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blog-cassiopeiae · 4 years
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Je suis fatiguée d’avoir des mains
A-t-elle dit
Je voudrais des ailes —
Mais comment pourrais-je sans mes mains
Etre humaine ?
Je suis fatiguée des humains
A-t-elle dit
Je veux vivre dans le soleil —
Pas ici
Il n’y a pas assez
De chaleur
Le ciel est bleu, bleu glacé
Les rues sont trop étroites
Et la nuit trop silencieuse
Je voudrais
Qu’on me rende mon coeur
Je voudrais
Ressentir à nouveau
Comme la terre brûlée
Par le soleil
Je voudrais me rappeler
Mon enfance
Mais si je suis là
C’est que ce n’était pas vrai
J’ai déformé
Les souvenirs
Je voudrais comprendre
La théorie
Qui expliquerait tout
Dans les yeux d’une mère
L’invisible
Echarde de papier
Le bleu glacé
Caché dans l’iris
Je voudrais
Que ce soit ma faute
Alors je pourrais
Tout réparer
Le ciel bleu, bleu glacé
Les rues comme une rivière
Endormie
Vous parler
De ma vie
Comme si vous pouviez
La réparer
La remettre à l’endroit
Sans toucher le père
Sans toucher la mère
Un infini bleuté
S’étendant
Jusque là où le monde s’arrête
Comme des mots croisés
Qui disent
Que je devrais respirer
L’infini qui sait
Que je suis une enfant
Encore
Et que le ciel
Est là pour me protéger
Pour m’apprendre
A ne rien ressentir
Dans une pièce à la lumière froide
Je pense
A quand le soleil était là
Le soleil d’hiver
Trop loin pour atteindre
Le coeur des enfants
Qui regardent dehors
Mais ne peuvent pas sortir
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blog-cassiopeiae · 4 years
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je suis émue par la faiblesse, par le désastre et le désespoir
toujours désireuse
de tuer la vitalité, l’espérance
et le feu du soir
je suis timide aussi ; et toujours je ferme les yeux
je ferme les yeux sur dieu.
mon aversion pour la réalité me fait oublier
les lucioles les carillons et les clairières
comme l’enfant qui enfouit sa tête dans l’oreiller
pour ne pas voir ; l'enfant qui se dit
que la lumière cause sa peine
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blog-cassiopeiae · 4 years
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details of ‘crenaia, the nymph of the dargle’ (188o) by frederic leighton .
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blog-cassiopeiae · 4 years
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21 ans // je ne pensais pas vivre aussi longtemps
J’ai toujours détesté les adultes. Je les trouve méchants, froids, autoritaires. Passé l’enfance, j’ai compris qu’ils ne m’aimaient pas. Mon indifférence - pourtant dénuée de toute forme de mépris - les agaçait, les choquait jusqu’à les plonger dans une colère noire. Mais comment expliquer à son professeur de philo les sombres pensées qui m’empêchaient d’écouter et me volaient ma vitalité ? Comment expliquer à une conseillère exténuée que mon indifférence n’était qu’un pâle reflet de la peine qui me rongeait les os ?
Aujourd’hui, j’ai 21 ans. Je ne suis plus une enfant. L’adolescente maligne et menue que j’étais il y a pourtant si peu de temps s’efface doucement, s’entoure d’une brume incertaine. Je ne veux pas être une adulte. Et pourtant, je ne peux pas me conforter dans les souvenirs d’un temps révolu. Ces souvenirs, c’est de la maigreur maladive, c’est des heures à regarder le plafond, à chercher mon souffle et à me faire toute petite. Ces souvenirs c’est la mort. Mais comment grandir quand je ne pensais pas survivre aussi longtemps ? Comment m’épanouir quand un écrasant mal-être à pesé sur moi pendant tant d’années ? Quand je suis enfermée dans un corps d’enfant que je refuse de voir changer ?
Je suis dans le déni de mes hanches et de ma poitrine. Le poids que j’ai pris au cours de ma guérison m’alourdit, m’épuise. Je ne veux pas prendre de place. J’aimerais aller au-delà de ma souffrance, mieux comprendre les aléas de la vie, mais je suis étouffée par le souvenir de l’adolescente incomprise aux cernes noires que j’étais. Les filles ont-elles le droit de vivre quand elles ont 20 ans ? Je pense à tous ces modèles qui m’ont forgée à 16 ans. Mais où sont les femmes qui ont grandi, qui ont guéri, qui ont grossi, qui s’en sont sorti ? Où sont les femmes qui vivent et qui aiment ? Je les cherche encore. Peut-être les trouverai-je un jour. En attendant, je les imagine dans un creux de mon esprit. Elles mûrissent doucement et m’apaiseront avec le temps.
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Judith décapitant Holophèrne, une oeuvre aux multiples facettes
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Artemisia Gentileschi, Judith décapitant Holophèrne (1620-1621), Galerie des Offices, Florence
Aujourd’hui considérée comme l’une des figures majeures de la peinture baroque, Artemisia Gentileschi s’est imposée à une époque où les femmes peintres ne sont pas facilement acceptées. Son œuvre a souvent été oubliée ou attribuée à des hommes, particulièrement à son père. On se penche aujourd’hui de plus en plus sur son travail, et sa toile Lucrèce (1623-1625) a été vendue à 4,8 millions d’euros chez Artcurial en novembre 2019, devenant le nouveau record mondial d’une œuvre de l’artiste aux enchères.
Voici quelques anecdotes sur sa fameuse interprétation de Judith décapitant Holophèrne, considérée aujourd’hui comme un chef-d’oeuvre féministe. Gentileschi peint deux versions de cette scène entre 1914 et 1920 : l'une se trouve au Museo Nazionale di Capodimonte, l'autre est conservée au musée des Offices à Florence
Le violeur d’Artemisia aurait inspiré les traits d’Holophèrne 
La scène, tirée d’une épisode biblique, figure le meurtre d’Holophèrne, général envoyé en campagne par le roi néo-babylonien Nabuchodonosor II. La scène est toutefois perçue comme le reflet du viol de l’artiste par son mentor Antonio Tassi, à l’âge de 18 ans. Le général est dans une position similaire à celle où était Artemisia lors de son viol, tel que décrit dans son procès, qui se déroula l'année de réalisation de ce tableau. Mary Garrard suggère une vision autobiographique de l’oeuvre qui fonctionnerait comme une expression cathartique de la rage intime qui anime l'artiste. 
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Judith décapitant Holophèrne, détail 
La représentation du sang serait inspirée des travaux de Galilée 
Selon certains, les spectaculaires jets de sang reflèteraient l’amitié d’Artemisia avec le plus célèbre scientifique de son époque, Galilée. Au lendemain de son procès, Gentileschi s’installe à Florence où elle vivra de 1614 à 1620. Elle y rencontre l’astronome, tous deux étant membres de l’Accademia del Disegno. À ce moment-là, Galilée découvre le concept de « trajectoire parabolique ». Selon cette loi, lorsqu'on lance un objet en l'air, à moins qu’il ait été lancé  à la verticale vers le haut, sa trajectoire forme une courbe que l'on peut assimiler à une parabole. C’était une idée nouvelle, que Galilée expliquera graphiquement en dessinant les différents chemins paraboliques que des boulets de canon décriraient en tombant sur terre. C’est de ces trajectoires que Gentileschi se serait inspiré pour figurer les éclaboussures de sang qui jaillissent du cou d’Holophèrne. 
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Notes de Galilée sur la trajectoire parabolique
Judith représenterait symboliquement la déesse Artémis 
Au Moyen Âge, Judith était considérée comme la préfiguration de la Vierge Marie, de par sa foi et sa chasteté. Les peintres de la Renaissance, marqués par  la tradition classique, ont choisi la déesse grecque de la chasse, Artémis, comme ancêtre de Judith et de Marie, leur octroyant ainsi un rôle actif et guerrier. Le propre nom d’Artemisia signifiant par ailleurs « cadeau d’Artémis », il est difficile d’ignorer le clin d’oeil à la chaste déesse. 
Le tableau serait aussi une allégorie politique 
Pendant la Contre-Réforme, l’Église catholique commande à ses artistes des représentations de plus en plus saisissantes et réalistes de scènes biblique, dans une campagne de réaffirmation de son pouvoir face au protestantisme. L’image de Judith occupe une place centrale dans cette campagne de propagande religieuse. Ainsi, le meurtre d’Holophèrne peut facilement être perçu comme un symbole de l’église vengeresse ripostant contre ses ennemis. Dans cet esprit, on peut noter la ressemblance entre l’épée au centre de la toile et une croix chrétienne. 
Cette oeuvre complexe a fait l’objet de nombreuses relectures. En 1979, l’artiste franco-polonaise Léa Lublin suggère, lors d'une exposition de la galerie Yvon Lambert Le milieu du tableau, que la composition de l’oeuvre évoque un accouchement avec deux sages-femmes plutôt qu'une décapitation. Marie-Jo Bonnet, spécialiste de l’histoire des femmes et de l’histoire de l’art, décrit l’oeuvre comme « un extraordinaire travail d'élaboration psychique au cours duquel la victime renverse l'histoire de la violence, se met au monde comme artiste et ouvre de nouvelles perspectives à l'art des femmes ». 
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blog-cassiopeiae · 4 years
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by Katsukawa ShunshōPurchase, Joseph Pulitzer Bequest, 1918 Metropolitan Museum of Art, New York, NY Medium: Diptych (probably two sheets of a triptych) of polychrome woodblock prints; ink and color on paper
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Camille Corot, Bacchante by the Sea (detail)
1865
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Hellenistic Stoa in the acropolis of Lindos in Rhodes, Greece
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Jean-Honoré Fragonard, Pastoral Landscape with a Shepherd and Shepherdess at Rest (details)
1756-1761
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blog-cassiopeiae · 4 years
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j’ai aimé parfois ; j’ai aimé beaucoup. comme un champ de fleurs qui s’étend jusqu’à l’aube ruisselante et sereine. j’ai été seule aussi ; les griffes de la solitude m’ont lacérée jusqu’au gouffre du monde. là où la terre s’arrête et où il n’y a plus rien. plus un bruit, plus un soupir mais un chant triste qui s’étire et se déforme et les cris d’une bête immonde. j’ai mangé des mots pour faire taire ceux qui brûlaient mes tympans. j’ai franchi des rivières à l’eau glacée qui pénétrait mes os ; des montagnes de cendres et des ruines endormies. je n’ai plus de souffle. mes poumons s’affaissent et j’attends.
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Printemps
Dans l'antre des dieux et des démons soupire un rayon de lune. Le jardin des délices a repris vie, et mon apaisement soudain coïncide avec les primevères en fleur. Des arbres vieux de mille ans me racontent des histoires et je les écoute sans entendre.
Ce matin, l'air était tiède. Je suis sorti sans crainte. Un nom trottait dans ma tête : Pulmonaria Officinalis. Une fleur vivace qui éclot au mois de mars. La tige est dressée, anguleuse, et la corolle entourée de pétales rouge, pourpre et violacés. C’est la fleur du poumon.  
Respirer ne sera jamais simple. Je peux le dire désormais. Jamais je ne pourrai plonger dans les profonds abysses, là où la lumière est inexistante et où les flots se resserrent. Jamais je ne pourrai grimper au sommet d’une montagne et m’extasier devant la plénitude des plaines d’ici-bas. Je ne peux que garder les pieds sur terre et regarder le ciel.
Le jardin d’Eden s’est rempli de nymphes et d’esprits qui dansent au son des flûtes de pan. L’aube apparait timidement et annonce un souffle nouveau, et tandis que les muses enchanteresses célèbrent le solstice, tout devient flou. Et pour la première fois, je souris car je sais. Je sais que le jour venu je guérirai.
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Hiver
Le froid glacial me donne un souffle de vie et la voie lactée m’enveloppe de ses mains bleutées. Je lis les lignes du ciel. Une deux trois étoiles. Elles sont presque invisibles, dissimulées par les lumières de la ville.
Les journées sont trop courtes et le bitume trop humide. L’air est électrique et mon coeur bat trop vite. Les réverbères semblent raconter des secrets. J’essaye de les comprendre, mais la ville est trop bruyante. Elle vibre de monde et de rires, la foule s’agite frénétiquement au rythme des lueurs ambrées et de la pluie battante.
Cette nuit, dans la chaleur artificielle de mon appartement, j’ai découvert un temple en ruine dans le nord de la péninsule indienne. Le temple de Lakshmana dans le Khajuraho. Il m’a frappé de sa beauté céleste et de sa grandeur rassurante, dominant les plaines depuis sa terrasse qui sépare le monde des mortels du monde divin et de sa montagne sacrée. 
Le vieux temple semble dormir, apaisé par une chaleur écrasante qui semble si lointaine. J’ai compris qu’un jour il se réveillerait, et que les dieux assoiffés s’abreuveront du sang de la terre et des hommes.
J’ai regardé par la fenêtre. Il neigeait un peu. Une neige un peu boueuse aux couleurs ruisselantes. La ville s’est assoupie. Je regarde  la plénitude désolante de la ville endormie. Peut-être que bientôt les souvenirs reviendront.
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Automne
J’ai attendu le vent gris et le ciel bas pendant des mois qui ont duré une éternité. Respirer devenait difficile. J’aurais voulu compter les jours, compter le temps, mais je ne me repérais plus dans l’espace infiniment grand qui logeait dans le creux de ma main.
J’ai enfin retrouvé son visage, marqué par la nuit et l’intense obscurité de ses pensées. Je le pense et je le sens, mais j’ai peur qu’il m’échappe encore. Je sers les poings jusqu’à lacérer mes paumes qui se strient de blanc et d’effroi. Je ne veux pas perdre je ne veux pas perdre je ne veux pas le perdre.
Les astres semblent différents quand ils sont dévorés par les nuages. Plus proches, plus vrais. L’infiniment grand s’agrandit et me réconforte. Je n’aime plus le bruit de la douleur. Il ne me fait pas vibrer, il ne me fait pas vivre, il m’ennuie. Le mal-être m’a lassée. Il m’indiffère et me dérange. Je n’y trouve plus d’intérêt.
L’automne m’attend l’automne m’appelle. J’ai passé trop de temps à avoir peur. Je ne cherche plus la réponse. Je ne veux plus comprendre. Je respire enfin. Le vent sait et ça me suffit. Le vent sait et je comprends. Un peu.
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Eté
Je peux me concentrer pendant des heures sur la fissure de mon plafond, mais ne parviens pas à finir la première page de mon livre. Mon coeur bat très lentement. J’attends. Mes vertiges sont insoutenables, et pourtant je me sens lourde. Tout l’hiver, j’ai cherché son visage, j’ai cru l’atteindre au printemps, mais il a disparu avec le lourd soleil estival. Je ne distingue plus ses traits que j’avais pourtant dessiné avec précision pendant des semaines, des mois, des années. J’ai peur de cet oubli, de ne plus me rappeler.
Je me suis réveillé à l’aube. Le ciel rouge semblait menaçant. J’ai cru tomber de mon lit à plusieurs reprises, mais ce n’était que mon esprit qui vacillait. Les cloches de l’église d’en face ont sonné. Plusieurs fois. Ding dong ding dong. J’aurais voulu crier pour les faire taire, mais je suis resté silencieuse. Ma voix est devenue rauque, sanguine, presque inhumaine. Je ne veux pas l’entendre.
J’ai peur de l’été, j’en suis terrifiée. La chaleur étouffante n’a d’égale que le vide et l’attente. Je me rappelle un été il y a quelques années, dans une chambre vide, avec seulement un matelas par terre et une sale odeur d’ennui. J’y suis resté deux mois, à penser, à observer, à écouter, et à mourir petit à petit. J’ai cru que j’allais m’effacer, étranglée par le ciel trop bleu et les murs trop blancs.
Je cherche son visage encore. Je me débats pour ne pas qu’il s’en aille. Mes pensées se tordent, agonisent, luttent en vain pour garder un souvenir. Mais je suis épuisée. J’aimerais me reposer dans la brise automnale, me blottir dans le ciel gris et parmi les feuilles mortes qui craquent. Je sais qu’à cet instant je revivrai. Alors j’attends.
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blog-cassiopeiae · 4 years
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j’ai marché, somnambule le long d’un fleuve aux eaux noires cherchant à atteindre l’autre rive et ses horizons de brume
je tiens dans le creux de ma main le coeur d’un autre sombre comme un champ où souffle un vent dément nymphe et poète au regard fuyant
amante dévouée j’ai rêvé d’anciens secrets tandis que les démons d’un autre temps se délectent de mon souffle et de mon sang
j’ai semé les graines d’oiseaux morts
l’oracle est mon propre corps parsemé de feu et d’amiante qui jouit de sa source et de ses forme au sein d’une nuit terrifiante
quand l’aube deviendra crépuscule le miroir se brisera au son du soir qui brûle je perdrai le sommeil et le gout de la terre et l’ombre meurtrière consumera mes chaires
dans mes veines se glissent une bête abattue triste chimère consumée par l’alcool et dans la cendre froide d’une cigarette déchue mes ailes ont pris l’odeur du pétrole
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blog-cassiopeiae · 4 years
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Puissent les vallées devenir vos rues, les sentiers de verdure vos venelles, pour que vous vous cherchiez les uns les autres dans les vignes, et que vous en reveniez avec, dans vos vêtements, le parfum de la terre.
Dans le silence apaisé Ou sous l’emprise des passions Les ruines intemporelles Ne s’assoupissaient jamais
Là-bas, la terre était fertile Même sous les immeubles Construits par des machines monstrueuses Et par un feu qu’on ne peut éteindre
Qui brûle d’un combustible vieux comme le monde
Au pied du grand cèdre J’écoutais le silence du soir Le vent était doux et la loup gris chantait J’ai promis que je ne partirai plus
Et pourtant je suis partie Loin des miens loin des branches d’oliviers Loin des ruines des anciens temples Et des murs criblés de balles
J’ai quitté les sapins et les cyprès Les montagnes et les pommiers sauvages J’ai quitté Beyrouth et ses lumières Ses cloches et ses chants sacrés
Les berceuses de mon grand-père
Tu es mort et je n’étais plus là Plus personne ne l’était Tu t’es endormi seul dans une ville usée Au gout d’âpres souvenirs et de lointains regrets
J’y retournerai peut être Je grimperai jusqu’à Jbeil Et je m’endormirai éreintée Au pied d’un arbre de Judée
Je marcherai des jours dans la plaine de la Békaa J’affronterai le vent brûlant du Khamsin Je toucherai le ciel du haut du col d’Aïnata Je parcourrai à pied la côte levantine
Pour toi je retournerai dans la vallée sainte Je parlerai même ta langue, parfois Je prierai peut-être parmi les vignes Parce que toi tu y croyais, parce que toi tu y crois
Pardonne moi
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