprentissages et les habitudes de travail afin que l’élève puisse y réfléchir et se fixer des objectifs personnels. Ceci les encourage d’apporter des changements à leurs habitudes et leurs comportements tels que l’autorégulation, l’autonomie, l’organisation, la fiabilité, la collaboration, l’initiative et l’utilisation du français. L’autoévaluation entraîne quand même certains défis. Par exemple, les perfectionnistes ont parfois de la difficulté à reconnaître leurs points forts. D’autre part, les élèves qui ont certains défis ne les reconnaîtront peut-être pas. Un autre moyen d’appliquer l’autoévaluation en classe est de donner un billet de sortie à la fin d’une leçon pour demander à l’élève de partager ce qui a été facile ou difficile pour lui. Nous pouvons aussi lui demander ce qu’il faisait avant et ce qu’il fait maintenant pour évaluer leur amélioration.

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L’évaluation des pairs

L’évaluation des pairs est une pratique qui n’est pas toujours évidente pour les enseignants. Il faut bien l’encadrer afin que la rétroaction soit profitable. Un défi qui survient de l’évaluation des pairs c’est que la pensée critique doit être développée chez les jeunes. Quelques stratégies à employer afin d’éviter des problèmes concernant les sentiments des enfants, c’est de ramasser la rétroaction avant de le donner à l’élève évalué, de rendre la rétroaction anonyme et de s’assurer que les élèves comprennent bien ce que c’est. Ceci peut atténuer les conséquences, surtout lorsqu’il s’agit d’un enfant qui a de la difficulté à accepter la rétroaction. Les élèves doivent connaître les critères d’évaluation pour le travail et savoir comment bien effectuer une évaluation des pairs. Il est important d’offrir de nombreuses occasions pour le faire afin que ça devienne une pratique naturelle chez les élèves. Par exemple, l’enseignant pourrait leur demander d’échanger leurs journaux de bord le matin afin que ça devienne une partie de la routine quotidienne. Finalement, l’évaluation des pairs permet aux élèves de voir le travail de leurs paires pour avoir des pistes pour établir des objectifs d’apprentissage personnels.

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La rétroaction descriptive

Pour commencer, la rétroaction descriptive donne de prochaines étapes à l’élève afin qu’il puisse s’améliorer. Elle attribue également de la responsabilité à l’élève, car il doit agir selon sa rétroaction. De plus, la rétroaction descriptive peut être valorisante pour l’élève, car elle souligne ce qu’il a bien fait. En identifiant les forces de l’élève, on aide l’enfant à trouver de l’estime et de la confiance en lui-même. L’enseignant peut utiliser la méthode de deux étoiles et un souhait pour donner sa rétroaction. De cette façon, l’élève a toujours une prochaine étape. Cependant, il faut absolument équiper l’élève avec des stratégies qui répondent à son souhait pour assurer qu’il a des pistes qui l’aideront à s’améliorer. La rétroaction est une situation idéale pour prévoir ce qui pourrait devenir problématique afin de guider l’élève sur le bon chemin. Elle aide aussi l’élève à établir des objectifs d’apprentissage personnels. Ceci se fait de façon constante pendant l’étape formative et donne la chance à l’élève de diriger son propre apprentissage et ses prochaines étapes. Il faut faire attention d’éviter les comparaisons et les jugements en faisant la rétroaction. Un moyen de faire cela c’est de toujours se référer aux critères de l’évaluation. Quelques pratiques gagnantes de la rétroaction descriptive sont de le faire en temps opportun et de donner plusieurs occasions aux élèves de prendre part à la rétroaction.

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Les copies types

Quelle est l’utilité des copies types?

Les copies types existent afin que les enseignants puissent s’y référer et comprendre où les élèves devraient être situés. Nous pouvons également montrer ces exemples aux élèves afin qu’ils sachent où ils devraient être et quel type de réponse que nous nous attendons d’eux. Ceci permet à l’élève de comprendre pourquoi il a eu une telle note et aussi de se référer à des exemples de travaux modèles tout au long de l’apprentissage.

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Les instruments de mesure

Il y a quelques exemples d’instruments de mesure, notamment, la grille d’évaluation adaptée, la liste de vérification, l’échelle d’appréciation et la fiche anecdotique. Nous devons toujours inclure la date, le contexte et nos observations sur l’évaluation. Ces instruments ont pour but de pouvoir donner une rétroaction à l’élève pour améliorer son cheminement et son l’apprentissage. Il est possible d’utiliser des notes vocales et des photos pour appuyer ces outils d’évaluation.

Les forces et les limites des instruments de mesure

Fiche anecdotique 

Les forces de la fiche anecdotique sont qu’elle peut être utilisée dans chaque situation d’évaluation et elle favorise la triangulation, plus précisément, l’observation. Elle permet de recueillir les preuves d’apprentissage et elle peut être adaptée facilement. De plus, il y a une section distincte pour chaque élève.

Les limites de la fiche sont qu’il faut ajouter le contexte et les critères et qu’il n’y a pas assez d’espace pour écrire des observations détaillées.

Le contexte dans lequel cet instrument pourrait être utilisé est n’importe quel travail qui pourrait être observé.

Échelle d’appréciation

Quelques avantages de cet outil sont qu’il est un système de numérotation simple et qu’il est rempli de façon rapide. C’est un jugement de 1 à 5, individuel, et l’enfant sait facilement où il se situe. En outre, les critères peuvent être coconstruits en utilisant l’échelle d’appréciation.

Ses limites sont qu’il n’y a pas d’espace pour les commentaires et elle ne peut pas être justifié. L’échelle est très fixe et il y a un élément de subjectivité en utilisant cet instrument, car il n’y a rien qui permet de préciser ce qui définit les échelons. Par ailleurs, le transfert de la notation de cette échelle à un niveau pourrait être complexe.

L’échelle d’appréciation serait favorable dans des situations de communication orale.

Grille d’évaluation

Les forces de la grille d’évaluation sont qu’elle est tirée directement du curriculum, il y a des niveaux explicites, ce qui ne laisse pas beaucoup de place pour la subjectivité et nous pouvons écrire les critères. Ce format est très clair, ce qui rend le rendement de l’élève explicite. En tant que nouveaux enseignants, la grille d’évaluation nous encadre davantage.

Les limites de la grille d’évaluation sont qu’elle est exigeante et ça prend plus de temps à effectuer.

Le contexte dans lequel la grille d’évaluation est utilisée est dans n’importe quelle situation d’évaluation, surtout les tâches sommatives.

Source: C. Paquette, communication personnelle, le 29 janvier 2019

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La grille d’évaluation

La grille d’évaluation est un outil utilisé par les enseignants en Ontario qui permet d’attribuer une note à la tâche de l’élève et de communiquer son rendement scolaire en se servant de critères et de descripteurs précis. Il y a une grille générique prête à consulter qui se retrouve dans tous les programmes-cadres.  Nous pouvons nous servir de la grille provinciale d’évaluation du rendement pour toutes les matières et à tous les niveaux. Cet instrument de mesure permet à l’enseignant d’évaluer l’élève en se servant des critères qui sont prédéterminés avec la participation des élèves. Cette grille est divisée par quatre compétences : connaissance et compréhension, habileté de la pensée, communication et mise en application. On y retrouve également quatre niveaux de rendement qui sont de 1 à 4, dont le troisième niveau constitue la norme provinciale. Les éléments d’une grille d’évaluation adaptée sont les suivants: la matière, le nom de l’élève, la date, la tâche, les attentes, les compétences, les niveaux, les critères, les types de descripteurs, l’échelle de progression, les commentaires et le niveau de rendement. Toute cette information est essentielle à l’évaluation, surtout lorsqu’il s’agit d’une tâche sommative. Les descripteurs utilisent souvent du vocabulaire tel que « démontre une connaissance, limitée, partielle, bonne ou approfondie » pour indiquer ce qu’il faut pour atteindre les différents niveaux de rendement. Dans une grille adaptée, le langage peut être modifié en ajoutant des contenus et des descripteurs qui sont adaptés à la tâche. La grille d’évaluation est l’outil le plus recommandé, cependant, il existe aussi d’autres moyens pour évaluer les élèves pendant des situations d’évaluation formative.

Source: C. Paquette, communication personnelle, le 29 janvier 2019.

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En faisant l’activité en classe de trier les preuves d’apprentissage selon les trois éléments de la triangulation, j’ai réalisé combien il y a de façons pour recueillir des preuves d’apprentissage. J’étais surtout étonnée par la variété de moyens qu’il y a pour obtenir des preuves. Je trouve que le portfolio est un excellent moyen d’accumuler les productions des élèves pour avoir une vue globale de leur progrès. Par ailleurs, les conférences permettent aux enseignants de reprendre contact avec les élèves pour assurer la communication continuelle. En outre, bien que nous pouvons toujours observer les élèves, afin de le rendre profitable, nous pouvons leur demander de faire un « pense, parle, partage » pour voir comment ils interagissent avec les autres et ce qu’ils connaissent au sujet de la matière en question.

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Un témoignage d’une enseignante de la 4e/5e année sur l’évaluation

1. Quelle est la partie la plus importante de l’évaluation pour toi?

Pour moi, c’est d’assurer que tu es en train de faire la triangulation. Donc tu as accès à les productions de l’élève, tu as eu l’occasion de discuter avec l’élève et tu as observé les élèves en train d'interagir avec les autres en faisant la tâche.

2. Quels étaient tes sentiments face à l’évaluation quand tu étais élève?

J’étais un peu « nerd » et en disant cela, j’étais l’élève qui aimait cela. Mais j’aime me tester et je suis encore comme cela comme adulte. C’est un défi pour moi que j’aime.

3. Comment est-ce que l’évaluation a évolué depuis que tu étais élève?

Dans le passé, disons, une dictée ça pourrait être 56/100 et c’est beau et c’est très facile à corriger. Cependant, quelles informations est-ce que tu es en train de ressortir de [ces résultats]? Rien. Est-ce que l’élève est capable d’écrire les mots? Est-ce que l’élève peut les mettre dans une phrase? Est-ce que l’élève peut différencier? Est-ce que l’élève comprend les classes de mots? Donc, toutes ces questions-là ne sont pas répondues. Avec l’évaluation aujourd’hui, c’est séparé, on a connaissances et compréhension, communication, mise en application, habiletés de la pensée. Maintenant on peut actuellement identifier où sont les besoins de l’élève et où sont les forces. Donc, on est capable de voir que l’élève comprend la matière ou l’élève connaît ce qui est demandé, mais il n’est pas capable d’expliquer son raisonnement, sa justification, donc ça sa tombe dans habileté de la pensée. Ou la communication, peut être que l’élève comprend très bien encore une fois, mais il ne peut pas l’expliquer ou démontrer comment il a eu la réponse ou il ne laisse pas de traces. Mise en application c’est est-ce qu’il peut reproduire ce que tu lui demandes, ou est-ce qu’il peut transférer ses connaissances dans une autre matière ou d’une autre façon, comme un poème à un conte? Donc je trouve que tu es vraiment capable de sortir de l’information et vraiment aider l’élève à cheminer au lieu de juste lui dire « Bravo, tu as eu 56/100 ou 100/100 ». Ça ne donne rien.

4. Quelle est la clé à la triangulation?

Ça fait 9 ans que j’enseigne et je suis toujours à la recherche de l’appui, des ressources, des stratégies afin d’aider à faire la triangulation. Mais, moi j’essaie souvent en faisant une liste, en assurant que j’ai parlé avec chaque élève au moins chaque semaine une fois. D’assurer que dans tes planifications tu es en train de planifier par exprès, intentionnel, un temps où les élèves vont produire quelque chose parce que ça ça touche produire. Tu dois, encore, planifier de façon intentionnelle un temps où les élèves vont communiquer parce que ce n’est pas juste à dire « bien les élèves parlent ». Ça doit être intentionnel, par exprès, ceci est mon temps où les élèves vont parler et ça, c’est où je vais écouter les élèves même s’ils sont au courant ou non. Observation c’est quand tu écoutes. Ensuite, discussion, tu dois avoir le temps de discuter avec chaque élève aussi, mais c’est encore de planifier et assurer que tu as discuté avec chaque élève. Est-ce que c’est toujours facile? Non. Ça prend du temps, ça prend beaucoup d’organisation et lorsque tu as des journées d’intempéries, lorsque tu as des élèves qui sont malades, lorsque quelqu’un te dis qu’ils ne sont pas prêts…

5. Selon toi, quel est le type d’évaluation le plus important?

Selon moi, tu as besoin les trois, mais le plus important, pour moi ce n’est jamais sommatif, ça, c’est le moins important pour moi. Moi je dirais que c’est formatif. C’est vraiment de voir et de pousser les objectifs d’apprentissage personnels et assurer que les élèves sont en train de suivre leurs objectifs et s’ils ont besoin de l’aide, c’est là où tu peux faire tous ces changements-là, tu vas leur voir croître et tu vois le plus de progrès lors de l’évaluation formative.

6. Comment réagissent tes élèves à l’évaluation?

Je crois que la majorité de mes élèves ne se craignent pas puisque je dis le mot [évaluation] à presque tous les jours. Ce n’est pas un secret, ce n’est pas une surprise et ce n’est pas un mot où je mets beaucoup de stress. Pour eux, ils savent et ils comprennent les différents types d’évaluation aussi. Évidemment j’ai des élèves qui ont beaucoup plus d’anxiété, ça leur affecte plus, mais le tout dans la vie leur affecte comme cela. Donc si quelque chose arrive dehors, ça leur affecte plus que les autres. Mais, je dirais, mais peut-être que tu dois demander ça aux élèves, la majorité, c’est confortable. J’ai même des élèves qui m’ont demandé de faire une évaluation aujourd’hui, ils ont dit « n’oublie pas ». Ils voulaient le faire. Donc, ils sont confortables, ils savent que ça va leur aider. Et c’est ça que je leur dis tout le temps. Ça c’est ma façon de vous donner une rétroaction descriptive pour vous pousser à votre plein potentiel. (Ils savent que c’est un outil pour l’amélioration).

7. Si tu pouvais changer une chose au sujet de l’évaluation, qu’est-ce que ça serait?

Ça c’est une question difficile pour moi. L’évaluation c’est la composante que j’aime le moins de l’enseignement. Pas le fait de donner des rétroactions descriptives, des OAPs et tout ça, j’adore ça. Moi, c’est le fait que c’est tellement strict et on se concentre trop sur les évaluations. Je trouve qu’on pousse tellement cela qu’on oublie le temps qui est nécessaire pour le cheminement de l’enfant. J’étais déjà dans ce pétrin-là et il faut vraiment reculer et dire « attends une minute », je suis en train de suivre l’enfant et l’élève et son cheminement. Mais avec tout ce qu’on doit entrer dans les têtes des élèves, c’est difficile à ne pas tomber dans le piège de pousser l’élève même si l’élève n’est pas prêt. Et ça c’est ce que je n’aime pas à propos de l’évaluation. Ainsi que les programmes-cadres, c’est tellement chargé et ça monte ton anxiété. J’aimerais, honnêtement, enlever les programmes-cadres, enlever les niveaux, même, et tu pourrais juste mettre 1, 2, 3, 4, 5, 6… et tout le monde est divisé dans des groupes. Tu n’es pas en 1re, 2e, 3e, 4e année, tu es juste dans un groupe et tout le monde est en train de cheminer à leur propre rythme. Donc tous les programmes-cadres sont [combinés dans] un programme-cadre, et tu passes au prochain stade lorsque l’élève est prêt. Parce que ça c’est vraiment ce qu’on est en train de faire lorsque tu regardes au fait que je suis encore en train d’enseigner à des élèves qui apprennent à un niveau de 2e année. Donc si on enlève ce 2e, 3e, 4e, il n’y a pas de niveaux. J’ai des élèves ici qui seraient prêts à monter en 6e, même je pourrais te dire, probablement 7e. Mais sans avoir ce titre-là, je pourrais juste leur pousser de leur façon en suivant un programme-cadre qui est mêlé, et en ordre, donc lorsque l’élève atteint ça, tu coches, tu vas au prochain. Ça, c’est ce que je trouve serait idéal et je trouve que [ça enlèverait la pression de trop pousser les élèves].

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L’ennui et la démotivation chez les élèves

De nos jours, les enfants sont connectés à la technologie 100% du temps, au point où ils en sont dépendants. Comme enseignants, nous devons trouver un juste milieu, car la même technologie qui peut être utilisée pour chercher les élèves pourrait également les nuire. Alors, comment les déconnecter sans les punir et comment les reconnecter sans les nuire? Afin de connaître la réponse à ces questions, il faut connaître notre clientèle. C’est-à-dire qu’il faut considérer le profil de classe dans le but de cibler l’intérêt et de créer une passion chez les élèves. C’est le défi qui motivera les élèves. En effet, la raison d’être de l’école c’est l’accessibilité de l’information. C’est à l’enfant d’aller chercher de l’information et c’est le rôle de l’enseignant d’être le facilitateur.

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Les types d’évaluation

L’évaluation diagnostique:

« Type d’évaluation qui sert à identifier les points forts, les besoins et le niveau de préparation d’un élève en fonction des attentes et des contenus d’apprentissage du curriculum. L’évaluation diagnostique se fait habituellement au début de l’année scolaire, du trimestre, du semestre ou de l’unité d’apprentissage. Elle constitue un élément de première importance dans la planification de l’enseignement et l’identification des résultats d’apprentissage appropriés. »

L’évaluation formative:

« Type d’évaluation utilisée de façon continue durant l’enseignement pendant que l’élève acquiert des connaissances et développe ses habiletés. Elle permet au personnel enseignant de suivre le progrès de l’élève dans son cheminement vers la satisfaction des attentes. »

L’évaluation sommative:

« Type d’évaluation utilisé à la fin d’une période d’enseignement qui peut servir à planifier l’apprentissage. Elle offre à l’élève l’occasion de faire la synthèse de ses connaissances et habiletés et de démontrer jusqu’à quel point elle ou il satisfait aux attentes, en fonction des compétences. »

- Ministère de l’Éducation, Faire croître le succès : Évaluation et communication du rendement des élèves fréquentant les écoles de l’Ontario, 2010, p. 164.

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Réflexion sur l’évaluation

1 - Qu’est-ce que tu aurais voulu que tes enseignant(e)s sachent à propos de toi quand tu devais accomplir une évaluation?

En tant qu’élève, j’aurais voulu que mes enseignant(e)s sachent que les évaluations me causaient beaucoup d’anxiété. J’étais capable et je travaillais fort, mais mes résultats ne le reflétaient pas toujours. Je ressentais beaucoup de pression à mémoriser la matière, mais une fois rendu au test, j’oubliais tout. J’aurais aimé que mes enseignants mettent plus d’emphase sur mon bien-être que sur les évaluations. J’ai manqué plusieurs heures de sommeil à étudier alors que j’aurais été plus performante si j’avais eu plus de sommeil. De plus, j’aurais également voulu que mes enseignants sachent combien je suis dur sur moi-même. J’ai toujours été ma pire critique. Finalement, je suis une personne sensible qui prend parfois les critiques à coeur.

2 - Quels étaient tes sentiments face aux évaluations?

Mes sentiments face aux évaluations étaient l’anxiété, la peur, le stress et la frustration. J’avais une peur d’être jugé par les autres et de ne pas pouvoir répondre aux attentes. 

3 - Quel type d’évaluation préférais-tu et comment est-ce que tu t’es senti?

J’ai toujours préféré les évaluations qui avaient des critères de réussite claires et préétablies. Je préférais les projets et les dissertations aux tests parce que j’avais souvent besoin du temps supplémentaire. J’aimais aussi pouvoir être créative dans mes travaux, donc quand le type de production était laissé au choix, je réussissais mieux.

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La collecte de preuves d’apprentissage par la triangulation

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[O]n peut conclure que les pratiques d’évaluation et de communication du rendement sont transparentes lorsqu’on évalue l’apprentissage de l’élève en se fondant sur des preuves qui attestent du rendement de ce dernier par rapport aux attentes (normes de contenu) prescrites dans les programmes-cadres de la 1re à la 12e année. La transparence sera assurée par l’utilisation de la grille d’évaluation du rendement grâce à laquelle le personnel enseignant peut porter un jugement sur le rendement de l’élève basé sur quatre compétences et quatre niveaux de rendement clairs et précis (normes de performance).

Ministère de l’Éducation, Faire croître le succès : Évaluation et communication du rendement des élèves fréquentant les écoles de l’Ontario, 2010, p. 7.

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Selon moi, l’évaluation ressemble à une montagne. Le sommet représente l’objectif et la pente qu’il faut monter pour atteindre le haut illustre les types d’évaluation. Par exemple, il faut passer par l’évaluation diagnostique et formative avant d’atteindre l’évaluation sommative. Les montagnes ne sont pas toutes de la même hauteur tout comme les élèves ne sont pas tous au même niveau. L’objectif est donc ajusté selon les besoins de l’élève. La montagne représente aussi l’amélioration des élèves. Nous voulons qu’ils continuent à escalader et qu’ils surmontent les obstacles qui se présentent devant eux. Finalement, la forme de la montagne me fait penser à la triangulation, qui est une composante essentielle de l’évaluation. Il faut recueillir toutes les preuves d’apprentissages possibles pour pouvoir bien évaluer le rendement de l’élève.