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Se questionner pour progresser
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Novembre 2019
Les questionnements sont-ils fréquents dans la vie des jeunes adultes? Comment savoir si les questions qu’ils se posent les aident à avancer ou les empêchent de se mettre en mouvement? J’ai le privilège de rencontrer M. Simon Lessard rédacteur en chef pour le-verbe.com pour qui la foi en Dieu l’aide à discerner la Vérité qui rend libre.
Qu’est-ce qui vous caractérise?
J’ai 33 ans (l’âge du Christ) et je suis un gars de Québec. C’est ma ville et je trouve que c’est la plus belle du monde. D’une manière on peut dire que je suis tout à fait ordinaire pour un jeune de ma génération : mes parents sont divorcés et vivent en banlieue. Ils ont été tous deux fonctionnaires dans le système d’éducation et de santé. J’ai baigné dans un milieu ou la foi était tout simplement une question que l’on ne se pose pas. Je pensais que le christianisme était quelque chose du passé, pour les vielles personnes peu instruites. Mais le Seigneur est venu me rejoindre au début de la vingtaine alors que j’étudiais en philosophie. En philosophie, on se pose beaucoup de questions… et parfois on trouve des réponses aussi. Pour moi la grande découverte ça été l’existence de Dieu. Si Dieu existe, alors ça change tout dans la vie. Il y a des raisons d’espérer dans les épreuves, un horizon au-delà de la mort, une force pour nous aider changer, un être toujours présent qui nous aime et qui nous apprend à toujours mieux aimer. Aujourd’hui, je travaille pour Le Verbe, un média d’évangélisation qui fait dialoguer la foi avec la culture et qui chercher à susciter un questionnement autant chez les croyants que chez les personnes en recherche.
Que signifie le mot questionnement pour vous?
Étymologiquement, ce mot vient du latin quaero qui veut dire chercher, comme dans quête par exemple. Le questionnement pour moi c’est donc se mettre en mouvement, partir à l’aventure sans savoir d’avance ce que l’on va trouver. C’est comme une chasse au trésor. Et le trésor c’est la vérité. Il y a deux choses qui tuent le questionnement : le scepticisme et la certitude. Quand on est sceptique, on désespère vite de chercher, car on pense que c’est impossible de toute manière de trouver une réponse. Pareillement, quand on est certain, on ne cherche pas plus. Cela peut être positif si c’est une vraie certitude, comme celle que nous donne la foi. Mais parfois on est complétement aveuglé, on ignore que l’on ignore, et ça c’est plus dangereux. On est alors prisonnier des courants d’idées et des opinions à la mode. La sagesse consiste à savoir faire la différence entre les vraies et les fausses certitudes et aussi à ne pas avoir peur de la vérité. “ La vérité vous rendra libre ” a dit Jésus. On gagne toujours à chercher à mieux comprendre toutes les facettes d’une vérité. On ne peut jamais prétendre avoir épuisé le mystère de la vie, le mystère d’une personne ou de Dieu.
Quelles sont les grandes questions que vous vous posez actuellement?
Pour moi, la grande question demeurera toujours, je pense, celle du bonheur. Qu’est-ce que cela veut dire profondément être heureux? Comment être heureux concrètement dans la vie quotidienne? Comment se fait-il que des athées semblent plus heureux que des croyants? Quand j’ai embrassé la foi catholique, j’ai pensé un peu naïvement que j’avais découvert le secret du bonheur. Je ne m’étais pas trompé, mais il me manquait encore le plus important. “ Heureux, êtes-vous si vous le faites ”, a dit Jésus juste avant de mourir. Mettre en pratique sa foi au jour le jour c’est pas toujours évident. Mais de plus en plus je comprends qu’il faut aller du côté du sacrifice et de l’abandon. Plus on cherche à rendre heureux les autres autour de soi, plus on devient heureux. C’était peut-être ça ce que Jésus voulait dire quand il a enseigné : “ Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera ”.
Comment votre foi en Dieu vous aide à prendre des décisions importantes?
Je ne suis pas du genre à couper au hasard la Bible pour prendre une décision, même si c’est vrai que cette méthode a pu être utile à certains. Je pense que ma foi m’aide en me donnant de grands principes solides sur lesquels m’appuyer pour toujours garder le cap sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est le ciel. La prière m’aide aussi à demander à Dieu des lumières pour guider mon jugement. Surtout, il ne faut pas oublier la communauté. Rien de mieux que demander de sages conseils à des frères et sœurs dans la foi avant de prendre une grande décision. Le diable est toujours content quand on s’isole.
Trouvez-vous cela nécessaire de vous remettre en question?
Il y a de bonnes et de mauvaises remises en questions. Si je m’étais engagé à vie dans le mariage, par exemple, je ne vois pas comment en douter pourrait être une bonne chose. Mais je pourrais (et devrais même) remette en cause ma manière de vivre ma relation avec mon épouse. En fait, on devrait toujours être ouvert à se remettre en question pour progresser dans la charité. D’un autre côté, la persévérance est aussi importante. Si on remet toujours tout en question, alors on n’avance pas dans la vie, on vit dans la peur paralysante de se tromper. Les deux signes les plus forts que je dois me remettre en questions sont si je ne sens pas la paix profonde en moi ou si mes meilleurs amis me remettent en cause. On est souvent bien mauvais juge pour soi-même.
Est-ce que vous interroger sur la vie vous aide à aller plus loin?
J’aime beaucoup le philosophe Aristote qui commence son livre le plus célèbre, la Métaphysique, avec cette célèbre phrase : “ Tous les hommes désirent naturellement connaître ”. Voilà notre désir le plus profond, le grand moteur de la vie humaine. Même aimer est impossible sans connaissance. On ne peut pas aimer quelqu’un que l’on ignore complètement n’est-ce pas? Au contraire, presque toujours, plus on connait une personne, plus on l’aime et plus on l’aime, plus on veut la connaître. Jésus nous a même dit “ la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu… ” situant ainsi notre bonheur dans une connaissance aimante et personnelle de Dieu. Se questionner c’est donc progresser dans la connaissance de la Vérité et la Vérité c’est Dieu lui-même. “ Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ”.
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Gardienne des traditions
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Octobre 2019
Nous avons tous en mémoire des us et coutumes passés auxquels il fait bon s’y référer. Ces rites familiaux qui définissent nos valeurs et créent nos liens d’appartenance entre les générations. Les traditions sont-elles encore vivantes aujourd’hui et leur transmission est-elle toujours actuelle comme héritage?
J’ai rencontré Mme Jacinthe Couture, retraitée depuis un an, ayant travaillé 35 années auprès de personnes âgées en soins prolongés au CHSLD de l’Hôtel-Dieu de Lévis. Native de Saint-Bernard en Beauce, elle est la quatrième d’une famille de sept enfants, où elle a vécu une partie de son enfance. Elle prend plaisir à dire :
Je suis l’équilibre parfait d’une belle famille puisque j’ai deux frères et une sœur aînés et deux frères et une sœur cadets.
La famille déménagea à Saint-Michel-de-Bellechasse après l’acquisition d’un commerce par leur père Marcel et y vécut cinq ans. Par la suite c’est à Lévis que la grande marmaille Couture s’est définitivement établie pour devenir de vrais Lévisiens. Mme Jacinthe poursuivit des études en arts plastiques à Cap-Rouge et termina son parcours scolaire à l’Université Laval. Un projet particulier l’attendait « Jeunesse Canada Monde » qui a changé un peu son choix de carrière et l’amena vers les personnes âgées. Mariée depuis 35 ans, Mme Couture est mère de quatre enfants : une fille et trois garçons et grand-maman de deux petits-fils adorables.
Qu’est-ce que le mot tradition évoque en vous?
Pour moi c’est très évocateur car c’est la transmission des valeurs. C’est ce qui nous définit, nous représente en tant qu’individu et peuple aussi. C’est le plus bel héritage de nos parents, grands-parents, arrière-grands-parents, c’est ce qu’il nous reste des générations avant nous. La tradition est très liée à la famille, ça fait partie de notre patrimoine.
Mme Couture précise que c’est notre mémoire qui reste vivante par la transmission des traditions.
Je trouve cela réconfortant de vivre des traditions, c’est un lien d’appartenance entre personnes d’une même famille, d’un peuple, d’une religion. Je me fais un peu la gardienne des traditions de ma famille et j’aime cela.
Racontez-nous des histoires de famille où les rites étaient au cœur de vos liens?
Mme Couture mentionne que les belles traditions n’ont pas besoin d’être compliquées, cela peut se vivre dans la plus grande simplicité.
Cela me ramène au temps des fêtes, moment fort de l’année avec la période de l’Avent. Jeunes enfants, nous fabriquions nos petits bas de Noël en carton comme calendrier que nous installions dans nos chambres à coucher. Maman nous incitait à faire chaque jour un sacrifice offert au petit Jésus. C’était un rite important et encore mémorable aujourd’hui. À Saint-Bernard, tout-petits nous allions à la messe de minuit, nous contemplions la crèche, faisions la prière en famille la distribution des cadeaux et le réveillon tant attendu comme récompense. Le chant en famille a toujours été une forte tradition. C’était un moment rassembleur entre parents et enfants pour toute occasion. Lors des fêtes, des pèlerinages, des messes animées, des anniversaires de naissance, des pique-niques, des concerts pour la paroisse ou personnes en résidences, nous chantions en famille. La musique fait toujours partie de notre culture.
À quelles valeurs correspondaient ces traditions familiales?
Les valeurs humaines et religieuses ont toujours été importantes pour nos parents telles que : partage, accueil, foi, confiance, respect, joie. À la maison mes parents accueillaient beaucoup de personnes, entre autres une personne esseulée a habité de nombreuses années avec nous. À Saint-Bernard, il y avait la chambre du « quêteux » réservée pour un homme miséreux qui revenait chaque année et partageait nos repas. Lors de nos voyages en famille en voiture, ma mère récitait la prière de la route et nous partions tous en pèlerinage au Cap-de-la-Madeleine et à Sainte-Anne-de-Beaupré. Notre frère aîné Marc-André pensionnaire, nous apprenait des chansons variées qu’il nous fait plaisir de fredonner encore aujourd’hui tous ensemble. N’oublions pas le chapelet en famille à 19 heures tous les soirs pendant mon enfance et adolescence qui était un moment fort pour la famille Couture.
Quelles traditions transmettez-vous à vos enfants et petits-enfants?
Mme Couture trouve très important les rassemblements de famille entre frères et sœurs, cousins et cousines, heureux de se rencontrer.
Nous ne sommes pas toujours conscients de l’impact de nos habitudes de vie sur nos enfants. Ils se disent impressionnés et intéressés de maintenir de forts liens autant dans les réjouissances que dans la tristesse. Tous les mardis soirs, je réunis ma famille, enfants et petits-enfants pour partager un repas où l’on échange ensemble. Nous multiplions les occasions de rencontre car nous sommes bien ensemble. Avec mes enfants, je poursuis la dévotion maternelle des médailles de Notre-Dame de la Protection que je leur distribue lorsqu’ils partent en voyage. Avec mes petits-enfants je parle de Jésus et nous faisons une prière avant l’heure du dodo. Pour transmettre des traditions, il faut y croire et s’investir en toute authenticité.
Comment par votre travail faisiez-vous revivre des traditions passées avec les personnes âgées?
Je favorisais les occasions pour leur permettre de vivre leurs traditions familiales et je les encourageais à se remémorer les rites anciens.
Mme Couture précise que les personnes âgées sont très liées à leur passé surtout lorsque les pertes cognitives s’emparent de leur mémoire à court terme.
J’aimais apporter des objets et des jeux anciens pour les faire discuter et les divertir. Nous faisions des activités de cuisine, échange de recettes, avec café et musique d’ambiance. J’invitais des personnes-ressources particulièrement avec des costumes d’époque qui racontaient des histoires et anecdotes. Les personnes âgées ont besoin d’être animées dans ce qu’elles connaissent. Elles ont un bel héritage à nous léguer. Les activités musicales étaient au cœur de ma programmation. “ Chantons ensemble ” faisait revivre de belles émotions. Il est important de briser l’isolement par la mémoire des traditions.
Mme Jacinthe Couture, retraitée, est toujours autant ou sinon plus une joyeuse rassembleuse. Elle accorde beaucoup d’importance aux traditions. Que ce soit pour des parties de sucre, épluchettes de blé d’Inde, anniversaires variés, la maison est toujours ouverte pour le partage d’un repas des recettes d’antan de maman Suzanne. Mme Jacinthe est au cœur de ses frères et sœurs. Elle s’est donné une mission privilégiée de gardienne des traditions qu’elle assume très bien au grand plaisir de toute la famille Couture unie et heureuse!
Créer des occasions en famille permet de tisser des liens d’appartenance qui forgent nos traditions.
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Changer par le rire
» Revue Sainte Anne | Tranche de vie | Septembre 2019
Dernièrement, j’ai eu le privilège d’assister à un atelier-conférence sur le yoga du rire donné par Mme Sylvie Dagenais-Douville, animatrice et formatrice, dans une résidence pour personnes âgées au « Cœur du Bourg » à Québec.
Pendant une heure, Mme Dagenais-Douville, souriante et heureuse, communique sa joie de vivre et les bienfaits du rire aux personnes du troisième âge aux prises avec certains problèmes physiques ou cognitifs. Sa passion pour le rire est contagieuse. À l’aide d’exercices simples, dirigés et adaptés pour eux, une trentaine d’aînés ont réussi à déclencher un rire communicatif. « On ne rit pas parce qu’on est heureux, on est heureux parce qu’on rit ».
Tous, sans exception ont goûté à ces instants de pur bonheur. Cette animatrice d’expérience stimule tous leurs sens, les éveille doucement à retrouver leur cœur d’enfant en les invitant à s’émerveiller de la joie qui les habite. La musique en alternance avec les exercices leur fait fredonner des paroles de chansons sur des airs connus. Le rire et la musique émettent des vibrations qui rendent heureux. On peut sentir un lien joyeux qui se crée entre les participants. Les mouvements, le rythme, les vibrations, tout est à l’honneur pour déclencher le rire et semer du bonheur.
J’ai participé activement et apprécié cet atelier-conférence tout en couleur. J’ai appris que le rire est le meilleur des remèdes. Le rire provoqué est aussi bénéfique que le rire spontané. Ce n’est pas facile de rire un peu chaque jour, mais j’ai constaté que s’entraîner à cela est essentiel à la bonne humeur et au bonheur.
« Il est où le bonheur, il est où? » chante Christophe Maé. J’ajoute, il est dans le rire caché de ton cœur d’enfant. Cultiver la joie au quotidien, nous ouvre la porte au bonheur.
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Le rire : la respiration du bonheur
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Septembre 2019
Dans notre société où les spectacles d’humoristes se multiplient depuis une décennie au moins, il y a semble-t-il un réel besoin de rire pour toute catégorie d’âge. Sans aucun doute on affirme que les bienfaits du rire sont nombreux sur la santé physique, psychique et spirituelle. Le rire ne serait-il pas le prélude au bonheur?
J’ai rencontré Mme Sylvie Dagenais-Douville, auteure, conférencière, formatrice en yoga du rire selon la méthode internationale du Dr Madan Kataria. Elle habite à Longueuil, Rive-Sud de Montréal. Au cours des années, elle a évolué dans le monde du rire. En 2008, elle obtint sa formation d’animatrice à Ottawa. En 2011, elle se spécialise à Orlando et devient enseignante. Depuis 2018, elle est « Master » ce qui lui permet de former des animateurs et des enseignants. Ayant une formation en gérontologie, Mme Sylvie fait la promotion de la santé par le rire pour les personnes âgées autonomes ou en perte d’autonomie. Par des exercices et la respiration, elle aide les gens dans la gestion du stress et de l’anxiété. Elle promeut la mission des fondateurs M. Madan et Mme Madhuri Kataria : « Amener la paix dans le monde. Quand on rit on change, quand on change les gens autour de nous changent. Le rire et la paix vont de pair ».
Comment êtes-vous arrivée à vous intéresser au rire dans votre parcours de vie?
À l’époque où mon fils était en secondaire 1 au baccalauréat international, il devait choisir un sujet pour son projet personnel. Étant ricaneurs, tous les deux, le rire l’intéressait beaucoup. Après avoir fait la lecture d’un article du Dr Madan Kataria, fondateur du yoga du rire, je suis tombée en amour avec ce concept unique par lequel tous peuvent rire sans avoir recours à des blagues ou humour. Pendant ces mêmes années, je travaillais en éducation au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa et un jour, mon poste fut aboli. Je m’intéressais toujours au concept du rire. J’ai vu une opportunité. C’était le bon temps pour aller approfondir ce que je pouvais faire avec le rire. J’ai réorienté ma carrière, tout prenait place.
Mme Sylvie Dagenais-Douville venait de trouver sa mission.
Quel est le lien entre le rire et le bonheur?
Le rire est un pas vers le bonheur. Plus je parle de rire et de joie cela me procure du bonheur. Le bonheur est plus un absolu, de penser qu’on va vers le bonheur est plus accessible. Le rire favorise le bien-être. On lui attribue plusieurs bienfaits sur la santé. Pour moi le bonheur, c’est la joie de vivre. J’ai réalisé que bonheur et bonne humeur se ressemblent. L’important est de savoir que nous avons la porte du bonheur par le rire et que chaque personne est responsable de son bonheur.
Vous avez fondé « l’Institut du Rire », qu’est-ce qui vous a motivé à faire l’éloge du rire?
À partir du moment où j’ai réalisé le bien que cela me faisait de pratiquer le rire, en même temps, je réalisais ce qui se faisait ailleurs aux États-Unis. On se servait du yoga du rire en salle de chimiothérapie. La vie a fait en sorte que je me suis occupée d’un ami atteint du cancer. Je me suis impliquée à fond. J’ai fondé mon Institut du Rire suite à cela. Le but des ateliers-conférences a plusieurs volets : développer la joie intérieure, amener de la résilience, aider à relier le corps et l’esprit, mieux gérer ses émotions, améliorer la santé, raviver son cœur d’enfant.
Vous avez publié « Mon premier livre du yoga du rire », à qui s’adresse-t-il?
On me dit souvent, tu as étudié en gérontologie et tu as écrit un livre pour les enfants. Dans ce livre, j’invite les grands-parents et parents à faire des exercices avec les enfants ». Mme Sylvie Dagenais-Douville me dit en riant que son livre s’adresse aux personnes de 3 à 103 ans. « Nous savons que le rire est contagieux. Si nous voulons un changement dans la société mieux vaut commencer avec la base : les enfants. Actuellement, nos enfants perdent la notion du rire car ils sont trop isolés.
Qui sont-ils ceux qui assistent à vos ateliers?
Je donne des ateliers-conférences dans la région de Montréal, Ottawa, Québec et ses environs. Les personnes âgées, c’est une clientèle que j’aime beaucoup. Je m’adresse aussi à des gens du milieu corporatif, du monde de l’enseignement et du domaine médical. Les gens atteints de cancer à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont qui sont en traitements de radiothérapie assistent à ces ateliers. Depuis 2013, mon discours est approuvé par les médecins. Un malade me disait : “ Cela nous donne la permission de continuer à rire ”.
Quels sont les bienfaits du rire sur la santé physique, psychique et spirituelle?
Atténuer les effets de la dépression, de l’anxiété. On observe une augmentation de la capacité pulmonaire, le rire aide le système immunitaire, donne une meilleure oxygénation du cerveau ce qui pourrait protéger contre la démence. Pour le système parasympathique cela procure une sensation de calme, de relaxation et de bien-être. Le yoga du rire agit comme le yoga traditionnel. Le rire masse les organes internes, le système sanguin se voit ainsi amélioré, une baisse de la tension artérielle, sécrétion d’endorphines hormones du bonheur. Sur le plan spirituel, le rire aide à s’intérioriser, donne le bien-être avec soi, développe la compassion et l’empathie. On apprend à être une meilleure personne.
Comment réussir à maintenir des périodes de rire au quotidien malgré les hauts et les bas de la vie?
Nous ne sommes pas tous disposés au rire de la même façon. Il y a des facteurs génétiques qui influencent à 50%, les facteurs circonstanciels à 10% et l’effort quotidien à 40%. Plus nous rions, plus nous devenons optimistes, plus nous sommes optimistes, plus nous voyons ce qui va bien dans notre vie. Cela nous amène dans la gratitude pour ce que nous avons et cela nous procure de la joie.
Mme Sylvie Dagenais-Douville fait son yoga du rire au quotidien : sa méditation dynamique. Elle proclame les bienfaits du rire pour elle-même et les autres. Faire une liste des chansons qui nous fait du bien, écrire son journal de gratitude tous les soirs, rire plus souvent, sont des exercices quotidiens qui disposent au bonheur.
Avec son plus beau sourire Mme Sylvie Dagenais-Douville affirme qu’elle ne pourrait pas vivre sans le rire, c’est son outil de vie, sa petite pharmacie interne.
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Chronique du 10 juin 2019
» On n’est pas du monde | Chronique Société et consommation
» Thème de la chronique : La consommation de médicaments et ses enjeux
» Cliquez ici pour écouter la chronique (débute à 20 min 45 sec)
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Les choix en harmonie avec nos valeurs
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Juin 2019
Nous sommes appelés à faire des choix dès notre tendre enfance jusqu’au soir de notre vie. Lorsque vient le moment opportun de choisir un travail, une profession, plusieurs options peuvent se présenter selon nos goûts et nos aptitudes. Comment ne pas tenir compte de nos valeurs profondes pour orienter notre décision à faire le bon choix?
J’ai le privilège de vous présenter Madame la juge Line Gosselin de la Cour du Québec, Chambre de la jeunesse. Elle est tout récemment à la retraite depuis le 5 juin 2019. Mme la juge Gosselin a choisi de faire du droit de la jeunesse pendant 36 années dont 15 ans comme juge à Québec et fin de carrière dans le district de Gatineau, Maniwaki et Campbell’s Bay. Sa pratique était de la protection, de l’adoption et du criminel pour les jeunes de 12-18 ans (Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents). Née à Montréal le 13 août 1954, elle est la seule fille d’une famille de quatre enfants.
Mon père était calorifugeur, isolateur dans la construction. Il fut surintendant pour plusieurs chantiers importants. Il était très travaillant, un homme d’exception. Ma mère avait son brevet B en enseignement, elle a fait un retour aux études au cégep en même temps que moi pour obtenir un bac en orthopédagogie. Elle aimait les arts, elle était pianiste.
Jeune étudiante, Line a fait son primaire à l’école publique, son cours classique au Cégep de Bois-de-Boulogne à Montréal et a poursuivi à l’Université Laval en droit. En 1976 elle obtient son baccalauréat et en janvier 1978 sa prestation de serment d’avocat. En 1989 elle publie un livre Protection de la jeunesse aux éditions Wilson & Lafleur. En 2002 pendant sa carrière d’avocate, elle obtient une maîtrise en droit avec comme mémoire La preuve d’un abus sexuel en l’absence du témoignage de l’enfant: analyse juridique et empirique des obstacles, également publié chez Wilson & Lafleur. Elle est la mère de Catherine, fille unique, kinésiologue dont elle est très fière.
Pourquoi avoir choisi le droit comme domaine d’études universitaires?
Mon père m’avait dit un jour : “ Tu sais Line dans la vie, il faut qu’une femme soit autonome financièrement ”. J’ai pris ce conseil au sérieux. C’était un homme avant-gardiste né en 1924! J’estimais important de transférer les valeurs que mes parents m’avaient transmises : respect des autres, honnêteté, courage, dans un esprit de justice. De défendre la veuve et l’orphelin était ma grande motivation. C’était essentiel pour moi que les gens soient écoutés, entendus, aidés. Permettre aux plus faibles d’avoir une parole, surtout les enfants.
Quels étaient les défis à relever dans les années 1970 dans votre nouvelle profession?
Asseoir une crédibilité en tant que femme avocate compétente. J’ai choisi la plaidoirie dans le domaine privé, il y avait une femme sur dix. À l’époque, le travail ne manquait pas spécialement au gouvernement, beaucoup de recherches, pas de plaidoiries. Le grand défi était de connaître les règles de droit, être prise au sérieux, être respectée.
Mme la juge retraitée me parle de femmes modèles dans ces années-là, l'honorable Christine Tourigny, juge à la Cour d'appel du Québec et l’honorable Claire L’Heureux-Dubé, juge à la Cour suprême du Canada.
Toutes deux faisaient du droit familial et étaient nos mentors.
Pouvez-vous nous décrire le parcours de votre carrière d’avocate et juge dont 36 années en droit de la jeunesse?
J’ai débuté ma carrière en droit maritime pendant trois ans et droit familial cinq ans. J’ai choisi la protection de la jeunesse, ce fut le cœur de ma vie professionnelle. Cela m’a vraiment comblé, c’était valorisant. Avec les années c’est très exigeant émotivement, mais j’avais la certitude d’aider, d’écouter, de trouver des solutions, de voir des changements concrets chez les parents, les enfants, les intervenants. Les enfants ont tellement besoin de stabilité, de bons liens affectifs au quotidien, c’est incommensurable.
Devenir juge à la Cour du Québec fut un grand défi pour vous, qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre votre carrière avec des responsabilités si importantes?
Le 24 mars 2004, je suis devenue juge à la cour du Québec à la protection de la jeunesse pendant 15 ans jusqu’au 5 juin dernier. En 2016 j’ai fait 1300 procédures alors qu’en 2018 il y en a eu 2300. C’est une augmentation importante de problématiques ce qui est très malheureux. À tous les jours, il faut trouver la solution qui nous apparait la meilleure dans les circonstances pour le bien-être de l’enfant. Je n’ai jamais confondu le titre et la fonction. S’appeler Madame la juge est un titre. La fonction a toujours été d’enseigner aux avocats, de les guider pour qu’ils comprennent que dans le droit de la jeunesse il n’y a personne qui gagne ou qui perd, il n’y a qu’un enfant à protéger. Le grand défi c’est de ne jamais oublier que la décision rendue affectera la vie de l’enfant jusqu’à sa majorité.
Quels sont vos projets de retraite après 43 années de pratique du droit?
J’espère aider les avocats par mentorat. On m’a rendu un bel hommage, mes collègues de travail et mes supérieurs récemment. On m’a dit : “ Il y avait avant vous, maintenant il y a après vous ”. C’est touchant, je crois que j’ai laissé une trace importante comme juriste dans ma façon d’être, ma bonne écoute des parents, donner la priorité aux besoins des enfants. J’ai toujours accordé la même importance à chaque enfant. J’ai donné beaucoup, je vais commencer à apprendre à recevoir.
Mme la juge retraitée Line Gosselin a besoin d’une pause, elle aime se retrouver en nature pour se ressourcer. Elle a des projets de voyage avec sa famille et aussi avec ses amis.
Les choix que j’ai faits étaient en accord avec mes valeurs.
Mission accomplie, félicitations Madame la juge à la retraite!
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L’écoute active, une vraie différence
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Mai 2019
En 2019 alors que les réseaux sociaux sont très sollicités, les gens de tous âges souffrent de plus en plus de solitude. Comment réussir à faire une différence dans la vie de personnes vivant de la souffrance autour de nous? Être une oreille attentive, par une écoute active, ça s’apprend et ça change une vie.
J’ai rencontré Mme Céline Coutu, directrice générale de l’organisme communautaire Tel-Aide Québec. Née à Berthierville, cette femme d’affaires a géré son entreprise « Centre de Jardin » pendant plusieurs années. Déménagée à Québec, sa vie a pris un tournant, elle s’est intéressée au communautaire. Son désir d’aider en écoutant l’autre a vu le jour après qu’elle ait écouté une émission télévisée animée par Janette Bertrand sur l’écoute active. En 2004, elle arrive à Tel-Aide comme écoutante bénévole. En 2009, elle obtient le poste de directrice générale. Après 9 ans ½ à Tel-Aide Québec, elle est toujours heureuse d’œuvrer au sein de cet organisme. Cette femme de cœur supervise et écoute ses écoutants. Elle affirme : « Lorsqu’on écoute avec le cœur, on ne peut pas se tromper ».
Depuis quand Tel-Aide Québec existe et quelle est sa mission?
Tel-Aide est un organisme communautaire qui a débuté en avril 1972, donc 47 ans d’existence. C’est grâce à Centraide qui trouvait important d’avoir une ligne d’écoute à Québec, déjà présente à Montréal depuis un an. Tel-Aide est supporté par Centraide et CIUSSS. Notre mission c’est d’offrir gratuitement un service d’écoute et de référence à toute personne vivant de la solitude, de l’anxiété, de la détresse, jusqu’aux idées suicidaires. Une référence à d’autres ressources communautaires tels les CLSC est fournie dans les situations de crise pour une prise en charge. Souvent les personnes appellent par besoin de s’exprimer, d’avoir un contact humain pour dire ce qu’ils ressentent à l’intérieur d’eux-mêmes. Le code d’éthique repose sur les valeurs d’accueil, de respect, de non-jugement, d’empathie et d’authenticité.
Quels sont les territoires desservis par ce service d’écoute téléphonique et les heures offertes?
Tel-Aide Québec couvre la ville de Québec et ses alentours, un service d’écoute sans frais est disponible pour les régions de Portneuf, Charlevoix, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Îles de la Madeleine, c’est un grand territoire. Les heures de service sont quinze heures par jour de 9 h à 24 h, 7 j/7 et 365 jours par année.
Mme Coutu dit souvent que malheureusement la souffrance ne prend pas de vacances.
Nous ne pouvons pas fermer notre service d’écoute, nous sommes toujours là pour les personnes dans le besoin.
Qui sont les personnes qui appellent, leur profil?
Monsieur et madame Tout-le-Monde, nous avons peu de jeunes de moins de 18 ans puisqu’ils ont la ligne Tel-jeunes. La clientèle débute dans la vingtaine jusqu’aux aînés. En 2019, toute catégorie d’âge est confrontée à la souffrance et solitude psychologique sous toutes ses formes. Ce peut être une grand-maman en attente de la visite de petits-enfants qui ne viennent pas un après-midi. Elle vit une déception, une peine et veut la partager. Nous sommes là pour accueillir ce qu’elle ressent, pour l’entendre et cela l’apaise. 40 à 45% d’hommes et 55% de femmes qui appellent. La ligne téléphonique permet d’exprimer librement ses émotions sans crainte de se montrer vulnérable.
Qui sont les écoutants et leur formation?
Nous avons entre 80 et 90 écoutants. Ils sont répartis comme suit : 1/3 des jeunes, 1/3 des travailleurs et 1/3 des retraités. Nous leur donnons une formation gratuite de 35 heures d’écoute active, ce n’est pas de l’intervention. Nous demandons à nos personnes formées, douze heures d’écoute par mois pour la première année. C’est un bagage pour la vie. Les personnes viennent trois fois dans le mois pour la première année. Quand on commence c’est pour se faire l’oreille et coller notre cœur sur l’oreille. Par la suite c’est deux fois dans le mois. Les écoutants choisissent le bloc de quatre heures qui leur convient pour l’écoute téléphonique. Il y a aussi des étudiants en psychologie qui offrent leur service, reçoivent notre formation et apprécient leur expérience.
En quoi Tel-Aide fait une vraie différence dans la vie des gens en souffrance et vivant de la solitude?
En 2019, les problèmes d’anxiété sont en hausse. Tel-Aide est au cœur des problèmes humains, les gens ont besoin de parler de personne à personne contrairement aux réseaux sociaux qui sont plutôt des échanges superficiels. Nous offrons un contact individuel dans l’anonymat, la confidentialité et surtout le non-jugement et l’accueil inconditionnel. Nous recevons souvent des témoignages après un certain temps de personnes ayant vécu un deuil, rupture amoureuse. Souvent on entend autour de soi des conseils : tourne la page, la vie continue, ne reste pas accroché à cela. Les gens de l’entourage sont pressés de régler les choses, n’ont pas le temps de prendre le temps. Tel-Aide fait une différence par une oreille attentive offerte, ne mettant pas de pression, ne donnant pas de conseils. Nous recevons des remerciements anonymes, des cartes de vœux : “ Merci de m’avoir écouté ”. C’est mission accomplie pour nous tous!
Qu’est-ce qui vous motive à continuer votre mission dans l’écoute active auprès de vos écoutants?
C’est le goût de l’humain. J’ai une équipe de bénévoles extraordinaires qui font vivre Tel-Aide. C’est un beau cadeau de la part des bénévoles de faire une différence dans la vie des personnes souffrantes. Les écoutants sont précieux et nous en avons toujours besoin. Je suis disponible pour eux, dans mon bureau j’ai un coin consacré pour les écouter en cas de besoin. Je leur dis que ce qui est très important c’est qu’en quittant les locaux de Tel-Aide vos appels doivent tous être raccrochés. Ce qui me permet de continuer c’est que je porte mes écoutants dans mon cœur et non sur mes épaules. Sauver une vie fait toute une différence. Croire au communautaire, c’est le cœur de la communauté.
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Chronique du 15 avril 2019
» On n’est pas du monde | Chronique Société et consommation
» Thème de la chronique : L’itinérance
» Cliquez ici pour écouter la chronique (débute à 39 min 41 sec)
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Rencontre de soi dans l’accueil bienveillant
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Avril 2019
Avril, mois printanier qui annonce la fête de Pâques ce 21 avril prochain. La résurrection de Jésus nous invite à nous renouveler en écoutant son cœur et à devenir meilleur. Comment s’accueillir soi-même et accueillir l’autre sans s’accorde un temps d’arrêt?
Je me suis rendue à Saint-Damien-de-Buckland sur le site enchanteur du Lac Vert regroupant cinq bâtiments : l’Accueil Notre-Dame, le Centre Prière et Paix, la Chaumière, la Fraternité et la Maison Saint-Bernard. Ce sont des lieux qui favorisent le repos et le calme, les moments de solitude, un ressourcement pour des personnes ou des familles, l’hébergement de divers groupes. Les pèlerins peuvent bénéficier d’un réseau de sentiers pédestres thématiques permettant d’admirer la beauté de la nature en toutes saisons. J’ai rencontré quatre dames à la Maison Saint-Bernard qui œuvrent sur le Site du Lac Vert, oasis de paix situé au cœur des Appalaches : Sœur Micheline Veilleux, supérieure régionale de la congrégation Notre-Dame du Perpétuel Secours, Sœur Jeannine Ferland, supérieure locale de cette même communauté, Mme Michelle Bédard, volontaire et responsable de l’œuvre en évolution, et Mme Lorraine Cusson, volontaire adjointe et responsable de l’accueil et des réservations.
Sœur Micheline Veilleux, parlez-nous de la mission de votre communauté Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Elle fut fondée en 1892 afin de donner un secours perpétuel aux pauvres et aux malheureux. Concrètement cela signifie offrir une présence amoureuse et compatissante à toute personne, et par notre manière de vivre, révéler Dieu aux gens. Nous avons fait de l’enseignement, nous nous sommes occupées de foyers de personnes âgées, d’orphelinats, de pastorale et collaborons avec des organismes communautaires. Toute personne fait partie de notre mission. L’œuvre en cours sur le Site du Lac Vert nous appelle à évangéliser d’une autre façon, à rejoindre les gens d’aujourd’hui.
Mme Michelle Bédard, présentez-nous la Maison Saint-Bernard, l’évolution de son œuvre.
Dans les années 2004-2005, les religieuses ont voulu offrir quelque chose pour répondre aux besoins des jeunes. Elles voulaient donner une couleur particulière à leur action. Les confirmands ont été parmi ceux qui en ont bénéficié dès le début. En 2008, la congrégation a demandé de faire une étude de faisabilité sur l’avenir de la Maison Saint-Bernard. Cette étude visait à savoir comment répondre aux besoins des gens d’aujourd’hui. Deux cents (200) personnes, incluant des organismes, ont répondu qu’il y avait une soif, une quête de sens dans notre monde. Il y avait aussi un besoin profond d’être écouté, entendu, vraiment accueilli. Nous avons voulu développer une vocation nouvelle; ainsi naissait à la Maison Saint-Bernard une mission d’accueil.
Mme Lorraine Cusson, comment l’accueil se vit comme une valeur dans cette maison?
Nous accueillons chaque personne telle qu’elle est sans discrimination, femmes, hommes, jeunes, aînés. C’est une rencontre véritable avec l’autre, quelque soient leurs souffrances, leurs peines ou leurs besoins de se retrouver. Les religieuses de par leur qualité d’accueil, d’écoute et de simplicité sont ouvertes à chacun, chacune. L’an dernier nous avons enregistré plus de 3000 entrées sur le Site, du mois d’avril au mois de novembre, temps fort de l’année. Nous pouvons recevoir une quarantaine de personnes à la Maison Saint-Bernard désireuses de prendre un temps d’arrêt pour entrer à l’intérieur de soi. Tous se ressemblent dans leur quête : être accueilli, s’accueillir soi-même et se laisser accueillir par le Tout Autre. Toute personne vient chercher ce qu’elle a besoin de recevoir; que ce soit par le silence, l’échange à l’heure des repas, prier et vivre l’eucharistie, rencontrer une religieuse individuellement. Plusieurs organismes bénéficient de cette maison, tels que l’Arche de Jean Vanier, Espoir Cancer, différents groupes de femmes, Portage, La Barre du jour, les scouts, etc. L’organisme “ Les Sentiers du silence ” collabore à l’œuvre d’une façon plus spéciale en proposant différentes sessions dont “ S’ouvrir à ce qui veut naître ” (avant Noël) et “ En route vers la résurrection ” (avant Pâques).
Sœur Jeannine Ferland, quels sont les témoignages reçus après un séjour chez vous?
Sœur Jeannine met l’accent sur l’accueil comme supérieure locale.
Nous avons un recueil mis à la disposition des gens afin de recueillir leurs commentaires. Beaucoup témoignent du bienfait de leur séjour, (en moyenne 4 jours), et veulent revenir. Ils en parlent à d’autres et peuvent consulter le site web pour en savoir plus. Certains témoignages m’ont touchée plus particulièrement, entre autres : “ Je ne venais pas chercher Dieu ici mais il m’a trouvé et je l’ai trouvé ”, “ Je suis venu chercher la paix, le calme et je l’ai trouvé ”. Dieu se cache dans le silence, le calme, au plus profond des cœurs.
Comment les religieuses et les laïcs agissent ensemble dans l’accompagnement des personnes?
Sœur Micheline Veilleux précise que chaque religieuse avec son âge 70-80-90 ans apporte sa particularité.
Michelle et Lorraine, associées à la communauté, sont très précieuses pour nous, imbibées de l’esprit de la congrégation. C’est une maison en pleine nature, où tous les sens sont en éveil. Le site est enchanteur, une terre de rencontre de soi et de Dieu où l’autre est respecté. Nous offrons du répit, du ressourcement humain et spirituel.
Mme Michelle Bédard ajoute que la communauté des religieuses Notre-Dame du Perpétuel Secours est une des rares au Canada dont la Maison mère a été fondée dans le milieu rural.
Les religieuses sont familières avec les gens de la paroisse. La Maison Saint-Bernard est comme une grande famille. Dieu passe par des chemins nouveaux. Notre charisme, religieuses et associés, est d’incarner la présence amoureuse et compatissante de Dieu Providence et l’attention bienveillante de Notre-Dame du Perpétuel Secours pour tous ses enfants. Nous formons une communauté vivante, ensemble, et les laïcs participent à cette vie.
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S’ouvrir à la sainteté
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Mars 2019
De tous les temps, la sainteté semble un état inaccessible à atteindre pour le commun des mortels. C’est possiblement à cause de la qualité de perfection qu’on lui attribue trop souvent. Pourtant, le pape François dans son exhortation apostolique « Soyez dans la joie et l’allégresse » parue en 2018 nous propose de répondre à l’appel à la sainteté dans le monde actuel.
J’ai rencontré le père Martin Lagacé, prêtre de la Communauté de l’Emmanuel. Il œuvre comme vicaire depuis onze ans et auprès des jeunes à la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin à Québec. Né aux États-Unis de parents canadiens français il a grandi à Québec. À l’âge de 24 ans, père Martin a vécu une conversion profonde. Il partit en Europe et a découvert la Communauté de l’Emmanuel ce qui l’amena à se consacrer à Dieu.
Pourquoi s’intéresser aux saints en 2019 et quelle place occupe la sainteté dans la vie chrétienne?
À toutes les époques on retrouve des gens ayant incarné l’évangile, témoigner que c’est possible de vivre l’évangile dans l’Église. C’est important pour notre espérance et notre foi de voir qu’il y a d’authentiques témoins parfois même jusqu’aux martyrs. Il y en a encore aujourd’hui. Je pense à un couple responsable de la Communauté de l’Emmanuel victimes du génocide au Rwanda, Cyprien et Daphrose Rugamba, morts devant le Saint-Sacrement.
Nous sommes tous appelés à être saint selon notre mission terrestre. Père Lagacé nous précise que c’est nécessaire à tous puisque nous n’irons pas au ciel tant que nous ne serons pas purifiés du péché.
Ce n’est pas le privilège d’une élite mais l’épanouissement complet de la grâce de notre baptême. Être saint c’est être affranchi du péché, on l’est déjà par le baptême. La grâce reçue fait qu’il y a une croissance de la foi, de l’espérance et de l’amour. Il y a là une sanctification. L’Église est sainte pas parce qu’elle est parfaite mais parce qu’elle est unie à Jésus le saint et progresse dans cette sainteté à se purifier sans cesse. C’est pour cela que la sainteté est nécessaire parce que c’est la perfection du baptême, son plein épanouissement. Dans le baptême on a tous en puissance notre sainteté.
Quelles sont les dispositions nécessaires pour devenir saint?
Père Lagacé mentionne que ce qui est passionnant dans la vie chrétienne ce n’est pas la perfection mais la transformation que la grâce de l’Esprit saint accomplit dans nos vies humaines.
La première disposition c’est celle de la grâce. C’est lui qui nous a choisis dès avant la fondation du monde pour être saints et saintes immaculés en sa présence. Par la mort et la résurrection de Jésus, don du Saint-Esprit, c’est lui qui fait les saints. On y répond plus ou moins généreusement par les vertus théologales : la foi, la charité et l’espérance. C’est aussi par nos actes au quotidien et la prière qui nous branchent à Dieu. Sa sainteté nous est communiquée. On voit la sanctification des gens autour de nous, ils se transforment et s’améliorent. On a besoin de modèles que sont les saints pour être en parfaite union de volonté avec Dieu. Le saint c’est celui qui a acquis une docilité au Saint-Esprit.
Quel message le pape François veut-il nous livrer dans son exhortation « Soyez dans la joie et l’allégresse »?
Père Lagacé nous invite fortement à lire ce petit livre car c’est un appel à tous, un sujet important pour l’Église.
Le pape nous parle dans un style accessible, direct, tiré de la vie quotidienne. Il nous bouscule gentiment pour qu’on sorte de nos torpeurs. C’est passionnant le pape François commence son livre en nous disant que la sainteté ce n’est pas une statue de plâtre ou un modèle inaccessible. Ce n’est pas de copier les saints mais se laisser inspirer par eux. Être saint c’est rejoindre l’idée que Dieu a eu le jour où il m’a créé. Avec humour il parle de la classe moyenne de la sainteté, de la porte d’à côté. L’Esprit saint répand la sainteté partout chez tous ceux et celles qui vont de l’avant par leurs gestes de bonté envers les autres.
De quelle façon pouvons-nous mieux connaître les saints? Qui sont les saints modernes?
Il y a différentes façons de prendre contact avec eux : lors de la célébration eucharistique, aussi par la prière invoquant notre saint patron.
Père Lagacé anime un groupe de jeunes Kérygma qui apprennent à connaître les saints.
Prendre contact avec eux, c’est apprendre à s’enflammer. Dans ma vie saint François joue un rôle important ainsi que la Vierge Marie. On choisit un saint mais les saints nous choisissent eux aussi.
Père Lagacé fait référence à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, morte à la fin du XIXe siècle.
Elle a modernisé et ramené l’Église à sa simplicité, elle a apporté une fraîcheur. Inspirée du psaume 131 (130) “ Seigneur, je n'ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent [...] ”. Elle a ouvert la porte de la sainteté à beaucoup de gens. Les trois saints papes au XXe siècle, Jean-Paul II, Paul VI et Jean XXIII, uniques dans l’histoire de l’Église.
Quel est le message adressé aux jeunes et aux personnes âgées quant à la sainteté?
Je dirais aux jeunes de ne pas avoir peur de la sainteté, c’est un chemin vers l’épanouissement humain, cela vient libérer en nous la foi. Soyez heureux, soyez saints, c’est le chemin du bonheur. N’ayez pas peur de vous donner entièrement, le bonheur est là. Quant aux aînés, apprenez à vous laisser aimer, à vous laisser transformer par lui. Trouvez votre joie dans la fidélité à Jésus. Être saint ce n’est pas atteindre la perfection mais devenir la meilleure version de soi-même.
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Chronique du 11 février 2019
» On n’est pas du monde | Chronique Société et consommation
» Thème de la chronique : Comprendre l’amour, sentiment universel, pour se rapprocher de plus près du cœur humain
» Cliquez ici pour écouter la chronique (débute à 42 min 41 sec)
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Chronique du 14 janvier 2019
» On n’est pas du monde | Chronique Société et consommation
» Thème de la chronique : Le plaisir de changer ses habitudes pour mieux vivre le moment présent
» Cliquez ici pour écouter la chronique (débute à 39 min 49 sec)
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Apprécier la lumière, c’est mieux vivre!
» Revue Sainte Anne | Tranche de vie | Janvier/Février 2019
J’aime beaucoup la lumière, elle m’éclaire, m’inspire et m’édifie. Depuis que je suis enfant, le soleil me fascine. Ses rayons nous réchauffent et donnent une luminosité sans pareil. La première action que je pose en me levant c’est d’ouvrir les rideaux. La clarté du jour m’invite à me réveiller parfaitement en m’offrant le goût de commencer ma journée. Lorsque le soleil est présent, il procure une ambiance claire et illumine la maison.
Pouvoir bénéficier de la lumière naturelle et artificielle est un grand privilège. Du temps de nos aïeuls qui vivaient sans électricité, s’éclairer à la chandelle n’était pas simple et sans conséquences. La lumière a plusieurs fonctions indispensables. Elle met en évidence les visages qui se découvrent. Elle illumine les pièces de la maison et nous facilite la vie. Elle éclaire nos pas pour mieux avancer vers l’inconnu.
Au jour de mon baptême, la lumière du cierge pascal m’était offerte à tout jamais. La lumière donnée par l’Esprit saint a une grande importance pour moi. Elle me guide et m’aide à faire les bons choix. Elle ouvre mes yeux pour mieux voir. Elle donne clarté dans mes pensées. Elle illumine le regard de ceux et celles qui la cherchent. Elle redonne l’espoir en des jours meilleurs.
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Être de lumière malgré les jours sombres
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Janvier/Février 2019
Les mois de janvier et février sont porteurs de nouveauté, de résolutions, de bonnes intentions. L’année 2019 nous réserve assurément de grandes joies mais inévitablement diverses peines. Nous avons tous besoin de lumière pour éclairer nos vies, ensoleiller nos journées et traverser les passages difficiles avec confiance. Comment retrouver l’espérance à travers les épreuves qui transforment radicalement une vie?
J’ai rencontré Johanne Boutin, amie, ancienne collègue du Couvent de Lévis. Maintenant dans la cinquantaine, elle est auteure, conférencière et coach. Johanne est diplômée de l’Université Laval en nutrition et a œuvré dans les secteurs de cette profession pendant 3 années dans la région de Québec. Étant très active et passionnée, cette femme de défis a réorienté sa carrière. Johanne a occupé le poste exigeant de déléguée médicale lui demandant 80 heures de son temps par semaine. Après un voyage au Mexique avec son amoureux pour se reposer, sa vie a basculé à son retour.
Tu te destinais à une belle carrière dans le domaine de la santé. Comment la vie t’a détournée de ta passion?
En voyage à l’étranger, j’ai contracté un virus qui me laissa partiellement paralysée, tant sur les plans physiques que cognitif, avec douleurs diffuses et sensation de cerveau pris dans le béton. On pense alors à une encéphalite virale et plusieurs syndromes.
Elle n’avait que 26 ans et ignorait que son rêve de travailler comme déléguée médicale s’arrêtait à tout jamais.
Je croyais fermement que je pouvais me réadapter pour ce travail, mais un processus dégénératif s’est mis en place dans mon corps. Je n’ai jamais pu retourner travailler et cela m’a brisée à ce moment car c’était le centre de ma vie. J’étais maintenant couchée une bonne partie de la journée. C’était ma nouvelle vie.
Tu as écrit un livre paru en 2017 « La maladie que m’a donné des ailes » aux éditions La Semaine. Comment la rédaction de cette biographie t’a aidée dans le processus d’acceptation et d’adaptation?
J’ai d’abord commencé à donner des conférences en 2003 lorsque mon élocution s’est améliorée. Jamais je n’aurais pensé que je pouvais écrire un livre. Je croyais que c’était un travail monastique et de solitude. On me disait souvent que j’étais inspirante, que je devais écrire.
J’affirme qu’elle l’est.
Deux éditeurs sont venus chez-moi pour me confirmer que j’avais un message à livrer sous forme de bouquin. J’avais besoin d’une personne du milieu littéraire qui croyait en moi et en mes messages de vie et je l’ai eue. J’ai donc commencé à rédiger mon manuscrit. J’ai consacré 3 années de ma vie à ce projet. J’ai pris plaisir au processus d’écriture. Puisque ma motricité fine n’est pas parfaite, on m’a souvent conseillé de prendre un logiciel oral. J’ai découvert que j’étais plus proche de mon cœur en écrivant qu’en dictant.
Johanne a découvert que l’écriture est thérapeutique et l’a utilisée pendant de nombreuses années et encourage tous à faire de même.
J’aime autant écrire que donner des conférences. L’écriture tient davantage compte de mes capacités physiques. Mon deuil d’une vie active est maintenant résolu.
Comment la douleur et la souffrance ont été bénéfiques pour devenir l’être de lumière que tu es?
C’est en résolvant mon deuil de vie active que j’ai eu accès aux cadeaux de la vie. Aujourd’hui la souffrance est presque disparue de ma vie. Il me manque beaucoup d’éléments dans ma vie, mais ils ne me font plus souffrir. Je peux être en douleur mais pas nécessairement souffrante. Je fais une distinction entre la douleur qui est pour moi physique et la souffrance qui est davantage psychologique.
Face à l’adversité, Johanne a choisi de transformer sa vie. Son chemin à elle était fait de douleur et de souffrance mais elle a choisi de devenir un être de lumière.
Quelles sont les valeurs qui guident ta vie et t’éclairent au quotidien?
Mes valeurs sont l’authenticité et la bienveillance. Être ce que je suis réellement est mon objectif quotidien.
Johanne est à l’écoute de son âme, elle croit fortement que notre âme nous parle via notre intuition.
Le Savoir-Être est d’apprendre à ressentir, à voir comment nos émotions s’expriment dans notre propre corps, pour ensuite être capable d’entrer en relation avec l’autre. Créer une belle épidémie de lumière est un bel enjeu de société.
Quels sont tes projets qui te gardent allumée et te donnent le goût de vivre d’espérance?
Continuer mon travail sur moi-même (physique, émotionnel et spirituel) afin de poursuivre mon allègement et pouvoir être celle que je suis réellement. Lorsque je vis des moments de grâce, je deviens connectée à tout ce qui EST. J’aimerais pouvoir collaborer au sein d’une équipe pluridisciplinaire pour accroître le Savoir-Être chez les jeunes. Pouvoir vivre et écrire sur le bord de la mer à une température confortable (17, 25°C) pour mon corps est mon rêve. Continuer de partager tout ce que j’apprends avec les autres, est le sens donnée à ma vie. Cela me fait sentir utile à la collectivité et me sentir bien avec moi-même.
Johanne est un exemple de foi en la Vie, de détermination, de courage et de résilience. Malgré les séquelles physiques qui la restreignent à un fauteuil roulant, elle prend des risques calculés grâce à un branchement sur un concentrateur d’oxygène et ose sortir de sa zone de confort pour aider les gens qui cherchent un sens à leur existence. À 55 ans, Johanne est plus lumineuse que jamais et a fait de la phrase suivante son leitmotiv : « Le bonheur malgré tout »!
Merci mon amie!
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Chronique du 17 décembre 2018
» On n’est pas du monde | Chronique Société et consommation
» Thème de la chronique : Qu’est-ce qui motive encore les gens à célébrer Noël, fête religieuse, alors que la majorité d’entre eux sont de moins en moins pratiquants
» Cliquez ici pour écouter la chronique (débute à 34 min 14 sec)
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La différence au cœur de l’intimidation
» Revue Sainte Anne | Tranche de vie | Décembre 2018
Depuis quatre mois déjà, l’année scolaire est amorcée. La joie, l’appréhension et l’adaptation sont pour plusieurs choses du passé. Cependant un phénomène sournois et alarmant peut avoir pris place dans le quotidien de certains étudiants : celui de l’intimidation. Je me rappelle lorsque j’étais jeune au primaire il y avait toujours un ou deux enfants dans la classe mis à part. Souvent pour des raisons d’apparence physique ou de traits de caractère. Comme c’était un pénible défi pour eux de se faire des amis. J’ai toujours été sensible aux plus faibles, à ceux qui sont sans moyens de défense. Il m’arrivait souvent d’aller vers celle qu’on avait rejetée pour savoir comment elle se sentait.
En 1969, à cette époque je ne réalisais pas que c’était une forme d’intimidation. Aujourd’hui en 2018 je constate que c’est un phénomène de société bien présent. Il y a deux formes d’intimidation, premièrement celle qui est directe où le jeune qui intimide s’adresse directement à celui qu’il veut intimider par des gestes ou paroles blessantes. Deuxièmement, celle qui est indirecte où le jeune qui intimide ne s’en prend pas directement à l’autre, mais tente de lui faire du tort en s’adressant à d’autres personnes ou en l’ignorant. Le Canada occupe le neuvième rang en ce qui a trait à l'intimidation chez les jeunes de 13 ans sur une échelle de 35 pays, et au moins un adolescent sur trois raconte avoir déjà été victime d'intimidation à l'école (Statistiques Canada). Les écoles sont sensibilisées à cette problématique grandissante et des programmes de prévention sont mis en place comme outils visant l’enraiement de l’intimidation. Je vous suggère d’aller visiter le site intéressant de Nadia Laliberté, elle-même victime de cette forme de violence, s’adressant aux jeunes et aux parents concernés par ce fléau (http://www.lerespectmutuel.ca). Avec l’omniprésence des technologies, la cyberintimidation prend beaucoup d’ampleur. D’ailleurs, les filles sont plus susceptibles que les garçons d'être intimidées sur Internet. La forme de cyberintimidation la plus courante est celle de recevoir des courriels ou des messages instantanés menaçants ou agressifs, ce type d'incident ayant été indiqué par 73 % des victimes (Statistiques Canada). Prenons conscience que nous sommes tous concernés et ayons les outils nécessaires pour comprendre, agir, s’affirmer!
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Être porte-parole des sans-voix
» Revue Sainte Anne | Au cœur de l'entrevue | Décembre 2018
En ce mois de Noël le thème de la paix nous interpelle. Cette année le 10 décembre, on célèbre le 70e anniversaire de la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le mouvement Amnistie internationale contribue à travers le monde à promouvoir la justice et la défense des droits humains tout au long de l'année et de manière plus directe en décembre.
J'ai rencontré Mme Danielle Corbeil, jeune retraitée des milieux administratif et de l'enseignement. Elle croit fortement aux valeurs d'Amnistie et est impliquée depuis douze ans au sein du groupe Québec/Haute-Ville. Ce mouvement est formé par des gens qui militent pour la paix dans des groupes locaux et scolaires de plusieurs pays.
Ce qui m'a attirée à m'engager c'est le désir de justice sociale et l'indignation que je ressens devant l’injustice et la maltraitance des gens vécues dans le monde et même ici au Canada. Je veux défendre ceux et celles qui n'ont pas le droit ou la capacité de parole. Je suis une fille ordinaire et je crois que comme moi toute personne peut mettre sa petite brique sur l'édifice des droits humains.
Comment Amnistie internationale a vu le jour et quelle est l'essence de sa mission?
Ce mouvement a été fondé en 1961 par un avocat britannique Peter Benenson ainsi que l’irlandais Seán MacBride. En 1974 MacBride a reçu le prix Nobel de la paix “ pour toute une vie consacrée à la défense des droits de l'homme ”. Tout a commencé il y a plus de 55 ans lorsque deux étudiants portugais portent un toast à la liberté. Ce simple geste leur a valu sept années d’emprisonnement. Cela a fortement fait réagir Peter Benenson. Il écrivit au journal The Observer pour lancer un appel international en faveur des “ prisonniers oubliés ”. Son idée était de mettre en place un réseau de personnes qui enverraient des lettres de protestation aux autorités du monde entier. En un mois plus de 1000 personnes ont répondu en envoyant des lettres de soutien et proposant leur aide. En l'espace de six mois la structure s'est transformée en un mouvement international permanent. La mission d'Amnistie internationale consiste à effectuer des recherches et à mener des actions pour prévenir et faire cesser les graves atteintes aux droits civils, politiques, sociaux, culturels et économiques.
Qui compose votre groupe et quelles sont vos actions?
Une trentaine de personnes forment ce groupe majoritairement des hommes et femmes retraités sous forme de réunions mensuelles. Des anciens immigrants insérés dans notre société québécoise s’impliquent aussi.
À partir d'enquêtes, on remarque les offenses aux droits humains et on pose des actions pacifiques.
Mme Corbeil insiste sur l’attitude pacifique prioritaire pour tous les militants.
Nos actions sont de dénoncer en écrivant au gouvernement concerné, au directeur de prison ou à nos gouvernements comme pour Raif Badawi emprisonné depuis 2012, condamné à 1000 coups de fouet et dix années de prison.
Quels sont les dossiers chauds, campagnes annuelles en cours?
La campagne Brave veut défendre les défenseurs des droits humains. Partout des femmes et des hommes mettent leur courage au service de la communauté : ils bravent le danger pour défendre les droits. Ici au Québec certains droits sont bafoués. Amnistie internationale Canada francophone et Médecins du Monde sont heureux de collaborer pour que tous les enfants canadiens peu importe le statut d'immigration de leurs parents aient accès aux services de santé du Québec. La campagne a également permis la libération de Mme Tep Vanny après 700 jours de détention en raison de son militantisme pacifique. Cette libération est attribuée à des milliers de personnes au Canada ayant signé une pétition.
En ce mois de décembre, il y a une activité bien spéciale « Campagne carte de vœux » qui s’adresse directement aux personnes.
Il s’agit du Marathon d’écriture, la seule campagne mondiale qui permet de parler directement à plusieurs personnes emprisonnées, de leur transmettre de l’espoir et contribuer à leur mieux-être et libération. 76% des résultats de cette campagne sont positifs.
Cette année c’est le 9 décembre à la Bibliothèque Gabrielle-Roy de 9hrs à 16hrs et c’est gratuit. Dans les 2/3 des cas les gens sont libérés où voient leur situation s’améliorer. Dix cas sont choisis et traités à travers le monde. Ces personnes emprisonnées reçoivent d’abord quelques lettres, puis des sacs de lettres et, pour finir, des lettres par camion entier. Grâce au Marathon d’écriture, aux manifestations et actions de solidarité, Taner Kiliç, président d’honneur d’Amnistie internationale en Turquie, a été libéré après quatorze mois de détention.
Pour les deux prochaines questions, j’ai parlé avec M. Marc Lepage, animateur de vie spirituelle et engagement communautaire (AVSEC) depuis 31 ans. Chaque année, il forme un comité volontaire de huit à douze élèves qui coordonnent avec lui les campagnes.
Comment se vit Amnistie internationale dans le groupe scolaire à l’École secondaire Pointe-Lévy? Est-ce que les jeunes répondent bien à l’appel de la justice sociale?
Il y a quatre à cinq grandes campagnes par année qui touchent les 1800 élèves de l’école. Nous participons à celles qui sont adaptées pour les groupes scolaires. En 2018 il faut aller les chercher par des moyens d’aujourd’hui. Cela prend de l’imagination, des mises en situation à l’aide des technologies modernes. Les jeunes sont volontaires, il s’agit de rechercher leurs intérêts en leur faisant vivre quelque chose de concret, de surprenant. Pour le Marathon d’écriture, ils sont très intéressés. Les cours d’anglais et d’espagnol leur permettent d’écrire des cartes de vœux. Ils composent entre 700 à 800 cartes de vœux par année.
La relève est là, il s’agit de la sensibiliser.
Mme Corbeil, quelles sont les valeurs au cœur d’Amnistie internationale et comment aider à les soutenir?
Plusieurs valeurs se greffent à ce mouvement : solidarité, justice, dignité, respect, tolérance, équité. Il faut que tout le monde puisse s’indigner face à la souffrance et détresse humaine en posant un geste de solidarité. Sur notre site, il y a toujours des pétitions, il suffit de quelques clics et un pas de plus vers le mieux-être voire la libération de victimes. Amnistie internationale peut remplir sa mission essentiellement par la générosité des dons d’individus ou les cotisations des membres. En contribuant on ajoute notre voix à des milliers d’autres pour faire bouger les choses, faire régner la justice de ceux et celles qui sont sans voix.
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